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Doctrine - Page 131

  • Envisager l'hypothèse d'un pape hérétique ?

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Sur la question d’un pape hérétique : Mgr Athanasius Schneider éclaire le débat

    Voici un texte important. Mgr Athanasius Schneider, connu pour son engagement franc et  courageux au service de l'Eglise, de la foi, de la liturgie, a voulu apporter une réponse aux idées qui circulent concernant une éventuelle déposition d'un pape régnant, et de la perte de la charge pontificale du fait d'hérésie. Ces théories qui ajoutent à la confusion régnante depuis l'accession à la chaire de Pierre du pape François doivent être examinées à la lumière de la tradition et de la pratique multi-millénaire de l'Eglise.

    Il s'agit de répondre à de multiples questions : un pape peut-il être hérétique ? Cela s'est-il déjà produit dans l'Eglise ? Comment celle-ci a-t-elle répondu à cette situation ? Que peuvent et doivent faire les catholiques du rang ? 


    C'est ce que fait ici Mgr Schneider, avec sérénité et sans faux-fuyants. Son analyse constitue en même temps un défi à l'égard des catholiques fidèles, appelés à se mobiliser pour l'Eglise sans pour autant prendre le risque de la déchirer.


    Le texte si dessous est traduit de la version anglaise par mes soins et grâce à l'aide précieuse d'amis qui ont recherché les versions françaises des œuvres et textes cités, dans la mesure de leur disponibilité.


    Mgr Athanasius Schneider a amendé cette traduction afin qu'elle reflète exactement sa pensée et il s'agit donc de la version autorisée en langue française.


    En ces temps si troublés, et face à la tentation sédévacantiste, c'est un texte de grande importance. Partagez-le, faites circuler ce lien : https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/03/pape-heretique-mgr-schneider.html. – J.S.

    Sur la question d’un pape hérétique

    Comment traiter le problème d’un pape hérétique de manière concrète ? Voilà une question qui n’a pas encore été réglée selon un consensus général au sein de la tradition catholique tout entière. À ce jour, aucun pape ni concile œcuménique n’ont fait de déclaration doctrinale à ce sujet, et ils n’ont pas davantage émis de norme canonique contraignante au sujet de l’éventuelle gestion d’un pape hérétique pendant la durée de sa charge.

    Il n’existe pas d’exemple historique d’un pape ayant perdu la papauté pour cause d’hérésie ou sous l’accusation d’hérésie. Le pape Honorius Ier (625-638) a été excommunié de manière posthume par trois conciles œcuméniques (le troisième concile de Constantinople en 681, le deuxième concile de Nicée en 787, et le quatrième concile de Constantinople en 870) en raison de son soutien à l’hérésie monothéliste, soutien qui avait contribué à la diffusion de cette hérésie. Dans la lettre par laquelle le saint pape Léon II (+ 682-683) confirma les décrets du troisième concile de Constantinople, il frappait d’anathème le pape Honorius (« anathematizamus Honorium »), s’exprimant ainsi à propos de son prédécesseur : « Honorius qui n’a pas purifié cette Eglise apostolique par l’enseignement de la tradition apostolique, mais a tenté de subvertir la foi immaculée en une trahison impie (texte grec : a permis que l’Eglise immaculée soit souillée par une trahison impie) » (Denzinger-Schönmetzer, n. 563).

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  • "Christus vivit" ou quand le Pape offre aux jeunes une «balise sur un chemin synodal»

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    D'Adélaïde Patrignani sur Vatican News :

    Christus vivit: le Pape offre aux jeunes une «balise sur un chemin synodal»

    Six mois après le Synode sur “Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel”, un de ses fruits majeurs est rendu public ce 2 avril: l’Exhortation apostolique post-synodale Christus vivit («Il vit, le Christ»). Un document que le Pape François avait signé le 25 mars dernier, aux pieds de la Vierge Marie, dans le sanctuaire de la Sainte Maison de Lorette. Dans ce texte divisé en neuf chapitres reprenant les principaux sujets abordés lors du Synode, le Saint-Père s’adresse directement aux jeunes, mais aussi «à tout le peuple de Dieu, à ses pasteurs et à ses fidèles, car la réflexion sur les jeunes et pour les jeunes nous interpelle et nous stimule tous».
     

    Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

    «Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Les premières paroles que je voudrais adresser à chacun des jeunes chrétiens sont donc: Il vit et il te veut vivant !». Ainsi commence le tout premier des 299 paragraphes de cette Exhortation apostolique post-synodale rédigée et signée par le Saint-Père. Le style du document magistériel est déjà perceptible dans ces quelques phrases: direct, vivifiant, plein d’espérance et jalonné par la personne du Christ. 

    Une exhortation apostolique écrite avec et pour les jeunes

    Le Pape lui-même explique sa démarche concernant la rédaction d’un document qu’il qualifie de «balise sur un chemin synodal». Une lettre écrite «avec affection» et en tenant compte des rencontres passées. «Je me suis laissé inspirer par la richesse des réflexions et des échanges du Synode de l’année passée [du 3 au 28 octobre 2018]. [...] Ainsi, ma parole sera chargée de mille voix de croyants du monde entier qui ont fait parvenir leurs opinions au Synode. Même les jeunes non croyants, qui ont voulu y prendre part par leurs réflexions, ont soulevé des questions qui ont suscité en moi de nouvelles interrogations», reconnaît le Souverain Pontife.

    Pour le fond, le Pape a voulu un texte «qui rappelle certaines convictions de foi et qui, en même temps, encourage à grandir en sainteté et dans l’engagement de sa propre vocation». Et concernant la forme, soit François s’adresse «directement aux jeunes» - le tutoiement est de mise dans la plupart des paragraphes -, soit il propose «des approches plus générales pour le discernement ecclésial», particulièrement utiles pour les pasteurs et les acteurs de la pastorale des jeunes et des vocations.

    Dans le Verbe de Dieu, des trésors de jeunesse

    Après un premier chapitre consacré aux figures marquantes de jeunes dans la Bible, le Pape attire l’attention de ses lecteurs sur «Jésus-Christ, toujours jeune», dont les aspects de la vie constitue une inépuisable source d’inspiration. «Cela implique qu’il faut mûrir dans la relation avec le Père, conscient d’être membre de la famille et du peuple, se disposer à être comblé de l’Esprit et à être conduit [...]. Rien de cela ne devrait être ignoré dans la pastorale des jeunes, pour qu’on ne crée pas des projets qui isolent les jeunes de la famille et du monde, ou qui les transforment en une minorité sélectionnée et préservée de toute contagion. Nous avons plutôt besoin de projets qui les fortifient, les accompagnent et les lancent vers la rencontre avec les autres, vers le service généreux, vers la mission», conseille également le Saint-Père. «Il est très important de contempler le Jésus jeune que nous montrent les Évangiles, car il a été vraiment l’un de vous, et en lui on peut reconnaître beaucoup de caractéristiques des cœurs jeunes», poursuit-il.

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  • "Les apports dogmatiques de Vatican II" : un lecteur réagit

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    Un lecteur, titulaire d'un master en théologie, réagit à la publication d'une note d'Arnaud Dumouch publiée sur notre blog :

    Analyse critique du texte : « Comprendre les apports dogmatiques de Vatican II en 9 canons »

    (publié sur Belgicatho)

    Nous trouverons dans les paragraphes en italique et en vert le texte de l’article critiqué, et en-dessous des différentes parties de ce texte, nos observations.

    Les Conciles de jadis se terminaient par une série de "canons" qui en résumaient la portée. Les Pères du Conciles Vatican II refusèrent d'agir ainsi, livrant au peuple de Dieu un texte long et difficile à comprendre.

    On se demande d’ailleurs quel était l’intérêt de ne pas adopter la clarté de formulation des conciles antérieurs…

    55 ans après la clôture du Concile, il peut être utile de donner un outil pédagogique simple qui distingue deux parties :  D'abord les apports admirables (et marqués d'infaillibilité) de ce Concile pour la doctrine de la foi. Mais aussi les décisions pastorales fragiles et sujettes à caution.

    Pour qu’il y ait infaillibilité dans un acte du Magistère universel (cas par exemple du concile œcuménique), il y a deux conditions (cf. Abbé Lucien, L’autorité magistérielle de Vatican II, dans la revue Sedes Sapientiae n°119 (mars 2012), p. 34) : 1° une affirmation directe, posée pour elle-même ; 2° que la doctrine affirmée soit présentée comme révélée, ou liée nécessairement à la révélation, ou absolument obligatoire pour les fidèles.

    La plupart des propositions présentées dans l’article comme infaillibles ne remplissent pas l’un des critères (souvent le 2ème), voire les deux.

    Si nous trouvons le temps, nous ferons également un commentaire des propositions décrites comme « décisions pastorales fragiles et sujettes à caution ». Il nous suffit pour l’instant que l’auteur de l’article en reconnaisse de lui-même déjà la faiblesse. 

    Ce travail a été commencé par un théologien laïc et thomiste, Arnaud Dumouch. Il serait intéressant que des laïcs l'améliorent et suggèrent à la hiérarchie d'en faire un document pour l'usage de l'Eglise universelle.

    Nous ne nous prononcerons pas ici sur le thomisme de M. Dumouch. Par contre nous pensons, et nous le verrons plus bas, que parmi les 9 propositions, certaines manifestent une ignorance de la pensée de Saint Thomas. 

    La liste des neuf principales vérités dogmatiques (infaillibles) développées dans Vatican II :

    Encore une fois, il ne suffit pas d’affirmer qu’il y en a : une affirmation infaillible se discerne avec des critères précis, ainsi que nous l’avons rappelé. 

    L'homme est par nature un être libre et la liberté religieuse est une condition de sa nature. C'est un nouveau "préambule de la foi".

    1° Sur ce point, nous nous rattachons à l’avis de l’Abbé Lucien (cf. articles dans la revue Sedes sapientiae, p. 53-57), et nous pensons qu’effectivement l’infaillibilité serait engagée dans le §1 de Dignitatis humanae n°2. Les deux critères sont remplis : 1° une affirmation doctrinale directe et par soi, et 2° un lien à la révélation. Attention : nous précisons que l’infaillibilité porte sur la déclaration dans ce passage, et non sur l’ensemble du texte.

     

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  • Quand le jour baisse sur l’Eglise catholique…

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    Sur le site web « Pro Liturgia » :

    Sarah le jour baisse ob_08de29_5bfba909-bb73-4651-a196-ba891908020e.jpeg

    Quelques petites vidéos dans lesquelles le cardinal Sarah, à l’occasion de la parution de son dernier livre, rappelle des points fondamentaux:
    ... sur la crise de la foi : cliquer ici
    ... sur la crise de l’Eglise : cliquer ici
    ... sur les raisons du combat à mener : cliquer ici
    ... sur la crise sacerdotale : cliquer ici.
    Le cardinal Sarah sait que la situation est grave; il descend donc dans l’arène pour mener “le bon combat de la foi”.

    Ref.  https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

    A lire également l'article de Christophe Geffroy sur le site de La Nef : Un monde à reconstruire

  • L'Eglise a aussi sa justice

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    Après le concile Vatican II, il était de bon ton de s’interroger, dans le climat post-soixante-huitard, sur l’opportunité pour l’Eglise d’avoir encore un code de droit canonique. Une version revue et largement corrigée de l’édition de 1917 vit néanmoins le jour en 1983. Mais qu’en est-il dans ce nouveau contexte de l’exercice réel du droit de punir ?  Une réflexion de Denis Sureau sur son blog « Chrétiens dans la Cité » :

    « La difficulté de la hiérarchie à sanctionner les comportements de ses membres révèle une méconnaissance du rôle de la justice dans l'Eglise.

    Un magistrat retraité, Denis Salas, vient de déclarer que le juge est « le garant de la morale commune, sans laisser aucune autre institution se substituer à lui. Y compris l’Église. » Et d’ajouter : « ce n’est pas à l’Église d’apprécier la gravité des fautes commises par ses membres, ni de définir ce qui est prescrit et ce qui ne l’est pas » (La Croix, 6 mars). C’est son point de vue, mais certainement pas celui de l’Église. En effet, l’Église dispose de son propre droit pénal, de sa propre justice, qu’elle exerce sur ses membres, et cela depuis ses origines. C’est l’enseignement même du Christ : si un frère vient à pécher et refuse d’écouter la communauté, c’est à l’Église de l’exclure, elle qui a reçu pouvoir de lier et délier (cf. Mt 18,15-18). Face à un cas d’un chrétien incestueux, saint Paul demande aux Corinthiens qu’il soit jugé et excommunié : Enlevez le mauvais du milieu de vous (1Co 5,13).

    Or c’est une leçon qui n’a pas été retenue par les évêques qui, confrontés aux scandales sexuels du clergé, ont cru pouvoir se passer de la justice canonique et préféré étouffer les affaires. Cette politique contraire à la discipline de l’Église s’est révélée fort imprudente et se retourne aujourd’hui contre eux. Le cas du pédophile Père Bernard Preynat est ici exemplaire : bien que dénoncé dès 1991, Mgr Albert Decourtray s’était contenté de le mettre à l’écart un semestre avant de lui confier d’autres ministères, y compris auprès d’enfants ; son procès canonique n’a été ouvert que 25 ans plus tard et – pis encore – gelé en attente du jugement civil.

    Pourtant l’Église dispose de ressources judiciaires adaptées à ce type de péchés : les manquements au célibat sacerdotal sont visés par Code de droit canonique (canon 277), qui précise notamment que l’évêque doit « porter un jugement sur l’observation de cette obligation ». En effet, « L’Église a le droit inné et propre de contraindre par des sanctions pénales les fidèles délinquants » (can. 1311). Au fil des siècles (la corruption des clercs ne datant pas d’hier), les tribunaux ecclésiastiques ont mis en œuvre toute une série de mesures : suspense, enfermement dans des monastères pour faire pénitence, privation de ressources, renvoi de l’état clérical, excommunication… Et s’il fallait aller plus loin, l’Église livrait le coupable au bras séculier afin que l’autorité civile le punisse à partir de ses propres lois. Où l’on voit que la justice de l’Église n’est pas exclusive de celle de la cité. Mais elle est toutefois première : saint Paul reproche vertement aux Corinthiens de faire appel, pour trancher leurs litiges, aux tribunaux païens, des gens que votre Église méprise. Plus encore, saint Paul écrit que ce sont les saints qui jugeront le monde (cf. 1Co, 6). Autrement dit : c’est à l’Église de juger le monde et non l’inverse. Prétention que lui refuse évidemment l’État séculier.

    « L’Église doit être une contre-discipline face à la discipline du monde », affirme le théologien américain William Cavanaugh, qui a finement analysé l’affaiblissement de la visibilité de l’Église comme corps social, la tentation de la réduire à un pur royaume spirituel. Face aux scandales sexuels, l’épiscopat a été inspiré par un mauvais anti-juridisme. Dans la catéchèse, la notion même de jugement a été évacuée, comme si l’Église n’enseignait pas l’existence après la mort d’un double jugement : particulier puis général. Or si les sanctions pénales ont dans l’Église pour but de rétablir la justice (rendre à chacun ce qui lui est dû : ce qui implique de ne pas oublier les victimes), elles ont aussi une valeur médicinale : d’inciter le pécheur au repentir, à la réconciliation nécessaire au salut. La sanction la plus grave qu’est l’excommunication formelle revient moins à exclure le pécheur notoire de l’Église que de manifester qu’il s’est lui-même exclu, tout en offrant la possibilité de se réconcilier, moyennant des actes de pénitence. Cette séparation conforte ainsi la visibilité de l’Église. Pour sortir du bourbier où elle se trouve avec l’accumulation de scandales sexuels en tous genres, elle doit à nouveau affirmer et pratiquer son droit. »

    Ref. L'Eglise a aussi sa justice 

    Avec sa clarté d’expression coutumière, Benoît XVI déclarait ceci dans « Lumière du monde », l’un de ses derniers livres d’entetiens avec le journaliste Peter Seewald :

    « Ce ne sont pas seulement les abus qui bouleversent. C'est aussi la manière dont on a procédé avec eux. Les faits eux-mêmes ont été tus et camouflés pendant des décennies. C'est une déclaration de faillite pour une institution qui a inscrit l'amour sur sa bannière.

    À ce sujet, l'archevêque de Dublin m'a dit quelque chose de très intéressant. Il a dit que le droit pénal ecclésiastique avait fonctionné jusqu'à la fin des années 1950 ; il n'était certes pas parfait — il y a là beaucoup à critiquer — mais quoi qu'il en soit : il était appliqué. Mais depuis le milieu des années 1960, il ne l'a tout simplement plus été. La conscience dominante affirmait que l'Église ne devait plus être l'Église du droit mais l'Église de l'amour, elle ne devait pas punir. On avait perdu la conscience que la punition pouvait être un acte d'amour. Il s'est produit aussi à cette époque, chez des gens très bons, un étrange obscurcissement de la pensée.

    Aujourd'hui, nous devons de nouveau apprendre que l'amour pour le pécheur et l'amour pour la victime sont maintenus dans un juste équilibre si je punis le pécheur sous une forme possible et adaptée. Il y a eu dans le passé une altération de la conscience qui a provoqué un obscurcissement du droit et masqué la nécessité de la punition. En fin de compte est aussi intervenu un rétrécissement du concept d'amour, qui n'est pas seulement gentillesse et amabilité, mais qui existe aussi dans la vérité. Et que je doive punir celui qui a péché contre le véritable amour fait aussi partie de la vérité. »

    JPSC

  • Un appel de "l'Homme Nouveau" que nous relayons bien volontiers

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    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau…

    Rédigé par Philippe Maxence le  dans Éditorial

    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau…

    Les scandales redoublent 

    Semaine après semaine, nous semblons assister à une accélération dans la dégradation de la civilisation chrétienne. Depuis des années, le scandale de la pédophilie au sein de l’Église fait la Une des journaux. Récemment, le livre Sodoma, largement analysé dans notre dernier numéro, a tenté de disqualifier davantage encore la doctrine catholique et les membres de l’Église. Début mars, Arte a diffusé une enquête mettant des clercs en cause dans des cas d’abus sexuels envers des religieuses ou des femmes en lien avec des institutions catholiques. Émission choc, insoutenable par les accusations qui y furent proférées et qui révèlent là aussi un profond scandale, en contradiction directe avec la foi et la morale catholiques.

    Rappelons que le résultat de telles actions ne se limite pas toujours au seul scandale parmi les fidèles ou à l’habituelle mise en cause de l’Église. On peut aussi en mourir. L’an dernier, deux jeunes prêtres se sont ainsi suicidés. Un phénomène relativement nouveau qui s’explique aussi (pas seulement, bien sûr) par le climat délétère dans lequel vit aujourd’hui le clergé. Plus récemment, un couple a été condamné pour avoir accusé faussement un prêtre d’attouchement sur des enfants mineurs. Dans ce dernier cas, l’évêque avait immédiatement sanctionné le prêtre et l’avait éloigné le temps de l’enquête. Mais il avait aussi rendu public son nom. Sans se soucier visiblement du respect de sa réputation !

    Vers une ère postchrétienne

    Les scandales sexuels ne sont pas tout ! Dans un livre publié lui aussi début mars (1), le directeur de l’Ifop, Jérôme Fourquet, montre le basculement de civilisation actuellement à l’œuvre. Pour lui, les choses sont désormais claires : la civilisation chrétienne est morte. Des preuves ? Le renversement au plan de la parentalité, l’acceptation massive de l’homosexualité et du « mariage » éponyme, la PMA et tout l’attirail qui l’accompagne, mais aussi la chute abyssale du nombre de prêtres, l’augmentation des prénoms d’origine musulmane et la disparation de celui de… Marie. Donné à 20,5 % de la population en 1900, ce prénom était en dessous des 15 % pendant la Première Guerre mondiale et à 1 % dans les années 1970. Il est désormais sous cette barre fatidique (0,3 % en 2016). Baptêmes, mariages religieux, enterrements connaissent aussi une courbe spectaculairement descendante. On peut bien sûr discuter les chiffres, mais pas les grandes ten­dances. Si ce n’est déjà fait, c’est pour bientôt : le postchristianisme est à nos portes.

    Des causes connues

    Les causes sont évidemment multiples. Indiquons en deux, très rapidement, quitte à y revenir un jour plus profondément. La déchristianisation est le fruit d’un long processus de lutte contre l’Église auquel la Révolution française a donné une assise institutionnelle qui en a démultiplié les effets. Faute de l’avoir analysé avec rigueur et parce que nous avons toujours préféré pactiser et nous laisser intégrer dans ce système global, nous en subissons aujourd’hui directement les effets.

    Face à une telle situation allant en s’accélérant, depuis plus de cinquante ans maintenant, l’Église a choisi de ne plus prêcher la radicalité de la foi, la totalité du dogme, les fins dernières, la nécessité de la grâce, la réalité du péché, les exigences morales, en un mot la Croix. Là encore, les effets sont sous nos yeux : scandales à l’intérieur de l’Église, désintérêt ou haine renforcée à l’extérieur.

    Transmettre l’espérance chrétienne

    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau, les Apôtres se sont aussi trouvés dans la peur et le désespoir alors que la tempête se déchaînait et que le Christ semblait dormir. Mais le Christ est fidèle et notre espérance n’est pas vaine. Numéro après numéro, nous vous le redisons : nous avons tout un monde à refaire chrétien, à commencer par nos enfants et nos petits-enfants et tous ceux qui les entourent. L’Homme Nouveau ne peut que proposer la radicalité de la foi catholique et montrer le plus possible les fruits de la civilisation chrétienne.

    Pour ce faire, je ne crains pas de vous le dire : nous avons encore besoin de vous. Non pas pour nous, mais pour ceux qui doivent entendre la vérité. Pour transmettre ! Le Carême est un temps par excellence de conversion et de sacrifice. Si chacun de nos lecteurs – oui, vous qui me lisez en ce moment ! – nous offre en guise de don de Carême 2019, seulement 10 € (mais multipliés par le nombre de tous nos lecteurs), nous pourrons engager les efforts nécessaires pour transmettre l’espérance chrétienne. À vrai dire, nous y croyons tellement que nous nous sommes déjà engagés concrètement (et financièrement !) dans cette voie. Nous vous en reparlerons dans notre prochain numéro. Mais n’attendez pas : rejoignez-nous dès maintenant ! 

    1. L’Archipel français, Le Seuil, 384 p., 22 €.

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  • Liège : Carême 2019 à l’église du Saint-Sacrement. Une date à retenir : mercredi 27 mars (19h30).

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132 à Liège

    careme à l'église du saint sacrement Liège GOPR0645.JPG

    MERCREDI 27 MARS 2019 À 19H30

    Récollection animée par l’abbé Claude GERMEAU, directeur du Foyer des Jeunes d’Herstal et l’abbé Marc-Antoine DOR, recteur de l’église du Saint-Sacrement 

    affiche_recollection careme 2019.jpg 

    A retenir aussi :

    mardi 19 mars 2019

    de 17h00 à 19h00 : adoration eucharistique et confessions

    19h00: messe en l'honneur de saint Joseph, patron principal de la Belgique (missel de 1962, chant grégorien) 

    ______________ 

    Restauration_depliant - Copie.jpgSursum Corda asbl. Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège. Siège social : Rue Vinâve d’île, 20 bte 64, Liège

    Tel. 04 344 10 89 (si on ne répond pas : GSM 0470 94 70 05).

    E-mail : sursumcorda@skynet.be.

    Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com .

    Faire un don pour la restauration de l’église du Saint Sacrement ? 300.000 euros restent à trouver ! Vous pouvez faire un don fiscalement déductible pour la restauration de l’église du Saint-Sacrement en versant le montant de votre choix au compte de projet : IBAN BE10 0000 0000 0404 – BIC BPOTBEB1 de la Fondation Roi Baudouin, rue Brederode, 21, 1000 Bruxelles, avec, en communication, la mention structurée (indispensable) : 128/2980/00091.  

    Pour en savoir plus sur les enjeux de cette restauration, cliquez ici : Restauration de l'église du Saint-Sacrement à Liège . L'évêque s'implique. Et vous?

    JPSC

  • Le cri d'alarme d'un missionnaire : "Eglise catholique, où es-tu ?"

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    Du site Diakonos.be :

    Église catholique, où es-tu ? Le cri d’un missionnaire aux frontières

    Un père missionnaire qui a passé sa vie aux frontières à des milliers de kilomètres de Rome m’écrit : « Désormais, il n’est plus possible de douter de l’endroit où sont en train de nous mener ceux qui gouvernent l’Église : au point où nous nous devons tous absolument de réagir. Combien de temps encore pouvons-nous garder le silence ? »

    D’autant que lui n’a pas hésité à le rompre, ce silence. Avec seize réflexions éclairantes.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    Se convertir… mais à quoi ?

    1. C’est à présent évident. L’Église catholique n’est plus la même qu’en 2013. Et j’aimerais bien savoir si quelqu’un pourrait définir ce qu’est l’Église catholique aujourd’hui.
    2. Ce problème me préoccupe d’autant plus que la chose me touche personnellement. Si je dois présenter l’Église à ceux qui n’en font pas partie, j’ai avant tout besoin de savoir à quel genre d’Église j’appartiens. Et en deuxième lieu, ce que je dois dire.
    3. Nous qui vivons en pays de mission où se de nombreuses religions se côtoient plus ou moins en harmonie, ce qui nous distingue, c’est la vie pratique les coutumes, les lois, les usages, les obligations bien avant la doctrine et le théories.
      Par exemple, les musulmans ne mangent pas de porc, ils pratiquent la circoncision, ils observent le jeûne du Ramadan, ils peuvent divorcer et se remarier plusieurs fois, ils peuvent avoir deux ou plusieurs femmes, ils prient cinq fois par jours et font une prière spéciale le vendredi, etc.
      Les hindous ne mangent pas de viande bovine, ils jeûnent avant certaines fêtes, les femmes ne se marient qu’une seule fois même si leur mari décède, ils honorent un grand nombre de divinités, ils incinèrent leurs morts, etc.
      Et les chrétiens catholiques ? Jusqu’à il y a peu, au moins, il ne pouvaient se marier qu’une seule fois jusqu’à la mort de l’un des conjoints, leurs prêtres et leurs religieuses devaient rester célibataires, ils obéissaient au pape, ils avaient une dévotion pour la sainte Vierge et pour les saints, ils ne croyaient pas à la sorcellerie ni aux esprits, ils ne sacrifiaient pas d’animaux, les hommes et les femmes priaient ensemble à l’église, ils mangeaient n’importe quel type de viande et de poisson, le dimanche ils avaient l’obligation de se reposer et d’aller à la messe, etc.
    4. Jésus ressuscité a envoyé les apôtres baptiser toutes les nations de la terre au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Et c’est ainsi que le christianisme s’est répandu et a façonné les coutumes, les lois et les usages de civilisations entières. Tout cela a donné comme fruit de nombreux martyrs et saints et a permis à de nombreuses personnes d’avoir des expériences mystiques et de nous faire partager la lumière éclatante du paradis.
    5. Pour recevoir tous ces dons et toutes ces grâces, tant de personnes se sont converties et ont abandonné leurs communautés d’origine et leur mode de vie au prix de nombreuses privations !
    6. Mais à présent, en tant que missionnaire, je ne sais plus précisément ce qu’est l’Église catholique. Et depuis que je vois que le pape, les cardinaux, les évêques tolèrent graduellement et inexorablement l’adultère, approuvent la sodomie, bénissent des mariages homosexuels, admettent l’égalité du salut avec les autres religions… à quelle conversion dois-je donc inviter les autres ?
    7. La même chose vaut pour toute personne athée ou non-croyante en Occident. Pour quelle raison devraient-elles se convertir et accepter notre foi si nous professons toutes ces choses ? Je comprends à présent certaines phrases du pape quand il dit qu’il ne faut pas faire de prosélytisme. Il faut beaucoup de courage pour tenter de convaincre les gens de croire à ces aberrations.
    8. Par bonheur, nos évêques ici en mission ne parlent pas de toutes les bizarreries que l’on discute à Rome. La seule nouveauté c’est qu’ils rendent à présent les procès en nullité des mariages un peu plus faciles, malgré que les gens ne l’acceptent pas facilement parce qu’ils ont appris que le mariage ne pouvait en aucun cas être dissous.
    9. Le risque ici, comme dans d’autres pays de mission, serait d’en arriver au scandale que les chrétiens, protestants et catholiques, soient les seuls à approuver l’adultère et la sodomie. En effet, chez les musulmans et les hindous, l’adultère (c’est-à-dire une relation hors mariage) est un crime punissable au niveau communautaire et civil. La sodomie est considérée comme un acte très grave et est réprouvée. La polygamie des musulmans n’a rien à voir avec l’adultère parce qu’il s’agit d’un contrat social sanctionné par le rite du mariage, avec toutes les obligations de subvenir aux besoins des épouses et de s’occuper des enfants.
    10. Le côté tragicomique de la chose c’est que les autres religions, même sans connaître l’Évangile, proposent des normes morales solides et fondées sur le bon sens et sur la nature tandis que le christianisme et ses leaders officiels soutiennent et encouragent le mode de vie et la morale de l’antiquité préchrétienne. Mais alors Jésus est vraiment venu pour rien !
    11. En Allemagne, certains vont jusqu’à railler les évêques d’Afrique et à les traiter de rétrogrades parce que l’homosexualité est interdite sur leur continent. Il ne manquerait plus que l’on lance une nouvelle « évangélisation » au nom de cet évangile à l’envers, ce qui reviendrait à en réalité à imposer à nouveau les fausses conquêtes anthropologiques de l’Occident aux pauvres qui sont encore sains d’esprit.
    12. Ce que je ne comprends pas, c’est la soumission et le silence de tant d’évêques et de prêtres. Je ne vois même pas de résistance passive. Les martyrs affrontaient la mort. Mais aujourd’hui, les seuls à parler à voix haute, ce sont les laïcs qui ne sont pas bâillonnés par les structures ecclésiastiques alors que les prêtres et les évêques – à quelques exceptions près – se taisent par peur des représailles et des accusations infâmantes.
    13. On continue à prêcher qu’il ne faut pas diviser mais unir. Et donc se taire parce qu’une opposition trop ouverte causerait trop de tort à l’Église. Mais cette attitude respectueuse finit justement par favoriser ceux qui provoquent des désastres.
    14. Le pape le sait et il rivalise d’ingéniosité pour se rendre inattaquable. Ses incessants voyages, les accords avec les luthériens, les accords avec les musulmans, les accords avec le Chine et ainsi de suite sont autant de tranchées qui le défendent. Comment pourrait-on le critiquer quand il est accueilli partout en grande pompe et sous les applaudissements ?
    15. Une précaution que les autorités de l’Église ne manquent jamais de prendre avant de parler ou de décider, c’est de ne jamais faire mine d’aller le moins de monde à l’encontre de l’idéologie et du credo LGBT. Pas une seule fois ils ne se demandent si Dieu le Père en sait quelque chose et si Dieu le Père pense comme eux. Dieu le Père ne se plaint jamais et, Jésus ayant confié les clefs à Pierre, on pense qu’on peut les utiliser selon son bon plaisir et se comporter en maître.
    16. Mais l’Esprit de Dieu est toujours vivant. Ce qui veut dire que même aujourd’hui, nous pouvons être sûrs qu’il y a de nombreux saints qui permettent encore à Dieu de vivre au milieu de nous. Ô Seigneur, reste avec nous !
  • Christine Pedotti et Anne Soupa veulent décanoniser Jean-Paul II et censurer ses enseignements

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    Sur le site de "Témoignage chrétien", cette tribune dont nous vous laissons le soin d'apprécier le ton et le contenu :

    Décanonisez-le !!!

    La journée des droits des femmes de l’an 2019 sera pour nous, femmes, catholiques ou non, une journée de deuil et d’indignation. Nous crions notre horreur en découvrant le documentaire Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église sur les abus et viols de femmes religieuses par des prêtres.

    Nous manquons de mots pour condamner ces prêtres et religieux prédateurs et violeurs. Au motif que les religieuses donnaient leur vie pour « servir », ils se sont eux-mêmes servis, servis sur le corps de ces femmes, niant leurs vœux, leur parole, leur dignité – pourtant si souvent invoquée par l’Église ! –, leur personne même d’être humain libre et responsable de son corps. Entre leurs griffes, ces femmes ont été dépossédées et réduites à une fonction sexuelle, un usage que l’on s’accorde, puis que l’on jette ou que l’on « refile » à un autre pour qu’il « en profite », en toute impunité.

    Nous nous indignons du système dans lequel s’inscrivent ces faits. Non, ce ne sont pas de simples abus isolés perpétrés par quelques pervers. Force est de constater qu’ils ressortissent à cette « culture de l’abus », dénoncée par le pape François. Oui, il s’agit d’un système et d’une culture qui nient le corps de l’autre, celui des enfants comme celui des femmes. Ce système s’enracine dans l’entre-soi masculin et se perpétue grâce à l’idolâtrie dans laquelle est tenue la fonction du prêtre.

    Mais il y a pire. Il y a le concept que l’Église catholique a forgé et qu’elle nomme « la Femme ». Nous en dénonçons la pauvreté et l’indigence ainsi que la manœuvre de domination qui anime cette vision. Sous l’influence déterminante du pape Jean Paul II, « la Femme » devient une idée, conçue exclusivement par des hommes – célibataires de surcroît. Son unique vocation, sa raison d’être est d’aider l’homme par le mariage et la maternité ou de servir l’Église dans la chasteté religieuse ; vision sans lien avec les femmes de chair, de sang, d’esprit et d’âme qui constituent, faut-il le rappeler, la moitié du genre humain et au moins les deux tiers des catholiques pratiquants.

    Nous osons dire que le premier abus commis à l’encontre des femmes est cette idéalisation, cette tromperie qui masque les discriminations sans nombre dont les femmes sont l’objet dans leur propre Église. C’est sur l’autel de cette femme-idée que sont sacrifiées les vies des vraies femmes.

    Dans l’Église catholique, « la Femme » doit répondre à une double vocation « vierge ou mère ». Elle est assignée à son corps sexué ; son « non-usage » dans la virginité ou son « usage » dans la maternité, sans qu’aucune place soit laissée aux autres dimensions de l’être humain !

    Nous dénonçons le mensonge et l’hypocrisie de cette idéologie qui pèse sur nous. C’est elle que révèlent les abus sur les corps des femmes religieuses. Elles ont fait vœu de chasteté et leur parole est violentée en même temps que le corps. Lorsque ces viols conduisent à une grossesse, elles sont avortées de force ou leur enfant est cyniquement abandonné, sur ordre exprès de la responsable de la communauté. La violence faite à leur corps est alors à son comble puisque même la maternité, leur « autre » vocation, leur est interdite.

    Ainsi, non seulement les responsables de l’Église catholique imposent à toutes les femmes leur idéologie de « la Femme », mais – aidés par quelques femmes acquises au système – ils violent eux-mêmes les règles qu’ils imposent à toutes.

    Notre accusation ne porte pas sur les seuls criminels et violeurs. Elle vise la conspiration du silence qui a entouré ces monstrueux agissements. « On lave son linge sale en famille », dit-on pour justifier la mise à distance des médias et de la justice. Mais ce linge sale est simplement déplacé, sans jamais côtoyer lessiveuse ou savon. Serait-on dans une armée qui gère son BMC (bordel militaire de campagne) comme un moindre mal ?

    En ce 8 mars, fortes de l’Évangile et de l’attitude de Jésus lui-même à l’égard des femmes, nous réaffirmons les droits imprescriptibles des femmes, qui sont ceux de tout être humain, partout et spécialement dans l’Église.

    Nous demandons la décanonisation du pape Jean Paul II, protecteur des abuseurs au nom de la « raison d’Église » et principal artisan de la construction idéologique de « la Femme* », ainsi que l’interdiction d’enseigner, de propager ou de publier la « théologie du corps » qu’il a prêchée au cours de ses catéchèses du mercredi.

    Christine Pedotti et Anne Soupa, cofondatrices du Comité de la jupe.

    * Jean Paul II a été la voix décisive qui a conduit le pape Paul VI à condamner la contraception (encyclique Humanae Vitae). Il a ensuite élaboré une théologie de la Femme, toujours référée à la Vierge Marie, figure de silence et d’obéissance.

  • Pour combattre l'injustice ou la tyrannie : prier avant d'agir

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    Réflexions d’un moine publiées sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    Du siècle passé on garde en mémoire, émergeant au-dessus de l’âpre mêlée, des géants qui surent s’opposer aux tyrannies du moment, affronter les totalitarismes, les durs comme les mous.

    La stature de Soljénitsyne tranche sur le siècle ; venu du système marxiste, qu’il sut dénoncer ensuite, il a payé ce retournement au prix d’années de déportation. Mais, comme il l’écrit, le paradoxe est qu’« il a acquis la liberté grâce à la prison. »

    Autre géant, le Père Popieluszko, assassiné à 37 ans pour avoir provoqué le pouvoir polonais par sa parole, assénée chaque dimanche. J’ai pu visiter sa paroisse peu après sa mort, lorsque Solidarnosc venait d’être interdit après un temps de libéralisation. Elle faisait penser à une forteresse assiégée par la ville de Varsovie, encastrée entre des ronds-points et supermarchés. L’ensemble paroissial, grillagé, avec l’église au centre, entourée d’un jardin, s’étendait sur deux à trois petits hectares. La tombe du Père, immense, en occupait une large part. En forme de croix, elle mesurait quelque deux mètres de long et assemblait les 50 énormes grains d’un grand chapelet déployé sur la prairie. Sur la grille du jardinet, des dizaines de banderoles donnaient le message interdit sur la voie publique : elles résumaient la doctrine prohibée de Solidarnosc, mais dans une version plus mystique : « Il nous reste encore à faire la grève… de l’alcool ». À l’intérieur de l’église, des dessins d’enfants du catéchisme résumaient le sens du don de la vie du prêtre. L’un d’entre eux, tracé au crayon, montrait le martyr bras en croix, tenant l’hostie et le calice, encadré par deux gendarmes qui le bastonnaient. La vie séculière, à dix mètres de là, ronronnait avec sa circulation urbaine, incapable de répondre au cri de la foi.

    Je logeais chez les bénédictines de Varsovie. Ayant confié mon admiration pour un tel témoignage, de la part tant du prêtre que de sa paroisse et du pays « réel », j’ai entendu la supérieure me répondre avec justesse qu’en Pologne on trouvera toujours une jeunesse convaincue et provocante avec panache, mais, en revanche globalement, ces jeunes sont trop rarement capables de faire l'oraison quotidienne d'une demi-heure à heure fixe. Cela donne à réfléchir sur la stratégie à opposer à une société qui endort les âmes pour mieux les broyer. La croisade nécessaire commence au fond des cœurs, face à Dieu.

    Mère Teresa, autre grande figure emblématique, priait beaucoup ; elle a ainsi jeté à la mer des montagnes d’injustice par son oraison. En même temps, elle a su parler en transgressant la langue de bois, obligatoire à Oslo, quand elle reçut le Prix Nobel de la paix : l’avortement y fut déclaré sans fard comme étant le grand fléau de notre temps, ce qui entretient la guerre endémique sur la planète. La transgression fut d’abord, ici, celle de la plainte devant Dieu, avant de remettre de l'ordre dans les affaires des hommes, et c’est là la prudence la mieux assurée, à la hauteur du présent enjeu.

    Mais de quelle transgression s’agit-il ? Le climat actuel facilite un légalisme mortifère : rendre à César ce qui est à César impliquerait l’acceptation de toutes ses lois, y compris quand elles ne font que gérer les vices les plus abjects. Pour beaucoup, le chrétien devrait être toujours exemplaire en obéissant, même de façon aveugle, en l'obligeant à caricaturer une doctrine des Pères du désert complètement hors contexte. Ainsi pour prendre un exemple récent, l’autorité publique a cru devoir préciser le nombre de fidèles, « la jauge », pouvant accéder aux offices religieux ; la plupart des évêques ont dénoncé une telle règle comme étant inapplicable, tant les édifices religieux varient de taille. On sait que la règle a été dénoncée à l’intérieur même de l’administration qui nous gouverne, et c’est tant mieux ; mais, durant quelques jours, des fidèles se sont opposés, assez violemment, entre la docilité à César et « le devoir de désobéissance civile ».

    La situation ne devient claire que si l’on accepte que Dieu soit au-dessus de César, les lois de celui-ci n’ayant d’autre raison d’être que d’aider à adapter aux circonstances du moment la loi de Dieu inscrite par nature dans les consciences droites et bien formées.

    Ref. Pour combattre l'injustice ou la tyrannie : prier avant d'agir

    JPSC