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Economie - Page 6

  • En marche à Davos, un monde orwellien, foncièrement communiste

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    De Francesca de Villasmundo sur medias-presse.info :

    Davos 2022 : le monde orwellien, foncièrement communiste, en marche

    « Recalibrer » la liberté de pensée, mettre en place un passe carbone, ce ne sont là que deux des idées dérangeantes de Davos.

    Dans cette ville hyper-sécurisée de Suisse, se réunit du 22 au 26 mai 2022, le Forum économique mondial qui est devenu l’événement le plus célèbre, qui réunit les hommes politiques, les financiers apatrides, les technocrates mondialistes et les entrepreneurs les plus influents pour discuter de questions économiques et sociétales.

    Si d’une part l’événement de Davos est reconnu pour avoir acquis au fil des dernières années, une immense puissance lobbyiste sur les gouvernements, les institutions internationales et les organismes supra-nationaux, on ne peut certainement pas dire que cette édition ait commencé avec les meilleurs espoirs : la commissaire australienne à la sécurité électronique, Julie Inman Grant, est devenue une porte-parole d’un véritable hymne à la censure.

    « Je pense que nous devrons réfléchir à un recalibrage de toute une gamme de droits humains qui se manifestent en ligne, de la liberté d’expression à la liberté de violence en ligne. »

    Limiter le droit à la parole : c’est l’idée et la direction qui, selon la politicienne australienne, devrait être promue par les élites mondiales, espérant plus de sécurité. La logique semblerait en effet celle, typique d’une mentalité marxisante, de priver les gens d’exprimer leurs opinions, ou plutôt celles qui ne correspondent pas à celles « dictées », fût-ce en sous-main, par la respectabilité politiquement correcte.

    Des phrases à ne pas sous-estimer, compte tenu également de l’importance de celle qui les a exprimées : Grant travaille en fait actuellement avec le Conseil pour la politique de genre de la Maison Blanche et avec le gouvernement danois.

    Immédiatement, sa sortie a suscité des réponses à ce qui peut apparaître comme une manifestation d’autoritarisme justifiée par la volonté de protéger les peuples : le journaliste canadien Andrew Lawton a aussitôt rapporté sur twitter la vidéo du discours de Davos, expliquant – sans si ni mais – que tout était vrai sur la demande d’endiguer le droit d’expression. D’autres se sont contentés de commenter d’un dur « Non ».

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  • 6 milliards de dollars pour faire avancer la cause féministe

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    De C-Fam.org (Rebecca Oas) :

    Les féministes veulent 6 milliards de dollars pour faire avancer leur programme mondial

    12 mai 2022

    WASHINGTON, D.C. 13 mai (C-Fam) Un nouveau rapport exhorte les philanthropes à investir plus de 6 milliards de dollars dans les organisations féministes d'ici 2026, soit environ 1,5 milliard de dollars par an, afin de "réaliser le changement transformateur que les donateurs recherchent".  Pour prouver qu'un tel investissement serait efficace, le rapport cite la libéralisation récente des lois sur l'avortement en Argentine, en Irlande et au Mexique.

    Le rapport les qualifie de "victoires concrètes" des mouvements féministes, qu'il décrit comme "tenant activement la ligne contre l'attaque coordonnée des mouvements anti-droits qui font reculer des victoires durement acquises, que ce soit au Texas aux États-Unis, en Pologne, en Autriche ou au Ghana".

    L'État du Texas est spécifiquement mentionné dans le rapport parce qu'il a adopté une loi interdisant l'avortement après la détection d'un battement de cœur fœtal. La Cour suprême des États-Unis a rejeté un recours contre cette loi et examine actuellement si l'avortement est ou non un droit constitutionnel. Quelques jours avant le lancement du rapport, un projet d'avis de la Cour suprême a fait l'objet d'une fuite, indiquant l'intention de la Cour d'annuler Roe v. Wade, la décision de 1973 qui a légalisé l'avortement à tous les stades de la grossesse aux États-Unis comme un droit constitutionnel.

    Selon Devex, cette nouvelle "a provoqué une onde de choc dans la communauté des défenseurs du droit à l'avortement" et a suscité de nouveaux appels à financer les causes féministes dans le monde entier, étant donné l'influence mondiale des États-Unis.

    Comme exemple de "l'érosion des droits et des politiques progressistes", le rapport mentionne la Déclaration du Consensus de Genève, dans laquelle plus de 30 pays ont réaffirmé que l'avortement n'est pas un droit de l'homme et que la famille est "l'unité de groupe naturelle et fondamentale de la société".  La déclaration commune était dirigée par les États-Unis sous l'administration Trump, jusqu'à ce que le président Joe Biden annule le soutien des États-Unis.  La coalition du Consensus de Genève, que le rapport féministe dénonce comme des "forces anti-droits", est créditée d'avoir empêché "de nouvelles avancées dans les engagements sur l'éducation sexuelle complète, les droits sexuels et les droits LGBTQI+."

    Outre l'avortement, le rapport indique clairement que les milliards qu'il réclame serviraient à promouvoir l'idéologie du genre.  Selon sa liste de définitions, "[l]es femmes, les filles et les personnes non binaires sont une catégorie inclusive qui fait référence aux femmes et aux filles cis et transgenres et aux personnes qui s'identifient comme non binaires."

    Pour contrer les souffrances causées par le patriarcat, le capitalisme et d'autres causes, les auteurs écrivent que "les leaders et les efforts féministes doivent être dotés de ressources abondantes."

    Les auteurs du rapport caractérisent les organisations féministes comme étant "significativement sous-financées" selon les recherches de l'AWID, un groupe féministe, qui compte parmi ses propres donateurs la Fondation Ford, la Fondation Open Society et l'Agence suédoise de développement international.

    Le rapport a été publié par le Bridgespan Group, qui conseille les donateurs et les organisations à but non lucratif pour promouvoir le changement social, et Shake the Table, anciennement connu sous le nom de Feminist Imaginations, qui cherche à orienter les financements vers "la justice raciale, de genre et économique".

    L'élaboration du rapport a été soutenue par la Fondation Bill et Melinda Gates, qui a promis 2,1 milliards de dollars sur cinq ans pour l'égalité des sexes l'année dernière lors du Forum sur l'égalité des sexes d'ONU Femmes à Paris.  Malgré ses premières tentatives d'éluder la question de l'avortement, la Fondation Gates finance depuis longtemps des groupes qui encouragent l'avortement dans le monde entier.

    En réponse à la fuite de l'avis de la Cour suprême, Bill Gates a déclaré sur Twitter que l'annulation de Roe v. Wade "nous ramènerait 50 ans en arrière".  Son ancienne épouse Melinda a également dénoncé "la restriction de l'accès aux services de santé reproductive".

  • L'engagement d'Amazon en faveur de l'avortement

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Avortement et Amazon, l'utilisation de l'argent contre la vérité

    10-05-2022

    Le géant fondé par Bezos remboursera les frais de déplacement pour les avortements. La démarche d'Amazon, également suivie par d'autres grands groupes, est une réponse au projet anti-avortement de la Cour suprême américaine. Les motivations sur le plan juridique trouvent une réponse dans le levier de l'argent, afin d'influencer la conscience collective et donc le niveau social.

    Amazon finance l'avortement. Oui, c'est vrai. Jeff Bezos, fondateur et président exécutif de la société de logistique la plus importante et la plus florissante du monde, a décidé de rembourser à ses employés et à leurs maris/partenaires les frais de déplacement vers une clinique d'avortement. Un remboursement pouvant aller jusqu'à quatre mille dollars. Une somme non négligeable, si l'on tient compte du fait que les employés d'Amazon sont plus d'un million dans le monde.

    Pourquoi les frais de voyage ? Parce que de nombreux États américains ont récemment rendu plus difficile l'accès à l'avortement, et que certaines femmes sont donc heureusement obligées de se rendre dans un État plus permissif. Par exemple, l'année dernière, au Texas, 1 400 femmes ont décidé de se faire avorter dans un autre État.

    Une autre question, peut-être encore plus significative : pourquoi cette décision de Bezos maintenant ? Il s'agit d'une réponse au projet de la Cour suprême visant à annuler l'arrêt Roe vs. Wade de 1973 qui a légalisé l'avortement procuré dans tout le pays (cliquez ici et ici pour une discussion plus approfondie), projet qui a été publié il y a quelques jours par le journal Politico. Le choix de Bezos montre la voie : les groupes Yelp et Citigroup ont également annoncé qu'ils prendraient des décisions similaires.

    Après la publication frauduleuse du projet de la Cour suprême, la rue, les médias, de nombreux politiciens et VIP ont protesté et se sont déchaînés. Mais, comme nous l'avons vu, les géants du monde des affaires se mobilisent également pour empêcher que la guerre contre les enfants à naître, qui dure depuis près de 50 ans aux États-Unis, ne prenne fin.

    Il est intéressant de noter la nature des adversaires dans cette affaire : d'un côté un tribunal et de l'autre une société multinationale. Une entité juridique et une entité économique. Le premier lance l'attaque contre l'arrêt de 1973 sur l'avortement, naturellement sur le plan juridique. Le second, pour défendre cet arrêt, utilise un instrument économique - la prime à l'avortement - pour créer un débat médiatique et ainsi influencer la conscience collective, produisant finalement des effets significatifs sur le plan social. Les pro-choix ont compris que si la perception collective rejette le contenu du projet de la Cour, il a peu de chances de devenir définitif. En effet, le principe d'efficacité joue un rôle fondamental en droit. Une loi peut aussi être valide, c'est-à-dire qu'elle peut être efficace et donc produire des effets juridiques tels que prévus par la loi elle-même, mais si elle n'est pas efficace - c'est-à-dire si elle n'est pas suivie par la majorité des citoyens - elle devient une loi inutile, car si tout le monde désobéit à cette loi, il est irréaliste de pouvoir sanctionner tout le monde. Si un gouvernement avait toute la place publique contre lui, la société serait ingouvernable et ses lois ne seraient que du papier brouillon.

    Bezos & Co. le savent bien. En fait, son initiative fait partie de la stratégie politique qui consiste à opposer le peuple aux institutions - dans notre cas, une partie des institutions, car l'administration Biden, par exemple, est fortement favorable à l'avortement -, à isoler ces dernières et à les forcer ainsi à changer de cap pour éviter de prononcer une sentence qui, si elle va bien, resterait lettre morte, mais qui, si elle va mal, déclencherait une guerre civile culturelle, sociale et juridique presque pérenne (par exemple, le nombre de cas d'avortement déposés dans les tribunaux du pays serait infini). Ce deuxième scénario serait le plus probable, et il est donc absolument essentiel que les réalités pro-vie manifestent, comme elles le font déjà, tout leur soutien aux juges de la Cour suprême qui ont signé le projet, car la bataille de l'avortement ne sera gagnée que si un certain nombre de batailles individuelles sont gagnées dans différentes sphères, telles que les sphères juridique, sociale, culturelle, économique, religieuse, politique, etc. On ne peut donc pas penser qu'un jugement suffit à changer les choses. Il faut également créer un environnement social et culturel approprié pour que cette décision puisse croître, s'épanouir et porter ses fruits.

    Une dernière remarque. Les réactions désordonnées et furieuses que l'avis des juges de la Cour suprême déclenche dans le monde entier étaient prévisibles. C'est toujours le cas lorsque la vérité est en jeu. En fait, ce qui est arrivé il y a deux mille ans à Étienne, le protomartyr, se répète : "En entendant ces choses, ils tremblaient dans leur cœur et grinçaient des dents contre lui. [...] Alors ils poussèrent de grands cris et se piquèrent les oreilles, et tous s'assemblèrent contre lui, le traînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider" (Ac 7, 54, 57-58).

  • Biden : encore plus d'argent pour financer l'avortement

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    De kath.net/news :

    2 avril 2022

    Le budget pour l'exercice 2023 a alloué des sommes importantes aux organisations qui pratiquent ou plaident pour des avortements légaux.

    Washington DC (kath.net/LifeNews/jg)

    Le président américain Joe Biden a présenté le deuxième budget de son administration. Comme dans le projet de budget pour l'exercice 2022, le projet de budget 2023 renonce également à l'« amendement Hyde ». Cet amendement, qui depuis les années 1970 a toujours été adopté avec les voix des démocrates et des républicains, interdit le financement des avortements par l'argent des impôts aux États-Unis. Le Congrès a voté pour inclure l'amendement Hyde dans le projet de loi de finances 2022 contre la volonté du gouvernement.

    La proposition de budget maintenant présentée pour 2023 permettrait aux avortements d'être pratiqués dans le cadre des services de santé publics Medicaid et Medicare. Le budget comprend également un financement accru pour le programme de planification familiale du Titre X. Depuis une décision du gouvernement Biden en 2021, les fonds de ce programme peuvent également être versés à des organisations qui orientent les femmes vers des centres d'avortement ou pratiquent elles-mêmes des avortements.

    Les versements au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) ont augmenté de 72 % pour atteindre 56 millions de dollars. L'UNFPA soutient l'avortement légal dans le monde entier.

    La proposition de budget contient une clause générale qui permet un soutien financier pour « promouvoir l'égalité des sexes ». Cela inclut également la « protection des droits des femmes et des filles dans le monde ». De cette façon, une possibilité peut être créée pour financer les avortements avec l'argent des impôts en dehors des États-Unis.

    572 millions de dollars sont réservés aux programmes internationaux de planification familiale et de santé reproductive. Ces fonds peuvent être versés à des organisations comme la Fédération internationale pour la planification familiale ou Marie Stopes International qui pratiquent des avortements ou à des organisations qui plaident pour des avortements légaux.

  • Ukraine : le revers du marché de la GPA

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    De Jeanne Emmanuelle HUTIN en éditorial sur le site de Ouest France :

    Éditorial. La sinistre mascarade du marché de la GPA

    La photo des nouveau-nés de GPA dans un abri anti-bombes en pleine guerre d’Ukraine a fait le tour du monde. Elle montre le revers du marché de la GPA. Présenté ici pour pallier le manque d’enfants, il repose sur l’exploitation des femmes et traite l’enfant en objet. En temps de guerre, leur vie est en danger.

    Le marché de la vente d’enfants s’offre une vitrine publicitaire tragique en Ukraine. Les officines de ce marché, 6 milliards de dollars dans le monde en 2019, se drapent dans la douleur des foyers sans enfant dont elles tirent leurs bénéfices, prétendant ôter la souffrance.

    Mais la souffrance de qui ? De l’enfant séparé de sa mère à la naissance ? De la mère laissée sous les bombes, signant en urgence l’acte d’abandon ? De ceux qui ne peuvent « récupérer » le nouveau-né ?

    La mise en scène de ces entreprises de l’esclavage est sans faille. Qui n’a été bouleversé par ces rangées de berceaux alignés dans un abri contre les bombes ? Qui n’a été ému par le dévouement des femmes au chevet de ces enfants sans nom, privés de la sécurité et de la tendresse maternelle ? Qui ne peut souhaiter qu’ils ne trouvent au plus vite un foyer aimant ? Ils n’ont pas à faire les frais de ce drame !

    Mais de quel droit leur fait-on courir de tels risques ? Comment ces entreprises de mères porteuses osent-elles exploiter tant de souffrance et de misère ? Car, l’Ukraine ne serait pas devenue le sinistre eldorado de la GPA (gestation pour autrui), s’il ne s’y trouvait tant de femmes en détresse.

    Fuyant l’occupation du Donbass et ses crimes, « de nombreuses femmes […] sont devenues mères porteuses pour nourrir leurs enfants. Les cliniques qui les utilisent prospèrent » , expliquait Ana-Luana Stoicea-Deram du Collectif pour le Respect des personnes (1). Cette tragédie appelle un sursaut d’humanité et non une exploitation mercantile et inhumaine, relayée par les géants du numérique. Sur des sites, on peut « choisir » une mère porteuse selon l’âge, la taille, le poids, la couleur des yeux, le visage… Mais elles n’ont plus de nom, elles portent un numéro !

    « Cette crise met en lumière la misère des mères porteuses, victimes de la marchandisation des corps, » explique la Députée LREM, Anne Genetet. Une marchandisation « totalement édulcorée » par les agences de la GPA qui « font passer ces demandes pour vertueuses alors qu’elles ne sont là que pour l’argent » (1).

    Beaucoup se laissent prendre à leurs boniments. Et pour cause, la promotion de la GPA auprès du grand public va bon train : du prix cassé d’un « black friday de la GPA » aux salons, livres, émissions, films, séries… Même des médias publics relayent cette propagande oubliant la loi : ceux qui passent des contrats avec des agences pour une GPA sont dans l’illégalité (1). Le capitalisme sauvage qui vend l’humain et une puissance publique qui veut transformer les mentalités trouvent ici un terrain commun.

    Ni l’appât du gain, ni une idéologie d’État ni même la souffrance de ne pas avoir d’enfants ne justifient qu’un enfant s’achète comme une chose, que le corps d’une femme soit loué comme un objet. Il ne peut donc exister de GPA éthique.

    Nous sommes tous les gardiens des plus fragiles et des principes qui les protègent. Au lieu de fabriquer de nouvelles misères, secourons les femmes en détresse et les enfants, orphelins ou perdus, menacés par la guerre en Ukraine mais aussi dans le monde.

  • Une note confidentielle circule entre les cardinaux en vue du prochain conclave

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Un mémorandum sur le prochain conclave circule parmi les cardinaux. Le voici

    (s.m.) Depuis le début du Carême, les cardinaux qui éliront le prochain pape se transmettent ce mémorandum. Son auteur, qui utilise le pseudonyme de Demos, « le peuple » en grec, est inconnu, mais il montre une grande maîtrise de son sujet. Il n’est pas exclu qu’il soit lui-même cardinal.

    *

    Le Vatican aujourd’hui

    Les commentateurs, toutes écoles confondues, à l’exception notable du P. Spadaro SJ, s’accordent pour dire que ce pontificat est désastreux à plusieurs points de vue ; une véritable catastrophe.

    1. Le successeur de Saint-Pierre est le roc sur lequel l’Église est bâtie, une source et un fondement d’unité dans le monde. Historiquement (selon St. Irénée), le Pape et l’Église de Rome jouent un rôle unique dans la préservation la tradition apostolique, la règle de la foi, et pour s’assurer que les Églises continuent à enseigner ce que le Christ et les apôtres ont eux-mêmes enseigné. Auparavant, on disait : « Roma locuta. Causa finita est. » Aujourd’hui, on dit : « Roma loquitur. Confusio augetur. »

    (A) Le synode allemand parle d’homosexualité, de femmes prêtres, de la communion aux divorcés. La papauté se tait.

    (B) le cardinal Hollerich rejette l’enseignement chrétien sur la sexualité. La papauté se tait. C’est d’autant plus significatif que ce Cardinal est explicitement hérétique ; il n’utilise pas de codes ni d’allusions. Si ce Cardinal devait poursuivre sans correction de la part de Rome, cela constituerait une rupture supplémentaire et encore plus profonde avec la discipline, avec peu de précédents – voire aucun – dans l’histoire. La Congrégation pour la discipline de la Foi doit agir et parler.

    (C) Ce silence est d’autant plus pesant qu’il contraste avec la persécution active des traditionnalistes et des ordres contemplatifs.

    2. La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. Parfois, Rome elle-même semble confuse sur l’importance d’un monothéisme strict et se réfère parfois à un certain concept de divinité plus large, qui n’est pas tout à fait du panthéisme mais qui ressemble à une variante du panthéisme hindou.

    (A) Pachamama est idolâtre ; même si ce n’était sans doute pas l’intention initiale.

    (B) Les religieuses contemplatives sont persécutées et des tentatives sont en cours pour changer les enseignements des charismatiques.

    (C) L’héritage christocentrique de saint Jean-Paul II sur la foi et la morale fait l’objet d’attaques systématiques. Une grande partie des professeurs de l’Institut romain pour la Famille ont été licenciés ; la plupart des étudiants sont partis. L’Académie pour la Vie a été gravement sinistrée, certains de ses membres ont par exemple fait récemment l’apologie du suicide assisté. Certains membres des académies pontificales et certains de leurs orateurs soutiennent l’avortement.

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  • RDC : Nsango nini na bango?

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    Nsango nini na bango (Quelle nouvelle de ceux-là) ? Lu sur le site de La Libre Afrique:

    Le président Félix Tshisekedi opéré du cœur à Bruxelles

    tshisekedi images (6).jpg« Le président congolais Félix Tshisekedi est invisible depuis son atterrissage lundi 7 mars à Bruxelles. Seule certitude, le voyage n’était pas programmé. A l’origine, le président devait être à Kinshasa pour accueillir la délégation royale belge qui aurait dû, sans un enième report de la visite dû cette fois à la situation en Ukraine, débarquer dans la capitale congolaise le dimanche 6 mars en soirée.

    Le voyage semblait précipité. L’aéroport avait été prévenu sur le coup de 16 heures pour un départ dans les deux heures.

    « La situation est gérée », nous dit un des proches de la présidence à Kinshasa qui confirme l’opération « à coeur ouvert qui s’est bien passée ».  Et qui nous confirme que le président de la République « a quitté le pays dans un état critique dimanche » .

    Les problèmes cardiaques de Félix Tshisekedi avaient été diagnostiqués bien avant la campagne électorale de 2018. Une intervention avait été conseillée mais les médecins ne pouvaient pas garantir sa réussite ce qui avait poussé celui qui était alors un opposant à repousser cette opération sans doute devenue inévitable cette fois.

    « Le silence ne pourra plus être maintenu très longtemps, mais ce sont des opérations délicates et même si tous les voyants sont au vert, il faut attendre le go des médecins pour communiquer, ajoute la source kinoise, qui poursuit : « le président devra rester quelques jours à l’hôpital et devrait mettre ensuite le cap sur Dubaï pour une semaine de repos complet. En tout cas, c’est le scénario qui prévaut actuellement. »

    RDC : Félix Tshisekedi opéré du coeur à Bruxelles

    **

    Olive Lembe, l’épouse de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, lorgne-t-elle la présidence  ?

    « Décidément, elle prend de plus en plus la lumière, s’amuse, volontiers persifleur, un ancien opposant au clan Kabila, devenu ministre dans l’actuel gouvernement congolais.

    Il faut être attentif aux gesticulations de la Kabilie, prévient un autre éternel opposant à l’ancien chef de l’État. Il faut s’attendre à ce que cette famille mette en avant une carte généralement acceptable dans la perspective de la prochaine présidentielle. Olive Lembe-Kabila coche pas mal de cases pour l’ancienne majorité. Premièrement, c’est la femme de l’autorité morale incontestée du PPRD et de sa plateforme politique le FCC. Ensuite, elle a une image assez positive dans la population. Elle est simple, va facilement vers les gens et n’a jamais été impliquée dans des affaires trop louches. Enfin, même dans les rangs des autres opposants, elle est plutôt acceptable, compatible, si je puis dire”, poursuit notre opposant qui siège à l’Assemblée nationale.

    Visite catholique

    L’ancienne Première dame a marqué les esprits en apparaissant le 7 février dernier au côté du cardinal Ambongo dans la ferme familiale de Kingakati, non loin de Kinshasa.

    Une visite largement mise en scène sur les réseaux sociaux congolais. On y entend le cardinal féliciter la dame et son mari pour le travail accompli. Une rencontre que certains jugeaient impensables en se remémorant les vives tensions qui étaient de mise entre l’institution catholique et le pouvoir d’un Joseph Kabila dont la fin prolongée du dernier mandat avait notamment débouché sur la répression mortelle de certaines manifestations de catholiques et même, sacrilège suprême et inconcevable, sur des scènes lors desquelles des militaires ont ouvert le feu sur des catholiques en plein cœur d’une église de Kinshasa le 31 décembre 2018.

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  • Ukraine : malgré la guerre, le business de la GPA continue

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    De Gènéthique magazine :

    Ukraine : sous les bombes, le scandale de la GPA

    7 mars 2022

    Alors que le conflit en Ukraine fait largement la une de tous les média internationaux, des Français qui ont pu fuir témoignent. Parmi eux, certains s’étaient rendus dans le pays pour « récupérer » un enfant né d’une mère porteuse ukrainienne [1]. Des personnes présentées comme ayant « bravé la guerre », et auxquelles il faudrait maintenant porter secours. En réalité, des commanditaires ayant eu recours à une pratique interdite en droit français, qui tentent parfois de se dédouaner en proposant à la mère porteuse de les accompagner en France. Une proposition qui peut se muer en pression quand l’enfant n’est pas encore né.

    « Rapatrier les mères porteuses » ?

    Avant que le conflit n’éclate, une mère porteuse avait contacté un avocat pour vérifier que les commanditaires ne pourraient pas la contraindre à quitter son pays, sa famille [2]. Le contrat qu’elle a signé allait-il jusque-là ? Car malgré le conflit, elles sont peu nombreuses à vouloir quitter leur pays, indiquent les avocats de commanditaires irlandais [3].

    Et cette « solution » est parfois vite abandonnée par les commanditaires eux-mêmes : « Si elle accouche en France, nous n’avons aucun droit sur l’enfant. Ma mère porteuse est à terme et c’est dangereux », explique Youna [4].

    Samedi 5 mars, La Manif pour Tous a dénoncé  lors d’un happening que des femmes ukrainiennes soient « coincées à Kiev et à Kharkiv par des ‘GPA commandées’ ». « Ces femmes sont séparées de leur famille, maintenues de force dans les hôpitaux en attendant d’accoucher, sans la possibilité de fuir », dénonce la présidente du mouvement, Ludovine de la Rochère [5]

    Le business continue

    Mais les guerres sont une occasion de s’enrichir. Et la société BioTexCom, le leader de la GPA en Ukraine qui n’en est plus à une provocation près (cf. Black Friday : des promos aussi sur la GPA !), ne se gêne pas. « Make babies not war », a-t-elle twitté le 23 février. Une « communication insupportable » dénoncée dans un tweet par la journaliste Céline Revel-Dumas, auteur de GPA Le Grand Bluff.

    Inna Yefimovych, du département marketing de BioTexCom, explique que « beaucoup de clients dont le contrat est en cours affirment vouloir poursuivre les programmes de fécondation in vitro coûte que coûte » [6]. « Mi-février, la clinique prévoyait que vingt femmes soient inséminées par semaine. Dans les trois mois à venir, environ 200 bébés devraient voir le jour », uniquement par le biais de cette entreprise.

    De son côté la clinique Feskov « assure ses clients de la continuité de ses “programmes” dont l’un prévoit de “garantir légalement à 100 % la naissance d’un enfant en bonne santé” grâce au tri d’embryons ». Vu le contexte, « le choix du sexe est offert par la maison », dénonce Céline Revel-Dumas [7].

    Birol Aydin, embryologiste et directeur du laboratoire IVMED, témoigne avoir transporté 17 réservoirs contenant 12 000 embryons et ovocytes hors d’Ukraine [8]. La « matière première » est précieuse.

    Des clients inquiets

    Car les clients sont préoccupés. « La clinique Surrogacy CMC n’a pas encore communiqué sur la conservation du matériel génétique, le déroulement des transferts, le fonctionnement des ambassades et de l’administration pour les actes de naissance », se révolte Théo sur un groupe Facebook dédié à la GPA [9]. Quand Hugo lui se désole : « Ce matin, nous avons appris par notre mère porteuse qu’elle avait fait une fausse couche… Certainement pour donner suite au stress… Nous sommes anéantis… Nous espérons que pour ceux qui sont en plein programme, cela se passe mieux pour vous ». De la santé de la mère porteuse, il ne sera pas question.

    Avec ce conflit, « contre toute attente, la gestation pour autrui a révélé son véritable visage », souligne Céline Revel-Dumas : « celui d’un opportunisme commercial insensé satisfait par un égoïsme aveugle » [10].

    « La mécanique sous-jacente de la GPA, d’un cynisme implacable, apparaît désormais en pleine lumière, pointe la journaliste : elle révèle un marché sans foi ni loi, des femmes esclavagisées puis jetées, des couples nantis obsédés par leurs propres intérêts et des médias qui se saisissent d’une actualité tragique pour vendre leur programme politique, renonçant à toute déontologie. » « Il n’y a plus qu’à espérer, aussi, une paix des ventres. »

     

    [1] France Info, Guerre en Ukraine : les derniers Français quittent Kiev (05/03/2022)

    [2] The Times, Louise Callaghan, Surrogate mothers fear pressure to flee Ukraine (20/02/2022)

    [3] The Times, Julieanne Corr, Surrogate mothers choosing to stay in Ukraine (07/03/2022)

    [4] Marianne, Violaine des Courières, GPA : l’Ukraine croule sous les bombes, ces clients français s’inquiètent… pour leur contrat (01/03/2022), le prénom a été changé

    [5] Valeurs actuelles, “Exploitée, opprimée, invisibilisée” : à Paris, des militantes de la Manif pour tous dénoncent la GPA en Ukraine (05/03/2022)

    [6] Marianne, Violaine des Courières, GPA : l’Ukraine croule sous les bombes, ces clients français s’inquiètent… pour leur contrat (01/03/2022)

    [7] Le Figaro, Céline Revel-Dumas, Marché de la GPA en Ukraine: «L’égoïste inquiétude des clients occidentaux face à la détresse des mères porteuses» (01/03/2022)

    [8] TMZ, IVF Clinics Under ThreatKYIV DOC TRYING TO SAVE EMBRYOS (05/03/2022)

    [9] Marianne, Violaine des Courières, GPA : l’Ukraine croule sous les bombes, ces clients français s’inquiètent… pour leur contrat (01/03/2022), le prénom a été changé

    [10] Le Figaro, Céline Revel-Dumas, Marché de la GPA en Ukraine: «L’égoïste inquiétude des clients occidentaux face à la détresse des mères porteuses» (01/03/2022)

  • Conflit russo-ukrainien : trois leçons pour l'Occident

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    De Drieu Godefridi sur Contrepoints :

    Guerre Russie-Ukraine : 3 leçons pour l’Occident

    Les Occidentaux devraient tirer plusieurs leçons et rappels de la crise actuelle entre l’Ukraine et la Russie.

    2 mars 2022

    Toute analyse de la situation internationale faisant l’impasse sur le fait que la Russie est la première ou deuxième puissance nucléaire mondiale est puérile.

    La Russie, une puissance nucléaire

    Si la Russie n’avait pas d’arme nucléaire, l’OTAN aurait déjà instauré une no-fly-zone dans le ciel ukrainien, et se feraient prestement dégommer sur le mode Buck Danny les appareils russes la violant. Ce qui est évidemment impensable dès lors que la Russie dispose de six mille ogives goulues en vies humaines, aussi nucléaires que menaçantes. Le genre de nuance qui échappe à des demeurés dans le genre du parlementaire américain Adam Kinzinger, dont l’idée de no-fly-zone dans le contexte actuel mène de façon directe, immédiate et mécanique à la guerre thermonucléaire totale.

    J’ignore de quand date la dernière lecture de Diplomacy, la fresque magistrale de Kissinger, On War (Clausewitz) et Der Nomos der Erde (Carl Schmitt), par Donald Trump. Ce que je constate, en revanche, est que le New Yorkais se fait des rapports de force une vision et une pratique fascinantes de finesse, d’intelligence et de proportionnalité. Lors du récent CPAC (Conservative Political Action Conference), Trump rappelait que les USA sont richement dotés en armes nucléaires, mais que la Russie ne l’est pas moins, et que dans ce domaine les Chinois n’ont guère que cinq années de retard. À contraster avec les dirigeants européens dont la diplomatie actuelle se résume à égaler Poutine et Hitler. Dans le concert actuel, le retour aux affaires de M. Trump se profile comme une évidence churchillienne.

    L’arme nucléaire est le grand égalisateur des relations internationales — ce qui nous rappelle que l’égalité n’est pas une valeur recommandable. Les armes nucléaires garantissent à leur possesseur, sinon l’immunité, du moins une très large part d’impunité. C’est regrettable. Mais on ne fait pas de politique, moins encore de la diplomatie, avec des regrets. Encore merci, Robert Oppenheimer.

    Une crise humanitaire

    L’Europe parle fort et va connaître sa pire crise humanitaire depuis 1945. Les Ukrainiens qui fuient en masse leur malheureux pays sont nos frères et nos sœurs ; leur refuge naturel, légitime, authentique, c’est nous, c’est l’Europe. Comme la France pour les réfugiés belges en 1940. Ces Ukrainiens sont d’authentiques réfugiés : personne ne le leur contestera. Admirable Pologne qui, après cinq jours, avait déjà accueilli près de 300 000 civils d’Ukraine ! Cette même Pologne dont le sieur Verhofstadt hurle depuis dix ans l’égoïsme et le non-respect des valeurs européennes au Parlement européen. Triste sire, en vérité !

    Quand les écologistes deviennent les idiots utiles de la Russie

    Depuis quinze ans, sous la pression des écologistes de tous les partis, l’Europe s’est massivement engagée dans l’interdiction de l’exploitation du gaz de roche-mère (schiste), dont nos sous-sols regorgent pourtant et dans la destruction de nos capacités nucléaires civiles. Dominique Reynié de la Fondation pour l’innovation politique (FONDAPOL) rappelait récemment que le gouvernement russe finance de longue date des mouvements, ONG, organisations et partis écologistes européens qui militent pour l’interdiction du gaz de schiste et la destruction du nucléaire civil. Et de citer l’exemple de la Belgique, dont l’actuelle ministre de l’Énergie Christinne Van der Straeten du parti écologiste GROEN est issue d’un cabinet d’avocats qui fut massivement rémunéré par GAZPROM, le géant gazier du gouvernement russe.

    Comment expliquer ce compagnonnage de route — d’aucuns parleraient de collaborationisme — entre le gouvernement russe et des écologistes européens ? Parce que l’interdiction du gaz de schiste et la destruction du nucléaire civil condamnent mécaniquement l’Europe à dépendre du gaz russe. 40 % du gaz européen est importé depuis la Russie : 55 % en Allemagne.

    La question se pose de savoir si les électeurs européens des partis écologistes persisteront à donner leur suffrage à des mouvements inféodés au régime impérialiste russe. Pire : l’argent qui finance le viol de l’Ukraine est celui du gaz russe vendu aux Européens. Let that sink in, gentil électeur souriant avec des pâquerettes dans les cheveux.

    Quoi qu’il en soit, il n’aura pas fallu 48 heures à l’Allemagne pour liquider l’intégralité des seize années de mandat de Mme Merkel. De l’ère Merkel, il ne reste désormais rien, sinon les réfugiés du catastrophique Wir Schaffen Das.

    Du jour au lendemain, l’Allemagne vient de décider d’investir cent milliards d’euros supplémentaires dans ses forces armées. Boum, cent milliards ! L’Allemagne se réarme jusqu’aux dents et tout le monde en Europe s’en réjouit : pas de doute, l’époque a changé. (Les Français qui ont la mémoire longue auront quand même une légère remontée d’acidité face à cette « bonne nouvelle ».) Un programme de réinvestissement lourd, allemand et sérieux : donc dans du matériel. Pas dans les frais de retraite et de personnel, comme le font les armées-clowns d’autres pays européens, celles qui lèveront un linge blanc dès que pointera une sarbacane.

    Il n’est pas jusqu’à la fermeture des centrales nucléaires que l’Allemagne ne remette en cause ces jours-ci. Ne reste guère que la Belgique pour persister dans cette voie suicidaire, par le fait d’un quarteron d’idéologues écologistes félons.

    « Diplomatie ou guerre totale » résume Nicolas Sarkozy. C’est assez juste. Saluons, on n’en a pas tous les jours l’occasion, le rôle de la France, qui ne se cantonne pas à des injures, du virtue signalling et des émoticônes. Russie = Allemagne nazie est une idée intéressante, qui fait malheureusement l’impasse sur un détail : l’Allemagne était nazie, mais pas nucléaire.

    En 1962 (crise de Cuba), l’humanité échappait de peu à l’annihilation thermonucléaire.

    Dieu nous préserve des amateurs.

  • Vatican : 217 millions perdus dans l'achat d'un immeuble à Londres

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    Lu ici  (traduction automatique):

    Vatican : 217 millions d'euros perdus dans l'immeuble de Londres

    28 février 2022

    Un "trou" financier de 217 millions d'euros. C'est (pour l'instant) le résultat de l'achat de l'immeuble londonien, Sloane Avenue 60, acheté en 2014 (la première moitié, puis la totalité en 2018) par la Secrétairerie d'État, et qui est maintenant vendu à Bain Capital. La perte estimée jusqu'à récemment était de 100 millions de livres, désormais bien plus élevée. Le chiffre a émergé lors de l'audience au Vatican dans le procès qui voit s'accuser des financiers, des monseigneurs, des fonctionnaires et même le cardinal Angelo Becciu, qui a lancé en 2014 l'opération immobilière. Depuis un an, le pape a retiré la gestion des fonds de la Secrétairerie d'État, les concentrant (avec d'autres entités) dans l'Apsa et sous le contrôle du Secrétariat à l'économie, dirigé par la préfète Juna Guerrero Alves.

    Le palais de luxe a été acheté (en deux phases) pour 350 millions.

    La perte de 217 millions d'euros a été chiffrée par le promoteur de justice (le procureur du Vatican) Alessandro Diddi. La prestigieuse propriété de Sloane Avenue avait été achetée pour un coût indiqué de plus de 350 millions, et réalisée en deux phases, et qui impliquait les financiers Raffaele Mincione et Gianluigi Torzi. Le procès, qui a débuté en juillet, est toujours bloqué sur des questions de procédure : lors de la dernière séance, l'avocat de l'IOR, la partie lésée, est intervenu, soutenant les raisons de la "banque" de se constituer partie civile. L'IOR, a rappelé l'avocat, en citant un interrogatoire dans le cadre du procès, "ristournait" chaque année ses bénéfices au Pape, pendant plusieurs années ils s'élevaient à 50 millions, qui ensuite - selon l'avocat - les mettait à la disposition du Secrétariat d'Etat.

    Mardi 1er mars, l'ordonnance de Pignatone sur les demandes de nullité

    Le président du Tribunal de Pignatone, après plus de trois heures de discussion au cours desquelles il a également écouté l'ancien président de la Cour constitutionnelle Giovanni Maria Flick qui défend la partie lésée Apsa, a reporté l'audience à mardi, la séance au cours de laquelle il devrait rendre l'ordonnance avec laquelle il sera décidé sur les nombreuses demandes de nullité avancées par les défenses et donc, éventuellement, d'entrer dans la phase de mérite du processus. Les défenses de quelques défendeurs, dont Domenico Aiello qui assiste Nicola Squillace, ont réitéré les objections de nullité du procès et ont stigmatisé le modus operandi du bureau du Promoteur de Justice. Flick, défenseur de l'APSA, a au contraire souligné la légitimité de l'Administration du patrimoine du Saint-Siège, dirigée par Nunzio Galantino, à se constituer partie civile dans le procès. "L'investissement dans un bien immobilier est réalisé pour la première fois en 2014 - a déclaré Flick - mais le bien est blindé dans une structure financière empêchant l'Apsa de mener à bien ses prérogatives". La phase préliminaire - ajoute l'ancien ministre - "a duré sept mois et un jour. L'Autorité du Vatican était à la disposition des accusés. Les parties ont pu présenter leurs préoccupations, il est temps d'aller plus loin ".

  • De Suez (1956) à Kiev (2022) : l’Europe entre le marteau et l’enclume

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du jour :

    De Suez en 1956 à Kiev en 2022 : l’Europe entre le marteau et l’enclume

    Le baril de pétrole a franchi les 100 $, une première depuis 2014 (année de la prise de contrôle de la Crimée par les Russes) et un nouveau choc pétrolier majeur s’annonce. La Russie est le deuxième plus gros exportateur de pétrole, fournissant presque 5 millions des 100 millions de barils consommés chaque jour dans le monde. Plus de la moitié de ces exportations abreuvent l’Europe de l’Ouest en traversant l’Ukraine et la Biélorussie par des pipelines. Dans le contexte du conflit actuel, il n’y a pas de bonne perspective pour les Européens, entre la fermeture du robinet et continuer à remplir les caisses du Kremlin. Les chocs pétroliers ont la dangereuse habitude de provoquer de graves crises économiques. C’est ce que nous rappelle Peter Franklin pour Unherd (voir son article en lien).

    En juillet 2008, le prix de pétrole atteignait un record avec $147 le baril déclenchant une crise financière mondiale. Le coût de l’essence a provoqué l’écroulement de la confiance dans les programmes immobiliers éloignés des centres-villes, et, par ricochets, la chute des marchés des hypothèques à risque. Pendant ce temps, les Russes attaquaient la Géorgie.

    Les chocs pétroliers des années 70 plongèrent l’Occident dans une dépression longue d’une décennie. Les Américains démoralisés furent humiliés par les Vietnamiens puis traumatisés par l’arrivée du régime des ayatollahs en Iran. L’URSS envahit l’Afghanistan…

    La crise du canal de Suez en 1956 fut aussi trempée dans le pétrole. 70% des importations d’or noir atteignaient l’Europe de l’Ouest par ce passage stratégique. Alors, quand Nasser décida de nationaliser le canal, la panique frappa les Britanniques et les Français. Ils montèrent une opération militaire pour prendre le contrôle de l’artère vitale. Le Président américain Eisenhower, furieux de cette initiative, décida de punir ses alliés rebelles : il refusa de leur faire profiter de ses réserves d’urgence. Alors qu’ils étaient vainqueurs sur le terrain, les alliés européens humiliés étaient forcés de se retirer. A la même époque, les Russes intervenaient en Hongrie pour écraser l’insurrection anti-communiste. L’attitude de Washington a eu un impact majeur : la fin de l’illusion que l’Oncle Sam serait toujours là pour ouvrir le robinet énergétique d’urgence.

    Cet événement a contribué à pousser la France à construire un partenariat rapproché avec l’Allemagne et poser les fondations de l’Union Européenne. Adenauer dit au gouvernement français : « l’Europe sera votre revanche ». Et les pays d’Europe de l’Ouest conclurent un accord avec Khrouchtchev pour avoir accès au pétrole russe. Des pipelines est-ouest furent construits transformant l’URSS en exportateur majeur d’or noir. Ce qui nous ramène à aujourd’hui…

    Le Président Biden pourrait être tenté de restreindre ses exportations de pétrole et de gaz pour ménager le portefeuille des citoyens américains. Une telle décision rendrait les Européens encore plus vulnérables face au chantage exercé par Vladimir Poutine – tout particulièrement les pays frontaliers de la Russie. L’Europe se retrouve prise en étau, dépendante des Américains et des Russes pour son énergie. Cette situation inconfortable démontre la folie de la politique allemande d’abandon du nucléaire et réclame un revirement total de Berlin. La priorité à court-terme est de sécuriser l’approvisionnement énergétique en étant pragmatique : par exemple conclure dès que possible les discussions engagées avec Téhéran. Côté britannique, il faut oublier le programme préconisant d’abandonner de nouvelles recherches en Mer du Nord au nom de la lutte contre le « réchauffement climatique ».

    En fait, la crise internationale rapproche les agendas sécuritaire et environnemental. La dépendance en carburants fossiles est une menace pour la sécurité et la souveraineté des pays européens. Il y a urgence d’échapper au chantage énergétique russe tout en ne dépendant pas du bon vouloir de Washington qui n’hésite pas à utiliser l’Europe pour mieux servir ses intérêts. Une approche pragmatique avec une vision stratégique à long-terme enjoint de favoriser le nucléaire, garantie d’indépendance et moins pollueur. Elle demande aussi de négocier avec d’autres dictatures, en Iran et au Moyen-Orient, pour multiplier nos fournisseurs à court-terme. Les pays de l’Union Européenne, membres de l’OTAN, sont entre le marteau russe et l’enclume américaine sur le terrain énergétique. On a vu, avec les conséquences de l’épidémie du Covid dévoilant les ravages de la désindustrialisation, qu’ils étaient aussi entre le marteau américain et l’enclume chinoise sur le terrain du commerce international… Les puissances européennes, la France en premier lieu, doivent trouver leur voie pour leur propre survie et pour jouer un rôle d’équilibre entre les géants ennemis.

    Ludovic Lavaucelle

    Lire : The Ukraine crisis started with Suez

  • Sur la féminisation galopante des élites

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    La féminisation des élites occidentales et ses conséquences

    « La surproduction des élites annonce toujours la décadence d’un État et l’instabilité politique » disait l’anthropologue russo-américain Peter Turchin dans son livre « Ages of discord » en 2016. Quand les surdiplômés deviennent plus nombreux que les postes prestigieux ou avantageux, la frustration s’installe. Un phénomène nouveau est apparu, constate Mary Harrington pour The Critic Magazine (voir son article en lien) : la féminisation galopante de ces élites.

    Le « tsunami » féminin dans les universités et les grandes écoles

    L’équilibre entre les sexes dans les universités américaines date de 1978. Aujourd’hui, les filles représentent 60% des étudiants. Historiquement, les postes les plus qualifiés ont été occupés par des hommes. Un changement majeur est en cours. Or, si le système éducatif d’excellence est en « surchauffe » par rapport aux postes disponibles, quelle forme va prendre le mécontentement de cette élite féminine ? Les optimistes peuvent y voir un motif d’espoir : la frustration des femmes revêt rarement la violence exsudée par les hommes. On entrerait dans une société plus bienveillante. Les travaux de psychologues et sociologues contemporains, comme Joyce Benenson à Harvard, tendent à démontrer que la « douceur de l’âme féminine » est plus un fantasme qu’une réalité. Benenson écrit que les femmes ont dû adapter leur stratégie compétitive pour pallier leur relative faiblesse physique. Elle continue en décrivant les tactiques adoptées : ne pas faire obstacle frontalement aux buts poursuivis par une concurrente. Affirmer son ambition seulement du haut d’une position sociale privilégiée par rapport à ses congénères. Imposer l’égalité au sein du groupe qu’elle domine et ostraciser toute concurrente potentielle. La déchéance des hiérarchies officielles dans les entreprises est à mettre en parallèle. Une étude globale du cabinet Mercer en 2017 indiquait qu’un tiers des sociétés interrogées prévoyaient « d’aplanir » leur organisation.

    L’impact sur les relations en entreprise et le marché du travail

    Corrélation n’est pas causalité. Mais on peut établir un lien entre la féminisation des postes administratifs et la promotion de la « diversité et de l’inclusion » dans les grandes entreprises. Harrington suggère que l’emploi des réseaux sociaux pour livrer une rivale à la vindicte populaire –et l’empêcher d’accéder à un poste convoité – est une stratégie convenant à la psychologie féminine. La (sur)production d’élites a conduit dans les organisations au gonflement de l’administration. Une enquête de 2014 montrait que le rapport entre postes d’enseignants et d’administrateurs avait chuté de 40% entre 1990 et 2012 dans les universités américaines. 70% des emplois de « back office » sont occupés par des femmes. Les conséquences sur le marché du travail sont visibles : les métiers des « ressources humaines » sont en pleine expansion. 71% des professionnels de ce secteur sont des femmes aux États-Unis. Les spécialistes « diversité et inclusion » sont les nouvelles « stars ». Le site Hive Learning a publié la liste des personnalités les plus influentes en 2019 dans cette spécialité : 63 femmes et 13 hommes. Le communautarisme conduit à protéger les membres de son groupe. On comprend mieux la pression exercée pour imposer des quotas toujours plus hauts de femmes et de personnes issues de « minorités ».

    La lutte sociale devient une guerre des sexes

    La féminisation du travail présente un avantage : les rivalités sont moins violentes. Quelles conséquences sur la relation entre les sexes ? L’Université de Californie affiche notamment que 70% de ses postes manuels – donc peu qualifiés – sont tenus par des hommes. À l’inverse, ses postes de gestionnaires sont occupés à 75% par des femmes. Depuis 1990, la proportion des métiers manuels aux États-Unis s’est écroulée d’un tiers alors que les emplois plus qualifiés ont doublé. Un tournant politique : 71% des ouvriers blancs ont voté en 2016 pour Donald Trump. Par ailleurs, une étude mondiale démontre que les femmes accordent toujours une grande importance au statut social d’un partenaire potentiel. Rien à voir avec l’oppression du patriarcat mais plutôt le fruit d’une stratégie évolutive millénaire. Que se passe-t-il si le statut des femmes monte alors que celui des hommes tombe ? L’Institute of Family Studies en 2018 montre que si le célibat des femmes est resté stable, il a augmenté très fortement chez les hommes ces 30 dernières années. Les mariages sont plus tardifs et les psychologues notent une frustration grandissante chez les deux sexes…

    Le problème n’est pas tant la féminisation que la surproduction des élites. La crise de la Covid-19 a révélé le besoin de réindustrialisation en Occident. Les bénéfices économiques, réduction du chômage et balance commerciale, sont évidents. On oublie un autre besoin : redonner ses lettres de noblesse au travail de production, typiquement masculin. N’en déplaise aux féministes, les « hommes déconstruits » font rarement le bonheur des femmes…

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : The new female ascendency

    >>> Lire l'article sur : The Critic Magazine