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Economie - Page 9

  • Conflit russo-ukrainien : trois leçons pour l'Occident

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    De Drieu Godefridi sur Contrepoints :

    Guerre Russie-Ukraine : 3 leçons pour l’Occident

    Les Occidentaux devraient tirer plusieurs leçons et rappels de la crise actuelle entre l’Ukraine et la Russie.

    2 mars 2022

    Toute analyse de la situation internationale faisant l’impasse sur le fait que la Russie est la première ou deuxième puissance nucléaire mondiale est puérile.

    La Russie, une puissance nucléaire

    Si la Russie n’avait pas d’arme nucléaire, l’OTAN aurait déjà instauré une no-fly-zone dans le ciel ukrainien, et se feraient prestement dégommer sur le mode Buck Danny les appareils russes la violant. Ce qui est évidemment impensable dès lors que la Russie dispose de six mille ogives goulues en vies humaines, aussi nucléaires que menaçantes. Le genre de nuance qui échappe à des demeurés dans le genre du parlementaire américain Adam Kinzinger, dont l’idée de no-fly-zone dans le contexte actuel mène de façon directe, immédiate et mécanique à la guerre thermonucléaire totale.

    J’ignore de quand date la dernière lecture de Diplomacy, la fresque magistrale de Kissinger, On War (Clausewitz) et Der Nomos der Erde (Carl Schmitt), par Donald Trump. Ce que je constate, en revanche, est que le New Yorkais se fait des rapports de force une vision et une pratique fascinantes de finesse, d’intelligence et de proportionnalité. Lors du récent CPAC (Conservative Political Action Conference), Trump rappelait que les USA sont richement dotés en armes nucléaires, mais que la Russie ne l’est pas moins, et que dans ce domaine les Chinois n’ont guère que cinq années de retard. À contraster avec les dirigeants européens dont la diplomatie actuelle se résume à égaler Poutine et Hitler. Dans le concert actuel, le retour aux affaires de M. Trump se profile comme une évidence churchillienne.

    L’arme nucléaire est le grand égalisateur des relations internationales — ce qui nous rappelle que l’égalité n’est pas une valeur recommandable. Les armes nucléaires garantissent à leur possesseur, sinon l’immunité, du moins une très large part d’impunité. C’est regrettable. Mais on ne fait pas de politique, moins encore de la diplomatie, avec des regrets. Encore merci, Robert Oppenheimer.

    Une crise humanitaire

    L’Europe parle fort et va connaître sa pire crise humanitaire depuis 1945. Les Ukrainiens qui fuient en masse leur malheureux pays sont nos frères et nos sœurs ; leur refuge naturel, légitime, authentique, c’est nous, c’est l’Europe. Comme la France pour les réfugiés belges en 1940. Ces Ukrainiens sont d’authentiques réfugiés : personne ne le leur contestera. Admirable Pologne qui, après cinq jours, avait déjà accueilli près de 300 000 civils d’Ukraine ! Cette même Pologne dont le sieur Verhofstadt hurle depuis dix ans l’égoïsme et le non-respect des valeurs européennes au Parlement européen. Triste sire, en vérité !

    Quand les écologistes deviennent les idiots utiles de la Russie

    Depuis quinze ans, sous la pression des écologistes de tous les partis, l’Europe s’est massivement engagée dans l’interdiction de l’exploitation du gaz de roche-mère (schiste), dont nos sous-sols regorgent pourtant et dans la destruction de nos capacités nucléaires civiles. Dominique Reynié de la Fondation pour l’innovation politique (FONDAPOL) rappelait récemment que le gouvernement russe finance de longue date des mouvements, ONG, organisations et partis écologistes européens qui militent pour l’interdiction du gaz de schiste et la destruction du nucléaire civil. Et de citer l’exemple de la Belgique, dont l’actuelle ministre de l’Énergie Christinne Van der Straeten du parti écologiste GROEN est issue d’un cabinet d’avocats qui fut massivement rémunéré par GAZPROM, le géant gazier du gouvernement russe.

    Comment expliquer ce compagnonnage de route — d’aucuns parleraient de collaborationisme — entre le gouvernement russe et des écologistes européens ? Parce que l’interdiction du gaz de schiste et la destruction du nucléaire civil condamnent mécaniquement l’Europe à dépendre du gaz russe. 40 % du gaz européen est importé depuis la Russie : 55 % en Allemagne.

    La question se pose de savoir si les électeurs européens des partis écologistes persisteront à donner leur suffrage à des mouvements inféodés au régime impérialiste russe. Pire : l’argent qui finance le viol de l’Ukraine est celui du gaz russe vendu aux Européens. Let that sink in, gentil électeur souriant avec des pâquerettes dans les cheveux.

    Quoi qu’il en soit, il n’aura pas fallu 48 heures à l’Allemagne pour liquider l’intégralité des seize années de mandat de Mme Merkel. De l’ère Merkel, il ne reste désormais rien, sinon les réfugiés du catastrophique Wir Schaffen Das.

    Du jour au lendemain, l’Allemagne vient de décider d’investir cent milliards d’euros supplémentaires dans ses forces armées. Boum, cent milliards ! L’Allemagne se réarme jusqu’aux dents et tout le monde en Europe s’en réjouit : pas de doute, l’époque a changé. (Les Français qui ont la mémoire longue auront quand même une légère remontée d’acidité face à cette « bonne nouvelle ».) Un programme de réinvestissement lourd, allemand et sérieux : donc dans du matériel. Pas dans les frais de retraite et de personnel, comme le font les armées-clowns d’autres pays européens, celles qui lèveront un linge blanc dès que pointera une sarbacane.

    Il n’est pas jusqu’à la fermeture des centrales nucléaires que l’Allemagne ne remette en cause ces jours-ci. Ne reste guère que la Belgique pour persister dans cette voie suicidaire, par le fait d’un quarteron d’idéologues écologistes félons.

    « Diplomatie ou guerre totale » résume Nicolas Sarkozy. C’est assez juste. Saluons, on n’en a pas tous les jours l’occasion, le rôle de la France, qui ne se cantonne pas à des injures, du virtue signalling et des émoticônes. Russie = Allemagne nazie est une idée intéressante, qui fait malheureusement l’impasse sur un détail : l’Allemagne était nazie, mais pas nucléaire.

    En 1962 (crise de Cuba), l’humanité échappait de peu à l’annihilation thermonucléaire.

    Dieu nous préserve des amateurs.

  • Vatican : 217 millions perdus dans l'achat d'un immeuble à Londres

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    Lu ici  (traduction automatique):

    Vatican : 217 millions d'euros perdus dans l'immeuble de Londres

    28 février 2022

    Un "trou" financier de 217 millions d'euros. C'est (pour l'instant) le résultat de l'achat de l'immeuble londonien, Sloane Avenue 60, acheté en 2014 (la première moitié, puis la totalité en 2018) par la Secrétairerie d'État, et qui est maintenant vendu à Bain Capital. La perte estimée jusqu'à récemment était de 100 millions de livres, désormais bien plus élevée. Le chiffre a émergé lors de l'audience au Vatican dans le procès qui voit s'accuser des financiers, des monseigneurs, des fonctionnaires et même le cardinal Angelo Becciu, qui a lancé en 2014 l'opération immobilière. Depuis un an, le pape a retiré la gestion des fonds de la Secrétairerie d'État, les concentrant (avec d'autres entités) dans l'Apsa et sous le contrôle du Secrétariat à l'économie, dirigé par la préfète Juna Guerrero Alves.

    Le palais de luxe a été acheté (en deux phases) pour 350 millions.

    La perte de 217 millions d'euros a été chiffrée par le promoteur de justice (le procureur du Vatican) Alessandro Diddi. La prestigieuse propriété de Sloane Avenue avait été achetée pour un coût indiqué de plus de 350 millions, et réalisée en deux phases, et qui impliquait les financiers Raffaele Mincione et Gianluigi Torzi. Le procès, qui a débuté en juillet, est toujours bloqué sur des questions de procédure : lors de la dernière séance, l'avocat de l'IOR, la partie lésée, est intervenu, soutenant les raisons de la "banque" de se constituer partie civile. L'IOR, a rappelé l'avocat, en citant un interrogatoire dans le cadre du procès, "ristournait" chaque année ses bénéfices au Pape, pendant plusieurs années ils s'élevaient à 50 millions, qui ensuite - selon l'avocat - les mettait à la disposition du Secrétariat d'Etat.

    Mardi 1er mars, l'ordonnance de Pignatone sur les demandes de nullité

    Le président du Tribunal de Pignatone, après plus de trois heures de discussion au cours desquelles il a également écouté l'ancien président de la Cour constitutionnelle Giovanni Maria Flick qui défend la partie lésée Apsa, a reporté l'audience à mardi, la séance au cours de laquelle il devrait rendre l'ordonnance avec laquelle il sera décidé sur les nombreuses demandes de nullité avancées par les défenses et donc, éventuellement, d'entrer dans la phase de mérite du processus. Les défenses de quelques défendeurs, dont Domenico Aiello qui assiste Nicola Squillace, ont réitéré les objections de nullité du procès et ont stigmatisé le modus operandi du bureau du Promoteur de Justice. Flick, défenseur de l'APSA, a au contraire souligné la légitimité de l'Administration du patrimoine du Saint-Siège, dirigée par Nunzio Galantino, à se constituer partie civile dans le procès. "L'investissement dans un bien immobilier est réalisé pour la première fois en 2014 - a déclaré Flick - mais le bien est blindé dans une structure financière empêchant l'Apsa de mener à bien ses prérogatives". La phase préliminaire - ajoute l'ancien ministre - "a duré sept mois et un jour. L'Autorité du Vatican était à la disposition des accusés. Les parties ont pu présenter leurs préoccupations, il est temps d'aller plus loin ".

  • De Suez (1956) à Kiev (2022) : l’Europe entre le marteau et l’enclume

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du jour :

    De Suez en 1956 à Kiev en 2022 : l’Europe entre le marteau et l’enclume

    Le baril de pétrole a franchi les 100 $, une première depuis 2014 (année de la prise de contrôle de la Crimée par les Russes) et un nouveau choc pétrolier majeur s’annonce. La Russie est le deuxième plus gros exportateur de pétrole, fournissant presque 5 millions des 100 millions de barils consommés chaque jour dans le monde. Plus de la moitié de ces exportations abreuvent l’Europe de l’Ouest en traversant l’Ukraine et la Biélorussie par des pipelines. Dans le contexte du conflit actuel, il n’y a pas de bonne perspective pour les Européens, entre la fermeture du robinet et continuer à remplir les caisses du Kremlin. Les chocs pétroliers ont la dangereuse habitude de provoquer de graves crises économiques. C’est ce que nous rappelle Peter Franklin pour Unherd (voir son article en lien).

    En juillet 2008, le prix de pétrole atteignait un record avec $147 le baril déclenchant une crise financière mondiale. Le coût de l’essence a provoqué l’écroulement de la confiance dans les programmes immobiliers éloignés des centres-villes, et, par ricochets, la chute des marchés des hypothèques à risque. Pendant ce temps, les Russes attaquaient la Géorgie.

    Les chocs pétroliers des années 70 plongèrent l’Occident dans une dépression longue d’une décennie. Les Américains démoralisés furent humiliés par les Vietnamiens puis traumatisés par l’arrivée du régime des ayatollahs en Iran. L’URSS envahit l’Afghanistan…

    La crise du canal de Suez en 1956 fut aussi trempée dans le pétrole. 70% des importations d’or noir atteignaient l’Europe de l’Ouest par ce passage stratégique. Alors, quand Nasser décida de nationaliser le canal, la panique frappa les Britanniques et les Français. Ils montèrent une opération militaire pour prendre le contrôle de l’artère vitale. Le Président américain Eisenhower, furieux de cette initiative, décida de punir ses alliés rebelles : il refusa de leur faire profiter de ses réserves d’urgence. Alors qu’ils étaient vainqueurs sur le terrain, les alliés européens humiliés étaient forcés de se retirer. A la même époque, les Russes intervenaient en Hongrie pour écraser l’insurrection anti-communiste. L’attitude de Washington a eu un impact majeur : la fin de l’illusion que l’Oncle Sam serait toujours là pour ouvrir le robinet énergétique d’urgence.

    Cet événement a contribué à pousser la France à construire un partenariat rapproché avec l’Allemagne et poser les fondations de l’Union Européenne. Adenauer dit au gouvernement français : « l’Europe sera votre revanche ». Et les pays d’Europe de l’Ouest conclurent un accord avec Khrouchtchev pour avoir accès au pétrole russe. Des pipelines est-ouest furent construits transformant l’URSS en exportateur majeur d’or noir. Ce qui nous ramène à aujourd’hui…

    Le Président Biden pourrait être tenté de restreindre ses exportations de pétrole et de gaz pour ménager le portefeuille des citoyens américains. Une telle décision rendrait les Européens encore plus vulnérables face au chantage exercé par Vladimir Poutine – tout particulièrement les pays frontaliers de la Russie. L’Europe se retrouve prise en étau, dépendante des Américains et des Russes pour son énergie. Cette situation inconfortable démontre la folie de la politique allemande d’abandon du nucléaire et réclame un revirement total de Berlin. La priorité à court-terme est de sécuriser l’approvisionnement énergétique en étant pragmatique : par exemple conclure dès que possible les discussions engagées avec Téhéran. Côté britannique, il faut oublier le programme préconisant d’abandonner de nouvelles recherches en Mer du Nord au nom de la lutte contre le « réchauffement climatique ».

    En fait, la crise internationale rapproche les agendas sécuritaire et environnemental. La dépendance en carburants fossiles est une menace pour la sécurité et la souveraineté des pays européens. Il y a urgence d’échapper au chantage énergétique russe tout en ne dépendant pas du bon vouloir de Washington qui n’hésite pas à utiliser l’Europe pour mieux servir ses intérêts. Une approche pragmatique avec une vision stratégique à long-terme enjoint de favoriser le nucléaire, garantie d’indépendance et moins pollueur. Elle demande aussi de négocier avec d’autres dictatures, en Iran et au Moyen-Orient, pour multiplier nos fournisseurs à court-terme. Les pays de l’Union Européenne, membres de l’OTAN, sont entre le marteau russe et l’enclume américaine sur le terrain énergétique. On a vu, avec les conséquences de l’épidémie du Covid dévoilant les ravages de la désindustrialisation, qu’ils étaient aussi entre le marteau américain et l’enclume chinoise sur le terrain du commerce international… Les puissances européennes, la France en premier lieu, doivent trouver leur voie pour leur propre survie et pour jouer un rôle d’équilibre entre les géants ennemis.

    Ludovic Lavaucelle

    Lire : The Ukraine crisis started with Suez

  • Sur la féminisation galopante des élites

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    La féminisation des élites occidentales et ses conséquences

    « La surproduction des élites annonce toujours la décadence d’un État et l’instabilité politique » disait l’anthropologue russo-américain Peter Turchin dans son livre « Ages of discord » en 2016. Quand les surdiplômés deviennent plus nombreux que les postes prestigieux ou avantageux, la frustration s’installe. Un phénomène nouveau est apparu, constate Mary Harrington pour The Critic Magazine (voir son article en lien) : la féminisation galopante de ces élites.

    Le « tsunami » féminin dans les universités et les grandes écoles

    L’équilibre entre les sexes dans les universités américaines date de 1978. Aujourd’hui, les filles représentent 60% des étudiants. Historiquement, les postes les plus qualifiés ont été occupés par des hommes. Un changement majeur est en cours. Or, si le système éducatif d’excellence est en « surchauffe » par rapport aux postes disponibles, quelle forme va prendre le mécontentement de cette élite féminine ? Les optimistes peuvent y voir un motif d’espoir : la frustration des femmes revêt rarement la violence exsudée par les hommes. On entrerait dans une société plus bienveillante. Les travaux de psychologues et sociologues contemporains, comme Joyce Benenson à Harvard, tendent à démontrer que la « douceur de l’âme féminine » est plus un fantasme qu’une réalité. Benenson écrit que les femmes ont dû adapter leur stratégie compétitive pour pallier leur relative faiblesse physique. Elle continue en décrivant les tactiques adoptées : ne pas faire obstacle frontalement aux buts poursuivis par une concurrente. Affirmer son ambition seulement du haut d’une position sociale privilégiée par rapport à ses congénères. Imposer l’égalité au sein du groupe qu’elle domine et ostraciser toute concurrente potentielle. La déchéance des hiérarchies officielles dans les entreprises est à mettre en parallèle. Une étude globale du cabinet Mercer en 2017 indiquait qu’un tiers des sociétés interrogées prévoyaient « d’aplanir » leur organisation.

    L’impact sur les relations en entreprise et le marché du travail

    Corrélation n’est pas causalité. Mais on peut établir un lien entre la féminisation des postes administratifs et la promotion de la « diversité et de l’inclusion » dans les grandes entreprises. Harrington suggère que l’emploi des réseaux sociaux pour livrer une rivale à la vindicte populaire –et l’empêcher d’accéder à un poste convoité – est une stratégie convenant à la psychologie féminine. La (sur)production d’élites a conduit dans les organisations au gonflement de l’administration. Une enquête de 2014 montrait que le rapport entre postes d’enseignants et d’administrateurs avait chuté de 40% entre 1990 et 2012 dans les universités américaines. 70% des emplois de « back office » sont occupés par des femmes. Les conséquences sur le marché du travail sont visibles : les métiers des « ressources humaines » sont en pleine expansion. 71% des professionnels de ce secteur sont des femmes aux États-Unis. Les spécialistes « diversité et inclusion » sont les nouvelles « stars ». Le site Hive Learning a publié la liste des personnalités les plus influentes en 2019 dans cette spécialité : 63 femmes et 13 hommes. Le communautarisme conduit à protéger les membres de son groupe. On comprend mieux la pression exercée pour imposer des quotas toujours plus hauts de femmes et de personnes issues de « minorités ».

    La lutte sociale devient une guerre des sexes

    La féminisation du travail présente un avantage : les rivalités sont moins violentes. Quelles conséquences sur la relation entre les sexes ? L’Université de Californie affiche notamment que 70% de ses postes manuels – donc peu qualifiés – sont tenus par des hommes. À l’inverse, ses postes de gestionnaires sont occupés à 75% par des femmes. Depuis 1990, la proportion des métiers manuels aux États-Unis s’est écroulée d’un tiers alors que les emplois plus qualifiés ont doublé. Un tournant politique : 71% des ouvriers blancs ont voté en 2016 pour Donald Trump. Par ailleurs, une étude mondiale démontre que les femmes accordent toujours une grande importance au statut social d’un partenaire potentiel. Rien à voir avec l’oppression du patriarcat mais plutôt le fruit d’une stratégie évolutive millénaire. Que se passe-t-il si le statut des femmes monte alors que celui des hommes tombe ? L’Institute of Family Studies en 2018 montre que si le célibat des femmes est resté stable, il a augmenté très fortement chez les hommes ces 30 dernières années. Les mariages sont plus tardifs et les psychologues notent une frustration grandissante chez les deux sexes…

    Le problème n’est pas tant la féminisation que la surproduction des élites. La crise de la Covid-19 a révélé le besoin de réindustrialisation en Occident. Les bénéfices économiques, réduction du chômage et balance commerciale, sont évidents. On oublie un autre besoin : redonner ses lettres de noblesse au travail de production, typiquement masculin. N’en déplaise aux féministes, les « hommes déconstruits » font rarement le bonheur des femmes…

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : The new female ascendency

    >>> Lire l'article sur : The Critic Magazine

  • "Ce n'est pas à l'Etat de payer les religions" (Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice)

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    Lu sur Sud Presse, 29 janvier, p. 17: 

    Changer la Constitution: « Ce n’est pas à l’État de payer les religions ! » 

    Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) : “Comme libéral, je suis contre la subvention par l’État des religions. Je trouve que c’est plutôt un choix qui doit être fait par un individu et pas par l’ensemble des citoyens. …  Cette faute de l’histoire doit être corrigée. Je sais, il faudra changer la Constitution mais je trouve quand même incroyable que nous, nous devons payer pour les religions, pour l’islam, pour le catholicisme ou d’autres. La plupart des gens aujourd’hui dans notre pays n’ont pas une appartenance spécifique à une religion. Pourquoi on doit payer ça, c’est aberrant.” Vous demandez de changer la Constitution ? « Oui, nous inclurons ces articles-là dans la liste des articles de la constitution à réviser, avant les prochaines élections donc. On aimerait un système comme en Allemagne, le Kirchensteuer. Le citoyen peut indiquer, sur sa déclaration d’impôts, à quelle organisation, religieuse ou autre, il veut donner un peu d’argent. Actuellement, les religions coûtent plus de 150 millions d’euros par an rien qu’au niveau fédéral !

  • Les dons au Denier de Saint Pierre ont diminué d'environ 15% en 2021

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    De Catholic News Agency :

    Les dons au Denier de Pierre ont diminué d'environ 15% en 2021, selon le Vatican

    Cité du Vatican, 28 janv. 2022

    Dans une interview avec Vatican News publiée le 28 janvier, le père Juan A. Guerrero, S.J., préfet du Secrétariat pour l'économie, a déclaré que, même si des dons continuaient à arriver de certains pays, il y avait une nette diminution par rapport à 2020. Il a également révélé que la vente d'une propriété londonienne au centre d'un procès financier historique du Vatican serait conclue en juin. Commentant le Denier de Saint Pierre, il a déclaré : "Grosso modo, je peux dire qu'en 2021, il y a de nouveau eu une diminution par rapport à l'année précédente, que je me risquerais à quantifier à pas moins de 15%." "Si en 2020 la collecte totale du Denier de Saint Pierre était de 44 millions d'euros [environ 49 millions de dollars], en 2021 je ne pense pas qu'elle s'élèvera à plus de 37 millions d'euros [environ 41 millions de dollars]." "La diminution en 2021 s'ajoute à la diminution de 23% entre 2015 et 2019 et à la diminution de 18% en 2020, la première année de la pandémie."

    Le Denier de Saint Pierre est la collecte annuelle du Saint-Siège destinée à financer les œuvres caritatives du pape et d'autres priorités, notamment la Curie romaine. La collecte annuelle est généralement effectuée dans les églises catholiques du monde entier lors d'un week-end proche de la fête des saints Pierre et Paul, le 29 juin.

    "Nous sommes très dépendants de revenus incertains, que nous voyons diminuer chaque année en cette période de pandémie", a déclaré M. Guerrero. "Il doit en être ainsi, puisque la manière dont nous recevons la plupart des dons des fidèles est la collecte du Denier de Saint Pierre dans les églises, et la fréquentation en période de COVID a été réduite." "Cela doit nous faire réfléchir à d'autres méthodes pour solliciter l'aide des fidèles et recevoir des dons."

    Guerrero, qui a été nommé préfet du Secrétariat pour l'économie en 2019, succédant au cardinal George Pell, a déclaré qu'il présenterait les chiffres définitifs de 2021 pour le Denier de Saint Pierre après la clôture des comptes à la fin du mois de février. Le prêtre a déclaré à Vatican News que le 60 Sloane Avenue, l'immeuble controversé de Londres au cœur du récent scandale financier, était vendu au-dessus de son prix d'évaluation. "Seize offres ont été reçues, quatre ont été sélectionnées ; après un deuxième tour d'offres, la meilleure a été sélectionnée", a-t-il déclaré. "Le contrat de vente a été signé, nous avons reçu 10% du dépôt et il sera conclu en juin 2022." "La perte liée à la prétendue escroquerie, qui a fait couler beaucoup d'encre et qui est actuellement jugée par les tribunaux du Vatican, a déjà été prise en compte dans le bilan." "Le bâtiment a été vendu au-dessus de l'évaluation que nous avions dans le bilan et de l'estimation faite par les institutions spécialisées."

    L'entretien avec le jésuite espagnol a été publié alors que le Vatican a dévoilé davantage d'informations sur son budget pour 2022. Le Vatican a déclaré qu'il avait calculé le "budget des missions" de cette année d'une manière différente des années précédentes, car il avait ajouté "30 nouvelles entités" à son bilan, faisant passer leur nombre de 60 à 90.

    M. Guerrero a expliqué que le Secrétariat à l'économie a pris cette mesure "parce que nous sommes préoccupés par le fait de ne pas avoir une vision des risques hors budget, qui retombent sur la Curie lorsqu'il y a des problèmes." 

    Le déficit total prévu pour 2022 est de 33 millions d'euros (environ 37 millions de dollars), contre 42 millions d'euros (47 millions de dollars) de déficit budgété pour 2021.

    Le préfet a noté que le Conseil pour l'économie du Vatican (CpE) a approuvé le budget 2022 en décembre 2021. Il a déclaré : "Il est compréhensible que le CpE ait eu des difficultés à approuver un budget avec un tel déficit pour une autre année et nous a demandé de faire des plans pour réduire davantage les dépenses et augmenter les revenus. Selon nos prévisions, nous nous attendons à un déficit un peu plus faible que celui prévu au budget en 2021."

    Guerrero a souligné que la réduction des coûts ne suffirait pas à garantir la stabilité financière et que le Vatican devait chercher de nouvelles sources de dons. "La première exigence est la transparence et une responsabilité claire, et je pense que nous avons pris de nombreuses mesures dans cette direction", a-t-il déclaré. "En plus de rendre compte annuellement du budget et du bilan, nous espérons cette année rendre compte des entrées et sorties de la collecte du Denier de Saint Pierre et envoyer les comptes du Saint-Siège aux conférences épiscopales pour leur information." "Nous devons sensibiliser davantage les églises locales aux besoins du Saint-Siège ; la Curie est à leur service et doit être largement entretenue par elles. Il y a une grande différence dans l'engagement des diverses Églises pour le soutien de la Curie romaine. Et [nous devons aussi] obtenir l'aide des fidèles, qui veulent soutenir le pape dans sa mission d'unité dans la charité, ce qui est après tout ce que fait la Curie romaine."

  • La RDC de Tshisekedi toujours rongée par la mal gouvernance : pour longtemps ?

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    Au Congo, la disparition de la forte personnalité du Cardinal Laurent Monsengwo, décédé au mois de juillet 2021, laisse l’Eglise à la merci des petits jeux d’une caste politique corrompue et le peuple entre la torpeur et le fatalisme : un tunnel sans issue prochaine à l’horizon (JPSC). Rapport de l’observatoire de la dépense publique (Odep) de la RDC :

    « Le rapport de l’Odep est sans appel. Les pratiques de corruption se sont aggravées pendant l’année 2021 en République démocratique du Congo (RDC). L’ONG y dénonce une institutionnalisation des mauvaises pratiques, avec un Parlement transformé « en temple de la corruption », une Inspection générale des finances (IGF) qui banalise les violations de la loi, mais surtout un gouvernement court-circuité par les conseillers de la présidence « qui assurent les fonctions de ministre, sans aucun fondement juridique ». Un triste constat alors que le président Félix Tshisekedi a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses principales priorités.

    Un Etat budgétivore

    En épluchant les comptes, l’Odep ne comprend pas pourquoi, les institutions de la République sont aussi gourmandes en argent public. Les dépenses de la présidence ont explosé de plus de 200%, tout comme celles de l’Assemblée nationale (103%), du Sénat (133%) et de la Primature (131%). Le gouvernement Sama Lukonde avait pourtant promis de réduire le train de vie de l’Etat, alors que les dépenses pour la santé, l’éducation, l’accès à l’eau, à l’électricité ou aux infrastructures manquent cruellement.

    La présidence a augmenté le nombre de ses personnels de 455 en 2018, à 1.018 en 2021. Idem à l’Assemblée nationale, au Sénat et à la Primature, qui ont fortement augmenté le nombre de leurs collaborateurs. Une situation qui amène également une forte disparité de salaire. Dans un cabinet politique, les salaires se situent entre 800 dollars et 3.000 dollars alors que la rémunération moyenne d’un enseignant est de 180 dollars. L’Odep estime qu’il est possible de revaloriser de 100 dollars le salaire des enseignants « si le gouvernement opte pour la suppression d’institutions budgétivores comme le CNSA » et en réduisant son train de vie.

    Des projets lancés sans études, sans devis, sans calendrier…

    La gratuité de l’enseignement de base, l’une des mesures phares du programme présidentiel, est elle aussi épinglée par l’ONG spécialisée dans la bonne gouvernance. Il manque toujours 1,25 milliards de dollars pour couvrir les besoins réels de cette mesure. Bilan : les parents continuent de payer, les classes sont surchargées et les enseignants sont en colère. L’Odep pointe également la surfacturation d’écoles au Kasaï-Oriental dans le cadre de projets financés par le Fonds de promotion de l’industrie pour plus d’un million de dollars.

    Le projet « Tshilejelu », censé réhabiliter des kilomètres d’infrastrures routières dans tout le pays, a été lancé sans études de faisabilité, sans mise en concurrence, sans devis, selon le rapport de l’Odep. Des frais d’études jamais validés ont tout de même été décaissés par l’Office de voirie et de drainage (OVD) pour… 7 millions de dollars. Ces mauvaises pratiques auraient été réalisées « en connivence avec certains conseillers de la présidence de la République ». Résultat : la majorité des travaux n’ont même pas commencé.

    Un dircab de la présidence tout-puissant

    Un autre projet a été lancé dans les mêmes conditions douteuses : Kinshasa « zéro trou ». Là encore, aucune étude, aucun calendrier n’ont été avancés. Pire, pointe le rapport de l’Odep, le ministre du budget n’a jamais approuvé le projet. Pour l’ONG, la raison en est simple, la République démocratique du Congo est actuellement gérée par un gouvernement parallèle, piloté directement par la présidence et son directeur de cabinet, Guylain Nyembo. Une situation, qui a pour conséquence, « la course à l’enrichissement illicite », se désole l’Odep. La Cour des comptes a récemment fait part de ses doutes sur la bonne utilisation de 50 millions de dollars alloués à la lutte contre le Covid par le FMI. Un peu plus de 31 millions ont été redistribués, sans respecter la procédure, vers la présidence ou l’Assemblée nationale.

    Depuis 2019, les affaires de détournement de fonds publics se sont enchaînées autour du programme présidentiel des « 100 jours », des 15 millions de dollars destinés aux compagnies pétrolières et disparus dans la nature, ou de la très contestée taxe téléphonique RAM, dont la Commission économique parlementaire n’arrive pas à en trouver trace dans les comptes publics. Tout cela entache fortement l’image de chantre de l’anti-corruption qu’a voulu se forger Félix Tshisekedi à son arrivée à la tête de la RDC. Cela laisse enfin l’étrange impression qu’à la place du changement de système promis par le chef de l’Etat, une nouvelle élite corrompue a pris la place de la précédente, laissant la majorité des Congolais à leur triste sort. »

    Christophe Rigaud – Afrikarabia »

    Ref. La RDC de Tshisekedi toujours rongée par la mal gouvernance 

     

  • Ce mois-ci, dans La Nef :

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    Voici le sommaire de cette excellente publication (janvier 2022) (certains contenus sont accessibles en cliquant sur les liens) :

    AMDG
    Responsa de Rome : une sévérité insoutenable

    L'éditorial de janvier par Christophe Geffroy,
    Directeur de La Nef

    À quelques jours de Noël – beau cadeau ! n’y avait-il rien de plus urgent en ces temps de pandémie et de drame des abus sexuels sur mineurs ? –, la Congrégation pour le Culte divin a rendu public le 18 décembre dernier des Responsa ad dubia (réponses aux doutes) « sur certaines dispositions » de Traditionis custodes. Dans la lignée du motu proprio du pape et de sa lettre d’accompagnement aux évêques, le ton est brutal, sans aucun souci de ménager les personnes concernées.

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    CE MOIS-CI DANS LA NEF :

    ENTRETIEN
    DOSSIER Jacques Maritain (1882-1973)
    • Maritain : « Sauver les vérités affolées », par Baudouin de Guillebon
    • Maritain et Maurras, par Florian Michel
    • Maritain, théologien de l’Église, par le Père François Daguet o.p.
    • « J’avais trouvé mon maître », entretien avec Michel Fourcade
    • Actualité politique de Maritain, par Christophe Geffroy
    VIE CHRÉTIENNE
    • Les mauvais anges et le mal naturel, par Denis Sureau
    • Question de foi : Ô mon beau dialogue…, par l’abbé Hervé Benoît
    CULTURE
    • La mutinerie des Cipayes, par Michel Toda
    • Notes de lecture
    • De verbe et de chair : Voici de l’eau, par Henri Quantin
    • Musique : Le Schubert de Berman, par Hervé Pennven
    • Noël : sélection de livres pour vos cadeaux, par Patrick Kervinec
    • Cinéma : The Chosenpar François Maximin
    • Sortir : Maurice Denis, par Constance de Vergennes
    • À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre
    • Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    • Un livre, un auteur : entretien avec le Père Michaël Bretéché
    • Rencontre : Guillaume d’Alançon, par Marine Tertrais
    DÉBATS/Points de vue

    CONTRE CULTURE

  • Vatican : un imbroglio financier et judiciaire qui risque d'être embarrassant pour le pape

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    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo

    Le procès du siècle requiert le pape au tribunal. Qui risque également un incident avec la Chine.

    Foto1

    Parmi les documents en possession du tribunal du Vatican appelé à juger le cardinal Giovanni Angelo Becciu et d'autres accusés, dont la prochaine audience est fixée au 25 janvier, figure une note d'information au sommet de laquelle il est écrit que "lors de l'audience du 6 avril dernier, le Saint-Père a donné la permission de rendre publique la note susmentionnée". Signé : Edgar Peña Parra, Secrétaire d'État par intérim.

    C'est ce que fait Settimo Cielo dans ce billet : fournir aux lecteurs les caractéristiques essentielles de ce document jusqu'ici inédit, remis par Peña Parra au tribunal du Vatican pour décrire la situation de la Secrétairerie d'État au moment de sa prise de fonction en tant que suppléant, le 15 octobre 2018, " ainsi que certains aspects du travail de la Secrétairerie d'État concernant l'immeuble du 60 Sloane Avenue à Londres ".

    Le dossier compte 322 pages, avec de nombreuses annexes, mais les pages clés sont les vingt premières avec la note de Peña Parra. Il s'agit notamment d'informations qui pourraient créer un incident diplomatique avec nul autre que la Chine.

    En effet, on y lit "quelques nouvelles fournies par l'archevêque de Vilnius (Lituanie) concernant l'insécurité" du système informatique du Vatican. M. Peña Parra a précisé : "Un neveu de l'archevêque, expert en la matière, avait la preuve de l'intrusion de la Chine dans notre système informatique et nous en avions la preuve".

    *

    Au-delà de la vulnérabilité informatique, le tableau que Peña Parra dresse de la Secrétairerie d'État et en particulier de son bureau administratif dirigé à l'époque par Mgr Alberto Perlasca est résolument critique.

    "Le Saint-Père avait demandé un audit du bureau administratif et des fonds de la Secrétairerie d'État, qui aurait dû être achevé avant l'arrivée du nouveau remplaçant", c'est-à-dire Peña Parra à la place de son prédécesseur Becciu.

    Mais rien de tout cela n'a été fait. M. Peña Parra a écrit que M. Perlasca a justifié son manquement en arguant que "la Secrétairerie d'État avait vécu des moments très difficiles ces dernières années avec le Secrétariat à l'économie, en raison des prétentions du cardinal George Pell à prendre le contrôle de toute l'administration du Saint-Siège, ce qui signifiait interférer dans les compétences propres de la Secrétairerie d'État dans le domaine administratif. Deuxièmement, Mgr Perlasca était d'avis que tant le précédent Auditeur général, le Dr Libero Milone, que l'actuel Auditeur général, le Dr Alessandro Cassinis Righini, n'étaient pas des personnes dignes de confiance".

    Peña Parra écrit que l'auditeur et lui-même ont insisté à plusieurs reprises pour que la volonté du pape soit respectée. Mais en vain. Le bureau administratif a fait une "grève blanche", sans changer d'un iota son "modus operandi" systématique, décrit comme suit :

    "C'est un mécanisme dans lequel le supérieur est mis sous pression, le poussant à agir rapidement, prévoyant des événements 'catastrophiques', tels que : 'Si vous ne signez pas immédiatement, vous risquez de perdre beaucoup d'argent'. [J'ai souvent été interrompu de manière inattendue lorsque je recevais des ambassadeurs, des évêques, etc. pour signer des documents urgents qui, selon eux, ne pouvaient pas attendre la fin des entretiens. [Le leitmotiv constant était que je ne connaissais pas la "machine" et que, par conséquent, les incertitudes que je soulevais n'étaient pas fondées et ne faisaient que ralentir le travail du bureau administratif".

    La mauvaise gestion concernait également l'argent détenu par le Secrétariat d'État, déposé dans trois fonds de placement et dans pas moins de treize banques, les contrats respectifs étant "presque toujours conclus en faveur des contreparties". Sans parler des "erreurs graves" dans les comptes, qui ont "gonflé de manière injustifiée la valeur du patrimoine géré par le Secrétariat d'État", qui, à une certaine date, a été considéré comme valant 603 millions d'euros alors qu'il s'agissait en fait de 425 millions.

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  • Joe Biden en fâcheuse posture

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    D'Anthony Lacoudre, en opinion, sur le site de France Soir :

    La Constitution américaine vient de sauver la République

     29/12/2021

    CHRONIQUE — Après onze mois au pouvoir, Joe Biden a perdu le contrôle du pays. 

    En moins d'un an d'exercice du pouvoir par Joe Biden, l'inflation est à un niveau jamais atteint aux États-Unis depuis 39 ans (6,9 % en rythme annuel — on rappellera que la Maison-Blanche et Janet Yellen, son ministre du Budget ont promis au printemps dernier que l'inflation serait "transitoire"). 

    Le prix de l'essence à la pompe a augmenté de 60 % (après que le président ait interdit la construction aux États-Unis de pipelines ainsi que l'exploration et le forage de gaz naturel sur le domaine national), plus de 2 millions d'immigrés clandestins ont franchi la frontière avec le Mexique (le chiffre le plus élevé depuis 60 ans, ce qui correspond d'ailleurs à une promesse électorale formulée par Joe Biden pendant la campagne, citant même l'objectif de deux millions d'entrées), l'armée américaine a quitté l'Afghanistan dans le chaos (laissant 13 soldats américains morts, des centaines de citoyens américains prisonniers des Talibans et des milliards de dollars d'équipements militaires, Joe Biden qualifiant l'opération de "succès extraordinaire"), la criminalité atteint des niveaux records dans les villes des États-Unis gérées par des maires démocrates, la dette publique a augmenté de quatre trillions de dollars, 400 000 Américains sont décédés du virus du Covid en 2021, c'est-à-dire plus qu'en 2020, et ce, en dépit de la distribution de vaccins et de traitements, alors que le président avait annoncé pendant la campagne électorale qu'il avait un plan pour éliminer le virus. 

    Joe Biden essuie donc échec sur échec et transforme chacune de ses initiatives en désastre. 

    Le déclin physique et mental de Joe Biden

    Son déclin physique et mental est évident. Il s'écroule à plusieurs reprises quand il monte les escaliers d'Air Force 1, il est incapable de s'exprimer en public sans lire un téléprompteur (et quand il ne lit pas son téléprompteur, personne ne comprend ce qu'il dit) et son entourage empêche désormais les journalistes de lui poser des questions à la fin de ses interventions publiques. 

    "Le dirigeant du pays le plus libre de la planète — en fait le dirigeant du monde libre — a peur de répondre aux questions. C'est une atteinte à la liberté de la presse", s'indigne à ce sujet le sénateur Kevin Cramer.

    Un couple Biden / Harris historiquement impopulaire

    Joe Biden est devenu le président le plus impopulaire de l'histoire des États-Unis en moins d'un an au pouvoir, avec 38 % d'opinions favorables. Cerise sur le gâteau, le vice-président Kamala Harris, qui ne manque pas une occasion de dévoiler au public son incompétence crasse, réussit à être encore plus impopulaire que lui, avec seulement 28 % d'opinion favorable.

    Lire la suite sur le site de France Soir

  • Clervaux : des moines et des entrepreneurs

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    D'Antoine Bordier sur le site de la revue "Entreprendre" :

    Au Luxembourg, les moines de l’abbaye de Clervaux sont aussi des entrepreneurs

    Photos Antoine Bordier

    A l’abbaye bénédictine de Clervaux, ils sont, encore, une douzaine à vivre selon la Règle de saint Benoît, qui date du 6è siècle. Aujourd’hui, la vie de ces moines est rythmée par les offices, l’accueil des pèlerins, le travail scripturaire à la bibliothèque, l’écriture d’ouvrages religieux, la gestion de leurs terres agricoles, l’hôtellerie, la librairie, la production de leur jus de pomme, et, la recherche de fonds.

    De quoi remplir abondamment toute une journée, toute une vie. Reportage entre terre et ciel sur ces hommes en noir, qui défient le temps.

    Les lacets de la route se multiplient à l’arrivée de l’abbaye Saint-Maurice-et-Saint-Maur, que l’on aperçoit partiellement à travers les sapins. Le brouillard matinal a envahi la vallée, qui semble, encore, endormie. Le soleil pointe le bout de son nez et baigne de sa lumière tamisée les contours du clocher de l’abbaye qui culmine à plus de 60 mètres. Les températures ne sont pas négatives et la neige n’est pas, encore, tombée sur cette terre du Grand-Duché du Luxembourg, que certains comparent aux collines et vallons de la Suisse alémanique.

    Le village de Clervaux est là, en contrebas, avec ces 5 500 âmes. Il est magnifique et pourrait attirer de nombreux peintres réalistes en quête d’ombres et de lumières, de vieilles pierres restaurées, posées au milieu des sapins. L’imposant château, tout de blanc vêtu, sert d’écrin à la mairie. Ses murs épais, blanchis à la chaux, témoignent du long passé féodal de Clervaux. Il servait de place forte et de verrou entre les contrées du nord et celles du sud. Il a été détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale, et, a été totalement reconstruit depuis. L’abbaye qui se situe au-dessus dénote un peu, car le style architectural est différent, beaucoup plus récent. Mais l’ensemble, avec l’église paroissiale, construite entre 1910 et 1911, qui se rapproche par ses tours jumelles du style de l’abbaye, forme comme un triptyque où l’art, l’histoire et le religieux sont omniprésents.

    Lire la suite sur entreprendre.fr

  • La démission du cardinal Turkson n'est pas un fait insignifiant

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    "Le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral, a annoncé dans un message publié sur Twitter le 19 décembre 2021 avoir remis sa démission au pape François en raison de la fin de son mandat de préfet. Des sources consultées par I.MEDIA font pour leur part état de fortes tensions et problèmes de gouvernance à l’intérieur de son dicastère. « Au Vatican, les mandats des chefs de bureau expirent au décès ou à la démission du pape ou à l’expiration d’un mandat de 5 ans », explique le haut prélat sur le réseau social..." (i.media)

    Lu sur le site de la Repubblica.it :

    Turkson doit démissionner : il est l'homme au cœur de la réforme voulue par François

    Le choix après des inspections sur l'activité de l'organe de la Curie dirigé par Blaise Cupich

    18 DÉCEMBRE 2021

    Le cardinal Peter Turkson, chef du département du développement humain intégral du Vatican, se préparerait à quitter son poste. La rumeur, qui circulait depuis plusieurs jours dans les Palais Sacrés et qui laissait entendre qu'un nouveau et énième tournant dans le pontificat de François se profilait à l'horizon, a été reprise et confirmée par la Catholic News Agency et définie comme "crédible" sur la base de certaines confirmations recueillies ces dernières heures. M. Turkson occupe ce poste depuis le 31 août 2016. Il ne s'agit pas d'un poste secondaire : le Dicastère pour le développement humain intégral est considéré comme le pivot de la réorganisation de la Curie telle que Bergoglio l'a imaginée depuis longtemps, et Turkson a toujours été associé à Bergoglio en tant que promoteur des réformes du pontificat actuel.

    Le mandat de cinq ans au Dicastère avait expiré en septembre dernier, mais la circonstance qu'aucun remplacement n'avait été effectué à l'échéance naturelle avait conduit à l'idée d'une reconfirmation tacite. Le cardinal de 73 ans avait déjà été indiqué comme candidat à la papauté lors du conclave qui a marqué l'élection de Benoît XVI et reste le plus influent des cardinaux africains. Il a eu une longue carrière à la Curie : Ghanéen, créé cardinal en 2003 par Jean-Paul II, il a été nommé en 2009 par le pape Benoît XVI président du Conseil pontifical Justice et Paix.

    Selon les rumeurs, sa démission a été présentée personnellement ces derniers jours. Le fait que les choses n'allaient pas bien est apparu clairement en juin dernier, lorsqu'il a été révélé que le cardinal Blaise Cupich, archevêque de Chicago, avait été désigné pour diriger une équipe de trois "inspecteurs" chargés d'évaluer les activités du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Il s'agissait de la troisième inspection en quelques mois demandée par le pape François qui, en vue de la réforme de la Curie, avait décidé d'examiner en profondeur les compétences et le travail de chaque département. Un dicastère dont la taille est devenue pachydermique s'est retrouvé sous la lentille des inspecteurs.

    Il semble également que ces derniers temps, le cardinal ait manifesté à plusieurs reprises sa totale lassitude pour les disputes et les rumeurs qui circulent dans le milieu, tandis qu'il n'est pas clair si Bergoglio lui-même doit encore décider s'il accepte ou non ce recul, qui - en l'état actuel des choses - pourrait conduire à l'éviction de Turkson du poste prestigieux dès le 31 décembre.

    Le 12 décembre, M. Turkson aurait, selon certaines sources, parlé ouvertement de l'existence de rumeurs de démission lors d'une réunion de Noël avec le personnel de son département, sans toutefois vouloir les commenter dans l'attente de décisions formelles.

    Ce qui est certain, c'est que deux des principaux collaborateurs du cardinal sont partis depuis le début de l'inspection. Fin août, c'est le père Augusto Zampini qui a quitté son poste de secrétaire adjoint du Dicastère pour le développement humain intégral. Aucune explication n'a été donnée à l'époque pour cette démarche inattendue, qui concernait un prêtre argentin décrit comme porteur de grands espoirs et manipulant le délicat dossier de la pandémie de covidés. Après sa démission, M. Zampini a repris son rôle de prêtre diocésain.

    L'autre démission concerne le père Bruno Maria Duffè, qui était arrivé au terme de son mandat à l'âge de 70 ans. En attendant, les rumeurs commencent à circuler quant à la personne qui remplacera désormais Turkson. Le nom le plus populaire est celui d'un autre cardinal, Francesco Montenegro, ancien archevêque d'Agrigente.