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  • "Vous avez pitié de tous, Seigneur" : l'Introït du Mercredi des Cendres

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    D'Una Voce via aleteia.org :

    Trésor du grégorien : l’introït du mercredi des Cendres

    En ouverture du Carême, l’âme implore la miséricorde du Seigneur avant de clamer la pénitence qu’elle est résolue à accomplir afin de mériter le pardon.

    L’introït du mercredi des Cendres est composé de quatre phrases. En ce premier jour de Carême, alors que la bénédiction des Cendres vient d’avoir lieu, l’âme se confie au Seigneur, et son premier mot est une constatation de l’incessante miséricorde divine qu’elle implore encore, afin que cette période remplie de sacrifices soit prometteuse de grâces nouvelles, malgré la faiblesse humaine qui renaît toujours.

    Miseréris ómnium, Dómine… « Vous avez pitié de tous, Seigneur… » 

     

    La clameur de la pénitence

    La deuxième phrase est le sommet de cette pièce admirable culminant sur le mot pæniténtiam : dissimulant les péchés des hommes à cause de leur repentir, l’âme clame ainsi au Seigneur toute la pénitence qu’elle est résolue à accomplir durant ce Carême afin de mériter le pardon de ses fautes. La mélodie est loin d’être seulement une suite de notes, mais elle est expressive car elle est louange à Dieu de qui l’homme attend tout.

    Lire aussi : Six chemins spirituels pour le Carême

    Après une troisième phrase très brève, nous parvenons à la conclusion qui voit l’âme revenir au calme, assurée qu’elle est d’avoir été entendue.

    Quia tu es Dóminus Deus noster : parce que vous êtes le Seigneur notre Dieu. Les mots mots tuDominus et surtout Deus sont tous soulignés par la mélodie, accusant de la sorte l’espoir que l’homme pénitent, repentant, met en Dieu son salut.

    Un chant qui apaise

    Voyez en tout cela comment le grégorien unit votre âme au Seigneur. Nous sommes loin de cette musique qui nourrit l’agitation, sans plus ; au contraire le chant d’Église est singulièrement apaisant, confiant, tout entier tourné vers Dieu, l’éternel miséricordieux.
    Priez donc en chantant ou en écoutant avec ferveur, et emportez le souvenir d’avoir accompli une œuvre bonne qui vous fera grandir et donner à Celui-là seul qui mérite notre supplication et qui mesurera son pardon à la pénitence dont vous l’aurez assuré.

    Pour en savoir plus : https://www.unavoce.fr/mercredi-des-cendres/

  • Le carême a-t-il encore un sens ?

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    De l'abbé Pierre Amar sur le FigaroVox (archive 10.2.2016):

    Le carême a-t-il encore un sens ?

    Le carême a-t-il encore un sens ?

    FIGAROVOX/ANALYSE - Ce mercredi est celui des Cendres, qui marque pour les catholiques l'entrée en carême. Le père Pierre Amar analyse l'importance, dans la société actuelle, de ce jeûne de quarante jours précédant la fête de Pâques.


    Le père Pierre Amar est prêtre du diocèse de Versailles, et rédacteur sur padreblog.fr


    Il fut un temps peu éloigné où, pendant les quarante jours qui précédaient Pâques, les cinémas et les théâtres fermaient, faute de clients… Le mardi gras et le carnaval étaient des moments d'autant plus festifs! Alors que l'Église catholique entre en carême, et avec elle son milliard de croyants, faut-il reparler de ce moment où les catholiques semblent curieusement vouloir se faire mal?

    L'objectif est simple : il est toujours bon de se « désencombrer » de soi.

    Les quarante jours du carême sont en effet un moment où il faut se priver de plein de bonnes choses: le chocolat est la pénitence classique, la privation d'Internet est apparue, 21ème siècle oblige, la fermeture du meuble télé permet quant à elle un jeûne… cathodique ...! et arrêter de fumer reste certainement la pénitence la plus difficile. Il faut l'avouer, tout cela n'est peut-être pas très motivant car personne n'aime se faire mal. Pourtant, chaque année, l'Église propose à tous les hommes de bonne volonté de faire un peu le tri dans leurs vies, de revoir la place de certaines choses, de certains désirs qui peuvent nous ligoter et nous empêcher d'être vraiment libres. L'objectif est simple: il est toujours bon de se «désencombrer» de soi. Faites donc l'essai: supprimez quelque chose que vous aimez pendant quarante jours. L'expérience est très instructive et on apprend beaucoup de choses sur soi- même! Car, très vite, une interrogation apparaît: ma vie ne vaut-elle pas plus que ce que je consomme? Une question qui a la saveur d'un slogan alter-mondialiste!

    Le cœur de l'homme, boîte à désirs

    En acceptant de ranger mes désirs, de repérer si je suis ligoté avec telle ou telle chose, je fais de la place au plus profond de mon existence.

    Nul besoin d'être un grand psychologue pour se rendre compte que le cœur de l'homme est une grosse boîte à désirs. Des bons, certes, mais aussi des moins bons. Le carême est un temps de remise en cause de tous ces désirs. Un ménage intérieur en quelque sorte, alors que l'hiver touche à sa fin! Ce ménage de printemps ne fait pas que nettoyer les choses. Il crée aussi de l'espace. En acceptant de ranger mes désirs, de repérer si je suis ligoté avec telle ou telle chose, je fais de la place au plus profond de mon existence. Moins centré sur moi-même et sur mes petits plaisirs, je vais logiquement être plus attentif à l'extérieur. Les chrétiens pensent qu'ils seront d'abord disponibles à l'Autre, Dieu lui-même, mais aussi les autres, ceux qui vivent tout autour d'eux, à commencer par les plus pauvres et les plus délaissés qui avaient peut-être été un peu oubliés. En ce sens, si la privation permet de vivre en hommes libres, le partage permet de vivre en frères. Beaucoup de communautés chrétiennes lancent ainsi cette année des collectes de carême en faveur des chrétiens persécutés de Syrie ou d'Irak.

    Le ramadan des chrétiens?

    Si vous croisez le jour du mercredi des Cendres un collègue de travail avec une tâche grise sur le front, ça n'est pas qu'il ait réparé sa chaudière, mais qu'il fait, sans s'en rendre compte, son coming-out catho.

    Avec son jeûne intégral mais (uniquement) diurne, l'Islam a certainement gagné une bataille. Le temps n'est en effet pas encore venu où un journaliste nous expliquera que le ramadan est une sorte de carême pour les musulmans… Pourquoi ce renversement? Il faut avouer que les catholiques avaient jusque-là une pratique assez soft du carême, ou tout du moins fort discrète, par humilité (ou bien par peur?) en délaissant sa visibilité culturelle, sociale et même politique. Ils ont certainement à redécouvrir aujourd'hui la portée publique de ce temps de partage, de prière et de pénitence. Il est surtout le temps du changement - les chrétiens appellent cela la «conversion» - et suscite chez eux la joie de célébrer un Dieu qui prend patience et qui attend chacun. Déjà, au fil des années, on remarque que l'assistance à la messe des Cendres est quelque peu revue à la hausse, frôlant les assistances du dimanche. Et si vous croisez le jour du mercredi des Cendres un collègue de travail avec une tâche grise sur le front, ça n'est pas qu'il ait réparé sa chaudière, mais qu'il fait, sans s'en rendre compte, son coming-out catho.

    Par contre, il faut reconnaître que le jeûne a pris un sérieux coup… de jeune! Appréciez au passage l'importance de l'accent circonflexe qui a survécu à la récente réforme. De fait, le jeûne est même devenu sacrément tendance: il suffit d'aller sur Internet ou de consulter des revues de santé en tout genre. On y sera surpris de la promotion en faveur du jeûne: «jeûne thérapeutique», «jeûne et randonnée», «remise en forme par le jeûne» … et j'en passe!

    Et si on essayait pendant quarante jours: chiche? 

    Pierre Amar
  • Homélie pour le Mercredi des Cendres

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    Du Père Joseph-Marie Verlinde sur homélies.fr (Archive 2004) :

    « Revenez à moi » : le Seigneur nous invite lui-même à cet acte d’audace inouïe qui consiste à revenir à lui, alors que dans notre folie, nous nous étions éloignés de la Source de tout bien. Et comme pour nous rassurer et vaincre nos ultimes résistances, il proteste de ses bonnes intentions : « Le Seigneur votre Dieu est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » (1ère lect.) ; bien plus : « Il désire vous combler de ses bienfaits ».

    En ce jour où nous commençons par un saint jeûne le temps de pénitence du Carême, il est bon de nous imprégner de ces paroles pleines d’espérance, qui doivent orienter tout notre cheminement vers Pâques.

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  • Mars : les familles en crise au cœur des intentions de prière du Pape

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    De Vatican News (Jean-Benoît Harel ) :

    En mars, les familles en crise au cœur des intentions de prière du Pape

    Tout au long du mois de mars, le Pape François invite l’Église universelle à prier pour les familles en crise. Face aux difficultés causés par les différences au sein des familles, le Saint-Père assure que le pardon «renouvelle toujours la famille» et permet d’être libéré «de la tristesse et, surtout, du ressentiment».

    «La famille est le premier lieu où l’on apprend à aimer», assurait le Pape François en juin 2022, à la fin de la Xe rencontre mondiale des familles à Rome. Pour le mois de mars 2025, le Saint-Père a décidé de consacrer la prière de l’Église universelle aux familles en crise.

    Dans la vidéo de présentation, tournée avant son hospitalisation le 14 février à l’hôpital Gemelli, le Pape François commence par mettre en garde contre le rêve d’une «famille belle et parfaite». «Les familles parfaites n’existent pas», insiste-t-il, chacune connaissant des joies et des difficultés.

    Chaque membre d’une famille est précieux car unique, reconnaît le Pape, mais les différences entre les membres «peuvent aussi conduire à des conflits et à des blessures douloureuses».

    Une seule solution: le pardon

    Pour guérir «la douleur d’une famille blessée», le Pape François ne donne qu’un seul remède: le pardon. «Pardonner signifie donner une autre chance», souligne-t-il.

    Le Souverain pontife recommande de prendre exemple sur Dieu, qui pardonne «tout le temps». «La patience de Dieu est infinie: Il nous pardonne, nous aide à nous relever et nous permet de recommencer».

    Au sein de la famille, donner et recevoir le pardon «renouvelle toujours la famille et nous fait regarder vers l’avenir avec espérance», assure François.

    Toutefois, le Saint-Père reconnait que le pardon ne peut pas tout, et que parfois, «la fin heureuse n’est pas possible». Mais «la grâce de Dieu» permet de pardonner et «apporte la paix, parce qu’elle nous libère de la tristesse et, surtout, du ressentiment».

    “Prions pour que les familles divisées puissent trouver dans le pardon la guérison de leurs blessures, en redécouvrant la richesse de l’autre, même au cœur des différences.”

    La prière aux intentions du Saint-Père est l’une des quatres conditions posées pour l’obtention de l’indulgence plénière dans le cadre du Jubilé de l'espérance, avec le passage de la Porte Sainte, la confession et la participation à la messe.

    À Rome, le Jubilé des Familles du 30 mai au 1er juin sera une des occasions offertes par l'année jubilaire pour prier particulièrement pour les familles du monde entier.

  • Le répertoire grégorien de la messe du Mercredi des Cendres (Triors)

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    Du site d'Una Voce :

    Mercredi des Cendres – Notre-Dame de Triors (juin 2004)

  • L'élection d'un futur pape à l'image et à la ressemblance de François serait probable...

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    Du Nuovo Sismografo :

    Bisignani : Le futur pape sera à l'image et à la ressemblance de Bergoglio

    L'écrivain et expert du Vatican Luigi Bisignani présente sa prédiction pour le prochain conclave qui suivra les nouvelles règles souhaitées par le pape François assisté du cardinal Gianfranco Ghirlanda.

    Selon les nouvelles règles voulues par François, précise Bisignani, les cardinaux de plus de quatre-vingts ans seront exclus de la première phase de discussion qui précédera le Conclave. Les cardinaux électeurs participeront aux discussions préliminaires. Par ailleurs, la grande nouveauté sera le changement du pourcentage nécessaire pour élire un candidat : ​​des deux tiers à la majorité simple. Celui qui obtient plus de 50% des voix sera élu Souverain Pontife. 

    « François reviendra à Sainte-Marthe et, s'il démissionne, il aura une énorme influence sur les cardinaux électeurs pour obtenir la majorité simple qui conduira à l'élection d'un nouveau pape à l'image et à la ressemblance de François. » 

    Les déclarations lors de l'émission télévisée Quarta Repubblica animée par Nicola Porro sur Rete 4 : 

    « Le pape travaille à sa succession depuis son élection », affirme le journaliste Piero Schiavazzi interrogé par Porro. « Que sont les consistoires sinon des primaires en vue du prochain Conclave ? Au cours de ces douze années, François a profondément modifié la structure du Collège des cardinaux. L'élection de Bergoglio démontre en elle-même que le Conclave ne répond pas à des calculs politiques ou de groupe, conclut le journaliste qui ajoute : pour ceux qui croient, l'Esprit Saint intervient.

  • L'échec de la recherche de corps met fin à l'enquête canadienne sur les enterrements de masse dans les écoles gérées par l'Église

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    De Simon Caldwell sur le Catholic Herald :

    L'échec de la recherche de corps met fin à l'enquête canadienne sur les enterrements de masse dans les écoles gérées par l'Église

    3 mars 2025

    Le gouvernement canadien a suspendu une enquête sur les allégations d’enterrements massifs d’enfants dans d’anciens pensionnats gérés par l’Église, car aucune tombe n’a été découverte.

    Des allégations d’abus et de meurtres de centaines d’enfants autochtones ont déclenché des incendies criminels, des actes de vandalisme et la profanation d'environ 120 églises à travers le Canada au milieu d’une vague de deuil national.

    L'hystérie a même atteint le Vatican, où le pape François a déploré, lors d'un discours de l'Angélus, « la découverte choquante des restes de 215 enfants ».

    Le gouvernement canadien a mis sur pied le Comité consultatif national sur les pensionnats, les enfants disparus et les sépultures anonymes afin d’enquêter sur les allégations et sur l’ampleur des abus et des meurtres présumés d’enfants indiens par des chrétiens d’origine européenne.

    Mais après trois ans de recherches de corps, au coût de 216,5 millions de dollars, pas un seul reste humain n'a été retrouvé.

    Le gouvernement a désormais discrètement retiré le financement de la commission d’enquête et la dissoudra à la fin du mois.

    Crystal Gail Fraser, membre du comité, a qualifié cette décision de « trahison », malgré l’impossibilité de trouver des preuves corroborant le meurtre. « Nous perdons de vue nos valeurs autour de la vérité et de la réconciliation », a-t-elle déclaré à CBC News.

    L’hystérie a éclaté en 2015 avec l’affirmation selon laquelle 215 sites funéraires avaient été découverts au pensionnat indien de Kamloops grâce à des analyses radar à pénétration de sol.

    Bien que les recherches ultérieures n’aient révélé aucun corps, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé publiquement, l’année dernière encore, que des meurtres avaient eu lieu.

    Les écoles, gérées principalement par les églises catholique et anglicane et financées par le gouvernement, ont été fondées pour éduquer les enfants indiens de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1990.

    Certains enfants sont morts dans les écoles, mais les registres montrent que ces décès étaient principalement dus à des maladies comme la tuberculose.

    Malgré les preuves contraires, de nombreux Canadiens hésitent encore à admettre que les allégations se sont révélées sans fondement.

    Le Regent College, une école supérieure évangélique située sur le campus de l'Université de la Colombie-Britannique, a par exemple annulé une conférence publique, Le procès doit avoir lieu ce jeudi, par Lord Biggar, un vicaire anglican britannique et historien distingué, après que des étudiants l'ont qualifié d'apologiste des pensionnats et de « négationniste des fosses communes ». En réponse à cette annulation, Lord Biggar a accusé le collège de « favoriser et d’encourager le règne continu d’une culture agressivement répressive au Canada, qui est investie dans une histoire qui discrédite complètement et injustement le travail des missions chrétiennes et justifie la démolition de dizaines d’églises chrétiennes ».

  • "La Croix" présente 10 retraites en ligne pour se préparer à Pâques

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    De Gilles Donada sur le site du journal La Croix (en accès libre) :

    Carême 2025 : 10 retraites en ligne pour se préparer à Pâques

    Plongée dans les textes bibliques, exercices d’ascèse, podcast et vidéo, contenus pour les enfants… Cette année, les retraites de Carême en ligne dépassent souvent les 40 jours pour s’étendre aux neuf jours après Pâques. Certaines renforcent la dimension communautaire, pour se soutenir les uns les autres en ligne.

    2/03/2025

    ► « Ta parole est la lumière de mes pas » (Psaume 118, 105) est une retraite audio proposée du 5 mars, mercredi des cendres, au 20 avril, jour de Pâques, par Prions en Église (une publication du groupe Bayard, qui édite aussi La Croix). Elle est animée par Sébastien Antoni, assomptionniste, journaliste à Prions en Église et directeur du pèlerinage national à Lourdes.

    Le contenu : une lecture et un commentaire audio de l’Évangile du jour, prolongé par des pistes de mise en œuvre plus personnelles. Les internautes peuvent également déposer une intention de prière qui sera priée par les monastères partenaires (les bénédictins de Solesmes ou les cisterciennes de Cabanoule ou Échourgnac…)

    La retraite de Prions en Église

    ► « Le souffle du Puissant me fait vivre » (Job 33,4). Pour leur traditionnel Carême dans la ville, les Dominicains démultiplient des propositions en vidéo pour les adultes et les enfants.

    Le contenu : la retraite offre chaque jour la méditation de la parole de Dieu, et la prière des vêpres avec les moniales de Beaufort. Chaque samedi, un approfondissement est proposé par le frère Olivier Catel, de l’École biblique de Jérusalem, qui dresse le portrait de sept figures bibliques animées par le feu divin (Joseph, Myriam, Saül, David, Elie, Marie, Étienne). Autre rendez-vous hebdomadaire, animé par le frère Jean-Jacques Pérennès du couvent de Lille : une lecture commentée de cinq petits livres de l’Ancien Testament (Ruth, Esther, le Cantique des Cantiques…), suivie d’un psaume et d’un passage de l’Évangile de Jean. Les plus jeunes accéderont à des explications bibliques et à des témoignages avec la possibilité de télécharger un cahier d’activité pour composer un jeu de cubes bibliques !

    Nouveauté : la retraite se poursuit les neuf jours qui suivent Pâques pour « faire fructifier les grâces du Carême », en compagnie d’un groupe de pèlerins en marche vers la Sainte-Baume, un sanctuaire dédié à sainte Marie-Madeleine.

    La retraite Carême dans la ville.

    ► « Pèlerins d’espérance, convertissons-nous ! » Le service des vocations du diocèse de Paris confie la prédication de la retraite de Carême à Mgr Emmanuel Tois, évêque auxiliaire du diocèse et directeur de l’œuvre des vocations. « Le temps du Carême, souligne les organisateurs, sonne comme une invitation à méditer plus fortement en quoi la naissance de Dieu dans la condition humaine a inversé le funeste cours de l’histoire humaine pour en faire un chemin vers la Vie. »

    Le contenu : chaque dimanche, une méditation version texte et audio, puis une par jour pour le jeudi, vendredi et samedi saint.

    La retraite du service des vocations

    ► « Mourir d’Amour, voilà mon espérance ». Cette citation de sainte Thérèse de Lisieux sert de fil rouge à la retraite « Thérèse de Lisieux et le mystère pascal » proposée par les Carmes de Paris.

    « Ces retraites en ligne sont préparées avec le même niveau d’exigence et de profondeur qu’un temps de retraite spirituelle à l’écart, précise les Carmes. En cohérence avec la spiritualité du Carmel, elles appellent à prendre le temps de se déconnecter pour vivre un temps de lecture spirituelle et de prière dans la solitude. Ainsi le format hebdomadaire permet une certaine souplesse et distance par rapport à la technologie. Rien ne remplace la prière personnelle et le cœur à cœur avec Dieu. Ces retraites appellent donc un engagement. »

    Le contenu : chaque dimanche, une méditation à partir de l’Évangile et des textes de la sainte ; des pistes de mise en pratique ; un podcast de méditation.

    La retraite des Carmes

    ► « Virtus, un grand Carême de fraternité ». La retraite proposée par la Fraternité Saint Pierre et les religieux de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier, proposée sur le réseau social de prière Hozana, comporte une forte dimension ascétique. La dimension numérique sert à créer des communautés de Carême (fraternité Virtus de 5 à 8 personnes et binôme) pour se soutenir dans les engagements pris par chacun des retraitants. La retraite couvre toute la période du Carême et l’octave de Pâques (les neuf jours qui suivent la fête de la résurrection).

    Les participants s’engagent à mettre en pratique, chaque jour, cinq engagements de pénitence (pas d’alcool, jeûne du vendredi, douche froide, pas de viande…) ; cinq engagements de vie spirituelle (chapelet, oraison, formation, etc.) et cinq engagements de vertus et d’aumône (assurer un service auprès des personnes isolées ou en difficulté, réduire la place des écrans, favoriser le sommeil et l’activité physique, etc.).

    Le contenu : chaque jour, un enseignement, une exhortation, et un texte de méditation. Rendez-vous quotidien avec son binôme et hebdomadaire avec la fraternité Virtus.

    La retraite de Virtus

    ► « Mettre de l’ordre dans sa vie ». C’est la proposition de Prie en chemin, le site et l’appli d’inspiration ignatienne. La retraite se déroule en trois temps : du 5 mars au 12 avril, le Carême proprement dit autour du thème « Quel espace pour recevoir la vie donnée et la déployer ? » ; du 13 au 19 avril, la semaine Sainte : « Demeurer avec le Christ dans sa passion » ; du 20 avril au 27 avril, l’octave de pâques : « Témoins de résurrection ».

    Le contenu : tout est sous forme audio. Chaque jour, une méditation de l’évangile. Trois topos du jésuite Paul Legavre porteront sur la meilleure façon d’ordonner sa vie à Dieu et de se détourner de tout ce qui peut entraver cette marche. Autres ingrédients : des témoignages de vies « allégées », une méditation le vendredi avec comme fil rouge la lettre encyclique de François sur le Sacré-Cœur.

    Nouveauté : des communautés de Carême, de 6 à 9 personnes, se réuniront trois fois pendant le Carême et une fois après. Elles seront accompagnées par Fondacio.

    La retraite de Prie en chemin

    ► « Le chemin », c’est le « défi de Carême » de l’application payante Hallow. Elle mise sur des personnalités catholiques parfois inattendues, comme le combattant de MMA Benoit Saint-Denis, qui méditera sur le jeûne, ou encore le général Stéphane Abrial. Les retraitants retrouveront des visages plus familiers comme celui de sœur Orianne, religieuse canadienne, ou des prêtres de la communauté Saint-Martin pour les homélies dominicales.

    Le contenu : des méditations audio quotidiennes autour de textes de saint Josémaria Escriva (fondateur de l’Opus dei) ou d’écrits de figures moins connues comme le docteur japonais converti au catholicisme Takashi Nagai, rescapé de la bombe atomique qui a rédigé Requiem pour Nagasaki.

    La retraite de Hallow

    ► « Et pour vous, qui suis-je ? ». C’est le thème de l’application payante You Pray, qui mêle les offices religieux et les témoignages de personnalités comme Romain et Rena de Chateauvieux, fondateurs de l’association chrétienne Misericordia, l’écrivain Jean-Christian Petitfils ou frère Étienne Méténier, docteur en théologie…

    Le contenu : chaque jour aborde une thématique spécifique (imiter le Christ, nos raisons de croire, les noms de Jésus dans l’Évangile) ; un temps de louange le samedi et un évangile commenté le dimanche. En bonus, à destination des enfants, un chemin de croix le vendredi et le commentaire de l’évangile du dimanche.

    La retraite You Pray

    ► « Chut, écoutons-le » de l’application Prier aujourd’hui. Un parcours de Carême, élaboré par la communauté de l’Emmanuel, centré sur la Bible. Chaque semaine est illustrée par un thème : « Partir au désert », la foi, l’espérance, la charité, « laisser Jésus me transformer », « contempler l’abaissement de Jésus » pour la Semaine sainte.

    Le contenu : six textes bibliques, un par semaine, éclairés par un podcast quotidien, qui propose un temps de prière et à chaque fois une piste de méditation sous un angle différent.

    La retraite Prière aujourd’hui

    ► Outre les retraites déjà mentionnées ici, le réseau social de prière Hozana rassemble plusieurs autres propositions thématiques : un parcours vidéo pour « gagner le combat spirituel » avec la Fraternité Saint-Vincent-Ferrrier ; un Carême pour les 10-15 ans ; un Carême 40 jours – 40 actions (avec chaque jour, la lecture de l’évangile et une action concrète) ; un Carême avec les Pères du désert (une méditation quotidienne et une méditation audio hebdomadaire pour approfondir sa vie intérieure) ; 40 jours avec Carlo Acutis (une vidéo par jour pour plonger dans le mystère de l’Eucharistie).

    Toutes les retraites d’Hozana

  • La Sainte Face, lumière qui déchire les ténèbres du monde

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    De la NBQ :

    La Sainte Face, lumière qui perce les ténèbres du monde

    Dans l'obscurité de l'heure présente, la fête de la Sainte Face de Jésus - qui est célébrée aujourd'hui - est une invitation pressante adressée à tous, et en premier lieu aux pasteurs. Un visage que, comme l'a enseigné Ratzinger, nous pouvons trouver dans l'Eucharistie. La méditation d'un moine bénédictin.

    4_03_2025

    Nous recevons et publions la méditation d'un moine bénédictin, écrite à l'occasion de la fête de la Sainte Face de Jésus, qui tombe aujourd'hui, mardi de la Quinquagésime.

    ***

    Dans l'Évangile du dimanche de la Quinquagésime (Luc 18, 31-43), lu dans l'usus antiquior deux jours avant la fête de la Sainte Face de Jésus, saint Luc nous présente un aveugle assis au bord de la route, un mendiant. Cet aveugle est une figure de toute l'humanité. Il est la figure de ceux qui, sans rien voir, entendent les pas d'une multitude, de ceux qui s'interrogent sur le sens de ce qui se passe dans l'Église et dans le monde aujourd'hui. Il est la figure de ceux qui attendent que quelqu'un leur dise que Jésus de Nazareth passe ; et aussi de ceux qui, poussés par un mystérieux élan d'espérance, crient : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi » (Lc 18, 38).

    Aujourd'hui, pas moins que ce jour-là, certains voudraient faire taire le cri qui jaillit de l'espérance. « Ceux qui étaient devant lui le reprenaient pour qu'il se taise, mais il criait encore plus fort : Fils de David, aie pitié de moi » (Lc 18, 39).

    Jésus se présente. Il se présente devant les yeux aveugles du mendiant. En cet instant, les paroles du Psalmiste s'accomplissent : « Le Seigneur a entendu le désir des pauvres, Ton oreille a écouté la préparation de leur cœur » (Ps 10,17). Desiderium pauperum exaudivit Dominus ; præparationem cordis eorum audivit auris tua). La cécité du mendiant était la préparation de son cœur. « Qu'est-ce que tu veux que je fasse pour toi ? Il répondit : « Seigneur, que je recouvre la vue. Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t'a sauvé » (Lc 18, 41-42). À ce moment-là, les yeux du mendiant se sont ouverts pour voir rien de moins que « la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu, sur la face du Christ Jésus » (2 Co 4,6).

    Il n'y a pas de cécité, pas de maladie, pas d'obscurité, pas de vide qui ne puisse, dans la mystérieuse Providence de Dieu, servir à préparer le cœur à la contemplation de la Sainte Face de Jésus. Les graines de la vraie dévotion à la Sainte Face sont plantées profondément dans le sol de l'humanité, dans un humus rendu fertile par l'accumulation de tout ce que l'homme perd, de tout ce qui pourrit et même des péchés qui l'obligent à crier miséricorde.

    Il y a vingt ans, le 1er avril 2005, la veille de la mort de saint Jean-Paul II, le cardinal Joseph Ratzinger, alors en poste à Subiaco, déclarait : « Nous avons besoin d'hommes qui gardent le regard droit sur Dieu, apprenant de là la véritable humanité :

    « Nous avons besoin d'hommes qui gardent leur regard droit vers Dieu, apprenant de là la véritable humanité. Nous avons besoin d'hommes dont l'intellect est éclairé par la lumière de Dieu et à qui Dieu ouvre le cœur, de sorte que leur intellect puisse parler à l'intellect des autres et que leur cœur puisse ouvrir le cœur des autres.

    Dans l'obscurité de l'heure présente, la fête de la Sainte Face de Jésus est une invitation pressante adressée à tous, mais avant tout aux pasteurs du troupeau de Dieu (cf. 1 Pierre 5,2 : Pascite qui in vobis est gregem Dei. « Soyez les pasteurs du troupeau que Dieu vous a donné"). La multitude de ceux qui ont vécu et sont morts les yeux fixés sur le visage du Christ, les saints de tous les temps, disent à l'unisson : Accedete ad eum, et illuminamini ; et facies vestræ non confundentur. « Approchez-vous de lui et vous serez illuminés, et vos visages ne rougiront pas » (Ps 33, 6). Tel était le message du futur pape Benoît XVI en ce jour de printemps, il y a vingt ans, à Subiaco :

    « Ce n'est qu'à travers des hommes touchés par Dieu que Dieu peut revenir vers les hommes. Nous avons besoin d'hommes comme Benoît de Norcia qui, à une époque de dissipation et de décadence, s'est plongé dans la solitude la plus extrême, réussissant, après toutes les purifications qu'il a dû subir, à s'élever vers la lumière ».

    Il n'y a pas d'ascension vers « Dieu qui habite une lumière inaccessible, que personne n'a vue ni ne peut voir » (1 Tm 6,16) qui ne soit une aspiration au Visage du Christ. En dehors de la lumière qui brille sur la Face du Christ, tout est ténèbres. La dévotion à la Sainte Face de Jésus est, en fait, la traduction dans la pratique de l'enseignement présenté dans la Déclaration Dominus Iesus, préparée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sous la direction du Cardinal Joseph Ratzinger :

    Avant tout, il faut réaffirmer le caractère définitif et complet de la révélation de Jésus-Christ. En effet, il faut croire fermement à l'affirmation que dans le mystère de Jésus-Christ, le Fils incarné de Dieu, qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6), est donnée la révélation de la plénitude de la vérité divine : « Personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et personne ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler » (Mt 11,27) ; “Personne n'a jamais vu Dieu : c'est le Fils unique, qui est dans le sein du Père, qui l'a révélé” (Jn 1,18) ; “C'est dans le Christ qu'habite corporellement toute la plénitude de la divinité, et vous avez part en lui à cette plénitude” (Col 2,9-10).

    En célébrant les premières canonisations de son pontificat, le 23 octobre 2005, Benoît XVI a de nouveau orienté le regard de l'Eglise vers le Visage du Christ, en citant l'exemple de Saint Gaetano Catanoso, « amoureux et apôtre de la Sainte Face de Jésus ». Le théologien allemand et Souverain Pontife n'a pas hésité à citer l'humble prêtre calabrais : « Si nous voulons adorer la vraie Face de Jésus (...), nous pouvons la trouver dans la divine Eucharistie, où avec le Corps et le Sang de Jésus-Christ, la Face de Notre Seigneur est cachée sous le voile blanc de l'Hostie ». À ceux qui s'approchent de lui dans le sacrement de son amour, à la recherche de la lumière de son visage, Notre Seigneur Jésus-Christ répète ce qu'il a dit au mendiant sur la route : « Retrouve la vue ! Ta foi t'a sauvé » (Lc 28, 42).

    En cette année jubilaire 2025, marquée par l'obscurité et l'incertitude pour tant de personnes, la fête de la Sainte Face de Jésus offre une infusion d'espoir pour les familles, les paroisses, les monastères, les communautés religieuses et les individus. C'est en même temps une invitation à répéter les paroles du prophète Daniel dans un intense plaidoyer pour l'Église universelle : « Que ta face, ô Dieu, resplendisse sur ton sanctuaire » (Dn 9,17).

  • L'« ultime épreuve » de l'Église

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    De Monseigneur Donald J. Hying sur le CWR :

    L'« ultime épreuve » de l'Église

    Nous sommes arrivés à un tel point de confusion intellectuelle et morale que des myriades de personnes intelligentes et éduquées nient les faits fondamentaux de notre biologie et de notre humanité, mais, comme nous le rappelle G. K. Chesterton, affirmer que le ciel est vert n'en fait pas une réalité.

    2 mars 2025

    Un paragraphe intrigant du Catéchisme de l'Église catholique, auquel j'ai souvent réfléchi, est le n° 675 :

    L'épreuve ultime de l'Église. Avant la seconde venue du Christ, l'Église doit passer par une ultime épreuve qui ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur terre dévoilera « le mystère de l'iniquité » sous la forme d'une tromperie religieuse offrant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix d'une apostasie de la vérité. La tromperie religieuse suprême est celle de l'Antéchrist, un pseudo-messianisme par lequel l'homme se glorifie à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair.

    Très peu de gens pèchent parce qu'ils veulent se rendre malheureux et mettre en danger le salut de leur âme.

    Le diable vient généralement à nous déguisé en ange de lumière, nous promettant bonheur et plénitude si nous nous abandonnons à nos tentations pour les sept péchés capitaux, qu'il s'agisse de l'orgueil, de l'avarice, de la colère, de la luxure, de la paresse, de l'envie ou de la gourmandise.

    Une fois que nous sommes tombés dans le piège du péché, celui-ci arrache son masque trompeur et révèle à la fois sa laideur morale et son incapacité radicale à tenir ses fausses promesses de joie, nous faisant honte pour nos choix pécheurs. Ou, pire encore, il nous convainc que nous avons besoin d'un peu plus de ce péché pour être satisfaits, créant ainsi un chemin vers la dépendance ou l'addiction pure et simple.

    En raison de l'asservissement fondamental de l'humanité au péché et de sa conséquence tragique qu'est la mort, Jésus-Christ est venu nous sauver et restaurer notre identité originelle d'enfants du Père, libérés et pardonnés, par la puissance de sa mort et de sa résurrection.

    Le pardon et la rédemption

    En tant que « sacrement » essentiel de la présence et de la mission du Christ dans le monde jusqu'à la fin des temps, l'Église catholique enseigne la révélation divine qui nous est donnée par les Écritures et la Tradition et offre la réconciliation miséricordieuse gagnée pour nous dans le Christ, afin que nous puissions être libérés de l'emprise du péché et de la mort.

    En d'autres termes, l'Église nous convainc de notre péché, en nous faisant prendre conscience de notre profond besoin du Christ et de son salut, et nous offre ensuite la seule solution à notre état perdu et brisé : Le pardon et la rédemption dans le Seigneur par la foi et la grâce des sacrements.

    Dans un monde où nous sommes de plus en plus inondés d'informations contradictoires, l'Église nous offre la vérité donnée par Dieu. Alors que nous sommes de plus en plus polarisés, l'Église nous rappelle que nous sommes frères et sœurs dans la famille humaine et nous invite à une unité encore plus profonde en devenant des fils et des filles adoptifs dans la famille de Dieu par le baptême. Lorsque nous manquons invariablement à nos devoirs et que nous préférons le péché au bien, l'Église nous offre la miséricorde et la guérison de Dieu en nous pardonnant par le biais de la réconciliation. Et puisque nous sommes trop faibles pour mener seuls le combat spirituel et que nous avons besoin d'être fortifiés et transformés par celui qui est plus grand que nous, l'Église nous nourrit du corps et du sang du Christ.

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  • Même à l'hôpital, le pape François reste François : défiant les attentes, tirant les ficelles

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    D'Elise Ann Allen sur The Catholic Herald :

    Même à l'hôpital, le pape François reste François : défiant les attentes, tirant les ficelles

    2 mars 2025

    Malgré sa plus longue hospitalisation à ce jour, en raison d'une infection respiratoire complexe et d'une double pneumonie au pronostic incertain, le pape François a réussi à transmettre le message qu'il reste aux commandes, même depuis sa chambre d'hôpital.

    En l'absence de « vice-pape » pour prendre le relais, le centre du gouvernement de l'Église catholique n'a plus été ces deux dernières semaines le Palais apostolique de la Cité du Vatican, mais la suite papale au 10e étage de l'hôpital Gemelli à Rome.

    Depuis le début de son pontificat, le pape François a acquis une réputation d'imprévisibilité et d'impulsivité et un style de pontificat qui a déconcerté ses proches collaborateurs et les hauts fonctionnaires, laissant presque tout le monde perpétuellement dans l'incertitude quant à la ligne de conduite qu'il adoptera sur une question donnée, et quand.

    De nombreux observateurs et collaborateurs ont déclaré au fil des ans qu'il ne s'agissait pas d'un accident, mais d'une stratégie destinée à faire comprendre qu'il est le seul à prendre les décisions et qu'il n'est redevable ni contrôlé d'aucune façon par qui que ce soit d'autre.

    Quelques rares collaborateurs ont réussi à pénétrer son cercle intime au cours de la dernière décennie et à y rester, et même ses secrétaires – de jeunes prêtres traditionnellement connus pour être les plus proches d’un pape, traditionnellement traités presque comme des fils de confiance et des confidents – sont remplacés régulièrement afin que personne ne s’approche trop près.

    En bref, chaque décision qui a été prise, et qui continue d’être prise, vient directement de François lui-même, et il y a très peu, voire aucune, personne qui soit en mesure de savoir ce qu’il pense ou quelle pourrait être sa prochaine décision.

    Cette stratégie de « maintien de l’incertitude » fait partie d’un plan du pape François visant à éviter un scénario observé dans les pontificats précédents, comme celui du pape Jean-Paul II, qui, paralysé par une maladie dégénérative et invalidante, était incapable de gouverner, ce qui signifie que la plupart des décisions étaient prises par des collaborateurs de haut rang.

    Parmi ces collaborateurs figuraient son secrétaire d’État de longue date, le cardinal Angelo Sodano, qui avait géré pendant des années des allégations d’abus de pouvoir et de corruption, et son secrétaire personnel, l’archevêque (plus tard cardinal) Stanislaw Dziwisz.

    Des observations similaires ont été faites à propos de Benoît XVI dans les dernières années de son pontificat, les observateurs affirmant qu'avant sa démission, il était devenu trop fragile pour maintenir le contrôle des opérations curiales et s'en remettait à ses assistants, en particulier au secrétaire d'État, le cardinal Tarcisio Bertone.

    Avec le pape François, il a été clair dès le début que c'est lui qui tire toutes les ficelles, et il l'a montré même depuis son lit d'hôpital à Gemelli, malgré les précarités de sa position.

    Un exemple clair de l'intervention continue du pape dans la gouvernance n'est pas venu du système interne du Vatican, mais du gouvernement italien.

    Le 19 février, le pape François, hospitalisé depuis près d'une semaine, a rencontré le Premier ministre italien Giorgia Meloni, qui lui a rendu une visite personnelle et privée à l'hôpital Gemelli.

    Dans un communiqué publié ultérieurement dans son bureau, elle a souhaité au pape un prompt rétablissement au nom du gouvernement et de la nation tout entière, déclarant : « Je suis très heureuse de l'avoir trouvé alerte et réactif. »

    « Nous avons plaisanté comme toujours. Il n’a pas perdu son sens de l’humour », a-t-elle déclaré, déclarant plus tard aux journalistes qu’il avait plaisanté sur le fait que certaines personnes priaient pour sa mort, mais que malgré cela, il avait fait remarquer que « le Seigneur de la moisson avait pensé à me laisser ici ».

    Des sources ont déclaré que le Secrétariat d'État du Vatican, qui aurait normalement dû organiser la visite de Meloni, a été délibérément mis à l'écart, et que le processus a été mené par l'intermédiaire des Carabinieri italiens et du chef des gendarmes du Vatican.

    Il est largement admis que François lui-même a été à l'origine de cette rencontre, car il serait tout à fait inhabituel pour un chef de gouvernement d'imposer sa volonté à une personnalité telle que le pape dans un moment aussi délicat qu'un séjour prolongé à l'hôpital, à moins qu'il n'y ait un signe clair que la visite était souhaitée.

    Le pontife a également continué à faire des nominations importantes et à signer des documents importants tout au long de son séjour à l'hôpital.

    Le 15 février, au lendemain de son admission, le Vatican a annoncé, deux semaines à l'avance, la nomination de la sœur italienne Raffaella Petrini en tant que nouveau président du Gouvernorat de la Cité du Vatican, à compter du 1er mars.

    Il avait déjà fait allusion à cette nomination, affirmant dans une interview plus tôt cette année que Petrini prendrait la relève en mars, lorsque le cardinal espagnol Fernando Vergéz Alzaga aurait 80 ans. Le fait d'officialiser cette nomination depuis son lit d'hôpital a montré à quel point cette nomination était prioritaire.

    Quelques jours plus tard, le 18 février, le pape acceptait la démission de Mgr Jean-Pierre Blais, évêque du diocèse de Baie-Comeau au Canada, dont le nom avait été inscrit sur une liste de prédateurs sexuels déposée dans le cadre d'un recours collectif des victimes contre l'archidiocèse de Québec.

    Le pape François a également eu des réunions régulières avec ses plus proches conseillers et a continué à travailler, même après qu'une crise respiratoire le 22 février l'a mis dans un état critique.

    Bien que ses visites aient été plus limitées après cette crise, les nominations et les décisions nécessitant son autorisation sont publiées presque quotidiennement, y compris de nouvelles mesures dans sa bataille pour assainir les finances du Vatican et résoudre un déficit majeur.

    Trois jours avant son admission, il a ordonné la création d'une nouvelle Commission de haut niveau sur les dons pour le Saint-Siège, dont la création a été officiellement annoncée depuis l'hôpital le 26 février, et qui est chargée de promouvoir la collecte de fonds externes et les contributions financières à la suite de coupes budgétaires agressives au sein de la Curie romaine.

    Le 25 février, le Vatican a annoncé que le pape François, également présent à l'hôpital, avait fait avancer les causes de plusieurs personnes sur le chemin de la sainteté et avait approuvé un consistoire pour déterminer les dates de canonisation du laïc vénézuélien, le bienheureux Giuseppe Gregorio Hernández Cisneros, et du laïc italien, le bienheureux Bartolo Longo.

    Fait inhabituel, il n'a pas annoncé la date du consistoire. Fait encore plus inhabituel, la tenue du consistoire lui-même a été approuvée lors d'une audience à l'hôpital avec le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal italien Pietro Parolin, et le  suppléant , l'archevêque vénézuélien Edgar Peña Parra. Habituellement, de telles questions sont traitées avec le chef du dicastère pour les causes des saints, le cardinal italien Marcello Semeraro.

    Le fait que cela ait été fait avec Parolin et Peña Parra, couplé au fait qu'il n'y avait pas de date pour le consistoire, a provoqué une vague de spéculations sur la possibilité que François puisse utiliser le rassemblement pour annoncer sa démission, tout comme son prédécesseur, le pape Benoît XVI, a annoncé sa propre démission de la papauté lors d'un consistoire pour déterminer les dates de canonisation qui a eu lieu le 11 février 2013.

    Il y a eu depuis longtemps des spéculations quant à savoir si le pape François pourrait démissionner, s’il estimait qu’il ne pouvait pas gouverner adéquatement l’Église catholique et contrôler le processus de prise de décision.

    Comme d’habitude, François a donné des signaux contradictoires à ce sujet, déclarant au début de son pontificat que Benoît XVI, le premier pape à démissionner depuis plus de 500 ans, avait été « courageux » et avait ouvert une nouvelle porte aux pontifes vieillissants.

    Plus récemment, il a déclaré qu'il n'avait pas pensé à démissionner et n'avait pas l'intention de le faire, ajoutant que les démissions papales sont potentiellement malsaines pour l'Église.

    Il y a certainement des questions sur l'endurance du pape François et sur sa capacité à gouverner s'il surmonte cette dernière crise, ce qui signifie qu'il est possible que le consistoire soit une porte qu'il ait laissée ouverte pour l'une ou l'autre décision qu'il pourrait prendre : démissionner ou continuer.

    Ce qui est le plus révélateur, cependant, n’est pas la décision elle-même, mais le fait que même après 12 ans en tant que pape, personne ne peut dire avec certitude qu’il connaît l’esprit de François ou ce qu’il finira par décider.

    En ce sens, malgré sa maladie, François reste François : même au cours de son plus long séjour à l'hôpital et de sa crise de santé la plus grave jusqu'à présent, il a clairement fait savoir qu'il prenait seul les décisions, et il continue de dérouter même ses plus proches collaborateurs.

    Le séjour actuel du pontife à Gemelli ne se résume donc pas à une simple amélioration de sa situation. Il vise aussi à consolider son style de vie non conformiste, qui déroute ses amis comme ses ennemis, tout en ne laissant personne perplexe quant à savoir qui tire les ficelles.

  • Un « père de l’Europe » se rapproche un peu plus de la béatification

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur ACI Prensa via CNA :

    Un « père de l’Europe » se rapproche un peu plus de la béatificationbouton de partage sharethis

    28 février 2025

    La cérémonie de clôture de la phase diocésaine du procès de béatification du serviteur de Dieu Alcide De Gasperi (1881-1954), homme politique italien reconnu comme l'un des « pères de l'Europe », s'est tenue vendredi au Palais du Latran à Rome.

    Aux côtés de l'ancien ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman, déjà déclaré vénérable par le pape François, et du chancelier allemand Konrad Adenauer, De Gasperi fut, après la Seconde Guerre mondiale, l'un des promoteurs du projet d'une Europe unie, inspirée par les valeurs de l'humanisme chrétien. Il fut une figure de proue du parti démocrate-chrétien en Italie.

    Les racines chrétiennes du projet européen

    Dans une interview accordée à ACI Prensa, partenaire d'information en langue espagnole de CNA, le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la Commission des Conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE), a partagé son enthousiasme en soulignant que deux des fondateurs sont en cours de canonisation.

    « De Gasperi a toujours été un homme de dialogue, mais il a aussi traversé des moments difficiles. Je crois que cette avancée dans son procès de béatification confirme que les racines du projet européen sont des racines chrétiennes », a-t-il déclaré.

    Le prêtre espagnol, titulaire d'un doctorat en théologie et d'un diplôme en psychologie clinique, a souligné que la « providence » a permis à ces trois hommes politiques de jeter les bases d'une Europe « qui respecte les droits de l'homme, promeut la dignité de la personne et le sens de la communauté, qui était un thème fondamental pour De Gasperi ».

    Pour Barrios, l'héritage spirituel de l'homme politique italien, qui a été président du Conseil des ministres de 1945 à 1953 — comme l'ont déjà souligné le pape Pie XII et saint Paul VI — repose sur la conviction que « la politique est une forme élevée de charité lorsqu'elle est réalisée comme un service », un message qui, selon le prêtre, « reste fondamental dans le monde d'aujourd'hui ».

    Pour le prêtre, qui a pris ses fonctions de secrétaire général de la COMECE en 2019 et a été réélu par l'assemblée plénière en 2023 pour un nouveau mandat de quatre ans, ce qui rend une personne sainte, c'est « vivre la charité au sens plein du terme ».

    De Gasperi « a œuvré pour la réalisation de l’idée de communauté et a été véritablement un exemple de dialogue, même avec ses adversaires politiques, ce pour quoi il a dû souffrir », a-t-il souligné. Selon lui, les fondateurs du projet européen se sont inspirés de la doctrine sociale de l’Église, qui a influencé les premiers pas d’un projet qui est aujourd’hui devenu l’Union européenne.

    L'homme politique italien « a cherché le bien commun de tous : la dignité de l'être humain, la dignité de la famille et la dignité de la communauté, mais surtout la dignité de l'être humain comme principe fondamental de l'action politique », a-t-il déclaré.

    Bien que les valeurs chrétiennes de l’Europe défendues par De Gasperi ne soient pas toujours reconnues ou souhaitées, le prêtre a affirmé qu’elles continuent d’être les fondements de l’Europe. « Ce que nous, chrétiens, devons faire, c’est les promouvoir, surtout dans une période difficile comme celle-ci, où il y a des conflits, une guerre en Europe et des tensions géopolitiques », a-t-il souligné.

    Une armée commune pour l’Europe

    Dans le contexte européen actuel, De Gasperi « rechercherait le dialogue avec tous et le bien commun de l’Europe ainsi que l’unité dans la diversité », a déclaré Barrios, soulignant qu’« il était également très engagé dans la recherche d’une communauté de défense ».

    « Il voulait promouvoir une défense commune, une armée commune pour l’Europe, pour qu’elle puisse se défendre. Le projet a finalement échoué, surtout parce que la France n’y était pas favorable, mais c’était quelque chose qui lui tenait à cœur. Donc, dans le contexte actuel où nous vivons, avec tant de tensions, s’il était encore en vie, il le reprendrait sous une forme ou une autre. »

    Selon le prêtre, les racines et la culture de De Gasperi, à la fois autrichienne et italienne, ont façonné ses traits de personnalité. Il a également souligné que l'homme politique italien était un père de famille « et un véritable chrétien doté d'une liberté de conscience ».

    En 1932, alors qu’il était chef du Parti populaire italien, il fut arrêté par le régime du dictateur fasciste Benito Mussolini. Bien qu’il ait été condamné à quatre ans de prison, grâce à la médiation du Vatican, il n’en a purgé que 16 mois. Barrios a souligné que les lettres écrites par Gasperi en prison, qui sont selon lui « très inspirantes », constitueront un élément fondamental pour son procès de béatification.

    Enquête diocésaine

    Le rite de clôture a eu lieu le matin du 28 février au Palais apostolique du Latran à Rome et a été présidé par le vicaire du pape François pour le diocèse de Rome, le cardinal Baldassare Reina, qui a souligné que pour De Gasperi « la charité chrétienne était une vertu concrète qui devait s'incarner dans la vie politique ».

    L'enquête diocésaine a été ouverte par le tribunal ecclésiastique de l'archidiocèse de Trente. Le préfet du dicastère pour les causes des saints, le cardinal Marcello Semeraro, après avoir obtenu le consentement de l'archevêque de Trente et de Reina, a transmis le rescrit qui accorde le transfert de compétence au diocèse de Rome.

    Le tribunal qui a mené l'enquête diocésaine à Rome est composé de Mgr Giuseppe D'Alonzo, délégué épiscopal; Andrea de Matteis, promoteur de justice; et Marcelo Terramani, notaire. Le postulateur de la cause de béatification et de canonisation est le Dr Paolo Vilotta.

    Almudena Martínez-Bordiú est correspondante à Rome d'ACI Prensa et d'EWTN.