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Doctrine - Page 86

  • Invoquer saint Thomas More, patron céleste des responsables de gouvernement et des hommes politiques (22 juin)

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    Saint Thomas More, la fidélité à l'Eglise au prix de la tête - Diocèse de  Versailles

    LETTRE APOSTOLIQUE
    EN FORME DE MOTU PROPRIO
    POUR LA PROCLAMATION DE SAINT THOMAS MORE
    COMME PATRON DES RESPONSABLES DE GOUVERNEMENT
    ET DES HOMMES POLITIQUES

    JEAN-PAUL II
    EN PERPÉTUELLE MÉMOIRE

    1. De la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous temps de la dignité inaliénable de la conscience, dans laquelle, comme le rappelle le Concile Vatican II, réside «le centre le plus secret de l’homme et le sanctuaire où il est seul avec Dieu dont la voix se fait entendre dans ce lieu le plus intime» (Gaudium et spes, n. 16). Quand l’homme et la femme écoutent le rappel de la vérité, la conscience oriente avec sûreté leurs actes vers le bien. C’est précisément pour son témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir, rendu jusqu’à l’effusion du sang, que saint Thomas More est vénéré comme exemple permanent de cohérence morale. Même en dehors de l’Église, particulièrement parmi ceux qui sont appelés à guider les destinées des peuples, sa figure est reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin suprême le service de la personne humaine.

    Certains Chefs d’État et de gouvernement, de nombreux responsables politiques, quelques Conférences épiscopales et des évêques individuellement m’ont récemment adressé des pétitions en faveur de la proclamation de saint Thomas More comme Patron des Responsables de gouvernement et des hommes politiques. Parmi les signataires de la demande, on trouve des personnalités de diverses provenances politiques, culturelles et religieuses, ce qui témoigne d’un intérêt à la fois vif et très répandu pour la pensée et le comportement de cet insigne homme de gouvernement.

    2. Thomas More a connu une carrière politique extraordinaire dans son pays. Né à Londres en 1478 dans une famille respectable, il fut placé dès sa jeunesse au service de l’Archevêque de Cantorbéry, John Morton, Chancelier du Royaume. Il étudia ensuite le droit à Oxford et à Londres, élargissant ses centres d’intérêts à de vastes secteurs de la culture, de la théologie et de la littérature classique. Il apprit à fond le grec et il établit des rapports d’échanges et d’amitié avec d’importants protagonistes de la culture de la Renaissance, notamment Didier Érasme de Rotterdam.

    Sa sensibilité religieuse le conduisit à rechercher la vie vertueuse à travers une pratique ascétique assidue: il cultiva l’amitié avec les Frères mineurs de la stricte observance du couvent de Greenwich, et pendant un certain temps il logea à la Chartreuse de Londres, deux des principaux centres de ferveur religieuse dans le Royaume. Se sentant appelé au mariage, à la vie familiale et à l’engagement laïc, il épousa en 1505 Jane Colt, dont il eut quatre enfants. Jane mourut en 1511 et Thomas épousa en secondes noces Alice Middleton, qui était veuve et avait une fille. Durant toute sa vie, il fut un mari et un père affectueux et fidèle, veillant avec soin à l’éducation religieuse, morale et intellectuelle de ses enfants. Dans sa maison, il accueillait ses gendres, ses belles-filles et ses petits-enfants, et sa porte était ouverte à beaucoup de jeunes amis à la recherche de la vérité ou de leur vocation. D’autre part, la vie familiale faisait une large place à la prière commune et à la lectio divina, comme aussi à de saines formes de récréation. Thomas participait chaque jour à la messe dans l’église paroissiale, mais les pénitences austères auxquelles il se livrait n’étaient connues que de ses proches les plus intimes.

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  • Homélie Fête-Dieu 18 juin 2022 Liège, église du Saint-Sacrement Jean-Pierre Delville, évêque de Liège

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    "Chers Frères et Sœurs,

    Vous savez peut-être que dans certaines églises du moyen âge, comme à la cathédrale de Chartres ou à celle de Cologne, un dallage représente un labyrinthe. C’est le signe du mystère de la foi et du chemin, parfois tortueux, qui nous mène à Dieu.

    Ce matin, j’ai eu l’occasion d’inaugurer devant la porte de l’église de Cornillon un autre dallage mystérieux : il représente un grand cercle en pierre de sable, de 8 mètres de diamètre, avec une échancrure, comme un morceau de tarte, en pierre calcaire grise. Vous l’avez compris, il s’agit d’une évocation de la vision qu’avait sainte Julienne de Cornillon, avant de promouvoir la fête du saint sacrement. Elle voyait la lune à laquelle il manquait une fraction. Après de nombreuses années, elle comprit que cette vision signifiait l’Église à laquelle il manquait une fête, la fête du S.-Sacrement du corps et du sang du Christ. La vision représentait l’hostie à laquelle il manquait une fraction. L’hostie évoquait la célébration de l’eucharistie et la communion au corps du Christ. Désormais à Cornillon l’esplanade créée devant la porte de l’église entraîne aussi notre contemplation : contemplation de la façade de l’église, contemplation du site du monastère et de la ville de Liège, contemplation du Christ et de l’humanité, grâce à la prière ou la rencontre.

    Ainsi, nous aussi comme sainte Julienne, nous sommes invités à contempler le Christ dans son humanité pour découvrir sa divinité. Le Christ partage sa vie, comme il a partagé le pain à la dernière Cène. Ce partage pourrait donner l’impression de faiblesse, car le Christ annonce le don de sa vie, la venue de sa passion, le corps brisé, le sang versé. Pourtant ce partage est une source de vie : comme le dit Jésus à la dernière Cène, « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. … Comme je vis par le Père, celui qui me mange vivra par moi » (Jn 6).

    Comme l’écrit le pape Urbain IV,  « ce pain n’est pas de même nature que le pain commun. On le prend, mais on ne le consume pas ; on le mange, mais il n’en reçoit point d’altération ; car il ne se transforme pas en celui qui l’a mangé; mais, au contraire, si on l’a reçu dignement, il transforme celui qui l’a reçu et il le rend semblable à Lui ». Donc notre communion au corps du Christ nous transforme intérieurement et nous convertit. Comme dit le Lauda Sion,  à la strophe 16, « Qu’un seul ou mille reçoivent ce pain, l’un y trouve autant que l’autre ; et, consommé, ce pain ne disparaît pas ».

    Le pain partagé est donc le mystère d’un don sans mesure et d’une joie sans mesure ! C’est pourquoi sainte Julienne a eu l’inspiration qu’il fallait une fête pour célébrer ce corps et ce sang du Christ, partagé à toute l’humanité. Ce mystère visible de tous comme la lune est visible de tous au même moment sur toute la terre ! Et ce soir, n’oubliez pas de regardez le ciel, vous verrez la lune à laquelle il manque un morceau, car nous après la pleine lune du dimanche de la Trinité, deux mois après la pleine lune de Pâques, nous fêtons la fête du S. Sacrement, avec la lune à laquelle il manque une portion, une fraction, le pain rompu pour un monde nouveau.

    Or ce fut la volonté de Jésus lui-même que de prolonger sa vie terrestre par un signe perpétuel. C’est le geste qu’il a fait à la dernière cène, comme nous le raconte saint Paul dans sa 1e lettre aux Corinthiens (1 Cor 11,23-26) : « Le Seigneur Jésus, la nuit même où il fut livré, prit du pain et rendant grâces, le rompit et dit : prenez et mangez, ceci est mon corps, qui sera livré pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ». Donc Jésus, face à la souffrance et à la mort, partage le pain et le vin, en tant que son corps et son sang. Face à la fragilité de sa vie, à l’échec apparent de sa mission, face à la pauvreté des disciples qui vont se sentir abandonnés, Jésus ne baisse pas les bras, il ne tombe pas dans la déprime, encore moins dans la fuite. Il partage cette nourriture essentielle d’un repas, que sont le pain et le vin, en disant qu’ils sont son corps et son sang. Ils représentent une vie fragile, une vie qui va être enlevée. Mais ils représentent en même temps un partage de cette vie et une démultiplication de ses effets : « faites ceci en mémoire de moi ». Le corps et le sang du Christ, donnés en communion, nous associent aujourd’hui à sa vie, à sa mort et à sa résurrection. Notre pauvreté est dépassée, nous sommes rassasiés ; nous recevons une vie nouvelle, par notre communion à la pauvreté du Christ.

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    Dieu est dans ce partage de la pauvreté et nous communique sa divinité. Et c’est pourquoi, en abrégé, nous appelons « Fête-Dieu » la fête d’aujourd’hui. Nous la célébrons ici dans cette église du Saint-Sacrement d’une manière particulièrement solennelle, dans la forme ancienne du rite romain, parce qu’elle nous permet de garder la richesse de la liturgie ancienne, dans la beauté de ses gestes, ses mots et de ses chants, qui évoquent le mystère d’amour de Dieu qui se donne à nous.

    Frères et Sœurs, dans la communion au Christ nous trouvons la vraie vie, et dans la communion à celui qui souffre, nous trouvons la vraie joie. Ainsi la communion au Christ débouche dans une communion en Église.

    Alors recevons avec foi le corps du Christ qui nous est donné en communion et soyons des témoins de la vraie vie dans notre monde !

    Amen ! Alleluia !"

  • Le cardinal Marx revient à la charge

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    De Roberto Vivaldelli sur Il Giornale :

    Oui aux prêtres mariés et aux messes pour les homosexuels : le retour de Marx, le cardinal rouge

    18 juin 2022

    Le "cardinal rouge" proche du pape François déclare dans une interview que "les gays font partie de nos communautés". La sexualité que Dieu nous a donnée fait partie des relations personnelles".

    "J'ai récemment été invité à une messe catholique organisée par des personnes LGBTQ+ à Munich. Je l'ai célébré le jour du 20e anniversaire de ces messes. Je l'ai fait après avoir informé le Pape. Je voulais donner un signal : "Vous faites partie de l'Église". L'orientation sexuelle ne peut et ne doit pas conduire à l'exclusion de l'Église". Parole de Reinhard Marx, le cardinal allemand proche du pape François connu pour ses positions ultra-progressistes, interviewé par La Stampa. Au point d'exprimer son désir d'ouvrir le sacerdoce aux hommes mariés, expliquant qu'aujourd'hui les gens ont besoin de personnes qui célèbrent et apportent l'Eucharistie, donnent le bon exemple, consacrent leur vie à l'Église et à l'Évangile. "Est-ce que seuls ceux qui ne sont pas mariés peuvent faire cela ? J'ai mis un point d'interrogation dessus", dit-il.

    La référence est, par exemple, "aux agents pastoraux laïcs, ici en Allemagne, qui prêchent, qui accompagnent les funérailles. Je pense à l'Amazonie, où les croyants attendent deux ou trois ans pour pouvoir recevoir l'Eucharistie parce qu'il n'y a pas de prêtres". Certes, le célibat "est un signe fort à la suite du Christ", mais en maintenant le célibat obligatoire, n'est-ce pas que "nous ne faisons que maintenir une tradition" ? C'était juste, mais peut-être pas partout aujourd'hui. Je crois qu'il y a aussi des vocations sacerdotales parmi les hommes mariés". Marx revient donc dans l'actualité après avoir déjà exprimé au fil des ans sa position "révolutionnaire" sur le sacerdoce.

    Les femmes au sommet de l'Eglise".

    Le "cardinal rouge" proche du pape François appelle également depuis un certain temps à une plus grande centralité des femmes dans les choix de l'Église. Dans la même interview, il note que la question du rôle des femmes dans l'Église "est plus que mûre", et qu'elle est facilement compréhensible. "Seuls les prêtres peuvent diriger l'Église ? Non. Ce qu'il faut, c'est la responsabilité et les charismes de tous et chacun, ensemble", souligne-t-il. À Munich, se souvient Reinhard, "j'ai créé le nouveau poste de chef de bureau, attribué à une femme", qui, en tant que co-directrice avec le vicaire général, dirige l'administration du diocèse. Les hommes ne peuvent pas dire "nous cherchons, mais nous ne trouvons pas de personnes adéquates" car cela, selon le cardinal allemand, "est hypocrite : il suffit de vouloir les chercher et de les trouver". Dans l'Église allemande, nous avons lancé un programme de mentorat pour soutenir le leadership féminin". Pour Marx, il faut lire les signes des temps. L'homme et la femme sont égaux : cela est fondé dans la Bible", souligne-t-il.

    Qui est Reinhard Marx, le théologien progressiste ?

    Le cardinal teuton est tout sauf un personnage mineur, aussi ses propos ont-ils un certain poids au sein - et en dehors - de l'Église. Comme l'explique Francesco Boezi sur InsideOver, Reinhard Marx peut être associé à toutes les batailles rangées de la "gauche ecclésiastique" allemande. En fait, le cardinal est un symbole international pour ceux qui voudraient que l'Église catholique se révolutionne de fond en comble, à commencer par son organisation interne, voire l'organisation curiale. Marx, en effet, est un théologien progressiste, donc pas un de ceux qui suivent l'approche Ratzinger, qui est par exemple très rigide sur le célibat et qui ne veut pas entendre parler de changements ou même d'abolition d'une des règles cardinales de la vie d'un clerc. Sa position ouvertement pro-immigration est également bien connue : Marx a fait parler de lui ces dernières années pour avoir financé l'une des ONG qui se consacrent au sauvetage des personnes qui tentent d'accoster sur nos côtes.

  • C'est qui le diable ? Pourquoi existe-t-il ?

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    Du Padreblog :

    C'est qui le diable ? Pourquoi il existe ? Pour mieux comprendre le sujet, nous avons pris un café avec le père Gaultier de Chaillé, ancien du Padreblog et auteur de l'excellent livre "Petite conversation sur le diable" aux éditions Mame.

  • Avec François : un changement révolutionnaire dans la théologie morale ?

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    De Larry Chapp, docteur en théologie, sur le National Catholic Register :

    Comprendre le Pape François : C'est de la théologie morale, idiot !

    COMMENTAIRE : Quelque chose de sérieux semble se préparer avec ce pontificat qui diffère nettement de ses prédécesseurs, et ce "quelque chose" est un changement révolutionnaire dans la théologie morale.

    14 juin 2022

    En 1992, alors que l'Amérique était en pleine récession, Bill Clinton, alors candidat à la présidence, avait un message simple : "C'est de l'économie, idiot!" En paraphrasant un peu, je dirais quelque chose de similaire en ce qui concerne l'énigme qu'est le pape François : "C'est de la théologie morale, idiot!"  

    Et je dis qu'il est une énigme parce que le récit commun à son sujet semble être qu'il est un "libéral", et pourtant il n'a accordé à l'aile libérale de l'Église aucun de ses objectifs les plus chers. Il n'a pas mis fin au célibat obligatoire, n'a pas ordonné de femmes à la prêtrise ou au diaconat, n'a pas modifié les enseignements de l'Église sur la sexualité humaine, n'a pas ouvert la réception de l'Eucharistie aux protestants en vertu du droit canonique officiel, ni même donné carte blanche aux divorcés-remariés pour recevoir la communion. Et pourtant, quelque chose de sérieux semble se préparer avec ce pontificat qui diffère nettement de ses prédécesseurs, et ce "quelque chose", je pense que c'est un changement révolutionnaire dans la théologie morale.  

    Je prétends que le pape François semble favorablement disposé à l'égard d'une forme de théologie morale communément appelée "proportionnalisme" ou "conséquentialisme". À tout le moins, je pense que le pape François voit dans le proportionnalisme une sorte de contrepoids "correctif" à ce qu'il considère comme une insistance excessive dans l'Église sur le raisonnement moral de droit naturel, avec l'accent central désignant certains objets moraux comme intrinsèquement mauvais.  

    Le proportionnalisme nie qu'il existe des actes intrinsèquement mauvais et considèrent que la moralité d'un acte ne peut être jugée qu'à la lumière de ses résultats ou "conséquences". Les proportionnalistes catholiques ne nient pas l'existence de principes moraux fondamentaux (c'est en cela qu'ils diffèrent de l'utilitarisme pur et dur), mais que, à la lumière d'un jugement rationnel des résultats potentiels probables, un principe moral peut être considéré comme non applicable dans un cas particulier s'il existe une raison "proportionnée" de le faire.  

    Cette forme de théologie morale a été très influente dans l'ère post-conciliaire et a gagné en force parmi ceux qui ont violemment contesté Humanae Vitae. Ceux d'entre nous qui ont vécu ces débats savent bien à quel point ils ont été source de division, et certains théologiens moraux qui ont défendu la théologie traditionnelle du droit naturel de l'Église (par exemple, Germain Grisez, Janet Smith, etc.) ont payé un lourd tribut professionnel à leur position. 

    Quelles sont donc mes preuves que le pape François favorise le proportionnalisme, même s'il ne l'a jamais dit explicitement ? 

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  • Les franciscains d'Allemagne élisent un prêtre ouvertement gay comme nouveau supérieur

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    Du National Catholic Register :

    Les Franciscains d'Allemagne élisent un prêtre ouvertement gay comme nouveau supérieur

    Dans une interview accordée à MK-Online, le site d'information officiel de l'archidiocèse de Munich et Freising, le père Fuhrmann a expliqué pourquoi il a rendu publique son homosexualité.

    15 juin 2022

    La province franciscaine Sainte-Elisabeth d'Allemagne, qui compte 300 membres, a élu comme nouveau supérieur le père Markus Fuhrmann, qui, il y a quelques semaines, a fait publiquement son coming out en tant qu'homosexuel.

    Dans une interview accordée à MK-Online, le site d'information officiel de l'archidiocèse de Munich et de Freising, le père Fuhrmann a expliqué pourquoi il a rendu publique son homosexualité.

    "Si je suis moi-même gay, alors je veux montrer que je peux aussi faire partie de l'Église dans ce ministère. C'est important parce que ce n'est pas censé être comme ça dans l'Église. Malheureusement, il y a trop d'hypocrisie institutionnelle dans notre Église", a-t-il déclaré.

    En outre, le nouveau supérieur franciscain a déclaré qu'il "soutient personnellement les efforts du Chemin synodal, je suis en faveur d'un réexamen critique du célibat dans le mode de vie sacerdotal et je suis en faveur de l'accès des femmes aux ministères ordonnés".

    La Voie synodale est un processus pluriannuel controversé qui a débuté en décembre 2019 et qui implique des évêques et des laïcs d'Allemagne pour aborder des questions telles que l'exercice du pouvoir, la moralité sexuelle, le sacerdoce et le rôle des femmes dans l'Église, questions sur lesquelles ils ont exprimé, publiquement et à diverses occasions, des positions contraires à la doctrine catholique.

    Interrogé sur le fait que ses frères franciscains connaissaient son homosexualité au moment de son élection, le nouveau supérieur allemand a déclaré que "c'était très bon pour moi de savoir que cela est très positif pour les frères."

    Il a ajouté : "Je reçois beaucoup d'encouragements, et peut-être que cette étincelle d'appréciation peut se propager à d'autres secteurs de l'Église. Je pense que c'est une bonne chose." 

    Le père Fuhrmann est né le 9 août 1971 à Hanovre, la capitale de la Basse-Saxe, en Allemagne. Il a fait ses vœux simples en 1998 et sa profession solennelle en 2003. Il a été ordonné prêtre le 7 mai 2005.

    À Cologne, dans la province Sainte-Élisabeth, il s'occupait des indigents et, avant son élection, il était vicaire provincial.

    Concernant son travail futur, le nouveau supérieur franciscain en Allemagne a déclaré à MK-Online qu'"un grand changement est imminent, et je veux et dois le façonner avec les frères".

    L'enseignement de l'Église sur l'homosexualité

    L'enseignement catholique sur l'homosexualité est résumé dans les sections 2357, 2358 et 2359 du Catéchisme de l'Église catholique. 

    L'Église enseigne que les homosexuels "doivent être acceptés avec respect, compassion et sensibilité. Tout signe de discrimination injuste à leur égard doit être évité." 

    Comme l'explique le catéchisme, "la tradition a toujours déclaré que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés et que ce penchant, objectivement désordonné, constitue pour la plupart d'entre eux une épreuve." 

    Le catéchisme précise : " Se fondant sur la Sainte Écriture, qui présente les actes homosexuels comme des actes de grave dépravation, la tradition a toujours déclaré que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l'acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d'une authentique complémentarité affective et sexuelle. En aucun cas, ils ne peuvent être approuvés".  

    Fournissant des indications supplémentaires, le catéchisme dit : "Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise de soi qui leur apprennent la liberté intérieure, parfois par le soutien d'une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent s'approcher progressivement et résolument de la perfection chrétienne."

  • "Le problème actuel de l’Église est précisément la non-acceptation du Concile..." : le regard du pape sur la situation actuelle du monde et de l'Eglise

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    Le pape est encore bien vert et ce n'est pas parce que sa mobilité est réduite qu'il est près de démissionner. Il est aussi assez prolixe et ne mâche pas ses mots. Il est intéressant de voir comment il analyse la crise ukrainienne où il se défend d'être "pro-Poutine". Son obstination à faire du Concile Vatican II la référence incontournable et à dénoncer les "restaurationnistes" qui s'y opposeraient en consternera plus d'un. Si Benoît XVI situait ce concile dans une perspective de continuité, on voit bien qu'il n'en va pas de même pour le pape règnant et qu'il est bien décidé à faire de son pontificat un changement de cap dans la navigation de la barque de Pierre... 

    De la Rédaction de La Civiltà Cattolica France :

    ENTRETIEN DU PAPE FRANÇOIS AVEC LES ÉDITEURS DES REVUES DE CULTURE EUROPÉENNE DES JÉSUITES

    14 juin 2022

    19 mai 2022. « Bienvenue ! Vous voyez ? Je suis dans mon nouveau fauteuil », a plaisanté le Pape, faisant allusion au fait qu’il se déplace en fauteuil roulant en raison de douleurs aux genoux. François a salué personnellement, un par un, les directeurs des revues culturelles européennes de la Compagnie de Jésus réunis en audience à la Bibliothèque privée du Palais apostolique.

    Ils étaient dix en tout : P. Stefan Kiechle de Stimmen der Zeit (Allemagne), Lucienne Bittar de Choisir (Suisse), P. Ulf Jonsson de Signum (Suède), P. Jaime Tatay de Razón y fe (Espagne), P. José Frazão Correia de Brotéria (Portugal), P. Paweł Kosiński de Deon (Pologne), P. Arpad Hovarth de A Szív (Hongrie), Robert Mesaros de Viera a život (Slovaquie), Frances Murphy de Thinking Faith (Royaume-Uni) et P. Antonio Spadaro de La Civiltà Cattolica (Italie). Trois rédacteurs étaient des laïcs, dont deux femmes (pour les revue suisse et anglaise). Les autres étaient des jésuites.

    La rencontre avec le Souverain Pontife était le début de leur rencontre annuelle de trois jours[1]. Le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, le Père Arturo Sosa, a également assisté à l’audience. « Je n’ai pas préparé de discours », a commencé le Pape, « alors si vous le voulez, posez des questions. Si nous dialoguons, notre rencontre sera plus riche ».

    Saint Père, merci pour cette rencontre. Quel est le sens et la mission des revues de la Compagnie de Jésus ? Avez-vous une mission à nous confier ?

    Il n’est pas facile de donner une réponse claire et précise. En général, bien sûr, je crois que la mission d’une revue culturelle est de communiquer. J’ajouterais cependant de communiquer de la manière la plus incarnée possible, personnellement, sans perdre la relation avec la réalité et les gens, le « face-à-face ». Par là, j’entends qu’il ne suffit pas de communiquer des idées. Vous devez communiquer des idées qui viennent de l’expérience. Pour moi, c’est très important. Les idées doivent venir de l’expérience.

    Prenez l’exemple des hérésies, qu’elles soient théologiques ou humaines, car il y a aussi des hérésies humaines. Selon moi, il y a hérésie lorsque l’idée est déconnectée de la réalité humaine. D’où la phrase que quelqu’un a dite – Chesterton, si je me souviens bien – que « l’hérésie est une idée devenue folle ». Elle est devenue folle parce qu’elle a perdu sa racine humaine.

    La Compagnie de Jésus ne doit pas chercher à communiquer des idées abstraites. Elle entend plutôt communiquer de l’expérience humaine à travers les idées et le raisonnement : l’expérience, donc. On discute des idées. La discussion, c’est bien ; mais pour moi, ce n’est pas assez. C’est la réalité humaine qui est discernée. Le discernement est ce qui compte vraiment. La mission d’une publication jésuite ne peut pas être seulement de discuter, mais elle doit surtout aider au discernement qui mène à l’action.

    Or, parfois, pour discerner, il faut jeter une pierre ! Si vous jetez une pierre, les eaux s’agitent, tout bouge et vous pouvez discerner. Mais, si au lieu de lancer une pierre, vous lancez… une équation mathématique, un théorème, alors il n’y aura pas de mouvement et donc pas de discernement.

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  • Toulon : de la suspension des ordinations ira-t-on jusqu'au au départ de l'évêque ?

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    Un reportage de Pierre Jova à Toulon publié sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Dans le diocèse de Fréjus-Toulon, vent de panique face à l'orage annoncé

    Depuis que Rome y a suspendu les ordinations sacerdotales, l’Église catholique du Var fait face à un examen de conscience douloureux. Les dossiers s’accumulent et les méthodes pastorales de son évêque, Dominique Rey, sont mises en cause, même si ses soutiens veulent encore y croire.

    13/06/2022

    Déplacée de Fréjus à Toulon en 1958, la résidence de l’évêque du Var est une coquette villa, engloutie par un jardin luxuriant. Il faut passer par une avalanche de fleurs, de palmiers et de buissons pour accéder au cénacle où Dominique Rey, 69 ans, administre son diocèse depuis 2000. Il est tentant de voir dans cette jungle un reflet de l’Église varoise, comptant plus de 250 prêtres pour un million d’habitants – contre 500 à Paris, par exemple –, des dizaines de communautés religieuses, et ordonnant de nouveaux prêtres à un rythme soutenu. Une situation unique au sein d’un catholicisme français asphyxié par le manque de vocations, qui frappe les nouveaux arrivants dans le diocèse par sa profusion, mais qui peut aussi en inquiéter certains par son aspect anarchique. Et par le coût humain nécessaire à son entretien.

    « Permaculture ecclésiale »

    « À Fréjus-Toulon, on accueille tout le monde », constatait La Vie en 2015, voyant déjà la « fatigue » poindre dans le diocèse, et s’interrogeant sur la cohérence de cette pépinière qui, du reste, n’a pas été aménagée seulement par Dominique Rey. « La permaculture ecclésiale a toujours été une spécialité du diocèse », commente Gilles Rebêche. Délégué épiscopal à la solidarité et à la pastorale du deuil, ce diacre est un enfant du pays, fils d’un soldat de la garnison de Fréjus : « J’en suis à mon troisième évêque », glisse le patron de la Diaconie du Var, structure qui anime les œuvres sociales du diocèse et vient de fêter ses 40 ans.

    Avant Mgr Rey, Gilles Barthe (1962-1983) et Joseph Madec (1983-2000) ont attiré chez eux les communautés « nouvelles », nées après le concile Vatican II. Les Moniales de Bethléem sont installées dans l’abbaye du Thoronet en 1978, les frères de Saint-Jean ont établi leur premier prieuré au sanctuaire de Cotignac en 1981, et la communauté Saint-Martin a reçu dans le diocèse son premier ministère paroissial en 1983. La même année, Joseph Madec rouvrait le séminaire diocésain de la Castille, devenu un lieu important de l’Église catholique du Var. « Il y a un système de parrainage, qui fait que des fidèles que je ne connais pas prient pour moi, témoigne un séminariste actuellement en étude. Et des milliers de gens se déplacent aux ordinations ! »

    C’est pourtant sur ce magnifique domaine viticole, à l’est de Toulon, que s’est abattue en début de mois une bourrasque venue de Rome : la suspension des ordinations de quatre prêtres et six diacres prévues le 26 juin, sans explications ni date de report. « Les séminaristes n’ont aucun élément de réponse à apporter à leurs proches », déplore Benoît Moradei, recteur de la Castille depuis septembre 2021, précisant que les familles des ordinands, venant parfois de loin, avaient acheté leur billet de train ou d’avion pour l’événement. « C’est douloureux, mais ils le vivent avec courage », assure cet oratorien natif du Var, qui fait l’unanimité dans le diocèse.

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  • La famille fondée sur le mariage est la première cellule de nos communautés et doit être reconnue comme le lieu naturel des premières relations et de la génération

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    D' sur zenit.org :

    Le pape plaide pour des politiques familiales «fondées sur l’intérêt des familles»

    Audience de la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe

    « Les politiques familiales ne doivent pas être considérées comme des instruments du pouvoir étatique », affirme le pape François ; « elles sont avant tout fondées sur l’intérêt des familles elles-mêmes ».

    Le pape François a reçu en audience les membres de la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE), à l’occasion des 25 ans de sa fondation, ce vendredi 10 juin 2022, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique.

    Le pape a souligné que « les États ont pour mission d’éliminer les obstacles à la générativité des familles et de reconnaître que la famille est un bien commun à récompenser, avec des conséquences positives naturelles pour tous ».

    Il a dénoncé la gravité de « l’hiver démographique », le « fléau de la pornographie », « la pratique inhumaine » de la location d’utérus et la « pandémie de la solitude » :  Il existe « un lien très étroit », a-t-il souligné, « entre cette pauvreté génératrice et le sens de la beauté de la famille ».

    Encourageant la fédération pour son « service précieux », le pape François estime qu’il est « urgent que les Eglises locales, en Europe et au-delà, s’ouvrent à l’action des laïcs et des familles accompagnatrices ».

    La FAFCE compte 19 organisations membres dans 14 pays et 8 membres associés, ce qui signifie une présence dans 21 des pays membres de l’UE, peut-on lire sur son site.

    Elle « assure une représentation politique des familles tant auprès de l’Union européenne que du Conseil de l’Europe. Elle base son travail sur la Doctrine sociale de l’Église catholique, et promeut la beauté de la famille, sa richesse et la dignité de chacun de ses membres. La FAFCE possède un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe et est membre de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne ».

    Voici notre traduction du discours du pape François.

    Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

    Je remercie le Président pour ses salutations et son mot d’introduction. Cette rencontre est un jubilé : vous fêtez vos 25 ans, et il est bon de célébrer et de rendre grâce. Malheureusement, en ce moment, l’Europe, et je dirais surtout les familles d’Europe, vivent un moment qui pour beaucoup est tragique, et pour tous dramatique, en raison de la guerre en Ukraine. Je m’associe à votre déclaration : « Les mères et les pères, quelle que soit leur nationalité, ne veulent pas la guerre. La famille est l’école de la paix » (Conseil de présidence de la FAFCE, 6 mai 2022). Les familles et les réseaux familiaux ont été et sont toujours en première ligne pour accueillir les réfugiés, notamment en Lituanie, en Pologne et en Hongrie.

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  • "Par un cléricalisme violent, on entend décléricaliser l’Église en faisant disparaître la spécificité du sacerdoce"

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Notre quinzaine : Le cléricalisme pour… décléricaliser l’Église

    La nouvelle a surpris et, pourquoi ne pas le dire, choqué. La suspension des ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon, exigée par Rome, est une pratique inhabituelle. Dans le climat actuel, cette décision entraîne immédiatement un certain nombre de questions, notamment sur les personnes. Sur l’évêque lui-même, Mgr Dominique Rey, à la tête de ce diocèse depuis une vingtaine d’années. Sur les futurs ordonnés également, dont les dossiers personnels ont été exigés par Rome. Trois semaines avant leur ordination, ces jeunes hommes se retrouvent d’un coup en état d’apesanteur.

    Faut-il le rappeler ? L’ordination ne sanctionne pas un niveau d’études ouvrant droit à un diplôme en vue d’une carrière professionnelle. C’est une configuration au Christ souverain prêtre, à travers le don total d’une vie entièrement vouée à Dieu et à l’Église. Pour des raisons de politique ecclésiale – car, disons-le clairement, rien ne peut être retenu contre les personnes –, il a été décidé de prendre en otage les futurs ordonnés. Le communiqué de Mgr Rey indique en effet que la cause se trouve dans « la restructuration du séminaire et la politique d’accueil du diocèse ». Il y a certainement eu des erreurs de gouvernement, notamment dans le discernement des personnes ou des communautés. Reste qu’il suffisait de les indiquer clairement à l’évêque sans le mettre en cause directement ni jouer avec l’avenir des futurs prêtres.

    Toulon, chasse aux sorcières ?

    L’impression qui domine est donc celle d’une chasse aux sorcières prenant prétexte de détails à améliorer pour détruire l’ensemble. Loué sous Benoît XVI comme laboratoire d’évangélisation, Toulon est désormais banni pour cette même raison. Seul diocèse dans ce cas, il est aussi celui qui fournit le plus de prêtres avec le diocèse de Paris et la Communauté Saint-Martin. Hasard ? Celle-ci est également dans le viseur, comme l’a révélé Libération. Depuis, don Paul Préaux, le modérateur général, a indiqué que la visite de la communauté a été demandée par ses soins. C’est exactement la démarche qu’avait adoptée Mgr Rey, avec le résultat que l’on connaît désormais.

    Dans sa lettre du Figaro, « Dieu seul le sait » (n° 35), Jean-Marie Guénois pointe « une dérive autoritaire inquiétante ». Sans remettre en question cette analyse, il faut cependant aller plus loin. Il y a une nette volonté de décléricaliser l’Église en profondeur. Les thèmes des synodes récents, la réorganisation de la Curie, l’affaire des abus sexuels ou, plus récemment, la décision de l’archevêque de Toulouse d’interdire le port de la soutane à ses séminaristes, sous prétexte qu’elle manifeste le souci d’entrer « dans un personnage », le montrent à divers titres. À chaque fois – besoin de réorganisation de l’Église, lutte contre des maux terribles ou application stricte du droit –, on s’appuie sur des détails justes en vue de servir un agenda beaucoup moins innocent.

    Mais qu’entend-on ici exactement par volonté de décléricaliser l’Église ? Le cléricalisme est en soi une erreur qui exagère la place et le rôle des prêtres. Pour ces derniers, il s’agit d’une tentation contre laquelle ils doivent toujours se garder. Comment ? En se tenant dans le juste milieu. Car, faut-il également le souligner, le cléricalisme est une erreur par excès que l’on peut résumer en un abus de l’autorité conférée au prêtre. À l’opposé se trouve l’erreur par défaut qui consiste en la négation de la spécificité du prêtre, conduisant à son effacement ou à sa réduction à n’être qu’un chrétien comme les autres. Aujourd’hui, les deux erreurs vont de pair. Par un cléricalisme violent, on entend décléricaliser l’Église en faisant disparaître la spécificité du sacerdoce.

    Des germes sur la terre brûlée

    Disons-le tout net : les fossoyeurs de l’Église ont déjà perdu, même si dans leur politique de la terre brûlée, ils entraînent beaucoup de dégâts humains. Ils ont perdu parce que la constitution de l’Église est divine et qu’elle est le corps mystique du Christ, lui-même modèle du prêtre d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ils ont déjà perdu parce que, sociologiquement, le petit reste catholique est attaché à la conception traditionnelle de l’Église et du sacerdoce. Les 33 000 Scouts unitaires de France réunis à la Pentecôte à Chambord ou les pèlerins de « Notre-Dame de Chrétienté » marchant au même moment vers Chartres sont les symboles vivants de cette espérance. À la Pentecôte, ils ont fait face avec courage au déchaînement inattendu des éléments naturels. De même, font-ils face au déchaînement dans l’Église. Même sur la terre brûlée, ils seront capables de faire pousser les germes de la foi, de l’espérance et de la charité.

  • 60 ans après Vatican II, faut-il être traditionaliste ou progressiste ? Débat avec Jean-Pierre Maugendre

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    60 ans après Vatican II, devons-nous être traditionalistes ou progressistes ? Débat avec Jean-Pierre Maugendre (69 mn) 

    https://youtu.be/TqSbJUSP-4s  

    27 mai 2022 : Un passionnant débat avec Jean-Pierre Maugendre qui aboutit au débat final suivant : Le pape François et ses prises de positions pastorales doit-il être opposé ou uni au pape Benoît XVI et à ses positions doctrinales ?   

    1° Définitions : Le traditionaliste veille à la vérité que nos pères ont toujours crue et défendue ; Le progressiste tient à l’amour des personnes et insiste pour la souplesse, l’attention à sa liberté.  

    2° Le pourrissement de la situation en intégristes à tendance janséniste (qu’il ne faut pas les confondre avec les traditionalistes) et en progressistes sécularisés. 

    3° Jésus était-il traditionaliste ou progressiste ? Ni l’un ni l’autre mais en lui, « Psaume 85, 11 Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s'embrassent ». 

    4° Conclusion : L’Eglise va-t-elle se sortir de cette dialectique qui ne vient pas de Dieu ? Le Seigneur nous y invite et la présence, ensemble de Benoît XVI (vérité) et de François (amour) en est le signe. 

    Jean-Pierre Maugendre, ancien élève de l'Ecole navale et ancien président du MJCF (Mouvement de la Jeunesse Catholique de France) est Directeur Général de l'association Renaissance catholique (renaissancecatholique.fr). Il anime, en collaboration avec Guillaume de Thieulloy, une émission d'information religieuse sur TV Libertés : Terres de mission.

  • L’Église allemande, rebelle et subversive, est ménagée par le Vatican

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Marx et le manifeste... de l'Église allemande

    Qu’il soit théoricien, acteur ou chef cuisinier, le nom de Marx en impose. Cette voyelle unique et longue produit son petit effet à l’oreille. Quand il s’agit d’un homme d’église, celle-ci claque de manière encore plus décalée. Du reste, le cardinal Reinhard Marx, 69 ans, excelle dans l’art du contrepied. Lors du bicentenaire de la naissance de Karl (1818), l’archevêque de Munich « canonisa » son homonyme en affirmant que sans lui, « il n’y aurait pas eu de doctrine sociale de l’Église » et que « Le Manifeste du parti communiste est une très grande œuvre, écrite dans une langue de génie ». À Trèves (Rhénanie-Palatinat), le prélat se fit même prendre en photo au pied de la statue que venait d’offrir le régime chinois (!) à la ville berceau du marxisme. La droite allemande, pourtant bien peu clivante, s’étrangla un peu, certains y voyant une absolution donnée à l’un des pères de la violence politique contemporaine.

    Mgr Marx est l’un des clercs les plus influents. Il présidait la conférence épiscopale allemande (2014-2020), organe de l’Église la plus riche d’Europe, et la Commission des épiscopats de la communauté européenne (COMECE, 2012-2018). Il appartient au « C9 », le conseil des cardinaux créé par le pape François en 2013 pour l’aider à gouverner.

    Pourquoi parler de lui aujourd’hui ? Il y a un an tout pile, le 10 juin 2021, le saint père refusait sa démission. Mgr Marx la lui avait offerte pour « assumer la coresponsabilité de la catastrophe des abus sexuels », voulant créer un électrochoc pour un « nouveau réveil de l’Église ». Hasard du calendrier : cet anniversaire coïncide avec le séisme que provoque en France la décision romaine de suspendre les ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon (Var) dirigé par Mgr Dominique Rey.

    Confondre les deux affaires serait inepte, juger la seconde sur le fond aussi, aucune info n'ayant fuité. Mais comparer la France à l’Allemagne ne l’est pas. Les deux pays forment-ils le couple dont on parle tant ? Attachons-nous au seul catholicisme :

    D’un côté, Mgr Reinhard Marx, figure de proue du progressisme germanique, est maintenu et soutenu malgré lui par l’institution vaticane. De l’autre, Rome désavoue brutalement Mgr Rey, égérie du conservatisme français.

    Cette comparaison ne vaut que par la perception qu’elle suscite dans notre esprit : l’Église allemande, rebelle et subversive, est ménagée par le Vatican, tandis que le laboratoire de l’évangélisation, sorte de Californie du catholicisme en Europe, semble sanctionné. Ajouté au motu proprio restreignant la messe « en latin », une partie des ouailles françaises pense qu’on lui tape dessus, pendant que Rome chouchoute des schismatiques teutons.

    Parlons-en justement : Mgr Marx cautionne le fameux chemin synodal lancé en décembre 2019. Cette assemblée mi-cléricale mi-laïque rendit en février à Francfort une série de propositions visant à faire de l’Église un synode permanent aligné sur l’État de droit et les nouvelles mœurs. La réforme la plus médiatique porte sur la morale sexuelle. « L’un des deux documents dit "d’action" recommande au pape de procéder à une "précision et une réévaluation doctrinale de l’homosexualité" », observe le site suisse Cath-Info. « La sexualité vécue entre personnes de même sexe n’est pas un péché et, contrairement à ce qui figure dans le catéchisme, "ne doit pas être jugée comme intrinsèquement désordonnée" », est-il écrit.

    Ce chemin germanique diffère de celui emprunté par le catholicisme « latin ». La Suisse en est un bon exemple : la partie alémanique ne parle que d’inclusivité et de déconstruction. « On sort de la pièce mais il n’y a plus de pièce », résume le théologien helvétique Grégory Solari, joint par LSDJ. À l’inverse, la Suisse romande aspire à une foi plus ferme et plus missionnaire, sans esprit dialectique. « Ces catholiques-là, pourtant bienveillants à l’égard du synode, sont si refroidis par l’avant-gardisme alémanique qu’à tout prendre, ils préféreraient un retour à une église néo-tridentine », affirme Solari.

    Par leurs excès, les « Allemands » risquent-ils de torpiller la démarche synodale cadrée par le pape François dans sa lettre de juin 2019 ? Cette église installée dans le confort concordataire et culturellement protestante est plus perméable aux injonctions du monde. Le fédéralisme la prive aussi d’une forme de grandeur et de combativité institutionnelle. Si le catholicisme français s’appauvrit matériellement, sa capacité à résister et à mobiliser est plus forte qu’outre-Rhin.

    En tout cas, le 11 avril, quelque 74 cardinaux et évêques, majoritairement américains, signèrent une « lettre ouverte fraternelle » pour signifier leur « inquiétude croissante » devant le risque de schisme auquel l’Allemagne expose l’Église catholique.

    On attend la réponse du Saint-Siège aux vœux du chemin synodal allemand. Toute précipitation ne ferait que donner de l'écho à ses revendications. C’est aussi peut-être pour cette raison qu’il n’y a pas non plus de Marx déposé... . Pour ne pas créer un vide que le pape ne saurait remplir et qui accroîtrait le malaise.

    • Pour aller plus loin : Le pape opposera-t-il son veto au chemin synodal allemand ?

    >>> Lire sur Cath-Info