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Débats - Page 167

  • L'affaire Galilée ou le mythe de la résistance à "l’obscurantisme catholique"

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    La vérité sur l'affaire Galilée, l'hypothèse sans preuve (rediff)

    24 avril 2022

    Dans un ouvrage qui fera date, Aimé Richardt, lauréat de l’Académie française pour sa biographie de Fénelon (1994), décrypte le mythe Galilée en rétablissant une vérité historique fondée sur une étude minutieuse des textes. Dans La vérité sur l’Affaire Galilée, l’auteur donne les raisons de la condamnation du Florentin en la replaçant dans le contexte des connaissances historiques et scientifiques de l’époque. Un ouvrage préfacé par Mgr Huot-Pleuroux, ancien Secrétaire général de l’Épiscopat.

    Le 22 juin 1633, un certain Galilée fut condamné à Rome par le tribunal du Saint Office. La sentence prononcée par des cardinaux de l’Eglise catholique — appelés en la circonstance « inquisiteurs généraux », fut la suivante : « Nous te condamnons dit le jugement à la prison formelle de ce Saint Office pour le temps qu’il nous plaira de fixer. De plus, au titre d’une pénitence salutaire, nous t’ordonnons de réciter les 7 psaumes de la pénitence salutaire, une fois par semaine, pendant les trois prochaines années... ». Et pourtant, Galilée ne fit pas un seul jour de prison… Il ne récita pas plus les psaumes de la pénitence salutaire puisqu’il confia ce pensum à sa fille religieuse qui s’en acquitta dûment. Et Galilée termina ses jours tranquillement à Arcetri, près de Florence, où il vécut jusqu’à sa mort en 1642.

    Le nom de Galilée est généralement associé à un symbole, parfois même à un mythe, celui de la résistance à l’obscurantisme religieux en général et catholique en particulier. Pourtant qui connaît réellement Galileo Galilei, fils de Vincenzio Galilei né à Pise le 15 février 1564 ? Quelles furent ses spécialités scientifiques ? Qu’a-t-il inventé et légué à la science et à la postérité ? Peut-on parler à son endroit de victime de l’Église et de l’obscurantisme ? Bref, pourquoi Galilée fut-il condamné par l’Église catholique ? C’est ce que l’émission ci-dessous vous propose de découvrir en compagnie de l’historien Aimé Richardt, grand prix d’Histoire de l’Académie française, pour son Fénelon, et auteur récemment de La Vérité sur l’affaire Galilée [1].

    Écoutez l'émission de Canal Académie avec Aimé Richardt (1 heure 1 minute) :

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  • France : quatre leçons d’une reconduction sans surprise

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    De Xavier Patier sur Aleteia.org :

    Emmanuel Macron réélu : les quatre leçons d’une reconduction sans surprise

    25/04/22

    Le président Emmanuel Macron est réélu pour un second mandat avec 58% des voix, et une abstention record. L’écrivain Xavier Patier tire les premières leçons de cette reconduction sans surprise : une élection sans adhésion pour un projet politique centré sur la grande déconstruction, dans l’air du temps.

    La surprise de l’élection présidentielle du 24 avril tient à ceci que justement rien ne s’est passé qui n’ait été prévu : il n’y a pas eu de surprise. Les enjeux économiques, les périls extérieurs, l’exaspération d’un pouvoir arrogant, le recours usé à la peur des extrêmes, la campagne éclipsée, l’envie de changer, la colère silencieuse, la lassitude, rien n’a pu empêcher le renouvellement clair et net du mandat du président sortant. Voilà Emmanuel Macron reparti pour un mandat comme par tacite reconduction avec, chez beaucoup d’électeurs, un sentiment d’inachèvement et l’impression que l’élection est finie avant d’avoir commencé. Mais la réalité est là.

  • France : le bilan désastreux d'un quinquennat oublieux des principes non négociables

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    Nous pensons que tous ceux qui rêvent d'une défaite d'Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle s'égarent. Selon nous, le scénario de sa réelection est prévisible depuis le début de la campagne électorale. Y aurait-il d'ailleurs une alternative crédible ? Il n'empêche qu'au vu des principes que nous défendons, la politique menée par le président sortant est catastrophique.

    De Marc Eynaud sur Boulevard Voltaire :

    Mgr Aillet : « Du point de vue des principes non négociables, le bilan de ce quinquennat est désastreux »

    22 avril 2022

    L’évêque de Bayonne revient, pour Boulevard Voltaire, sur le quinquennat d’Emmanuel Macron, mais également sur les prises de position de certains membres du clergé en faveur de Jean-Luc Mélenchon ou plus récemment Emmanuel Macron.

    Marc Eynaud. Qu’avez-vous pensé de cette élection présidentielle ? En tant qu’évêque et en tant que citoyen, l’avez-vous trouvée à la hauteur des enjeux du moment ?

    Monseigneur Marc Aillet. En regardant les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, on est frappé par les blocs en présence et par les colères, les insatisfactions profondes du peuple français et par les grandes fractures qui traversent aujourd’hui notre société. C’est un constat facile à faire et qui en dit long sur ceux qui président aux destinées de notre nation.

    M.E. Vous avez demandé à juger les actes et non les paroles. Vous avez demandé à ce que les chrétiens s’interrogent sur le bilan du quinquennat précédent et rappelé les différentes atteintes faites à la dignité humaine. Vous n’appelez pas à voter pour le président sortant ?

    Mgr M.A. Je ne donne aucune consigne de vote, cela ne nous appartient pas, comme disait le pape Benoît XVI dans sa lettre encyclique Dieu est amour. L’Eglise ne peut pas prendre en main la bataille politique d’aucune façon. Ce n’est pas son ordre, même si elle ne se met pas à l’écart de la lutte pour la justice. L’Eglise est là pour éclairer les consciences et donner des critères de discernement. Elle n’a pas à influencer un vote, ni à dire qu’il faut voter pour un tel ou un tel. D’ailleurs aujourd’hui, si on doit accomplir son devoir de citoyen, on a trois manières de voter : pour l’un ou l’autre des candidats, ou un vote blanc, dont on déplore qu’il ne soit pas comptabilisé. Cependant, il y a des critères de discernement et parmi eux, les principes non négociables, dont celui du respect de la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Quand on interroge le bilan du quinquennat précédent, au vu des principes non négociables, il est désastreux. Un catholique ne peut pas faire l’impasse sur la loi du délai d’avortement allongé à 14 semaines, sur les terribles lois bioéthiques, avec la désorganisation de la filiation de manière institutionnelle, la PMA sans père, l’atteinte faite aux droits de l’enfant à naître et à être élevé par un père et une mère. Tous ces principes sont très importants et éclairent le discernement des catholiques. Après, dans une démocratie comme la nôtre, chacun peut prendre ses responsabilités.

    M.E. Il y a eu des prises de position de certains membres du clergé, comme Monseigneur Ravel qui a appelé à voter pour Emmanuel Macron. Que pensez-vous de ces initiatives ?

    Mgr M.A. Ce sont des imprudences qui peuvent être assez graves. Nous ne pouvons pas prendre position d’une manière aussi abrupte, face aux enjeux de civilisation qui sont forcément engagés dans une élection présidentielle qui déterminera le gouvernement de la France, pendant cinq ans. Ce sont des impairs.

    M.E. Ce quinquennat a été marqué par une recrudescence folle des actes de profanation d’églises. Assiste-t-on à une forme de fin de la chrétienté en France ?

    Mgr M.A. Il y a un effacement dans la visibilité de la religion catholique dans la société. Cela ne date pas d’aujourd’hui. C’est à la fois la conséquence d’un laïcisme qui grandit dans les institutions de notre pays, à travers les lois, sous prétexte d’éviter le séparatisme islamiste. De plus, nous-mêmes avons pris le pli d’un certain enfouissement, au nom du dialogue, depuis des décennies. C’est notre responsabilité de ne pas avoir suffisamment donné de visibilité et de crédibilité à notre proclamation de l’Évangile.

  • Benoît XVI : un exemple de foi enracinée dans la vérité selon l'archevêque de Prague

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    De Nico Spuntoni sur le Daily Compass :

    Cardinal Duka : Ratzinger, un exemple de foi enracinée dans la vérité

    22-04-2022

    "En Allemagne, le cardinal Marx et l'évêque Bätzing représentent un courant qui veut attaquer Ratzinger". "Les abus sexuels ne sont pas un crime commis par l'Église, ce sont des crimes commis par des personnes. Ces rapports qui remontent à 100 ans ne sont pas une recherche pour faire le ménage, mais un procès contre l'Église." "Quelqu'un veut utiliser les abus pour changer l'enseignement de l'Église". L'archevêque de Prague prend la parole.

    "Que votre discours soit : oui, oui ; non non". Le cardinal Dominik Jaroslav Duka, qui aura 79 ans dans quelques jours, a l'habitude de mettre en pratique cet enseignement évangélique dans sa propre vie. Récemment, il a notamment protesté publiquement contre la façon dont l'archidiocèse de Munich et Freising a laissé le nom de Joseph Ratzinger être terni par les allégations contenues dans le rapport sur les abus sexuels. En outre, l'archevêque de Prague n'a pas ménagé ses critiques à l'égard du président des évêques allemands, Monseigneur Georg Bätzing, selon lequel le pape émérite aurait dû s'excuser. Ce sont les positions que le cardinal dominicain a voulu réitérer dans son interview au Daily Compass à l'occasion du 95e anniversaire de Joseph Ratzinger.

    Votre Éminence, quelle importance a eu le pontificat de Benoît XVI - avec sa mise en garde récurrente contre la dictature du relativisme - dans un pays fortement sécularisé comme la République tchèque ?

    Benoît XVI est un grand théologien doté d'une humble empathie envers l'homme et la société. Il est l'exemple d'un homme de foi. Une foi ancrée dans la vérité. Karol Wojtyla et Joseph Ratzinger sont deux grandes figures de l'Eglise, comme l'ont été Achille Ratti et Eugenio Pacelli au vingtième siècle. Ces derniers ont collaboré pleinement pendant le pontificat du premier dans une période difficile marquée par l'imminence du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. De même, il y a eu une grande collaboration entre Jean-Paul II et Joseph Ratzinger, surtout au niveau théologique. Ratzinger et Wojtyla ont été un important cadeau de Dieu pour l'Europe centrale : deux papes très proches de notre histoire et de notre culture. Jean-Paul II a été un libérateur de l'Europe centrale de la dictature communiste et Benoît XVI a également été un cadeau car il a bien compris notre situation, ayant vécu la terrible expérience de la dictature nazie.

    Lors de sa visite apostolique à Prague, Benoît XVI a cité son ami Vaclav Havel sur le lien entre vérité et liberté. Avez-vous eu l'impression que le pape, qui avait vécu dans sa jeunesse sous la dictature nazie, avait bien compris le danger des "fausses idéologies de l'oppression et de l'injustice" que vous aviez subies avec Havel, votre compagnon de détention ?

    Lors des funérailles de Havel, que j'ai présidées au Château de Prague en 2011, certains ont rappelé que la liberté n'est pas le but ultime, mais un chemin vers le bien commun. C'est exactement la vision de la liberté que partageait également Ratzinger. Je me souviens bien de sa visite en République tchèque en 2009, au cours de laquelle il a fait preuve d'une grande empathie pour notre pays. À cette occasion, il n'était pas seulement un prédicateur de la foi, mais aussi un professeur de théologie et un homme de science en général. C'est pourquoi, lors de la rencontre dans la salle Vladislav du Château de Prague, tout le monde universitaire était présent pour l'écouter. Les professeurs l'ont écouté parce qu'ils ne le voyaient pas comme quelqu'un sur un trône, mais comme un collègue. Ce fut un moment merveilleux de grand contact entre l'Église et la société, mais aussi entre la foi et la raison.

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  • La Marche pour la Vie et le défi des soins palliatifs

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    De Vatican News :

    22 avril 2022

    Marche pour la vie en Belgique, le défi des soins palliatifs

    La treizième Marche pour la vie se tiendra ce dimanche 24 avril à Bruxelles alors qu’il y a vingt ans était légalisée l’euthanasie dans le royaume. Depuis, la possibilité d’avoir recours à l’euthanasie a été élargie et pourrait l’être encore. L’Église catholique rappelle dans ce contexte la nécessité de promouvoir les soins palliatifs et de choisir un modèle de civilisation basé sur la dignité de la personne humaine.

    Entretien réalisé par Xavier Sartre - Cité du Vatican

    Jamais l’euthanasie n’avait été aussi pratiquée en Belgique qu’en 2021. Selon la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie, dans un rapport publié le 31 mars dernier, 2699 euthanasies ont été déclarées officiellement. Un record depuis le vote de la loi légalisant cette pratique. Près d’un tiers des personnes décédées ainsi étaient âgées de moins de 60 ans.

    Si les législateurs avaient prévu au départ de répondre ainsi à la demande de malades en phase terminale ou de personnes souffrant de douleurs physiques insupportables, ils ont ensuite élargi la loi aux mineurs ou aux personnes en situation de souffrance psychique inapaisable. Certaines voix évoquent l’élargissement de la possibilité d’euthanasie quelqu’un aux personnes démentes. Ce que refuse l’Église catholique mais aussi nombre de médecins, croyants ou non. C’est ce que tient à souligner le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles.

    Un choix de civilisation

    «La dignité de la personne humaine ne dépend pas du fait qu’il est oui ou non conscient» rappelle le primat de Belgique. D’où «l’importance des soins palliatifs» pour «rester toujours proche du patient quand il souffre» explique-t-il, rejetant les critiques adressées à l’Église sur son soi-disant manque de «compassion»«Il faut tout faire pour adoucir les souffrances car ce n’est pas la vocation de la médecine de donner la mort, et l’euthanasie n’a pas le droit de citer dans le monde psychiatrique, car à ce moment-là, on change vraiment la vocation de la psychiatrie».

    «C’est un débat de société : qu’est-ce qui nous rend humain, qu’est-ce qui rend une société humaine», «or nous portons atteinte au fondement même de notre civilisation», insiste le cardinal De Kesel qui souhaite une alliance entre les chrétiens et toutes les personnes de bonne volonté pour promouvoir la vie.

    Entretien avec le cardinal De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles
  • Comment être « aussi chrétien que possible » devant le problème de la guerre et de la paix ?

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    De Dominique Greiner sur le site du journal La Croix :

    « Pax Nostra », les chrétiens face à la guerre 

    Pour définir l’attitude à adopter devant l’actualité sociale et historique, le philosophe et théologien jésuite Gaston Fessard met en œuvre une méthode de discernement. Un livre de 1936 qui résonne avec notre époque.,

    20/04/2022

    Pax Nostra, examen de conscience international

    de Gaston Fessard

    Nouvelle édition présentée et augmentée par Giulio de Ligio et Frédéric Louzeau

    Cerf, 540 p., 39 €

    Le 16 mars 1935, Hitler annonce officiellement la reconstitution de l’armée allemande, bafouant les termes du traité de Versailles. Une décision « acclamée par un peuple fier sans doute d’avoir retrouvé le sentiment de son indépendance, mais aussi, pour une part fanatisé », alors que, à Paris, « le seul fait de maintenir six mois de plus une classe sous les drapeaux soulevait une vague d’impopularité et fournissait un regain d’énergie à l’activité pacifiste », relève le jésuite Gaston Fessard dans l’introduction de cet ouvrage paru en 1936, où l’inquiétude pointe : « La guerre vient : elle est à nos portes. »

    Que faire dans un tel contexte ? Comment être « aussi chrétien que possible » devant le problème de la guerre et de la paix ? « Quelle attitude adopter à l’intime de l’âme et dans la vie quotidienne ? », s’interroge le jésuite, qui perçoit les impasses sur lesquelles débouche la lutte acharnée entre des visions complètement opposées sur l’attitude à adopter devant le réarmement de l’Allemagne.

    Pacifisme et nationalisme

    « À voir parfois la violence des oppositions qui, à l’intérieur même d’un pays, mettent aux prises des gens que tout par ailleurs devrait rapprocher, on pourrait se demander si la coupure ici n’est pas plus radicale que celle qui sépare deux nations ennemies », écrit le théologien et philosophe. Chez les uns et les autres, il y a « un même élan vers le bien et le bonheur, un même désir d’y faire participer le monde entier. Osons le dire : leur âme est une identique charité. » Mais, poursuit-il, si l’on examine de près le pacifisme et le nationalisme, non sous l’angle des principes mais au regard de leurs conséquences, il apparaît que le premier peut se transformer en « ennemi de la paix » et le second en « ennemi de la nation ». Ainsi le désir de paix, mû au départ par un mouvement de vraie charité, peut tomber dans l’illusion et manquer de charité à l’égard du prochain, victime de l’agression d’un autre pays.

    « L’amour de la paix, élan généreux, se corrompt : l’attitude pacifique se change en Pacifisme, et ce n’est plus à un Idéal que je me sacrifie, c’est à une Idole que je commence par sacrifier mon prochain », écrit le jésuite, qui voit dans cette attitude un manque de réalisme moral, mais aussi social et politique.

    Les exigences de la charité

    Le nationalisme ne résiste pas mieux à la critique : « Il n’est pas très difficile d’accaparer le drapeau national, et la vénération naturelle qu’il inspire est un voile assez favorable aux égoïsmes. » D’où l’urgence «de hâter la maturation des consciences qui devront réaliser la synthèse des opposés », de « développer les facteurs affectifs qui concourent à unir les hommes », de penser en même temps le désir de paix intérieure et la paix entre les nations.

    C’est à cette tâche que se consacre l’auteur en opérant un travail de discernement qui comporte sept étapes. Un des enjeux est de penser la signification de la charité chrétienne pour les relations internationales, sachant que la complexité du réel ne permet pas d’en transposer directement les exigences du plan individuel au plan collectif. Un livre dense, qui résonne fortement avec l’actualité présente. À lire et à relire pour se donner les moyens d’opérer « l’examen de conscience international » dont le monde de 2022 a grandement besoin.

  • L'Église est en pleine crise, mais elle peut se relever même dans ses heures les plus sombres. La leçon de l'histoire

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction de Diakonos.be):

    L'Église est en pleine crise, mais elle peut se relever même dans ses heures les plus sombres. La leçon de l'histoire

    Pascal

    Dans la réflexion en vue d’un futur conclave – un raisonnement qui va crescendo parmi les cardinaux, comme Settimo Cielo est en train de le relayer – l’urgence de remettre au centre les questions capitales sur Dieu et sur l’homme se fait de plus en plus pressante, ces questions sur lesquelles l’Église tient ou tombe, pas pour seulement ralentir la décadence de l’Église actuelle, qui s’étale sous les yeux de tous, mais au contraire pour avoir confiance en une renaissance de vitalité chrétienne, même dans un monde largement indifférent et hostile.

    L’Église a déjà, par le passé, connu des périodes de décadence. La déchristianisation actuelle en fait partie. Mais rien ne dit que celle-ci doive être irréversible ni inéluctable, comme aucune des décadences précédentes ne l’a d’ailleurs été.

    Parce que dans l’histoire de l’Église, il y a eu aussi des saisons de renaissance religieuse. Qui n’ont d’ailleurs pas toujours été à l’initiative ni sous la conduite de la hiérarchie catholique. Au contraire, il n’est pas rare que celles-ci aient été animées de manière autonomie par des hommes cultivés, des intellectuels chrétiens cependant capables d’interpréter et d’inspirer même des mouvements de masse importants.

    Pour celui qui s’interroge sur l’Église d’aujourd’hui, il est donc plus instructif que jamais de retracer le déroulement de ces saisons. Et c’est ce que fait Roberto Pertici, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bergame, dans cet essai qu’il a rédigé pour Settimo Cielo.

    Le professeur Pertici identifie au moins trois renaissances religieuses dans les cinq cents dernières années. La première est encouragée par le concile de Trente mais plonge ses racines dans le quinzième siècle et prend corps surtout dans le dix-septième siècle en France, le siècle de Pascal (portrait) et de « Port-Royal », pour ensuite décliner avec l’avènement des Lumières.

    La seconde fleurit après la Révolution française et Napoléon, dans le climat du romantisme et des nouvelles libertés. Elle est à la fois culturelle et politique, elle va de Chateaubriand à Rosmini, du « Génie du Christianisme » aux « Cinq plaies de la sainte Église ». Elle s’éteint après le raidissement anti-libéral de la hiérarchie ecclésiastique et l’émergence du positivisme scientifique.

    On retrouve la troisième à la croisée du dix-huitième et du vingtième siècle, il s’agit de celle du « Renouveau catholique », des grands convertis, de Bernanos à Eliot en passant par Chesterton, Papini avec son « Histoire du Christ ». Elle s’éteint à la moitié du siècle dernier avec le déclin du paradigme conservateur comme l’a analysé le professeur Pertici sur Settimo Cielo le 31 août 2020.

    Et la quatrième ? Le concile Vatican II a essayé de la lancer, celle fois sous l’impulsion des autorités de l’Église elles-mêmes. Mais sans y parvenir, par les raisons que Pertici a examinées dans un autre article de Settimo Cielo du 14 septembre 2020.

    L’Église d’aujourd’hui se trouve à ce croisement, entre une renaissance religieuse inachevée et l’avancée inexorable de la déchristianisation, face à un futur dans lequel tout peut encore arriver.

    Voici ci-dessous la première partie de l’essai de Pertici. La seconde partie et la conclusion suivront dans quelques jours.

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  • "Une image unilatérale de l'homme dans les organisations internationales"

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    De kath.net/news :

    Vatican : Image unilatérale de l'homme dans les organisations internationales

    20 avril 2022

    Dans une interview, le cardinal secrétaire d'État Parolin s'inquiète de la conception de plus en plus individualiste des droits à la liberté - à long terme, il existe un risque de destruction de la "dignité et de la substance" des êtres humains

    Cité du Vatican/Rome (kath.net/KAP) Une conception de plus en plus individualiste des libertés civiles et une image unilatérale de l'homme inquiètent la diplomatie vaticane. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les organisations internationales, a déclaré le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin (photo d'archive) dans une interview accordée au réseau de médias catholiques privés ACI Stampa/EWTN publiée mardi. Ce sont des tendances que le pape François qualifie de « colonisation idéologique ».

    "Nous sommes très préoccupés par ces nouveaux droits", a déclaré Parolin, "car ils apportent avec eux une nouvelle vision anthropologique qui diffère de manière significative, sinon substantielle, de la vision de la proposition chrétienne". Cette nouvelle vision prive les gens de leurs relations tridimensionnelles : à eux-mêmes, à Dieu et aux autres. À long terme, cela menaçait de détruire « la dignité et la substance » de l'humanité.

    Selon le "numéro deux" du Vatican, l'Eglise ne comprend pas sa préoccupation comme une "lutte idéologique". Dans certaines tendances de la soi-disant politique de genre, en particulier, il y a une "perspective anthropologique" en arrière-plan "qui se concentre exclusivement sur les désirs personnels", a déclaré Parolin. Malheureusement, de telles critiques du Vatican n'ont jusqu'à présent rencontré que peu de réponses.

    Cardinal Parolin Discusses the Future of Vatican Diplomacy

  • "Moscou utilise toute la violence qui couve dans la société russe"

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    De Stefano Montefiori sur le site du Cooriere della Sera :

    Giuliano da Empoli : "Moscou utilise toute la violence qui couve dans la société russe".

    L'écrivain raconte dans un roman politico-fictionnel la vie et les actes de Vladislav Surkov, le "magicien du Kremlin" qui a aidé Poutine à transformer le pays en dystopie.

    desc imgL'écrivain Giuliano Da Empoli. A côté de son premier roman en français : Le magicien du Kremlin. Tous les hommes de Poutine (à paraître le 14 avril chez Gallimard)

    Vladislav Surkov était le conseiller officiel de Poutine sur l'Ukraine, mais avant cela, il était l'homme qui a aidé à porter le nouveau Tsar au pouvoir. Il y a un an, Surkov a pris du recul, mais il est le seul à mériter l'expression sinistre de "Sorcier du Kremlin", titre du roman passionnant que Giuliano da Empoli vient de lui consacrer. Dans le livre, qui paraîtra chez Gallimard le 14 avril, Vladislav Sourkov devient Vadim Baranov car "les faits sont réels, les dialogues et la vie privée imaginés", explique da Empoli dans un café parisien. "L'idée, sur laquelle j'ai commencé à travailler il y a sept ou huit ans, était d'entrer dans la tête de ces personnages et la fiction, paradoxalement, est le seul moyen d'arriver à une forme de vérité".

    Le mage du Kremlin parle de théâtre d'avant-garde et de dictature, de spin doctors et de violence - le cœur du régime Poutine depuis le début -, des lumières tamisées de la bourgeoisie occidentale et de la dureté implacable des lustres de Moscou ou de Saint-Pétersbourg, et de la réalité parallèle qui a toujours été propagée aux Russes, bien avant les mensonges sur le massacre de Buca. Achevé il y a un an, ce livre est un aperçu de l'abîme de ces heures.

    Pourquoi la phrase d'ouverture est-elle une citation d'Alexandre Kojève, "La vie est une comédie qu'il faut jouer sérieusement" ?

    "Dans un monde gris d'anciens fonctionnaires et hommes d'affaires du KGB, Surkov est diplômé de l'Académie d'art dramatique de Moscou, écrit des romans sous un pseudonyme et des paroles pour un groupe de rock gothique, a des posters du rappeur américain Tupac Shakur à la maison, et prend son travail de spin doctor comme une performance artistique.

    Combien cela pèse-t-il dans la construction du régime de Poutine et aussi dans la tragédie de ces jours-ci ?

    "C'est fondamental, car Surkov importe dans la propagande politique l'approche du théâtre d'avant-garde : il ne communique pas la réalité, il la crée. Une réalité qui, au moins au début, prévoit le pouvoir absolu de Poutine mais aussi le faux contre-pouvoir des partis d'opposition qui sont en fait totalement contrôlés et même encouragés par Surkov. Une réalité qui ressemble beaucoup à l'extraordinaire roman dystopique Noi d'Evgenij Zamjatin, qui a prédit en 1920 la société de contrôle omniprésent qui domine aujourd'hui en Russie et qui se ressent également en Occident avec les médias sociaux, de Tinder à Facebook."

    De Surkov à Poutine, la valeur fondamentale semble être le cynisme.

    "Cynisme et ironie. Ils sont très présents, non seulement chez les dirigeants, mais dans l'ensemble de la société russe. Lorsque vous passez par trois systèmes de valeurs en l'espace de quelques décennies, chaque fois interprétés de manière absolue et excessive - le communisme, puis le capitalisme sauvage, puis le nationalisme actuel enveloppé de valeurs orthodoxes sacrées - le résultat est que personne ne croit plus en rien.

    Beaucoup ont affirmé que le Poutine sanguinaire de ces dernières semaines est un homme différent de ce qu'il était auparavant. Il l'est ?

    "Je ne dirais pas ça. La violence que nous voyons se dérouler ces semaines-ci est à l'origine de la domination de la société russe par Poutine".

    Le livre rappelle le terrible moment du "11 septembre russe", les attentats qui, en 1999, ont dévasté deux immeubles dans la banlieue de Moscou et qui ont déclenché les atrocités de la deuxième guerre en Tchétchénie. Est-ce que cela a été un tournant ?

    "Poutine était déjà au pouvoir à l'époque, mais pas très populaire : il ne dépassait pas les 3% dans les sondages. Ces mystérieux attentats, dont les auteurs n'ont jamais été identifiés mais qui ont été attribués aux Tchétchènes, ont permis à Poutine de se présenter comme le sauveur de la patrie menacée. Grozny a été rasée ou presque, et cette violence a permis à Poutine d'imposer non seulement son pouvoir mais aussi sa popularité".

    La guerre en Ukraine répond-elle au même besoin ?

    "Régulièrement, Poutine a besoin de se défouler à l'extérieur de la violence qui couve dans la société russe et sur laquelle il a construit son régime. Dans mon livre, j'imagine un dialogue nocturne au cours duquel Poutine réfléchit à la popularité durable de Staline parmi les Russes. Les Occidentaux pensent que c'est parce que les Russes ont oublié les purges, dit-il, mais c'est le contraire. Staline reste populaire précisément à cause des massacres : il savait comment traiter les ennemis du peuple.

    Si la vie est une grande pièce de théâtre à jouer sérieusement, cela explique aussi les contre-vérités russes sur le massacre de Buca et d'autres atrocités.

    "L'extraordinaire inversion est qu'aujourd'hui les fake news sont déguisées en vérification des faits en Ukraine. Les corps laissés dans la rue ? Selon les Russes, ce sont des acteurs."

    Comment peuvent-ils penser qu'ils sont pris au sérieux ?

    "C'est de la propagande à usage interne, avant tout, mais il y a des gens en Occident qui y croient. La réalité ne compte pas pour beaucoup dans le théâtre d'avant-garde. Peu importe que la version officielle soit crédible et bien faite. Au contraire, il est préférable de donner deux, trois, voire cinq explications différentes, et si elles sont farfelues, tant pis. Le but n'est pas de convaincre, de donner des certitudes, mais de détruire toute certitude."

    Pourquoi Surkov a-t-il quitté le Kremlin ?

    "Ceux comme lui, les manipulateurs subtils, à ce stade, ont perdu. Face à la violence nue, il y a peu de place pour eux. Mais l'héritage de Vladislav Surkov demeure. Si vous n'avez pas la force d'imposer votre ordre, optez pour le chaos. Je crains que ce soit la stratégie que Poutine adoptera en Ukraine."

  • Linceul : une récente étude bouleverse les conclusions précédentes

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    De Giovanni Bernardi sur La Luce di Maria :

    Dernière étude sur le linceul - Ce qu'ils ont découvert bouleverse les conclusions précédentes

    20/04/2022

    Une nouvelle étude sur le Saint Suaire contredit ce que divers chercheurs ont tenté d'affirmer ces derniers temps, et dévoile ce qui est l'un des plus grands mystères que la science ait jamais rencontrés, mais qui est pourtant parfaitement clair aux yeux de la foi. 

    Les conclusions de l'étude présentent en fait de nouvelles données sur le tissu le plus mystérieux de l'humanité, nous ramenant une fois de plus à Jérusalem, au jour où toute l'histoire a changé à jamais.

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    Le Suaire est un miracle qui continue sans interruption à nous ramener à ce moment unique, il y a deux mille ans, au jour où le Seigneur Jésus a vaincu la mort pour toute l'humanité, donnant la vie éternelle à tous ceux qui décident de croire en Lui et en son chemin de rédemption du péché et de l'iniquité du mal.

    L'objet le plus mystérieux de toute l'histoire

    Il s'agit de l'objet archéologique le plus étudié au monde, qui a impliqué des milliers de scientifiques et de professeurs de dizaines de disciplines différentes au cours des siècles. Aujourd'hui encore, il reste de nombreux mystères inexpliqués que seul le regard de la foi peut aligner, au point d'être touché par cet objet extraordinaire.

    Chaque année, de nouvelles études sont menées sur le voile spécial qui a été placé sur le corps de Jésus une fois sur le Saint-Sépulcre. Les dernières recherches révèlent un fait très intéressant, rapporté par le journal Libero dans un article du journaliste Antonio Socci. L'étude, quant à elle, est parue dans la revue scientifique "Heritage" et s'intitule "X-ray Dating of a Turin Shroud's Linen Sample".

    Elle a été réalisée par les scientifiques du CNR Liberato De Caro, Teresa Sibillano, Rocco Lassandro et Cinzia Giannini, en collaboration avec le professeur Giulio Fanti de l'université de Padoue. La recherche applique une nouvelle méthode pour retrouver la date d'origine du suaire. L'analyse des fils de lin permet d'étudier "le degré de vieillissement naturel de la cellulose qui constitue les fibres des fils de lin de l'échantillon étudié, par analyse aux rayons X".

    La conclusion extraordinaire de la recherche

    La conclusion est extraordinaire, c'est le moins que l'on puisse dire. Il explique que le tissu du Linceul est beaucoup plus ancien que ce que l'on voudrait nous faire croire suite à la datation au radiocarbone de 1988, qui a tenté de mystifier l'origine du Linceul en affirmant qu'il n'avait que sept siècles. Ces conclusions ont été remises en question par divers spécialistes, qui ont longtemps demandé les données des expériences qui ont conduit à ces conclusions aujourd'hui considérées comme totalement non fiables.

    En particulier avec les conclusions critiques de quatre chercheurs publiées dans les plus importantes revues internationales, dont la revue d'Oxford Archaeometry, du laboratoire de recherche d'Oxford pour l'archéologie et l'histoire de l'art. Au contraire, les résultats de cette dernière étude affirment au contraire qu'il y a une compatibilité totale avec l'hypothèse que le Suaire est une relique de 2000 ans, comme l'affirme la tradition chrétienne.

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    La condition pour que cette thèse soit possible est que le linceul ait été conservé à des températures environnementales plus élevées que celles enregistrées en Europe. Il y a sept siècles, le Suaire a été apporté en Europe par le chevalier Godefroid de Charny, qui a fait construire une église à Lirey, en France, pour préserver le tissu sacré qui a enveloppé le Christ pendant sa Passion.


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    Mais avant son arrivée sur le Vieux Continent, elle se trouvait au Moyen-Orient. Et les températures requises pour le type de conservation mentionné dans l'expérience sont précisément celles qui sont typiques du Moyen-Orient. De plus, l'étude explique que l'arrivée en Europe a permis la conservation du tissu, ce qui a permis de limiter le vieillissement naturel de la cellulose du lin, mais aussi de préserver l'image du corps sur celui-ci.

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    Reste le mystère de l'impression de l'image sur le tissu, qui renvoie à un phénomène de photoradiaison de nature inconnue, rappelle Socci dans son article. Ce dont nous sommes sûrs, c'est que l'âge du tissu est de deux mille ans et qu'il provient de la région de Jérusalem, la même région où Jésus-Christ a été torturé et crucifié, comme en témoigne le suaire.

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  • Dire la vérité sur la façon dont Pie XII et le diocèse d'Assise ont contribué à sauver des Juifs

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    De Sabrina Ferrisi sur le National Catholic Register :

    Dire la vérité sur la façon dont Pie XII et le diocèse d'Assise ont contribué à sauver des Juifs

    19 avil 2022

    Lors d'une récente manifestation organisée à New Rochelle par la fondation Pave the Way, des dirigeants juifs et ecclésiastiques bien informés ont raconté les efforts qui ont permis d'épargner la vie de tous les Juifs se trouvant dans les limites du diocèse pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Jewish babies were born amid safe shelter during World War II. Above, Jewish refugees, including infants, were photographed in Castel Gandolfo.
    Des bébés juifs sont nés dans un abri sûr pendant la Seconde Guerre mondiale. Ci-dessus, des réfugiés juifs, dont des nourrissons, ont été photographiés à Castel Gandolfo. (photo : avec l'aimable autorisation de Gary Krupp)

    NEW ROCHELLE, N.Y. - Peu de gens savent à quel point l'Église catholique, sous les ordres du pape Pie XII, a œuvré pour sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Afin de souligner ces actions héroïques, la fondation Pave the Way a organisé un événement au Temple Israël de New Rochelle le 5 avril pour présenter "Musée de la mémoire, Assise 1943-1944".

    L'événement avait pour but de présenter et de discuter de la manière dont le diocèse d'Assise a sauvé tous les Juifs se trouvant sur son territoire pendant la Seconde Guerre mondiale grâce à un réseau de clergé et de citoyens. Parmi les intervenants figuraient le rabbin Jay Rosenbaum du Temple d'Israël, l'archevêque d'Assise Domenico Sorrentino, Gary Krupp, président de la fondation Pave the Way, Johan Ickx, archiviste du Vatican de longue date et éminent spécialiste des archives du Vatican pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth Bettina, auteur de It Happened in Italy, et Stefania Proietti, maire d'Assise.

    Ce qui s'est passé à Assise

    En 1943, des milliers de réfugiés se réfugient à Assise, dont 300 Juifs. Immédiatement, l'évêque Giuseppe Nicolini d'Assise a formé un comité de travail pour sauvegarder les Juifs en les plaçant dans des couvents et des monastères. Tout a été fait pour les aider, y compris la fourniture de nourriture, de vêtements et la dissimulation d'objets religieux juifs. En fait, l'évêque Nicolini a placé ces objets sacrés dans le sous-sol de sa propre résidence et l'a muré de ses propres mains. 

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  • Un contre-point au dernier livre de Chantal Delsol sur "la fin de la chrétienté"

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    De Philippe de Labriolle sur le site de l'Homme Nouveau dans Tribune libre :

    Requiem pour une chrétienté défunte ? Contre-point au dernier livre de Chantal Delsol

    Requiem pour une chrétienté défunte ? Contre-point au dernier livre de Chantal Delsol

    Chantal Delsol, philosophe spécialiste de l’Antiquité gréco-romaine, élève de Julien Freund, a infléchi en cours de carrière sa passion spéculative vers l’étude de la pensée contemporaine. Professeur des Universités, désormais émérite, elle a publié de nombreux essais dont la tenue intellectuelle et la hauteur de vue lui ont valu d’être élue, en 2009, à l’Académie des sciences morales et politiques. Le dernier en date : La fin de la chrétienté, vient de paraître aux éditions du Cerf.

    Cette catholique, mère de six enfants (dont un adoptif), élevée dans un milieu favorisé du Lyonnais, n’a jamais caché son aversion pour le communisme, lequel était encore, durant ses études, l’opium des intellectuels, selon l’expression heureuse de Raymond Aron. Libérale-conservatrice, selon ses dires, soutien discret mais fidèle des choix de société cruciaux tels que le refus du mariage pour tous, ou la dénonciation de l’effondrement général du niveau scolaire, cette observatrice attentive de ses semblables jouit d’un crédit notable auprès des milieux catholiques soucieux de le rester.

    Un livre accessible et… décevant 

    Cette Fin de la Chrétienté méritait donc l’étude, en raison de l’excellente réception dont l’ouvrage a fait l’objet, d’une part, et de son contenu, provocateur plus encore que décevant, d’autre part. Son succès tient aussi à son accessibilité. En 170 pages lisibles par un presbyte assis sur ses lunettes, l’affaire est conclue. La Chrétienté n’est pas l’Eglise. « Il s’agit de la civilisation inspirée, ordonnée, guidée par l’Eglise ». Elle a duré 16 siècles, de l’Edit de Milan à la dépénalisation de l’IVG. Elle est désormais défunte. Elle a lassé les peuples qu’elle animait, et savez-vous de quelle façon ? « Nous avons profané l’idée de vérité, à force de vouloir à tout prix identifier la Foi à un savoir » (p.125). Cet abus aurait précipité sa fin. La croyez-vous inconsolable de ce désastre ? Que nenni : « Renoncer à la Chrétienté n’est pas un sacrifice douloureux. » (p.170). In cauda venenum.

    En clair, la Chrétienté serait morte de s’être prise au sérieux. L’harmonie entre l’Eglise et la cité chrétienne n’aurait pas survécu à la tyrannie de la vérité, aggravée du refus radical de la Modernité. Cette thèse choyée des novateurs, sans discontinuité depuis  les abbés démocrates du XIXe siècle et les modernistes de la Belle Epoque jusqu’à nos jours, pourrait suffire à remiser l’ouvrage, si n’était en question le sens de ce nouvel assaut de la part d’une érudite passant pour proche des milieux traditionnels. A vrai dire, si la thèse n’est pas neuve, et sauf à n’être pas comprise, il n’était pas d’usage, dans nos rangs, qu’elle soit applaudie !

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