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Bioéthique - Page 16

  • La Belgique fait figure de pays pionnier en Europe en matière de Procréation Médicalement Assistée

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    PMA : LA BELGIQUE FRAYE LE CHEMIN

    Une synthèse de presse bioéthique de genethique.org 

    La Belgique fait figure de pays pionnier en Europe en matière de PMA (Procréation Médicalement Assistée), aussi bien pour l’expérimentation que pour le développement et la commercialisation  de ces techniques.

    Jusque dans les années 1990, les PMA ont été réalisées sans aucun cadre juridique, régulées uniquement par les professionnels du secteur et des « comités d’éthique » propres à chaque centre hospitalier. La Belgique a légalisé le mariage homosexuel en 2003, l’adoption pour les homosexuels en 2005, puis la PMA pour toutes les femmes  « indépendamment de leur état civil et de leur orientation sexuelle » en 2007. Désormais, la PMA est ouverte à « toute personne ayant pris la décision de devenir parent », sous réserve de limite d’âge.

    Seuls les évêques belges avaient alors exprimé leur désaccord, rappelant que « le droit de l’enfant est infiniment supérieur – même avant naissance – au droit à l’enfant » et déplorant une utilisation de l’embryon comme « un moyen destiné à combler le désir d’enfant ». Une initiative qui n’avait pas suscité le débat dans la société civile.

    La Belgique compte aujourd’hui « 18 centres de PMA et 16 banques de sperme et d’ovocytes ». Chaque centre doit rapporter ses résultats au niveau national au Belrap[1] :

    • En 2015, 38 % des PMA ont fait appel à un donneur de sperme.
    • 85 % des dons de sperme ont servi à pallier à l’absence de conjoint.
    • Environ 25% des traitements n’ont pas donné lieu à remboursement par l’Inami (Sécurité Sociale belge), ce qui correspond environ aux patientes venues de l’étranger.

    Chaque centre a cependant la possibilité de restreindre l’accès à la PMA selon ses propres critères, et les praticiens ont l’autorisation d’invoquer une clause de conscience pour des « raisons dûment motivées ».

    Pour aller plus loin :

    Et aussi les dossiers de l'Institut européen de Bioéthique :

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    [1] Le Belgian Register for Assisted Procreation.

  • Pourquoi cet acharnement à vouloir que l'embryon humain soit livré à la recherche ?

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    JACQUES TESTART : « QUELLE LOGIQUE EST EN JEU DANS CET ACHARNEMENT À EXIGER QUE L'EMBRYON HUMAIN SOIT LIVRÉ À LA RECHERCHE ? »

    Le coin des experts de genethique.org

    Controverses, alternatives, perspectives, dans une conférence donnée à la Cour de cassationle 15 février dernier[1], Jacques Testart, biologiste de la procréation et directeur de recherches honoraire à l'INSERM, fait le point concernant la recherche sur l’embryon (3/3).

    Depuis 1994, la loi française autorise des « études » sur l’embryon lesquelles « doivent avoir une finalité médicale et ne peuvent porter atteinte à l'embryon » (art L 152-8). C’est dire qu’avec les études, il est seulement possible d’observer l’embryon, sans aucune manipulation, ce que tous les biologistes de FIV font quotidiennement même si une véritable étude scientifique impliquerait un protocole devant conduire à des conclusions. Rien n'explique pourquoi les « techniques complémentaires » à la FIV, pour la plupart tolérées depuis plus de 20 ans sans aucune validation scientifique, ne font pas l'objet soit d'un interdit, soit de protocoles d'étude,  sous l'égide de l'ABM.

    Quels progrès théapeuthiques issus des recherches sur l’embryon ?

    La recherche impliquant l'embryon humain a fait l'objet de nombreux débats et décisions depuis 30 ans. Alors que la loi de 1994 interdisait toute recherche, celle de 2005 prévoyait des dérogations et finalement, la loi de 2013 a autorisé la recherche sur l'embryon humain dans des conditions spécifiquement encadrées. Alors, de quoi est donc faite la « recherche sur l'embryon » qui a provoqué tant de controverses ? Plusieurs dizaines de projets de recherche ont été autorisés depuis 2005 mais ces travaux, portant essentiellement sur des cellules souches embryonnaires (ES) souvent importées, ne concernent qu'exceptionnellement les praticiens de l'AMP, acteurs de la procréation plutôt que de la science. Si 42 équipes scientifiques ont obtenu une ou plusieurs autorisations de recherche, la plupart d’entre elles (36 équipes et 83 projets) travaillent sur les cellules souches. Seulement 5 projets (de 4 équipes) ont concerné l’embryon lui-même. La plupart de ces projets sont achevés depuis plusieurs années mais on ignore s’ils ont permis les « progrès thérapeutiques majeurs » qui les avaient justifiés. Finalement, il n’existe actuellement aucune recherche sur l’embryon lui-même. Pourtant les embryons donnés « à la recherche » sont  nombreux : 21403 embryons étaient disponibles pour cela en 2015. Or, si 19 projets de recherche ont été acceptés en 2016, aucun ne concerne l'embryon humain in vitro: la moitié de ces travaux portent sur le DPN, d'autres sur le spermatozoïde et quelques-uns sont menés chez l'animal (souris ou lapin). Ces projets ne concernent pas davantage la recherche « avec l'embryon » qui porte sur des cellules embryonnaires (ES), ces travaux étant désormais menés avec des clones cellulaires créés antérieurement ou importés.

    Comment expliquer que la licence accordée aux chercheurs depuis 2013 soit finalement sans objet alors que le cadre institutionnel et l'approvisionnement en embryons ont été résolus ? Peut-on penser que des demandes de recherche ont été formulées à l'ABM qui les auraient toutes refusées ? Ou que les complications administratives aient freiné les demandes des chercheurs ? Ou encore que les chercheurs se soient repliés sur des modèles animaux lesquelles présentent l'avantage de pouvoir corréler les observations ou manipulations réalisées in vitro avec la viabilité de l'embryon puisque celui-ci peut être transféré in utero aux fins de gestation. Certes, il existe quelques différences entre humain et souris ou porcin dès le stade embryonnaire, mais il existe surtout beaucoup de similarités, et nous avons encore beaucoup à apprendre de l'embryon animal. Dire que la recherche sur l'embryon humain n'aurait pas été possible chez l'animal est une litote qui ne devrait pas exempter de mener d'abord la recherche sur un modèle non humain, pour des raisons scientifiques autant qu'éthiques. Selon le code de santé publique (art 2151-5) les recherches sur l’embryon humain doivent être « susceptibles de produire des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d’efficacité comparable en l’état des connaissances scientifiques ». Outre que la recherche chez l'animal peut constituer une alternative, ou mieux un préalable, les « progrès thérapeutiques majeurs » promis par ces recherches semblent complètement absents, malgré les travaux menés ici et surtout dans d'autres pays depuis bientôt 30 ans. Comme dans le cas du « bébé-médicament » (voir plus loin), il semble que le discours triomphaliste de quelques praticiens porteurs d'intérêts particuliers se soit montré capable d'abuser le législateur.

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  • "Archaïques" les méthodes d'observation du cycle ?

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    « QUAND CESSERONS-NOUS DE FAIRE CROIRE AUX FEMMES QUE LES MÉTHODES D’OBSERVATION DU CYCLE SONT ARCHAÏQUES ? »

    Gènéthique vous informe

    Le 26 février, la fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) (France) lançait l’offensive contre les « méthodes de contraception naturelles », qu’elle accuse d’être « moins fiables » que la pilule ou le stérilet. La présidente de cette fédération, Pia de Reilhac estime que l’ « efficacité » des méthodes naturelles est « relative », ce qui entrainerait « de nombreux avortements ». Elle s’alerte du recours croissant à ces méthodes, en partie suite aux scandales sanitaires des pilules de 3ème et 4ème génération ou encore en réponse à la contrainte que représente la prise de pilule.

    Pour Marion Vallet, sage-femme libérale à Lille, cette attaque est injuste et basée sur de faux arguments. Porte-parole d’un collectif de professionnels de santé « pour une liberté de choix et une juste information pour la gestion de la fertilité », elle répond aux questions de Gènéthique.Avec plus de 100 professionnels de santé, elle s’apprête à publier un Manifeste en droit de réponse à la fédération nationale des Gynécologues médicaux.

    Gènéthique : Le docteur de Reilhac cite dans la vidéo diffusée le 26 février la méthode symptothermique, la méthode Billings ou encore le retrait et rapporte un taux d’échec de 15 à 18% avec ces méthodes. L’article du Point mentionne pour sa part la méthode Ogino ou encore les applications telles que Natural Cycles. Vous avez été interpellée par ces propos, que répondre à cet amalgame ?

    Marion Vallet : Tous ces récents articles balayent avec mépris les différentes méthodes d’observation du cycle sans se donner la peine de la précision sur chacune d’elle. Mais les « méthodes naturelles » ne sont pas toutes les mêmes : le retrait n’a rien à voir avec les méthodes d’observation du cycle telles que la méthode de l’Ovulation Billings, la symptothermie ou encore Fertility care. La méthode Ogino n’a rien d’une Méthode d’Observation du Cycle (MOC) car elle se base sur la longueur des cycles (comme la médecine classique d’ailleurs) et non sur la réalité de chaque femme. Une MOC n’est pas non plus une méthode de calcul statistique qui définit à priori la longueur du cycle à venir et qui suppose le cycle sur la base des cycles précédents. Ce ne sont pas des applications ou des appareils électroniques qui calculent avec des algorithmes la période d’ovulation : comme le souligne justement le docteur de Reilhac, « les femmes ne sont pas des robots », chaque femme est différente et chaque cycle est différent.

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  • France : États généraux de la bioéthique. L'abbé Grosjean répond à Jean-François Delfraissy

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    Grosjean.jpgCuré de Saint-Cyr-l’École (Yvelines) et animateur du Padreblog, l’abbé Grosjean a lu l’entretien accordé par Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique et organisateur des états généraux de la bioéthique, à Valeurs actuelles la semaine dernière. Opposé à l’« idéologie relativiste assumée » du “monsieur éthique” du gouvernement, il réagit dans une « Tribune » du même organe de presse: 

    « J’avoue ma naïveté. J’imaginais que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et son président avaient pour mission de rappeler les grands principes éthiques fondateurs pour notre société et — à leur lumière — d’éclairer la réflexion des citoyens et du législateur sur les défis éthiques posés par les avancées de la science.

    En quelques mots, M. Delfraissy détruit tout cela. Sa conviction est claire : il n’y a pas de principes intangibles, ni d’interdits fondamentaux : « Les lignes rouges sont relatives, elles aussi. » La preuve : en Chine, on accepte bien des milliers de transplantations réalisées à partir d’organes de condamnés à mort. Mais est-ce bien ? « Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal. » Mais il y a pourtant des choses immuables, qui ont trait à la nature humaine ? « C’est vrai, mais il faut aussi relativiser », etc.

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    Jean-François Delfraissy : “Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal”

    Pourquoi tenir de tels propos est-il dramatique ?

    Parce que ces grands interdits fondamentaux (de tuer, de voler, de mentir, de marchandisation du corps humain, etc.) protègent les plus fragiles et rendent possible la vie en société. Ces principes forment une loi inscrite dans notre conscience, accessible à notre raison et qui rend compte de la dignité de chacun de nous. Cette loi, nous l’avons tous en commun, ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas. En la reconnaissant comme une loi commune, universelle, qui nous précède, nous pouvons vivre ensemble.

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    Chronique du transhumanisme : Duel “à morts”

    Qui protégera la dignité de toute personne humaine si tout est relatif ?

    Si tout est relatif, alors c’est la loi du plus fort ou des plus nombreux qui s’impose. Si aucun principe universel n’est reconnu comme s’imposant à tous, il suffit qu’une majorité décide demain de ne plus reconnaître la dignité de tel ou tel pour que ses droits n’existent plus. L’histoire du XXe siècle nous l’a démontré de façon dramatique, au prix de millions de victimes.

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  • Entre le homard et l’homme il n’y a qu’un petit pas...

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    Du Dr Jean-Marie Le Méné :

    TRANSHUMANISME : UNE VAGUE D'ANTISPÉCISME

    Le coin des experts de genethique.org

    Les voies du transhumanisme sont mystérieuses. La réduction de l’homme à de purs phénomènes biologiques fait surgir une morale inattendue qui nous arrive par des chemins de traverse. Tout le monde sait que les transhumanistes sont antispécistes, c'est-à-dire qu’ils ne reconnaissent pas la prééminence d’une espèce vivante sur une autre. Pour être concret, l’homme ne l’emporte pas en dignité sur le homard par exemple. D’où l’injonction de ne jeter ni l’un ni l’autre dans l’eau bouillante sans estourbissement préalable. Le respect de la vie du homard avait pris beaucoup de retard. Cette époque cruelle est révolue. On note aussi des avancées intéressantes dans l’univers impitoyable des poules pondeuses. Il sera bientôt interdit de commercialiser les œufs de poules élevées en cage. Mais les contrevenants n’iront pas tout de suite en prison. Sur chaque œuf est inscrit un chiffre de 0 à 3 qui indique si la pondeuse était élevée en plein air, en volière ou en batterie. Le reste du code permet d’identifier le producteur qui pourrait être convié à un stage de rééducation au bien-être animal. D’ailleurs, au salon de l’agriculture, le Président de la République vient d’adopter Agathe, une poule codée 0, la meilleure note, qu’il va lâcher dans les jardins de l’Elysée. On voit que l’œuf est pris en considération au plus haut niveau.

    L'homme et la femme préféreront, eux aussi, vivre en plein air plutôt qu’en batterie

    Par effet de ruissellement, il n’est pas exclu qu’on finisse par tirer de ces progrès inespérés quelques bienfaits pour notre espèce. L’homme et la femme expérimenteront les secrets de l’engendrement selon un mode de production biologique. Cela leur permettra d’exprimer des comportements favorables à une naissance dans les meilleures conditions voire même d’y prendre plaisir. Débarrassée de ses odeurs de laboratoire, la procréation naturelle prendra des couleurs séduisantes. Les couples en viendront à concevoir eux-mêmes sans recourir à un incubateur sud asiatique et en s’abstenant de mesurer le QI de leurs enfants à l’aune de l’intelligence artificielle. Comme rien n’échappe à la science, des chercheurs éminents découvriront que l’instinct maternel est presqu’aussi développé dans l’espèce humaine que chez les gallinacés dont on connaît la réaction empathique déclenchée par les signes de détresse des poussins (lesquels sont doués pour le calcul mental d’après les plus grands spécialistes). Cette percée intellectuelle leur vaudra de faire la couverture des magazines féminins et d’être invités sur une radio chrétienne. Délivrés d’une vie vécue par procuration, par délégation, absente d’elle-même, l’homme et la femme n’admettront plus d’être mûs par d’autres. Ils préféreront, eux aussi, vivre en plein air plutôt qu’en batterie.

    Bien sûr cette époque prometteuse viendra mais elle prendra un certain temps. Le temps que les transhumanistes achèvent leur démonstration ad absurdum du crime que constitue la complicité entre le scientisme et le marché. Pour cela, ils devraient encore s’adonner à quelques pratiques dont la prochaine loi de bioéthique pourrait être le temple. Il faudra sans doute accepter la PMA, voire la GPA, ce qui ne représente que la partie émergée de l’iceberg. On devra surtout accepter les chimères homme-animal, le clonage, la fabrication d’humains dotés de trois ADN, la modification de la lignée germinale avec son impact ignoré sur la descendance, la production de gamètes à partir de simples cellules de peau pour permettre une procréation affranchie de sexualité, de père, de mère et parfois de progéniture, le label « enfant » étant réservé à un produit sans malfaçon.

    Entre le homard et l’homme il n’y a qu’un petit pas

    Il suffit d’attendre avec patience que toutes ces folies précipitent leurs lots de désastres. Alors, au nom de l’égalité de toutes les espèces, les braves gens demanderont que les attentions délicates accordées aux poules et aux homards soient étendues à l’humanité. Heureusement, depuis Darwin et ses coreligionnaires, nous savons qu’entre le homard et l’homme il n’y a qu’un petit pas.

    Et c’est ainsi que le transhumanisme est grand.

    Article publié initialement dans le magasine Valeurs actuelles sous le titre : L’avenir est dans l’œuf

  • Suisse : de nouvelles règles sur les tests généthiques mais pas d'avancées significatives en faveur du respect de la vie

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    Suisse : le National fixe de nouvelles règles sur les tests génétiques

    Les assureurs-vie ne doivent pas accéder aux tests génétiques réalisés préalablement par leurs assurés. Le National a suivi lundi en ce sens par 117 voix contre 43 le Conseil fédéral et la gauche dans la loi sur l'analyse génétique. Le dossier passe aux Etats.

    Sur le fond, tous les intervenants se sont retrouvés sur la nécessité de réviser totalement le texte, qui date de 2007, et d'encadrer le domaine face aux progrès techniques et à l'évolution des offres commerciales non médicales toujours plus faciles d'accès. Au vote sur l'ensemble, la loi sur l'analyse génétique humaine a passé la rampe par 175 voix contre 3 et 10 abstentions.

    Grâce au séquençage du génome, des tests permettent actuellement de déterminer une filiation, l'alimentation idéale ou des aptitudes sportives, a expliqué Géraldine Marchand (PDC/VS) au nom de la commission.

    Leurs coûts ont nettement baissé et la nouvelle loi permettra de couvrir l'émergence de ces offres commerciales. Les analyses sur des caractéristiques non sensibles seront autorisées à la vente directe au consommateur.

    Tout en reconnaissant la nécessité d'encadrer ces tests, la gauche a notamment défendu la proposition du Conseil fédéral pour que les résultats d'analyses génétiques réalisées préalablement ne puissent pas être transmis aux assureurs. Celle-ci concerne certaines assurances vie et assurances invalidité facultatives.

    Une interdiction totale n'a pas de sens surtout quand l'utilisation de données génétiques est motivée, a estimé Mme Marchand défendant la proposition de la commission. Il y a risque de discrimination. Des personnes pourraient ne pas contracter d'assurance et subir de manière injuste des primes élevées ou un refus, selon elle.

    Certains pourraient renoncer à tout séquençage de peur que cela ne révèle des informations défavorables à leurs assurances, a répondu Matthias Aebischer (PS/BE). Par exemple, une personne avec des antécédents de cancers dans sa famille évitera de se faire tester pour que le résultat ne soit pas un jour transmis à son assureur, a-t-il dit.

    Le camp rose-vert n'a en revanche pas réussi à faire passer ses autres propositions. Le National a accepté par 100 voix contre 85 d'autoriser les tests génétiques prénataux, pour diagnostiquer d'éventuels bébés sauveurs, avant la douzième semaine de grossesse. Soutenue par les démocrates-chrétiens, la gauche s'y est opposée pour éviter les interruptions de grossesse et protéger le foetus.

    Mathias Reynard (PS/VS) aurait voulu que les analyses prénatales pour déterminer si le sang du cordon ombilical du foetus peut être transféré à un parent, un frère ou une soeur malade ne soient réalisées qu'après douze semaines de grossesse.

    Le Conseil national a estimé que la loi permet suffisamment d'éviter les dérives. Elle stipule que le sexe de l'embryon ne peut être communiqué avant la douzième semaine de grossesse à moins que l'atteinte à la santé ne soit liée au sexe.

    Les députés ont également rejeté par 112 voix contre 68 une autre proposition du socialiste valaisan pour que les analyses prénatales ne soient effectuées qu'en cas de grave atteinte à la santé de l'embryon ou du fœtus.

    Le National a encore donné son aval par 133 voix contre 56 aux publicités sur les tests non médicaux. Il sera en revanche interdit de faire de la publicité dans le domaine médical et de cibler des enfants.

    Les dérives sont contrôlées de fait contre toute forme d'abus et la limite entre médical et non médical est claire, a expliqué Mme Marchand. Les tests génétiques se développent rapidement et c'est un marché très lucratif, a défendu Mathias Reynard (PS/VS). Il risque d'y avoir des dérives notamment pour des caractéristiques sensibles ou des profils ADN, a-t-il dit.

    Le Conseil national a également refusé que le consentement à une analyse génétique ou prénatale se fasse nécessairement par écrit. Les analyses sensibles doivent déjà se faire par écrit, a précisé Mme Marchand. Il n'est pas nécessaire d'alourdir la loi en appliquant le point à tous, selon elle.

    Les députés ont encore refusé que les informations excédentaires soient détruites ou qu'une personne puisse révoquer son consentement en tout temps et que les données collectées soient de toute façon détruite.

  • Qu'est-ce qui nous fait progresser en humanité ? Les réponses d'un médecin devenu archevêque.

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    MGR AUPETIT : « QU’EST CE QUI NOUS FAIT PROGRESSER EN HUMANITÉ ? »

      

    Monseigneur Michel Aupetit, nouvel archevêque de Paris, a répondu aux questions du magazine La Vie à propos de bioéthique. Les états généraux de la bioéthique sont une occasion toute particulière pour l’Eglise : « même si c’était joué d’avance, cela ne nous empêcherait pas de parler » déclare-t-il, assurant plus loin : « Je ne suis jamais inquiet, parce que l’espérance est plus forte que le désespoir ». Faire entendre la voix de l’Eglise, « c’est un devoir de conscience, quitte à être à contretemps ». Le travail de mobilisation est également important : « C’est éclairer les consciences. La plupart des gens se disent ‘pourquoi pas, qu’est-ce que ça change ?’ Nous voulons qu’ils se disent : ‘oui, il y a un problème’ ». Il y a ici « un enjeu de civilisation, la nécessité d’ouvrir les cœurs à l’attention aux plus faibles. Or on revient peu à peu à la loi de la jungle, à cet homme en bonne santé, riche, bien portant, qui pourra se payer tout ce qu’il veut, faire du transhumanisme pour lui-même, mettre une puce dans sa tête, mais aux dépense de qui ? De la majorité des gens qui crèveront de faim ».

    Interrogé sur le « progressisme », Mgr Aupetit questionne : « Comment définir le progrès ? Est-il technique, humain ? (…) La technique doit toujours être évaluée par l’éthique ». « ‘Progressiste’ veut dire que l’on suit un progrès. Qu’est ce qui nous fait progresser en humanité ? C’est le regard que l’on pose sur les plus faibles. J’ai appris cela quand j’étais médecin et que des handicapés sont venus s’installer à côté de mon cabinet. Je les soignais. Ils m’ont appris bien plus sur l’humanité de l’homme que n’importe quel manuel ».

    Sur la fin de vie, il se dit « vigilant », alors que l’euthanasie est de nouveau débattue sans que la loi Claeys Leonetti n’ait été évaluée, ni les soins palliatifs généralisés. « Une personne très âgée, une personne handicapée, ce n’est pas rentable ! Mais ils nous apprennent l’humanité », rappelle-il. Face à des situations dramatiques présentées dans les médias, il répond : « On ne peut pas partir d’un cas pour écrire une loi générale. Qu’est-ce qui peut protéger l’ensemble des patients, leur assurer le meilleur des soins dans l’état actuel des connaissances scientifiques ou médicales ? Il faut raisonner à partir de cela ». Confronté lors de son exercice de la médecine à des situations de fin vie, il ne s’étonne pas que des proches puissent demander l’euthanasie pour la personne qu’ils accompagnent : « C’est insupportable de voir les gens que l’on aime souffrir en étant dans l’impuissance ». Mais si le proche « peut faire un geste qui soulage et qui exprime son affection », il n’y a « presque plus » de demandes d’euthanasie. « Etre dans l’impuissance, c’est insupportable. Donner la mort est une mauvaise réponse ».

    Lucide sur « les puissances financières qui mettent la main sur nous », mais aussi sur l’eugénisme en place qui « ne laisse pas naitre les enfants trisomiques », il invite à l’écologie, qui comprend aussi la « manière dont l’homme respecte sa propre nature » : « Son désir illimité épuise la planète. Son désir illimité par rapport à lui-même va détruire son humanité. Va-t-il accepter une limite à ses désirs ? La loi va-t-elle s’ordonner au désir individuel de chacun ? ».

    Sources: La Vie, Olivia Elkaim et Aymeric Christensen (20/02/2018)

  • Et si on laissait la vie nous surprendre ?

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    MARIANNE DURANO : « ET SI ON LAISSAIT LA VIE NOUS SURPRENDRE ? »

    Le coin des experts de genethique.org

    Dans le livre qu’elle vient de publier « Mon corps ne vous appartient pas »[1], Marianne Durano raconte « l’histoire d’une dépossession et le témoignage d’une reconquête », celle de la femme et de son corps. Elle revient pour Gènéthique sur l’expérience « à corps perdu » de ce livre.

    Gènéthique : Qu’est-ce qui vous a conduit à écrire ce livre ?

    Marianne Durano : Au départ, je voulais faire une thèse sur les biotechnologies, particulièrement les dernières innovations en matière de procréatique. Pendant mon master 2, je suis « tombée » enceinte de mon premier enfant, vivant, pour ainsi dire à vif, l'engendrement dont j'étudiais en même temps les manipulations techniques. Ma grossesse a été une double révélation. D'une part, je découvrais soudainement que j'avais un corps de femme, merveilleux, complexe... et parfois encombrant. D'autre part, simultanément, je vivais l'emprise médicale comme une dépossession : mon corps devenait l'objet d'une surveillance, comme s'il ne m'appartenait plus.

    Mon corps de mère était pesé, ausculté, réifié : les gynécologues à qui j'avais affaire n'y voyaient que des pathologies potentielles, quand ils ne se permettaient pas des remarques paternalistes. Au même moment, à l'université, parmi mes amis, j'avais l'impression d'être devenue un ovni (objet vivant non-identifié) : quelle idée d'avoir un enfant à 23 ans, alors qu'on n'a pas fini ses études ? Quelle indécence d'étaler ainsi son corps de femme enceinte dans les allées de la bibliothèque ? Mon corps, dont je réalisais le mystère, était considéré comme un phénomène gênant dans l'espace public, comme un mécanisme dangereux dans les cabinets médicaux. Comment en étions-nous arrivés là ? Pourquoi me sentais-je moi-même mal-à-l'aise dans ce corps sexué ? Pourquoi acceptais-je sans broncher les regards et les mains froides des médecins ? A partir de cette expérience de la grossesse, j'ai relu tout mon parcours de jeune femme moderne : la puberté, les premières relations sexuelles, la première contraception, les règles, les discours de prévention, les modèles de féminité qu'on nous propose. Partout la même logique technicienne, qui trouve son aboutissement dans la procréation artificielle, et son origine dans un corpus philosophique qui dévalue systématiquement la noblesse du corps féminin.

    G : Vous dénoncez une aliénation du corps de la femme à la technique qui fonctionne comme un miroir aux alouettes et, loin de la libérer, elle maintient la femme sous domination masculine. Comment cette domination, que vous déclinez de la contraception à l’avortement, de la PMA à la GPA, se joue-t-elle ?

    MD : Il y a bien des manières de répondre à cette question. Pour commencer, on propose aux femmes une émancipation qui passe par la mise sous contrôle de leur corps et de leur fécondité. On leur demande de s'adapter à des rythmes – sexuels, affectifs, professionnels – qui sont pensés par et pour les hommes. Ainsi la pilule permet-elle aux jeunes filles d'être disponibles sans restriction au désir masculin, sans que ces derniers aient à assumer aucune responsabilité dans la prise en charge de la contraception. Toutes les techniques de contrôle de la fécondité féminine permettent aux hommes, et à la société toute entière, de se désengager totalement sur cette question, laissant les femmes seules devant leur gynéco, leur plaquette de pilule, leur contraception d'urgence, leur test de grossesse. De même, la carrière-type – des études longues, une productivité maximale autour de la trentaine, le placard passé 45 ans – est absolument contradictoire avec l'horloge biologique des femmes : une grande fécondité avant 25 ans, de jeunes enfants entre 25 et 40 ans, la vie devant soi pour mener d'autres projets après la ménopause. Conséquence : les femmes s'infligent une contraception hormonale lorsqu'elles sont fécondes, au risque d'avoir plus tard des difficultés à concevoir un enfant naturellement. Or, plutôt que d'adapter notre société au corps féminin, on préfère plier ce dernier à coup de techniques toujours plus innovantes : congélations d'ovocytes, stimulations ovariennes, PMA, voire GPA. Selon le rapport d'activité du CNSE (Centre National des Soins à l’Étranger) pour l'année 2015, 50,2% des femmes ayant eu recours à une PMA à l'étranger avaient plus de quarante ans. Le nombre de femmes ayant leur premier enfant passé la quarantaine a ainsi triplé en 20 ans. Pas étonnant, dans ces conditions, qu'on réclame à grands cris la PMA pour toutes !

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  • L’avortement en recul dans plus de la moitié des pays d’Europe

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    L’AVORTEMENT EN NET RECUL DANS PLUSIEURS PAYS D’EUROPE

     

    L’avortement recule dans « plus de la moitié des pays d’Europe », selon Eurostat.

    En Slovaquie et en Estonie, il y a moitié moins d’avortements qu’il y a dix ans. Après un pic dans les années 2000, la baisse est observable aussi en Espagne et au Portugal où l’avortement a été dépénalisé en 2007. La France et le Royaume-Uni restent stables.

    En Suède et en Belgique, au contraire, on enregistre une légère hausse, tandis que la Pologne avec 1044 avortements en 2015 et le Luxembourg, 651 avortements en 2015, font face à une explosion de demandes ces dernières années[1].

    Le Luxembourg est le pays où le taux d’avortement par femme (12-55 ans) est le plus fort en Europe avec 0,37% d’avortement par femme en 2015, contre 0,12% en France et 0,001% en Pologne. 

  • L'Université de la Vie 2018 "Que faire du temps ?" est sur KTO

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    L'édition 2018 de l'Université de la vie donnait chaque soir (15, 22, 29 janvier et 5 février) la parole à de grands témoins. Ils ont partagé leur propre rapport au temps et la manière dont ils tentent de vivre en harmonie avec leur temps. 

    Université de la Vie 2018 : Vivre avec son temps

    Université de la Vie 2018 : Vivre avec son temps

    Intervenants : Tugdual Derville : Individualisme intégral et bioéthique ; Henri de Soos : une éthique intemporelle face à des lois bioéthiques éphémères ; Blanche Streb : décodeur bioéthique, les mots de notre temps ; Damien Desjonquères : bioéthique, s'inscrire dans notre temps.

    Université de la Vie 2018 : Etre présent

    Université de la Vie 2018 : Etre présent

    Intervenants : Valérie Boulanger : grossesse et maternité, vivre le temps ; François-Xavier Bellamy : en temps réel ; Tugdual Derville : décodeur bioéthique, être présent dans le débat ; Caroline Roux : être présent auprès des plus fragiles.

    Université de la Vie 2018 : Se donner le temps

    Université de la Vie 2018 : Se donner le temps

    Intervenants : Caroline Roux : le temps et la vie ; Martin Steffens : le temps et la mort ; Xavier Mirabel : décodeur bioéthique, se donner le temps de la réflexion ; Tugdual Derville : l'urgence du temps long.

    Université de la Vie 2018 : Conserver, progresser

    Intervenants : Pierre-Yves Gomez : les critères de l'écologie humaine pour notre temps ; Blanche Streb : un progrès au service de l'homme ; Tugdual Derville : décodeur bioéthique, s'ajuster au temps ; François-Xavier Pérès : faire du temps notre allié.
  • Antigone contre Créon

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    Qu’un débat vigoureux sur les enjeux bioéthiques mis à l'ordre du jour Outre-Quiévrain soit lancé par les catholiques français serait tout à leur honneur, même si  la partie est a priori perdue comme le pense Jean-Pierre Denis, directeur du mensuel « La Vie » :

    « Emmanuel Macron a-t-il berné les chrétiens ? Les a-t-il cajolés à coup de laïcité positive ou inclusive, d’honneur rendu au père Hamel, de déclarations ricœuriennes et autres réunions Théodule à l’Élysée ? A-t-il flatté leur besoin de reconnaissance pour mieux les ignorer ensuite ? Si je pose la question de manière volontairement choquante, c’est pour soulever un peu de cette ouate « bienveillante » qui s’abat comme manteau neigeux, assourdissant tout. Pour le dire plus poliment, la façon dont démarrent les États généraux de la bioéthique « interroge ». Le remue-méninges n’est-il que l’habillage du remue-ménage ? Tout se passe comme si un scénario maximaliste était écrit, bien qu’il ne soit jamais assumé.

    Un scénario maximaliste, c’est l’adoption de toutes les réformes sociétales restées dans les tuyaux du précédent quinquennat : PMA, gestation pour autrui, suicide assisté… Les indices se multiplient, même s’il reste difficile de savoir jusqu’où l’histoire est écrite. Prenez le malaise d’Édouard Philippe devant la rédaction de La Vie quand nous avions interrogé sa volonté d’interdire l’exploitation de mères porteuses. Prenez le programme des États généraux de la bioéthique, étendu à l’euthanasie, ce qui n’était pas prévu. Prenez, sans attendre ces débats, la création d’un groupe d’études parlementaire sur la fin de vie, présidé avec la bénédiction de l’exécutif par Jean-Louis Touraine, immunologiste réputé et franc-maçon assumé.

    Tout se passe comme si un scénario maximaliste était écrit, bien qu’il ne soit jamais assumé.

    La société, nous susurre-t-on, est « prête ». Arrêtons de nous mentir : c’est vrai. Même si l’on considère que sondages et médias fabriquent l’opinion et même si, sur le terrain, les Français expriment de tout autres préoccupations, de fait la France a changé. Pour le constater, il suffit de discuter avec des jeunes ou de relever à quel point le mariage pour tous est devenu un sujet de jadis. Le principe libéral de tolérance – « laissez-moi vivre ce que je veux, je vous laisse vivre ce que vous voulez » – suffit à clore la plupart des débats. Nous acceptons ou nous approuvons des transformations que nous refusions il y a moins d’une génération. Ajoutons que le point de vue catholique est devenu culturellement minoritaire, y compris… parmi les personnes se réclamant de cette culture, même peut-être parmi les pratiquants.

    Longtemps l’Église a cru pouvoir « peser ». C’est fini. Les logiques frontales type « Manif pour tous » ont profondément creusé le fossé entre le monde catholique et une bonne partie de la société, et durablement divisé de nombreuses communautés. Ne parlons même pas du complexe sénescent de la « forteresse assiégée » ! Quant aux solutions subtiles, type loi Leonetti, elles sont remises en cause sitôt après avoir été unanimement adoptées. La prétention de l’Église catholique à porter le bien commun n’est plus ni réaliste ni crédible, comme le lui font sans cesse remarquer, non sans hargne mais non sans raison, beaucoup de partisans de la révolution en marche. Quant à l’illusion selon laquelle un gouvernement souriant est un gouvernement qui écoute, elle se dissipe sous nos yeux.

    D’une certaine façon, cela clarifie le problème, en le dépolitisant. Je ne prêche pas le renoncement. « Le chrétien doit crier. Nous n’avons pas besoin de son sourire. Nous avons besoin de son cri. Cela consiste à rester lui-même, c’est-à-dire à rejeter sans nuance absolument toutes les idéologies modernes », nous demandait Albert Camus (l’Incroyant et les Chrétiens, 1946). Je ne prêche pas non plus la résignation, mais la libération. Le but n’est plus de peser, de compter ou de marchander, mais de privilégier l’exemplarité, l’espérance, la charité. Il est temps que les chrétiens renoncent à leur fantasme d’influence et de puissance, ces illusoires mondanités.

    Ref. Bioéthique : Macron a-t-il berné les chrétiens ?

    Posons la question autrement: quel rôle prophétique pour l’Eglise aujourd’hui ? Dans une lettre étonnante adressée au pape Paul VI en 1977, Pier Paolo Pasolini écrivait : « Dans le cadre d’une perspective radicale, peut-être utopiste ou dirigée vers la fin des temps, ce que l’Eglise devrait faire pour éviter une fin sans gloire est clair. En un tel combat, qui au demeurant remonte à une longue tradition, jusqu’à la lutte de la papauté contre l’empire séculier, l’Eglise pourrait rassembler toutes les forces qui ne veulent pas se courber contre la nouvelle domination… »  

    A  vingt ans de distance, en 1997 Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, répond en écho à ce communiste hors normes :

    « Il y a beaucoup de vrai là-dedans. Le caractère inactuel de l’Eglise, qui cause d’une part ses faiblesses –elle est refoulée à l’écart- peut aussi être sa force. Sans doute les hommes peuvent-ils sentir qu’il est nécessaire de s’opposer à l’idéologie banale dominant dans le monde, et que l’Eglise peut précisément être moderne en étant antimoderne, en s’opposant à l’opinion commune 

     « A l’Eglise incombe un rôle de contradiction prophétique, et elle doit aussi en avoir le courage. C’est le courage de la vérité –même s’il semble plutôt nuire tout d’abord en diminuant la popularité de l’Eglise et en la refoulant pour ainsi dire dans un ghetto –qui est en réalité sa grande force.

    « Je ne voudrais toutefois pas réduire la mission de l’Eglise à une simple attitude d’opposition. Elle participe toujours essentiellement à une édification positive. Elle cherche toujours à agir positivement, afin que les choses trouvent leur véritable forme. Elle ne devra donc pas se retirer dans une attitude d’opposition générale, mais voir très exactement les points où elle doit offrir de la résistance et ceux où elle doit aider, apporter du renfort, aider à porter, où elle doit dire oui, où elle doit dire non, afin de défendre sa propre essence » (Joseph Ratzinger, Le sel de la terre, Flammarion/Cerf, mars 1997, p. 231 et sq.).

    JPSC

  • La rétrospective 2017 de l'Institut Européen de Bioéthique

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    RETROSPECTIVE 2017

    Institut Européen de Bioéthique

    Institut Européen de Bioéthique

    Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique - Bruxelles - Le 30 janvier 2018

    GPA

    DOSSIERS publiés en 2017 

    Pour les lecteurs qui  aiment avoir une vue d'ensemble des documents publiés au cours de l'année 2017.

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    FICHES DIDACTIQUES

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