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Doctrine - Page 51

  • Quel est le rôle des évêques et que propose le prochain synode des évêques ?

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    Une analyse du Club des Hommes en noir avec Mgr Schneider comme invité exceptionnel, entouré des abbés Barthe et Célier et du père Thomas : diffusée par le site web de la revue « L’Homme Nouveau » :

  • "Tout donne l'impression qu'au nom de l'Église synodale, tout sera permis." (Christophe Dickès)

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    Christophe Dickès: «L'Église se dirige-t-elle vers un concile Vatican III?»

    3 juillet 2023

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - En octobre se tiendra le Synode sur l'avenir de l'Église. Alors que le Vatican a publié récemment un «instrument de travail» évoquant d'importantes réformes, l'Église pourrait être bouleversée en profondeur, analyse l'historien Christophe Dickès.

    Auteur de nombreux ouvrages, Christophe Dickès a notamment publié Saint Pierre. Le Mystère et l'Évidence (Éd. Perrin, 2021), qui a reçu le prix François-Millepierres de l'Académie française 2022.


    LE FIGARO. - Le Vatican a publié le 20 juin dernier un «document de travail», Instrumentum Laboris, en vue du prochain synode des évêques «pour une Église synodale». On peut y lire notamment des propositions visant à révolutionner la prise de décision au sein de l'Eglise. Comment l'interpréter?

    Christophe DICKÈS. - Il n'y a pas que le document en lui-même qui bouleverse la prise de décision ecclésiale, mais bien la méthode utilisée pour aboutir au document. En effet, pendant plusieurs mois, les diocèses du monde entier se sont adressés à leurs fidèles qui, sur la base du volontariat, ont apporté leurs réflexions sur l'Église. La première rupture est dans cette méthode. Jusqu'à présent, le droit canon, qui est le droit de l'Église, disposait que les fidèles «sont tenus d'adhérer par obéissance chrétienne à ce que les Pasteurs sacrés, comme représentant du Christ, déclarent en tant que maître de foi ou décident en tant que chefs de l'Église» (Can 212 §1). Néanmoins, toujours dans le droit canon, les fidèles ont aussi la faculté de faire connaître leurs besoins surtout spirituels, ainsi que leurs souhaits. Mais ce droit souligne que cela ne peut être fait que «selon le savoir, la compétence et le prestige dont [les fidèles] jouissent» (Can 212 §2).

    Or, nous ne savons pas si les personnes qui ont participé à l'élaboration du document avaient la compétence de le faire. Autrement dit, la préparation d'un synode n'est certainement pas l'expression des désirs particuliers ou la somme de volontés particulières. L'Église n'est pas à proprement parler une démocratie parce qu'elle a la charge de transmettre une tradition - le dépôt de la Foi, venue d'en haut, c'est-à-dire de la Révélation. Participer à l'élaboration d'un synode signifie connaître un minimum le catéchisme, les lois de l'Église, ses structures, son histoire, etc. Chaque fois que, dans l'histoire, un concile s'est ouvert, on relisait les conciles précédents précisément afin de ne pas créer de rupture. Je doute que ce travail ait été fait. La tradition ecclésiale fondée sur l'Écriture est ainsi le grand absent.

    J'ajouterais qu'il est difficile de dire si ce document est vraiment représentatif de ce que pensent les catholiques du monde entier. Sa lecture m'incite à voir des considérations avant tout occidentales. Entre l'expression des souhaits et le document final, on comprend qu'il y a eu des filtres et des choix dont certains sont identiques à l'Église allemande qui n'a pas caché son progressisme en la matière.

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  • Le déclin du catholicisme : une rupture anthropologique profonde

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    Une tribune de Bruno Dumons (Historien - Directeur de recherches CNRS - Diacre (diocèse de Lyon)) sur le site du journal La Croix :

    Le déclin du catholicisme et l’hypothèse d’une « rupture anthropologique »

    L’historien Bruno Dumons revient sur l’analyse de Guillaume Cuchet sur le déclin du catholicisme en France. Pour lui, il faut surtout y voir une rupture anthropologique profonde, qui affecte le catholicisme dans tous les pays développés.

    « Effondrement », « déclassement », « implosion » : les diagnostics posés sur le catholicisme français sont tous alarmants selon les enquêtes et les sondages les plus récents. Guillaume Cuchet a repris l’analyse du dossier dans un livre Comment notre monde a cessé d’être chrétien (2018). Il a tenté de fournir quelques clés d’explication autour de l’abandon de la pratique obligatoire, de la communion solennelle et de la prédication des fins dernières… bref tout ce qui représentait un catholicisme immuable avec sa « messe de toujours ».

    Aujourd’hui, l’historien constate que « le catholicisme risque de ne plus rester longtemps la première religion du pays » (La Croix du 22 mai 2023) au vu des résultats de l’enquête « Trajectoires et origines » (TEO2) de l’Insee qui pointe les évolutions récentes des diverses religions en France.

    De son côté, le théologien protestant Christophe Chalamet observe (Recherches de science religieuse 2023/1) que la question du salut, centrale dans le christianisme, est désormais incompréhensible pour nos contemporains, du moins en Occident, alors que les paysans du Moyen Âge l’avaient parfaitement intégrée en méditant le Jugement dernier sur les tympans des églises et cathédrales romanes. Et que dire de « la vie éternelle » qui n’a plus aucun sens pour eux. C’est le cœur de la foi chrétienne, c’est-à-dire en un Christ sauveur et donnant la vie (Jean 3, 16-18), qui devient obsolète.

    De nombreux efforts de l’Eglise pour s’adapter

    Le processus de désaffiliation que les historiens et les sociologues observent depuis le début des années 1960, s’est donc progressivement accéléré, surtout dans la décennie 2010 selon TEO2. Et pourtant, que d’efforts pastoraux ont été menés dans l’Église de France depuis le milieu du XXe siècle. Dès 1951, l’épiscopat publie un Directoire pour la pastorale des sacrements. Chacun d’eux sera rénové, de l’initiation chrétienne à la guérison. Certains changent de nom : la réconciliation remplace la confession et l’extrême-onction devient l’onction des malades. Le mariage nécessite une préparation. Les nouveaux militants du CLER sont convaincus qu’une régulation des naissances est possible avec des « méthodes naturelles » conformes à un discours pontifical qui se fige dans Humanæ vitæ (1968).

    Plus timidement émerge une pastorale en faveur des personnes divorcées puis remariées. Pour le sacrement de l’ordre, sa rénovation intervient avec la sacramentalité de l’épiscopat et le renouveau du diaconat comme degré stable et ouvert à l’ordination d’hommes mariés. Malgré des tâtonnements, beaucoup d’efforts sont faits pour rénover et adapter l’économie sacramentelle.

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  • Papabili, dérives allemandes, idéologie du genre... : un nouveau numéro du magazine Cardinalis très instructif

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    Le nouveau numéro, accessible en ligne, du magazine Cardinalis propose un entretien avec le cardinal Arinze, qui estime que l’épiscopat allemand s’engage dans la voie de l’hérésie et du schisme, une longue analyse sur le pape et l’idéologie du genre, prônée par un certain nombre de prélats dont le fameux jésuite Martin, un portrait du cardinal Koch, ainsi qu’une liste des cardinaux papabili, que voici (cliquer sur l'image pour l'agrandir):

  • La lettre interpellante du Pape au Préfet nouvellement nommé du Dicastère pour la Doctrine de la Foi

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    Du blog "Messa in Latino" :

    La lettre (glaçante) du Pape au Préfet nouvellement nommé du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (foi qui sera toujours une et catholique ?)

    Nous publions ici la traduction de la lettre redoutable du Pape au nouveau Préfet. Il lui confie un mandat qui fait froid dans le dos. Ne citant (entre autres) que lui-même....

    Voici la première phrase qui annonce l'édulcoration de la doctrine et la réduction des contrôles (et donc l'avilissement du dicastère lui-même) : 

    "Le département que vous présidez en d'autres temps en est venu à utiliser des méthodes immorales. Il s'agissait d'époques où, au lieu de promouvoir la connaissance théologique, on persécutait les erreurs doctrinales. Ce que j'attends de vous est sans aucun doute quelque chose de très différent".

    (Ah, bien : on apprend ainsi qu'ils se sont trompés pendant des siècles...). Cette deuxième phrase prélude alors à la croissance du relativisme doctrinal (déjà condamné, encore tout récemment, par Benoît XVI :

    "Sachez, en outre, que l'Église "a besoin de grandir dans l'interprétation de la Parole révélée et dans la compréhension de la vérité"[6], sans que cela implique l'imposition d'une seule façon de l'exprimer. Car "les différentes lignes de pensée philosophique, théologique et pastorale, si elles se laissent harmoniser par l'Esprit dans le respect et l'amour, peuvent aussi faire grandir l'Église"[7]. Cette croissance harmonieuse préservera la doctrine chrétienne plus efficacement que n'importe quel mécanisme de contrôle".

    En résumé : il semble bien que le but du Dicastère sera désormais d'approuver toutes les nouvelles propositions doctrinales provenant des ramifications les plus diverses de la terre, d'approuver ou de tolérer les poussées hérétiques déjà présentes, fragmentant ainsi l'Unité du depositum Fidei, et d'interdire aux prêtres, qui le demandent, d'apaiser la célébration traditionnelle.

    Roberto

    À Son Excellence Révérendissime Mgr Víctor Manuel Fernández

    Vatican, 1er juillet 2023

    Cher frère,

    en tant que nouveau Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, je vous confie une tâche que je considère très précieuse. Son objectif central est de veiller sur l'enseignement qui découle de la foi afin de "donner raison à notre espérance, mais non comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent"[1].

    En d'autres temps, le Département que vous présidez en est venu à utiliser des méthodes immorales. Il s'agissait d'époques où, au lieu de promouvoir la connaissance théologique, on persécutait les erreurs doctrinales. Ce que j'attends de vous est sans doute très différent.

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  • Un bergoglien radical à la tête du dicastère pour la doctrine de la foi

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    De José Lorenzo sur Religion Digital

    La presse souligne que le nouveau préfet de la doctrine de la foi "est mal vu par les conservateurs".

    La nomination de Tucho Fernández "a fait l'effet d'une bombe au Vatican" : "François opte pour la rupture".

    Víctor Manuel Fernández, nuevo prefecto de Doctrina de la Fe

    "Le tour de François. Le pape a nommé à la tête du puissant dicastère pour la doctrine de la foi, l'ancien Saint-Office, l'évêque argentin Victor Manuel Fernandez, 60 ans, dit 'Tucho', un réformateur mal vu des conservateurs", indique La Repubblica.

    "Sa nomination a suscité une grande surprise au Vatican en raison de son jeune âge et de sa proximité avec le pape. En dix ans de pontificat et après mûre réflexion, selon La Nación, il est le premier prélat argentin et de confiance que Jorge Bergoglio a décidé de faire venir à Rome pour occuper un poste plus que pertinent au sein de la Curie romaine", précise le quotidien argentin La Nación.

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  • "Une "Église synodale" fantaisiste, mondaine, bureaucratique, anthropocentrique, néo-pélagienne, hiérarchiquement et doctrinalement vague"

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    Du Catholic Thing (traduction avec DeepL) :

    Une nouvelle "Église synodale" mine l'Église catholique

    29 juin 2023

    Note : L'évêque Schneider nous a envoyé cet incisif "appel à la prière et à la réflexion" en nous demandant de le publier aujourd'hui, en la solennité des Apôtres Saints Pierre et Paul. Nous l'avons jugé suffisamment important pour justifier une publication spéciale par TCT, que nous sommes heureux de porter à votre attention. - Robert Royal

    De nombreuses questions ont été soulevées au sujet de l'actuel " processus synodal " et, par conséquent, afin de rendre service au troupeau du Christ, j'aimerais aborder certains points importants de l'Instrumentum Laboris pour la session d'octobre 2023 du Synode sur la synodalité. Ce document de travail ou Instrumentum semble saper la constitution divine et le caractère apostolique de la vie et de la mission de l'Église catholique, en leur substituant une "Église synodale" inventée, inspirée principalement par des catégories protestantes, sociales et anthropocentriques. Les principaux sujets de préoccupation sont les suivants.

    La constitution divine de l'Église est sapée

    L'autorité épiscopale est sapée par l'Instrumentum Laboris de deux manières principales. Premièrement, en exigeant une "plus grande participation de tous les fidèles et donc un exercice moins exclusif du rôle des évêques" (B 2.5, c), et en encourageant un "processus de discernement communautaire" (B 3.2, 7). Deuxièmement, en rendant l'autorité épiscopale dépendante et responsable vis-à-vis d'organes consultatifs non hiérarchiques, à la suite d'institutions séculières. (Voir B 3.3.8)

    L'autorité papale est sapée de deux manières principales. Premièrement, en suggérant que "la convergence de plusieurs groupes d'Églises locales (Conseils particuliers, Conférences épiscopales, etc.) sur la même question" devrait "engager l'Évêque de Rome à l'aborder au niveau de l'Église universelle". (B 3.4) Deuxièmement, en suggérant que les "institutions locales" dans les différentes régions peuvent "adopter des approches différentes" de celles de l'évêque de Rome, ce qu'il devrait accepter. (B 3.4.)

    Mais l'affirmation magistérielle suivante reste valable : "Le Successeur de Pierre est le roc qui garantit une fidélité rigoureuse à la Parole de Dieu contre l'arbitraire et le conformisme"[i].

    La structure hiérarchique de l'Église est minée par une utilisation ambiguë du mot " ministère ", qui est attribué de manière peu utile à la fois aux personnes ordonnées et non ordonnées, comme lorsqu'elle tente de " favoriser une compréhension des ministères qui ne se réduise pas au ministère ordonné ". (B 2.4, 6)[ii]

    Mais les affirmations suivantes du Magistère restent valables : "Il faut reconnaître que le langage devient incertain, confus et donc inefficace pour exprimer la doctrine de la foi, chaque fois que s'estompe, de quelque manière que ce soit, la différence 'd'essence et non seulement de degré' entre le sacerdoce baptismal et le sacerdoce ordonné"[iii] "Ce n'est qu'en vertu de l'Ordination sacrée qu'il [le ministère] obtient la plénitude et l'univocité de sens que la tradition lui a toujours attribuées"[iv].

    La structure hiérarchique de l'Église est également ébranlée par l'imposition de "facilitateurs" qui "accompagneront les communautés. à tous les niveaux de la vie ecclésiale" (n. 42) ; et en faisant de ce qui suit une priorité : " appeler à la question de la participation des femmes à la gouvernance, à la prise de décision, à la mission et aux ministères à tous les niveaux de l'Église ". (B 2.3. 3)

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  • Les évêques américains contre les politiciens catholiques pro-avortement : un exemple à imiter

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    De Stefano Fontana sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Les évêques américains contre les politiciens catholiques pro-avortement, un exemple à imiter

    Les députés catholiques-démocrates voudraient réconcilier les batailles de la foi et de l'avortement. Mgr Broglio n'est pas d'accord : cette prise de position claire est aussi un signal clair sur l'équilibre entre les prélats américains et Santa Marta.

    01_07_2023

    Un événement de grand intérêt s'est produit aux États-Unis : les évêques ont corrigé la position en faveur de l'avortement revendiquée par un groupe de parlementaires catholiques. L'intervention des évêques a clarifié certains points fondamentaux de la question politique concernant les catholiques et l'avortement : du rôle de la conscience à la tâche des fidèles laïcs, en passant par le sens authentique de la laïcité et de la liberté de religion. Il a également écrit un nouveau chapitre important dans la relation entre les évêques américains et le pape François : sur ce point, comme on le sait, il n'y avait et il n'y a toujours pas de convergence entre les deux parties.

    Dans une déclaration de principes rédigée le 24 juin, jour du premier anniversaire de l'arrêt de la Cour suprême qui a annulé Roe vs. Wade sur le droit à l'avortement, sur papier à en-tête du Congrès, une trentaine de membres du Congrès, dont l'actuelle whip en chef Rosa L. DeLauro et la vétérane Nancy Pelosi, ont à nouveau énuméré les raisons pour lesquelles ils se battent, en tant que catholiques, pour la promotion du droit à l'avortement.

    Leur argumentation s'articule autour de quatre points, qui découlent tous - selon les pétitionnaires - des principes de la Doctrine sociale de l'Église. Le premier point concerne le devoir d'aider les personnes défavorisées, et les femmes qui avortent entreraient dans les catégories des pauvres, des discriminés et des victimes du racisme. Le deuxième est que la conscience éclairée doit être laissée libre de prendre des décisions concernant son propre corps, citant le Catéchisme lorsqu'il dit qu'il faut toujours obéir à la conscience même lorsqu'elle est erronée. Le troisième est la séparation de l'Église et de l'État, avec l'impossibilité d'imposer par la loi ses propres croyances religieuses à ceux qui ne les partagent pas. La quatrième est la référence même à Christifideles laici de Jean-Paul II, selon laquelle la tâche des laïcs ne serait qu'une animation éthique générale.

    La faiblesse de ces arguments est très évidente. Dans l'ordre : 1) Les femmes qui avortent ne sont pas toujours victimes d'une injustice sociale, alors que les enfants avortés le sont certainement ; 2) L'ignorance invincible des errements de la conscience qui nous libère de la responsabilité morale est très difficile à prouver ; 3) les catholiques s'opposent à la réglementation de l'avortement pour des raisons religieuses mais aussi pour des raisons de raison (laïque) et il ne s'agit donc pas d'imposer leur foi à qui que ce soit mais de rappeler tout le monde à une vérité naturelle ; 4) enfin, sur le pas téméraire de l'utilisation des Christifideles laici, il vaut mieux jeter un voile pieux.

    Cela aurait pu être comme avant, chacun pour soi et Dieu pour tous. Au lieu de cela, le 28 juin, le nouveau président des évêques américains, Timothy Broglio, ancien ordinaire militaire, ainsi que les évêques d'Arlington (Virginie) et de Brownsville (Texas), ont publié une déclaration rectificative au nom de l'ensemble de l'épiscopat. Ils ont été très clairs dans leur condamnation de la position des démocrates catholiques : "Les membres du Congrès qui ont récemment invoqué les enseignements de la foi catholique elle-même pour justifier l'avortement ou soutenir un prétendu droit à l'avortement déforment gravement la foi. Il est faux et incohérent d'affirmer que la suppression d'une vie humaine innocente à son stade le plus vulnérable puisse être compatible avec les valeurs de défense de la dignité et du bien-être des personnes dans le besoin". Après avoir rappelé l'enseignement clair du Catéchisme (n° 2270 et 2273), les évêques affirment que "l'avortement viole ce respect pour les enfants à naître et apporte une souffrance indicible à d'innombrables femmes.

    Quant à la conscience, précisément en raison de la haute considération qu'elle mérite, "les responsables politiques devraient défendre la liberté des catholiques et d'autres personnes de servir le bien commun conformément à leurs convictions dans un large éventail de domaines (...) Cependant, la conscience n'est pas un permis de commettre le mal et d'ôter des vies innocentes. La conscience ne peut pas justifier et ne justifie pas l'acte ou le soutien de l'avortement. En effet, la conscience "doit être informée et le jugement moral éclairé" par la Parole de Dieu dans la foi et la prière, et "guidée par l'enseignement autorisé de l'Église" [CEC 1783, 1785]. En outre, la réalité selon laquelle les enfants à naître sont nos frères et sœurs vivants n'est pas seulement une question de foi, mais elle est attestée par la science et la saine raison".

    Cette intervention revêt une importance considérable. Tout d'abord, elle s'adresse aux catholiques démocrates américains, mais elle s'applique également aux catholiques européens et à tous ceux qui se cachent derrière ces arguments. Elle constitue donc également un stimulant pour des prises de position similaires de la part d'autres épiscopats. En outre, la "déclaration corrective" confirme que, malgré les changements au sommet de la conférence épiscopale américaine et malgré les actions inquiétantes du Saint-Siège et de François lui-même, la ligne de l'Église américaine reste celle de la protection de la loi naturelle. Enfin, indirectement, la "déclaration" propose à nouveau la question non résolue de l'intégration dans la communion des catholiques favorables à l'avortement. Et dans ce cas également, c'est la position d'ouverture décisive du pape François qui en pâtit.

    Les évêques belges en prendront-ils de la graine ?

  • Un synode sans queue ni tête

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Bonne conversation ! Dans un synode sans queue ni tête

    Il y a un abîme entre la sublime « Conversation sacrée » peinte par Piero della Francesca en 1472 (voir ci-dessus) et la « conversation dans l’Esprit » qui est le nouvel mot d’ordre du synode sur la synodalité.

    Autant la première est limpide, avec des anges et des saints en dialogue spirituel avec le Fils de Dieu sur les genoux de Marie, autant la seconde est vague.

    La formule « conversation dans l’Esprit » a été lancée comme fil conducteur de la prochaine session plénière du synode, programmée en octobre, par les deux cardinaux qui en dirigent le déroulement, le maltais Mario Grech et le luxembourgeois Jean-Claude Hollerich.

    Dans l’ « Instrumentum laboris » qui servira de trame aux assises, et qui a été rendu public le 20 juin, la formule apparaît à plusieurs reprises. Et dans la conférence de presse de présentation elle a même été identifiée comme le « modus operandi » du synode lui-même.
    Ce « modus operandi » se compose de trois étapes fondamentales.

    « La première – peut-on lire dans l’ ‘Instrumentum laboris’ – est consacrée à la prise de parole de chacun et chacune, à partir de sa propre expérience personnelle relue dans la prière pendant le temps de préparation. Les autres écoutent en silence sans entrer dans des débats ou des discussions en sachant que chaque personne a une contribution précieuse à apporter ».
    Dans la seconde étape, « à nouveau, chaque membre du groupe prend la parole : non pas pour réagir et contrer ce qui a été entendu, en réaffirmant sa propre position, mais pour exprimer ce qui, au cours de l’écoute, l’a touché(e) le plus profondément et ce par quoi il ou elle se sent le plus interpellé(e) ».

    La troisième « consiste à identifier les points clés qui ont émergé et à dégager un consensus concernant les fruits du travail commun, que chacun considère comme fidèle au processus et dans lequel il ou elle peut donc se sentir représenté ». Le tout « toujours dans un climat de prière » et prêtant « attention aux voix marginales et prophétiques », dans la certitude que « l’Esprit, maître de l’harmonie, aidera à passer de la cacophonie à la symphonie ».

    En conférence de presse, à la question de savoir si cela pourrait correspondre à une mutation de la doctrine catholique sur « les divorcés remariés, les personnes en mariage polygame ou les personnes LGBTQ+ », expressément citées dans l’ « Instrumentum laboris », Grech et Hollerich n’ont répondu ni oui ni non.

    En effet, on ne dit rien sur les critères censés présider à l’évaluation des opinions exprimées. On renvoie simplement à l’Esprit Saint. On a fait coïncider la « modalité de gestion des processus décisionnels et de construction du consensus » avec la « conversation dans l’Esprit », qui suffit à elle seule – dit-on – pour « favoriser un exercice de l’autorité approprié à une Église synodale ».
    Si vraiment le besoin se faisait sentir d’un nouveau rôle auxiliaire, c’est celui du « facilitateur », décrit comme suit dans l’ « Instrumentum laboris » :

    « Compte tenu de l’importance de la conversation dans l’Esprit pour animer le vécu de l’Église synodale, la formation à cette méthode, et en particulier l’enjeu d’avoir des personnes capables d’accompagner les communautés dans cette pratique, est perçue comme une priorité à tous les niveaux de la vie ecclésiale et pour tous les baptisés ».

    Cette fonction de « facilitateur » – toujours selon l’ « Instrumentum laboris » – est la nouvelle fonction à laquelle devraient être formés « les évêques, les prêtres, les diacres, les personnes consacrées et tous ceux qui exercent un ministère », dans le but de « renouveler les modalités d’exercice de l’autorité et les processus de décision dans une approche synodale, et pour apprendre à accompagner dans l’Esprit le discernement et le dialogue communautaires ».

    Bien entendu, parmi les nombreuses questions que l’ « Instrumentum laboris » confie aux Pères synodaux figure également la suivante :

    « Comment la conversation dans l’Esprit, qui ouvre le dynamisme du discernement en commun, peut-elle contribuer au renouvellement des processus de décision dans l’Église ? Comment peut-elle être « institutionnalisée » et devenir une pratique ordinaire ? Quels sont les changements à apporter au droit canonique ? ».

    Mais, intentionnellement, aucune hypothèse concrète de réforme à discuter n’a été prévue à l’avance. « L’ ‘Instrumentum laboris’ ne donne pas de réponses, il ne fait que poser des questions », a déclaré le cardinal Hollerich. « Nous n’avons pas d’agenda écrit à l’avance ».
    Et le cardinal Grech : « On ne donne aucune systématisation théorique préalable de la synodalité qui est le thème du synode. La synodalité sera une expérience, sur laquelle nous nous interrogerons ».
    Ce synode sur la synodalité est en cours depuis 2021 à des niveaux divers, local, national, continental, et se poursuivra avec les deux sessions plénières d’octobre 2023 et d’octobre 2024. Sans qu’on y vote aucune proposition contraignante, puisque ce sera le Pape seul, à la fin de tout, qui tirera les décisions qu’il voudra.

    Mais ce synode aura-t-il vraiment une fin ? À en voir la manière dont le Pape François l’a piloté jusqu’ici, et tant qu’il sera pape, il est permis d’en douter. Ce qui intéresse le plus le Pape François c’est surtout une chose : mettre en branle des « processus ». D’une durée indéterminée. Peu lui importe s’ils sont confondants et confus, parce que l’Esprit Saint saura, lui, où conduire l’Église, par exemple – peut-on lire dans l’ « Instrumentum laboris » – sur le « niveau d’autorité doctrinale » qui pourra être attribué aux conférences épiscopales d’un continent, et par conséquent à la faculté du pape d’y consentir ou pas.

    Dans le dernier cahier de « La Civiltà Cattolica », la revue des jésuites de Rome imprimée sous contrôle préalable des autorités vaticanes, on trouve un article d’un jésuite de l’Université de Louvain, Jos Moons, qui dit tout dès le titre : « Papa Francesco, lo Spirito Santo e la sinodalità. Verso una riconfigurazione pneumatologica della Chiesa ».

    La très vague « conversation dans l’Esprit » décrite dans l’ « Instrumentum laboris » est la mise en pratique de cette « reconfiguration ». Dans laquelle on peut mettre un peu de tout, dans un triomphe de la liberté d’opinion avec une révérence ostentatoire à l’Esprit qui « souffle où il veut ».

  • Les évêques canadiens rappellent le droit d’avoir des convictions religieuses et morales distinctives, même lorsqu’elles remettent en cause les idées dominantes

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    De Vatican News :

    Au Canada, une lettre pastorale pour défendre la liberté religieuse

    Dans un Canada de plus en plus sécularisé, la Conférence des évêques catholiques du Canada publie une lettre pastorale sur la liberté de religion et la liberté de conscience dans le pays. Intitulé «Vivre en catholiques sur la place publique», le document, constitué de 21 points, rappelle que la liberté de religion constitue le fondement d’une démocratie.

    «Au Canada, la liberté de religion et de conscience, avec les autres libertés fondamentales incluses à l’article 2 de la Charte canadienne des droits et libertés, constitue le fondement de notre société démocratique et reflète notre vie commune en tant qu’êtres humains porteurs de l’image et de la ressemblance de Dieu», rappelle la Commission épiscopale pour la justice et la paix de la Conférence des évêques du Canada (CECC) dans sa lettre pastorale publiée le 22 juin, à l’occasion de la mémoire de saint Thomas More.

    Longue de huit pages, cette lettre pastorale revient d’abord sur l’importance de préserver la liberté de religion de chacun dans la société canadienne. «La liberté de religion et la liberté de conscience sont des libertés connexes qui nous permettent de vivre pleinement tels que nous sommes, tels que nous sommes appelés à être», rappellent les évêques canadiens.

    «Un postulat postmoderne répandu et erroné voudrait qu’on puisse sacrifier la liberté de religion ou de conscience au profit d’une liberté d’expression ou d’association plus large», écrivent-ils également, dans un pays où selon le recensement de 2019, 19,3 millions de personnes ont déclaré être chrétiens, soit 53,3% de la population. Des chiffres en baisse ces dernières décennies, en 2011, 67,3% des Canadiens se déclaraient chrétiens. «L’idée d’éroder ainsi la défense de la liberté religieuse est un symptôme d’amnésie, un oubli de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains, de nos désirs les plus profonds et de notre véritable dignité», note la lettre pastorale.

    Liberté religieuse et État

    Toujours selon l’article 2 de la Charte canadienne des droits et des libertés, l’État a obligation de défendre les libertés fondamentales de chacun. Mais selon la CECC, ce droit est régulièrement bafoué. «À tous les échelons, ces institutions imposent de plus en plus souvent non pas une laïcité ‘’ouverte’’, telle que définie par le philosophe catholique Charles Taylor, où l’État est véritablement neutre et fait place à toutes les formes de croyances exprimées pacifiquement, mais plutôt une laïcité « fermée » qui ne veut pas accommoder les différentes croyances ou qui ne permet à peine – voire pas du tout – la manifestation publique de ces croyance», dénoncent les prélats, s’inquiétant par exemple de la fermeture d’écoles ou d’hôpitaux catholiques.

    Les évêques canadiens notent aussi que dans une démocratie pluraliste «l’accueil de la diversité suppose qu’on reconnaisse le droit de défendre des positions théologiques et morales précises, même lorsqu’elles remettent en cause les normes qui prédominent à notre époque». Chacun doit pouvoir défendre ses convictions sans violences et de manière authentique. «En tant que catholiques, notre foi nous appelle à défendre sur la place publique ce que nous croyons être vrai», lit-on

    Par ailleurs, avertit la CECC, sans une solide liberté de religion, les autres libertés fondamentales peuvent être remises en question.

    En conclusion de cette lettre pastorale, les évêques canadiens invitent, comme Pierre, à rendre explicitement compte de la foi.

  • "Le synode nuira à l'ensemble de l'Eglise"

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    De Joachim Heimerl sur kath.net/news :

    "Un synode de l'horreur nous attend-il en 2023/24 ?"

    27 juin 2023

    "Aujourd'hui déjà, les médias le considèrent comme un 'parlement ecclésiastique' ou un 'mini-concile' et les affirmations contraires du secrétariat du synode ne font que renforcer cette malheureuse impression." Un commentaire invité de Joachim Heimerl

    Linz (kath.net/joh) Récemment, j'ai entendu une dame se faire interroger sur "l'Église synodale". Sa réponse fut aussi brève que pertinente : "Je vous en prie ! Je suis catholique et non synodale". Je ne peux moi-même que me rallier à cette affirmation, même si l'expression "Église synodale" est désormais sur toutes les lèvres, comme s'il s'agissait d'un credo.

    En réalité, cette notion ne figure dans aucun document du magistère ni dans aucun catéchisme ; elle n'apparaît pas non plus dans le "Credo". Celui qui parle de "l'Église synodale" parle donc de quelque chose qui n'existe pas.

    Les synodes des évêques n'ont rien à voir non plus avec l'"Église synodale", et sous leur forme actuelle, ils n'existent même pas depuis longtemps, mais n'ont été introduits qu'en 1967 par Paul VI pour conseiller les papes. Celui qui prétend le contraire propage des fake news, même si, entre-temps, même des cardinaux le font. Des slogans comme "la synodalité fait partie de l'ADN de l'Eglise" sont au mieux idéologiques, mais ils ne sont pas catholiques.

    Bien sûr, le prochain synode des évêques de 2023/24 n'est officiellement qu'un organe consultatif, mais officieusement, il est déjà bien plus que cela. Cela se voit notamment au fait que des laïcs participent au synode et qu'ils ont en outre le droit de vote. Il est clair que cela contredit fondamentalement la définition d'un synode des évêques. Mais il est également clair que l'importance de ce synode s'en trouve considérablement accrue. Aujourd'hui déjà, les médias le considèrent comme un "parlement ecclésiastique" ou un "mini-concile" et les affirmations contraires du secrétariat du synode ne font que renforcer cette impression malheureuse.

    Le fait est que le prochain synode doit introduire un changement de paradigme dans l'Eglise, ce que le document de travail récemment publié prouve de manière irréprochable. L'objectif du synode est ainsi devenu évident : le célibat ecclésiastique doit être supprimé et, avec l'introduction de diaconesses, le sacrement de l'ordre également. En outre, le sacrement du mariage doit être encore assoupli par la "bénédiction" des couples homosexuels et par l'acceptation de la polygamie - païenne - sous quelque forme que ce soit. Il existe en outre toute une série d'autres propositions, toutes aussi ahurissantes les unes que les autres.

    La perfidie de ce document de travail est double : il contient - premièrement - principalement des questions, mais qui ne sont que de nature rhétorique et ne demandent qu'une réponse positive. Et - deuxièmement - il est d'emblée élevé au rang d'engagement, puisque le secrétariat du synode le qualifie de "document de l'Eglise tout entière". L'histoire de l'élaboration du texte montre déjà que ce n'est qu'un tour de passe-passe et - pardon - un mensonge pur et simple ; le pourcentage de participation de "l'ensemble de l'Église" était à peine supérieur à zéro ! Mais la vérité ne compte pas pour les organisateurs du synode. Les cardinaux Grech et Hollerich veulent déjà augmenter la pression sur le pape ; après tout, il est difficilement imaginable que François s'oppose à "toute l'Eglise". Pour éviter que cela n'arrive finalement, Hollerich a prévu une sécurité "étanche" : il ne cesse de revendiquer l'action du Saint-Esprit, et ce avant même que le synode n'ait commencé.

    Or, aucun synode ne peut se prévaloir du Saint-Esprit, et il n'a pas la moindre autorité doctrinale. Le "Saint-Esprit" de Hollerich n'est qu'un alibi bon marché pour faire passer un agenda de gauche qui contredit fondamentalement les Saintes Écritures et l'ensemble de l'enseignement de l'Église jusqu'à présent. - Non ! Ce synode n'a pas plus à voir avec l'Esprit Saint que Jésus n'a fondé une "Eglise synodale", et encore moins une Eglise qui veut s'aligner sans retenue sur le monde.

    Pourtant, le synode représente une sérieuse menace pour l'Église. Au plus tard après la disparition du pape Benoît XVI, la voie semble désormais libre pour suivre cette herméneutique radicale de la rupture qui commence à se dessiner de plus en plus clairement ces derniers temps. Selon le modèle funeste de la "voie synodale" en Allemagne, il s'agit désormais d'établir une nouvelle Eglise "romaine" qui n'a plus rien de commun avec l'Eglise catholique et qui ne cherche plus son unité fondée par le Christ en Pierre, mais dans une vague "diversité". - Le fait que ce terme non biblique devienne le concept clé du document synodal en dit long ; même Luther n'aurait pas eu recours à des astuces aussi minables.

    Parce que, selon la volonté de Paul VI, un synode n'est rien en soi, la balle est dans le camp du pape à la fin de chaque synode. Si François devait effectivement faire siennes les positions de ce document de travail néfaste, il entrerait sans aucun doute dans l'histoire comme le pape qui a détruit l'Eglise.

    Personne ne sait pour l'instant si on en arrivera là. En revanche, il est d'ores et déjà certain que le synode nuira à l'ensemble de l'Eglise. Il suffit de jeter un coup d'œil à la sombre Allemagne : la "voie synodale" y a entre-temps déchiré les Eglises locales, l'épiscopat allemand s'est en fait séparé de l'Eglise romaine et s'est divisé en son sein ; l'"Eglise synodale" est devenue l'Eglise appartenant en propre à des hérétiques allemands qui usurpent en outre leurs sièges épiscopaux.

    Comme si ce désastre ne suffisait pas, on n'a rien d'autre à faire à Rome que de reprendre les hérésies allemandes sous forme de "questions", de poncer les murs de l'Eglise et de la livrer au couteau de l'esprit du temps.

    Ce qui semblait impensable sous Benoît XVI et Jean-Paul II est en train de devenir une réalité consternante. L'Église est ainsi confrontée à une période dramatique et sans doute aussi à l'accomplissement d'une prophétie. Dans le message de Notre-Dame d'Akita (Japon 1973), reconnu par l'Eglise, il est dit textuellement : "(...) Des machinations diaboliques s'infiltreront même dans l'Eglise, et des cardinaux se dresseront contre des cardinaux et des évêques contre des évêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères. Les autels et les églises seront dévastés. L'Église sera remplie de gens qui accepteront des compromis".

    Il est difficile de résumer plus précisément ce que nous vivons avec le prochain synode de l'horreur. - Et nous pouvons être sûrs que le Saint-Esprit confirmera toujours le magistère et la tradition actuels.

  • Le document de préparation du synode sur la synodalité : une opportunité providentielle ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    LE DOCUMENT DE PRÉPARATION DU SYNODE SUR LA SYNODALITÉ : UNE PROVIDENTIELLE OPPORTUNITÉ

    23 Juin 2023 

    La publication, le 20 juin, de l’Instrumentum laboris, le document de préparation pour les travaux de la prochaine assemblée générale du Synode des Évêques sur la synodalité (“Instrumentum laboris” della XVI Assemblea Generale Ordinaria del Sinodo dei Vescovi (vatican.va) constitue un événement tellement hénaurme, qu’il pourrait constituer une providentielle opportunité à saisir pour avancer vers un rétablissement de l’ordre dans l’Église.

    L’ère du vide

    Le projet, sur lequel auront à plancher les évêques réunis à grands frais de toutes les parties du monde, à Rome en octobre de cette année et de l’année prochaine est en un sens formidablement ambitieux : il s’agit de lancer une « Église synodale ».

    Pourquoi ? Pour répondre à la question qu’assurément tout le monde se pose : « Comment se réalise aujourd’hui, à différents niveaux (du niveau local au niveau universel) ce “ marcher ensemble ” qui permet à l’Église d’annoncer l’Évangile, conformément à la mission qui lui a été confiée ; et quels pas de plus l’Esprit nous invite-t-il à poser pour grandir comme Église synodale ? » C’est un morceau d’anthologie qui permet de comprendre que la synodalité, c’est … la synodalité.

    Le pathos de ce document, sur des pages et des pages, est agrémenté de schémas explicatifs, par exemple sur « une communion qui rayonne », avec des flèches qui arrivent et partent de cercles concentriques et aboutissent à des petits cœurs. « Farceurs ! », eût dit Bernanos. Mais farce sinistre, car elle délivre un message d’infusion massive de démocratisme moderne dans les structures de l’Église.

    On ne sait d’ailleurs s’il faut rire ou pleurer : on parlait jadis de « réunionite » qui frappait les clercs et laïcs engagés. Pour le coup, c’est une Église réunionante qu’imaginent les auteurs de cet Instrumentum, une Église en perpétuelle réunion de haut en bas. Une Église où on cause entre soi, à défaut d’annoncer l’Évangile aux nations.

    Par exemple, on procédera « au renouvellement du ministère épiscopal au sein d’une Église plus pleinement synodale », par une « dynamique de la conversation », qui animera les réunions et les conseils quotidiens, en sorte qu’on puisse arriver à un « consensus efficace ».

    Et l’évêque ainsi reformaté dans son ministère par cette « dynamique de la conversation », devra s’autoévaluer et être évalué (par qui ? par ceux qui réunionent) à propos de la manière dont il accomplit son service « dans un style synodal ». Non seulement l’évêque devra causer, mais causer de la manière dont il cause.

    Ceci dit, sous le règne du très politique pape François, il faut tenter de décrypter les intentions cachées de cette formidable tentative d’esbroufe. L’évocation de ces processus de fonctionnement conformes à la démocratie moderne, se garde bien de toucher à la nomination des évêques.

    Elle ne parle pas non plus d’ouvrir la prêtrise aux femmes. En fait, ce projet d’Église synodale exacerbe les divisions, mais semble un projet vide. Volontairement peut-être. Le but recherché pouvant être aussi de faire monter tout un nuage de propositions démagogiques vagues pour contenir les revendications, très concrètement subversives quant à elles, de la gauche conciliaire, celle qui s’exprime par exemple dans le Chemin synodal allemand.

    Revenir au Credo

    Cependant ce document caricatural nous paraît une opportunité qu’il ne faut pas laisser échapper. Il représente, comme tout ce qui passe depuis le début du pontificat bergoglien, une exacerbation des choses conciliaires. En l’espèce, ce pathos qui tend à la modification de la divine constitution de l’Église, sans cependant toucher à cette divine constitution, qui change tout sans rien changer, est typique de ce qu’on nous sert depuis plus d’un demi-siècle.

    Ainsi, Amoris laetitia modifie la morale du mariage en commençant par affirmer que « tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. » Ainsi, Unitatis redintegratio lance l’Église dans l’aventure œcuménique, sans jamais donner la moindre définition doctrinale de ce retournement dans la manière de comprendre la mission vis-à-vis des séparés. Ainsi Dignitatis humanæ pulvérise la doctrine du Christ-Roi en réalisant un flou artistique si réussi que, depuis lors, les interprétations se bousculent et s’entrechoquent en s’appuyant sur les affirmations en oui et en non.

    Nous ne mettons certes pas au même niveau les ambiguïtés sophistiquées du Concile, comme le susbistit in (l’Église du Christ subsiste dans l’Église catholique) de Lumen Gentium 8, avec la littérature un peu vulgaire de l’Instumentum (qui fait cependant parfois de beaux efforts : « promouvoir la communion exige d’assumer l’incomplétude de parvenir à vivre l’unité dans la diversité »).

    Qui plus est, l’Insrumentum est un texte de seconde importance. Un document romain cependant. Mais le principe est bien le même, d’une très grande modernité, pour ne pas dire d’un modernisme caractérisé : il s’agit parler de foi – de la changer comme en douceur – en faisant en sorte de ne pas se référer au Credo et au dogme comme sources.

    C’est pourquoi, il conviendrait d’isoler dans cette présente tentative à des propositions doctrinales, comme on le faisait jadis pour peser l’orthodoxie d’un texte. Ce qui aurait le double avantage de recentrer le débat sur le seul terrain qui vaille, celui de la doctrine évangélique telle que transmise par le magistère des papes et des conciles (des conciles magistériels, puisque depuis le dernier il faut préciser), et d’inviter ceux qui ont la charge de diffuser et de défendre cette doctrine du Christ, les évêques, à condamner les erreurs ainsi circonscrites.

    Pour prendre un exemple : « La plupart des Assemblées continentales ainsi que les synthèses de nombreuses Conférences épiscopales, dit l’Instrumentum (B 2-3 question 4)  demandent que la question de l’accès des femmes au diaconat soit réexaminée.

    Peut-on l’envisager et comment ? » Simple question, dira-t-on. Mais justement le fait de la poser laisse la réponse ouverte en oui et en non. Il s’agit donc de dire que le oui est hétérodoxe, tout simplement : si cette proposition signifie qu’il est envisageable que le diaconat, partie du sacrement de l’ordre, puisse être conféré à des femmes, cette proposition n’est pas catholique.

    Il restera à trouver 100 évêques (dont les cardinaux), 10 peut-être, 5 pour commencer, qui porteront cette condamnation toute simple. Et l’on aura avancé d’un grand pas.

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