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Doctrine - Page 136

  • Synode amazonien : la perspective théologique de Benoît XVI renversée

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    De Stefano Fontana dans la nuova bussola quotidiana, cet article traduit et publié aujourd’hui par et sur le site « Benoît et moi » :

    Benoît XVI sipa_00629540_000001.jpg

    « Ceux qui ont lu quelque chose de Joseph Ratzinger en tant que théologien, puis en tant que pape et maintenant en tant que pape émérite, ne peuvent s'empêcher d'observer l'énorme écart de perspective par rapport au contenu de l'Instrumentum laboris du prochain synode sur l'Amazonie, présenté il y a trois jours par le Cardinal secrétaire Baldisseri. Comparé aux considérations de Ratzinger sur les "religions du mythe" et sur la "religion du Logos", l'Instrumentum laboris est aux antipodes.

    Comme on le sait, Ratzinger-Benoît XVI soutenait que les religions du mythe, c'est-à-dire les religions païennes, étaient des formes humaines d'exorcisme du péril de l'existence, à travers la protection d'une divinité contre d'autres divinités. Pour ces religions, le monde était entre les mains de divinités et de pseudo-divinités souterraines, contradictoires entre elles, en perpétuel conflit, forces obscures et arbitraires terrifiant l'homme qui était à la merci de leurs tensions. C'est pourquoi l'humanité cherchait à obtenir la protection de l'un sur les autres, par des rites et des sacrifices (y compris d'êtres humains). C'était la religion de la peur, de l'obscurité, du mystère qui effrayait. L'homme se sentait à la merci de forces arbitraires, dans un monde absurde et conflictuel.

    Mais la religion chrétienne, disait Ratzinger-Benoît XVI, était au contraire la religion du Logos. Le christianisme ne se rattache à aucun des cultes païens de la Palestine de l'époque, mais se met en contact avec la philosophie grecque, qui cherchait le principe rationnel de toutes choses, et avec la religion juive elle-même qui croyait au Dieu unique, vrai et bon. Le monde n'était pas un lieu absurde et les hommes n'y étaient pas perdus, à la merci de dieux violents et arbitraires. Au commencement était le Logos, tout a été fait selon la Vérité, le monde est bon et la raison humaine peut se connecter avec la foi, qui n'est pas irrationnelle.

    Toute les recherches théologiques de Joseph Ratzinger portent sur ces sujets, ainsi que tout le magistère de Benoît XVI.

    C'est pour cela qu'il est incroyable qu'au contraire, dans l'Instrumentum laboris récemment publié, il y ait une véritable célébration du paganisme et de l'animisme des peuples amazoniens, un éloge du primitivisme religieux, et la description de ce monde culturel comme un paradis, où il n'y aurait ni violence ni désaccord et où tous vivraient en amitié et harmonie. On ne sait pas d'où le secrétariat du synode a tiré les arguments scientifiques à l'appui de ce point de vue. Il est certain qu'il il a dû renverser complètement les enseignements du Pape Benoît XVI lequel, à Ratisbonne, avait dit que «ce qui est contre la raison ne vient pas du vrai Dieu».

    L'Amazonie serait «pleine de vie et de sagesse»; ses cultures inspireraient «de nouveaux chemins, de nouveaux défis et de nouveaux espoirs»; ses peuples vivraient admirablement «l'harmonie des relations entre l'eau, le territoire et la nature, la vie communautaire et la culture, Dieu et les différentes forces spirituelles»; l'Amazonie est un lieu «de sens pour la foi, ou l'expérience de Dieu dans l'histoire... un lieu épiphanique... une réserve de vie et de sagesse pour la planète, une vie et une sagesse qui parlent de Dieu»; il émane d'elle «un enseignement vital pour une compréhension intégrale de nos relations avec autrui, avec la nature et avec Dieu»; en Amazonie «la vie est un chemin communautaire où tâches et responsabilités sont partagées pour le bien commun».

    C'est ce que dit l'Instrumentum laboris du synode, mais en réalité les religions des peuples indigènes ont toutes les caractéristiques que Ratzinger-Benoît XVI attribuait aux religions du mythe, construction d'idoles humaines pour exorciser la peur et implorer protection contre des forces obscures et colériques. L'animisme païen asservissait l'homme aux forces de la nature et aux autres hommes de la tribu. Ce monde n'était pas convivial et amical, mais violent et discriminatoire. La ritualité ancestrale n'élevait pas spirituellement à Dieu, mais mettait en communication avec les forces de la nature, considérées de manière panthéiste comme un tout, la grande Mère Terre. L'homme n'émergeait pas en dignité des autres éléments naturels, mais en était le sujet. Dans l'instrumentum laboris, c'est le retour du mythe rousseauiste du bon sauvage et de la nature originellement bonne , avant d'avoir été pollué par la civilisation. Mais c'est une hypothèse irréaliste et purement fonctionnelle qui sert de prémisse au système politique du contractualisme des Lumières du gouvernement de la volonté générale.

    L'Instrumentum laboris du Synode sur l'Amazonie propose que l'Église «désaprenne» puis «apprenne» et «réapprenne» à partir des sollicitations des cultures indigènes amazoniennes, qui seraient une véritable «épiphanie» fruit de l'Esprit Saint et de la présence de semences de la Parole dans les cultures païennes. Comment il est possible que le Logos (Parole) sème des graines dans l'irrationalité des religions du mythe est difficile à comprendre. Comment on peut partir de l'idolâtrie païenne absurde et irrationnelle pour convertir la foi de l'Église qui, depuis deux millénaires, se comprend comme la vraie religion est encore plus incompréhensible.

    La régression de l'Église de cet Instrumentum laboris par rapport à l'Église du Pape Benoît XVI est évidente et impressionnante. »

    Ref. Synode amazonien : la perspective théologie de Benoît XVI renversée

    Le Père Daniélou considérait les religions naturelles comme autant de mains tendues confusément vers la transcendance et la révélation judéo-chrétienne comme la main de Dieu qui les attire à Lui en purifiant leur démarche: d’Abraham à Jésus c’est l’histoire emblématique du peuple élu accomplie dans l’unique Eglise qui clôt ce que l'histoire de ce peuple préfigure.

    JPSC  

  • France : belle croissance pour la Communauté Saint-Martin (CSM)

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    De Michel Janva, sur le site du « Salon Beige » :

    CSM thumbnail-1-1050x600.jpeg« Les 28 et 29 juin seront célébrées en la Basilique d’Evron (Mayenne) 20 ordinations sacerdotales et diaconales pour la Communauté Saint-Martin.

    Le 28 juin à 15h30, son excellence Mgr Emmanuel Delmas (évêque d’Angers) ordonnera 11 diacres.

    Le samedi 29 juin à 10h, son excellence Mgr Thierry Scherrer (évêque de Laval) ordonnera 9 prêtres.

    La CSM comptera ainsi 135 prêtres et diacres envoyés dans 23 diocèses : ils assureront la charge de 35 secteurs paroissiaux, 4 internats et 2 sanctuaires (Lourdes et Montligeon).

    Actuellement plus de 100 séminaristes suivent leur formation en la Maison Mère d’Evron. Don Paul explique :

    « Nous sommes choisis, consacrés et envoyés avec la conscience d’être des hommes aimés et pardonnés pour devenir des pasteurs à la manière de Jésus blessé, mort et ressuscité. Notre mission est de témoigner de la force de la résurrection dans les blessures de ce monde. »

    En septembre 2019, à l‘appel de Mgr Lalanne, la Communauté Saint-Martin s’implantera dans un nouveau diocèse, celui de Pontoise, afin de soutenir les missions d’évangélisation dans toutes les paroisses de Sarcelles.

    Ref. Belle croissance pour la Communauté Saint-Martin

    La CSM n’a pas d’implantation en Belgique. A notre connaissance, au moins deux démarches tendant à confier une responsabilité pastorale à des prêtres issus de cette Communauté dans deux diocèses belges ont été lancées mais rapidement exclues par les autorités ecclésiastiques concernées au motif que le profil de la formation dispensée à ces prêtres ne correspondrait pas aux exigences requises par les autorités précitées.

    JPSC

  • Quand François plaide en faveur d'une "théologie de l'accueil"

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    A Naples, François prône la liberté théologique

    Analyse 

    Invité vendredi 21 juin midi par la Faculté de théologie d’Italie méridionale, le pape François a souligné l’importance d’une théologie en dialogue avec la société comme avec les autres religions, insistant sur la nécessaire liberté de recherche des théologiens.

    La longue intervention du pape François, vendredi 21 juin midi à Naples, fera sans nul doute date pour les théologiens du monde entier.

    À rebours de certains chiens de garde, c’est en effet « une théologie du discernement, de la miséricorde et de l’accueil, qui se met en dialogue avec la société, les cultures et les religions pour la construction de la convivence pacifique des personnes et des peuples » dont le pape a dressé le portrait à la Faculté de théologie d’Italie méridionale.

    Invité à s’exprimer sur la théologie dans le contexte méditerranéen après Veritatis gaudium, texte par lequel il réformait les études de théologie en insistant sur leur dimension « dialogale », François a livré une véritable leçon, sans doute comparable sur le fond au discours de Benoît XVI en 2006 à Ratisbonne, mais totalement différent sur la forme, en cohérence avec son approche d’une théologie moins dogmatique et plus en prise avec la réalité.

    « Dans le dialogue, l’Église annonce la Bonne Nouvelle »

    « Je dirais que la théologie est appelée à être une théologie de l’accueil et à développer un dialogue authentique et sincère avec les institutions sociales et civiles, les universités et les centres de recherche, les chefs religieux et toutes les femmes et des hommes de bonne volonté, pour construire dans la paix une société inclusive et fraternelle », a-t-il résumé.

    Un dialogue qui ne met pas l’identité chrétienne dans la poche. Pour le pape, en effet, « dans le dialogue avec les cultures et les religions, l’Église annonce la Bonne Nouvelle de Jésus et la pratique de l’amour évangélique qu’il prêchait comme une synthèse de tout l’enseignement de la Loi ».

    Mais il voit aussi les écoles de théologie comme des lieux de « discernement », fonctionnant dans un dialogue permanent, tant entre étudiants et professeurs qu’avec le monde extérieur.

    « Des théologiens ouverts aux innovations inépuisables de l’Esprit »

    Prônant « une proclamation sans esprit de conquête, sans volonté de prosélytisme et sans intention agressive de réfutation », il appelle à « un dialogue “de l’intérieur” avec les hommes, leurs cultures, leurs histoires, leurs différentes traditions religieuses ». En allant y compris jusqu’au « sacrifice de la vie », donnant l’exemple de Charles de Foucauld, des moines de Tibhirine ou de Mgr Pierre Claverie.

    Dans le contexte méditerranéen, François met particulièrement en avant les dialogues avec l’islam et le judaïsme, esquissant aussi « une théologie de l’accueil » qui sache « écouter l’histoire et le vécu des peuples » et mettre en œuvre l’interdisciplinarité.

    « Une théologie de l’accueil qui, comme méthode interprétative de la réalité, adopte le discernement et le dialogue sincère a besoin de théologiens capables de travailler ensemble et sous une forme interdisciplinaire, en surmontant l’individualisme dans le travail intellectuel, a-t-il expliqué. Nous avons besoin de théologiens – hommes et femmes, prêtres, laïcs et religieux – qui, dans un enracinement historique et ecclésial profond et en même temps ouverts aux innovations inépuisables de l’Esprit, sachent échapper aux logiques autoréférentielles, compétitives, et de fait aveuglantes. »

    « Pentecôte théologique »

    Parmi les nombreux exemples qu’il a donnés dans son intervention, François n’a ainsi pas hésité à évoquer, comme lieu de recherche commun, « les attitudes et les pratiques coloniales qui ont façonné l’imagination et les politiques (…) ainsi que les justifications de toutes sortes de guerres et de toutes les persécutions commises au nom d’une religion ou d’une prétendue pureté raciale ou doctrinale ».

    Appelant à « revisiter et réinterroger continuellement la Tradition », il a rappelé que « les théologiens ont pour tâche de toujours encourager la rencontre des cultures avec les sources de la Révélation et de la Tradition ».

    « Les anciennes architectures de pensée, les grandes synthèses théologiques du passé sont des mines de sagesse théologique, mais elles ne peuvent être appliquées mécaniquement aux questions actuelles », a-t-il expliqué, plaidant pour « une “Pentecôte théologique”, permettant aux femmes et aux hommes de notre époque d’écouter “dans leur propre langue” une réflexion chrétienne qui réponde à leur recherche de sens et de vie ».

    « Sans l’expérience de nouveaux chemins, rien de nouveau n’est créé »

    Ce qui suppose à la fois, a-t-il insisté « une assomption de l’histoire au sein de la théologie, comme espace ouvert à la rencontre avec le Seigneur », et « la liberté théologique » : « Sans la possibilité de faire l’expérience de nouveaux chemins, rien de nouveau n’est créé, et il n’y a plus de place pour la nouveauté de l’Esprit du Ressuscité », a-t-il souligné.

    Tout en critiquant « ceux qui rêvent d’une doctrine monolithique défendue par tous sans nuances », il a toutefois souligné la nécessité que les questions « disputées » restent dans le domaine académique pour ne pas troubler le peuple de Dieu.

  • Penser qu’un changement dans le célibat sacerdotal va régler nos problèmes de déforestation spirituelle est très naïf

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    De didoc.be :

    Célibat sacerdotal en zones de déforestation

    Écrit par Ignacio Aréchaga le .

    Le problème de la prédication et de l’administration des sacrements aux communautés catholiques des forêts amazoniennes est une question pratique. Il se peut qu’elle trouble le sommeil des évêques locaux mais elle n’accroche pas beaucoup les médias. Mais si, parmi les mesures proposées, on mentionne la possibilité d’ordonner des hommes mariés, tout change et il semble que l’on se trouve au seuil d’un changement révolutionnaire.

    C’est ce qui est arrivé (…) dans la présentation [récente] de l’instrumentum laboris [c'est-à-dire le dernier document préparatoire] du Synode des Evêques sur l’Amazonie, qui aura lieu en octobre prochain.

    Pour évaluer la prétendue nouveauté de la mesure, il ne faut pas oublier qu’il y a déjà des prêtres mariés dans l’Eglise catholique. Les Eglises catholiques de rite oriental, unies à Rome, comptent des prêtres mariés et des prêtres célibataires, selon une tradition toujours en vigueur. C’est une situation qui n’est pas sans poser des difficultés, comme l’a signalé récemment Sviatoslav Shevchuk, archevêque de Kiev et chef de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine. Dans le monde anglo-saxon, il y a également d’anciens clercs anglicans, épiscopaliens, luthériens et autres qui étaient mariés au moment de leur entrée en pleine communion avec l’Eglise catholique et à qui l’on a permis de continuer comme prêtres catholiques.

    On ne peut pas dire non plus que c’est la première fois que l’on débat de cette proposition d’ordonner des viri probati, c'est-à-dire des hommes mariés qui ont fait preuve de maturité dans la foi et qui pourraient rendre ce service dans leur communauté. Ces derniers temps, chaque fois que l’on parle du manque de vocations sacerdotales, apparaissent les viri probati, dont il semble y avoir un grand réservoir, du moins sur le papier.

    Comme le faisait remarquer le vaticaniste John Allen, « après avoir couvert les synodes d’évêques pendant vingt ans, je ne me souviens pas de beaucoup d’assemblées où n’ait surgi l’idée des viri probati, si pas dans l’agenda officiel du moins dans l’ambiance ». Il suffit de rappeler le Synode sur l’Eucharistie de 2005, où des évêques du Sud soulevèrent le problème de communautés isolées qui restaient sans prêtre pendant de longues périodes. Mais, à l’issue du débat, l’idée fut écartée et le Synode réaffirma la valeur spirituelle et pastorale du célibat sacerdotal. Ce qui est nouveau cette fois-ci, c’est que le thème figure dans l’instrumentum laboris. Mais qu’une idée soit débattue ne signifie pas qu’elle sera approuvée.

    Exception ou précédent

    En réalité, ce que le document évoque est une suggestion pour aborder une question ardue de pastorale, liée à l’isolement de ces communautés : « Affirmant que le célibat est un don pour l’Eglise, on demande que, pour les zones les plus éloignées de la région, on étudie la possibilité de l’ordination sacerdotale de personnes âgées, de préférence indigènes, respectées et acceptées par leurs communautés, bien qu’elles aient déjà une famille constituée et stable, en vue d’assurer l’administration des sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne ».

    Mais ce que l’on présente en Amazonie comme une urgence pour des motifs pastoraux est vu en Occident comme un précédent dans une discussion idéologique sur le célibat sacerdotal. Là-bas, il s'agit d’administrer les sacrements à ceux qui n’y ont pas accès ; ici, il s’agit de reformuler la figure du prêtre dans des communautés qui ne montrent pas toujours un grand intérêt pour les sacrements, alors qu’elles les ont à portée de la main.

    En Occident, nous nous plaignons du manque de prêtres, mais, en fait, nous sommes actuellement dans une situation privilégiée par rapport à d’autres régions du monde catholique. Selon les données de l’Annuaire Pontifical, en 2016 il y avait 1.600 catholiques par prêtre en Europe et 1.300 aux Etats-Unis, face à 7.200 fidèles par prêtre en Amérique du Sud, un peu plus de 5.000 en Afrique et un peu moins de 2.200 en Asie. Le problème dans les Eglises d’Occident est l’âge moyen chaque fois plus élevé du clergé, sans rénovation suffisante.

    Taux de substitution des générations de prêtres

    Cette rénovation dépend moins du célibat sacerdotal que de la vitalité religieuse des communautés dont doivent surgir les vocations. Il est significatif que les catholiques asiatiques, qui représentent 11% du total des fidèles de l’Eglise, fournissent aujourd’hui 30% des séminaristes, et que les Africains, qui forment 17,8% des catholiques, interviennent pour 27% dans le nombre total des séminaristes. Par contre, les catholiques européens représentent 21,8% du total, et leurs séminaristes ne comptent que pour un peu moins de 15% du total des candidats au sacerdoce.

    En Afrique et en Asie, il ne semble pas que le célibat sacerdotal soit un problème pour trouver des candidats au sacerdoce. Cette vigueur spirituelle favorise un taux élevé de « substitution générationnelle ». Pour 100 prêtres en activité, l’Afrique et l’Asie font preuve d’une grande capacité de renouvellement avec respectivement 66 et 54 nouveaux candidats, tandis que l’Europe n’enregistre que 10 candidats pour 100 prêtres, l’Amérique 28 et l’Océanie 22.

    En Europe et en Amérique, le manque de vocations sacerdotales n’est qu’un indicateur parmi d’autres qui sont au rouge. Songeons par exemple à la pratique dominicale et à la fidélité matrimoniale. Il y a une peur de l’engagement définitif, tant dans le sacerdoce que dans le mariage. Penser qu’un changement dans le célibat sacerdotal va régler ces problèmes de déforestation spirituelle est très naïf. Plutôt qu’un geste fort, ce pourrait être une méthode Coué.

    Ignacio Aréchaga est l’ancien rédacteur en chef de l’agence Aceprensa. Ce texte a été traduit de l’espagnol par l’abbé Stéphane Seminckx.

    Source : https://www.aceprensa.com/articles/celibato-sacerdotal-en-zonas-deforestadas/.

  • Grenouillages romains en vue du prochain synode sur l'Amazonie

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    Synode pan-amazonien : réunion discrète de cardinaux et évêques pour promouvoir leurs idées progressistes

    Je vous propose ici une traduction rapide de l'article publié aujourd'hui par Maike Hickson sur LifeSiteNews à propos des manœuvres en cours dans certains cercles romains pour faire accepter leurs projets progressistes. Entre autres : la fin du célibat sacerdotal, un régime indigéniste pour les prêtres d'Amazonie, l'ordination des femmes… Ci-contre, une photo de Mgr Erwin Kräutler, cité en fin d'article. – J.S.

    Un groupe de cardinaux et d'évêques qui participent à la préparation du synode sur l'Amazonie et qui sont favorables à la suppression du célibat sacerdotal, et qui affichent d'autres positions progressistes contraires à l'enseignement catholique pérenne, se réunissent en toute tranquillité près de Rome en vue de préparer le prochain synode, a révélé aujourd'hui à LifeSiteNews une source bien informée.

    Les principaux participants à cette rencontre sont les cardinaux Lorenzo Baldisseri, Claudio Hummes, Walter Kasper, Christoph Schönborn, ainsi que les évêques Franz-Josef Overbeck et Erwin Kräutler. Le professeur Wolf (Münster) et Josef Sayer, ami et conseiller du cardinal Oscar Maradiaga, sont également présents. Mme Doris Wagner-Reisinger - cette ancienne religieuse dont les accusations à l'encontre d'un fonctionnaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi ont récemment été rejetées par un tribunal du Vatican – est également présente.

    Le vaticaniste Marco Tosatti vient de publier son propre article sur cette rencontre secrète, confirmant ainsi notre propre source indépendante. Edward Pentin, correspondant à Rome pour le National Catholic Register a également confirmé les informations concernant cette rencontre.

    « Une réunion secrète pour discuter de la stratégie en vue du prochain synode amazonien et impliquant principalement des prélats et des intellectuels de langue allemande a eu lieu aujourd'hui dans un monastère à Rome. Cardinaux Hummes, Baldisseri, Kasper, Schoenborn, Schoenborn y ont participé, +Krautler, +Overbeck de Essen. D'autres infos bientôt », a-t-il tweeté aujourd'hui.

    Les participants à la rencontre préparatoire sont en favorables à un plan progressiste au sein de l'Église.

    • Le cardinal Baldisseri a joué un rôle clef dans la préparation des deux synodes sur la famille qui ont abouti à l'exhortation apostolique Amoris laetitia du Pape François qui a soulevé l'idée de donner accès aux sacrements à certains couples « remariés ». Baldisseri avait parlé au Dr Frédéric Martel des méthodes du synode : « Notre ligne était essentiellement celle de Kasper. »

    • Le cardinal Claudio Hummes est en faveur des prêtres mariés pour la région amazonienne, et souhaite qu'ils soient indigènes. Il a déclaré en 2016 : « Il ne devrait y avoir que du clergé, des prêtres et des évêques indigènes, y compris certains sans formation académique. »

    • Le cardinal Walter Kasper est l'homme qui avait promu l'idée de donner la Sainte Communion à certains divorcés « remariés » sans qu'ils aient à changer leur mode de vie.

    • Le cardinal Schönborn a dit un jour qu'il pouvait imaginer des prêtres et des évêques de sexe féminin, et il y a quelques jours seulement, il a affirmé que la cause de la crise des abus sexuels n'était pas la révolution culturelle des années 1960 (comme le pape Benoît XVI l'a récemment affirmé), mais « la fixation excessive de l'Eglise sur le sixième commandement » ainsi que les « systèmes clos ».

    • Le professeur Hubert Wolf a récemment affirmé que « le célibat sacerdotal est un facteur de risque en ce qui concerne les abus[sexuels] ». Face à la crise des abus, ce théologien appelle à des « changements fondamentaux », y compris en ce qui concerne « l'accès au sacerdoce »

    • Mgr Franz-Josef Overbeck a récemment déclaré qu'après le Synode sur l'Amazonie, « rien ne sera plus pareil » dans l'Eglise. Il espère une remise en question de l'enseignement de l'Église sur la sexualité et l'accès au sacerdoce. Overbeck est l'expert des évêques allemands pour l'Amérique latine et responsable des dons destinés à cette région, via l'organisation caritative des évêques allemands Adveniat.

    • Mgr Erwin Kräutler est favorable aux prêtres mariés et à l'ordination des femmes. Il va même jusqu'à prétendre que le pape François serait ouvert à la possibilité d'ordonner des femmes.

    LifeSiteNews a contacté les cardinaux Kasper et Schönborn pour obtenir leurs commentaires. Nous mettrons à jour cet article au fur et à mesure que nous recevrons plus d'informations.

    Maike Hickson

  • Après les élucubrations de l’instrumentum laboris du synode amazonien convoqué par le pape François

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     Lu sur le site Benoît et moi  (extrait):

    pape amazonie 1548924559385.png« Les élucubrations de l'"Instrumentum Laboris" m'ont fait revenir en mémoire le discours prononcé [par le Saint-Père Benoît XVI] au Sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida le 13 mai 2007, lors de la séance inaugurale des travaux de la CELAM (cf. w2.vatican.va). En voici un extrait, que les Pères synodaux seraient eux aussi bien inspirés de relire:

    La foi en Dieu a animé la vie et la culture de ces pays [d’Amérique latine] pendant plus de cinq siècles. De la rencontre de cette foi avec les ethnies originelles est née la riche culture chrétienne de ce continent exprimée dans l'art, dans la musique, dans la littérature et, surtout, dans les traditions religieuses et dans la manière d'être de ses peuples, unis par une même histoire et un même credo, en donnant ainsi le jour à une grande harmonie également dans la diversité des cultures et des langues. Actuellement, cette même foi doit affronter de sérieux défis, parce que sont en jeu le développement harmonieux de la société et l'identité catholique de ses peuples. A cet égard, la Vème Conférence générale se prépare à réfléchir sur cette situation pour aider les fidèles chrétiens à vivre leur foi avec joie et cohérence, à prendre conscience d'être disciples et missionnaires du Christ, envoyés par Lui dans le monde pour annoncer et témoigner de notre foi et de notre amour.

    Mais, qu'a signifié l'acceptation de la foi chrétienne pour les pays de l'Amérique latine et des Caraïbes? Pour eux, cela a signifié connaître et accueillir le Christ, le Dieu inconnu que leurs ancêtres, sans le savoir, cherchaient dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le Sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Cela a également signifié qu'ils ont reçu, avec les eaux du Baptême, la vie divine qui a fait d'eux les fils de Dieu par adoption; qu'ils ont reçu, en outre, l'Esprit Saint qui est venu féconder leurs cultures, en les purifiant et en développant les nombreux germes et semences que le Verbe incarné avait déposés en elles, en les orientant ainsi vers les routes de l'Evangile.

    En effet, à aucun moment l'annonce de Jésus et de son Evangile ne comporta une aliénation des cultures précolombiennes, ni ne fut une imposition d'une culture étrangère. Les cultures authentiques ne sont pas fermées sur elles-mêmes ni pétrifiées à un moment déterminé de l'histoire, mais elles sont ouvertes, plus encore, elles cherchent la rencontre avec les autres cultures, elles espèrent atteindre l'universalité dans la rencontre et dans le dialogue avec les autres formes de vie et avec les éléments qui peuvent conduire à une nouvelle synthèse dans laquelle soit toujours respectée la diversité des expressions et de leur réalisation culturelle concrète.

    En dernière instance, seule la vérité unifie et la preuve en est l'amour. C'est pour cette raison que le Christ, étant réellement le Logos incarné, "l'amour jusqu'au bout", n'est étranger à aucune culture ni à aucune personne; au contraire, la réponse désirée dans le cœur des cultures est celle qui leur confère leur identité ultime, en unissant l'humanité et en respectant dans le même temps la richesse des diversités, en ouvrant chacun à la croissance dans la véritable humanisation, dans l'authentique progrès. Le Verbe de Dieu, en se faisant chair en Jésus Christ, se fit également histoire et culture.

    L'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès, mais plutôt une régression. En réalité, il s'agirait d'un retour vers un moment historique ancré dans le passé.

    La sagesse des peuples originaires les conduisit, fort heureusement, à créer une synthèse entre leurs cultures et la foi chrétienne que les missionnaires leur offraient. C'est de là qu'est née la riche et profonde religiosité populaire, dans laquelle apparaît l'âme des peuples latino-américains:

    - L'amour pour le Christ souffrant, le Dieu de la compassion, du pardon et de la réconciliation; le Dieu qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous;

    - L'amour pour le Seigneur présent dans l'Eucharistie, le Dieu incarné, mort et ressuscité pour être Pain de Vie;

    - Le Dieu proche des pauvres et de ceux qui souffrent;

    - La profonde dévotion à la Très Sainte Vierge de Guadalupe, l'Aparecida, la Vierge des diverses invocations nationales et locales. Lorsque la Vierge de Guadalupe apparut à l'indio saint Juan Diego, elle lui adressa ces paroles significatives: "Ne suis-je pas ici moi qui suis ta mère? N'es-tu pas sous mon ombre et mon regard? Ne suis-je pas la source de ta joie? Ne demeures-tu pas à l'abri sous mon manteau entre mes bras?" (Nica Mopohua, nn. 118-119).

    Cette religiosité s'exprime également dans la dévotion aux saints avec leurs fêtes patronales, dans l'amour pour le Pape et pour les autres Pasteurs, dans l'amour pour l'Eglise universelle comme grande famille de Dieu qui ne peut ni ne doit jamais laisser seuls ou dans la misère ses propres fils. Tout cela forme la grande mosaïque de la religiosité populaire qui constitue le précieux trésor de l'Eglise catholique qui est en Amérique latine, et qu'elle doit protéger, promouvoir et, lorsque cela est nécessaire, purifier également. »

    Ref.La foi chrétienne en Amérique latine

    JPSC

  • Le synode sur l'Amazonie va-t-il consommer la rupture avec les deux pontificats précédents ?

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    Du site "Benoît et moi", la traduction d'un article de José Antonio Ureta :

    Synode Amazonie: revoilà la "Teologia india"

     

    Il faut remonter aux années 90 du siècle dernier, à l'époque où le cardinal Ratzinger était préfet de la CDF, et aux provocations d'un obscur prêtre indigène, Eleazar Lopez, pour comprendre la rupture consommée avec les deux pontificats précédents (20/6/2019)

    Ce article est issu du site Pan-Amazon Synod Watch, mis en ligne spécialement à l'occasion du Synode sur l'Amazonie par un mouvement qui fait hurler les 'bons' catholiques, l'Institut Plinio Corrêa de Oliveira. Pour autant que j'ai pu en juger, le site, bilingue, (italien et anglais) est une véritable mine. Il a été signalé par Giuseppe Nardi (qui annonce rien de moins que «la révolution à venir dans l'Eglise») ici: katholisches.info

    LE SYNODE PANAMAZONIQUE OU LA REVANCHE D'ELEAZAR LÓPEZ SUR JOSEPH RATZINGER

    José Antonio Ureta
    panamazonsynodwatch.info 
    9 avril 2019
    * * *
    Le prochain Synode aura lieu à Rome et traitera de l'Amazonie, la vaste région de plaines d'Amérique du Sud. Mais, paradoxalement, le grand gagnant de l'événement sera un Zapotèque indien originaire des régions de haute montagne d'Amérique du Nord, plus précisément de Oaxaca, au Mexique. En l'occurrence, le prêtre Eleazar López Hernández1, du diocèse de Tehuantepec, qui se consacre à la pastorale indigène depuis 1970 et qui est «considéré comme l'accoucheur de la Teologia india (Théologie indienne) » en Amérique latine.

    Déjà dans les années 90, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), dirigée par le Cardinal Joseph Ratzinger, avait demandé à un professeur mesuré de l'Université de Salamanque, le jésuite Luis Ladaria Ferrer, actuellement Cardinal Préfet de cette Congrégation, d'étudier et de donner une opinion sur les écrits de Don Eleazar López.

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  • L'Eglise va-t-elle se perdre dans la jungle amazonienne ?

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    De Liberté politique :

    L'Eglise va-t-elle se perdre dans la jungle ?

    Article rédigé par Constance Prazel, le 21 juin 2019

    Au mois d’octobre prochain, se tiendra une réunion mondiale des évêques qui aura pour sujet : « Amazonie : de nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale ». La formulation a de quoi surprendre. Ce synode a tout l’air d’être l’occasion rêvée pour un mélange des genres dangereux : réforme liturgique, pastorale, et écologique ; enjeux locaux, et lois de l’Eglise universelle. 

    On peut légitimement s’alarmer, d’autant que le document de travail, l’Instrumentum laboris préparatoire, qui vient de paraître, présente quelques directions plus qu’inquiétantes.

    Bien qu’il s’attache à un territoire spécifique, l’espace amazonien, le document prétend avoir vocation à élargir les conclusions à l’ensemble de l’Eglise, dans des directions totalement à rebours de la Tradition, au motif « qu’il faut dépasser les positions rigides qui ne tiennent pas suffisamment compte de la vie concrète des gens et de la réalité pastorale pour répondre aux besoins réels des peuples et des cultures autochtones. » [sic] Comment les missionnaires de Chine et d’Afrique auraient-ils semé la graine de la foi catholique s’ils avaient cherché par-dessus tout à « répondre aux besoins des cultures autochtones » ? Est-ce à la foi du Christ de s’adapter localement ? Et si le texte a portée universelle, jusqu’où va-t-on pousser « l’adaptation », dans nos sociétés occidentales ? C’est introduire le ferment du relativisme le plus absolu au sein de la transmission de la foi.

    Par ailleurs, l’Instrumentum laboris pousse jusqu’au bout l’idée, présente de manière diffuse dans les textes du Concile, qu’une partie de la Révélation peut se trouver, d’une manière ou d’une autre, dans des cultes non-chrétiens. Mais il va jusqu’à inverser l’ordre des valeurs, en recommandant tout simplement l'enseignement de la théologie indienne « dans toutes les institutions éducatives » en vue d’« une meilleure et plus grande compréhension de la spiritualité indigène », et afin de « prendre en considération les mythes, traditions, symboles, rites et célébrations originels ». 

    L’Amérique latine fut tirée du paganisme et convertie par la foi des missionnaires jésuites… cette même ardeur qui fait qu’un certain Bergoglio, en Argentine, put hériter d’une foi catholique transmise au fil des siècles jusqu’à faire de lui un pape. Cette histoire terrible et belle, tumultueuse et émouvante, incarnée dans le chef-d’œuvre qu’est le film Mission,  chantée dans les œuvres musicales sacrées si intenses du baroque mulâtre, est aujourd’hui foulée au pied au profit d’un néo-paganisme aux relents d’écologisme frelaté. Il est demandé au catholicisme, sans le moindre discernement, de se prêter au jeu du panthéisme, à travers « la foi en Dieu Père-Mère créatrice », « les relations avec les ancêtres », « la communion et l'harmonie avec la terre » ou encore la connexion avec « les différentes forces spirituelles ».

    Mais le séisme en germe dans le texte préparatoire ne s’arrête pas à ces considérations. Il va plus loin en remettant en cause le célibat des prêtres, là encore, dans un souci affiché de s’adapter aux réalités locales. En Amazonie, l’espace est immense, et les pasteurs peu nombreux : il faut donc envisager l’union des prêtres, et un « ministère officiel pour les femmes ». Et que dire de l’Europe déchristianisée, aujourd’hui immensément vide de prêtres ? Le débouché d’une telle expérimentation est malheureusement limpide.

    A travers ce texte, l’Eglise tend à emprunter le chemin qu’avaient tracé pour elle il y a quelques décennies les tenants de la théorie de la libération, contre laquelle le pape Jean-Paul II s’était vigoureusement battu. Aujourd’hui, il est maintenant à espérer que l’Eglise catholique, apostolique et romaine ne perde pas définitivement son âme dans la jungle…

    Constance Prazel

    Déléguée générale de Liberté politique

  • Soeur Maria Luisa Berzosa Gonzalez, désignée comme "consulteur" du Synode par le pape, aurait l'intention d'introduire l'ordination des femmes "par petits pas"

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    Du site "Notre-Dame de Chrétienté" :

    UN CAS D’ÉCOLE DE TENTATIVE DE SUBVERSION DANS L’ÉGLISE

    Le Pape François a nommé en mai dernier 3 religieuses comme ‘consulteurs’ du synode des évêques, dont une Française, Sr Nathalie Becquart, ainsi que Sr Maria Luisa Berzosa Gonzalez, religieuse des Filles de Jésus, directrice du mouvement éducatif espagnol Fe e Alegria.

    Cette dernière vient de s’illustrer le 15 juin en déclarant au journal Crux que l’ordination des femmes se fera ‘par petits pas’. Extrait de l’article ci-dessous (original en anglais). Bien entendu, personne n’a repris la soeur ‘consulteur’, alors qu’elle attaque ouvertement une ‘vérité qui appartient au dépôt de la foi’. Une véritable honte.

    En effet, la lettre apostolique de Jean-Paul II, Ordinatio sacerdotalis, en mai 1994, officialise le fait qu’une femme ne sera jamais ordonnée dans l’Église catholique. Ce texte magistériel du Pape est à l’attention de l’Église universelle, sur un point fondamental de la Foi, et qui ‘appartient au dépôt de la Foi’. En d’autres termes, il jouit de l’infaillibilité pontificale : enseignement définitif et irréformable de la sainte Église. L’ordination d’une femme est donc définitivement impossible. Texte confirmé en mai 2018 par le cardinal Luis Ladaria Ferrer, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi (voir ci-dessous).

    New member of Synod office says pope making ‘small steps’ for women

    Inés San Martín Jun 15, 2019 ROME BUREAU CHIEF

    Pope Francis greets Sister Maria Luisa Berzosa Gonzalez before a session of the Synod of Bishops on young people, the faith and vocational discernment at the Vatican Oct. 16, 2018

    Crux : Does that imply that the priesthood should be open to women too?

    Sr Maria : “Personally, as the structure is right now, I wouldn’t want for this to be the case. Things would have to change. But I think that if steps are taken, processes are made, responsibilities are assumed, the [ordination of women] can be at the end of this process, without much ado, as a natural progression.

    It is true that when I accompany a person spiritually, I can’t hear their confession, and I have to call somebody else to lead the liturgy. And sometimes I wish I was able to do that.” (…)

    Textes de référence : https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_letters/1994/documents/hf_jp-ii_apl_19940522_ordinatio-sacerdotalis.html


    LETTRE APOSTOLIQUE ORDINATIO SACERDOTALIS DU PAPE JEAN-PAUL II SUR L'ORDINATION SACERDOTALE EXCLUSIVEMENT RÉSERVÉE AUX HOMMES

    Extrait :  

    Vénérables Frères dans l'épiscopat,

    1. L'ordination sacerdotale, par laquelle est transmise la charge, confiée par le Christ à ses Apôtres, d'enseigner, de sanctifier et de gouverner les fidèles, a toujours été, dans l'Église catholique depuis l'origine, exclusivement réservée à des hommes. Les Églises d'Orient ont, elles aussi, fidèlement conservé cette tradition. (…)

    4. Bien que la doctrine sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes ait été conservée par la Tradition constante et universelle de l'Église et qu'elle soit fermement enseignée par le Magistère dans les documents les plus récents, de nos jours, elle est toutefois considérée de différents côtés comme ouverte au débat, ou même on attribue une valeur purement disciplinaire à la position prise par l'Église de ne pas admettre les femmes à l'ordination sacerdotale.

    C'est pourquoi, afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église.

    Priant pour vous, Vénérables Frères, et pour tout le peuple chrétien, afin que vous receviez constamment l'aide divine, j'accorde à tous la Bénédiction apostolique.

    Du Vatican, le 22 mai 1994, solennité de la Pentecôte, en la seizième année de mon pontificat.

    Tribune dans L’Osservatore Romano du cardinal Luis Ladaria Ferrer (29 mai 2018)

    « Le caractère définitif de la doctrine de Ordinatio sacerdotalis », c’est le titre de la tribune du cardinal désigné Luis Ladaria Ferrer, dansL’Osservatore Romano en italien daté du 30 mai 2018. Le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi dissipe « quelques doutes » avec une mise au point : l’Eglise « ne possède pas la faculté de conférer aux femmes l’ordination sacerdotale », c’est une « décision du Seigneur » qui n’inclut « aucune subordination » de la femme à l’homme, précise-t-il encore.

    Dans cette tribune, le préfet rappelle que « les prêtres sont configurés ‘au Christ prêtre, afin de pouvoir agir au nom du Christ, tête de l’Église’ (Presbyterorum ordinis, n.2) » : « Le Christ a voulu conférer ce sacrement aux douze apôtres, tous des hommes qui, à leur tour, l’ont communiqué à d’autres hommes. L’Église s’est reconnue toujours liée à cette décision du Seigneur, qui exclut que le sacerdoce ministériel puisse être validement conféré aux femmes », souligne-t-il. Et de citer la lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis (22 mai 1994) de Jean-Paul II : « afin d’enlever tout doute sur une question de grande importance … l’Église n’a en aucune sorte la faculté de conférer aux femmes l’ordination sacerdotale et … cette sentence doit être gardée de manière définitive par tous les fidèles de l’Église » (n.4). Il s’agit « d’une vérité qui appartient au dépôt de la foi ».

    Rappel du Canon 750 :

    « § 2. On doit aussi adopter fermement et faire sien tous les points, et chacun d'eux, de la doctrine concernant la foi ou les mœurs que le Magistère de l'Église propose comme définitifs, c'est-à-dire qui sont exigés pour conserver saintement et exposer fidèlement le dépôt de la foi ; celui qui repousse ces points qui doivent être tenus pour définitifs s'oppose donc à la doctrine de l'Église catholique."                                                                                                    

    Notre-Dame de Chrétienté - 21 Juin 2019

  • Le document de la Congrégation pour l'éducation catholique sur l'idéologie du genre vivement critiqué

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Critique cinglante du document de la Congrégation pour l’éducation catholique sur l’idéologie du genre par le Pr Gerard van den Aardweg

    La récente publication par la Congrégation pour l’éducation catholique d’un document intitulé “Il les créa homme et femme” ; pour un chemin de dialogue sur la question du “genre” dans l’éducation a suscité quelque enthousiasme du fait d’une certaine critique de l’idéologie du genre qu’on y trouve.

    Ce document non-magistériel, publié le 10 juin, a suscité une vague de protestations dans le monde « LGBT », notamment parce qu’il affirme clairement que les personnes humaines sont soit mâles, soit femelles. D’aucuns accusent le Vatican d’en être resté à « l’âge des ténèbres, faisant la promotion d’un enseignement erroné qui repose sur le mythe, la rumeur et les mensonges ».

    Mais il ne s’agit pas là d’une garantie d’orthodoxie. Le psychiatre néerlandais Gerard van den Aardweg(membre de la nouvelle Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille), auteur d’ouvrages sur la tromperie du mariage des couples de même sexe et des revendications du lobby LGBT, estime au contraire que la Congrégation pour l’éducation catholique a publié un texte « idéologique » qui se refuse à rappeler clairement l’enseignement de l’Eglise sur la sexualité et le mariage, n’apportant aucun conseil vraiment utile aux parents catholiques qui ont le devoir d’éduquer leurs enfants aux « vertus nécessaires à la vie chrétienne ».


    Comment « dialoguer », en effet, avec les tenants d’une idéologie aussi radicalement contraire à la vérité que la « théorie » (ou plutôt, l’idéologie) du genre, en opposition frontale avec la doctrine de l’Eglise, cherchant en même temps à pervertir le sens des réalités et les exigences objectives de la loi naturelle ?


    Diane Montagna, correspondante de LifeSiteNews à Rome, a interrogé le Pr van den Aardweg à propos du document. Ça décape… Traduction par mes soins. – J.S.



    Diane Montagna : Dr van den Aardweg, quelle impression générale vous a laissée le nouveau document du Vatican sur la théorie du genre ?

    Gerard van den Aardweg : Il s'agit essentiellement d'un document idéologique. Il n'est pas spécifiquement catholique, en dépit de quelques vœux pieux. Il s'agit essentiellement d'un plaidoyer en faveur d'une sorte d'éducation sexuelle athée, humaniste et socialiste, présentée comme plus ou moins catholique. Il s’extasie sur les avantages d'un modèle social d'éducation sexuelle contrôlé par des « experts professionnels » sur le fondement d'une vision de la sexualité de la part des sciences humaines actuelles qu’il suppose naïvement toujours plus approfondie. Ce document est un exemple du genre de discours illusoire et sentimental sur l'éducation et l'« affectivité » caractéristique de la psychologie humaniste immature et superficielle des années 1960 : la voici élevée au rang de « sagesse supérieure » par une Congrégation du Vatican dont les membres ont cinquante ans de retard. On en revient une nouvelle fois au « dialogue », a l’« écoute », à l’« ouverture ». Mais il n’est pas question d'écouter les enseignements divins de l'Eglise catholique sur la sexualité, le mariage et la famille (car ceux-ci semblent avoir besoin d'une « restructuration »). Enseigner et prêcher ces enseignements à un monde paganisé ne serait pas, semble-t-il, la voie à suivre. Le grand rêve est celui d’une « alliance » avec le néo-paganisme qui caractérise l'idéologie sexuelle, conjugale et familiale de l'ONU et des pays européens anti-chrétiens.

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  • Quand deux cardinaux et trois évêques rappellent le magistère à la place du Pape

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    De l'abbé Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Deux cardinaux et trois évêques rappellent le magistère… à la place du Pape ?

    Le cardinal Burke, patron de l'Ordre souverain militaire de Malte, le cardinal Janis Pujats, archevêque émérite de Riga (Lettonie), et trois évêques, Mgr Tomash Peta, archevêque de Sainte Marie à Astana, Mgr Jan Pawel Lenga, archevêque émérite de Karaganda et Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Sainte-Marie d'Astana (Kazakhstan) viennent ce matin du lundi de Pentecôte de rendre publique une Declaration of Truths, « Déclaration des vérités » (traduite ICI), réaffirmant les enseignements de l'Église concernant les points aujourd’hui les plus mis à mal, jusqu’au plus haut niveau, dans une époque qu'ils qualifient de « confusion et désorientation doctrinales quasi universelle ». L’information et le texte de huit pages sont donnés par le vaticaniste Edward Pentin, dans le National Catholic Register. (Une note explicative accompagne le document et se trouve en traduction française ICI)

    Les rappels moraux concernent la procréation, le mariage et visent spécialement la doctrine d’Amoris lætitia qui fait difficulté :

    « Quiconque, époux ou épouse, qui a obtenu un divorce civil du conjoint avec lequel il est validement marié et qui a contracté un mariage civil avec une autre personne du vivant de son conjoint légitime, et qui vit maritalement avec le partenaire civil, choisissant de rester dans cet état en pleine connaissance de la nature de l'acte posé et avec plein consentement à cet acte, est dans un état de péché mortel et ne peut donc recevoir la grâce sanctifiante, ni croître en charité. »

    En prévision de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie, dont tout porte à croire qu’il remettra en question la discipline du célibat sacerdotal, les déclarants affirment :

    « La loi par laquelle les prêtres sont tenus d'observer la continence parfaite dans le célibat découle de l'exemple de Jésus-Christ et appartient à la tradition immémoriale et apostolique selon le témoignage constant des Pères de l'Église et des Pontifes Romains. Pour cette raison, cette loi ne doit pas être abolie dans l'Église romaine par la nouveauté d'un célibat sacerdotal facultatif, que ce soit au niveau local ou universel ».

    Sur l’œcuménisme, ils ont ces paroles définitives :

    « Le véritable œcuménisme veut que les non-catholiques entrent dans l'unité que l'Église catholique possède déjà indestructiblement en vertu de la prière du Christ, toujours entendue par son Père, "afin qu'ils soient un" (Jean 17,11) »,

    Mais l’article de la Déclaration le plus fort est l’article 9, qui vise directement et terme à terme la phrase du document d’Abu Dhabi, signé conjointement par le pape François et l’imam d’Al Azhar, du 4 février 2019, portant sur le fait que Dieu voudrait la diversité des religions :

    « La religion née de la foi en Jésus-Christ, le Fils incarné de Dieu et le seul Sauveur de l'humanité, est la seule religion voulue positivement par Dieu. Erronée donc l'opinion qui dit que de même que Dieu veut positivement la diversité des sexes masculin et féminin et la diversité des nations, de même il veut aussi la diversité des religions ».

    Pour finir, le document en appelle au témoignage de foi des pasteurs et des fidèles, manifestant l’infaillibilité in credendo de l’Église :

    « Une voix commune des Bergers et des fidèles par une déclaration précise des vérités sera sans aucun doute un moyen efficace d'aide fraternelle et filiale pour le Souverain Pontife dans la situation extraordinaire actuelle de confusion et de désorientation doctrinale générale dans la vie de l'Église ».

  • Déclaration d'Abou Dabi : le pape a-t-il vraiment mesuré ce qu'il signait ?

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    De Sandro Magister en traduction française sur diakonos.be :

    « Ambigu au-delà de toute mesure ». Un théologien de la Congrégation pour la doctrine de la foi recale le pape

    Jamais la Congrégation pour la doctrine de la foi n’aurait laissé passer une telle phrase, si seulement le pape François lui avait demandé de la vérifier.

    Mais il ne l’a pas fait. Résultat, depuis le 4 février, dans le document solennel sur la fraternité humaine signé conjointement à Abou Dabi par François et le Grand Imam de la mosquée Al-Azhar, Ahmed Mohamed el-Tayeb, on trouve l’affirmation suivante :

    « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains ».

    Rien à objecter quant à la couleur, au sexe, à la race ou à la langue. Mais que la diversité de religion soit voulue par le Créateur est une thèse nouvelle et téméraire pour la foi catholique.  Parce qu’alors, ce que le premier pape, l’apôtre Pierre, prêchait rempli de l’Esprit-Saint après la Pentecôte n’aurait plus aucune valeur quand il disait que « en nul autre que lui, il n’y a de salut » en parlant de Jésus, vu que son successeur actuel met toutes les religions sur un pied d’égalité.

    Un mois plus tard, au cours de l’audience générale du 3 avril, de retour d’un autre voyage en terre musulmane, au Marco, le pape François a tenté de rectifier le tir.  « Nous ne devons pas avoir peur de la différence » entre les religions, a-t-il dit.  « Dieu a voulu permettre cette réalité » avec la « voluntas permissiva » dont parlaient « les théologiens scholastiques ».  Nous devions plutôt « avoir peur si nous ne travaillions pas dans la fraternité pour cheminer ensemble dans la vie ».

    Mais encore une fois, si le texte de cette audience générale avait auparavant été soumis à la Congrégation pour la Doctrine de la foi, il aurait également été recalé.

    On ne compte plus désormais le nombre de fois où le pape François s’est passé de demander ou de tenir compte de l’avis de la Congrégation dont le rôle est de s’assurer de la conformité au dogme.

    S’il l’avait par exemple fait avec « Amoris laetitia », cette exhortation sur le mariage et le divorce aurait été rédigée de manière moins aventureuse sans susciter ces « dubia » – signés et rendus publics par quatre cardinaux – auxquels François a ensuite refusé de répondre, allant même jusqu’à imposer le silence à la Congrégation qui était à l’époque dirigée par le cardinal Gerhard L. Müller.

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