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Doctrine - Page 84

  • La famille fondée sur le mariage est la première cellule de nos communautés et doit être reconnue comme le lieu naturel des premières relations et de la génération

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    D' sur zenit.org :

    Le pape plaide pour des politiques familiales «fondées sur l’intérêt des familles»

    Audience de la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe

    « Les politiques familiales ne doivent pas être considérées comme des instruments du pouvoir étatique », affirme le pape François ; « elles sont avant tout fondées sur l’intérêt des familles elles-mêmes ».

    Le pape François a reçu en audience les membres de la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE), à l’occasion des 25 ans de sa fondation, ce vendredi 10 juin 2022, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique.

    Le pape a souligné que « les États ont pour mission d’éliminer les obstacles à la générativité des familles et de reconnaître que la famille est un bien commun à récompenser, avec des conséquences positives naturelles pour tous ».

    Il a dénoncé la gravité de « l’hiver démographique », le « fléau de la pornographie », « la pratique inhumaine » de la location d’utérus et la « pandémie de la solitude » :  Il existe « un lien très étroit », a-t-il souligné, « entre cette pauvreté génératrice et le sens de la beauté de la famille ».

    Encourageant la fédération pour son « service précieux », le pape François estime qu’il est « urgent que les Eglises locales, en Europe et au-delà, s’ouvrent à l’action des laïcs et des familles accompagnatrices ».

    La FAFCE compte 19 organisations membres dans 14 pays et 8 membres associés, ce qui signifie une présence dans 21 des pays membres de l’UE, peut-on lire sur son site.

    Elle « assure une représentation politique des familles tant auprès de l’Union européenne que du Conseil de l’Europe. Elle base son travail sur la Doctrine sociale de l’Église catholique, et promeut la beauté de la famille, sa richesse et la dignité de chacun de ses membres. La FAFCE possède un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe et est membre de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne ».

    Voici notre traduction du discours du pape François.

    Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

    Je remercie le Président pour ses salutations et son mot d’introduction. Cette rencontre est un jubilé : vous fêtez vos 25 ans, et il est bon de célébrer et de rendre grâce. Malheureusement, en ce moment, l’Europe, et je dirais surtout les familles d’Europe, vivent un moment qui pour beaucoup est tragique, et pour tous dramatique, en raison de la guerre en Ukraine. Je m’associe à votre déclaration : « Les mères et les pères, quelle que soit leur nationalité, ne veulent pas la guerre. La famille est l’école de la paix » (Conseil de présidence de la FAFCE, 6 mai 2022). Les familles et les réseaux familiaux ont été et sont toujours en première ligne pour accueillir les réfugiés, notamment en Lituanie, en Pologne et en Hongrie.

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  • "Par un cléricalisme violent, on entend décléricaliser l’Église en faisant disparaître la spécificité du sacerdoce"

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Notre quinzaine : Le cléricalisme pour… décléricaliser l’Église

    La nouvelle a surpris et, pourquoi ne pas le dire, choqué. La suspension des ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon, exigée par Rome, est une pratique inhabituelle. Dans le climat actuel, cette décision entraîne immédiatement un certain nombre de questions, notamment sur les personnes. Sur l’évêque lui-même, Mgr Dominique Rey, à la tête de ce diocèse depuis une vingtaine d’années. Sur les futurs ordonnés également, dont les dossiers personnels ont été exigés par Rome. Trois semaines avant leur ordination, ces jeunes hommes se retrouvent d’un coup en état d’apesanteur.

    Faut-il le rappeler ? L’ordination ne sanctionne pas un niveau d’études ouvrant droit à un diplôme en vue d’une carrière professionnelle. C’est une configuration au Christ souverain prêtre, à travers le don total d’une vie entièrement vouée à Dieu et à l’Église. Pour des raisons de politique ecclésiale – car, disons-le clairement, rien ne peut être retenu contre les personnes –, il a été décidé de prendre en otage les futurs ordonnés. Le communiqué de Mgr Rey indique en effet que la cause se trouve dans « la restructuration du séminaire et la politique d’accueil du diocèse ». Il y a certainement eu des erreurs de gouvernement, notamment dans le discernement des personnes ou des communautés. Reste qu’il suffisait de les indiquer clairement à l’évêque sans le mettre en cause directement ni jouer avec l’avenir des futurs prêtres.

    Toulon, chasse aux sorcières ?

    L’impression qui domine est donc celle d’une chasse aux sorcières prenant prétexte de détails à améliorer pour détruire l’ensemble. Loué sous Benoît XVI comme laboratoire d’évangélisation, Toulon est désormais banni pour cette même raison. Seul diocèse dans ce cas, il est aussi celui qui fournit le plus de prêtres avec le diocèse de Paris et la Communauté Saint-Martin. Hasard ? Celle-ci est également dans le viseur, comme l’a révélé Libération. Depuis, don Paul Préaux, le modérateur général, a indiqué que la visite de la communauté a été demandée par ses soins. C’est exactement la démarche qu’avait adoptée Mgr Rey, avec le résultat que l’on connaît désormais.

    Dans sa lettre du Figaro, « Dieu seul le sait » (n° 35), Jean-Marie Guénois pointe « une dérive autoritaire inquiétante ». Sans remettre en question cette analyse, il faut cependant aller plus loin. Il y a une nette volonté de décléricaliser l’Église en profondeur. Les thèmes des synodes récents, la réorganisation de la Curie, l’affaire des abus sexuels ou, plus récemment, la décision de l’archevêque de Toulouse d’interdire le port de la soutane à ses séminaristes, sous prétexte qu’elle manifeste le souci d’entrer « dans un personnage », le montrent à divers titres. À chaque fois – besoin de réorganisation de l’Église, lutte contre des maux terribles ou application stricte du droit –, on s’appuie sur des détails justes en vue de servir un agenda beaucoup moins innocent.

    Mais qu’entend-on ici exactement par volonté de décléricaliser l’Église ? Le cléricalisme est en soi une erreur qui exagère la place et le rôle des prêtres. Pour ces derniers, il s’agit d’une tentation contre laquelle ils doivent toujours se garder. Comment ? En se tenant dans le juste milieu. Car, faut-il également le souligner, le cléricalisme est une erreur par excès que l’on peut résumer en un abus de l’autorité conférée au prêtre. À l’opposé se trouve l’erreur par défaut qui consiste en la négation de la spécificité du prêtre, conduisant à son effacement ou à sa réduction à n’être qu’un chrétien comme les autres. Aujourd’hui, les deux erreurs vont de pair. Par un cléricalisme violent, on entend décléricaliser l’Église en faisant disparaître la spécificité du sacerdoce.

    Des germes sur la terre brûlée

    Disons-le tout net : les fossoyeurs de l’Église ont déjà perdu, même si dans leur politique de la terre brûlée, ils entraînent beaucoup de dégâts humains. Ils ont perdu parce que la constitution de l’Église est divine et qu’elle est le corps mystique du Christ, lui-même modèle du prêtre d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ils ont déjà perdu parce que, sociologiquement, le petit reste catholique est attaché à la conception traditionnelle de l’Église et du sacerdoce. Les 33 000 Scouts unitaires de France réunis à la Pentecôte à Chambord ou les pèlerins de « Notre-Dame de Chrétienté » marchant au même moment vers Chartres sont les symboles vivants de cette espérance. À la Pentecôte, ils ont fait face avec courage au déchaînement inattendu des éléments naturels. De même, font-ils face au déchaînement dans l’Église. Même sur la terre brûlée, ils seront capables de faire pousser les germes de la foi, de l’espérance et de la charité.

  • 60 ans après Vatican II, faut-il être traditionaliste ou progressiste ? Débat avec Jean-Pierre Maugendre

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    60 ans après Vatican II, devons-nous être traditionalistes ou progressistes ? Débat avec Jean-Pierre Maugendre (69 mn) 

    https://youtu.be/TqSbJUSP-4s  

    27 mai 2022 : Un passionnant débat avec Jean-Pierre Maugendre qui aboutit au débat final suivant : Le pape François et ses prises de positions pastorales doit-il être opposé ou uni au pape Benoît XVI et à ses positions doctrinales ?   

    1° Définitions : Le traditionaliste veille à la vérité que nos pères ont toujours crue et défendue ; Le progressiste tient à l’amour des personnes et insiste pour la souplesse, l’attention à sa liberté.  

    2° Le pourrissement de la situation en intégristes à tendance janséniste (qu’il ne faut pas les confondre avec les traditionalistes) et en progressistes sécularisés. 

    3° Jésus était-il traditionaliste ou progressiste ? Ni l’un ni l’autre mais en lui, « Psaume 85, 11 Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s'embrassent ». 

    4° Conclusion : L’Eglise va-t-elle se sortir de cette dialectique qui ne vient pas de Dieu ? Le Seigneur nous y invite et la présence, ensemble de Benoît XVI (vérité) et de François (amour) en est le signe. 

    Jean-Pierre Maugendre, ancien élève de l'Ecole navale et ancien président du MJCF (Mouvement de la Jeunesse Catholique de France) est Directeur Général de l'association Renaissance catholique (renaissancecatholique.fr). Il anime, en collaboration avec Guillaume de Thieulloy, une émission d'information religieuse sur TV Libertés : Terres de mission.

  • L’Église allemande, rebelle et subversive, est ménagée par le Vatican

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Marx et le manifeste... de l'Église allemande

    Qu’il soit théoricien, acteur ou chef cuisinier, le nom de Marx en impose. Cette voyelle unique et longue produit son petit effet à l’oreille. Quand il s’agit d’un homme d’église, celle-ci claque de manière encore plus décalée. Du reste, le cardinal Reinhard Marx, 69 ans, excelle dans l’art du contrepied. Lors du bicentenaire de la naissance de Karl (1818), l’archevêque de Munich « canonisa » son homonyme en affirmant que sans lui, « il n’y aurait pas eu de doctrine sociale de l’Église » et que « Le Manifeste du parti communiste est une très grande œuvre, écrite dans une langue de génie ». À Trèves (Rhénanie-Palatinat), le prélat se fit même prendre en photo au pied de la statue que venait d’offrir le régime chinois (!) à la ville berceau du marxisme. La droite allemande, pourtant bien peu clivante, s’étrangla un peu, certains y voyant une absolution donnée à l’un des pères de la violence politique contemporaine.

    Mgr Marx est l’un des clercs les plus influents. Il présidait la conférence épiscopale allemande (2014-2020), organe de l’Église la plus riche d’Europe, et la Commission des épiscopats de la communauté européenne (COMECE, 2012-2018). Il appartient au « C9 », le conseil des cardinaux créé par le pape François en 2013 pour l’aider à gouverner.

    Pourquoi parler de lui aujourd’hui ? Il y a un an tout pile, le 10 juin 2021, le saint père refusait sa démission. Mgr Marx la lui avait offerte pour « assumer la coresponsabilité de la catastrophe des abus sexuels », voulant créer un électrochoc pour un « nouveau réveil de l’Église ». Hasard du calendrier : cet anniversaire coïncide avec le séisme que provoque en France la décision romaine de suspendre les ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon (Var) dirigé par Mgr Dominique Rey.

    Confondre les deux affaires serait inepte, juger la seconde sur le fond aussi, aucune info n'ayant fuité. Mais comparer la France à l’Allemagne ne l’est pas. Les deux pays forment-ils le couple dont on parle tant ? Attachons-nous au seul catholicisme :

    D’un côté, Mgr Reinhard Marx, figure de proue du progressisme germanique, est maintenu et soutenu malgré lui par l’institution vaticane. De l’autre, Rome désavoue brutalement Mgr Rey, égérie du conservatisme français.

    Cette comparaison ne vaut que par la perception qu’elle suscite dans notre esprit : l’Église allemande, rebelle et subversive, est ménagée par le Vatican, tandis que le laboratoire de l’évangélisation, sorte de Californie du catholicisme en Europe, semble sanctionné. Ajouté au motu proprio restreignant la messe « en latin », une partie des ouailles françaises pense qu’on lui tape dessus, pendant que Rome chouchoute des schismatiques teutons.

    Parlons-en justement : Mgr Marx cautionne le fameux chemin synodal lancé en décembre 2019. Cette assemblée mi-cléricale mi-laïque rendit en février à Francfort une série de propositions visant à faire de l’Église un synode permanent aligné sur l’État de droit et les nouvelles mœurs. La réforme la plus médiatique porte sur la morale sexuelle. « L’un des deux documents dit "d’action" recommande au pape de procéder à une "précision et une réévaluation doctrinale de l’homosexualité" », observe le site suisse Cath-Info. « La sexualité vécue entre personnes de même sexe n’est pas un péché et, contrairement à ce qui figure dans le catéchisme, "ne doit pas être jugée comme intrinsèquement désordonnée" », est-il écrit.

    Ce chemin germanique diffère de celui emprunté par le catholicisme « latin ». La Suisse en est un bon exemple : la partie alémanique ne parle que d’inclusivité et de déconstruction. « On sort de la pièce mais il n’y a plus de pièce », résume le théologien helvétique Grégory Solari, joint par LSDJ. À l’inverse, la Suisse romande aspire à une foi plus ferme et plus missionnaire, sans esprit dialectique. « Ces catholiques-là, pourtant bienveillants à l’égard du synode, sont si refroidis par l’avant-gardisme alémanique qu’à tout prendre, ils préféreraient un retour à une église néo-tridentine », affirme Solari.

    Par leurs excès, les « Allemands » risquent-ils de torpiller la démarche synodale cadrée par le pape François dans sa lettre de juin 2019 ? Cette église installée dans le confort concordataire et culturellement protestante est plus perméable aux injonctions du monde. Le fédéralisme la prive aussi d’une forme de grandeur et de combativité institutionnelle. Si le catholicisme français s’appauvrit matériellement, sa capacité à résister et à mobiliser est plus forte qu’outre-Rhin.

    En tout cas, le 11 avril, quelque 74 cardinaux et évêques, majoritairement américains, signèrent une « lettre ouverte fraternelle » pour signifier leur « inquiétude croissante » devant le risque de schisme auquel l’Allemagne expose l’Église catholique.

    On attend la réponse du Saint-Siège aux vœux du chemin synodal allemand. Toute précipitation ne ferait que donner de l'écho à ses revendications. C’est aussi peut-être pour cette raison qu’il n’y a pas non plus de Marx déposé... . Pour ne pas créer un vide que le pape ne saurait remplir et qui accroîtrait le malaise.

    • Pour aller plus loin : Le pape opposera-t-il son veto au chemin synodal allemand ?

    >>> Lire sur Cath-Info

  • "Il n'y a légitimement qu'un seul pape et il s'appelle François"

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    De Kath.Net/News :

    "Il n'y a légitimement qu'un seul pape et il s'appelle François".

    8 juin 2022

    "La démission du pape Benoît a introduit dans le principe pétrinien de l'unité de la foi et de la communion de l'Église une tension qui n'a pas de parallèle dans l'histoire". Par Gerhard Card. Müller

    Vatican (kath.net) : Kath.net met en ligne les paroles du cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à l'occasion de la présentation du livre "Benedetto XVI nove anni di papato-ombra" (Benoît XVI : neuf ans de papauté fantôme) de Massimo Franco (Milano 2022). Franco est un journaliste et auteur italien renommé, il écrit pour le Corriere della Sera et des médias internationaux tels que le Guardian britannique. Kath.net remercie S.E. le cardinal Müller de l'aimable autorisation de publier ses propos sur la présentation du livre.

    Personne ne pourra dévaloriser le nouveau livre de Massimo Franco comme un petit opuscule, comme cela est arrivé à Dario Viganò, alors préfet du dicastère du Vatican pour la communication, quand il a fait croire à l'approbation de Benoît XVI pour un panégyrique du "Nouveau Paradigme" de son successeur, auquel les médias ont donné l'aura du "grand réformateur" (p. 91).

    Nous avons plutôt affaire à un véritable livre de fond, qui ne fait pas la promotion d'une personne à des fins de propagande, mais qui se consacre au problème non résolu sur le plan théologique, sociologique et psychologique de la coexistence de deux papes dans l'Église catholique.

    Le fait que l'auteur m'ait justement demandé de participer à la présentation de son livre, remarquablement documenté, avec une connaissance détaillée des événements dramatiques des neuf dernières années, m'honore certes, mais m'expose aussi à un certain risque d'être mal compris de deux côtés. Après tout, c'est de ma position entre les foyers ecclésiaux de "Santa Marta" et du "Monasterium Mater ecclesiae" qu'il est le plus question dans ce livre de 250 pages. En effet, je rentre parfaitement dans le schéma narratif, dans la mesure où j'ai été nommé préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi par le pape Ratzinger et brusquement révoqué par papa François après le premier mandat de cinq ans qui s'est achevé. Depuis lors, selon la logique des jeux de pouvoir politiques, je suis soit considéré comme le chef de l'opposition à l'un, soit comme le dernier refuge de l'orthodoxie dans le sens de l'autre, ou encore on tente de m'instrumentaliser.

    Mais le lien effectif et affectif de chaque évêque avec le pape ne doit pas être confondu avec la servilité calculée des cours princières. La franchise apostolique avec laquelle Paul s'est jadis opposé au co-apôtre Pierre au sujet de la "vérité de l'Évangile" (Ga 2,14) n'a pas fait de Paul un négateur de la primauté pétrinienne ni empêché Pierre de corriger humblement son attitude peu claire. On sait que c'est ainsi que saint Augustin (ép. 82) a interprété, dans un échange avec saint Jérôme, le fameux passage de l'épître aux Galates. (Cf. Johann Adam Möhler, Hieronymus und Augustinus im Streit über Gal. 2, 14 : ders, Gesammelte Schriften und Aufsätze I, hg. v. Ign. Döllinger, Regensburg 1839, 1-18).

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  • Cours de liturgie par Denis Crouan, docteur en théologie; 13ème leçon – L’histoire de la liturgie : la fin du Moyen âge et la dévotion expressive (XII° au XIV° s)

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    Liturgie 13 – L’histoire de la liturgie : la fin du Moyen âge et la dévotion expressive (XII° au XIV° s) (44 mn) 

    https://youtu.be/QS6MhU9of1I   

    Denis Crouan aborde dans cette leçon la liturgie à la fin du Moyen âge. Les fidèles développent progressivement un sens accru de la présence réelle du Christ. Cette adoration sacrée conduit à des dévotions plus marquées : 

    Encensement des offrandes (XIIe s)

    Tabernacle et réserve eucharistique

    Adoration du saint sacrement

    Exposition de l’hostie dans un ostensoir. 

    La vénération médiévale de l’Eucharistie atteint son apogée avec l’introduction de la fête du « Corpus Christi » (Sainte Julienne de Cornillon, 1193-1258). 

    À la fin du Moyen Âge, on aime ce qui est expressif tant dans l’architecture sacrée que dans la liturgie : Définition des couleurs liturgiques, chasuble romaine amples). C’est là une des origines de la « scénographie » du culte : la liturgie devient une occasion de parader et le goût baroque en est l’une des plus belles expressions. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

    LA LISTE TOTALE ET DANS L'ORDRE DES COURS DEJA EN LIGNE : 

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  • "Il appartiendra au prochain conclave d’élire un Pape conscient de son mandat apostolique, y compris de ses limites" (cardinal Brandmuller)

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    Du cardinal Brandmuller sur le site de la revue Cardinalis :

    Cardinal Brandmuller : « Il appartiendra au conclave d’élire un Pape conscient de son mandat apostolique, y compris de ses limites »

    14 avril 2022

     

    Prolégomènes sur les entretiens pré-conclaves

    Dans la perspective d’un futur conclave, la question se pose avant tout de savoir quel type de personnage, quel type de Souverain Pontife serait idéal au vu de la situation actuelle de l’Église et du monde. La question doit être discutée avant tout en tenant compte des exigences de la situation doctrinale, morale et juridique actuelle.

    Si l’on considère les deux derniers siècles, on peut tout d’abord observer un changement remarquable dans la manière dont les papes ont envisagé leur ministère, puisqu’ils ont commencé à se considérer non plus comme les dirigeants d’un État pontifical en déclin, mais comme les enseignants et les pasteurs de l’Église universelle. Rapidement, la personne des papes est également passée au premier plan de l’intérêt des gens, de sorte que les papes, également grâce à la presse moderne, ont été connus dans le monde entier. Les nombreux pèlerinages sur la tombe de Pierre, rendus possibles par le développement du réseau ferroviaire européen, ont également apporté une contribution particulière. Ainsi, au cours du XIXe siècle, alors que les États pontificaux sont menacés et conquis par le Risorgimento, un culte plutôt affectif autour de la personne du pape se répand.

    L’extraordinaire personnalité de Pie IX et de ses successeurs y a contribué de manière décisive.  Bientôt, une autre conséquence de tout cela fut que « Roma locuta, causa finita est« , au-delà de sa signification originale, en vint à être considéré comme une maxime de sentire cum ecclesia.

    I

    Si ces évolutions ont facilité le resserrement des rangs catholiques face à l’hostilité croissante à l’égard de l’Église de la part des sociétés athées ou des États libéraux d’Europe, elles ont également conduit à une exagération théologiquement discutable du ministère et de la personne du pape et, à la veille du Concile Vatican I, à la formation de camps lourds de conséquences.

    D’autre part, une fois retombée la poussière des luttes autour du concile, les dogmes sur la primauté et l’infaillibilité du Souverain Pontife ont eu pour conséquence un lien plus étroit, voire émotionnel, des catholiques avec le Pape, qui s’est avéré utile par la suite pendant les deux guerres mondiales et face aux dictatures athées. D’autre part, il y a eu le schisme (et les hérésies ultérieures) des « vieux catholiques ».

    Cette situation a changé de manière spectaculaire après le Concile Vatican II, comme l’a montré la crise de 1968.

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  • Stupeur : Monseigneur Rey prié de surseoir aux ordinations de la fin juin

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    Voici ce qu'on peut lire sur le site du diocèse de Fréjus-Toulon :

    Ces derniers mois, l’archevêque métropolitain de notre province, Mgr Aveline, archevêque de Marseille, a conduit une visite fraternelle dans notre diocèse à la demande de Rome. À côté des nombreux beaux fruits que portent l’annonce de l’Évangile et la mission des chrétiens engagés – clercs, consacrés et laïcs – dans notre diocèse, ont pu être abordées les questions que certains dicastères romains se posaient autour de la restructuration du séminaire et de la politique d’accueil du diocèse. Un entretien sur ces sujets encore récemment, avec le Cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, a permis d’apporter des compléments utiles. Dans l’attente des suites de ces échanges en cours avec les dicastères romains, il a été demandé de surseoir aux ordinations diaconales et sacerdotales prévues fin juin.

    Nous accueillons cette demande à la fois dans la douleur et la confiance, conscients de l’épreuve qu’elle représente avant tout pour ceux qui s’apprêtaient à recevoir l’ordination.
    Nous aurons à cœur de les porter dans la prière et de continuer à les accompagner dans leur cheminement. Je vous encourage chacun à prier aussi pour notre diocèse, en attendant que puisse s’éclaircir la situation pour le bien de tous.

    Que l’Esprit de Pentecôte garde nos cœurs dans la paix, heureux de servir et d’aimer,

    + Dominique Rey"

    L'ère bergoglienne est décidément peu favorable à tout ce qui s'inscrit dans la ligne de la Tradition : les ordinations (6 diacres et 4 prêtres) prévues fin juin à Toulon n’auront pas lieu. Rome s’interrogerait sur la restructuration du séminaire de la Castille et sur sa politique d’accueil, notamment de membres de communautés nouvelles. Comme le dit Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro, "le fait est sans précédent dans l'histoire récente de l'Église de France. Sa violence également, trois semaines avant la cérémonie. (...) Si la décision est tombée aussi brutalement aujourd'hui - typique du mode de gouvernement du pape François -, ce serait, selon une source informée, en raison de « l'ouverture de Mgr Rey à l'option traditionaliste qui est maintenant ciblée et combattue depuis un an dans toute l'Église de France sur ordre de Rome et du pape.»"

    D'après Antoine Pasquier, sur Famille Chrétienne, "cette décision fait suite à une visite « fraternelle », à la demande de Rome, entreprise ces derniers mois par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et métropolitain de la province éponyme dont dépend Toulon. Le prélat aurait relevé, selon nos informations, plusieurs points qui posent question dans la formation et le discernement des candidats du séminaire de la Castille, mais également l’accueil de membres de communautés nouvelles - charismatiques et traditionnelles - et de jeunes issus de diocèses extérieurs à Toulon."

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  • Allemagne : un musulman et des protestants reçoivent la communion lors du Katholikentag

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    De Catholic News Agency :

    Des politiciens musulman et protestants reçoivent la communion lors d'un événement catholique allemand

    1er juin 2022

    Un homme politique musulman et au moins un homme politique protestant ont reçu la communion lors de messes célébrées par des évêques au cours d'un événement catholique de plusieurs jours en Allemagne. Le même événement, qui s'est tenu du 25 au 29 mai, aurait interdit aux organisateurs de la Marche pour la vie allemande d'avoir un stand.

    Muhterem Aras, musulman d'origine turque et éminent parlementaire d'État des Verts écologistes allemands, a reçu la communion lors de la messe d'ouverture à Stuttgart, dans le sud de l'Allemagne, célébrée par l'évêque local Gebhard Fürst, a rapporté CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA. Alors qu'Aras a reçu l'Eucharistie, Sabine Foth, présidente du synode protestant de l'État, "a gardé ses distances "par respect pour l'évêque"", a déclaré le journal local Stuttgarter Nachrichten. CNA Deutsch a contacté le diocèse de Rottenburg-Stuttgart pour un commentaire, mais n'avait pas reçu de réponse au moment de la publication. Au moins un politicien protestant a reçu la communion à une date ultérieure.

    Le Katholikentag ("Journée des catholiques") est un événement bisannuel organisé par le diocèse local en collaboration avec le Comité central des catholiques allemands, une organisation laïque soutenue par la conférence épiscopale allemande. Cette année, l'événement a fait les gros titres avant son ouverture, lorsqu'une organisation pro-vie a accusé les organisateurs de l'empêcher d'avoir un stand. L'Association fédérale pour la vie supervise la Marche pour la vie à Berlin. Lorsqu'elle a demandé un stand au Katholikentag, les organisateurs lui auraient répondu qu'ils n'étaient "pas en mesure de déterminer que votre organisation est clairement chrétienne", selon une déclaration de la présidente de l'association, Alexandra Maria Linder.

    Un autre homme politique protestant bien connu a reçu personnellement la communion de l'évêque Georg Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande, lors du même événement. Thomas de Maizière, ancien ministre de la défense et de l'intérieur qui a fait partie du cabinet de la chancelière allemande Angela Merkel pendant 12 ans, a été vu en train de recevoir l'Eucharistie des mains de l'évêque Bätzing, rapporte CNA Deutsch. Une image de Bätzing donnant la communion à l'éminent protestant a été publiée sur Twitter.

    Un porte-parole de la conférence épiscopale allemande a confirmé que Mgr Bätzing avait été approché par M. de Maizìere avant la messe et que l'homme politique avait ensuite reçu la communion de l'évêque. Le porte-parole des évêques a ajouté qu'il n'y a "pas encore de pleine communion ecclésiale entre les églises protestantes et catholiques et donc pas de communion générale. Un chrétien protestant qui s'est examiné, qui partage la foi en la présence de Jésus-Christ dans la Sainte Eucharistie et qui vient à la Table du Seigneur peut recevoir la Sainte Communion au cas par cas."

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  • Rome : quand le concept de "famille Amoris Laetitia" est utilisé en opposition à la famille naturelle

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    De Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le Vatican s'ouvre aux "familles LGBT".

    2-6-2022

    Lors de la conférence de presse de présentation de la Rencontre mondiale des familles (Rome 22-26 juin), le concept de "famille Amoris Laetitia" a été utilisé en opposition à la famille naturelle, pour ouvrir la porte à l'accueil de toute forme d'union, homosexuels en tête. C'est une rupture décisive avec ce qui a toujours été l'enseignement de l'Église.

    Quelle est la différence entre la famille et la "famille Amoris Laetitia" ? Jusqu'à présent, on pensait naïvement que l'année familiale Amoris Laetitia, voulue par le pape François, n'était qu'une façon d'aborder les questions familiales à la lumière de l'exhortation post-synodale qui insiste sur la nécessité d'une préséance pastorale. Mais la conférence de presse du 31 mai, organisée par le Saint-Siège pour présenter la dixième rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Rome du 22 au 26 juin prochain et qui clôturera également l'année de la famille Amoris Laetitia, a au contraire clairement montré que nous sommes face à une tentative de réécriture du concept même de famille.

    La question est apparue clairement dans la réponse que la professeure Gabriella Gambino, sous-secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a donnée au journaliste Giuseppe Rusconi (rossoporpora. org), qui a demandé si cette réunion serait placée sous la bannière de "Love is Love", si l'expression "familles arc-en-ciel" serait "acceptée", si des drapeaux Lgbt seraient visibles et si "ces "arc-en-ciel" sont des familles, selon vous, ou sont-elles des agrégations d'un autre type" (vous pouvez voir la vidéo ici, minute 56:50). La question n'était pas farfelue, compte tenu de ce qui se passe dans l'Église (voir les revendications du Synode allemand, les ambiguïtés du Synode sur la synodalité et la nouvelle nomination comme cardinal de l'évêque de San Diego, en Californie, Robert W. McElroy, un partisan ouvert de la cause Lgbt dans l'Église) et de ce qui s'est passé lors de la précédente Rencontre mondiale des familles à Dublin (2018), lorsque parmi les intervenants est apparu le père jésuite américain James Martin pour expliquer ce que l'Église doit faire pour accueillir les Lgbt.

    La professeure Gambino n'a pas voulu répondre directement aux questions, mais ses propos sont néanmoins très significatifs. Elle commence ainsi : "La rencontre, comme nous le savons, est consacrée à la famille Amoris Laetitia", ce qui suggère déjà qu'il s'agit d'une famille différente de celle que nous connaissons : fondée sur le mariage entre un homme et une femme et ouverte à la génération de la vie. Et en effet, immédiatement après, elle parle de "promouvoir (...) une véritable pastorale d'accompagnement envers tous". Et de poursuivre en soulignant l'importance d'une "approche pastorale qui sait accompagner tout le monde", évidemment avec "une attitude de miséricorde" qui est "une attitude d'accueil et d'accompagnement vers l'amour du Père". Et "au-delà des thèmes qui seront abordés, l'idée est de promouvoir des processus d'accueil et de discernement spirituels". Et encore, " il n'y a pas de recettes pour toutes les situations (...), la tâche de l'Église est d'accompagner pour que chacun apprenne à mettre le Christ au centre de sa vie, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve ".

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  • Si le pape se tait, il reste aux évêques à se faire entendre

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Si le pape se tait, que parlent les évêques !

    1er juin 2022

    Soixante-quatorze évêques, dont quatre cardinaux, ont adressé une lettre, le 14 avril dernier, à leurs confrères allemands au sujet des risques de schisme que comportait le processus dit de « Chemin synodal »[1]. Cette intervention est en soi un événement considérable : des évêques prennent d’eux-mêmes l’initiative d’exercer leur sollicitude de Successeurs des Apôtres sur une partie de l’Église universelle gangrenée par de graves erreurs doctrinales, sans en référer d’abord au pape. C’est en soi tout à fait possible, le pape ayant ensuite toute latitude pour intervenir, approuver, infirmer, mais ce processus est tout à fait inouï dans l’Église d’après-Vatican II : ces évêques parlent, de fait, parce que le pape se tait.

    Les petits évêques de Vatican II

    Dans un article d’octobre 2019, « Où sont les Successeurs des Apôtres ? »[2], nous observions que les évêques d’aujourd’hui se retrouvent en majorité, au sein d’une Église en crise gravissime, dans un consensus mou, alors qu’ils ont dans leur être même de pasteurs et docteurs tout ce qui est nécessaire pour « jeter le feu sur la terre », notamment pour embraser l’Église de l’amour de Dieu et de sa vérité.

    Paradoxalement, Vatican II, dont on disait qu’il devait être le concile des évêques, destiné à  rétablir l’équilibre faussé par Vatican I, concile du pape, n’a qu’instauré une autre forme de centralisation, l’évêque conciliaire enserré dans un réseau idéologique, se trouvant bien plus dépendant de Rome qu’il ne l’était jadis.

    Le consensus idéologique s’établit à trois niveaux :

    • En haut, le Synode des Évêques, purement consultatif, qui fonctionne par réunion d’assemblées régulières, lesquelles, de manière très moderne, visent en fait à établir – comme l’avait d’ailleurs fait le dernier concile – des accords de compromis, qui se conclurent longtemps dans un sens favorable à « l’herméneutique du renouveau dans la continuité », et qui sont aujourd’hui dans un sens de « progrès ». Les exhortations apostoliques qui s’appuient sur les travaux de ces assemblées, aussi bonnes qu’aient été certaines, émettent en suite, non pas un magistère d’explicitation du Credo, mais un enseignement qui requiert une adhésion en-deçà de l’adhésion de foi, et qui peut donc toujours être corrigé, comme on a pu le voir.
    • En dessous, sont les conférences épiscopales, qui par des décisions et des prises de positions majoritaires, dont on prend grand soin de les donner comme pratiquement unanimes, ce qui est au reste le cas, ligotent plus encore les initiatives personnelles importantes que pourraient prendre les pasteurs diocésains.
    • Enfin, dans son diocèse lui-même, l’évêque prend certes une sorte de revanche, dans la mesure où l’indépendance de ses curés a été considérablement rognée (ils ne sont plus curés inamovibles, démissionnent à 75 ans, et sont entourés, voire remplacés par des équipes de laïcs). L’évêque n’est pas pour autant empereur en son royaume : il dépend de fait de collaborateurs et de conseils qui reflètent les tendances dominantes de l’épiscopat national.

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  • "Aujourd'hui, en Europe ou en Amérique, quiconque est pro-vie se fait cracher dessus, insulter, persécuter, désavantager et exclure" (cardinal Müller)

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    Une prédication du cardinal Müller sur kath.net/news :

    Le pape François "a récemment attiré l'attention sur la catastrophe démographique qui nous attend".

    29 mai 2022

    "Aujourd'hui, en Europe ou en Amérique, celui qui est prolife se fait cracher dessus et insulter, persécuter, défavoriser et exclure, les juges prolife de la Cour suprême aux États-Unis sont menacés dans leur vie et leur intégrité physique". Prédication de Gerhard Card. Müller

    Rome (kath.net) Le Saint-Père a récemment attiré l'attention sur la catastrophe démographique qui nous attend inéluctablement en Europe et en Amérique. Mais il ne s'agit pas seulement, de manière utilitaire, de faire en sorte que l'économie et l'État aient à nouveau plus de futurs clients et contribuables. Nous argumentons théologiquement : "L'homme est plutôt la seule créature voulue par Dieu pour elle-même". ( Vatican II Gaudium et spes 24). En effet, chaque être humain individuel est "prédestiné par Dieu (à son existence effective sur terre) à participer à la nature et à la forme de son Fils, afin que celui-ci soit l'aîné d'une multitude de frères". (Rm 8, 29). Ainsi, chaque être humain est englobé dans la volonté salvatrice de Dieu depuis le premier instant de sa conception jusqu'à son dernier souffle. Tout acte d'injustice contre le corps et la vie d'un prochain, en particulier le meurtre d'un enfant dans le ventre de sa mère (ou même dans une éprouvette ou une couveuse) est un "crime abominable" (Gaudium et spes 51). Car la vie est sacrée et protégée par Dieu lui-même à travers son commandement :

    "Tu ne tueras pas !" (Dt 5, 17).

    Dans toutes les sociétés et tous les États, l'ordre juridique vise la cohabitation des hommes sur la base de la morale. La morale est l'orientation de nos actions vers le bien. Elle repose sur la reconnaissance de la dignité fondamentale et des droits de l'être humain, qui sont fondés sur sa nature et garantis par Dieu. En tant qu'êtres humains et chrétiens, nous sommes convaincus que l'homme réel (et non pas seulement imaginé de manière abstraite), incarné, n'existe jamais en tant que fin et instrument pour autre chose ou pour les intérêts d'autrui. C'est la base de notre conception de l'homme et le critère de toute éthique.

    Le contraire est le point de départ de tous les crimes contre l'humanité et du mépris cynique de l'homme. Joseph Staline estimait que les prisonniers du GOULAG n'avaient encore droit à la vie que dans la mesure où ils étaient utiles, par exemple, à la "construction du canal de la mer Blanche". Heinrich Himmler, le chef des infâmes SS de son maître Hitler, a déclaré qu'il ne s'intéressait à "la vie de mille femmes russes que tant qu'elles n'avaient pas terminé la construction d'un fossé antichar pour la Wehrmacht". Et ce ne sont là que deux exemples particulièrement drastiques du mépris abyssal de l'être humain dans les idéologies politiques de notre époque.

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