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  • Avec l'Iris blanc, Astérix retrouve un peu de mordant

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    De David Engels sur The European Conservative :

    Avec l'Iris blanc, Astérix retrouve un peu de mordant

    L'Iris Blanc

    En tant que décliniste réticent, j'ai acheté le nouveau livre d'Astérix avec la ferme intention d'en détester chaque page. J'avais déjà en tête une bonne phrase d'introduction : "Après Star Wars, Indiana Jones, Harry Potter et Tolkien, le déclin d'Astérix sous franchise se poursuit inexorablement, etc. etc. Malheureusement - ou heureusement - les choses ne sont pas aussi tranchées, car le nouveau volume d'Astérix n'est pas si mal, même si on ne peut pas vraiment le qualifier de "bon".

    En effet, il ne s'agit pas d'une véritable "aventure" qui emmène nos héros à travers le monde antique, mais plutôt des conséquences des sinistres machinations de Visusversus, un médecin romain visuellement inspiré de l'intellectuel vedette français Bernard-Henri Lévy. Visusversus est chargé par César de démoraliser les Gaulois récalcitrants et de motiver les légionnaires romains par toute une série de slogans sur la découverte de soi et la pleine conscience : le "petit village" doit être transporté dans la post-histoire, pour ainsi dire, par le biais de manipulations mentales, et ainsi rendu incapable de se battre - un thème étonnamment chargé idéologiquement, et que de nombreux lecteurs apprécieront.

    Cependant, l'impression qui se dégage de la lecture du livre est plutôt ambivalente. Le nouvel auteur, "Fabcaro", a réussi non seulement à incorporer dans le dialogue une quantité étonnante, voire presque baroque, de blagues diverses et réussies (même pour un volume d'Astérix), mais aussi à se moquer de nombreux problèmes actuels de l'homme "post-historique". L'individualisme, le développement personnel, le relativisme, l'évitement des conflits, l'inclusion, la pleine conscience, le changement climatique, etc. font tous partie du récit. À cela s'ajoute le sombre soupçon que ces éléments pourraient être délibérément utilisés par de sinistres détenteurs de pouvoir et des manipulateurs idéologiques pour contrôler les processus sociaux et politiques. En effet, une grande partie du sous-texte du nouvel Astérix aurait pu être de la dynamite politique, si l'auteur n'avait pas eu peur de son propre courage. Car l'album ne peut pas (ou ne veut pas) jouer le diagnostic civilisationnel posé au début et préfère prudemment quitter l'intrigue initiale au milieu du récit sans jamais vraiment y revenir.

    Ainsi, la première moitié de "L'iris blanc" montre de manière frappante comment l'effet féminisant de la culture moderne de la consommation et de la pleine conscience, individualiste et hostile aux conflits, sape rapidement le moral de combat du village gaulois, ainsi que sa cohésion familiale. Mais il ne présente pas (jusqu'à la fin de l'histoire) de véritable antidote à cette évolution. Cependant, l'hypothèse initiale selon laquelle un "entraînement mental" similaire redonnerait aux légionnaires leur force de frappe reste tout aussi peu développée que la suggestion selon laquelle la stratégie de décomposition romaine serait en mesure de neutraliser l'effet de la potion magique d'une manière ou d'une autre. Ces deux lacunes évidentes dans l'intrigue créent une certaine frustration au milieu de l'histoire quant à ce qu'elle est réellement censée raconter. C'est précisément à ce moment, lorsque l'histoire ne peut (ou refuse) de se développer, qu'elle se transforme soudain en une course-poursuite burlesque vers Lutèce. Il ne s'agit plus pour Visusversus d'inverser la disparité entre le village gaulois et les Romains, mais d'enlever la cheffe du village - déçue par son mari - afin de forcer le village à se rendre.

    À l'avant-dernière page de l'histoire, et bien que l'expérience de l'" iris blanc " de Visusversus ait été couronnée de succès, César décide d'abandonner tout le projet pour des raisons assez floues. Entre-temps, le village gaulois a "en quelque sorte" automatiquement retrouvé sa résilience culturelle d'origine après le retour de nos héros à la dernière page - des tentatives quelque peu forcées pour amener l'histoire à une fin plus ou moins satisfaisante à un moment où elle est impuissante et bloquée. Ainsi, malgré des débuts prometteurs, l'"Iris blanc" ne résiste pas à l'examen le plus superficiel de la cohérence et de la rigueur. Le scénariste s'est-il rendu compte que la question de l'homme "post-historique" était trop brûlante et que, développée seule, elle ne pouvait que s'opposer au caractère purement ludique d'Astérix sous franchise et à l'action politique de l'éditeur ?

    Certes, contrairement à d'autres "nouveaux" volumes d'Astérix qui ont été accusés - non sans raison - d'être trop politiquement corrects, l'"Iris Blanc" retrouve heureusement un peu du mordant original qui fait que les anciens volumes valent encore la peine d'être lus aujourd'hui. Mais ce mordant se limite à une description plutôt apolitique des "mœurs" de notre époque, qui sera probablement reconnue par la gauche et la droite sans trop d'offense. Cela donne l'impression d'un inoffensif exercice en chambre qui, pour paraphraser Siegfried Kracauer, est finalement plus favorable au régime que véritablement critique. Aujourd'hui, la France menace d'entraîner tôt ou tard l'ensemble de l'Europe dans l'abîme, en raison des montagnes de dettes, de la récession, de l'immigration de masse, de la criminalité, des scandales politiques et de l'hydrocéphalie de la bureaucratie parisienne. Et tandis que le monde observe cet état de fait, les lecteurs d'Astérix ont droit à des blagues innocentes et gratuites sur l'art abstrait, les trains express retardés, les bols chantants, le minimalisme de la Nouvelle Cuisine et les barbes des hipsters. En fin de compte, on n'invoque que des "conflits" qui n'ont aucun sens au regard des enjeux subliminaux qui s'y cachent. On ressort de la lecture de ce volume d'Astérix avec le sentiment d'avoir été exposé à une sorte d'opposition contrôlée qui évite d'étiqueter l'idéologie qui se cache derrière ces prétendus "problèmes de style de vie".

    Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à plus de la part d'une bande dessinée, et c'est une erreur de chercher une véritable déclaration politique dans un volume d'Astérix, quelle que soit la gravité de la situation actuelle en France. Même une certaine neutralité et un "audiatur et altera pars", tels qu'ils transparaissent parfois ici, représentent déjà un net progrès par rapport aux volumes récents. Le principe général s'applique ici comme ailleurs : si l'on veut vraiment changer les choses, il ne faut pas attendre d'espoir des institutions établies de longue date qui font partie intégrante du système, mais plutôt créer soi-même quelque chose de nouveau. Plutôt que de se plaindre du nouvel Astérix, les conservateurs devraient peut-être créer eux-mêmes une série qui ne soit pas une copie mais une création originale et qui pose toutes les questions qui nous manquent dans le courant dominant - et cela ne s'applique pas seulement à Astérix, mais à la culture médiatique moderne dans son ensemble. Le vrai problème est que de nombreux conservateurs se contentent de critiquer, de se plaindre et de râler. Ainsi, ils se définissent entièrement par un rejet stérile, sans prendre les rênes et produire ce qui leur manque ailleurs.

    David Engels a été titulaire de la chaire d'histoire romaine à l'Université Libre de Bruxelles et est actuellement analyste principal à l'Instytut Zachodni de Poznań. Son livre de 2013, Le déclin (Paris : L'artilleur), compare la crise de l'Union européenne au déclin de la République romaine. Il a également dirigé la collection Renovatio Europae (Berlin : MSC Verlagsbuchhandlung, 2019), un manifeste pour une réforme conservatrice de l'Union européenne. Son dernier ouvrage est Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe. Il collabore à la rédaction de The European Conservative.

  • Le cardinal Fernandez déclare qu'aujourd'hui il n'écrirait plus ce livre qui fait scandale

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    D'Arnold Tyler sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Fernández répond au tollé suscité par un livre sexuellement explicite : "Je n'écrirais certainement pas [cela] maintenant".

    Le cardinal Víctor Manuel Fernández, l'un des hommes les plus puissants du Vatican, a répondu aux critiques concernant un livre qu'il a écrit dans les années 1990 sur la spiritualité et la sensualité, en faisant remarquer qu'il avait annulé le livre peu après sa publication.

    8 janvier 2024

    Le cardinal Víctor Manuel Fernández, l'un des hommes les plus puissants du Vatican, a répondu aux critiques concernant un livre qu'il a écrit dans les années 1990 sur la spiritualité et la sensualité.

    "Je ne l'écrirais certainement pas aujourd'hui", a déclaré à Crux le cardinal Fernández, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, en précisant qu'il avait écrit ce livre lorsqu'il était plus jeune. 

    "Bien après ce livre, j'en ai écrit d'autres beaucoup plus sérieux, comme La force curative du mysticisme et La force transformatrice du mysticisme", a déclaré le cardinal Fernández à Crux.

    Le cardinal a fait remarquer qu'il avait annulé le livre à thème sexuel peu de temps après sa publication et "n'a jamais permis qu'il soit réimprimé". Il a ajouté qu'il l'avait écrit pour les jeunes couples "qui voulaient mieux comprendre le sens spirituel de leurs relations", mais qu'il s'était ensuite rendu compte qu'il "pouvait être mal interprété".

    "C'est pourquoi je ne pense pas que ce soit une bonne chose de le diffuser maintenant", a déclaré le cardinal Fernández. "En fait, je ne l'ai pas autorisé et c'est contraire à ma volonté.

    Le livre de 1998 dépeint une interaction sensuelle imaginaire entre le Christ et un adolescent, relie l'orgasme humain à l'intimité divine et parle d'activités sexuelles illicites pratiquées "sans être coupable et sans perdre la grâce de Dieu ou l'expérience de son amour". 

    Dans le septième chapitre du livre, Fernández aborde le thème de la pornographie et de l'excitation sexuelle, affirmant qu'"une femme (...) est moins attirée qu'un homme par la vision de photos contenant des scènes sexuelles violentes, des orgies, des images, etc. Cela ne signifie pas qu'elle est moins excitée par la pornographie dure, mais plutôt qu'elle y prend moins de plaisir et qu'elle y accorde moins d'importance". 

    Le texte poursuit en évoquant "la possibilité d'atteindre une sorte d'orgasme épanouissant dans notre relation avec Dieu, qui n'implique pas tant des altérations physiques, mais simplement que Dieu parvienne à toucher le centre de plaisir âme-corps, de sorte que l'on éprouve une satisfaction qui englobe toute la personne". 

    Auparavant, dans le sixième chapitre, le livre décrit "une expérience d'amour, une rencontre passionnée avec Jésus, qu'une adolescente de seize ans m'a racontée". Le texte évoque une rencontre avec le Christ au bord de la mer de Galilée, alors qu'il se baigne et s'allonge dans le sable. Il décrit longuement les baisers et les caresses qu'il lui prodigue de la tête aux pieds, tandis que la Sainte Mère se tient debout et approuve la rencontre.

    Ce n'est pas la première fois que le cardinal Fernández fait l'objet d'un examen minutieux pour des textes sexuellement explicites. L'année dernière, son précédent livre de 1995, Heal Me With Your Mouth : The Art of Kissing (L'art du baiser), qui contenait également des thèmes érotiques, a refait surface l'année dernière. Il a également défendu ce livre, déclarant à l'époque qu'il s'agissait d'une "catéchèse de pasteur pour adolescents" et "non d'un livre de théologie".

    À la mi-décembre 2023, le Dicastère pour la doctrine de la foi, dirigé par le cardinal Fernández, a publié une déclaration autorisant les prêtres à donner des bénédictions pastorales "spontanées" aux "couples de même sexe" et à d'autres couples en "situation irrégulière". Toutefois, cette déclaration n'autorise pas les bénédictions liturgiques, la reconnaissance des unions civiles ou toute autre action qui donnerait à ces bénédictions l'apparence d'un mariage.

    La déclaration a suscité des réactions mitigées de la part des évêques du monde entier, les évêques africains ayant émis les critiques les plus virulentes.

  • "Si cela ne tenait qu'à moi, je réviserais l'exigence de célibat des prêtres" (Mgr Scicluna)

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    De Courtney Mares sur CNA :

    Un représentant du Vatican estime que l'Église devrait autoriser les prêtres mariés

    8 janvier 2024

    Un fonctionnaire du Vatican a déclaré qu'il pensait que l'exigence de célibat sacerdotal de l'Église catholique dans le rite latin devrait être révisée.

    L'archevêque Charles Scicluna, qui est archevêque de Malte et secrétaire adjoint du Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi, a déclaré dans une interview publiée le 7 janvier que l'Église devrait "réfléchir sérieusement" à la modification de la discipline occidentale.

    "Si cela ne tenait qu'à moi, je réviserais l'exigence de célibat des prêtres", a-t-il déclaré, selon une interview vidéo en langue maltaise sous-titrée par le Times of Malta.

    "C'est probablement la première fois que je le dis publiquement et cela semblera hérétique à certains", a-t-il ajouté.

    L'archevêque de 64 ans a déclaré que l'Église devrait s'inspirer des Églises orientales, qui permettent aux hommes mariés d'être ordonnés prêtres.

    "Pourquoi devrions-nous perdre un jeune homme qui aurait fait un bon prêtre, simplement parce qu'il voulait se marier ? Et nous avons perdu de bons prêtres simplement parce qu'ils ont choisi le mariage", a-t-il déclaré.

    Mgr Scicluna, qui s'est personnellement occupé de plusieurs enquêtes sur des abus sexuels commis par des clercs pour le compte du bureau de doctrine du Vatican, a fait ces commentaires lorsqu'on l'a interrogé sur les prêtres catholiques de Malte qui ont des relations secrètes et qui ont engendré des enfants illégitimes.

    "Il s'agit d'une réalité mondiale ; cela n'arrive pas qu'à Malte. Nous savons qu'il y a des prêtres dans le monde entier qui ont des enfants et je pense qu'il y en a aussi à Malte", a déclaré Mgr Scicluna.

    "Un homme peut mûrir, avoir des relations, aimer une femme. Dans l'état actuel des choses, il doit choisir entre elle et la prêtrise, et certains prêtres font face à cette situation en s'engageant secrètement dans des relations sentimentales", a-t-il ajouté.

    Mgr Scicluna, qui était délégué à l'assemblée du Synode sur la synodalité à l'automne dernier, a ajouté qu'il avait déjà parlé ouvertement à Rome de son point de vue sur le célibat des prêtres.

    Le célibat sacerdotal discuté au synode sur la synodalité

    L'exigence du célibat sacerdotal a été ouvertement discutée lors du Synode des évêques de 2019 sur la région panamazonienne, mais le pape François a finalement choisi de ne pas mentionner le célibat dans son exhortation apostolique post-synodale.

    Le sujet est revenu sur le tapis lors de l'assemblée du Synode 2023 sur la synodalité qui s'est tenue au Vatican en octobre. Le rapport de synthèse de l'assemblée a demandé s'il était nécessaire de maintenir la discipline du célibat sacerdotal dans le rite latin de l'Église catholique et a appelé à ce que la question soit reprise lors de la prochaine assemblée en octobre 2024, notant que "différentes évaluations ont été exprimées" sur le sujet lors de la première assemblée synodale.

    Le pape François sur le célibat des prêtres

    Dans une interview pour un livre publié en octobre, le pape François a réfuté l'idée que des changements dans la pratique de l'Église, tels que l'introduction de femmes diacres ou le célibat sacerdotal optionnel, contribueraient à stimuler les vocations.

    Interrogé sur le fait que l'ordination des femmes rapprocherait "davantage de personnes de l'Église" et que le célibat sacerdotal facultatif contribuerait à remédier à la pénurie de prêtres, le pape François a déclaré qu'il ne partageait pas ces points de vue.

    "Les luthériens ordonnent des femmes, mais peu de gens vont à l'église", a déclaré le pape François. "Leurs prêtres peuvent se marier, mais malgré cela, ils ne parviennent pas à augmenter le nombre de leurs ministres. Le problème est culturel. Nous ne devrions pas être naïfs et penser que des changements programmatiques nous apporteront la solution".

    "De simples réformes ecclésiastiques ne permettent pas de résoudre les problèmes sous-jacents. Ce sont plutôt des changements paradigmatiques qui sont nécessaires", a-t-il ajouté, renvoyant à sa lettre de 2019 aux catholiques allemands pour de plus amples considérations sur la question.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour l'Agence de presse catholique. Diplômée de l'université de Harvard, elle a réalisé des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • La « théorie du genre », un exemple de « colonisation idéologique » pour le pape François

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    La « théorie du genre », un exemple de « colonisation idéologique »

    9 janvier 2024

    Le 8 janvier, dans son discours au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège (cf. Le Pape appelle à « interdire universellement » la GPA), le pape François a mis en garde la communauté internationale contre les « cas de colonisation idéologique, dans lesquels la théorie du genre joue un rôle central ». Elle « est extrêmement dangereuse car elle efface les différences dans sa prétention à rendre tout le monde semblable » alerte-t-il.

    Le Saint-Père déplore le fait qu’au cours des dernières décennies, il y ait eu des « tentatives » pour « introduire de nouveaux droits » qui ne font pas toujours l’objet d’un consensus. Selon le Pape, il s’agit de « colonisation », « l’imposition d’une vision extérieure qui détruit une culture ou un peuple ». Ainsi, les pays riches offrent ou refusent leur soutien financier aux plus pauvres « selon qu’ils cèdent ou non à la pression exercée » sur les sujets qui touchent à l’« éthique familiale », au mariage et aux questions relatives au genre.

    « Les colonisations idéologiques sont préjudiciables et créent des divisions entre les Etats, au lieu de favoriser la paix » regrette le Souverain Pontife en évoquant le risque d’une « monadologie »[1] et d’une division en « clubs » qui n’admettent que des Etats jugés « idéologiquement compatibles ».

    Or le dialogue doit être « l’âme de la communauté internationale ». Il appelle celle-ci au respect des droits de l’homme et à la défense de la dignité de la vie dès sa conception. Enfin, le Pape a également déploré « la diffusion continue de la culture de la mort » qui, « au nom d’une fausse compassion », « abandone les enfants, les personnes âgées et les malades » (cf. Fin de vie : la mise en garde du Pape contre une « euthanasie humaniste » ; Fin de vie : « accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle » plaide le pape).

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    [1] Chez le philosophe Leibniz, la monade est une substance indivisible qui constitue l’élément dernier des choses.

    Source : Aleteia, Isabella H. de Carvalho (08/01/2024)

  • Respect de la vie à naître et rejet de la GPA : nouveau rappel du Pape

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Le Pape appelle à « interdire universellement » la GPA

    8 janvier 2024

    A l’occasion de ses vœux au corps diplomatique au Vatican ce lundi, le pape François a appelé la communauté internationale à s’engager à « interdire universellement » la gestation par autrui (GPA) (cf. Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA).

    « Le chemin de la paix exige le respect de la vie, de chaque vie humaine, à commencer par celle de l’enfant à naître dans le ventre de la mère, qui ne peut être supprimé ou devenir un objet de commercialisation », interpelle le Saint Père. « A cet égard, je considère que la pratique de la gestation pour autrui est regrettable, car elle porte gravement atteinte à la dignité des femmes et des enfants », a-t-il déclaré (cf. Le Parlement européen reconnaît la GPA comme une forme de traite des êtres humains).

    « L’Eglise catholique est opposée à la GPA », rappelle le Pape. En novembre 2023, le Vatican avait indiqué que les enfants nés après une GPA pouvaient toutefois recevoir le baptême.

  • L’Institut Jérôme Lejeune reconnu pour l’« excellence remarquable » des soins pratiqués

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    De gènéthique.org :

    Labellisation de l’Institut Lejeune : la reconnaissance de l’« excellence remarquable » des soins pratiqués

    8 janvier 2024

    Par un arrêté du 26 décembre 2023, l’Institut Jérôme Lejeune a été reconnu comme centre de compétence « déficiences intellectuelles de causes rares » au sein de la filière nationale de santé DéfiScience.

    Cette labellisation vient reconnaître l’Institut comme « une structure d’excellence clinique et scientifique dans le domaine des maladies génétiques rares entraînant un trouble du développement intellectuel ». « C’est une reconnaissance de l’expertise et de l’expérience des professionnels de santé, mais aussi du caractère unique de l’offre de soins de l’Institut Jérôme Lejeune » explique l’Institut dans un communiqué de presse.

    « Un centre expert »

    L’établissement est spécialisé dans la prise en charge des personnes porteuses de trisomie 21 ou d’une autre déficience intellectuelle d’origine génétique. Il propose « une médecine préventive qui repose sur une prise en charge médicale spécialisée, globale et individualisée. Les consultations permettent un diagnostic précoce et un suivi régulier des patients tout au long de la vie, de l’enfance à l’âge adulte, sans rupture de parcours ».

    La labellisation de l’Institut repose notamment sur l’expertise du suivi des adultes porteurs de déficiences intellectuelles. Le vieillissement des personnes porteuses de trisomie 21 étant plus précoce que dans la population générale, un suivi spécialisé et une attention particulière sont nécessaires (cf. Handicap mental et vieillissement : des progrès et des défis à relever). La consultation gériatrique de l’Institut n’a pas ou peu d’équivalent en France.

    « L’Institut prenait déjà part aux travaux de DéfiScience, mais la reconnaissance officielle comme centre de compétence va nous permettre de renforcer notre engagement et notre rôle de centre expert » précise Guillaume Duriez, directeur de l’Institut Jérôme Lejeune.

    Un « lieu de passion et d’énergie »

    Suite à cette labellisation, Agnès Firmin Le Bodo, ministre de la Santé et de la Prévention par intérim, a rendu visite à l’Institut Lejeune le 4 janvier. Un « lieu de passion et d’énergie, où l’innovation et le développement des connaissances autour des déficiences intellectuelles sont pratiqués à un niveau d’excellence remarquable » a t-elle souligné sur X.

    Cette visite, comme ce message, a fait polémique. De nombreux internautes l’ont critiquée avec virulence. Un « déferlement de haine juste gratuit » s’est abattu sur la ministre, d’après ses propres mots. La raison ? L’Institut Lejeune est lié à la fondation Jérôme Lejeune qui défend la vie « de sa conception à sa mort naturelle », et s’oppose à l’IVG, comme à l’euthanasie ou au suicide assisté.

    Le 5 janvier, Agnès Firmin Le Bodo a assumé ses propos, et répondu sur les réseaux sociaux. « Pour ceux que ça dérange, la démocratie c’est aussi échanger avec les personnes qui ne partagent pas vos idées. En l’occurrence, j’ai eu avec les professionnels de santé de cet institut un échange sur la fin de vie » a-t-elle répliqué sur X (cf. Fin de vie : un « dialogue de sourds » entre les soignants et le gouvernement), tout en rappelant que ses « positions sur la PMA, l’IVG [dans la] Constitution et la fin de vie sont connues » (cf. Fin de vie : Agnès Firmin Le Bodo précise les contours du projet de loi).

    « Près de 13 000 patients ont été pris en charge » 

    Au-delà des postures et des idéologies, ne mélangeons pas tout. Comme l’a rappelé la Fondation Lejeune dans un communiqué de presse, « l’Institut Lejeune est un établissement indépendant », « financé à hauteur de 77 % de son budget de fonctionnement par la Fondation Jérôme Lejeune, fondation reconnue d’utilité publique » (cf. Les recherches sur les maladies génétiques de l’intelligence principalement financées par le privé, Fondation Lejeune en tête). Un financement qui s’inscrit dans le cadre de l’une des missions statutaires de la Fondation.

    « Cet Institut est aujourd’hui l’un des premiers centres médicaux dans le monde, spécialisé dans la trisomie 21 et les déficiences intellectuelles d’origine génétique » rappelle en outre la Fondation. « Il assure le suivi de plus de 20 % des enfants porteurs de trisomie 21 en France » précise-t-elle. Ainsi, « 4 500 consultations par an sont réalisées et 600 nouveaux patients viennent chaque année solliciter son expertise médicale » ajoute la Fondation. « Près de 13 000 patients ont été pris en charge depuis sa création en 1998 » et « 14 programmes de recherche clinique sont en cours, en partenariat avec d’autres centres de recherche en France et en Europe » (cf. Trisomie 21 : un nouveau pas dans la recherche d’un traitement).

    Quelle inclusion des personnes porteuses de trisomie 21 ?

    La polémique soulevée interroge sur la réalité de l’inclusion des personnes porteuses de trisomie 21 en France. Cette volonté d’inclusion ne serait-elle qu’une façade ? Au-delà des mots, quelle reconnaissance dans la société pour les personnes porteuses de trisomie 21 ?

    « Dans notre pays, le handicapé, et plus particulièrement le handicapé mental, est encore bien souvent un exclu » déclarait Bernard Kouchner, secrétaire d’Etat à la Santé, à l’Assemblée nationale, pour défendre la création de l’Institut Lejeune en 1998. Avons-nous avancé depuis ? Les regards changeront-ils (cf. Trisomie 21 : « il n’y a pas de ‘sous-hommes’, ni de ‘sous-femmes’ ») ?

    Comme le souligne notamment la journaliste Eugénie Bastié sur X, le travail de l’établissement est précieux. L’Institut Lejeune « fait plus pour l’inclusion des personnes handicapées que n’importe laquelle des belles consciences morales de gauche » critiquant la visite d’Agnès Firmin Le Bodo, souligne-t-elle. Il est « rassurant » que la ministre s’intéresse aux personnes porteuses de trisomie 21 et aux soignants qui travaillent à l’amélioration de leurs conditions de vie, alors que cette pathologie est la cible principale du dépistage anténatal (cf. Dépistage et diagnostic prénatal : les techniques évoluent, la trisomie 21 est toujours ciblée).

  • Victor Manuel Fernandez ou la passion mystique vue à travers l'obsession d'un cardinal

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Victor Manuel Fernandez et la « passion mystique »

    cardinal pornographe Fernandez mystique

    On connaissait l’opuscule de Victor Manuel (dit « Tucho ») Fernandez sur le baiser : Sáname con tu boca : el arte de besar, « Guéris-moi avec ta bouche, l’art du baiser », publié en 1995. Voilà qu’on découvre un autre ouvrage de celui qui est aujourd’hui cardinal et préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi, publié en 1999 au Mexique par les éditions Dabar, et introuvable aujourd’hui même en occasion, en aurait-on honte ? Sous le titre évocateur La Pasión Mística, espiritualidad y sensualidad (« La Passion mystique, spiritualité et sensualité »), Tucho décrit le côté physique des expériences mystiques de nombreux saints, d’après leurs dires. Puis sombre dans une description pornographique de l’acte sexuel, curieusement présenté comme un chemin vers Dieu quand il est vécu dans l’altérité. Voilà un ouvrage qui rend moins surprenante sa récente Déclaration Fiducia supplicans, contresignée par le pape François, sur la bénédiction des « couples irréguliers » et « de même sexe ».

    Ni l’un ni l’autre livre ne sont inclus dans la bibliographie officielle du nouveau préfet chargé – on croit rêver – de la « doctrine de la foi ». Du premier, Sáname con tu boca, « Tucho » a refusé la réédition, expliquant qu’il l’avait écrit avec des adolescents sur le mode « catéchétique », non sans enquêter autour de lui sur l’expérience du baiser chez les jeunes.

    La passion mystique vue à travers les yeux du pornographe

    La lecture de La Pasión Mística, dont une version numérique a été diffusée par des laïcs qui ont réussi à obtenir un exemplaire du l’ouvrage, et que j’ai pu consulter, est profondément dérangeante. Car s’il est acquis que de grands mystiques ont décrit l’amour dont Dieu les remplit touche l’unité de leur âme et de leur corps, emplissant tout leur être de délices ineffables, ce que montre l’analyse par Victor Manuel Fernandez des citations de ces saints qu’il a soigneusement collationnées, non sans une certaine obsession, est qu’il les considère de la manière la plus physiologique qui soit. Manière qui aboutit à troubler le regard et à salir l’expérience.

    Pour certains, celui qui était alors curé de paroisse dans la petite ville de Rio Cuarto en Argentine, il s’empare d’expressions d’amour et de désir pour y ajouter une interprétation sensuelle, voire lascive. Ainsi pour saint Augustin, dont il cite les élans amoureux envers Dieu – « Je t’ai humé, et je soupire après toi. Je t’ai goûté, j’ai faim et soif de toi… » – pour y lire des preuves d’une sorte de désir charnel. S’il note le grand désordre des sens chez Augustin dans sa jeunesse, il salue sa vie de concubinage : « Il a aussi une vie d’amour et de plaisir plus sereine, quand il a décidé de cohabiter avec une femme, sans s’unir à elle par le mariage, mais en lui étant fidèle. » (Et en la répudiant quand elle ne répondait plus à ses ambitions, mais cela n’est pas dit…) Les mots « chasteté » et « continence » – à quoi saint Augustin aspirait en se convertissant – pas plus que la « pureté » n’apparaissent jamais sous la plume de Victor Manuel dans cet ouvrage qui s’attarde sur tout ce qui peut être de près ou de loin assimilé à une intrusion de volupté charnelle dans le rapport avec Dieu. Ainsi de l’extase au moment de communier, ou des dernières paroles de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, les yeux fixés sur son crucifix : « Oh je l’aime… Mon Dieu… Je vous aime ! »

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  • Le Congo n’est pas digne de la démocratie ?

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    1. RD Congo : Elections ou comment tuer la démocratie !

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    7 janvier 2024,  dans la « Libre Afrique », Hubert Leclercq cède la parole à l’opinion de Jean-Claude Mputu :

    Jean Claude Mputu est le directeur adjoint de Resource Matters (ONG) :  Il accompagne les partenaires des Resource Matters et coordonne leurs actions en vue d’en augmenter l’impact sur le terrain. Il coordonne aussi le volet électricité de leurs programmes.

    Titulaire d’un doctorat en Relations Internationales, Jean Claude Mputu a longtemps travaillé comme chercheur à l’Université de Liège avant de rejoindre le National Democratic Institute où il a coordonné les activités en RDC et leur programme sur les partis politiques ainsi que la participation des femmes et des jeunes en politique. Citoyen engagé, il a beaucoup travaillé avec la société civile congolaise pour le suivi des activités politiques, électorales et de gouvernance démocratique.

    Jean Claude Mputu espère, par son engagement, changer l’avenir de la RDC pour que sa population puisse enfin profiter des nombreuses richesses dont regorge ce pays. Il n’y a pas d’autres alternatives, a-t-il l’habitude de dire :

    « Ceci est le plaidoyer d’un citoyen qui voit son pays s’enfoncer dans le déni, le mensonge, la corruption et les antivaleurs »

     Mais qui malgré tout continue à vouloir croire qu’un autre avenir est possible : car il est convaincu que le Congo en vaut la peine et que les Congolais ont trop souffert. La manière dont les élections générales de décembre 2023 ont été planifiées et mises en œuvre en RDC constituent un véritable projet pour tuer la démocratie

    « C’est pourquoi, je voudrais m’interroger avec vous. Quels sont les critères d’une bonne élection et pourquoi les organise-t-on ? Si les élections doivent permettre à un peuple de choisir librement et légalement ses dirigeants en toute indépendance, transparence, alors qui peut me dire qu’en décembre 2023, la RDC a connu des élections ?

    « Au commencement de tout il y a eu la corruption et le mépris des lois pour désigner Kadima comme Président de la CENI. Malgré les protestations des Églises catholique et protestante, la communauté internationale a fermé les yeux et nous ont poussé à donner une chance à Kadima. Le peuple fatigué et victime de la tricherie de 2018 voulait des nouvelles élections et a préféré rester calme.

    Ensuite un enrôlement bâclé, avec des cartes d’électeurs qui s’effacent après quelques mois. Tout le monde a fermé les yeux. La CENI a refusé un audit externe et indépendant d’un fichier électoral inexistant, le monde a fermé les yeux, les ambassades occidentales ont rivalisé des communiqués pour soutenir et accompagner la CENI. Dans quel pays démocratique aurait-on voulu des élections sans connaître la liste des électeurs ?

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  • En mars et mai 2024 : deux retraites selon les Exercices spirituels de Saint Ignace

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    Retraites de Saint Ignace en Belgique (FSSP)

    « Les Exercices [spirituels] sont un don que l’Esprit du Seigneur a fait à l’Église tout entière : (…) instrument précieux et efficace pour la croissance spirituelle des âmes, pour leur initiation à la prière, à la méditation, dans ce monde sécularisé où Dieu semble absent. À une époque comme celle d’aujourd’hui, où la confusion et la multiplicité des messages, la rapidité des changements et des situations rendent particulièrement difficiles, à nos contemporains, de mettre de l’ordre dans leur vie et de répondre avec décision et joie à l’appel que le Seigneur adresse à chacun de nous, les Exercices Spirituels représentent une voie et une méthode particulièrement précieuses pour chercher et trouver Dieu, en nous, autour de nous et en chaque chose, pour connaître sa volonté et la mettre en pratique. »

    Benoît XVI

    L’Œuvre des Retraites du district de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre organise cette année en Belgique deux retraites selon les Exercices spirituels de Saint Ignace :

    Une pour hommes (du lundi 4 mars au samedi 9 mars 2024)

    Une pour femmes (du lundi 6 mai au samedi 11 mai 2024)

    À la Maison Marie Médiatrice de toutes grâces de la Communauté des Béatitudes, à Thy-le-Château (environ 20km de Charleroi).

    Informations et inscriptions sur le site de l’Œuvre des Retraites (cf. les liens ci-dessus).

  • Université de la vie 2024 en Belgique : RDV en mars ! 

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    Université de la vie 2024 en Belgique : 

    RDV en mars ! 

    Parier sur la vie, est-ce raisonnable ? 

    Peut-on encore PARIER SUR LA VIE et sur l’AVENIR aujourd’hui ? Comment ? Ces questions vous habitent ? L'Institut Européen de Bioéthique vous propose de participer à la formation bioéthique conçue par Alliance Vita et que nous replaçons dans le contexte belge. 

    Vidéos, témoignages, échanges autour d'invités locaux ponctueront ces soirées. Experts et témoins croiseront leurs regards sur les enjeux qui traversent notre temps : bien vieillir, désir d'enfant, éducation affective et sexuelle, questionnement de genre… 

    Ne manquez pas ce rendez-vous unique !

    En Belgique, pas moins de sept villes organisent la formation.  

    Bruxelles, Tournai, Mons, Hannut, Liège, Namur et Louvain la Neuve. 

    BRUXELLES
    7-14-21-28 mars 
    à 20H
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    Je m'inscris
     
    Fondé en 2001 et basé à Bruxelles, l’Institut Européen de Bioéthique (IEB) est un centre d’étude en matière d’éthique biomédicale. Ses experts travaillent en étroite collaboration avec le milieu universitaire et les professionnels de la santé.

    Indépendant de toute structure institutionnelle, l’IEB cherche à informer, former et sensibiliser les citoyens, les professionnels de la santé ainsi que les décideurs politiques sur les enjeux bioéthiques, dans le souci d’une éthique basée sur la promotion de la personne humaine et de sa dignité.

      Je soutiens l'IEB 
  • Nouvelle année : le discours du Pape au Corps diplomatique

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    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
    AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE 
    POUR LA PRÉSENTATION DES VŒUX POUR LA NOUVELLE ANNÉE 

    Salle des Bénédictions
    Lundi 8 janvier 2024

    _________________________________

    Excellences, Mesdames et Messieurs !

    Je suis heureux de vous accueillir ce matin pour vous saluer personnellement et vous présenter mes meilleurs vœux pour la nouvelle année. Je remercie en particulier Son Excellence l’Ambassadeur George Poulides, Doyen du Corps diplomatique, pour ses paroles aimables, qui expriment bien les préoccupations de la communauté internationale au début d’une année que nous voudrions pacifique et qui, au contraire, s’ouvre sur des conflits et des divisions.

    Je voudrais également profiter de cette occasion pour vous remercier de votre engagement à promouvoir les relations entre le Saint-Siège et vos pays. L’année dernière, notre “famille diplomatique” s’est encore élargie grâce à l’établissement de relations diplomatiques avec le Sultanat d’Oman et à la nomination du premier Ambassadeur, ici présent.

    En même temps, je voudrais rappeler que le Saint-Siège a procédé à la nomination d’un Représentant Pontifical Résident à Hanoi, après que l’Accord sur le Statut du Représentant Pontifical a été conclu avec le Vietnam en juillet dernier, afin de poursuivre ensemble le chemin parcouru jusqu’à présent, sous le signe du respect et de la confiance mutuels, grâce aux relations fréquentes au niveau institutionnel et à la coopération de l’Église locale.

    En 2023, a également eu lieu la ratification de l’Accord complémentaire à l’Accord entre le Saint-Siège et le Kazakhstan sur les relations mutuelles du 24 septembre 1998, qui facilite la présence et l’emploi des agents pastoraux dans le pays. Quatre anniversaires importants ont été célébrés : le 100ème anniversaire des relations diplomatiques avec la République du Panama, le 70ème anniversaire des relations avec la République Islamique d’Iran, le 60ème anniversaire des relations avec la République de Corée et le 50ème anniversaire des relations avec l’Australie.

    Chers Ambassadeurs, 

    un mot résonne d’une manière particulière lors des deux principales fêtes chrétiennes. Nous l’entendons dans le chant des anges annonçant dans la nuit la naissance du Sauveur et nous l’entendons par la voix de Jésus ressuscité : c’est le mot “paix”. Celle-ci est avant tout un don de Dieu : c’est Lui qui nous laisse sa paix (cf. Jn 14, 27), mais en même temps elle est notre responsabilité : « Heureux les artisans de paix » (Mt 5, 9). Travailler pour la paix. Ce mot est très fragile et, en même temps, exigeant et plein de sens. Je voudrais lui consacrer notre réflexion présente, en un moment historique où celle-ci est de plus en plus menacée, affaiblie et en partie perdue. D’autre part, il revient au Saint-Siège, au sein de la communauté internationale, d’être une voix prophétique et un appel à la conscience.

    La veille de Noël 1944, Pie XII adressa un célèbre Message radiodiffusé aux peuples du monde entier. La Seconde Guerre mondiale touchait à sa fin après plus de cinq années de conflit et l’humanité – disait le Pape – éprouvait « une volonté toujours plus clair et plus ferme : faire de cette guerre mondiale, de ce bouleversement universel, le point de départ d’une ère nouvelle de profond  renouveau » [1]. Quatre-vingts ans plus tard, l’élan de ce “renouveau profond” semble s’être épuisé et le monde est traversé par un nombre croissant de conflits qui transforment peu à peu ce que j’ai appelé à plusieurs reprises la “troisième guerre mondiale par morceaux” en un véritable conflit mondial.

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  • Le message de Noël du cardinal Sarah : "On s'oppose à une hérésie qui mine gravement l'Eglise"

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) sur Diakonos.be :

    « Fiducia supplicans ». Le cardinal Sarah : « On s’oppose à une hérésie qui mine gravement l’Église »

    (s.m.) Le cardinal Robert Sarah a confié à Settimo Cielo la réflexion qui va suivre sur l’état actuel de confusion dans l’Église, avec un « scandale des petits » encore aggravé par la récente déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi « Fiducia supplicans », un scandale dont, comme l’a dit Jésus, seule « la vérité nous rendra libres » (Jn 8, 32).

    Âgé de 78 ans, le cardinal Robert Sarah est né et a grandi en Guinée, il a fait ses études de théologie à Rome et ses études bibliques à Jérusalem, il a été curé dans un village de la savane puis évêque de Conakry, la capitale, où il a été un défenseur infatigable de la liberté religieuse et civile sous une dictature implacable, allant jusqu’à risquer sa propre vie.

    Appelé à Rome en 2001 par Jean-Paul II comme secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, il a été créé cardinal en 2010 par Benoît XVI, qui l’a nommé président du conseil pontifical « Cor Unum », pour soutenir les populations en détresse. Le 23 novembre 2014, le Pape François l’a nommé préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, une charge dont il a été congédié le 20 février 2021.

    Robert Sarah est l’un des cinq cardinaux qui ont signé les « dubia » présentés au Pape l’été dernier, recevant des réponses qu’ils furent les premiers à trouver élusives.

    Il est l’auteur de nombreux ouvrages parus en plusieurs langues, à l’impact spirituel majeur, et c’est l’une des personnalités les plus importantes de l’Église africaine, à laquelle il donne voix dans ce texte.

    *

    MESSAGE DE NOËL

    par Robert Sarah

    Rome, le 6 janvier 2024, en la fête de l’Epiphanie du Seigneur

    A Noël, le Prince de la Paix s’est fait homme pour nous. A tout homme de bonne volonté, il apporte la paix qui vient du Ciel. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, mais ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne » (Jean 14, 27). La paix que Jésus nous apporte n’est pas un nuage creux, elle n’est pas la paix mondaine qui n’est souvent qu’un compromis ambigu, négocié entre les intérêts et les mensonges des uns et des autres. La paix de Dieu est vérité. « La vérité est la force de la paix parce qu’elle révèle et opère l’unité de l’homme avec Dieu, avec lui-même, avec les autres. La vérité affermit la paix et construit la paix », enseignait saint Jean-Paul II [1]. La Vérité faite chair est venue habiter au milieu des hommes. Sa lumière ne trouble pas. Sa parole ne sème pas la confusion et le désordre, mais elle révèle la réalité de toute chose. Il EST la vérité et par conséquent il est « signe de contradiction » et « dévoile les pensées d’un grand nombre de cœurs » (Luc 2, 34).

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