D'Arthur Herlin sur aleteia.org :
Comment rendre la messe « plus fidèle au souhait des Pères du concile » ?
À quelques heures d'une conférence organisée à Londres sur le thème de la liturgie au cours de laquelle le cardinal Sarah doit intervenir, Mgr Rey dévoile les changements qui y seront annoncés.
Aleteia : Monseigneur, vous organisez cette année à Londres la troisième conférence internationale Sacra Liturgia. Pouvez-vous présenter cet évènement ?
Mgr Dominique Rey : Sacra Liturgia est un colloque qui a lieu du 5 au 8 juillet, auquel participent plusieurs évêques, prêtres et laïques, qu’ils soient pasteurs de terrain, universitaires, servants d’autel, musiciens, etc. Nous travaillons sur l’importance de la formation et de la célébration pour l’Église d’aujourd’hui. Pendant quelques jours, tous peuvent se rencontrer, joindre et confronter les idées et la théorie avec les expériences concrètes. C’est un temps de prière, de célébration et de réflexion.
Quelle est la nature et l’esprit de votre démarche ?
Notre démarche s’inscrit dans la fidélité au magistère des derniers papes. Saint Jean-Paul II a écrit dans Ecclesia de Eucharistia que « l’Eucharistie, sacrement par excellence du mystère pascal, a sa place au centre de la vie ecclésiale » (n. 3). Dans le livre d’entretien Lumière du monde, Benoît XVI a indiqué que « l’Église est visible pour les hommes par beaucoup de biais, […] mais le lieu où on l’éprouve le plus souvent comme une Eglise est la liturgie » [1]. Le concile Vatican II expose que « la liturgie est le sommet vers lequel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle toute sa vertu » (Sacrosanctum Concilium, n. 10). Le pape François veut poursuivre ce mouvement. Dans Evangelii Gaudium, il a écrit que « l’Église évangélise et s’évangélise elle-même par la beauté de la liturgie, laquelle est aussi célébration de l’activité évangélisatrice et source d’une impulsion renouvelée à se donner » (n. 25). Notre démarche est de communion : nous souhaitons célébrer la diversité des rites ou des usages légitimes au sein de l’Eglise ; la messe de clôture sera par exemple célébrée suivant les usages anglicans approuvés par la curie romaine.
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, « ministre de la liturgie » du Pape, a prononcé le discours d’ouverture. Qu’en avez-vous retiré ?
La présence du cardinal Sarah est un honneur et une forme d’encouragement de la part du Saint-Siège. C’est une manière de diriger nos travaux dans le sens de l’impulsion donnée par le Saint-Père à l’Église.
Dans son discours d’introduction, le cardinal a clairement affiché son objectif : rendre nos célébrations liturgiques plus fidèles au souhait des Pères du concile. Dans le domaine de la liturgie, la constitution Sacrosanctum Concilium reste profondément d’actualité. En la relisant, on s’aperçoit par exemple du chemin qu’il reste à parcourir pour une plus grande participation intérieure des fidèles.