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Doctrine - Page 86

  • Secret de la confession : valable du début à la fin (Pape François)

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    Lors d’une rencontre le 25 mars 2022 avec les participants à une formation sur le “For interne” organisée par la Pénitencerie apostolique, au fil de son long discours de près d’une demi-heure, le pontife n’a pas fait référence aux préconisations de commissions d’enquêtes sur les abus sexuels remettant en question le secret de la confession pour les criminels. Le chef de l’Église catholique a plutôt dénoncé « une relativisation du sceau sacramentel », qui s’immisce « dans quelques groupes, quelques associations » religieux.

    Selon eux, a-t-il expliqué en sortant de ses notes, « le secret porte sur le péché mais ensuite tout ce qui est dit après ou avant, tu peux le dire »« Non », a répondu fermement le pontife, en décrétant : « Au moins sous ce pontificat, la doctrine commune est que le secret est du début à la fin » de la confession, sans entrer dans des « nuances ».

    En octobre dernier, le cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur de la Sainte Église romaine, était allé dans le même sens en soulignant que tout ce qui est dit pendant une confession est « sous un sceau absolument inviolable ».

    Les consignes pour confesser

    Improvisant largement durant l’audience, le pontife a demandé aux confesseurs de ne pas « torturer » le pénitent en forçant à donner les détails de ses péchés« Et comment cela s’est passé ? Combien de fois ? […] Et si Jésus te traitait comme cela ? » a-t-il lancé, déclenchant les rires des participants. « La curiosité c’est le diable. […] Tu as compris, pardonne ce que tu as compris, point », a insisté le 266e pape.

    Il a recommandé aux prêtres de « créer un climat de paix » et de « laisser parler », critiquant le confesseur « qui s’écoute lui-même », qui pense à « ce qu'[il] va dire pendant que l’autre parle ». Et le prêtre doit parler brièvement, a-t-il ajouté, ce ne doit pas être une « homélie dominicale », car « le pénitent veut s’en aller le plus vite possible ».

    Le droit d’être pardonné

    « Nous avons tous le droit d’être pardonnés, tous », a affirmé l’évêque de Rome, qui a aussi dénoncé la tentation de réduire la confession à un simple « dialogue », où l’on prodiguerait « deux ou trois conseils psychologiques pour avancer ».  

    Parlant de miséricorde, le pape a cité une comédie musicale “pop” – un style de musique « que je ne comprends pas mais dont on dit qu’elle est belle », a-t-il plaisanté – sur le Fils prodigue. Dans cette œuvre, ce dernier écrit à son père en lui demandant d’accrocher un mouchoir blanc à sa fenêtre pour signifier qu’il accepte de lui pardonner. « Au dernier acte, a alors raconté le pontife, quand le fils arrive, […] toute la maison est couverte de mouchoirs blancs. La miséricorde de Dieu n’a pas de limites, et la miséricorde d’un confesseur non plus. »

    Le crucifix dérobé

    L’ancien provincial de la Compagnie de Jésus a aussi évoqué l’histoire d’un prêtre qui confessait tout le clergé de Buenos Aires, y compris le Père Jorge Mario Bergoglio, a glissé le pape. Il voulait éviter d’« aller chez les jésuites ». Ce grand confesseur écoutait les pénitents en répétant : « C’est bon, courage, avance… ».

    À sa mort, le pape François a confié avoir subtilisé dans son cercueil le crucifix de son chapelet – qu’il porte encore aujourd’hui avec lui – en le priant de lui accorder « la moitié de (sa) miséricorde ».

    Pardonnez « avec un grand amour », a conclu le pontife en rappelant une légende du sud de l’Italie selon laquelle la Vierge Marie ouvre la fenêtre aux malandrins qui n’ont pu entrer par la porte du Paradis.

    « Habiter le confessionnal » : l’invitation du pape François aux prêtres (traduction complète) (zenit.org)

  • Réforme de la Curie romaine : pour quels changements ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Réforme de la Curie par le pape, quelles conséquences ?
    Réponses avec le Club des Hommes en Noir

    Réforme de la Curie par le pape, quelles conséquences ? <br>Réponses avec le Club des Hommes en Noir

    Retrouvez Le Club des Hommes en Noir pour sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc.

    Les abbé Barthe, Celier et Viot ainsi que Jean-Pierre Maugendre sont les invités de Philippe Maxence pour le Club des hommes en noir de la semaine. Au programme la dernière Constitution apostolique Praedicate Evangelium qui vient réformer la Curie romaine mais... pour quels changements ?

     

  • Le tournant de François : la proclamation d'abord, la doctrine ensuite

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le tournant de François : la proclamation d'abord, la doctrine ensuite

    21-03-2022

    Dans la nouvelle constitution apostolique "Praedicate Evangelium", François modifie l'organisation de la Curie romaine en réduisant la taille de la Secrétairerie d'État et de la Doctrine de la Foi (qui sera appelée dicastère) et prend le contrôle du nouveau dicastère pour l'évangélisation, qui passera avant tous les autres en importance. Considérer l'évangélisation comme précédant la doctrine et non liée à elle de manière essentielle est un sérieux problème. 

    Samedi dernier, 19 mars, en la fête de saint Joseph, a été promulguée la Constitution apostolique "Praedicate Evangelium" par laquelle François modifie l'organisation de la Curie romaine, remplaçant la structure actuelle établie en 1988 par Jean-Paul II. La réforme, qui entrera en vigueur le 5 juin, fête de la Pentecôte, est importante et nous devrons y revenir, mais peut-être est-il déjà possible de faire quelques considérations tant sur la méthode (comment elle a été réalisée) que sur le contenu (quelle idée de l'Église transpire).

    Les commentaires parlent d'une réforme partagée et participative. Andrea Tornielli a écrit dans Vatican news qu'il s'agit du "fruit d'un long travail collégial". Cependant, il est difficile de croire que c'est ainsi que les choses se sont réellement passées. En fait, François n'a jamais convoqué le Collège des cardinaux pour discuter des grandes questions de la vie de l'Église avec ses premiers collaborateurs - les cardinaux. Même à l'occasion des différents consistoires pour l'élection des nouveaux cardinaux, cela n'a jamais été fait. La réforme a été conçue au sein d'un conseil restreint de neuf cardinaux, réduit ensuite à sept (dont un a été remplacé parce qu'il était bavard), dont les membres représentent une seule ligne théologique et pastorale et dont deux d'entre eux - les cardinaux Maradiaga et Marx - suscitent des interrogations de plusieurs points de vue. Dans l'ensemble, il est donc difficile de parler de "travail collégial".

    Au cours de son pontificat, François a brouillé la Curie romaine et, dans de nombreux cas, l'a rendue baïonnette. Il a licencié à l'improviste et a également fait licencier des personnes à l'improviste, il a renié des cardinaux de la curie qui n'avaient rien dit de plus que ce qu'il leur avait dit de dire, il a changé les responsables de dicastères entiers sans en informer le cardinal préfet concerné. Souvent, il n'a pas consulté le Dicastère pour les textes législatifs avant de publier certains de ses documents, il n'en a pas soumis d'autres à la Congrégation pour la doctrine de la foi comme cela a toujours été fait, il a nommé de nombreux évêques sans tenir compte des indications de la congrégation concernée. Il est bien connu que, ces dernières années, le climat au sein de la Curie romaine était devenu très difficile et exigeait une grande circonspection. Je crois qu'il convient de tenir compte de ces précédents pour comprendre l'esprit de la nouvelle réforme.

    Il peut également être utile de rappeler certains aspects concrets. Certaines des réformes établies par le "Praedicate Evangelium" ont déjà été mises en œuvre, comme l'unification de divers Conseils pontificaux en un seul Dicastère. La raison en était d'économiser de l'argent et de gagner en efficacité, des objectifs qui sont désormais également à la base de la nouvelle Constitution.

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  • "Praedicate Evangelium" : une nouvelle constitution apostolique pour réformer la Curie romaine

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    « Predicate Evangelium », nouvelle Constitution apostolique, présentation lundi 21 mars 2022

    Evangéliser, annoncer la foi, vivre la charité

    Le pape François a promulgué la Constitution apostolique Praedicate Evangelium (« Annoncez l’Evangile ») sur la Curie romaine et son service à l’Église dans le monde, ce samedi 19 mars 2022, en la solennité de S.Joseph, 9e anniversaire de l’inauguration du pontificat, le 19 mars 2013: publiée en italien, elle entrera en vigueur le 5 juin 2022, pour la Pentecôte. L’annonce de l’Evangile est désormais indiquée explicitement comme la première réalité dynamique fondant le service de la curie, dans l’Esprit Saint. Une révolution.

    La conférence de presse pour la présentation de la nouvelle Constitution aura lieu lundi prochain 21 mars au Vatican, par le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des Saints, Mgr Marco Mellino, secrétaire du Conseil des cardinaux, et le prof. Gianfranco Ghirlanda, S.I., professeur émérite en droit canon de l’Université grégorienne.

    La clef de la synodalité

    D’ores et déjà, on peut dire que le maître-mot de la Constitution – qui compte 54 pages et 250 articles (193 pour la Constitution Pastor Bonus de 1988) – c’est « la synodalité » – « essentielle », « incontournable », indiquent des sources autorisées au Vatican avec trois directions principales de la réforme:

    • la curie « est au service du pape mais aussi de l’Eglise universelle »;
    • le texte prône par conséquent « une saine décentralisation » et la mise en oeuvre du principe de subsidiarité;
    • les chefs des organismes de la curie – placés tous sur le même plan – exercent leur mandat en qualité de « vicaires » du pape: ces fonctions peuvent être confiées à des clercs ou des laïcs, hommes ou femmes, en tant que « baptisés », selon la liste des 12 critères indiqués pour le travail de la curie.

    La dynamique de la réforme, regroupant les organismes en 16 dicastères, est inspirée par les exigences de zèle pour « l’évangélisation » (comme l’indique le titre du document et le premier dicastère, issu de la fusion de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation), de fidélité à la « doctrine » de la foi (deuxième dicastère), et de mise en oeuvre de la « charité » concrète (troisième dicastère nommé).

    En somme, l’organigramme témoigne d’une « révolution copernicienne »: une impulsion, une mise en orbite, une marche ensemble, au service de la mission de toute l’Eglise et du monde qui a « soif du Christ » comme le dit la lettre aux prêtres de ce même 19 mars.

    A noter que le Dicastère pour l’évangélisation, premier nommé, est sous l’autorité directe du pape François, aidé de deux pro-préfets pour ses deux sections: section pour les « questions fondamentales de l’évangélisation » et section pour « la première évangélisation et les nouvelles églises particulières ».

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  • Pourquoi des évêques anglicans deviennent-ils catholiques ?

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    De Peter Jesserer Smith sur le National Catholic Register :

    Pourquoi des évêques anglicans deviennent-ils catholiques ?

    En l'espace d'un an, quatre évêques de l'Église d'Angleterre sont devenus catholiques - une décision qui s'enracine à la fois dans la vie de disciple de Jésus-Christ et dans la prise de conscience que l'unité corporative entre le catholicisme et l'anglicanisme devenait impossible.

    17 mars 2022

    LONDRES - Il y a six mois, Jonathan Goodall a abandonné son ministère d'évêque anglican d'Ebbsfleet, en Angleterre, pour entrer dans l'Église catholique. 

    Samedi dernier, le désormais Père Goodall a été ordonné prêtre catholique dans la cathédrale de Westminster par le cardinal Vincent Nichols - l'aboutissement d'un voyage du protestantisme à l'Église catholique entrepris récemment par un certain nombre d'anciens évêques anglicans.

    "C'est un sacré voyage", a déclaré le cardinal Nichols dans son homélie sur le chemin du père Goodall vers la prêtrise. "Pourtant, je sais qu'il est animé par une seule quête, le désir de cette seule chose nécessaire : vivre en conformité avec la volonté de Dieu."

    La prochaine étape du parcours du père Goodall sera de devenir curé de la paroisse de St William of York à Londres, qui fait partie de l'archidiocèse de Westminster. Dans son homélie, le cardinal Nichols a clairement exprimé la position de l'Église, à savoir que le service du père Goodall en tant qu'évêque anglican a véritablement engendré la grâce de Dieu chez d'autres personnes et qu'il est "désormais intégré à la plénitude du sacerdoce tel qu'il est compris et vécu dans l'Église catholique".

    En un peu plus d'un an, quatre anciens évêques de l'Église d'Angleterre sont entrés en pleine communion avec l'Église catholique, soit par l'intermédiaire du diocèse catholique romain ordinaire, soit par l'intermédiaire de l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham, un diocèse catholique de tradition anglicane pour le Royaume-Uni établi en vertu de la constitution apostolique Anglicanorum Coetibus de 2009 du pape Benoît XVI. 

    Outre Mgr Goodall, trois évêques retraités de l'Église d'Angleterre sont entrés en pleine communion avec l'Église catholique en 2021 : le père Michael Nazir-Ali, ancien évêque de Rochester, Peter Foster, ancien évêque de Chester, et John Goddard, ancien évêque de Burnley. Le père Nazir-Ali, qui a failli être choisi comme archevêque de Canterbury, a été ordonné prêtre catholique le 30 octobre par le cardinal Nichols à Londres pour l'ordinariat. Le père Goddard doit être ordonné prêtre catholique pour l'archidiocèse de Liverpool le 2 avril, tandis que le père Foster n'a pas indiqué s'il voulait rester laïc ou poursuivre la prêtrise. 

    Disciples fidèles

    Alors que les évêques anglicans auront des raisons variées de devenir catholiques, le père Nazir-Ali a expliqué que la question centrale derrière ces décisions est "comment rester un disciple fidèle". 

    "J'ai besoin - et je pense que la plupart des chrétiens auraient besoin - d'une certaine clarté sur la façon d'être un disciple dans le monde d'aujourd'hui qui change rapidement", a déclaré le père Nazir-Ali au Register à propos de sa décision de rejoindre l'Église catholique.

    Le père Nazir-Ali a déclaré qu'il faisait partie des dialogues ARCIC (Commission internationale anglicane-catholique romaine) entre la Communion anglicane et l'Église catholique. À l'origine, ces dialogues étaient censés répondre à un "mandat explicite" du pape Saint-Paul VI et de l'archevêque de Canterbury de l'époque, Michael Ramsey, visant à trouver une voie pour le rétablissement de la pleine communion sacramentelle entre les Églises - une perspective qui, selon le père Nazir-Ali, "semble maintenant, humainement parlant, impossible".

    "C'est, bien sûr, l'une des raisons pour lesquelles les gens abandonnent maintenant cette idée d'unité par étapes", a-t-il dit.

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  • Le cardinal Pell demande au Vatican de corriger deux évêques européens de haut rang pour avoir rejeté l'éthique sexuelle de l'Église

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Pell demande au Vatican de corriger 2 évêques européens de haut rang pour avoir rejeté l'éthique sexuelle de l'Église

    Le cardinal jésuite Hollerich, du Luxembourg, et l'évêque Bätzing, du Limbourg, ont tous deux appelé à modifier l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité dans des interviews récentes.

    15 mars 2022

    Cité du Vatican - Le cardinal George Pell a demandé à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) de réprimander publiquement deux des plus hauts évêques d'Europe pour ce qu'il a appelé leur "rejet global et explicite" de l'enseignement de l'Église sur l'éthique sexuelle.

    Dans une déclaration publiée le 15 mars, le cardinal Pell a demandé à la congrégation doctrinale du Vatican "d'intervenir et de prononcer un jugement" sur les commentaires du cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du Synode du Vatican sur la synodalité, et de l'évêque Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande. 

    Le cardinal Pell avait lancé cet appel quelques jours auparavant, dans une interview accordée à l'agence de télévision catholique allemande K-TV le 11 mars.

    Le cardinal jésuite Hollerich, du Luxembourg, et Mgr Bätzing, de Limburg, ont tous deux appelé à des changements dans l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité dans des interviews récentes. 

    Le cardinal Hollerich, qui préside une grande partie du synode sur la synodalité qui se déroule jusqu'en octobre prochain, a affirmé le mois dernier que l'enseignement actuel était "erroné" et que "le fondement sociologique-scientifique" de cet enseignement, sur ce que "l'on condamnait autrefois comme la sodomie", n'était "plus correct". 

    L'évêque Bätzing a soutenu dans une interview du 4 mars que les relations entre personnes de même sexe étaient permises et ne constituaient pas un péché, et que le catéchisme devait être partiellement modifié pour refléter ce fait. 

    Les deux prélats ont également juré de ne renvoyer aucun prêtre ou employé laïc homosexuel de leur diocèse. "Personne ne doit avoir peur de perdre son emploi" pour des raisons d'homosexualité, a déclaré Mgr Bätzing. "La façon dont quelqu'un vit son intimité personnelle ne me regarde pas".

    Le cardinal Pell a déclaré qu'un tel enseignement était "erroné", car il "non seulement rejette les anciennes doctrines judéo-chrétiennes contre l'activité homosexuelle, mais sape et rejette l'enseignement sur le mariage monogame, l'union exclusive d'un homme et d'une femme."

    Le cardinal australien a déclaré qu'il reconnaissait les défis auxquels est confronté le nombre décroissant de fidèles dans les pays germanophones et ailleurs, mais a ajouté que la seule réponse possible devrait être de "redécouvrir les promesses de Jésus" et d'embrasser plus étroitement le "dépôt intact de la foi."

    Il a souligné que la solution n'est "pas de suivre les diktats changeants de la culture séculière contemporaine", ajoutant que, "comme le pape Paul VI l'a souligné il y a de nombreuses années, c'est un chemin d'autodestruction pour l'Église." 

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  • Une note confidentielle circule entre les cardinaux en vue du prochain conclave

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Un mémorandum sur le prochain conclave circule parmi les cardinaux. Le voici

    (s.m.) Depuis le début du Carême, les cardinaux qui éliront le prochain pape se transmettent ce mémorandum. Son auteur, qui utilise le pseudonyme de Demos, « le peuple » en grec, est inconnu, mais il montre une grande maîtrise de son sujet. Il n’est pas exclu qu’il soit lui-même cardinal.

    *

    Le Vatican aujourd’hui

    Les commentateurs, toutes écoles confondues, à l’exception notable du P. Spadaro SJ, s’accordent pour dire que ce pontificat est désastreux à plusieurs points de vue ; une véritable catastrophe.

    1. Le successeur de Saint-Pierre est le roc sur lequel l’Église est bâtie, une source et un fondement d’unité dans le monde. Historiquement (selon St. Irénée), le Pape et l’Église de Rome jouent un rôle unique dans la préservation la tradition apostolique, la règle de la foi, et pour s’assurer que les Églises continuent à enseigner ce que le Christ et les apôtres ont eux-mêmes enseigné. Auparavant, on disait : « Roma locuta. Causa finita est. » Aujourd’hui, on dit : « Roma loquitur. Confusio augetur. »

    (A) Le synode allemand parle d’homosexualité, de femmes prêtres, de la communion aux divorcés. La papauté se tait.

    (B) le cardinal Hollerich rejette l’enseignement chrétien sur la sexualité. La papauté se tait. C’est d’autant plus significatif que ce Cardinal est explicitement hérétique ; il n’utilise pas de codes ni d’allusions. Si ce Cardinal devait poursuivre sans correction de la part de Rome, cela constituerait une rupture supplémentaire et encore plus profonde avec la discipline, avec peu de précédents – voire aucun – dans l’histoire. La Congrégation pour la discipline de la Foi doit agir et parler.

    (C) Ce silence est d’autant plus pesant qu’il contraste avec la persécution active des traditionnalistes et des ordres contemplatifs.

    2. La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. Parfois, Rome elle-même semble confuse sur l’importance d’un monothéisme strict et se réfère parfois à un certain concept de divinité plus large, qui n’est pas tout à fait du panthéisme mais qui ressemble à une variante du panthéisme hindou.

    (A) Pachamama est idolâtre ; même si ce n’était sans doute pas l’intention initiale.

    (B) Les religieuses contemplatives sont persécutées et des tentatives sont en cours pour changer les enseignements des charismatiques.

    (C) L’héritage christocentrique de saint Jean-Paul II sur la foi et la morale fait l’objet d’attaques systématiques. Une grande partie des professeurs de l’Institut romain pour la Famille ont été licenciés ; la plupart des étudiants sont partis. L’Académie pour la Vie a été gravement sinistrée, certains de ses membres ont par exemple fait récemment l’apologie du suicide assisté. Certains membres des académies pontificales et certains de leurs orateurs soutiennent l’avortement.

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  • L'Eglise gay friendly du cardinal Marx

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    Du National Catholic Register :

    Le cardinal Marx célèbre la messe marquant "20 ans de culte et de soins pastoraux pour les homosexuels".

    Lors de la messe, le cardinal a déclaré : "Je souhaite une Église inclusive. Une Église qui inclut tous ceux qui veulent marcher sur le chemin de Jésus ".

    Cardinal Reinhard Marx marks ‘20 years of queer worship and pastoral care’ at St. Paul parish church, Munich, southern Germany, March 13, 2022.
    Le cardinal Reinhard Marx célèbre les "20 ans de culte et de pastorale des homosexuels" à l'église paroissiale Saint-Paul de Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 13 mars 2022. (photo : Photo courtoisie / erzbistummuenchen/Facebook)

    14 mars 2022

    MUNICH, Allemagne - Le cardinal Reinhard Marx a célébré dimanche à Munich, dans le sud de l'Allemagne, une messe marquant "20 ans de culte et de pastorale des queers".

    L'archevêque de Munich et Freising a offert la messe le 13 mars à l'église paroissiale St. Paul, près de la Theresienwiese de Munich, où l'Oktoberfest annuel est célébré, a rapporté CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA.

    S'exprimant lors de la messe, le cardinal a déclaré : "Je désire une Église inclusive. Une Église qui inclut tous ceux qui veulent suivre le chemin de Jésus".

    Il a ajouté qu'une Église synodale signifie être ouverte, apprendre et toujours se renouveler dans la foi, dans la recherche des "possibilités de Dieu", ainsi que "dans la question de ce que nous avons à dire sur la sexualité et sur les relations entre les personnes".

    Le prélat de 68 ans, qui est membre du conseil des cardinaux conseillers du pape François, a également déclaré : "Le royaume de Dieu consiste à découvrir que Dieu est Amour - dans toutes ses dimensions". Cela inclut la dimension sexuelle mais ne s'y limite pas, a-t-il ajouté. 

    "Toutes les relations humaines doivent être marquées par la primauté de l'Amour. C'est alors qu'elles peuvent être acceptées par Dieu", a-t-il déclaré.

    Le cardinal Marx, qui est également président du Conseil pour l'économie du Vatican, a critiqué ce qu'il a appelé la discrimination "des chrétiens à l'égard de la communauté homosexuelle", se disant "choqué que cela se poursuive." 

    Chacun a le droit d'avoir ses propres opinions, a ajouté le prélat allemand, "mais la reconnaissance et la primauté de l'Amour, je ne peux pas les mettre en cause en tant qu'évêque."

    Il a appelé à une "dynamique d'ouverture" qui devrait caractériser la "voie synodale" de l'Église catholique en Allemagne, affirmant que c'était ce que le pape François voulait dire lorsqu'il soulignait la valeur d'aller de l'avant pour "découvrir ce que l'Esprit a à nous dire aujourd'hui."

    Après la messe, une "réception non publique avec des représentants de la communauté queer et le cardinal Marx" a eu lieu, selon un communiqué de presse du 7 mars. 

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  • La guerre de la Russie contre l'Ukraine n'est pas une guerre juste, pas plus qu'une éventuelle intervention de l'OTAN

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    Le philosophe catholique Edward Feser écrit que risquer une guerre nucléaire viole les critères d'une guerre juste, ainsi que Poutine le fait dans son attaque contre l'Ukraine. De son blog :

    La théorie de la guerre juste et la guerre russo-ukrainienne

    L'une des caractéristiques frappantes de la catastrophe en Ukraine est la façon dont les principes de la doctrine de la guerre juste semblent s'appliquer sans ambiguïté.  D'une part, l'invasion de la Russie ne peut être justifiée par les critères de la théorie de la guerre juste.  D'autre part, l'action militaire de l'OTAN contre la Russie ne peut pas non plus être justifiée.  Voici les critères d'une action militaire juste tels qu'ils sont énoncés dans la section 2309 du Catéchisme de l'Église catholique :

    En un seul et même temps :

    - le dommage infligé par l'agresseur à la nation ou à la communauté des nations doit être durable, grave et certain ;

    - tous les autres moyens d'y mettre fin doivent s'être révélés impraticables ou inefficaces ;

    - il doit y avoir de sérieuses chances de succès ;

    - l'usage des armes ne doit pas produire des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer.  La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourd dans l'évaluation de cette condition.

    Fin de citation.  Je soutiens que l'invasion de la Russie ne répond manifestement pas aux premier, deuxième et quatrième critères, et qu'une action militaire de l'OTAN contre la Russie ne répondrait manifestement pas aux deuxième, troisième et quatrième critères.

    L'injustice de l'invasion est évidente, même dans l'interprétation la plus généreuse des motifs de Poutine.  Supposons donc que nous admettions, pour les besoins de l'argumentation, que la Russie a un intérêt légitime à maintenir l'Ukraine hors de l'OTAN.  Supposons que, comme certains l'ont fait valoir, les États-Unis et leurs alliés ont longtemps donné inutilement des coups à l'ours, et que la Russie aurait été beaucoup moins susceptible d'envahir l'Ukraine s'ils ne l'avaient pas fait.  Même en partant de ces prémisses, il ne s'ensuit tout simplement pas que l'Ukraine est un "agresseur", que la Russie a subi un préjudice "durable, grave et certain" de la part de l'Ukraine ou que "tous les autres moyens" de répondre aux préoccupations de la Russie "se sont révélés irréalisables ou inefficaces".

    Le préjudice extrême infligé aux Ukrainiens innocents par la guerre n'est pas non plus proportionnel aux griefs de la Russie, quels qu'ils soient.  On ne peut donc pas dire que l'invasion de l'Ukraine par la Russie réponde aux premier, deuxième et quatrième critères d'une guerre juste, et elle est donc manifestement gravement injuste.

    Pour cette raison, une action militaire visant à repousser l'invasion de la Russie est clairement légitime, et la justice exige de favoriser la partie ukrainienne dans cette guerre.  Dans l'abstrait, le soutien à l'Ukraine pourrait inclure une action militaire contre la Russie par toute nation amie de l'Ukraine.  Cependant, la justice de la cause de la défense de l'Ukraine ne remplit que le premier des quatre critères énoncés par le Catéchisme.  Qu'en est-il des trois autres ?

    Poutine a menacé, de manière non subtile, d'utiliser des armes nucléaires si les États-Unis ou d'autres pays de l'OTAN intervenaient militairement dans le conflit.  La perspective réaliste d'une telle escalade extrême rend impossible qu'une telle intervention réponde au quatrième critère du Catéchisme, qui souligne que "la puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourd dans l'évaluation de cette condition."  L'utilisation d'armes nucléaires contre l'Ukraine, à laquelle la Russie pourrait recourir en cas d'intervention de l'OTAN, produirait certainement "des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer."  Plus grave encore serait une situation dans laquelle l'Ukraine, d'autres États voisins de l'OTAN et la Russie (à la suite des représailles nucléaires de l'OTAN) seraient tous attaqués avec des armes nucléaires.  Et le pire de tous serait un scénario dans lequel ce qui a commencé comme une guerre locale en Ukraine se transformerait en un échange nucléaire global entre la Russie et les États-Unis.

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  • Les exigences de la voie synodale allemande " contredisent clairement la foi catholique "

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Cardinal Brandmüller : Les exigences de la voie synodale allemande " contredisent clairement la foi catholique ".

    Dans un commentaire du 3 mars intitulé " Quo Vadis, Germania ", le cardinal Walter Brandmüller explique ce qu'il considère comme les " racines historiques de la crise ".

    11 mars 2022

    Cité du Vatican - Le Chemin synodal de l'Église en Allemagne est sur la " mauvaise voie qui se perd dans le néant ", enraciné dans l'hérésie du modernisme que les théologiens n'ont pas encore abordé correctement, et est destiné à l'échec, a déclaré le cardinal Walter Brandmüller.

    Dans un commentaire publié le 3 mars sur le site germanophone Kath.net et intitulé "Quo vadis, Germania" ("Où vas-tu, Allemagne ?"), l'historien allemand de l'Église a déclaré que le Chemin synodal formulait des "exigences sensationnelles" qui "contredisent clairement la foi catholique authentique, la constitution hiérarchique-sacramentelle de l'Église et son enseignement moral contraignant".

    Le cardinal Brandmüller répondait aux projets de textes approuvés lors d'une réunion plénière du Chemin synodal à Francfort début février. Les participants, parmi lesquels se trouvaient la plupart des évêques allemands, ont voté à une large majorité en faveur de la bénédiction des unions homosexuelles, de la modification du catéchisme sur l'homosexualité et de l'ordination des femmes prêtres, du caractère facultatif du célibat des prêtres dans l'Église latine et de la participation des laïcs à l'élection des nouveaux évêques.

    Le fait que les évêques n'aient pas été nombreux à voter "oui" indique la gravité de la situation et soulève des questions fondamentales", a observé le cardinal Brandmüller. Il faut demander aux évêques, a-t-il ajouté, s'ils se sont rendus compte qu'ils "contredisaient ouvertement les vérités de la foi qu'ils avaient juré à plusieurs reprises de préserver et de proclamer fidèlement".

    "La communauté des fidèles a droit à cela !" a insisté le cardinal Brandmüller.

    L'ancien président du Comité pontifical pour les sciences historiques a déclaré d'une part qu'il n'était "pas surprenant" que parmi les "réformes" discutées figurent celles telles que l'abolition du célibat des prêtres et l'admission des divorcés remariés à la sainte communion. Ces réformes, a-t-il dit, sont "cachées depuis le synode de Würzburg de 1971-1975" - une réunion visant à mettre en œuvre les réformes du concile Vatican II, mais que le Saint-Siège n'a jamais approuvée.

    Mais le cardinal Brandmüller, âgé de 93 ans, a noté que ce qui est nouveau, c'est que "l'homosexualité pratiquée est reconnue comme moralement acceptable" et qu'il n'y a "aucune différence réelle entre les évêques, les prêtres et les diacres, et que "seuls" les baptisés et les confirmés devraient être reconnus" - une croyance, a-t-il dit, qui "correspond complètement aux enseignements de Martin Luther."

    Cela est contraire à l'enseignement du Concile Vatican II, a soutenu le cardinal, qui a enseigné que le "sacerdoce hiérarchique des consacrés" diffère du "sacerdoce universel des baptisés, non seulement en degré mais en essence". Ainsi, a-t-il poursuivi, "l'assemblée de Francfort annule 2.000 ans de pratique et un concile général !"

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  • "Les embryons humains ne peuvent pas être traités comme du matériel jetable ou comme des déchets" (François)

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal La Croix :

    « Les embryons humains ne peuvent pas être traités comme du matériel jetable », avertit le pape François 

    Dans un message publié par le Réseau mondial de prière du pape, le pape François estime que « la dignité humaine ne doit pas payer le prix du progrès ».

    8/03/2022

    L’Église doit regarder avec lucidité les questions éthiques posées par la science. C’est en substance le message envoyé par le pape François, dans une vidéo publiée mardi 8 mars dans une nouvelle « vidéo du pape », produite par le Réseau mondial de prière du pape.

    « Les applications biotechnologiques doivent toujours être employées sur la base du respect de la dignité humaine », explique ainsi François. Il aborde notamment la question des recherches utilisant des embryons.

    → CHRONIQUE. Faux embryons, vraies questions

    « Les embryons humains ne peuvent pas être traités comme du matériel jetable ou comme des déchets », insiste le pape, estimant qu’ils font, eux aussi, partie de la « culture du déchet » qu’il dénonce régulièrement. « Nous ne pouvons pas continuer à étendre ainsi cette culture qui fait tant de dégâts », ajoute-t-il.

    Ne pas « faire l’autruche »

    « Il est clair que la science a progressé et qu’aujourd’hui la bioéthique présente une série de problèmes auxquels il faut répondre », affirme aussi le pape, ajoutant qu’il faut éviter, face à ces « problèmes », de « faire l’autruche ».

    « Il ne s’agit pas de ralentir le progrès technologique. Non. Il s’agit de l’accompagner et de protéger à la fois la dignité humaine et le progrès. En d’autres termes, la dignité humaine ne doit pas payer le prix du progrès », insiste encore le pape. En mettant en garde pour que « le profit économique » ne devienne pas une condition de la recherche biomédicale.

    « Prions pour que, face aux nouveaux défis de la bioéthique, les chrétiens promeuvent toujours la défense de la vie par la prière et l’engagement social », conclut François.

  • Catholicisme et modernité : un essai optimiste discutable

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    Weigel 61EH2UvIw8L.jpgL’Américain George Weigel, auteur d’une biographie de référence de Jean-Paul II, vient de publier en français un essai important défendant une thèse quelque peu iconoclaste : catholicisme et modernité (*) ne s’opposeraient pas. Thèse certes discutable, mais qui mérite assurément d’être présentée ici, car elle ouvre la porte à un nécessaire débat de fond dans l’Église sur cette question essentielle. Le site web du mensuel la Nef qui publie cette analyse de Anne-Sophie Retailleau promet d’y revenir plus en détail dans un prochain numéro de la revue….

    « L’ironie du catholicisme moderne. Tel est le titre donné par le théologien américain George Weigel à son nouvel essai paru en 2019 aux États-Unis et traduit depuis lors en français. Le choix de ce titre, pour le moins original, prend le contrepied d’une historiographie fondée sur la thèse d’une opposition entre catholicisme et modernité, cette dernière étant perçue comme une menace pour l’existence même du catholicisme. De nombreux essais alarmistes ont entériné l’idée que la relation entre l’Église catholique et les penseurs de la modernité ne pouvait être envisagée que comme une « lutte à mort ». En résulterait le déclin inéluctable du catholicisme, condamné à la fatalité d’une inévitable victoire de la modernité.

    Weigel©DR.jpgRetraçant avec brio 250 ans de l’histoire de l’Église, confrontée à l’émergence de la pensée moderne, George Weigel entend réfuter cette historiographie traditionnelle qu’il estime erronée. Ainsi, entreprend-il une analyse originale des rapports entre catholicisme et modernité, et déroule le fil de l’histoire de l’Église dans son rapport avec ce nouveau défi des temps contemporains. Cette relation est d’abord marquée par un rejet originel des nouveaux principes de la modernité issus de la Révolution française. Progressivement, l’enchaînement aboutit à une lente maturation entraînant l’Église, sous l’impulsion de papes visionnaires, au dialogue avec le monde moderne. Cette longue histoire de maturation constitue pour l’auteur « le drame du catholicisme et de la modernité », compris comme le déroulement d’une action scénique divisée en cinq actes. Chacun de ces moments marque les étapes d’un apprivoisement de la modernité par l’Église. Non dans le but de s’y soumettre, mais au contraire de proposer une nouvelle voie de recherche de la vérité qui répondrait aux aspirations les plus nobles auxquelles le monde moderne aspire.

    De cette longue maturation, George Weigel propose une analyse à la fois thématique et chronologique, pour dérouler ce « drame du catholicisme et de la modernité », entendu comme une nouvelle scène du théâtre de la grande histoire des hommes. À rebours de l’histoire opposant systématiquement catholicisme et modernité, le théologien américain y voit une lente évolution, certes marquée par des moments de crise, mais qui a permis de redécouvrir les vérités profondes d’un catholicisme délié de toute compromission avec le pouvoir politique et essentiellement porté vers l’élan évangélisateur, recentré sur le Christ et les Écritures.

    Le tournant Léon XIII

    Pour George Weigel, donc, la vision d’une Église s’opposant farouchement à la modernité et ainsi marginalisée par ce courant dominant est fausse. Au contraire, le pontificat de Léon XIII marque un changement de cap en amorçant un dialogue avec la modernité. Pour cela, il s’appuie sur des bases solides et éprouvées, telles que saint Thomas d’Aquin, en mettant l’accent sur l’aspect sacramentel, christologique et contemplatif. Avec le développement de la doctrine sociale de l’Église, George Weigel perçoit également dans le pontificat de Léon XIII le point de départ des évolutions de l’Église vers un dialogue avec la modernité.

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