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Débats - Page 162

  • Découvrir le Roman de Cuxa

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    Souvenir: dans les Pyrénées-Orientales, l'abbaye romane Saint-Michel de Cuxa est un monastère bénédictin doté d'une forte identité catalane. Dans un lieu classé monument historique, quelques moines accueillent les nombreux visiteurs venus découvrir la beauté unique du cloître roman. Chaque été, le lieu reçoit le célèbre festival de musique de chambre Pablo Casals. Cette abbaye accueillit aussi, plusieurs années de suite, les stages d’été de l’académie belge de chant grégorien fondée par Bruno Zeegers.

    Reportage réalisé par Lizette Lemoine et Aubin Hellot, une coproduction La Huit Production et KTO.

  • Convoquer un Consistoire pour dire au monde que la paix vient de Dieu

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    Le cardinal Müller est interviewé par Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : un Consistoire pour dire au monde que la paix vient de Dieu

    30-04-2022

    "Toute guerre est un enfant du péché originel, les armes des chrétiens sont la prière et la proclamation de l'Évangile de la paix". "Il est absurde que Poutine se dise chrétien et ordonne ensuite le meurtre d'hommes qui sont l'image de Dieu ; et il est inconcevable qu'une Église chrétienne devienne un instrument de nationalisme". "C'est une chose d'aider l'Ukraine à se défendre, une autre de l'utiliser pour poursuivre d'autres intérêts politiques." "L'envoi d'armes est une question très délicate, un équilibre doit être trouvé entre éviter l'escalade et empêcher Poutine de menacer d'autres pays." Le Cardinal Gerhard L. Müller, Préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, s'exprime dans cet entretien avec La Bussola.

    "La guerre est l'enfant du péché originel, elle est contre la volonté de Dieu. Et ce n'est pas seulement en Europe, c'est sur tous les continents. (...) C'est pourquoi il serait bon de convoquer un Consistoire pour affronter les défis de la paix dans le monde avec les armes propres aux chrétiens, la prière et l'annonce de l'Évangile de la paix". C'est ce qu'a déclaré le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à la Nuova Bussola Quotidiana, en évoquant les questions soulevées par la guerre en Ukraine.

    Votre Éminence, l'Europe est à nouveau le théâtre d'une guerre qui dure depuis plus de deux mois et qui promet une escalade dramatique. Comment juger ce qui se passe en Ukraine ?

    La guerre n'est pas seulement en Europe, elle est sur tous les continents : elle est le signe du péché originel dans lequel se trouve l'humanité. La guerre est toujours contre la volonté de Dieu, parce que la volonté de Dieu est une volonté salvatrice, Dieu veut la paix entre les hommes ; mais sans la grâce sanctifiante du salut, nous, les hommes, nous ne sommes pas capables de surmonter cette concupiscence qui crée des conflits entre nous. La Bible nous apprend que la première conséquence du péché originel a été l'histoire de Caïn et Abel, le meurtre de frères. Depuis Adam, tous les hommes sont frères au niveau de la nature humaine ; plus encore, nous qui avons la grâce dans le Christ, nous sommes, à un niveau plus profond, frères et sœurs en Jésus-Christ. C'est pourquoi il est impressionnant que ce soit Poutine, qui professe être chrétien, que nous avons vu dimanche dernier à la veillée de Pâques orthodoxe dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, qui ait lancé cette guerre. Il y a trois semaines, alors que je me trouvais dans le sud de la Pologne, à 10 km de la frontière ukrainienne, pour rendre visite à des réfugiés ukrainiens, des journalistes m'ont demandé si Poutine pouvait être comparé à Hitler et à Staline : j'ai répondu que, dans un certain sens, il était encore pire, car ces derniers étaient athées, mais Poutine se présente comme un chrétien. Et comment pouvez-vous embrasser l'icône du Christ, de Marie et des saints et en même temps ordonner de tuer l'image vivante de Dieu qu'est l'humanité, même nos frères et sœurs chrétiens, étant donné que la grande majorité des Ukrainiens sont chrétiens.

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  • Panique dans le landerneau progressiste et bien-pensant

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    De Francis Bergeron sur :

    Qui a peur de la liberté d’expression ? – Twitter libéré, Netflix en chute. Est-ce la fin de la dictature conformiste ?

    Le quotidien bruxellois Le Soir, chef-d’œuvre du politiquement correct, publiait mercredi, en page deux, un dessin de presse représentant le milliardaire américain Elon Musk ouvrant une cage à oiseaux. Et de cette cage s’envolaient couteaux, têtes de mort, bombes et croix gammées. Musk vient d’acheter l’entreprise Twitter (cf. Présent du 15 avril), et le dessin est censé illustrer l’indignation du « camp du bien » : le milliardaire prétend en effet supprimer la censure sur Twitter, rétablir la liberté. Rappelez-vous : le président Trump avait lui-même été chassé de Twitter, et ses 90 millions de « suiveurs » avec lui. Dorénavant, sous-entend donc Le Soir avec ce dessin de presse, les nazis vont pouvoir s’exprimer librement. L’achat de Twitter par Elon Musk indigne la gauche planétaire, car l’homme est pro-républicain et il a clairement dit qu’il entendait s’attaquer à cette censure de plus en plus insupportable. Compte tenu de la force de frappe financière qu’il représente, ce ne sont certainement pas les Sleeping Giants et autres structures gauchistes sponsorisées par Soros qui vont pouvoir faire taire le « Twitter libéré ».

    En Europe aussi, cette acquisition de Twitter a fait l’effet d’un coup de tonnerre. « L’extrême droite » va pouvoir parader partout, s’indignent les médias gauchistes et du service public. Mais, pour ce qui concerne la France, ils tentent néanmoins de rassurer leur public en expliquant que la suppression de la censure, des systèmes de filtrage, pilotés d’ailleurs par les médias sociaux eux-mêmes, par délégation de pouvoir du gouvernement, sera très difficile. Il n’empêche que la censure de Twitter va être plus difficile à pratiquer, car désormais contraire aux valeurs de l’entreprise.

    Pour Netflix, la reine d’Angleterre était noire, et la moitié de la cour aussi. Au XIXe siècle !

    Une seconde mauvaise nouvelle a secoué le monde des réseaux sociaux : Netflix, le diffuseur de séries et de films payants, connaît pour la première fois de son histoire un recul du nombre de ses utilisateurs et donc de son chiffre d’affaires. C’est Pierre Boisguilbert qui nous raconte cela sur le site de Polémia : 200 000 personnes se sont désabonnées, alors que le marché anticipait au contraire un gain de 2,5 millions d’inscrits. De ce fait, le cours de l’action a littéralement plongé : − 25 % ! Pourquoi cette dégringolade est-elle une bonne nouvelle ? Parce que les séries de cette chaîne sont honteusement truquées, la vérité historique bafouée, tout cela au nom d’un prétendu antiracisme, d’une prétendue lutte contre l’homophobie. Le politiquement correct qui est imposé dans les films historiques est spécialement grotesque. La cour d’Angleterre racontée dans La Chronique des Bridgerton, série historique se passant au XIXe siècle, tente par exemple de nous faire croire que la reine d’Angleterre était noire, que la moitié de la cour l’était aussi. La lutte contre les préjugés raciaux doit-elle vraiment passer par de tels trucages et anachronismes ? Pour lutter contre l’homophobie, les séries comportent toutes, désormais, des couples homosexuels, les hétéros deviennent l’exception. Favoriser la normalisation de ces pratiques, pourtant ultra-minoritaires, devient le principal objectif de ces films, et Netflix multiplie donc les scènes de sodomisation et autres. Ce qui choque les familles, et a suscité ce mouvement de retrait de la chaîne. Entre les films, les coupures publicitaires sont désormais, elles aussi, racialisées et mettent en scène de couples homos.

    Pour l’instant, Netflix ne veut pas reconnaître d’où vient son problème de désabonnements, craignant que l’explication soit elle-même interprétée comme une marque d’homophobie ou de racisme…

    Article paru dans Présent daté du 28 avril 202

  • La Chrétienté serait-elle morte de s’être prise trop au sérieux ?

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    De sur le site de la revue Catholica :

    La fin de la Chrétienté, de Chantal Delsol

    30 Avr 2022

    Après dix ans d’une thèse d’État rédigée sous l’égide de Julien Freund – Tyrannie, dictature, despotisme : problèmes de la monocratie dans l’Antiquité –, Chantal Delsol a infléchi sa passion spéculative vers la pensée de la cité contemporaine, dans la lignée d’Hannah Arendt[1]. Elle en partage la dénonciation des systèmes totalitaires, et le goût des synthèses, sans en égaler la pertinence. Sa façon de tendre à la vérité et simultanément d’en redouter le prestige conduit cette « libérale-conservatrice », et s’affirmant telle, à trouver à l’agnosticisme relatif un charme inattendu, fauteur d’une sécurité bien incertaine.

    Ayant reçu une éducation catholique dans le sérail favorisé du lyonnais, cette observatrice de nos semblables et de leurs tropismes sera un soutien fidèle pour des choix de société cruciaux tels que le refus du mariage pour tous, ou la dénonciation de l’effondrement général du niveau scolaire. Sous l’influence d’un père biologiste et maurrassien, elle agrée le cadre religieux de sa formation, redoute les prométhéens, mais revendique une démiurgie d’esprit affranchi. La tenue intellectuelle de ses travaux et sa carrière enviable de professeur des universités lui vaudront d’être élue, en 2009, à l’Académie des sciences morales et politiques. Disposant d’un crédit notable auprès des milieux catholiques soucieux de le rester, l’académicienne ainsi distinguée peut-elle à bon droit conserver ce public sans quelque mise en garde de celui-ci ? L’excellente réception de cette fin de la Chrétienté est étonnante, et même assez choquante, si l’on considère que ce drame sociétal sans précédent est ici confirmé comme une sanction historique sans appel, tout autant que dédramatisé dans ses conséquences prévisibles. Qu’est-ce que la  Chrétienté ? « Il s’agit de la civilisation inspirée, ordonnée, guidée par l’Eglise ». Elle a duré seize siècles, de l’Édit de Milan à la dépénalisation de l’IVG. Elle est désormais défunte, pour avoir lassé les peuples qu’elle animait. Que s’est-il passé ? « Nous avons profané l’idée de vérité, à force de vouloir à tout prix identifier la Foi à un savoir » (p.125). Face à l’hybris, et la sanction immanente, ses yeux sont secs, et son cœur plus encore : « Renoncer à la Chrétienté n’est pas un sacrifice douloureux » (p. 170). Dont acte.

    En clair, la Chrétienté serait morte de s’être prise trop au sérieux. L’harmonie entre l’Église et la cité terrestre n’aurait pas survécu à la tyrannie de la vérité, aggravée du refus radical de la Modernité. Cette thèse choyée des novateurs pourrait suffire à repousser l’ouvrage, si n’était en question le sens de ce nouvel assaut de la part d’une érudite passant pour proche des milieux traditionnels. À vrai dire, si la thèse n’est pas neuve, il n’était pas d’usage qu’elle soit applaudie jusque par ces derniers.

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  • Tristes rites

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    De DON PIO PACE sur Res Novae :

    L’époque des rites tristes

    Manuel Belli, prêtre du diocèse de Bergame, enseignant en théologie sacramentaire, s’interroge dans L’epoca dei riti tristi[1]sur la désertion des assemblées eucharistiques, spécialement par les jeunes. Titre s’inspirant du livre de deux psychanalystes, Michel Benasayag et Gérard Schmit, Les passions tristes. Souffrance psychique et crise sociale[2] – en italien L’epoca delle passioni tristi[3] – à propos du nombre croissant de jeunes en souffrance psychique, au sein d’une époque submergée par une tristesse qui traverse toutes les couches sociales.

    Suivent, chez M. Belli, de chapitre en chapitre, une série de constats très pessimistes : la logique du manger minimal au fast food ou au contraire de la boulimie inconsidérée qui déteint sur l’Eucharistie ; il y a une crise de la festivité dominicale ; le rituel catholique a perdu la bataille devant les sorcières d’Halloween ; la liturgie est perçue d’abord comme une satisfaction de soi, un moyen de développement personnel ; la piètre musique liturgique est seulement consommée ; les discussions sur la présence publique de crèches de Noël et de crucifix montrent qu’ils sont réduits à des systèmes de valeurs ; et ainsi de suite, avec un chapitre sur l’application Tinder (application de rencontre amoureuses) comparée à la conception chrétienne de l’amour.

    L’auteur se risque à des « notes provisoires » pour rendre les rituels plus heureux. Le moins qu’on puisse dire est qu’il est peu convaincant : de petites recettes données au fil des chapitres, comme par exemple, dans une messe pour enfants, fabriquer avec eux le pain, leur faire inventer un cantique ; ou encore, capter la bougeotte de la génération présente en retrouvant le sens de la procession. L’auteur caresse le projet mal définit d’une « catéchèse expérientielle », qui dépasserait la pure doctrine sans cependant l’oublier…

    Manuel Belli avait d’entrée écarté les « extrêmes », les messes dont le prêtre se pare d’un nez de clown, ou le retour à la messe en latin. Notons au passage que, si M. Belli constate que les jeunes sont peu attirés par les rites de la messe de leur paroisse, les évêques de France, dans leurs réponses à l’enquête de la CDF sur la messe traditionnelle, remarquent au contraire – sans plaisir – que les jeunes sont très attirés (« fascinés ») par cette liturgie ancienne.

    Avec Manuel Belli, on est au pays des anthropologues néo-bugninistes, au degré zéro de la science liturgique, On ne trouvera dans ses propos ni réflexion systématique sur la nature du rite liturgique, ni sur sa fonction comme voile et manifestation du divin, ou encore sur son histoire et son caractère intrinsèquement traditionnel : il est ressenti par les fidèles comme véhiculant ce qui a été reçu depuis le commencement. Ses propos sont en revanche très intéressants par le constat qu’ils établissent : le rituel catholique aujourd’hui, et surtout d’aujourd’hui, ne « fonctionne » plus : il est considéré comme ennuyeux, imprégné qu’il est de l’ennui universel.

    Mais le critère même de Manuel Belli, celui de la tristesse à écarter, est très significatif de l’impasse dans laquelle se trouvent ceux qui comme lui veulent revivifier la réforme. Pourquoi d’ailleurs le rite devrait-il être « joyeux » ? La mort, le sacrifice, la pénitence, sont tristes par nature, et la joie surnaturelle se dégage en fait du tragique de la Croix.

    Mais il est bien vrai que nous sommes à l’époque des « passions tristes », que l’offre liturgique contemporaine n’arrive pas à concurrencer : Manuel Belli dresse un bilan parmi tant d’autres de l’échec de la réforme liturgique. Il ne songe cependant pas une seconde à s’en évader, démontrant, par le constat qu’il fait, qu’elle souffre d’être trop moderne, et par les solutions qu’il propose, qu’il ne sait imaginer que des bricolages internes à la modernité pour y remédier. Plus tristes encore que les rites, et même désespérants, sont ainsi les enseignements de liturgie, qui se donnent, comme le fait Manuel Belli, dans les séminaires et les athénées pontificaux.

    Don Pio Pace


    [1] Queriniana, 2021.
    [2] La Découverte, 2006.
    [3] Feltrinelli, 2013.

  • USA : l'Oklahoma restreint l’accès à l’avortement

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    Du site du journal Le Temps (CH) :

    Aux Etats-Unis, l'Oklahoma restreint l’accès à l’avortement

    Le parlement de l’Oklahoma a voté jeudi un texte limitant à six semaines de grossesse le délai pour avorter, une loi similaire à celle en vigueur au Texas voisin.

    29 avril 2022

    Le parlement de l’Oklahoma (sud des Etats-Unis) a approuvé jeudi un texte de loi interdisant l’avortement après six semaines de grossesse. (...)

    Le texte voté par la chambre basse du parlement de l’Oklahoma prévoit des exceptions médicales pour l’accès à l’avortement, mais pas en cas de viol ou d’inceste. Il doit désormais arriver sur le bureau du gouverneur républicain qui devrait le signer et le faire entrer en vigueur.

    Quelques heures après le premier vote à la chambre basse, le Sénat de l’Oklahoma a approuvé un autre texte interdisant cette fois-ci toute interruption volontaire de grossesse (IVG) quel que soit l’état d’avancement de la grossesse, mais comportant des exceptions en cas d’urgences médicales, de viol ou d’inceste. Ce texte-ci va désormais faire la navette parlementaire vers la chambre basse.

    Le 1er septembre 2021, une des lois anti-avortement les plus restrictives des Etats-Unis est entrée en vigueur dans l’Etat républicain du Texas, interdisant toute IVG à partir du moment où un battement de cœur du fœtus est perceptible à l’échographie, soit quatre semaines environ après la fécondation. Avec 30 millions d’habitants, le Texas est le deuxième Etat le plus peuplé du pays.

    Examen à la Cour suprême

    (...) Outre le Texas et l’Oklahoma, plusieurs textes limitant également l’accès à l’IVG ont été votés dans d’autres Etats conservateurs comme la Floride ou le Mississippi. La légalité du texte voté dans ce dernier est en examen à la Cour suprême des Etats-Unis, avec une décision attendue en juin.

    Lors de l’examen du dossier, ses juges conservateurs, désormais ultra-majoritaires (six sur neuf) ont laissé entendre qu’ils pourraient en profiter pour réduire voire annuler le droit à l’avortement. Reconnu dans l’arrêt historique «Roe v. Wade» de 1973, ce droit est aujourd’hui valable tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.

  • Un mauvais diagnostic - ou pire ? Les solutions du chemin synodal allemand à la crise des abus sont remises en question

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Un mauvais diagnostic - ou pire ? Les solutions du chemin synodal allemand à la crise des abus sont remises en question

    ANALYSE DES NOUVELLES : Les critiques de l'initiative ne contestent pas la nécessité d'une réforme, mais ils ne sont pas d'accord sur le fait que les solutions proposées répondent réellement à la crise, ce qui soulève des questions sur les motivations sous-jacentes.

    29 avril 2022

    Dans sa réponse à une "lettre ouverte fraternelle" adressée aux évêques catholiques d'Allemagne mettant en garde contre le "potentiel de schisme dans la vie de l'Église" de leur Voie synodale, l'évêque Georg Bätzing a écrit que ses détracteurs passaient à côté de l'essentiel.

    "Le Chemin synodal est notre tentative, en Allemagne, d'affronter les causes systémiques des abus et de leur dissimulation qui ont causé des souffrances indicibles à tant de personnes dans et par l'Église", a écrit Mgr Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande, dans sa réponse du 16 avril à la lettre fraternelle, qui a maintenant été signée par près de 100 évêques de six continents. "Cette occasion et ce contexte sont particulièrement importants pour nous, mais malheureusement, ils ne sont pas du tout mentionnés dans votre lettre."

    L'évêque du Limbourg a déjà adopté cette approche pour détourner les critiques. Par exemple, après que le président de la conférence épiscopale polonaise et les évêques des pays nordiques aient publié des lettres de mise en garde similaires concernant la "Voie synodale", Mgr Bätzing a répondu en soulignant à nouveau que la "Voie synodale" est une réponse à la crise des abus sexuels du clergé en Allemagne, suggérant que ses critiques n'avaient pas suffisamment pris en compte cette dimension dans leurs analyses. 

    Mais c'est un geste rhétorique qui - ironiquement - semble mal caractériser les positions de ceux qui expriment des inquiétudes au sujet de la "voie synodale".

    La lettre des évêques internationaux du 11 avril, par exemple, fait explicitement référence au "besoin de réforme et de renouveau", qu'elle décrit comme "aussi vieux que l'Église elle-même", dont l'impulsion "est admirable et ne devrait jamais être crainte". En fait, dans une partie inédite d'une interview accordée au Register avant la publication de la lettre, l'évêque Thomas Paprocki de Springfield, Illinois, l'un des initiateurs de la lettre, a déclaré que "tout ce qui est contraire à l'Évangile doit être corrigé" et a spécifiquement cité le "terrible fléau des abus sexuels sur les enfants" comme quelque chose "qui a désespérément besoin d'être réformé".

    Ce que l'évêque Paprocki et ses collègues signataires, plusieurs théologiens catholiques et défenseurs de la réforme de l'Église, semblent remettre en question, ce n'est pas la nécessité d'une réforme significative de la vie de l'Église en Allemagne, mais plutôt les solutions proposées par le Chemin synodal, qui comprennent des appels à l'ordination des femmes à la prêtrise et des changements à l'enseignement de l'Église pour permettre l'activité sexuelle entre personnes de même sexe, et même son diagnostic des causes de la crise des abus.

    Un diagnostic erroné du problème

    L'ampleur des abus sexuels dans l'Église en Allemagne a été révélée dans un rapport de 2018 commandé par la conférence épiscopale allemande, qui a révélé qu'au moins 3 677 mineurs, principalement des garçons de moins de 13 ans, avaient été abusés sexuellement par le clergé catholique dans le pays entre 1946 et 2014. Le rapport a également révélé une dissimulation systématique des crimes et l'incapacité de punir et de retirer les prêtres abusifs du ministère.

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  • Liturgie 1 – « Le krach » : La grande crise liturgique liée à « la génération de la déconstruction » à partir de 1966, par Denis Crouan

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    Denis Crouan ajoute deux leçons introductives à son cours de liturgie. Voici la première.

    Liturgie 1 – « Le krach » : La grande crise liturgique liée à « la génération de la déconstruction » à partir de 1966, par Denis Crouan (60 mn) 

    https://youtu.be/RpRCm1afbB0   

    Dans cette leçon introductive, le Docteur Denis Crouan, afin de montrer l’importance du cours de liturgie, raconte son expérience de la grande crise qui, concomitante à Vatican II, a tout déconstruit dans les Eglises d’Occident : Théologie, discipline, liturgie. Cette crise a pu être confondue à tort avec le Concile Vatican II à cause de sa concomitance. Face à cela, le pape Paul VI a vécu un véritable martyre intérieur. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Du monastère Mater Ecclesiae à Santa Marta, la coexistence mouvementée de deux Papes

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    De Manuela Tulli sur ANSA :

    Du Monastère à Santa Marta, la coexistence de deux Papes

    Un livre de Massimo Franco, un voyage à travers les équilibres difficiles du Vatican.
     © ANSA

    22 avril 2022

    MASSIMO FRANCO, "LE MONASTÈRE".

    BENOÎT XVI, NEUF ANS DE LA PAPAUTÉ DE L'OMBRE" (SOLFERINO, PP. 288, euro 18.00)

    Deux papes, un régnant et un émérite, deux résidences anormales dans l'histoire du Vatican, deux "cercles" d'amis et de partisans. C'est ainsi que le monastère Mater Ecclesiae, où vit Benoît XVI, et Santa Marta, où le pape François a choisi de résider, laissant vide l'appartement qui lui était réservé au Palais apostolique, "sont devenus des pôles antagonistes, au-delà et même contre la volonté des "deux papes" ; presque par la force de l'inertie, sous la pression de cercles de pouvoir trop tentés de régler des comptes anciens et nouveaux et de rompre la continuité miraculeuse que les deux pontifes âgés ont tenté et tentent de sauvegarder". C'est ce qu'écrit Massimo Franco, chroniqueur du Corriere della Sera et l'un des plus grands connaisseurs des "salles du Vatican", dans le livre publié aujourd'hui par le journal : "Il Monastero. Benoît XVI, neuf ans de papauté de l'ombre" (Solferino).

    Le temps de Joseph Ratzinger en tant que Pape émérite a maintenant dépassé les huit années de pontificat (2005-2013) pendant lesquelles il a "régné". Et si sa loyauté envers François, jamais remise en cause, confirmée par l'affection de Bergoglio pour son prédécesseur, conduit à parler de "continuité", il n'en reste pas moins que le Monastère est le point de référence de nombreuses personnalités qui le voient en quelque sorte alternatif, gardien de l'orthodoxie, par rapport au pontificat plus pastoral de François. Sinon "l'endroit où les personnes blessées par François vont se faire soigner". Et ils sont nombreux", comme le dit le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui semble se référer aussi à lui-même, comme l'écrit Franco.

    En fait, c'est comme si les deux résidences, distantes de quelques centaines de mètres seulement mais qui semblent beaucoup plus éloignées en termes de style et de personnes qui les fréquentent, étaient les catalyseurs, au-delà de la volonté de Bergoglio et de Ratzinger, de deux façons de concevoir l'Église. Deux visions que l'on cherche souvent à ne pas trop expliciter, mais qui reviendront inévitablement s'affronter ouvertement lors d'un prochain Conclave. Mais surtout, "la question de la renonciation papale, qui n'est pas encore réglementée et qui est confiée à la bonne volonté et au sens des responsabilités du renonçant et de son successeur, est toujours présente et non résolue", rappelle Massimo Franco. Au cours des neuf dernières années, il a souvent été question de la nécessité de "réguler" la démission d'un pape, mais en fait, à ce jour, il subsiste "un vide qui jette une ombre d'incertitude bien au-delà de l'expérience du monastère et de la coexistence de Benoît et de François", indique le livre.

    L'essai est un véritable "voyage" physique dans ce lieu éloigné du monde mais en fait au cœur du Vatican où Benoît a choisi de vivre. Mais c'est aussi un voyage dans l'histoire de l'Église catholique de ces neuf années, parmi les protagonistes qui fréquentent les deux résidences, Monastère et Santa Marta, comme interlocuteurs privilégiés.

    Parmi les personnes les plus proches de Ratzinger, outre le secrétaire historique, Monseigneur Georg Ganswein, Franco a recueilli le témoignage de l'ancien préfet du Saint-Office, le cardinal Müller. C'est lui qui s'exprime le plus directement, sans mâcher ses mots, lorsqu'il parle de la "cour des faux amis de François" ou des "théologiens du dimanche", les qualifiant d'"amateurs". Partant de ce qui, pour le théologien allemand, pourrait devenir "un schisme", et dont Ratzinger serait "très inquiet", ou plutôt des positions plus progressistes de l'Église allemande, il souligne que "les amis du Saint-Père en font la promotion, qui en réalité ne l'utilisent que lorsque cela les arrange, pour mener à bien leur stratégie". C'est le drame de son pontificat", dit-il, en faisant référence à Bergoglio.

    Le livre parle également de l'écho des scandales financiers et de ceux liés à la pédophilie. Il évoque également l'ouverture à la Chine, ainsi que les "couacs" qui ont affecté les relations entre les deux institutions "vaticanes", comme la lettre "coupée" de Benoît XVI ou le livre écrit par Ratzinger et Card. Robert Sarah. La figure de Benoît XVI, "pâle, fragile, amaigri, et en même temps intellectuellement lucide, d'un pape émérite capable de distribuer de moins en moins de mots, mais qui, quand il le fait, continue à provoquer un énorme écho", se détache de tout cela. (ANSA).

  • Le schisme dans l'Église existe mais il ne peut plus être reconnu comme tel

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le schisme dans l'Église existe mais il ne peut plus être reconnu comme tel

    29-04-2022

    Avec les thèses du Synode allemand, on parle à nouveau de schisme dans l'Église, mais ces dernières années, le Magistère et la théologie ont brouillé la frontière entre ce qui est vrai et immuable et ce qui n'est pas acceptable. L'accord entre le Vatican et la Chine, la modification du catéchisme sur la peine de mort, l'abolition du "mal intrinsèque" dans Amoris Laetitia, sont trois étapes décisives qui sapent les vérités sur lesquelles l'Église est fondée.

    Depuis le début du chemin synodal allemand, le mot "schisme", tel un spectre ibsénien, plane sur l'Église. Les évêques polonais ont souligné le danger pour leurs frères allemands. Soixante-dix évêques de diverses régions du monde leur ont écrit une lettre ouverte, les mettant en garde. Plusieurs cardinaux, même des modérés comme Koch, ont signalé le précipice vers lequel nous nous dirigeons. Mais ni le cardinal Marx ni le président des évêques allemands, Mgr Bätzing, n'ont montré de signes d'acceptation des appels à la prudence. Le premier a déclaré que le catéchisme n'est pas gravé dans la pierre, tandis que le second a accusé les évêques concernés de vouloir cacher les abus que le synode allemand voudrait aborder et résoudre (à sa manière).

    Face à ce tableau de désintégration, on peut se demander si le schisme peut être évité ou non. La question principale, à cet égard, semble être la suivante : l'Église officielle d'aujourd'hui possède-t-elle encore les notions théologiques qui lui permettraient de faire face au nœud perturbateur, ou a-t-elle perdu les catégories capables de cadrer le problème et de montrer la solution ? Plus précisément : le danger du schisme est-il encore perçu par la théologie de l'Église officielle d'aujourd'hui comme un danger très grave ? Y a-t-il un accord sur ce qu'est un schisme ? Sur le pourquoi il faut l'éviter, sur qui doit intervenir quand le danger est aux portes et comment, y a-t-il aujourd'hui une vision commune ?

    Ce qui inquiète beaucoup, ce n'est pas tant le danger de schisme, mais la perception que le cadre théologique et ecclésial pour traiter le problème est effiloché et a maintenant des contours très imprécis. C'est un prélude à l'immobilité et au fait de laisser les événements se dérouler d'eux-mêmes.

    Lorsque le cardinal Marx affirme, à propos de la pratique homosexuelle, que le catéchisme n'est pas gravé dans la pierre et qu'il peut être critiqué et réécrit, il ne fait qu'exprimer en langage journalistique ce que les théologiens disent depuis des décennies. C'est-à-dire que le dépôt de la foi (et de la morale) est soumis à un processus historique, car la situation à partir de laquelle il est interprété devient partie intégrante de sa connaissance et de sa formulation. En utilisant ce critère, que nous pouvons largement définir comme "herméneutique", et selon lequel la transmission des contenus de la foi et de la morale ne dépasse jamais l'état d'une "interprétation", la catégorie théologique du schisme perd de sa consistance, au point de disparaître. Ce que nous considérons comme un schisme (et même une hérésie) aujourd'hui peut devenir une doctrine demain.

    Au niveau de l'Eglise universelle, trois faits très intéressants de ce point de vue se sont produits récemment. Le premier était l'accord entre le Vatican et la Chine communiste. L'accord est secret, mais on peut dire que dans ce cas, une église schismatique a été assumée dans l'église catholique et romaine. La frontière entre schisme et non-schisme est devenue plus imprécise après l'accord avec Pékin.

    La seconde était le changement de la lettre du catéchisme concernant la peine de mort. Ce changement a répandu l'idée que le catéchisme n'était pas écrit dans la pierre, comme le dit le cardinal de Munich. La principale justification de ce changement était la prise de conscience que la sensibilité du public sur ce point moral avait changé. La sensibilité publique, cependant, n'est qu'un fait qui ne dit rien sur le plan axiologique ou des valeurs. Or, sur cette base, comment nier que même dans l'Église allemande, une nouvelle sensibilité a pu mûrir sur les questions de l'homosexualité et du sacerdoce des femmes ?  Comment peut-on appeler tout cela un "schisme" alors qu'il s'agit du même phénomène approuvé ailleurs ?

    Le troisième exemple est l'abolition de la doctrine morale de l'Eglise sur "le mal intrinsèque" contenue en fait dans l'exhortation apostolique Amoris laetitia. Il est très difficile, après ce document, de s'en tenir à l'enseignement précédent sur l'existence d'actions intrinsèquement mauvaises que l'on ne devrait jamais faire. Mais cette notion ayant disparu, sera-t-il encore possible de confirmer l'enseignement traditionnel de l'Écriture et de l'Église sur la pratique homosexuelle ?

    Il semble que l'Église ait du mal à se raccrocher à certaines de ses vérités. De plus, si le Catéchisme n'est pas gravé dans la pierre, alors même la définition du "schisme" qu'il contient peut être révisée et ce qui était considéré comme un schisme hier peut ne plus l'être. Même ceux qui s'accrochent aux vérités du catéchisme comme si elles étaient écrites dans la pierre pourraient être accusés de schisme. Nier que le catéchisme n'est pas écrit dans la pierre pourrait être considéré comme une déclaration schismatique. Dans la perte des frontières, tous les paradoxes deviennent possibles. Ce qui précède peut également être étendu à l'hérésie et à l'apostasie, des concepts dont les limites sont aujourd'hui douteuses. Il suffit de penser à un fait : le " doute obstiné " peut être considéré comme une apostasie selon le n° 2089 du Catéchisme, et pourtant on enseigne aujourd'hui aux fidèles le doute systématique, en les invitant à ne pas se rigidifier dans leur doctrine.

  • Le dernier printemps catholique a fleuri avant le Concile, et on ne voit pas l’ombre du prochain. Une relecture historique

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, sur Settimo Cielo; traduction de Diakonos.be :

    Le dernier printemps catholique a fleuri avant le Concile, et on ne voit pas l’ombre du prochain. Une relecture historique

    Dans l’article précédent de Settimo Cielo, Roberto Pertici, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bergame, a retracé les derniers siècles d’histoire de l’Église catholique, du concile de Trente au début du dix-neuvième siècle, pour y dénicher les saisons de renaissance religieuse.

    Il en a déjà identifié et décrit deux. Et dans cette seconde et dernière partie de sa relecture historique, qui s’étend de la moitié du dix-neuvième siècle à nos jours, il va en aborder une troisième.

    Une quatrième renaissance était certainement espérée par Vatican II. Mais elle est restée incomplète pendant qu’une vague de déchristianisation apparemment inexorable déferlait dans le même temps.

    L’essai du professeur Pertici se conclut sans pouvoir dire ce qui se passera dans un futur proche. Même si on ne peut pas exclure non plus qu’une renaissance religieuse survienne à nouveau, pourquoi pas de manière inattendue, suscitée par des impulsions externes à l’autorité ecclésiastique, comme cela s’est déjà produit par le passé.

    Voici un autre sujet sur lequel les cardinaux pourraient réfléchir lors d’un futur conclave.

    Sur la photo ci-dessus, l’écrivain Giovanni Papini, l’un des grands convertis du « Renouveau catholique » de la première moitié du vingtième siècle.

    Bonne lecture !

    *

    Une « renaissance religieuse » est-elle possible ?

    II – De la moitié du dix-neuvième siècle à nos jours

    de Roberto Pertici

    4.

    La « renaissance religieuse » du début du dix-neuvième siècle s’est éteinte avec l’échec des révolutions de 1848-49 qui ont provoqué une désillusion historique qui allait avoir des effets majeurs sur la culture européenne des décennies à venir.

    La restauration qui allait suivre, la seconde depuis celle de 1814-1815, a été largement soutenue par les Églises : dans le monde catholique, le virage à droite de Pie IX avait généré une « peur » de la révolution et la nouvelle politique du Pape et de Giacomo Antonelli, son secrétaire d’État, achevèrent de consommer la rupture du binôme catholicisme-libertés que de nombreux catholique libéraux s’étaient acharnés à construire au cours des vingt années précédentes et, en Italie, à marquer la fin du catholicisme comme religion civile de la cause nationale. En France, la plus grande partie du monde catholique soutiendra pendant toute la décennie suivante le tournant autoritaire de Louis Napoléon Bonaparte et du second empire. Juan Donoso Cortés théorise la dictature comme une digue vers la vague révolutionnaire. Le processus qui allait mener au « Syllabus » de 1864 était enclenché.

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  • Le rapport Sauvé sur la sellette

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    De sur Riposte Catholique :

    Rapport Sauvé: un livre pour remettre les pendules à l’heure