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Economie - Page 5

  • Les bières trappistes belges menacées par le tarissement des vocations

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    De Jennifer Rankin sur le site du Guardian :

    Dernières commandes ? Les bières trappistes belges menacées par le tarissement des vocations

    La plus ancienne brasserie trappiste du pays est confrontée à un avenir incertain en raison de la baisse des vocations pour la vie monastique.

    26 mars 2023

    Depuis près de 190 ans, les moines de Westmalle, dans le nord de la Belgique, fabriquent de la bière. Ils ont commencé à brasser dans ce coin de Flandre en 1836 pour avoir une alternative au lait ou à l'eau avec leur pain quotidien. Aujourd'hui, Westmalle est une marque internationale qui produit 40 millions de bouteilles de trois variétés de bière par an, principalement pour la Belgique et les Pays-Bas, mais aussi pour les amateurs de bière de Grande-Bretagne, de France, d'Italie et d'ailleurs.

    Pourtant, des incertitudes planent sur l'avenir de la production de bière trappiste dans ce pays traditionnellement catholique, où de moins en moins de personnes sont attirées par la vie de contemplation monastique.

    Ces questions sont devenues plus aiguës en janvier lorsque la bière belge Achel a perdu son statut de bière trappiste après avoir été rachetée par un entrepreneur privé. Le nouveau propriétaire s'est engagé à maintenir la recette inchangée, mais après la rupture des liens avec les moines, Achel ne peut plus se qualifier de bière trappiste. "Il faut admettre que l'état de la plupart des communautés monastiques est précaire", a déclaré Frère Benedikt, l'abbé de Westmalle, lors d'un rare entretien avec les médias au cours duquel il a répondu par écrit aux questions de l'Observer, traduites de sa langue maternelle, le néerlandais.

    Selon l'International Trappist Association (ITA), la bière, le fromage ou d'autres produits ne peuvent porter le label "authentique produit trappiste" que s'ils sont fabriqués à l'intérieur d'une abbaye, sous la supervision de moines ou de nonnes, et que tous les bénéfices sont destinés à l'entretien de la communauté religieuse, à l'ordre trappiste au sens large et à des œuvres de bienfaisance.

    À Westmalle, la plus ancienne brasserie trappiste de Belgique, le personnel pense à l'avenir. "De nos jours, nous n'avons pas beaucoup de vocations", déclare Philippe Van Assche, directeur général séculier de la brasserie. Il n'est pas certain que les gens chercheront à devenir moines dans 10 ou 20 ans : "Pour être honnête, je pense qu'il y a une sorte de césure... une sorte de pause".

    M. Van Assche a commencé à travailler à Westmalle il y a 25 ans, au moment où les moines confiaient la production quotidienne au personnel séculier. De plus en plus, les exigences de la gestion d'une brasserie - négociations avec les détaillants ou marketing - étaient considérées comme incompatibles avec une vie monastique qui privilégie la discipline du silence.

    Les moines restent cependant aux commandes. Avec quatre administrateurs séculiers indépendants, ils forment un conseil de surveillance de la brasserie, dirigé par le frère Benedikt, qui n'utilise pas de nom de famille.

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  • Le Vatican a démis le frère Stockman de ses fonctions administratives

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    Lu sur le site de RTL Info :

    René Stockman démis de ses fonctions administratives par le Vatican

    Le belge René Stockman, Supérieur général de la Congrégation des Frères de la Charité à Rome, a été démis de son poste administratif par le Vatican, a rapporté samedi le quotidien flamand De Standaard sur son site Internet. L'homme est accusé de mauvaise gestion financière.

    Le Vatican reproche à René Stockman (68 ans) un manque de transparence financière et de vision à long terme, qui ont notamment causé des problèmes financiers à la branche belge des Frères de la Charité. Sa gestion de la Congrégation a également été remise en cause.

    Les problèmes couraient déjà depuis un moment. Une procédure de contrôle de la Congrégation avait été mise en place à Rome et un commissaire apostolique avait été nommé pour reprendre une partie des tâches de gestion. Celui-ci a désormais repris l'ensemble des fonctions administratives occupées par René Stockman.

    Ce dernier reste toutefois Supérieur général de la Congrégation des Frères de la Charité. Un successeur sera élu l'année prochaine.

    La branche belge de la Congrégation a réagi avec soulagement à cette annonce. Son président, Raf De Rycke a exprimé auprès de la VRT son espoir de voir la confiance avec le Vatican restaurée.

    René Stockman est surtout connu en Belgique pour son opposition véhémente à l'euthanasie, qui a d'ailleurs entrainé un conflit avec les Frères de la Charité belges.

    De Standaard (Dominique Minten) analyse les faits de façon plus approfondie et met en évidence les enjeux, notamment en ce qui concerne l'attitude des Frères de la Charité à l'égard de l'euthanasie :

    La mauvaise politique et l'obstination ont coûté sa tête au frère Stockman chez les Frères de la Charité

    26/02/2023

    Un conflit amer entre René Stockman, le patron mondial des Frères de la Charité, et la branche belge a pris fin. Non pas par une réconciliation, mais par l'exclusion de Stockman de ses fonctions administratives.

    On peut dire beaucoup de choses de René Stockman, mais il n'a jamais été un "tsjeef". Depuis 23 ans, il est le supérieur général des Frères de la Charité et, à ce titre, il occupe non seulement une position de premier plan dans l'Eglise mondiale, mais il a toujours été une voix franche dans les grands débats éthiques.

    Stockman n'a pas l'habitude de mâcher ses mots et ses opinions sont toujours conservatrices, en particulier sur la fin de vie. En cela, il représente la voix de l'aile conservatrice et ne fait pas de compromis. Cela a conduit à des affrontements avec, entre autres, les Frères belges et l'organisation derrière les maisons de soins, qui a une vision plus ouverte de l'euthanasie pour la souffrance mentale.

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  • "Il diritto nativo" : un nouveau motu proprio concerne le patrimoine du Siège Apostolique

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    "... le nouveau Motu Proprio sur le " droit originaire " clarifie la nature publique ecclésiastique des biens acquis par les entités du Saint-Siège. "Les biens immobiliers et mobiliers ont une destination universelle et les institutions et entités qui les ont acquis ou qui les ont enregistrés comme tels en sont les dépositaires et non les propriétaires privés, ayant agi et devant toujours agir au nom et sous l'autorité du Pape". 

    Et encore : " Aucune Institution ou Entité ne peut donc prétendre à la propriété ou au titre privé et exclusif des biens du Saint-Siège, ayant toujours agi et ayant toujours dû agir au nom, pour le compte et aux fins du Saint-Siège dans son ensemble, compris comme une personne morale unitaire, ne le représentant que lorsque cela est requis et permis par le droit civil ". (...)

    Dans le Motu Proprio, il est expliqué que "le droit originaire, indépendant du pouvoir civil, du Saint-Siège d'acquérir des biens temporels est l'un des instruments qui, avec le soutien des fidèles, une administration prudente et des contrôles opportuns, assurent au Siège apostolique la possibilité d'agir dans l'histoire, dans le temps et dans l'espace, pour les fins propres de l'Église et avec l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de sa mission", précise le document papal." (Franca Giansoldati sur Il Messaggero)

    LETTRE APOSTOLIQUE
    SOUS LA FORME D'UN "MOTU PROPRIO".

    DU SOUVERAIN PONTIFE FRANCOIS

    Il diritto nativo

    Concernant le patrimoine du Siège Apostolique

    source

    Le droit originaire, indépendant du pouvoir civil, du Saint-Siège d'acquérir des biens temporels (CJC c. 1254 et 1255) est l'un des instruments qui, avec le soutien des fidèles, une administration prudente et des contrôles appropriés, assurent au Siège apostolique la possibilité d'agir dans l'histoire, dans le temps et dans l'espace, pour les fins propres de l'Eglise et avec l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de sa mission.

    La destination universelle des biens du Saint-Siège leur confère une nature publique ecclésiastique. Les entités du Saint-Siège les acquièrent et les utilisent, non pas pour elles-mêmes, comme le propriétaire privé, mais, au nom et sous l'autorité du Pontife Romain, pour la poursuite de leurs fins institutionnelles, qui sont également publiques, et donc pour le bien commun et au service de l'Église universelle.

    Une fois qu'elles leur ont été confiées, les entités les administrent avec la prudence que requiert la gestion du bien commun et selon les règles et les compétences que le Saint-Siège s'est donné récemment avec la Constitution apostolique Praedicate Evangelium et, plus tôt encore, avec le long chemin des réformes économiques et administratives.

    En conséquence, après avoir soigneusement examiné la question en cause et m'être dûment consulté, j'établis et précise ce qui suit :

    §1 Tous les biens, meubles et immeubles, y compris les liquidités et les titres, qui ont été ou seront acquis, de quelque manière que ce soit, par les Institutions curiales et par les Institutions rattachées au Saint-Siège, sont des biens publics ecclésiastiques et, en tant que tels, appartiennent, en titre ou autre droit réel, au Saint-Siège dans son ensemble et appartiennent donc, indépendamment du pouvoir civil, à son patrimoine unitaire, indivisible et souverain.

    §2 Aucune Institution ou Entité ne peut donc prétendre à la propriété ou au titre privé et exclusif des biens du Saint-Siège, puisqu'elle a toujours agi et doit toujours agir au nom, pour le compte et aux fins du Saint-Siège dans son ensemble, compris comme une personne morale unitaire, ne le représentant que là où le droit civil l'exige et le permet.

    §3 Les biens sont confiés aux Institutions et aux Organismes afin que, en tant qu'administrateurs publics et non pas en tant que propriétaires, ils puissent en faire usage conformément aux normes en vigueur, dans le respect et dans les limites données par les compétences et les finalités institutionnelles de chacun, toujours pour le bien commun de l'Eglise.

    §4 Les dispositions des normes en vigueur concernant le patrimoine et les investissements des Entités qui se réfèrent au Saint-Siège et figurent dans la liste visée par les Statuts du Conseil pour l'Economie restent valables.

    Je décrète que ce qui a été établi aura une force pleine et stable, abrogeant également toutes les dispositions incompatibles. Je décrète que la présente Lettre apostolique, sous forme de Motu Proprio, sera promulguée par publication dans L'Osservatore Romano et insérée ensuite dans les Acta Apostolicae Sedis.

    Donné à Rome, à Saint-Pierre, le 20 février de l'an 2023, dixième année de mon pontificat.

    FRANCOIS

  • ChatGPT : de quoi s’agit-il ? Quelles en sont les possibilités et les dangers ?

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    De Carmen Camey sur ACEPRENSA via didoc.be :

    ChatGPT : expectatives et illusions

    10 février 2023

    On parle beaucoup de ChatGPT ces derniers temps. Mais de quoi s’agit-il ? Quelles en sont les possibilités et les dangers ?

    Une nouvelle année, une nouvelle peur d’être remplacé par des robots basés sur l’intelligence artificielle. Le produit développé par OpenAI, une société dans laquelle Elon Musk et Sam Altman, entre autres, sont investisseurs, s’appelle ChatGPT et a été rendu public en novembre 2022. Au cours de ses quelques mois d’existence, le programme a fait fureur dans tous les secteurs, de la technologie à l’éducation. Nombre de ses utilisateurs prédisent qu’il pourrait changer la donne pour l’humanité comme l’a fait la révolution industrielle en son temps.

    En substance, ChatGPT est un modèle qui a été entraîné sur un grand ensemble de données pour comprendre et générer des expressions naturelles. Cette technologie a la capacité de répondre à des questions, de rédiger des textes complets et d’effectuer des tâches de traduction automatique.

    La peur du chômage

    L’une des principales caractéristiques de ChatGPT est sa capacité à générer un texte cohérent et naturel, ce qui le rend utile pour une variété d’applications, telles que les assistants virtuels, les chatbots et la génération automatique de contenu. La demande croissante de ces outils dans le monde numérique devrait avoir un impact majeur sur le marché du travail.

    Tout d’abord, ChatGPT devrait réduire le besoin d’employés réalisant des tâches répétitives, comme répondre aux questions fréquemment posées. Cela pourrait conduire à l’automatisation de nombreux travaux, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur l’emploi dans certains domaines, comme les call centers. Il pourrait également devenir un outil pour des secteurs tels que le journalisme, le marketing ou la création de contenus. Avec une seule demande, ChatGPT peut épargner beaucoup de travail aux rédacteurs, car il est capable de générer des textes adaptés à différentes campagnes ou situations.

    Il pourrait également avoir un fort impact sur l’éducation. Il est capable d’écrire des rédactions, de faire des comparaisons, de répondre à des questions complexes et d’émettre des hypothèses sur la base des connaissances qu’il possède. Lorsqu’on lui demande par exemple d’écrire un essai comparatif sur la compréhension du concept de jugement chez Hannah Arendt et Thomas d’Aquin, il répond d’une manière élémentaire mais correcte.

    Ainsi, deux mois seulement après son lancement, des outils de détection de texte générés par intelligence artificielle ont déjà vu le jour — dans le style de l’outil Turnitin, qui détecte les textes plagiés. Il a également été testé pour être utilisé dans d’autres disciplines, comme la programmation. Il est capable de fournir des exemples de code pour une application qui analyse les relevés bancaires. Dans ce cas, ChatGPT fournit un exemple en Flask, mais sa réponse varie si vous demandez la même chose dans une autre langue.

    Les utilisations dans les différentes disciplines sont innombrables. Il est capable, par exemple, de créer des régimes pour des personnes aux caractéristiques différentes et en fonction de différents paramètres. On peut par exemple lui demander de créer un régime pour une personne présentant une résistance à l’insuline, mais la réponse du chat peut être améliorée en ajoutant des paramètres : où vit la personne, quels ingrédients utiliser, ce qu’elle n’aime pas manger, etc.

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  • Le Congo belge : une "colonie modèle"

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    D'Emizet François Kisangani, économiste et politologue, Professeur à l'Université de Kansas (USA), auteur de "The Belgian Congo as a developmental state : revisiting colonialism", sur la Libre du 7 février 2023, pp. 32-33.

    Pourquoi le Congo belge était une "colonie modèle"

    Stabilité politique, infrastructures (routes, voies ferrées, eau potable…), industrie manufacturière, santé publique, éducation : le Congo belge (1908-1959) était tellement développé qu’on l’appelait "Poto Moyindo" ou "l’Europe noire". Des kleptocrates postcoloniaux ont transformé ce pays en "enfer sur terre".

    Dans l’une de ses fameuses chansons, le père de la musique congolaise Antoine Wendo avait décrit le Congo belge de l’après-guerre comme Poto Moyindo ou "l’Europe noire". En effet, la croissance économique annuelle oscillait autour de 5,2 % dans les années 1950. L’inflation était d’environ 1,08 % par an dans la même décennie. Le produit intérieur brut (PIB) par habitant était en moyenne de 2.850 dollars américains aux prix de 2015. Dans les années 1950, les Congolais étaient approvisionnés en eau potable un peu partout et la malnutrition était inconnue au Congo belge.

    Pays le plus développé en Afrique

    En 1955, le Congo belge avait plus de 2 500 industries manufacturières éparpillées dans tous les secteurs de l’économie. Résultat, la colonie avait plus de deux millions de salariés industriels. Il s’avère que ce nombre était le plus élevé en Afrique. Conséquence, la contribution de l’industrie manufacturière dans le PIB se montait à environ 18 % en 1955. Cette performance économique était aussi la plus élevée en Afrique subsaharienne. Plus précisément, les industries manufacturières produisaient 45 % des biens de consommation, c’était là le résultat d’une industrialisation basée sur la substitution des importations qui débuta au début des années 1920. À titre de comparaison, il faut savoir que, dans les années 1930, toutes les colonies européennes en Afrique demeuraient d’une manière prédominante agraires. Plus impressionnant fut le fait que le Congo belge avait plus de routes en excellent état, plus de voies ferrées (à l’exception de l’Afrique du Sud) et plus de voies navigables que toutes les autres colonies en Afrique. Le Congo belge possédait aussi la meilleure infrastructure sanitaire en Afrique subsaharienne. Bien que l’éducation secondaire et tertiaire ne fit pas partie de la politique sociale coloniale, plus de 90 % des enfants congolais en âge de scolarisation étaient inscrits gratuitement à l’école primaire. Ce nombre impressionnant était aussi le plus élevé en Afrique.

    Une "colonie modèle"

    Contrairement à l’État indépendant du Congo (EIC) sous Léopold II (1885-1908) et l’État postcolonial depuis juillet 1960, le Congo belge (1908-1959) était connu comme une "colonie modèle" et un "paradis" pour les investissements directs étrangers grâce à sa stabilité politique et ses ressources naturelles fabuleuses. En bref, le Congo belge était un État providence semblable au même système qui se développait en Belgique. Le Congo belge était réellement un Poto dans les années 1950.

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  • Le pape à Kinshasa : "Retirez vos mains de la République Démocratique du Congo, retirez vos mains de l'Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique"

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    De Vatican News :

    Une chaleur de 33°c, des sons de tambours, des applaudissements et des cris de joie des religieuses ont entouré l'arrivée du Pape François en République démocratique du Congo. L'Airbus A350 d'Ita Airways, qui a décollé ce matin de Rome-Fiumicino, a atterri à l'aéroport de N'djili-Kinshasa peu avant l'heure prévue de 15 heures. François est descendu de l'avion dans un ascenseur et a été accompagné sur le tarmac de cérémonie dans un fauteuil roulant. Ici, alors qu'un vent sec offre un minimum de rafraîchissement dans la chaleur torride, la Garde d'honneur et deux enfants en tenue traditionnelle viennent avec des bouquets de fleurs à la main. Le Pape a ensuite salué le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama et s’est dirigé vers le salon d'honneur de l’aéroport, où a eu lieu la présentation des délégations pour un bref entretien.

    «Bienvenue Saint-Père»

    Pendant ce temps, des groupes folkloriques, comme le G. Folk Muyene Aile Kin Basakatar, saluent l'arrivée du Souverain Pontife en exécutant une danse tribale, au rythme des tambours, avec des jupes en paille et des colliers en bois. Ils ont répété la danse des heures auparavant derrière quelques structures à l'entrée du grand aéroport.

    De l'autre côté du trottoir, un groupe d'enfants en uniformes scolaires noirs et blancs se pressait, qui avait déjà déployé une heure plus tôt une banderole sur laquelle était inscrit en grosses lettres "Bienvenue" au Souverain pontife. D'autres groupes ont également rejoint la rue principale pour saluer le Pape François, brandissant des drapeaux blancs et jaunes du Vatican ou bleus et rouges du Congo. Pendant ce temps, des bénévoles distribuent des bouteilles d'eau dans des sacs.

    Kinshasa telle qu'elle est 

    Au centre de la grande banlieue qu'est Kinshasa, la vie s'écoule entre-temps normalement; à l'exception des zones bouclées, le trafic caractéristique des motos et des minibus n'est pas arrêté, ni les scènes d'extrême pauvreté dans les maisons et les magasins, ni le va-et-vient continu des personnes, surtout des jeunes, à la recherche de quoi passer la journée. Kinshasa se présente telle qu'elle est au Pape, sans maquillage ni retouche, avec ses bâtiments en ruine et ses rues non pavées, avec les tôles qui tentent de contenir des clôtures effondrées par la boue, avec son odeur douceâtre dégagée par la fumée des étals qui grillent le maïs et les bananes, et dans la pollution atmosphérique. Elle se présente aussi dans sa beauté, donnée par un peuple qui ne renonce pas à un avenir d'espérance et de développement, un avenir surtout de paix qui puisse guérir les blessures qui se creusent depuis des décennies.

    S’adressant aux journalistes durant le vol en direction de la République démocratique du Congo, François a adressé une pensée aux nombreuses personnes qui ont perdu la vie et à ...

    Si tout Kinshasa, plus grande agglomération francophone au monde, et la République démocratique du Congo, attendent le Saint-Père, c'est aussi le cas plus largement des fidèles d'Afrique centrale.

    VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS en RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO et au SOUDAN DU SUD

    (Pèlerinage Œcuménique de Paix au Soudan du Sud) [31 janvier - 5 février 2023]

    RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS, LES REPRÉSENTANTS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LE CORPS DIPLOMATIQUE

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Jardin du Palais de la Nation (Kinshasa) - Mardi 31 janvier 2023

    Monsieur le Président de la République,

    Membres illustres du Gouvernement et du Corps diplomatique,
    distinguées Autorités, religieuses et civiles,
    éminents Représentants de la société civile et du monde de la culture,
    Mesdames et Messieurs !

    Je vous salue cordialement et je remercie Monsieur le Président pour les paroles qu’il m’a adressées. Je suis heureux d’être ici, sur cette terre si belle, si vaste, si luxuriante, qui embrasse, au nord, la forêt équatoriale ; au centre et vers le sud, les hauts plateaux et les savanes arborées ; à l’est, les collines, les montagnes, les volcans et les lacs ; à l’ouest les grandes étendues d’eaux, avec le fleuve Congo qui rejoint l’océan. Dans votre pays, qui est comme un continent dans le grand continent africain, on a l’impression que la terre entière respire. Mais, si la géographie de ce poumon vert est riche et variée, l’histoire n’a pas été aussi généreuse. Tourmentée par la guerre, la République Démocratique du Congo continue de subir à l’intérieur de ses frontières des conflits et des migrations forcées, et à souffrir de terribles formes d’exploitation, indignes de l’homme et de la création. Ce pays immense et plein de vie, ce diaphragme de l’Afrique, frappé par la violence comme par un coup de poing dans l’estomac, semble depuis longtemps avoir perdu son souffle. Monsieur le Président, vous avez mentionné ce génocide oublié dont souffre la République du Congo.

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  • Vieillissement global : bye bye les pensions ?

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    De Luca Volontè sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le vieillissement global, est-ce à dire : bye bye les pensions

    28-01-2023

    Un rapport des Nations unies souligne que la baisse du taux de natalité, associée à l'allongement de la durée de vie, fait augmenter la proportion de personnes âgées. Parmi les politiques suggérées figurent l'allongement de la vie professionnelle et le relèvement de l'âge de la retraite. Mais en Occident, de plus en plus de pays pensent à "économiser de l'argent" avec la culture de la mort en promouvant l'euthanasie.

    Rapport de l'ONU

    En 2050, selon un récent rapport des Nations unies, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus dans le monde doublera par rapport à 2021 (761 millions), pour atteindre 1,6 milliard, soit environ 16 % de la population de la planète prévue au milieu du siècle.

    La baisse de la fécondité et de la mortalité accélère le vieillissement général de la population dans presque tous les pays du monde. D'ici le milieu du siècle, la plupart des pays bénéficiant encore d'un dividende démographique positif (plus de jeunes que de vieux) se trouveront en Afrique subsaharienne, selon les données publiées dans le rapport des Nations unies intitulé "Leaving No One Behind In An Ageing World", présenté le 12 janvier. Sur d'autres continents, en Asie, en Europe et en Amérique latine, les gouvernements devront engager des dépenses importantes pour la prise en charge des citoyens âgés et vulnérables. Très peu de pays dans le monde ont commencé à procéder aux changements sociaux, politiques et structurels nécessaires. Pourtant, les données sur les taux de natalité et de vieillissement fournissent aux gouvernements et aux spécialistes des sciences sociales des décennies de tendances sur la manière dont la population pourrait évoluer, et donc une conception planifiée à long terme serait bien plus fructueuse que des interventions hypothétiques.

    Tous les pays ont besoin, selon le rapport des Nations unies, de nouvelles politiques sociales et économiques ; ils doivent investir non seulement dans les soins, mais aussi dans les personnes, dans leur capital humain, tout au long de leur vie. L'ONU a appelé tous les pays à prendre diverses mesures politiques pour réduire les impacts négatifs du vieillissement de la population, notamment : la réforme des systèmes de retraite, le relèvement de l'âge de la retraite et l'extension de la couverture des pensions à toutes les personnes âgées ; l'élimination des obstacles à la participation des personnes âgées à la vie active et le soutien à leur apprentissage tout au long de la vie et au développement de leurs compétences ; la création de possibilités d'emploi formel pour les femmes et d'autres groupes traditionnellement exclus du marché du travail formel, comme les personnes handicapées ; et l'élaboration de stratégies intégrées de soins de longue durée fondées sur une réglementation appropriée, la formation et le soutien des professionnels de la santé, ainsi que sur des mécanismes tels que l'accréditation et le contrôle pour garantir la qualité.

    À cela s'ajoutent les prescriptions du Fonds monétaire international, qui a récemment publié une étude suggérant, entre autres, d'investir dans le capital humain, de renforcer les programmes de formation et de qualification, y compris pour les mères et les personnes âgées, d'élargir le choix de l'âge de la retraite et d'encourager l'épargne individuelle en vue de la retraite, de promouvoir les secteurs économiques offrant des possibilités aux travailleurs âgés, de développer et de renforcer les systèmes de soins de longue durée et de promouvoir la prévention des maladies et le diagnostic précoce.

    N'oublions pas que l'Assemblée générale des Nations unies a déclaré la période 2021-2030 "Décennie des Nations unies pour le vieillissement en bonne santé" et a demandé à l'OMS de diriger sa mise en œuvre. Le plan des Nations unies pour la "Décennie" appelle à une collaboration mondiale entre les gouvernements, la société civile, les agences internationales, les professionnels, les universités, les médias et le secteur privé afin de promouvoir une vie plus longue et plus saine pour tous, de réduire les inégalités en matière de santé et d'améliorer la vie des personnes âgées, de leurs familles et de leurs communautés en agissant dans quatre domaines : "Changer la façon dont nous pensons, ressentons et agissons à propos de l'âge et de l'âgisme [calqué sur l'anglais, pour signifier les préjugés à l'encontre des personnes âgées, ndlr] ; développer les communautés de manière à favoriser les capacités des personnes âgées ; fournir des soins intégrés centrés sur la personne et des services de santé primaires aux personnes âgées ; et fournir aux personnes âgées un accès à des soins de longue durée de qualité." Jusqu'à présent, c'est ce que l'ONU suggère.

    Mais attention : aujourd'hui, surtout en Occident, le nombre décroissant de jeunes travailleurs ne peut financièrement maintenir en équilibre un système où le nombre de retraités âgés augmente. Ainsi, de plus en plus de pays occidentaux, au lieu d'adopter des politiques ambitieuses et respectueuses de l'être humain, légitiment l'euthanasie. La "solution" consistant à promouvoir l'euthanasie comme antidote aux "coûts du vieillissement" de notre société se répand donc en Occident et surtout, comme l'a récemment dénoncé le Français Michel Houellebecq, en Europe (ici aussi un aperçu par Euronews). Au Canada, grâce à l'euthanasie et au suicide assisté, l'État aurait économisé 87 millions de dollars en soins médicaux en 2021. Pendant ce temps, au Royaume-Uni et en Écosse, où le débat sur la légalisation de la fausse "mort douce" se poursuit, les économies réalisées par le système de santé publique sont discutées.

    En 1922, le poème de T. S. Eliot, The Waste Land, a été publié : cent ans plus tard, nous pouvons dire que c'est une terre qui rejette l'humanité.

    Lire aussi : Après l’âgisme qui progresse, l’euthanasie ?

  • Après l'émission "Complément d'enquête" (France 2) : des précisions et des rectifications

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    Du site de l'Eglise catholique en France :

    Éléments d’explication au sujet des ressources de l’Église et du travail des instances de reconnaissance et de réparation qu’elle a mises en place.

    20 janvier 2023

    France 2 a diffusé ce jeudi 19 janvier 2023 une émission « Complément d’enquête » consacrée à l’indemnisation des personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église. Ce reportage met gravement en cause la compétence des personnes engagées dans les instances de reconnaissance et de réparation mises en place par l’Église, et la réelle détermination de l’institution à œuvrer à cette réparation, en particulier dans sa dimension financière. Nous souhaitons apporter les précisions et les rectifications suivantes au sujet du travail de ces deux instances et des chiffres avancés.

    Avant cela, nous pensons à toutes les personnes victimes troublées, heurtées ou déroutées par cette émission ou par ce qu’on a pu y entendre : celles qui ont été aidées, confortées, par leur accompagnement par l’INIRR ou la CRR et voient cette démarche discréditée ; celles qui doivent être entendues par ces instances et qui pourraient ne plus être en confiance ; celles qui sont sorties déçues de l’accompagnement vécu avec le sentiment de ne pas avoir été assez entendues. Nous voulons leur redire notre soutien et notre mobilisation pour avancer avec elles sur ce chemin de vérité, de justice et de réparation.

    Certains propos ont pu susciter incompréhension et scandale, et nous le comprenons, même si ceux-ci ne reflètent pas la disposition intérieure et la qualité des membres de ces instances, qui ont été nommés pour leur expertise professionnelle reconnue par leurs pairs (magistrats, spécialistes des droits de l’enfants, psychologues, avocats…). Conscients des progrès qui restent à faire, nous redisons notre confiance aux personnes qui travaillent au sein de ces instances indépendantes.

    Ces instances indépendantes ont été créées à la demande des personnes victimes afin de proposer un chemin de reconnaissance et de réparation individualisé à toute personne ayant subi des agressions sexuelles en milieu ecclésial (ecclésial étant entendu dans son acception la plus large), quelle que soit l’ancienneté des faits et sans tenir compte du principe de prescription prévalant dans la justice française. Ce dispositif, nouveau et inédit, ne remplace en aucun cas la procédure judiciaire, mais met à disposition de celles et ceux qui le souhaitent une démarche différente et supplémentaire.

    L’approche de l’INIRR et de la CRR repose en particulier sur trois fondements sans précédent au sein de la justice civile ou pénale : la confiance a priori dans la parole de ces personnes ; la seule vraisemblance des faits ; et sans limitation par les règles de prescription de la justice, pour les faits passés.

    Au service des personnes victimes, nous n’aurons de cesse de nous améliorer et d’ajuster nos procédures, l’accueil et l’écoute de chacun, le suivi des situations, afin d’offrir – autant qu’il est possible – à toutes celles et tous ceux qui ont souffert dans l’Église un accompagnement et un soutien qui puissent participer à leur chemin de reconstruction.

    INIRR, CRR : quelles sont ces instances ? Par qui et pourquoi ont-elles été créées ?

    Le 8 novembre 2021, les évêques réunis en Assemblée plénière décident, à la suite du rapport de la CIASE, de mettre en place l’INIRR : l’Instance Nationale de Reconnaissance et de Réparation, qui sera officiellement installée deux mois plus tard, en janvier 2022 (soit un an d’existence au moment de la publication de cet article).

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  • Lavaux Ste-Anne, 18 février : Journée Laudato Si

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    Bonjour à tous,

    Le samedi 18 février dès 9h15 et jusqu’à 17h, nous aurons la joie de nous retrouver à la Fraternité de Tibériade qui nous accueillera à Lavaux Ste-Anne, pour une nouvelle Journée Laudato Si.

    L’invité « phare » de cette rencontre sera Martin STEFFENS, philosophe et enseignant à Metz. Auteur de nombreux livres, il énonce clairement les défis du monde actuel et nous appelle à nous (r)éveiller. Son intervention aura comme titre :

    « Préparer aujourd’hui pour réparer demain ».

    Réflexions libres et philosophiques pour nous conscientiser à l’enjeu des crises.

    Le mot “réparer” est à la mode. On parle de réparer le monde, la nature, l’océan, le travail… Tout est-il donc cassé ? En panne ? Certaines choses le sont en effet, et il est bon de comprendre ce qui suscite aujourd’hui tant de peur et de souffrance.

    Mais redémarrer l’avenir ne se peut sans s’émerveiller et puiser la force dans des liens déjà existants - à commencer par ceux qui nous réuniront ce jour !

    L’intervention de Martin Steffens sera suivie du témoignage de David, qui avec sa femme Hélène et leurs 3 enfants, a fait le choix d’une vie simple mais remplie de l’essentiel. Engagés 7 ans dans les prisons pour mineurs à Madagascar, il nous témoignera du travail de « Grandir Dignement » l’ONG qu’ils ont fondée.

    Après le repas (auberge espagnole), vous pourrez choisir 1 atelier parmi les 5 qui vous sont proposés :

    1. Comment utiliser les Huiles essentielles dans la pharmacopée familiale ? Avec Jean-Philippe Vandenschrick
    Inscriptions par ici.

    2. Découverte de quelques plantes sauvages comestibles avec Etienne Marchot
    Promenade-cueillette avec passage sur/sous clôtures de prairies - prendre ses bottes et un sac en papier pour les plantes. Inscriptions par ici.

    3. Principes clés qui permettent de s’organiser au mieux pour devenir acteurs d’un nouvel avenir : comment créer des communautés [de laïcs] pour contribuer à la transition ? animé par Jean-François Berleur. Inscriptions par ici.

    4. Choix éthique dans les moyens de communications, se libérer de la surveillance numérique et des GAFAM ? Eric Feillet et Erick Mascart. Inscriptions par ici.

    5. Économie et Finance : la fin d’un système ? Découverte du concept de la Monnaie Libre, Carine Brochier. Ouverture d’un compte membre et processus de certification, Anne Snyers. Inscriptions par ici.

    La journée se clôturera vers 16h45, et pour ceux qui le souhaitent, par la célébration de l'Eucharistie avec la Communauté à 17h.

    Intéressé par cette journée ? Que vous reste-t-il à faire ?

    1. Cliquez sur le lien de l’atelier auquel vous souhaitez participer. (1 formulaire par participant). Le nombre de participants par atelier étant limité pour permettre à chacun d’en retirer un maximum, ne tardez donc pas à vous inscrire…
    2. Bloquez la date dans votre agenda.
    3. Partager cette invitation à vos amis et connaissances. Le changement se joue aussi avec les autres !

    En route vers un « nouveau monde »,

    Paix et Joie,

    A bientôt !

    Eric et Violaine, Nicolas et Agneszka, Fr. Cyrille, François et Carine.

    P.S. 1. D’autres précisions pratiques pour la journée seront envoyées à chaque participant, quelques jours avant la rencontre.

    P.S. 2. Et si vous le voulez, il y a aussi le lendemain, le dimanche, une occasion de prolonger nos rencontres et partages car la Fraternité de Tibériade organise son « Dimanche autrement » à la suite de la journée Laudato Si. (pas d’inscriptions pour le Dimanche voir site pour repas)

  • La population diminue en Chine : une bonne nouvelle ?

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    DÉMOGRAPHIE ET SOCIÉTÉ
    Chine, la population diminue. Mais ce ne sont pas de bonnes nouvelles

    18-01-2023

    Pour la première fois en 60 ans, la Chine voit sa population diminuer de 850 000 personnes. Il s'agit là de l'effet à long terme des politiques strictes de contrôle des naissances, mais la crise démographique pourrait ouvrir la voie au désastre social et économique auquel le régime chinois s'efforce aujourd'hui de répondre. La crise chinoise est cependant le miroir de la crise des pays occidentaux, qui suivent les mêmes principes qui mènent à la ruine.

    Le fait que, pour la première fois en 60 ans, la population chinoise ait diminué de 850 000 personnes en 2022 par rapport à l'année précédente aura été salué comme une bonne nouvelle par beaucoup, compte tenu du "confinement" de la Chine, tant politique que démographique. En réalité, les chiffres publiés hier par le Bureau national des statistiques de Pékin ne sont que la partie émergée de l'iceberg d'un désastre démographique chinois qui a également de graves répercussions sur la sécurité mondiale. Après tout, même si le nombre de la population chinoise peut être effrayant (1,412 milliard de personnes), il n'en reste pas moins que la densité en Chine est de 137 habitants au kilomètre carré, bien en dessous de la densité en Italie, par exemple, qui est de 189 habitants au kilomètre carré.

    Les chiffres indiquent toutefois que les naissances sont passées pour la première fois sous la barre des 10 millions, tandis que le pourcentage de naissances pour mille habitants a atteint un nouveau record négatif à 6,77 (il était de 7,52 en 2021), un chiffre encore plus significatif si l'on considère qu'à la fin des années 1980, la Chine comptait encore 23 naissances pour mille habitants (aux États-Unis, il est aujourd'hui de 11,06 et au Royaume-Uni de 10,08).

    La situation démographique de la Chine, en fait, retrace ce qui s'est déjà produit en Occident (aujourd'hui, la Chine a le même taux de fécondité que l'Italie, soit 1,2 enfant par femme), mais cela s'est produit beaucoup plus rapidement en raison de la "politique de l'enfant unique" imposée de manière inflexible en 1979 et avec des niveaux de protection et d'assistance sociale beaucoup plus faibles que dans les pays développés. Ce qui signifie que les répercussions de la crise démographique se feront également sentir plus rapidement et avec plus d'impact, avec le risque de troubles sociaux difficilement contrôlables. Le "coup de semonce" du gouvernement chinois est arrivé bien trop tard : en 2016, le deuxième enfant a été autorisé et en 2021 le troisième, mais la réalité est qu'entre-temps, les jeunes en âge de se marier n'ont plus pour priorité la famille et les enfants. Par conséquent, bien que le dirigeant chinois Xi Jinping, lors du dernier congrès du parti communiste en octobre dernier, ait fait de l'augmentation du taux de natalité une priorité du gouvernement, il ne lui sera pas facile d'atteindre cet objectif. 

    Dans le même temps, la Chine connaît une crise dramatique des mariages, qui ont pratiquement diminué de moitié en dix ans : en 2013, ils étaient 13,5 millions, en 2021 ils sont tombés à 7,6 millions, et une nouvelle baisse de 10 à 15% est estimée pour 2022. Bien qu'il faille également tenir compte de l'impact des blocages de Covid pour les deux dernières années, la tendance est très claire : les jeunes Chinois se marient de moins en moins, et en tout cas beaucoup plus tard. L'impact de la crise du mariage sur le taux de natalité est énorme : en Chine, seulement 1 % des enfants naissent hors mariage ; à titre de comparaison, ce taux est de 40 % en Italie et de plus de 50 % dans les pays scandinaves.

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  • Mgr Paglia devrait-il démissionner ?

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    De Francis X. Maier sur The Catholic Thing :

    16 décembre 2022

    Le 14 décembre, Le Pillar rapportait ce qui suit : l'archevêque Vincenzo Paglia a détourné des centaines de milliers d'euros alloués au soutien d'œuvres missionnaires et caritatives alors qu'il était président du Conseil pontifical pour la famille. Paglia a utilisé une grande partie de l'argent pour financer des projets de construction à Rome, y compris la rénovation de son appartement personnel. Selon de multiples sources indépendantes ayant connaissance des événements, Mgr Paglia a confirmé dans un mémo de 2015 aux responsables financiers du Saint-Siège que des centaines de milliers d'euros avaient été versés à un entrepreneur de construction italien au lieu d'être affectés à des projets missionnaires et caritatifs visant à soutenir les familles pauvres et les orphelins. Si Paglia a affirmé avoir remboursé une partie de l'argent détourné des fonds caritatifs, des sources affirment qu'il l'a fait avec d'autres dons au conseil pontifical, et non avec de l'argent spécifiquement prévu pour la restitution.

    On pourrait raisonnablement être surpris par une telle nouvelle ; mais non.  Et voici pourquoi.

    J'ai été l'assistant principal et l'assistant spécial de l'archevêque Charles Chaput pendant vingt-trois ans, d'abord à Denver, puis à Philadelphie.  Je mentionne ceci comme contexte pour ce qui suit.

    Au début de 2012, le pape Benoît XVI a contacté l'archevêque pour lui demander si l'Église de Philadelphie serait disposée à accueillir la huitième rencontre mondiale des familles, prévue pour 2015.  Mgr Chaput était arrivé comme archevêque de Philadelphie quelques mois auparavant.  Il y avait été envoyé pour faire face à des problèmes juridiques et financiers paralysants, à l'hostilité du public à l'égard de l'archidiocèse et à la baisse du moral des prêtres résultant, en partie, de multiples affaires historiques d'abus sexuels.

    Chaput a néanmoins dit "oui" à Benoît XVI.  Avec l'aide des chefs d'entreprise et des dirigeants civiques de Philadelphie, ainsi que de grands donateurs, il a entrepris de réunir quelque 50 millions de dollars pour financer la Rencontre mondiale des familles, qui incluait une visite papale du successeur de Benoît XVI, le pape François.  Lorsque la poussière est retombée en septembre 2015, que les 800 000 personnes qui s'étaient massées dans les rues de Philadelphie sont rentrées chez elles et que François a repris son avion pour retourner au Vatican, l'événement a affiché un résultat net positif soigneusement vérifié de plusieurs dizaines de milliers de dollars.  Ces "bénéfices" sans but lucratif ont ensuite été distribués à divers ministères sociaux liés à la famille.

    En bref, la huitième rencontre mondiale des familles a été un succès remarquable.  Son seul problème chronique, aux yeux de l'équipe de Philadelphie chargée du travail, avait un nom : l'archevêque Vincenzo Paglia.

    Paglia était impliqué car, à l'époque, il dirigeait l'organisation qui accueillait officiellement la Rencontre mondiale des familles, le Conseil pontifical pour la famille.  La liaison Philadelphie-Rome n'a jamais été un mariage facile.  Dans les mois qui ont précédé la rencontre de Philadelphie, les procureurs italiens ont enquêté sur Paglia sur des allégations de détournement de fonds et de fixation des prix, d'association de malfaiteurs et de fraude, pour des actions survenues lors de son service antérieur en tant qu'évêque du diocèse de Terni.

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  • Un pontificat houleux

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    De Francesco Peloso sur domani.it,

    2/12/2022

    Les crises qui pèsent sur le pontificat de François

    À quelques mois du dixième anniversaire de son élection, le pape François se retrouve à la tête d'une Église traversée par des motivations et des impulsions radicalement différentes. Des visions opposées sur l'avenir du catholicisme émergent parmi les évêques et les conférences épiscopales, la discussion se développe davantage par opposition que dans la recherche de médiations possibles. 

    À cet aspect général s'ajoutent d'autres faits critiques dans la vie de la Curie romaine, comme le long procès pour le scandale concernant l'achat de la propriété londonienne de Sloane Avenue avec des fonds de la secrétairerie d'État. L'affaire, qui a entraîné une perte de plus de 100 millions d'euros pour le Vatican, a incité François et ses collaborateurs à accélérer certains chapitres de la réforme financière (la secrétairerie d'État, entre autres, ne pourra plus gérer seule les ressources économiques), mais elle a également mis en lumière un maquis de mauvaise gestion, d'amateurisme et de structures de pouvoir, grandes et petites, alors qu'après des dizaines d'audiences, on ne sait même pas quels types de crimes ont été commis et par qui. 

    L'implication du cardinal Angelo Becciu, ancien substitut pour les affaires générales à la Secrétairerie d'État, dans divers volets de l'enquête n'a fait que nuire davantage à l'image d'une curie déjà sérieusement compromise par les scandales et les événements judiciaires du passé récent. En ce sens, la longueur de la procédure et la succession des révélations liées au procès sont des éléments qui ne semblent pas favoriser la résolution de l'affaire et la manifestation de la vérité.

    Entre-temps, François a réussi à faire passer la réforme de la curie, ce qui n'est pas un mince exploit si l'on considère que cet objectif était à la base du mandat qu'il a reçu en conclave de la part de la grande majorité des cardinaux qui l'ont élu. La nouvelle constitution apostolique Praedicate evangelium n'est en vigueur que depuis quelques mois, et ses effets seront certainement visibles dans le temps. Il convient de noter, entre autres, que tous les éléments de la réforme financière promulguée ces dernières années par le pape au moyen d'un motu proprio, tels que la transparence des budgets, la fin de la discrétion absolue des dépenses des différents départements du Vatican, les règles d'embauche, la création d'organes de contrôle et de planification des investissements, le rôle des différents dicastères économiques, font désormais partie du nouveau cadre institutionnel. Les problèmes ne sont toutefois pas terminés, comme en témoigne la toute récente décision prise par François de commissionner Caritas Internationalis, l'organisme qui regroupe les plus de 160 organisations caritatives de l'Église catholique dispersées dans le monde et placées sous le contrôle du Vatican. Il s'agit d'une décision qui touche à la fois la capacité de gestion interne du personnel et l'organisation du travail, qui font manifestement défaut, et la nécessité de rendre l'organisme plus apte à intervenir de manière adéquate dans les nombreux scénarios de crises humanitaires qui s'ouvrent dans le monde. Il est un fait que le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, désormais ancien président de Caritas Internationalis et préfet du dicastère pour l'évangélisation, a également fait les frais de cette opération. Parallèlement, le rôle du cardinal jésuite canadien Michael Czerny, chef du dicastère pour le service du développement humain intégral - le super ministère pour les questions sociales et écologiques créé par le pape - " compétent en ce qui concerne Caritas Internationalis ", s'accroît. D'autre part, on ne peut passer sous silence le fait qu'un autre jésuite, Juan Antonio Guerrero Alves, préfet du Secrétariat à l'économie, a démissionné de son poste pour "raisons personnelles" le 30 novembre, et qu'à sa place a été nommé le secrétaire du même dicastère, le "Dr Maximino Caballero Ledo", c'est-à-dire un laïc, expert en gestion financière, espagnol de naissance et américain d'adoption. Et cela aussi est une petite révolution par rapport aux normes du Vatican ; un laïc à la tête des finances de l'Oltretevere, en effet, est un événement impensable il y a seulement quelques années.

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