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Doctrine - Page 129

  • Le pape consterné par l'ampleur de la violence en Amazonie

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    pape amazonie 816bea4bdd198b8c80e6d927c75.jpegLe mythe rousseauiste du bon sauvage a-t-il fait long feu au synode sur l’Amazonie ? Lu sur le site de l’agence Kathnet (via une traduction):

     « Cité du Vatican (kath.net/KAP).

    Au Synode Amazonas du Vatican, le pape François a été particulièrement touché par les violences dans la région. Dans une déclaration clôturant la première série de séances plénières mercredi soir, le Chef de l'Eglise a résumé ses impressions sur les trois premiers jours du synode, comme l'a dit jeudi "Kathpress" aux observateurs de l’aula du Synode. Outre des informations faisant état de violences contre nature de peuples autochtones, le pape était particulièrement préoccupé par la violence à l'égard des femmes.

    En outre, François a mis en garde contre les idéalisations des peuples autochtones. Leurs traditions et leur sagesse utilisées et liées à l’Evangile sont respectables, une idéalisation, par contre, serait comme une nouvelle idéologie. Face à une plus grande implication des laïcs dans l'Eglise d'Amazonie, le Pape a également mis en garde contre leur cléricalisation.

    Beaucoup d’efforts sont nécessaires pour l’éducation et la formation des religieux et des laïcs.

    En conclusion, le pape a été impressionné par les informations sur le travail des religieux dans les pays de la région amazonienne »

    Ref. Le pape consterné par l'ampleur de la violence en Amazonie

    Un rétropédalage bienvenu dans cette curieuse assemblée, même s'il reste à confirmer.

    JPSC

  • Le Synode : un pas en avant vers des femmes prêtres catholiques ?

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    Bishop Emeritus Erwin Kräutler

    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le synode panamazonien : «Peut-être un pas en avant vers» des femmes prêtres catholiques

    L’évêque Erwin Kräutler, considéré comme l’auteur principal du document de travail du synode, soutient l’ordination des femmes et déclare également que les deux tiers des évêques d’Amazonie sont favorables à l’ordination d’hommes mariés afin de diffuser l’Eucharistie dans des zones reculées sans prêtres.

    CITÉ DU VATICAN - L’un des personnages clés du document de travail du Synode panamazonien a admis mercredi qu’il soutenait l’ordination des femmes en tant que prêtres et qu’il considérait la réunion de ce mois-ci comme une étape possible dans la réalisation de cet objectif.

    Après s'être exprimé en anglais après la conférence de presse du synode, mercredi, à la question de savoir s'il était en faveur de l'ordination de femmes prêtres, l'évêque émérite autrichien Erwin Kräutler, de Xingu, au Brésil, a répondu: «Je vous dis que pour moi, il n'y a pas…» puis il a cherché pour trouver le mot juste avant d'ajouter: "Pourquoi les femmes - les femmes sont maintenant capables - ne pourraient pas être ordonnées? Pourquoi?"

    Lorsqu'on lui a demandé s'il souhaitait donc que les femmes soient ordonnées prêtres, il a répondu. "Oui, logiquement."

    Lorsqu'il lui a été demandé s'il voyait ce synode comme un moyen d'y parvenir, il a de nouveau eu du mal à répondre, et un responsable des communications lui a dit de mettre fin à l'entretien, mais il a répondu: «Peut-être est-ce un pas en avant.»

    «De nombreux évêques [au synode] sont en faveur des femmes diacres», a-t-il affirmé.

    Lors de la conférence de presse, il a déclaré que la plupart des communautés amazoniennes sont "coordonnées et dirigées par des femmes et que nous devons donc réfléchir à cela".

    «Nous entendons beaucoup parler du rôle des femmes, mais qu'allons-nous leur dire? "Oui, vous êtes très bonnes, mais ..." Nous avons besoin de solutions concrètes, alors je pense au diaconat féminin. "

    Mgr Kräutler, missionnaire qui a passé de nombreuses années au Brésil à défendre les droits des peuples autochtones et des pauvres de la région, est notoirement connu pour avoir été le principal auteur du document de travail contesté du synode, ou instrumentum laboris.

    Le synode des évêques de la région panamazonienne se poursuivra jusqu'au 27 octobre.

    Membre du conseil préparatoire du synode dans les mois qui ont précédé la réunion de ce mois-ci et membre du Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), Mgr Kräutler est une figure clé du synode. Il a été élu lundi membre de la Commission d’information du synode.

    L'évêque retraité est également l'un des principaux partisans de l'ordination d'hommes «de vertu éprouvée» (viri probati) en tant que prêtres, afin d'amener les sacrements, principalement l'eucharistie, dans des régions reculées d'Amazonie où les prêtres manquent.

    Mgr Kräutler a déclaré aux journalistes aujourd'hui qu'il estimait que «les deux tiers» des évêques amazoniens soutenaient l'ordination de viri probati.

    "Il n’ya pas d’autre option", at-il déclaré lors de la conférence de presse peu de temps auparavant. "Les peuples autochtones ne comprennent pas le célibat", a-t-il ajouté. Il s'est rappelé à plusieurs reprises qu'il se rendait dans un village et que la première chose qu'ils lui avaient demandée était: "Où est ta femme?"

    «J'ai dû expliquer que je n'étais pas marié et ils ont presque eu pitié de moi en disant:« Oh, pauvre homme ».» Il a ajouté qu'une seconde fois, cela s'était produit, il a répondu: «Elle est loin» et il pensait "à ma mère."

    "Les peuples autochtones, du moins ceux que j'ai rencontrés, ne peuvent pas comprendre que l'homme ne soit pas marié", a-t-il déclaré.

    Citant les Ecritures, Mgr Kräutler a déclaré qu'il était plus important de faire connaître l'Eucharistie que de maintenir le célibat obligatoire.

    La question a été soulevée à plusieurs reprises jusqu'à présent au cours du synode, mais elle a également suscité une opposition considérable, certains voyant dans l'évangélisation une solution plutôt que de promouvoir un changement de la nature du sacerdoce.

  • Vers un clergé au rabais ?

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    Du Bulletin d'André Noël (publié ICI):

    Ouverture du Synode sur l’Amazonie

    Le synode sur l’Amazonie : vers un clergé au rabais.

    Le synode sur l’Amazonie qui se déroule depuis le 6 octobre et doit s’achever le 27 de ce même mois, se conclura très probablement par l’acceptation de l’ordination d’hommes mariés dans cette région du monde.

    Pourquoi cette quasi-certitude ? Parce que le pape en a décidé ainsi et qu’il n’est pas homme à renoncer quand il a pris une décision. La consultation des évêques n’est là que pour sacrifier à une pseudo-concertation en évoquant la collégialité. D’ailleurs, il a pris ses précautions : les participants, nommés par lui, sont à une large majorité acquis aux vues pontificales. Il a tiré la leçon du synode sur la famille où il a dû s’y prendre à plusieurs fois et user de son autorité pour faire admettre les divorcés remariés à la communion eucharistique.

    La justification du projet d’y avoir des prêtres mariés se fonde sur l’étendue du territoire des diocèses en Amazonie qui empêche les fidèles de communier, les prêtres ne pouvant venir que très irrégulièrement ; plusieurs mois peuvent ainsi se passer sans messe, ce qui est fâcheux mais rappelons que, canoniquement, les fidèles ne sont tenus de communier qu’une fois l’an et ce minimum est assuré aux catholiques amazoniens.

    L’idée du pape est de conférer l’ordination à des « viri probati », c’est-à-dire des hommes d’expérience ou murs, jouant déjà un rôle important dans leur paroisse et ce pour « un temps limité ». La faculté de célébrer la messe et d’administrer les autres sacrements serait circonscrite à leur paroisse et leur formation ne serait pas effectuée dans un séminaire mais localement, sous la direction d’un prêtre expérimenté, nous dirions familièrement : « sur le tas ». Cela serait une régression historique car c’était ainsi qu’étaient formés, pas très bien, les prêtres jusqu’au XVIIe siècle. Ces prêtres-là seraient appelés « prêtres corinthiens ». Les corinthiens ressemblant aux « anciens » qu’évoque saint Paul. Ils sont sédentaires, animateurs d’une communauté, à temps partiel. On comprend la réaction du cardinal Sarah, préfet de la congrégation du culte divin, qui refuse que l’on crée « deux classes de prêtres » ce qui trahit « une théologie absurde » et « méprisante » pour ces fidèles d’Amazonie qui auraient des prêtres au rabais, donc privés d’un clergé comparable à celui du reste de l’Eglise. On notera que le refus qu’ils soient formés dans des séminaires ne tient pas seulement à l’éloignement géographique mais aussi à « la distance culturelle », un euphémisme pour dire qu’ils sont incapables de suivre des cours de théologie d’un niveau universitaire.

    Il est évident que, logiquement, cette mesure finira par être étendue à d’autres lieux. Au Vatican, on parle déjà des îles Fidji. Car, si le critère principal est géographique, l’éloignement des prêtres et des fidèles, il y a d’autres territoires, en Europe, en France notamment, qui peuvent réclamer ce qui ne sera plus une exception. C’est ce qu’a déjà fait l’épiscopat alle-mand qui va même plus loin.

    C’est ainsi que Mgr Erwin Krautler, un des organisateurs du synode, voudrait que les femmes soient également concernées.« Je n’aime pas l’expression viri probati car il spécifie toute de suite le sexe de la personne. » Il lui préfère « personae probatae » (personnes mûres.) Comme les femmes sont actives dans les paroisses, il demande : « Pourquoi la femme ne pourrait-elle pas recevoir la consécration et célébrer l’eucharistie le dimanche ? »

    A propos du célibat des clercs, on ne cesse de nous dire que, dans l’église primitive, ils étaient mariés, saint Pierre lui-même l’était mais rappelons qu’il a « tout quitté » pour suivre le Christ. Ce que certains oublient, c’est que ces prêtres devaient garder la continence tout en étant mariés.

    Le canon 33 du Concile d’Elvire, en l’an 300, confirme, solennellement, ce qui était déjà en vigueur sans être formalisé : «Il a paru bon d’interdire absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, soit à tous les clercs employés au ministère d’avoir des relations (sexuelles) avec leurs épouses et d’engendrer des enfants. Si quelqu’un le fait, qu’il soit exclu de l’honneur de la cléricature. » Ce qui est rappelé fermement par le Concile de Carthage (441) : « Que ceux qui touchent aux mystères sacrés, gardiens de la chasteté s’abstiennent du commerce conjugal avec leurs épouses. Et s’ils ne le font pas, ils seront écartés de toute fonction ecclésiastique. » Cette règle concernant les prêtres mariés a été en vigueur, dans l’Eglise latine, jusqu’au début du XIe siècle. Le célibat est devenu obligatoire. Car il est apparu, avec bon sens, qu’il est relativement plus facile de garder la continence quand on est célibataire que lorsqu’on cohabite avec une femme, sans compter que l’épouse, n’ayant évidemment pas reçu les ordres sacrés, doit, elle aussi, l’observer. S’il est vrai de dire que le célibat des prêtres n’a pas toujours été obligatoire, on doit donc ajouter que l’abstinence sexuelle l’a toujours été. Ceux qui veulent promouvoir un clergé marié, dans l’Eglise latine, sont-ils également prêts à accepter cette règle qui était celle des premiers siècles dont ils se réclament ?

    (Source Le Bulletin d’André Noël)

  • Ad Apostolorum Principis : l’Église a parlé sur l’affaire des évêques de Chine

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    2019_10_09_13_26_55_Greenshot.pngAd Apostolorum Principis : L’Église a parlé sur l’affaire des évêques de Chine.

    Vendredi dernier, Belgicatho a publié un article rappelant les difficultés toujours plus étreignantes dont souffre l’Église en Chine.

    L’affaire de Chine ne date pas d’hier. Le fait déclencheur et hautement dramatique arriva le 13 avril 1958 ; il vaut la peine de s’y pencher.

    Pie XII intervint aussitôt avec sollicitude pour enrayer toute conséquence regrettable par l’envoi de l’encyclique Ad Apostolorum Principis datée du 29 juin 1958, mais rendue publique deux mois plus tard. Cette encyclique est sans doute un des documents les plus éclairants et les plus révélateurs sur la question des évêques de Chine. Car elle la résout dans sa source, en pointant la cause du problème.

    Voilà le motif de la récente réédition de cette encyclique ; le texte latin y est présenté en regard d’une traduction française entièrement refaite.

    Mais que se passa-t-il donc le 13 avril 1958 ? Quels en furent les prodromes ? Quels en furent les enjeux ? C’est ce qu’il fallait éclaircir. La présente édition a donc été enrichie d’une introduction historique relatant les faits qui ont préparé, entouré et suivi l’événement du 13 avril 1958. Il existe peu de littérature en langue française ayant traité le sujet sérieusement. Pour obtenir les sources directes, il fallut recourir aux études publiées par les historiens chinois et américains, il fallut consulter des documents très proches des événements, enfin, il fallut interroger directement des personnes ayant eu accès aux archives gouvernementales en Chine ou ayant connu des communautés clandestines.

    « Les faits de Chine » : ce n’est pas le seul intérêt de l’encyclique Ad Apostolorum Principis. Le Pape Pie XII avait le génie de donner en toute occasion à ses auditeurs quelque lumière de vérité. On est surpris de voir comment il parvenait à glisser une doctrine pleine de profondeur lors d’un discours à des sportifs ou à des mathématiciens, ou lors d’un message radiophonique diffusé le jour d’un anniversaire ; on relit ces textes avec un intérêt toujours neuf. Ici, dans l’encyclique Ad Apostolorum Principis, le Pape ne s’arrête pas à condamner les sacres de 1958. Il nous précise des éléments très importants, voire fondamentaux sur la constitution de l’Église et sa nature intime. Il est à noter que les conclusions de ces normes s’appliquent encore aujourd’hui à des situations analogues.

    Il est légitime, il est même nécessaire que chaque chrétien se pose la question : « Suis-je bien un membre de l’Église ? Ma vie, mon activité spirituelle se déploie-t-elle réellement à l’intérieur de l’Église ? Il ne suffit pas que j’y adhère de façon purement nominale, comme s’il s’agissait d’une appartenance à un club. » L’appartenance à l’Église est affaire de salut éternel : elle est à la fois intérieure – par la grâce sanctifiante – et extérieure – car l’Église est une société visible. Ce double principe de l’appartenance à l’Église se réalise dans les sacrements qui sont des signes visibles d’une grâce invisible. Pie XII expose cette doctrine de façon si lumineuse qu’elle laisse l’âme enflammée pour l’unité et la beauté de l’Église, Épouse du Christ.

     

    Encyclique de Pie XII Ad Apostolorum Principis

    Chez Quentin Moreau, éditeur ; mai 2019

    74 pages, 8 €

    Disponible à la Librairie Damase

  • Synode : l'Instrumentum Laboris est un texte martyr destiné à disparaître

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    De Nico Spuntoni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Synode cadré : le pape appelle à un climat d'intimité

    08-10-2019

    François a recommandé "la délicatesse et la prudence" dans la communication externe, demandant aux participants de préserver "l'atmosphère de l'intimité". Un avertissement pour lequel il a également utilisé l'exemple, présenté comme négatif, de "certains synodes précédents": "un processus comme celui d'un synode - a déclaré le pape - peut être un peu endommagé si j'en sors et dis ce que je pense, sans réfléchir ".

    "L'Instrumentum Laboris est un texte martyr destiné à être détruit". Lors de la première assemblée générale de l'Assemblée spéciale sur l'Amazonie, François a redimensionné la portée du document préparatoire controversé et a rappelé aux pères synodaux qu'il doit être considéré simplement comme un "point de départ pour ce que l'Esprit nous aidera à faire pendant la chemin que nous ferons ".

    Une clarification qui semble en quelque sorte vouloir répondre aux nombreuses critiques soulevées par la publication de "l'outil de travail" approuvé par le Conseil pré-synodal. L'acteur principal du Synode - a rappelé François - est le Saint-Esprit, donc pas l'Instrumentum Laboris. Un discours d'ouverture, celui du pape, qui a exprimé une certaine irritation face au battage médiatique créé autour de l'assemblée des évêques: "un synode - a dit le pape - n'est pas un parlement, ce n'est pas un call center, il ne montre pas qui a le plus de pouvoir sur les médias et qui a plus de pouvoir parmi les réseaux pour imposer une idée ou un plan ". Il cherche la proximité des gens, mais pas la majorité; c'est en somme la ligne dictée par le pontife aux pères synodaux.

    François a également recommandé la "délicatesse et la prudence" dans la communication externe, en demandant aux participants de préserver "l'atmosphère d'intimité". Un avertissement pour lequel il a également utilisé l'exemple, présenté comme négatif, de "certains synodes précédents": "un processus comme celui d'un synode - a déclaré le pape - peut être un peu endommagé si j'en sors et dis ce que je pense, sans réfléchir ".

    C'est donc une invitation directe aux pères synodaux à contenir les déclarations personnelles faites en dehors des briefings quotidiens organisés par le Bureau de presse du Saint-Siège. Le débat sur l'événement qui s'est ouvert hier est intense et les préoccupations soulevées par le texte du document préparatoire sont fortes, même parmi certains des participants. Le pontife ne l'ignore pas et, sans surprise, il a expressément parlé de "résistance", ce qui est "normal, car la vie du chrétien est ainsi".

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  • Jésus expulsé du synode amazonien ?

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Müller accuse : on a expulsé Jésus de ce synode

    Le Synode sur l’Amazonie a commencé. « Mais il aura des conséquences sur l’Église universelle », avertit le cardinal Gerhard Müller, dans un entretien fleuve à Mateo Matuzzi pour le quotidien « Il Foglio », sorti le même jour que le début des travaux. « Si l’on écoute les déclarations de certains des protagonistes de cette assemblée, on comprend facilement que l’agenda est exclusivement européen ».

    Européen et surtout allemand. Parce qu’en Allemagne aussi, un « chemin synodal » vient de s’ouvrir dans le but de partir de l’Amazonie pour réformer rien moins que l’Église universelle, un synode dans lequel les laïcs auront la même voix que les évêques, un synode dont les délibérations seront « contraignantes » et porteront sur la fin du célibat sacerdotal, l’ordination des femmes, la réforme de la morale sexuelle et la démocratisation des pouvoirs dans l’Église.

    C’est un séisme qui, depuis qu’il a été annoncé, a semé l’inquiétude jusque chez le Pape François lui-même qui a écrit en juin une lettre ouverte aux évêques allemands pour les incite à modérer leurs ambitions démesurées. En septembre, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, leur a envoyé une lettre encore plus ferme, rejetant comme canoniquement « invalide » le synode mis en branle par l’Allemagne. Et le fait que Ouellet soit en accord avec le Pape ne fait aucun doute. Il en a encore fourni la preuve il y a quelques jours à peine en se déclarant « sceptique » à l’idée d’ordonner des hommes mariés – le point clé des synodes amazoniens et allemands – ajoutant dans le même temps que « quelqu’un au-dessus de lui » était septique également. Quant à François, il a voulu rencontrer ce 25 septembre huit jeunes catéchistes du Nord de la Thaïlande, animateurs de petites communautés distantes entre elles, très rarement rejointes par un prêtre qui célèbre la messe, et malgré cela étrangères à l’idée de demander pour ça l’ordination d’hommes mariés. « Le royaume des cieux appartient aux petits », leur a dit le Pape, « profondément ému » dans le compte-rendu de « l’Osservatore Romano ».

    Mais les avertissements donnés par Rome à l’Allemagne n’ont jusqu’ici eu aucun effet. « Ce ne sera pas à Rome de nous dire ce que nous devons faire en Allemagne » avait déjà déclaré le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et président de la Conférence épiscopale allemande, entre la première et la seconde session du synode sur la famille. Et ce slogan reste de mise en Allemagne et bénéficie du consensus du plus grand nombre et d’une opposition minoritaire, dont le plus haut représentant est l’archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, qui est allé jusqu’à dénoncer le danger d’un « schisme ».

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  • Synode en Amazonie : la marche sur Rome des théologiens de la libération

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    Amazonie 3367163792.jpgLu sur le site web « atlantico » cette salve d’Edouard Husson publiée le 6 octobre 2019 contre le document préparatoire du "synode amazonien ", le jour même ou le pape François ouvre les portes de cette assemblée à Rome:

    « Un texte d’une extrême indigence intellectuelle

    Ce n’est pas seulement le panthéisme naturaliste; ce n’est pas seulement la négation de l’élection d’Israël qui signent un texte non chrétien. C’est aussi son extrême indigence intellectuelle. Le christianisme est né au sein d’une des cultures les plus lettrées de l’Antiquité dans la zone la plus alphabétisée du Bassin méditerranéen, où l’on parlait quatre langues: l’hébreu, l’araméen, le grec et le latin. La religion du Christ s’est ensuite répandue autour du Bassin méditerranéen avec une grande rapidité, parce que les élites y adhéraient, nombreuses: c’est bien pourquoi la résistance du pouvoir romain et la persécution des chrétiens furent si marquées durant les trois premiers siècles de notre ère. Contrairement à ce que nous a raconté une exégèse allemande du XIXè siècle passablement antijuive, sinon antisémite (et colportée par Renan en France), les empereurs romains furent rapidement terrifiés non par une bande d’illuminés sectaires mais par le basculement massif des élites antiques vers une religion qui comblait leurs attentes.  

    Les premiers siècles du christianisme ont permis une extraordinaire floraison culturelle, en particulier, grâce à la rencontre de l’Evangile avec le corpus intellectuel et culturel gréco-romain. Tandis que la chrétienté orientale profitait de l’essor byzantin, qui dura onze siècles, le monde chrétien occidental conserva précieusement les trésors de la latinité après la chute de l’Empire romain. Et c’est en Europe puis dans l’ensemble de l’Occident, n’en déplaise aux auteurs de l’Instrumentum laboris, qu’eut lieu la plus formidable mutation politique, économique et technique de l’histoire humaine. A-t-on jamais égalé le jaillissement philosophique qui mène de saint Augustin (au Vè siècle de notre ère) au Bienheureux Jean Duns Scot (au XIVè siècle), en passant par Saint Anselme (XIè siècle), Saint Bonaventure (XIIè siècle) et Saint Thomas D’Aquin (XIIIè siècle)? Le bon gouvernement pensé par Aristote et Cicéron, mais aussi l’art, la culture, l’éducation devinrent, grâce au christianisme, progressivement accessibles à tous, hommes et femmes de toute condition sociale, et non plus uniquement, comme dans le monde antique, à une minorité de citoyens masculins. 

    Depuis ses origines - et contrairement au cliché répandu par l’époque des Lumières - le christianisme a passé alliance avec ce qu’il y a de meilleur dans l’esprit humain. Et c’est une réalité qui va bien au-delà des renaissances culturelles et artistiques successives qu’a connues l’Europe entre le IXè et le XVIè siècle. Au XIXè siècle, alors que la philosophie allemande s’obstinait, de Kant à Schopenhauer, à rogner les prérogatives de la raison, le Concile Vatican I a réaffirmé solennellement la puissance de l’intellect humain. Au XXè siècle, l’Eglise a été de tous les combats contre les totalitarismes, pour préserver la liberté et la dignité humaines. Aujourd’hui comme hier, on reconnaît un texte chrétien à ce qu’il veut hisser l’humanité au-dessus d’elle-même, lui donner espoir, la persuader qu’aucune situation n’est jamais totalement désespérée. Aucun doute, le Document de Travail du Synode, véritable attentat contre l’intelligence, n’éclaire rien; au contraire, il est fondé sur un pessimisme sombre concernant la civilisation. Il est rempli de jargon bureaucratique et de clichés affligeants. Le niveau de ses descriptions géographiques, sociologiques, anthropologiques ne conviendrait pas à un manuel scolaire. Il prône une régression intellectuelle et civilisationnelle profonde: alors que le monde doit faire face - et aurait besoin d’être guidé spirituellement - à l’ère digitale, au monde de l’intelligence artificielle, l’Instrumentum Laboris nous donne pour modèle un « paradis imaginaire » antérieur à toutes les cultures qui ont façonné et modèlent encore aujourd’hui les relations entre les hommes à l’échelle mondiale. Alors que nous avons besoin d’être guidés face aux progrès fulgurants des biotechnologies, le Document de Travail voudrait plonger les fidèles de l’Eglise catholique dans un regard infantilisant le monde. Au moment où les catholiques français attendent un soutien sur des sujets comme la PMA, on leur propose une phraséologie obscurantiste sur le « cri de la terre ».

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  • Des précisions concernant le Synode sur l'Amazonie qui s'ouvre aujourd'hui

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    D'Edward Pentin, correspondant à Rome du National Catholic Register (traduction par nos soins):

    D'après les hauts responsables du Synode amazonien, le document de travail est la base de la discussion, pas du "magistériel"

    Au cours d’une conférence de presse tenue au Vatican le 3 octobre, le rapporteur général du synode et le secrétaire général du Synode des évêques ont minimisé les inquiétudes générées par le document.

    CITE DU VATICAN - Le synode des évêques de la région pan-amazonienne est le résultat de deux années de préparation après avoir consulté 80 000 personnes. Ce sera donc un événement d ’« écoute sérieuse », a déclaré aujourd’hui (3.10) le responsable général de la réunion qui va durer un mois (du 6 au 27 octobre).

    Répondant aux critiques généralisées sur le document de travail de la réunion, ou 'instrumentum laboris', le cardinal Claudio Hummes a déclaré aux journalistes au Vatican que le document "n’a pas été écrit par le synode mais pour le synode », de même qu'il est « vraiment la voix de l'Église locale d'Amazonie ».

    "Le pape François a toujours insisté sur le fait que nous devrions vraiment écouter", a déclaré le cardinal brésilien. Il a tenu à rassurer ses détracteurs sur le fait que "finalement, après le synode, tout ira "cum Petro et sub Petro" [avec Pierre et sous Pierre]".

    Le document de travail du synode, qui constituera la base des discussions du synode du 6 au 27 octobre sur «Les nouveaux chemins de l’Église et de la théologie intégrale», a été vivement critiqué pour être - entre autres - hérétique et constituer ce que le Cardinal Walter Brandmüller a appelé une «attaque des fondements de la foi».

    Le cardinal Raymond Burke et l’évêque auxiliaire Athanasius Schneider ont appelé de leurs vœux une croisade de prière et de jeûne pendant 40 jours pour que les erreurs ne soient pas entérinées, et un certain nombre de prélats, de membres du clergé et de fidèles laïcs ont listé quatre points du document de travail qu'ils jugent «inacceptables» évoquant son incompatibilité avec l'enseignement de l'Église.

    Le secrétaire général du Synode des Évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, a déclaré à la presse qu'il avait «lu les critiques» et qu'il espérait que ce n'étaient «pas de fausses nouvelles». Minimisant les réactions négatives, il a cité en exemple les informations exagérées quand Rome toute entière s’immobiliserait en raison d’une «flaque d’eau» dans la ville.

    Le cardinal, qui a souligné à plusieurs reprises au cours de la conférence de presse que l'instrumentum laboris n'est «pas un document pontifical», a déclaré que lorsqu'un cardinal ou un évêque «n'est pas d'accord avec le contenu», il est «nécessaire d'écouter et de ne pas juger, car ce n’est pas un document magistériel. "

    Au lieu de cela, il a déclaré que le document récapitulait la base et la "synthèse" des réponses aux questions des enquêtes et constituait un moyen de "commencer le travail et de construire le document final à partir de zéro".

    Le diplomate italien de la Curie a déclaré que le synode n'avait pas besoin de suivre «précisément» le contenu du document de travail, mais simplement de le considérer comme un guide pour les discussions. Le synode, a-t-il déclaré, est un "organe consultatif" dont le travail est de produire un document final qui "aidera le Saint-Père à formuler" une exhortation apostolique post-synodale.

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  • De l'Amazonie à l'Allemagne et à son "complexe anti-romain"; une leçon du cardinal Brandmüller

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    De l’Amazonie à l’Allemagne et son « complexe anti-romain ». La leçon du cardinal Brandmüller

    Ce n’est plus un mystère que derrière le synode sur l’Amazonie, désormais à notre porte, se profile un autre « chemin synodal » beaucoup plus en rupture, celui de l’Allemagne.

    Une rupture telle que l’archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki n’a pas exclu qu’il pourrait aboutir à un « schisme » au sein de l’Église d’Allemagne et à la naissance d’une « Église nationale allemande » avec une grande autonomie par rapport à Rome.

    Et en effet, si l’on analyse son histoire, l’Église d’Allemagne s’est souvent distinguée par son « complexe anti-romain » qui a aujourd’hui retrouvé une nouvelle vigueur et que les responsables de la Conférence épiscopale allemande, avec à leur tête l’archevêque de Munich, le cardinal Reinhard Marx, voudrait étendre à l’Église universelle.

    Le cardinal Walter Brandmüller, 90 ans, allemand lui aussi, éminent historien de l’Église et président du Comité pontifical des sciences historiques de 1998 à 2009, a voulu reconstruire l’histoire de ce « particularisme national » typique de l’Église allemande pour en dénoncer le danger « autodestructeur ».

    Le cardinal Brandmüller a publié cette leçon cinglante via l’agende catholique autrichienne Kath.Net :

    > “Ohne Juda, ohne Rom, bauen wir Germaniens Dom”

    Nous en reproduisons ci-dessosu la traduction intégrale

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    La cathédrale de la Germanie sera construite sans l’aide de Juda et de Rome

    par le card. Walter Brandmüller

    « Ohne Juda, ohne Rom, bauen wir Germaniens Dom » [La cathédrale de la Germanie sera construite sans l’aide de Juda et de Rome] : ce slogan de l’un des premiers maîtres à penser d’Hitler, George von Schönerer (1842-1921) exprime ce ressentiment germanique qui – en définitive – s’était exprimé lors de la Bataille de la forêt de Teutobourg. La défaite de Rome en l’an 9 de notre ère au cours de cette bataille d’Hermann (la bataille d’Arminius), a fait partie intégrante de la culture « Teutonique » de ces deux derniers siècles.

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  • Un cardinal proche du pape dénonce les dangers des synodes d’Amazonie et d’Allemagne

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    Même un cardinal proche du pape Bergoglio dénonce les dangers des synodes d’Amazonie et d’Allemagne

    A quelques jours de l’ouverture du synode sur l’Amazonie, un autre grand cardinal est sorti à découvert pour critiquer les lignes directrices de cette assise telles qu’exprimées dans son document de base, l’« Instrumentum laboris » et soutenues avec force par l’aile progressiste de l’Église, principalement germanophone ; des lignes directrices qui envisagent notamment l’extension du sacerdoce à des hommes mariés.

    Le cardinal en question, c’est Marc Ouellet, 75 ans, canadien, préfet de la Congrégation pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Il l’a fait dans un livre qui, dès son titre, ne laisse aucun doute sur le camp dans lequel il se trouve concernant la controverse sur les prêtres mariés :

    > M. Ouellet, “Amici dello sposo. Per una visione rinnovata del celibato sacerdotale”, Cantagalli, Siena, 2019.

    Contrairement aux autres cardinaux qui ont publiquement contesté avant lui les orientations du synode – Brandmüller, Müller, Sarah, Burke, Urosa Savino – le cardinal Ouellet n’a jamais été classé parmi les opposants au Pape actuel, bien au contraire. Et cela rend son entrée en scène d’autant plus surprenante.

    En outre, on a assisté ces derniers jours à trois autres prises de position publiques elles aussi très critiques des orientations du synode.

    *

    La première provient des « Ratzinger Schülkreise », c’est-à-dire de l’ancien et du nouveau cercle des élèves du pape Benoît XVI à l’époque où il était professeur de théologie.

    Samedi 28 septembre, ces derniers ont organisé à Rome un symposium qui s’intitulait : « Défis actuels pour l’Ordre sacré », visant surtout à « comprendre à nouveau l’Ordre sacré dans une perspective sacramentelle » et pas dans celle purement fonctionnelle promue par ceux qui voudraient des prêtres mariés là où on en ressentirait le besoin, à commencer par l’Amazonie mais ensuite aussi dans des pays comme l’Allemagne.

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  • En bref : quatre propositions inacceptables de l'Instrumentum laboris du prochain synode

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    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Adresse au Synode : 4 propositions « inacceptables » de l’Instrumentum laboris

    Adresse au Synode : 4 propositions « inacceptables » <br>de l’Instrumentum laboris

    Un « Groupe de travail Coetus Internationalis Patrum » vient de faire son apparition discrète sur la scène romaine en diffusant une lettre au Pape et aux Pères synodaux pour l’Amazonie. Dans la Ville, où tout se sait, on parlait ces temps derniers de réunions de prélats et théologiens ouvertes à  d’autres que ceux qui se sont déjà fait connaître publiquement par leurs critiques de la préparation du Synode. Au sein du monde francophone, ont aussi circulé, entre certains évêques, des projets d’adresses. Il est perceptible que le mécontentement va croissant.

    Cette adresse a l’avantage d’être d’une brièveté bienvenue et aussi celui de remettre en honneur le procédé des « propositions », dont usaient jadis le magistère ou les instances universitaires catholiques lorsqu’elles voulaient condamner le contenu d’un texte, d’un livre, d’un sermon, etc. ce procédé consistait à résumer les propos visés dans texte concerné par des « propositions », des phrases qui reprenaient des termes du document, chacune des proposition étant ensuite qualifiée d’« hérétique », de « fausse », de « téméraire », de « scandaleuse », etc.

    Sans doute parce qu’ils ne se reconnaissent pas un pouvoir magistériel, les auteurs de cette dénonciation de l’Instrumentum Laboris les ont seulement – mais fortement – qualifiées d’« inacceptables en conscience ». 

    Au Pape et aux Pères synodaux,

    Nous, prélats, prêtres et fidèles catholiques nombreux et du monde entier, soulignons que l'Instrumentum Laboris préparé en vue de la prochaine assemblée du Synode pose de sérieuses questions et soulève des réserves gravissimes, du fait qu’il contredit non seulement des points particuliers de la doctrine catholique qui ont toujours été enseignés par l’Église, mais encore la foi dans le Seigneur Jésus, unique Sauveur de tous les hommes. 

    Nous avons donc formulé, selon la méthode classique, quatre propositions, sous forme de « thèses », exprimant des idées fondamentales de ce document. En conscience et avec une grande franchise, nous disons que l’enseignement qu’elles véhiculent est inacceptable.

    1. La diversité amazonienne, notamment religieuse, évoque une nouvelle Pentecôte (IL, n. 30) : la respecter c’est reconnaître qu’il y a d’autres chemins de salut, sans le réserver exclusivement à sa propre foi. Des groupes chrétiens non catholiques enseignent d’ailleurs d’autres façons d’être Église, sans censures, sans dogmatisme, sans disciplines rituelles : l’Église catholique devrait intégrer certains de ces modes ecclésiaux (IL, n. 138). Réserver exclusivement le salut à son propre Credo est destructeur du Credo lui-même (IL, n. 39).

    Cette dernière affirmation, contenue dans le n. 39, est particulièrement scandaleuse.

    Contra, inter alia Dominus Jesus, 14, 16.

    2. L'enseignement de la théologie pan-amazonienne, qui prend notamment en compte les mythes, les rituels et les célébrations des cultures d'origine de l’Amazonie, est requis dans toutes les institutions éducatives (IL, n. 98 c 3). Les rites et les célébrations non chrétiens sont proposés comme essentiels pour le salut intégral (IL, n. 87) et il est demandé d’adapter le rite eucharistique à ces cultures (IL, n. 126 d – sur les rites: IL, nn. 87, 126).

    Contra : Dominus Jesus 21.

    3. Parmi ses lieux théologiques [c’est-à-dire sources de la théologie, comme le Sainte Écriture, les Conciles, le Pères, la saine philosophie] se trouvent le territoire [d’Amazonie] et les cris de ses peuples (IL, nn. 18, 19, 94, 98 c. 3, 98 d 2, 144).

    Contra : inter alia Dei Verbum 4, 7, 10.

    4 – Il est suggéré de conférer l’ordination à des personnes d’âge mûr ayant une famille et de conférer des « ministères officiels » à des femmes. Une nouvelle vision du sacrement de l'ordre est proposé, laquelle ne proviendra pas de la révélation mais des usages culturels des peuples amazoniens (qui incluent, entre autres, une autorité tournante). Une séparation devrait alors être opérée entre le sacerdoce et le munus regendi (IL, nn. 129 a 2, 129 a 3, 129 c 2).

    Cette séparation sape les fondements eucharistiques du ministère de l'autorité dans l'Église.

    Contra : Lumen gentium 21, Presbyterorum ordinis 13, Sacerdotalis cælibatus integre et spec. 21, 26, Ordinatio sacerdotalis 1, 3, 4; Pastores dabo vobis 26, 29.

  • Synode sur l'Amazonie : mise en garde du Cercle des anciens étudiants du professeur Joseph Ratzinger

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    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Un message ratzinguérien avant le Synode sur l’Amazonie

    Un message ratzinguérien avant le Synode sur l’Amazonie
    Une réunion autour de Benoît XVI lors d'un précédent Ratzinger-Schülerkreis

    Le cardinal Müller, intervenant lors du « Ratzinger-Schülerkreis », le Cercle des anciens étudiants du professeur Joseph Ratzinger, qui tenait sa réunion annuelle hier et aujourd’hui (aujourd’hui, pour la première fois en public à l’Augustinianum, à côté de la Place Saint-Pierre), sur le thème « Les défis actuels du ministère ordonné dans l’Eglise », a lancé une nouvelle fois une alerte pour que « le soi-disant chemin synodal d’Allemagne ou le Synode amazonien ne se terminent pas par le désastre de la sécularisation de l'Eglise ».

    Des conférences ciblées

    Dans ce colloque, outre la conférence de l’ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur « les exigences de la consécration », intervenaient le professeur Karl-Heinz Menke, sur « le sacerdoce ministériel dans l’Eglise », Marianne Schlosser, historienne de la spiritualité, sur « la consécration et le célibat pour le Royaume des Cieux », cependant que le cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pour le Dialogue, a prononcé les allocutions de bienvenue et de clôture.

    Conférences très ciblées, comme on le voit, avant le mois de tous les dangers pour la foi et la discipline que sera le mois d’octobre romain. Le communiqué de présentation disait :

    « En ce temps de crise et de purification douloureuse de l'Eglise, ce ne sont pas principalement les réformes structurelles qui peuvent procurer aux prêtres à la fois une aide et une guérison, mais le témoignage authentique d’une foi vécue dans l’Ordre sacré du sacerdoce ministériel. Ainsi, une issue ne pourra être trouvée que si la nature du ministère sacerdotal est et reste claire, avec des prêtres qui en témoignent sans ambiguïté ».

    Le célibat pour le Royaume des cieux

    Et en conclusion, le colloque a lancé un message dans lequel est affirmé :

    « La présence du Christ ne doit pas se limiter à la seule action sacramentelle, mais elle doit devenir reconnaissable et efficace dans la vie quotidienne. Cela comporte les obligations de l’obéissance et du célibat pour le Royaume des cieux, qui sont des expressions humaines et spirituelles de la configuration sacramentelle du prêtre au Christ ».

    A bons entendeurs synodaux…

    Et on peut encore lire sur le site Pro Liturgia :

    Quant au cardinal Müller, voici ce qu’il a déclaré :

    « Seul Jésus-Christ [...] est la raison, le contenu et la mesure de notre foi, et non un Dieu païen qui nous parle dans les mythes et les utopies, dans la dynamique des événements, dans les processus que nous initions, dans le sang de la race, dans l’esprit populaire ou dans les réalités immorales de la vie. La théologie reconnaît comme “locus theologicus” la seule Parole de Dieu dans l’Ecriture Sainte et la Tradition, alors que le Magistère ne peut revendiquer qu’une autorité interprétative. Présumer ou reconnaître, en plus de la plénitude de la révélation du Christ, de nouvelles révélations alléguées de Dieu dans les processus dynamiques de la conscience populaire ou dans les réalités de la vie [...] n’est autre chose qu’un “néopaganisme” renaissant, déjà violemment rejeté par le pape Pie XI dans son encyclique “Mit brennender Sorge” contre la falsification par le national-socialisme du concept chrétien de révélation. »