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  • Les graves menaces qui pèsent sur le patrimoine catholique français

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    De Luc Coppen sur le Pillar :

    Un rapport révèle les menaces qui pèsent sur le patrimoine catholique français

    19 novembre 2024

    Au total, 2.666 églises et chapelles de 69 diocèses français ont signalé des cambriolages depuis le début des années 2000, selon une étude publiée lundi.

    Un rapport de 19 pages publié le 18 novembre par la conférence des évêques français indique que 1 476 églises ont également été endommagées et 396 profanées au cours de la même période. L'étude, publiée quelques semaines avant la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, cinq ans après un incendie dévastateur, offre l'image la plus précise à ce jour de l'état du patrimoine religieux français.

    L'inquiétude quant au danger que représente le patrimoine catholique du pays s'est accrue depuis l'incendie de Notre-Dame en 2019, ainsi que depuis d'autres incidents très médiatisés comme l' incendie de la cathédrale de Nantes en 2020. En juillet, un incendie s'est déclaré à la cathédrale de Rouen et en septembre, un incendie a ravagé une église historique à Saint-Omer.

    Le nouveau rapport ne s’est pas concentré sur ces événements largement médiatisés, mais a plutôt offert un aperçu de l’état des églises françaises. L'étude a révélé que 411 églises et chapelles ont été désacralisées dans 87 diocèses entre 1905 et 2023. Une étude de 2015 avait suggéré que seulement 137 bâtiments avaient été désacralisés de 1905 à 2015 dans 94 diocèses.

    Le rapport a été rédigé en réponse à une demande formulée en juillet 2022 par les sénateurs français Pierre Ouzoulias et Anne Ventalon pour un inventaire des bâtiments religieux du pays. L'Église a lancé un processus national connu sous le nom d' États généraux du patrimoine religieux ( EGPR ) en septembre 2023. Dans le cadre de cette enquête, les chercheurs ont envoyé aux 94 diocèses français un document d'environ 60 pages contenant 150 questions sur leurs églises, rapporte le quotidien catholique français La Croix . 87 diocèses ont répondu, au moins partiellement, au questionnaire.

    Dans un discours prononcé le 18 novembre marquant la fin du processus, le président de la conférence des évêques, l'archevêque Éric de Moulins-Beaufort, a souligné que le système de préservation des édifices religieux du pays a été façonné par la stricte séparation de l'Église et de l'État à la suite de la Révolution française. Il a déclaré qu'une loi de 1905 offrait un « cadre clair pour l'attribution des biens » lorsqu'elle décrétait que l'État possédait les cathédrales du pays tandis que les autorités locales possédaient les églises. « Les lieux de culte sont utilisés exclusivement et dans leur intégralité à des fins religieuses, et leur accès est gratuit », a déclaré M. Moulins-Beaufort dans son discours au siège de la conférence des évêques à Paris.

    Le rapport indique qu'il y a 149 cathédrales et 150 basiliques en France, ainsi que 40 068 églises et chapelles appartenant aux autorités locales dans 87 diocèses, et 2 145 autres édifices religieux appartenant aux diocèses. Entre 1905 et 2023, 326 bâtiments appartenant aux collectivités locales sont tombés en désuétude, soit bien plus que les 140 estimés en 2015. Près de 1 700 bâtiments dans 69 diocèses sont actuellement fermés toute l'année pour des raisons telles que le dépeuplement ou des problèmes de santé et de sécurité. Dans les 69 diocèses, 149 édifices religieux ont été démolis depuis 2000. Au moins 16 églises sont actuellement en construction en France, selon le rapport.

    Dans son discours, Moulins-Beaufort a abordé le débat autour de la proposition de la ministre française de la Culture Rachida Dati d'instaurer un droit d'entrée de 5 euros à Notre-Dame de Paris après sa réouverture le 7 décembre.

    Dati a affirmé que cette taxe permettrait de récolter 75 millions d'euros (près de 80 millions de dollars) par an, qui pourraient être utilisés pour entretenir les églises à travers la France. 

    Mais Moulins-Beaufort a observé que les églises et les cathédrales de France ont toujours été ouvertes à tous. « Les garder fermés pour éviter de les endommager, restreindre ou compliquer l’accès pour des raisons de sécurité, faire payer l’entrée pour les entretenir, seraient autant de manières de trahir leur vocation première », a-t-il déclaré.  « Dans nos sociétés où tout est surveillé et où beaucoup de choses sont accessibles à condition de payer, les églises et cathédrales de France sont une magnifique exception. Ce sont des lieux d’accès libre, une expression intéressante, où tout le monde peut entrer, où tout le monde peut sortir, où personne n’a un droit acquis par paiement à recevoir un service particulier. » L'archevêque a déclaré qu'il espérait que les églises et cathédrales de France seraient « préservées de la marchandisation croissante des sites culturels ».

    S'exprimant après Moulins-Beaufort lors de la cérémonie au siège de la conférence des évêques, Dati a lancé un nouvel appel pour un droit d'entrée. « Je sais que cette proposition a fait l’objet de débats. Mais je la trouve cohérente et je souhaite que nous l’étudiions sérieusement ensemble », a-t-elle déclaré . S'adressant directement à Moulins-Beaufort, elle a ajouté : « Je n'ai pas eu l'impression de 'marchandiser' le patrimoine religieux, Monseigneur, loin de là. »

  • Le voile sacré de Manoppello : lumière de la foi pour un nouveau jubilé

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    De Paul Badde sur le NCR :

    Le voile sacré de Manoppello : lumière de la foi pour un nouveau jubilé

    COMMENTAIRE : L'étude d'un médecin sur le Suaire de Manoppello apporte un nouveau regard sur « l'éclat éblouissant du visage du Christ »

    Paul Badde inspecte l'image de Manoppello.
    Paul Badde inspecte l'image de Manoppello. (photo : Wikimedia Commons/Photo avec l'aimable autorisation / Domaine public/Paul Badde)

    Pour la première Année Sainte, que le pape Boniface VIII (1294-1303) a instaurée comme jubilé chrétien pour l'année 1300, la destination la plus importante pour de nombreux pèlerins à Rome n'était pas une audience avec le pape ni même les tombeaux des apôtres, mais un voile fin comme une gaze censé montrer le visage du Christ. 

    Il s'agit du tissu appelé Sanctum Sudarium en latin (tissu sacré) et mieux connu sous le nom de « voile de Véronique ». 

    Le voile, considéré à l'époque comme le plus grand trésor de la basilique Saint-Pierre, était considéré comme une relique mentionnée pour la première fois dans le récit de la résurrection de saint Jean avec un grand tissu de lin, que beaucoup croient aujourd'hui être le Suaire de Turin .

    En janvier 1208, le pape Innocent III, pieds nus, transporta pour la première fois à Rome le Suaire dans son reliquaire de cristal de la basilique Saint-Pierre à l'hôpital Santo Spirito in Sassia, le faisant ainsi connaître dans tout le monde catholique. Depuis 1620, le même tissu est vénéré comme le « Saint Visage » ( Volto Santo ) dans une église des Capucins sur une colline près de Manoppello, à deux heures à l'est de Rome, où, le 1er septembre 2006, Benoît XVI est devenu le premier pape à la visiter depuis 400 ans.

    Le Sudarium a intrigué Gosbert Weth de Schweinfurt, en Allemagne, depuis qu'il en a entendu parler et a vu des photos du voile. 

    Le Dr Weth est un médecin de 78 ans, titulaire d'un doctorat en chimie. Médecin-chef et directeur du laboratoire d'hormones de l'université de Würzburg, il a reçu le prix de l'inventeur allemand en tant que titulaire de plusieurs brevets et a été conférencier lors de plusieurs congrès mondiaux sur la gériatrie et la gérontologie. Aujourd'hui, il participe à la recherche sur de nouvelles utilisations de l'hydrogène et continue d'exercer la médecine en Allemagne.

    À l'approche de l'Année Sainte 2025, Weth s'est rendu le 26 septembre à la Basilique Papale du Saint-Face à Manoppello pour effectuer son propre examen à l'aide d'un équipement de médecine nucléaire qui mesure les rayons alpha, bêta et gamma.

    Le recteur du sanctuaire, le père capucin Antonio Gentili, a ouvert la porte vitrée blindée de la vitrine où le Suaire est scellé dans son reliquaire depuis 1714. Weth a examiné le Suaire pendant deux heures le premier jour de sa visite, et une autre heure deux jours plus tard.

    « En tant que médecin, je constate que cette personne a dû être gravement torturée », a-t-il d’abord estimé. « Des hématomes sont clairement visibles sur le nez et dans la région de la joue droite. […] On ne peut déceler sur l’image ni des traces de couleur ni de sang. […] D’autres fluides corporels tels que du sang ou de la sueur ne sont pas reconnaissables. Ce tissu ne peut donc avoir été appliqué que sur une personne déjà décédée. »

    Au terme de ses recherches, Weth écrit : « En fin de compte, il n’existe qu’une seule explication à la formation de l’image du visage sacré. La transformation atomique de l’azote (N14) en carbone (C14) a dû se produire sous l’influence d’un énorme rayonnement neutronique (énergie lumineuse). […] L’« image » n’est donc pas due à l’application de la peinture, mais aux fibres nucléaires altérées du matériau porteur. »

    Weth a également mesuré le rayonnement bêta et a déclaré qu'il était « considérablement plus élevé dans la basilique protégée qu'à l'extérieur ».

    « La raison de cette densité plus élevée de rayons bêta », conclut-il, « ne peut résider que dans l’existence du Volto Santo à l’intérieur de la basilique. »

    « Cela peut aussi expliquer le rayonnement nocturne du tissu Manoppello », a expliqué Weth, faisant référence à un phénomène rapporté par certains observateurs. « Il brille dans le noir parce que de l’énergie est libérée lors de la conversion (du carbone 14 en azote 14) et de la lumière est libérée. »

    En d’autres termes, la « véritable icône » ( Vera Eikon ), comme on appelle ce voile depuis des siècles, rayonne quelque chose de l’intérieur. Elle est ainsi une image de « l’éclat éblouissant du visage du Christ », comme l’a dit Benoît XVI lors de sa visite à Manoppello en 2006 – un éclat qui a le pouvoir de nous donner « des cœurs marqués de la marque du visage du Christ ».

  • La statue de la Vierge noire a été vandalisée au sein de l’abbaye d'Einsiedeln

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    De Marianne Lecach sur le JDD:

    Vierge noire d'Einsiedeln

    Suisse : un demandeur d’asile afghan s'en prend à une célèbre statue de la Vierge dans un monastère

    La statue de la Vierge noire a été vandalisée au sein de l’abbaye territoriale d'Einsiedeln, en Suisse. Un jeune Afghan de 17 ans a été arrêté et placé en garde à vue.

    Un nouveau lieu de culte a été victime d’un acte de vandalisme. La statue de la Vierge noire, située dans la chapelle des Grâces au sein de l’abbaye territoriale d'Einsiedeln, en Suisse, a été la cible d’un individu mal intentionné durant le week-end dernier, relate l’édition de 20 Minutes en Suisse lundi 18 novembre. Alors que de nombreux pèlerins étaient en pleine prière, l’homme a arraché les vêtements de la statue et n’a pas hésité à voler sa couronne et son sceptre, comme le montre une vidéo filmée par l’un des visiteurs et diffusée sur les réseaux sociaux. Dans cette séquence d’une trentaine de secondes, il est possible de voir le suspect en train de mettre la couronne de la Vierge noire sur sa tête et de la tenir d’une main, tandis qu’il arrache d’un coup sec la robe blanche de la statue de l’autre main. 

    Un Afghan « mentalement perturbé »

    Plusieurs personnes sont rapidement intervenues, dont un moine. La police a été alertée et a pu procéder à l’arrestation du fauteur de troubles. D’après les informations de CH Média, le suspect serait un demandeur d’asile afghan âgé de 17 ans. Le Boten der Urschweiz précise que cet adolescent serait « mentalement perturbé ». 

    Le monastère d'Einsiedeln a indiqué sur son site Internet que « l’image miraculeuse datant du XVe siècle, très vénérée, a subi de légers dommages ». « Nous regrettons profondément cet incident et pensons aux nombreuses personnes qui ont été blessées dans leurs sentiments religieux sur place », est-il également écrit. Le site monastique s’est d’ailleurs dit soulagé que « personne n’ait été blessé ». Une enquête a été ouverte afin de connaître les motivations de cet individu. La Vierge noire a la particularité de posséder une quarantaine de tenues différentes, qui sont régulièrement changées. 

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  • "Enfants et jeunes, quels repères pour grandir aujourd'hui ?"; 2e colloque organisé par des auteurs de la Lettre Ouverte (EVRAS)

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    Chers Signataires de la Lettre Ouverte

    Vous qui êtes Professionnels de l'enfance et de la Santé mentale, Etudiants, Enseignants, Directions d'école, Parents, Grands-Parents,...

    Nous avons le plaisir de vous faire suivre l'invitation au 2ème colloque que certains auteurs de la Lettre Ouverte organisent:

    "Enfants et jeunes, quels repères pour grandir aujourd'hui ?"

    Que se joue-t-il dans notre société quant à la santé mentale des enfants et des adolescents ? Ce colloque aura pour but d’analyser ensemble pourquoi tant dans les causes que dans les solutions, la situation stagne voire s’alourdit, et envisager en quoi de nouveaux angles de vues sont à être explorés et exploités.

    Cet événement se tiendra le vendredi 13 décembre 2024, de 8h30 à 16h00 à l'Aula Magna et rassemblera des intervenants de divers horizons.

    Plus d'infos en cliquant ICI.

    Votre participation en tant que Signataire engagé est particulièrement précieuse pour enrichir nos échanges et contribuer à une dynamique collective. Nous serions honorés de vous accueillir parmi nous.

    Merci de bien vouloir confirmer votre présence le plus rapidement possible en vous inscrivant ICI.

    Dans l’attente de vous retrouver le 13 décembre 2024 pour une journée riche en partages et en perspectives, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.

    Les auteurs de la Lettre Ouverte

    Venez nombreux !

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  • L'évêque Shen Bin promet d'apporter la bonne nouvelle de l'Évangile aux catholiques de Shanghai. Mais c'est l'Évangile de Xi Jinping.

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    De sur Bitter Winter :

    L'évêque catholique de Shanghai, Shen Bin, annonce son programme : étudier Xi Jinping, pas le pape

    L'évêque Shen Bin s'exprimant lors du séminaire « La sinisation de la religion à Shanghai ». Sur Weibo.
    L'évêque Shen Bin s'exprimant lors du séminaire « La sinisation de la religion à Shanghai ». Sur Weibo.

    La saga de la nomination de l'évêque Shen Bin à la tête du très important diocèse catholique de Shanghai a officiellement pris fin le 15 juillet 2023.

    Le 4 avril 2023, Mgr Shen Bin, jusqu'alors évêque de Haimen, a été installé par le PCC comme nouvel évêque de Shanghai. Le Vatican a déclaré officiellement que « le Saint-Siège n'a appris l'installation par les médias » que le matin même où elle s'est produite.

    Le texte de l' accord Vatican-Chine de 2018, renouvelé en 2020, 2022 et maintenant en 2024 pour quatre ans, est secret. Il réglemente l'administration des diocèses catholiques et la nomination des évêques. Les évêques sont choisis par le PCC mais devraient être officiellement nommés par le Vatican. Cependant, Shen Bin a été installé comme évêque de Shanghai sans nomination du Vatican. 

    Le 15 juillet, le Saint-Siège a annoncé que le pape François avait nommé Shen Bin évêque de Shanghai, le transférant de Haimen. Il convient de noter que Shen Bin avait déjà été installé par le PCC plus de trois mois auparavant. Le Vatican a déclaré avoir « rectifié une irrégularité canonique » pour « le plus grand bien du diocèse ».

    Il y avait une grande curiosité de voir quel genre de programmes pastoraux l’évêque Shen Bin mettrait en œuvre à Shanghai après avoir reçu l’approbation papale dans des circonstances aussi particulières. Et en effet, l’évêque est resté discret chez lui pendant plusieurs mois, alors qu’il se rendait à Rome le 22 mai 2024 pour prononcer un discours lors d’une conférence à laquelle participait également le secrétaire d’État du Vatican Pietro Parolin, proclamant que la liberté religieuse règne en Chine.

    Quant à son diocèse de Shanghai, les attentes étaient concentrées sur le séminaire organisé du 4 au 6 novembre 2024 sur la « sinisation de la religion à Shanghai ». On s’attendait à ce que l’évêque Shen Bin annonce ses projets pastoraux pour le diocèse, d’autant plus que l’événement intervenait immédiatement après le synode du Vatican d’octobre, un événement catholique clé auquel ont participé deux évêques catholiques « officiels » chinois.

    Un groupe de participants au séminaire. Depuis Weibo.
    Un groupe de participants au séminaire. Depuis Weibo.

    Les catholiques qui ont assisté au séminaire ont déclaré à « Bitter Winter » que l’évêque n’a pas du tout parlé du synode du Vatican, ni du pape François et de ses récents documents. Au contraire, il s’est concentré sur la « sinisation », qui, comme il est désormais clair, ne signifie pas l’adaptation de la religion aux coutumes chinoises mais à l’ idéologie du PCC . Un optimiste pourrait objecter que l’évêque Shen Bin n’a pas explicitement dit aux catholiques de Shanghai de « ne pas » écouter les enseignements du pape, qui s’opposent aux idées du PCC sur des questions clés telles que l’avortement et le rôle de la religion dans la société. Mais pour un évêque, ignorer le pape et ses documents lors d’événements aussi solennels équivaut à les rejeter.

    Pour que cela soit parfaitement clair, la conférence a encouragé le clergé de Shanghai à étudier et à diffuser, par le biais de rassemblements laïcs et de sermons, les documents de « la troisième session plénière du 20e Comité central du PCC » et « la pensée du secrétaire général Xi Jinping sur la sinisation de la religion » (là encore, aucune mention des documents du Vatican ou des encycliques du pape).

    L'évêque a également souligné la nécessité d'une coopération plus stricte avec le Département de travail du Front uni, chargé de contrôler et de superviser la religion « officielle » en Chine.

    En fait, Yin Du, directeur du Département des affaires ethniques et religieuses du Département de travail du Front uni municipal , et Gu Weidong, directeur du Département des affaires catholiques du Bureau des affaires ethniques et religieuses municipal, ont assisté à tout l'événement.

    L'évêque Shen Bin promet d'apporter la bonne nouvelle de l'Évangile aux catholiques de Shanghai. Mais c'est l'Évangile de Xi Jinping .

  • RDC: ce que Kinshasa attend de Donald Trump

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    RDC: ce que Kinshasa attend de Donald Trump

     « Le retour de Donald Trump à la Maison blanche est accueilli avec une certaine indifférence à Kinshasa. L’influence américaine sur le continent et au Congo n’est plus ce qu’elle était. L’arrivée de Félix Tshisekedi à la tête de la RDC avait réchauffé et normalisé les relations entre Kinshasa et Washington après une période glacière pendant les dernières années Kabila. Les Etats-Unis avaient salué avec soulagement le départ de Joseph Kabila et avaient fermé les yeux sur le tour de passe-passe bien peu orthodoxe qui avait permis à Félix Tshisekedi de se hisser dans le fauteuil présidentiel. Un temps, l’arrivée du très médiatique ambassadeur américain Mike Hammer avait suscité l’espoir des Congolais sur le plan économique avec la signature du « partenariat stratégique privilégié » pour que des entreprises américaines viennent investir au Congo. Des annonces en grandes pompes qui ne seront pas suivies d’effet. Mike Hammer n’a pas été en reste politiquement. Le tonitruant représentant de Washington à Kinshasa a soutenu à bout de bras Félix Tshisekedi dans son émancipation de son alliance toxique avec Joseph Kabila. Le retournement de l’Assemblée nationale s’est fait avec la bénédiction de Washington.

    Pas d’intervention militaire

    Au cours de son premier mandat, Donald Trump n’a jamais montré un moindre intérêt pour le continent africain et encore moins pour le grand Congo. L’Afrique n’était pas au programme du candidat républicain, tout comme dans celui de Kamal Harris. La priorité de Donald Trump sera tournée vers la politique intérieure américaine, centrée sur l’immigration et l’économie via les droits de douane. Trois préoccupations extérieures pourraient mobiliser le nouveau président Trump à l’internationale : l’Ukraine, la Chine, le moyen-orient et l’Iran… mais point d’Afrique. Dans le logiciel politique de Donald Trump, deux règles doivent être prises en compte pour le cas congolais. La première, c’est que le 47e président des Etats-Unis, qui n’entrera en fonction qu’en janvier, ne veut plus d’interventions militaires américaines extérieures. La seconde règle, c’est que Donald Trump n’aime justement pas les règles, et particulièrement démocratiques. On peut donc penser que la diplomatie américaine sera moins regardante sur les légitimités et les pratiques des pouvoirs en place en Afrique, et leurs petits arrangements pour s’accrocher à leurs fauteuils. Les militants pro-démocraties auront peut-être du souci à se faire et moins de soutiens de la part de Washington. 

    Sécurité et économie

    Si on est pas vraiment certain que Donald Trump sache placer la République démocratique du Congo sur une carte, Félix Tshisekedi a tenu à rapidement féliciter le nouveau président américain sur le réseau X pour « sa belle victoire ». Deux dossiers sont sur la table entre Kinshasa et Washington. Le plus délicat est celui du conflit à l’Est du pays avec les rebelles du M23, appuyés par Kigali. Kinshasa demande sans relâche des sanctions contre le Rwanda. Pour l’instant, les Etats-Unis sont restés sourds aux requêtes de Kinshasa et privilégient le dialogue entre les deux voisins via le processus de Luanda. Ce qui n’arrange pas vraiment les affaires de la RDC, en échec sur le terrain militaire, et qui ne souhaite pas arriver à la table des négociations en position de faiblesse. Tshisekedi arrivera-t-il à convaincre Trump de sanctionner Kagame, comme Poutine dans l’agression contre l’Ukraine ? Pas sûr que la comparaison réussisse à persuader Donald Trump dont on connait les relations avec la Russie. Le second dossier est économique.Tshisekedi souhaiterait pouvoir relancer le « partenariat stratégique » avec les Américains, resté à l’état de simple déclaration de bonnes intentions. Cet été, 15 milliards de dollars ont été promis par les Etats-Unis pour électrifier les zones enclavées du Congo dans le cadre du programme Power Africa. Et Félix Tshisekedi aimerait bien que ce projet se concrétise. Le taux d’électrification de la RDC tourne autour de 20% et moins de 5% en zone rurale. 

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  • Ces catholiques qui ont voté Trump. Et les réactions des Églises à Rome et à Kiev

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Ces catholiques qui ont voté Trump. Et les réactions des Églises à Rome et à Kiev

    56% des catholiques américains ont voté pour Donald Trump, contre 41% pour Kamala Harris. Un net revirement par rapport à il y a quatre ans, quand 52% d’entre eux avaient voté pour Joe Biden, catholique comme eux, et progressiste.

    Il est clair que cette année, le facteur religieux a eu une incidence moins importante sur le vote que par le passé, principalement à cause de la sécularisation toujours plus galopante de la société américaine. Le faible poids de la question de l’avortement sur les votants en est une preuve, alors même que la Conférence épiscopale l’avait qualifiée de « priorité essentielle » pour orienter les fidèles. Trump lui-même était à sa manière « pro choice » et, dans plusieurs États comme en Floride, sa victoire électorale a été accompagnée de la victoire du « oui » dans un referendum simultané plus permissif en termes d’avortement.

    Mais ce n’était qu’une partie d’une mutation culturelle plus générale, qui a touché l’électorat, et pas seulement les catholiques. Le sociologue et politologue Luca Ricolfi, dans son récent essai intitulé « Il follemente corretto », a identifié quatre signes de l’hostilité croissante aux États-Unis envers le langage et l’idéologie « woke », une hostilité qui a été décisive dans le résultat des votes.

    Le premier signe est que « il y a déjà deux ans, Hillary Clinton avait averti qu’à force de ‘woke’ et de droits LGBT+, les démocrates allaient s’effondrer ».

    Le second était « le choix de Harris de Tim Walz comme vice-président, alors qu’il s’était distingué en tant que gouverneur du Minnesota par son soutien à la cause trans et aux changements de genre précoces ».

    La troisième était « les conflits interne au sein du monde féministe, dont une partie avait demandé à Harris de prendre ses distances avec les thérapies d’ ‘affirmation de genre’ pour les mineurs, une prise de distance qui n’a pas eu lieu ».

    Le quatrième est « la démobilisation en cours depuis un an ou deux dans de nombreuses entreprises américaines par rapport aux politiques de DEI, ‘diversité, équité, d’inclusion’, qui font l’objet d’une aversion croissante dans l’opinion publique ».

    On peut ajouter la négligence dont Harris a fait preuve, pendant sa campagne électorale, pour le camp catholique, en particulier lorsqu’elle a boudé l’Al Smith Dinner, cet événement caritatif organisé périodiquement par l’archidiocèse de New York, ce qui avait incité le cardinal Timothy Dolan à commenter : « Cela n’était plus arrivé ces quarante dernières années, depuis que Walter Mondale ne s’était pas présenté et avait perdu dans quarante-neuf États sur cinquante. »

    Mais on ne peut résumer la mutation en cours chez les catholiques américains à une réaction de rejet de certains traits de la culture dominante. Elle se caractérise également par des éléments nouveaux, même s’ils ne sont pas de nature à mettre en place un nouvel ordre alternatif à celui, en voie de disparition, du progressisme postconciliaire.

    Le choix de Trump du catholique J.D. Vance (photo) comme vice-président est particulièrement révélateur, à la fois pour son histoire personnelle et pour les personnages auxquels il fait référence.

    Settimo Cielo a évoqué son histoire personnelle dans un précédent article. Nous nous bornerons à souligner ici que si son autobiographie à succès « Hillbilly Elegy » dépeint la vie difficile de la classe ouvrière blanche dans la zone industrielle délabrée située entre les Appalaches et les Grands Lacs, mais pas avec le regard compatissant de ceux qui se penchent sur ces pauvres modernes, qu’il fustige au contraire, en leur enjoignant de travailler dur pour remonter la pente avec l’inventivité, le courage, et l’impudence qu’il incarne d’abord lui-même en tant que marine en Irak, puis en tant qu’étudiant dans les universités d’élite de l’Ohio et de Yale, puis avec sa rencontre avec Peter Thiel, un entrepreneur dynamique de la Silicon Valley qui l’a initié à l’activité entrepreneuriale et politique, et surtout avec Patrick J. Deneen, professeur de sciences politiques d’abord à Princeton, puis à l’Université jésuite de Georgetown à Washington et aujourd’hui à l’Université de Notre Dame à South Bend dans l’Indiana, et qui est devenu son maître et son ami.

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  • Rencontre avec Pierre Manent, l’un des principaux penseurs politiques de notre temps (KTO)

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    De KTO TV :

    Rencontre avec Pierre Manent

    17/11/2024

    Cette semaine, dans Rencontre avec, Régis Burnet reçoit l’un des principaux penseurs politiques de notre temps : Pierre Manent. Normalien, agrégé de philosophie, il a été l’assistant et le disciple de Raymond Aron. Dans ces nombreux ouvrages, il se présente tour à tour comme un défenseur passionné de la pensée libérale, mais aussi comme un critique sévère des droits de l’homme. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages, qui visent à articuler une pensée cohérente, à la fois philosophique, politique et religieuse. Sa pensée puise à des sources aussi diverses qu’Aristote, Saint Thomas d’Aquin ou encore Léo Strauss. "Ce que je reproche à ce que sont devenus aujourd’hui les droits de l’homme, c’est qu’au lieu d’être à la base de la construction d’un corps civique, d’un modèle de vie comme la République, ils en sont devenu l’horizon et l’objectif ! En conséquence, ils sont devenus le prétexte d’une extension indéfinie des droits individuels. Paradoxalement, au lieu de garantir le bien commun, ils tendent à devenir l’instrument de son dévoiement."

  • Le Seigneur serait-il en retard ? (33e dimanche du Temps Ordinaire)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,24-32. 

    Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces temps-là, après une terrible détresse, le soleil s'obscurcira et la lune perdra son éclat. 
    Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. 
    Alors on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. 
    Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l'extrémité de la terre à l'extrémité du ciel. 
    Que la comparaison du figuier vous instruise : Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est proche. 
    De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte. 
    Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive. 
    Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. 
    Quant au jour et à l'heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

    Homélie (Archive 2009) du Père Joseph-Marie Verlinde (homelie.fr) :

    La plus terrible pauvreté, la plus grande misère, n’est-elle pas l’ignorance de Dieu, qui nous prive du sens de notre existence, et nous condamne à nous mobiliser jour après jour pour une vie appelée à sombrer dans le néant ?

    Les esprits forts ne manquent pas pour affirmer à qui veut l’entendre que l’état d’enfance de l’humanité est dépassé, et que l’heure est venue pour l’homme d’affirmer enfin son autonomie absolue. Ni Dieu ni loi, de quelque nature qu’elle soit : exit la loi morale, exit les commandements d’un Dieu qui n’existe pas, exit la culpabilité, les tabous, toutes les entraves à la liberté.

    Mais voilà qu’après un temps d’euphorie et d’exaltation, ce petit Prométhée qui essaye de s’élever jusqu’au ciel pour s’emparer du trône de Dieu, est en train de s’écraser lamentablement sur terre. Qui ne voit que la soi-disant libération des mœurs ne conduit qu’à l’aliénation aux passions débridées, que le relativisme éthique étouffe tout idéal, et que l’athéisme conduit au désespoir, comme le confirme le nombre sans cesse grandissant de suicides ?

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  • La solution de Rod Dreher à notre crise spirituelle et théologique est la plus convaincante qui existe

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    De Gavin Ashenden sur le Catholic Herald :

    La solution de Rod Dreher à notre crise spirituelle et théologique est la plus convaincante qui existe

    13 novembre 2024

    Lorsque le livre de Rod Dreher, The Benedict Option, a été publié, il a suscité deux réactions.

    La première était celle des gens qui, d’emblée convaincus par son analyse, ne pouvaient plus tenir pour acquise la place de l’Église sur la place publique, qui avait été longtemps occupée. En fait, c’était pire que cela : le système de valeurs chrétien était en train d’être répudié et avait perdu toute force parce que la vision chrétienne de la société avait été perdue par la population. Elle regardait le monde d’une manière totalement différente.

    La deuxième réponse provenait de gens qui ne pouvaient ou ne voulaient pas comprendre ce qu’il demandait. Ils l’interprétaient à tort comme un encouragement à fuir vers les collines, comme si nous devions tous devenir des pères et des mères du désert.

    En fait, il avait prévu à juste titre un degré d’exclusion publique frisant la persécution et il avait suggéré aux chrétiens de se rassembler de manière informelle dans des communautés proches pour se soutenir et se renouveler. À mesure que les guerres culturelles s’intensifient, son diagnostic devient de plus en plus juste.

    Beaucoup considèrent L’Option bénédictine comme l’un des livres les plus importants écrits au cours de ce siècle.

    Depuis lors, Dreher a écrit le livre Live Not By Lies (Ne vivez pas par des mensonges) afin de sensibiliser les gens à la réalité et aux ambitions du totalitarisme doux de la gauche. Dans ce livre, des personnes qui ont fait l’expérience du véritable totalitarisme du communisme élèvent leurs voix anxieuses pour essayer d’avertir l’Occident que le même objectif est poursuivi mais par une voie différente, et pour tirer la sonnette d’alarme afin que nous puissions résister à la décentralisation du pouvoir sur ce que nous disons et pensons.

    Dreher a maintenant écrit un nouveau livre, essentiellement une suite de The Benedict Option,  intitulé  Living in Wonder .

    Il possède deux qualités. La première est de maîtriser intellectuellement les questions philosophiques et spirituelles qui ont conduit la culture occidentale à son état actuel. 

    Mais la deuxième qualité réside dans son talent journalistique, qui lui permet de trouver exactement les anecdotes qui conviennent pour servir de preuves corroborantes à ce qu'il essaie de présenter à ses lecteurs.

    Dans  Living by Wonder , Dreher aborde les causes de ce que le poète Matthew Arnold a décrit de manière si célèbre (ou tristement célèbre) dans son poème Dover Beach : 

    « La mer de la foi / Était autrefois, elle aussi, pleine et tout autour du rivage de la terre / Était comme les plis d'une ceinture brillante ; / Mais maintenant je n'entends que / Son rugissement mélancolique, long et lointain. »

    Dans son nouveau livre, Dreher emmène le lecteur dans un voyage saisissant. Il commence par expliquer le déclin de la chrétienté, mais surtout comment l'Église peut parvenir à un renouveau de la foi.

    Beaucoup de gens ont proposé un diagnostic de la crise théologique et spirituelle actuelle, mais peu ont été en mesure d’offrir une solution. 

    Le diagnostic de Dreher est l'un des plus convaincants et sa solution l'une des plus convaincantes. Il utilise la métaphore de l'enchantement, écrivant sur sa perte et sur ce qui pourrait constituer sa reconquête.

    Peu d’auteurs ont la capacité d’expliquer comment la pourriture s’est installée dès le début de l’assaut nominaliste contre la scolastique, qui a vu l’idée selon laquelle les universaux et les objets abstraits n’existent pas réellement autrement que comme de simples noms et étiquettes, affronter les systèmes philosophiques basés sur la pensée chrétienne médiévale.

    Mais Dreher y parvient avec finesse et audace. Il retrace la dissolution de notre capacité à voir, à chérir et à faire confiance au surnaturel à travers et au-delà du dualisme cartésien – qui considère le corps et l’esprit comme étant ontologiquement séparés – qui a amorcé le processus de séparation de l’esprit du corps et de l’esprit de la matière. 

    Son don pour rendre accessibles des idées complexes est tel que je me suis retrouvée avec un nouveau regard sur le piège cartésien dans la disjonction entre le cerveau et le corps, la pensée et l’incarnation. Cela m’a également permis d’entrevoir ce qui allait devenir la perversité du transgendérisme.

    Nous ne pouvons pas blâmer Descartes pour la dysphorie de genre, mais nous pouvons voir comment, sans être restreinte par le sacramentalisme holistique de l'Église catholique, la société laïque s'est retrouvée bifurquée par des antipathies artificielles qui ont faussé l'équilibre de notre humanité.

    Le livre regorge d’éclairages sur nos blessures culturelles, spirituelles et intellectuelles.

    Il cite l'excellent historien catholique cubano-américain Carlos Eire à propos de la redéfinition de la magie par la Réforme qui a privé la société de sa compréhension de la réalité du surnaturel :

    « La Réforme a donné naissance à une mentalité désespérée qui voyait la réalité en termes binaires mais traçait différemment la frontière entre religion et magie. Elle rejetait l’intense mélange du naturel et du surnaturel ainsi que le matériel et le spirituel, plaçant le rituel catholique dans le domaine de la magie. Les protestants ont dépouillé l’action de Dieu de tous les miracles catholiques et ont donné le crédit au diable à la place. »

    Au cas où certains lecteurs auraient des difficultés avec cette analyse, nous pouvons rappeler les travaux d’Iain McGilchrist et sa thèse du cerveau divisé. 

    Dreher passe de la théologie et de la philosophie aux neurosciences pour apporter une certaine corroboration au fait que le désenchantement est également une fonction de la division de la culture qui se reflète dans la biologie du cerveau.

    McGilchrist a suggéré que les faits et le sens, le mythe et la mesure, la science et la religion ont été disloqués de manière problématique les uns des autres en tant que facettes biologiques, neurologiques et philosophiques de notre culture. Son explication de la façon dont le cerveau reconnaît ou ne parvient pas à reconnaître le sens et la résonance dans le monde ratifie le chemin de la « beauté d’abord » vers le réenchantement et, en fin de compte, vers la théose, l’Union avec Dieu.

    Dreher commente que notre incapacité à résoudre la fracture a contribué à créer une atmosphère hostile à la révélation chrétienne, masquant notre capacité à nous engager dans l’enchantement, qu’il décrit comme « la restauration du flux entre Dieu, le monde naturel et nous, [et qui] commence par le désir de Dieu et de toutes ses manifestations, ou théophanies, dans nos vies ».

    Ou, pour le dire autrement, un refus ou une incapacité à reconnaître le surnaturel.

    Dreher voit également cela dans les dualités antithétiques du contrôle et de l’amour sacrificiel entre une dépendance à notre autonomie et notre besoin de confiance. Le contrôle et l’autonomie sont devenus les caractéristiques de notre monde de la modernité tardive et ont inhibé le sentiment d’enchantement personnel et social.

    Son chapitre sur le démon a suscité plus d'intérêt journalistique que tout autre chapitre. Et sa documentation sur la réalité est présentée avec soin et compétence.

    Mais c'est son chapitre sur la beauté qui constitue le point culminant du livre. Il affirme, à la suite de saint Augustin, que nous sommes faits pour la beauté, de la même manière que nous sommes faits pour Dieu lui-même, et que nous sommes toujours en attente de Lui et de l'accompagnement de la beauté.

    Il fait référence au théologien orthodoxe Timothy Patitsas, qui suggère que tomber amoureux de la beauté est la plus courte porte d'entrée vers Dieu. Cela se produit en éveillant notre Eros , le mot grec pour le désir sensuel. Mais cet Eros ne se limite pas au désir sexuel, mais il représente la première partie du chemin vers la transformation.

    Le pape Benoît XVI décrit l' éros chrétien comme un désir corporel sanctifié par l'esprit. Dans l'enseignement chrétien traditionnel, l'homme est à la fois chair et esprit, intimement et inextricablement mêlés, contrairement au dualisme cartésien moderne du corps et de l'esprit, qui considère que le corps et l'esprit sont ontologiquement séparés.

    Le pape Benoît XVI a enseigné que le véritable Eros tend à s'élever en extase vers le divin pour nous conduire au-delà de nous-mêmes ; c'est pour cette raison même qu'on l'appelle le chemin de l'ascension, du renoncement, de la purification et de la guérison.

    Le chemin chrétien commence par l’Éros, mais se perfectionne en le transformant en Agapè , la forme suprême de l’amour. Il ne s’agit pas d’un déni strict de l’Éros – le désir non filtré d’être uni à l’autre, de le posséder ou d’être possédé par lui – mais d’une distillation du désir érotique en quelque chose de plus pur que le simple désir corporel.

    En bref : votre maison peut être purifiée et sanctifiée, ou elle peut nous conduire à la destruction. Alors comment peut-on retrouver le réenchantement ? 

    « Tous ceux qui ont abandonné la foi ont commencé leur défection en cessant de prier », explique Dreher.

    Il suggère qu'une vision sacramentelle accompagnée de la pratique de la prière hésychastique - dans laquelle une personne bloque tous ses sens et élimine toutes ses pensées dans le but d'atteindre une vision béatifique - offre le début de la possibilité de réenchantement ; comme jouer d'un instrument de musique où les gammes sont pratiquées afin de réentraîner l'esprit et le corps du musicien. 

    Par-dessus tout, nous avons besoin d’une volonté de sacrifier l’ego, l’autonomie, le contrôle, la volonté perverse, et de nous abandonner à une métanoïa , une transformation de perspective dans laquelle l’esprit est relocalisé pour être enfermé dans le cœur.

    C'est un livre qui remet en question tous les présupposés d'une culture et d'une mentalité qui se sont vidées du divin, et qui redessine la carte de la théologie et de la spiritualité pour nous permettre, accompagnés par l'Esprit Saint, de retrouver le chemin de notre retour. 

    (Photo : Rod Dreher | CNS)

  • Le régime nicaraguayen exile le président de la conférence épiscopale

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    D'Edgar Beltran sur le Pillar :

    Le régime nicaraguayen exile le président de la conférence épiscopale

    14 novembre 2024

    Le président de la Conférence épiscopale du Nicaragua a été exilé par le régime nicaraguayen après avoir critiqué un maire pro-régime lors d'une récente messe. 

    Plusieurs médias locaux ont confirmé la nouvelle après la disparition de Mgr Herrera suite à une réunion avec d'autres évêques nicaraguayens à Managua, la capitale du pays. 

    Herrera, qui dirige le diocèse de Jinotega, est le quatrième évêque nicaraguayen à être exilé par le régime nicaraguayen. 

    Rolando Álvarez (évêque de Matagalpa et administrateur apostolique d'Estelí) et Isidoro Mora (évêque de Siuna) ont été exilés en janvier 2024 à Rome avec un groupe de prêtres. Silvio Báez (auxiliaire de Managua) avait été exilé en 2019 à Rome et vit désormais à Miami.

    Selon le média local Confidencial, Herrera est arrivé mercredi à la maison provinciale de l'ordre franciscain au Guatemala.

    L'exil intervient après que Herrera ait critiqué le maire local, Leónidas Centeno, pour avoir organisé des événements municipaux avec de la musique forte à l'extérieur de la cathédrale pendant la messe du dimanche dernier.

    « Ce que font le maire et les autorités municipales est un sacrilège, nous demandons pardon à Dieu en leur nom et pour nous », a-t-il déclaré, avant de prier le rite pénitentiel.

    Il a ajouté que les autorités municipales connaissent l'horaire de la messe du dimanche, ce qui démontre un manque de respect pour la foi catholique et la communauté catholique.

    Les catholiques locaux et les médias ont commencé à soupçonner que quelque chose n'allait pas après que le compte Facebook du diocèse a été désactivé sans explication mercredi. 

    Le compte Facebook était utilisé presque quotidiennement pour diffuser les messes, ainsi que l'adoration eucharistique du jeudi et de nombreux événements diocésains.

    Plusieurs médias locaux et militants ont tenté de contacter Herrera, mais son WhatsApp semblait également désactivé, ce qui a donné lieu à des rumeurs sur son arrestation.

    Depuis son élection à la présidence de la Conférence épiscopale du Nicaragua, Herrera s'est fait discret. Pourtant, lors des manifestations de 2018 dans le pays, il était connu pour avoir pris des manifestants dans son camion pour les sauver de la répression gouvernementale.

    En 2019, alors qu’il était président de Caritas Nicaragua, l’évêque a dénoncé publiquement le blocus gouvernemental qui empêchait l’organisation de recevoir des dons de l’étranger. 

    Il a également critiqué amèrement l’élection présidentielle de 2021, la qualifiant de « farce électorale » et affirmant que le pays était dans un état de « peur, de méfiance et d’insécurité ».

    Avec l'exil de Herrera, il ne reste plus que cinq évêques en activité au Nicaragua. Quatre diocèses du pays n'ont pas d'évêque résident. De plus, le cardinal Leopoldo Brenes, de Managua, a déjà 75 ans.

    Le régime nicaraguayen a déjà expulsé environ 20 % du clergé du pays. Certains diocèses, comme celui de Matagalpa, ont perdu plus des deux tiers de leur clergé.

    La Conférence épiscopale du Nicaragua devait choisir le successeur de Herrera à la présidence cette année, mais on ne sait pas encore ce qu'il adviendra de l'élection.

  • Innocent mais d’emblée considéré coupable. La lettre de protestation du cardinal Becciu

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Innocent mais d’emblée considéré coupable. La lettre de protestation du cardinal Becciu

    Les médias du Vatican ont finalement publié la poignante lettre de protestation du cardinal Giovanni Angelo Becciu, ce lundi 11 novembre en début d’après-midi, après avoir reçu le feu vert du pape François, qu’il n’hésite pas à incriminer. Mais tout aura été fait pour que cette lettre passe inaperçue.

    Elle a été publiée sur la page principale du site « Vatican News » – mais uniquement sur le site en langue italienne – en bas d’une vingtaine d’autres articles, sous un titre incompréhensible « Le droit à la défense » avec une photo des murs extérieurs des bureaux judiciaires du Vatican. De son côté, « L’Osservatore Romano » a fait un pas de plus, avec un petit entrefilet en première page qui précisait au moins le nom de l’auteur du texte.

    Mais presque plus personne ne lit encore « L’Osservatore Romano », pas même les professionnels de l’information. Il est un fait qu’aucune des grandes agences de presse internationales n’a relayé la lettre de Becciu, pas plus que les grands quotidiens. Le seul à l’avoir fait, quoique très brièvement et avec 20 heures de retard, c’est SIR, la petite agence de la conférence épiscopale italienne.

    Vous trouverez ci-dessous la lettre dans son intégralité, qu’on pourra lire également en italien et en anglais sur leurs pages web respectives. Elle constitue la première sortie publique de Becciu – condamné en première instance à 5 ans et 6 mois de réclusion – après le dépôt d’une décision motivée comptant pas moins de 700 pages, dont la publication avait été annoncée pour décembre mais qui a été anticipée par les médias du Vatican le 30 octobre avec un abondant compte-rendu et un édito de commentaire signé Andrea Tornielli, le rédacteur en chef du Dicastère pour la communication.

    Passons à présent la parole au cardinal, toujours considéré comme innocent conformément à la loi, et pourtant, comme il l’écrit « considéré coupable depuis la première conversation avec le Pape sur le sujet ».

    *

    Le droit à la défense

    (Dans « L’Osservatore Romano » du 11 novembre 2024, p. 10)

    Nous recevons et publions

    Au cours de ce procès, et jusqu’au jugement, j’ai apprécié l’équilibre et la précision avec lesquelles « Vatican News » a rendu compte des procédures qui me concernaient bien malgré moi. Les audiences ont été relatées de manière détaillée avec un souci de l’information dont je ne peux que me réjouir.

    Et c’est pour cette raison que j’ai été d’autant plus surpris de lire l’article d’Andrea Tornielli, le rédacteur en chef du Dicastère pour la communication, intitulé « Procès juste et transparence » que même « L’Osservatore Romano » a relayé. Je comprends bien la nécessité pour les médias du Vatican de décrire le procès où je me retrouve au banc des accusés comme un « procès juste » et je ne veux pas contester cette grille de lecture, bien que je pourrais avoir des raisons de le faire.

    Ce jugement tente de répondre aux nombreuses exceptions soulevées par mes avocats et d’autres ; et pourtant il suffirait de les lire sans idée préconçue pour se rendre compte qu’à plusieurs reprises, les droits de la défense, bien que garantis sur papier, ont été mis à dure épreuve et vidés de leur substance.

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