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Europe - Page 11

  • Quand Kundera rappelait aux Européens l’importance de leur héritage culturel

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    D'Eugénie Bastié sur le Figaro via artofuss.blog :

    Quand Milan Kundera rappelait aux Européens l’importance de leur héritage culturel

    12 juillet 2023

    DISPARITION – Alors qu’on vient d’apprendre la mort de l’écrivain tchèque, nous republions cette recension de deux textes majeurs où Kundera abordait sans complexe la nécessité de l’identité nationale.

    Cette chronique a été initialement publiée dans le Figaro Histoire de décembre 2021.

    "La Pologne n’a pas encore péri" : tel est le bouleversant premier vers de l’hymne national polonais. Loin des marches martiales des nations cossues de l’Ouest, cet appel à la résistance face à une disparition perpétuellement imminente est, pour Milan Kundera, exemplaire de la mentalité même des petites nations d’Europe de l’Est. Alors qu’un gouffre d’incompréhension ne cesse de se creuser entre une Europe de l’Ouest libérale, ouverte à tous vents, et une Europe de l’Est illibérale, désireuse de protéger farouchement ses frontières, la lecture de deux textes de l’écrivain tchèque, opportunément réédités par les éditions Gallimard, est précieuse.

    À lire aussi : Milan Kundera et le pouvoir subversif de l’ironie

    Toutes les petites nations valent-elles d’être sauvées? C’est la question que se posait Kundera dans un discours prononcé au Congrès des écrivains tchécoslovaques en 1967, dans un contexte de brève libération culturelle qui allait être brutalement brisée l’année suivante lors du printemps de Prague. Il rappelait le dilemme posé aux intellectuels praguois du XIXe siècle, qui s’étaient interrogés sur l’opportunité de la survie de la langue et de la nation tchèques: cela en valait-il la peine? Ne valait-il pas mieux accepter la germanisation, l’intégration dans l’ensemble culturel plus vaste de la Grande Allemagne?

    «Les leaders du renouveau tchèque ont lié la survie de la nation aux valeurs culturelles que cette dernière devrait produire», affirme Kundera. Parce que l’existence d’une production culturelle unique, irremplaçable, leur était apparue comme la seule raison de sauvegarder, en définitive, la nation. Face à la volonté d’acculturation soviétique, il était dès lors vain de prétendre sauver l’indépendance de la nation, si l’on ne maintenait pas, d’abord, vivante la culture qui en est la justification. Son effacement produirait au contraire nécessairement celui de la nation, avertissait Kundera, qui allait le vérifier lors de son exil en France en 1975, où il constaterait, amer, qu’à «Paris, même dans le milieu tout à fait cultivé, on discute pendant les dîners des émissions de télévision et non pas des revues».

    « La petite nation est celle dont l’existence peut être à n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaître, et qui le sait – Milan Kundera

    Le second texte, Un Occident kidnappé, a été publié en 1983 dans la revue Le Débat. L’auteur de L’Insoutenable légèreté de l’être entendait rappeler que l’Europe centrale n’appartenait pas au bloc soviétique mais à l’Occident, historiquement et culturellement. Pour ces petites nations – la Pologne, la Hongrie, la Bohême-Moravie (future République tchèque) -, l’Europe n’est pas un ensemble géographique, encore moins un système de valeurs abstraites, mais une réalité culturelle.

    Au moment même où les intellectuels de Saint-Germain-des-Prés entendaient noyer sans regret une France ringarde dans le grand bain multiculturaliste, abolissaient toute référence aux racines chrétiennes et célébraient une Europe du marché (1983 est l’année du tournant libéral et européiste de Mitterrand), l’écrivain abordait sans complexes la nécessité de l’identité nationale. Écrasés entre l’Allemagne et la Russie, ces petits pays, qui ont donné au XIXe siècle une effervescence culturelle prodigieuse (songeons à la musique européenne qui serait peu de chose sans elles), se sont toujours posé la question de leur survie.

    À lire aussi Milan Kundera fait don de sa bibliothèque personnelle à Brno, sa ville natale

    «La petite nation est celle dont l’existence peut être à n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaître, et qui le sait», écrit Kundera. «Toutes les nations européennes risquent de devenir bientôt petites nations et de subir leur sort», prédisait-il.

    Nous y sommes. Coincés entre les mastodontes chinois et américain, hantés par le vide spirituel, le déclassement économique et la submersion migratoire, nous sommes tous devenus tchèques, hongrois et polonais. Le patriotisme de conquête d’un Bonaparte a laissé place au «patriotisme de compassion» prôné par Simone Weil, le «sentiment de tendresse poignante pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable». 

    Pour le pire comme pour le meilleur. Car, ce que nous enseigne également l’Est, c’est que l’adversité est aussi l’aiguillon du génie culturel et de la résistance politique.

    Dans deux textes opportunément réédités, Milan Kundera liait la survie des petites nations d’Europe centrale à leur capacité à maintenir leur culture vivante. Elles ont pour nous, aujourd’hui, valeur d’exemple.

    *********************************

    Un Occident kidnappé. Ou la tragédie de l’Europe centrale, Milan Kundera, Gallimard  Gallimard

  • Benoît, père des moines d'Occident (11 juillet)

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    fondazione-agraria-celebrazioni-120-events-images-san-benedetto.pngLors de l'audience générale du mercredi 9 avril 2008, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à l'évocation du père des moines d'Occident : saint Benoît de Nursie :

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais parler aujourd'hui de saint Benoît, fondateur du monachisme occidental, et aussi Patron de mon pontificat. Je commence par une parole de saint Grégoire le Grand, qui écrit à propos de saint Benoît:  "L'homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l'éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine" (Dial. II, 36). Telles sont les paroles que ce grand Pape écrivit en l'an 592; le saint moine était mort à peine 50 ans auparavant et il était encore vivant dans la mémoire des personnes et en particulier dans le florissant Ordre religieux qu'il avait fondé. Saint Benoît de Nursie, par sa vie et par son œuvre, a exercé une influence fondamentale sur le développement de la civilisation et de la culture européenne. La source la plus importante à propos de la vie de ce saint est le deuxième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand. Il ne s'agit pas d'une biographie au sens classique. Selon les idées de son temps, il voulut illustrer à travers l'exemple d'un homme concret - précisément saint Benoît - l'ascension au sommet de la contemplation, qui peut être réalisée par celui qui s'abandonne à Dieu. Il nous donne donc un modèle  de  la  vie  humaine  comme ascension vers le sommet de la perfection. Saint Grégoire le Grand raconte également dans ce livre des Dialogues de nombreux miracles accomplis par le saint, et ici aussi il ne veut pas raconter simplement quelque chose d'étrange, mais démontrer comment Dieu, en admonestant, en aidant et aussi en punissant, intervient dans les situations concrètes de la vie de l'homme. Il veut démontrer que Dieu n'est pas une hypothèse lointaine placée à l'origine du monde, mais qu'il est présent dans la vie de l'homme, de tout homme.

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  • Plus de 10.000 militants irlandais pro-vie marchent contre la culture de la mort

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    D'iFamNews :

    Les militants irlandais pro-vie marchent contre la culture de la mort

    À la suite de l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade aux États-Unis, plus de 10 000 militants pro-vie se sont rassemblés à Dublin, en Irlande, pour réclamer le rétablissement de la protection de la vie des enfants à naître dans leur pays.

    6 juillet 2023

    Ces défenseurs ont trouvé une motivation supplémentaire pour protester, car les rapports suggèrent une forte augmentation des cas d’avortement, associée à une législation potentielle qui pourrait libéraliser davantage les lois sur l’avortement. Les organisateurs du rassemblement ont souligné l’urgence d’offrir de véritables choix aux femmes, des choix qui respectent et nourrissent la vie au lieu d’y mettre fin. Le message résonne avec la récente victoire de la cause pro-vie aux États-Unis, illustrant l’importance de la persévérance dans la poursuite des mesures en faveur de la vie.

    Niamh Uí Bhriain, représentante de l’Institut de la vie, a fait part de la frustration palpable et des regrets ressentis par de nombreux citoyens irlandais en raison de l’augmentation du nombre d’avortements. Au début de l’année, il a été signalé que plus de 8 500 avortements ont eu lieu en 2022, ce qui représente une augmentation inquiétante de 27 % par rapport à 2019. Lors de son passage sur The Niall Boylan Podcast, Uí Bhriain a partagé le sentiment commun de regret parmi ceux qui ont voté contre le huitième amendement pro-vie en 2018, en admettant qu’ils n’avaient pas anticipé un changement aussi radical vers des avortements sans restriction.

    Le Rassemblement pour la vie a rassemblé un large éventail de partisans de l’avortement, avec des pancartes et des banderoles faisant écho à leur plaidoyer en faveur d’une intervention du gouvernement pour freiner les avortements massifs, qu’ils considèrent comme une profonde tragédie pour leur avenir. L’Irlande a été invitée à suivre l’exemple des États-Unis, qui ont récemment annulé l’arrêt Roe v. Wade après près de cinq décennies de campagnes permanentes menées par des militants pro-vie. La récente décision de la Cour suprême des États-Unis a ouvert la voie à plus d’une douzaine d’États pour réintroduire des protections pour les enfants à naître.

    Actuellement, la loi irlandaise autorise les avortements au cours du premier trimestre, avec des autorisations limitées pour les stades plus avancés de la grossesse. Malgré l’instauration d’une période d’attente de trois jours et de certaines protections de la conscience pour les travailleurs de la santé pro-vie, les dirigeants pro-vie sont très inquiets. Ils prévoient la disparition potentielle de ces garanties minimales, car les discussions législatives envisagent d’étendre les avortements à toute raison jusqu’à six mois et d’éliminer la période d’attente. Dans le même temps, les professionnels de la santé peuvent être contraints de participer à des procédures qui vont à l’encontre de leur position pro-vie.

    Peadar Tóibín, leader de Aontú [political party], a décrit la lutte politique intense qui se déroule en Irlande, la majorité des factions politiques plaidant en faveur d’une plus grande accessibilité à l’avortement. Trevor Hayes, consultant en gynécologie-obstétrique en Irlande, s’est fait l’écho de ses sentiments et a souligné l’impact négatif de la dilution des protections de la conscience sur le personnel de santé. Mme Hayes a prévenu que le fait d’obliger les professionnels de la santé à pratiquer des avortements pourrait conduire à un exode des talents du domaine médical, ce qui aggraverait la pénurie déjà existante et aurait des répercussions négatives sur les services de santé destinés aux femmes. Dans un puissant réquisitoire, Mme Hayes a déclaré : “L’avortement ne sert pas les femmes. C’est le signe que nous les avons absolument laissées tomber”.

  • Au risque de l’histoire : Pie XII et la renaissance d’une chrétienté européenne?

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    « L’émission « Au Risque de l’Histoire » nous plonge au coeur de ce que certains ont appelé « l’Europe Vaticane ». Si le débat sur les racines chrétiennes de l’Europe est connu de tous, les relations qu’ont pu entretenir trois pères fondateurs de l’Europe avec le Saint-Siège le sont beaucoup moins. La foi de Schuman en France, Gasperi en Italie et Adenauer en Allemagne n’est donc pas pour rien dans la construction européenne du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. De même, la démocratie chrétienne a largement contribué à la propagation d’un certain idéal européen. Quel rôle a donc joué le Saint-Siège et, en particulier, la figure centrale du Pape Pie XII ? Et peut-on véritablement parler d’une « Europe vaticane », avant même l’apparition d’une Europe économique ? « Les relations entre Gasperi et Pie XII n’étaient pas bonnes, Pie XII étant constamment agacé des prises de position de Gasperi qui refusait de prendre ses ordres au Saint-Siège et lui a même refusé une audience. » relativise Philippe Chenaux, Professeur d’Histoire de l’Église moderne et contemporaine à l’Université du Latran. « Ce projet d’Europe est notamment porté par les différents partis démocrates-chrétiens, pas seulement en Italie, mais aussi dans tous les pays d’Europe. » précise Martin Dumont chercheur en Histoire des Religions à Sorbonne Université. Retrouver la suite des échanges dans ce nouveau numéro d’Au Risque de l’Histoire. »

    Mémoires d’un monde disparu…

     

  • France : des émeutes ? Non : une insurrection !

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Des émeutes ? Non : une insurrection !

    Les émeutes de Nanterre ont mis le feu à la France. Un scénario devenu presque banal : une bavure policière, un jeune homme de 17 ans multirécidiviste tué à bout portant au cours d’un refus d’obtempérer au volant d’un bolide à Nanterre. Cette cité s’enflamme... et l’incendie se propage comme une traînée de poudre aux « banlieues » et à une vingtaine de villes, grandes, moyennes et petites, dans toute la France et jusqu’à Bruxelles... Voitures, bus, trams incendiés, mobilier urbain vandalisé, commerces pillés, mairies et commissariats attaqués, et même les portes de la prison de Fresnes sont touchées !

    Les premières réactions des autorités n’étaient pas de nature à étouffer les flammes : dès le matin du 28 juin, à Marseille, le président de la République a qualifié le tir du policier d’acte « inexplicable » et « inexcusable ». Quelques heures plus tard, à l’Assemblée nationale, la première ministre, Élisabeth Borne, a estimé que « les images choquantes » diffusées sur les réseaux sociaux montraient une intervention de police « qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre ». Autant dire que la cause semblait entendue sans autre forme de procès, a déploré Élisabeth Lévy, la directrice de Causeur, au micro de Sud-Radio. En plus de ces déclarations du chef de l’État et de la première ministre, l’Assemblée nationale s’est levée et a observé une minute de silence pour rendre hommage à la victime, ce qui a indigné Elisabeth Lévy : « Nahel c’est très triste, mais il n’est pas mort pour la France, il n’est pas mort en héros... C'est totalement démago. Et pourquoi ? Pour calmer le jeu ! [...] La lâcheté n’est pas une politique. » Ou si c’en est une, la poursuite des émeutes a montré qu’elle n’était pas payante.

    Après une première nuit chaotique, Emmanuel Macron a changé de registre pour dénoncer « des scènes de violences injustifiables ». Après une deuxième nuit explosive, le président de la République a convoqué une cellule interministérielle de crise le jeudi 29 juin, suivie d’une autre, le 30 juin, après une troisième nuit de déchaînements. Le président a dénoncé « une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent » et annoncé que « des moyens supplémentaires » allaient être déployés par le ministre de l'Intérieur. Malgré le déploiement de 40 000 policiers et gendarmes, mais aussi d'unités du Raid et de la BRI, la nuit du 29 au 30 juin a de nouveau été marquée par de très nombreuses violences dans la plupart des villes de France. Au total, dans la nuit de jeudi à vendredi, 875 personnes ont été interpellées en France, dont 408 à Paris et sa proche banlieue, selon le ministère de l'Intérieur. Bilan à compléter par les chiffres donnés par le président de la République lui-même : 492 bâtiments dégradés, 2 000 véhicules brûlés et 3 880 incendies allumés sur la voie publique dans toute la France, pour la seule nuit du 29 au 30 juin.

    Pour expliquer ces émeutes, on entend parler à nouveau de « relégation sociale » dans des « banlieues abandonnées ». Vincent Trémolet de Villers ne croit pas à la pertinence de cette explication. Dans son éditorial d’Europe 1 (30 juin, en lien ci-dessous), il la juge « doublement fausse » :

    - D’une part, explique-t-il, beaucoup d’émeutiers exploitent ce drame pour déchaîner une violence qu’ils pratiquent rituellement le Jour de l’An, le 14 juillet ou après un match de foot... « Ce sont des émeutiers d’opportunité qui dès qu’ils le peuvent agressent les policiers, les pompiers, les journalistes ».

    - D’autre part, il ne s’agit pas de jeunes « abandonnés » dans ces quartiers où ont été engloutis des dizaines de milliards pour construire écoles, bibliothèques, salles de sport, murs d’escalade, et autres bâtiments périodiquement vandalisés, dont les habitants des campagnes ne verront jamais l’ombre. « La vérité, c’est que cette jeunesse n’est pas abandonnée, elle est déshéritée ». Quelle différence ? « C’est celle entre la matière et l’esprit : ces jeunes sont déshérités parce qu’ils ont été privés de notre héritage immatériel, héritage que nous avons nous-mêmes bradé. [...] Ils ont été privés des deux piliers de la civilisation : l’école et l’autorité ». Celle-ci a été récupérée par des islamistes et/ou par des trafiquants de drogue dont on soupçonne qu’ils sont à la manœuvre dans ces « quartiers » pour y reprendre leur business en anticipant une nouvelle défaite de l’État. D’où l’enjeu crucial d’une réponse dont la fermeté ne soit plus seulement verbale mais pénale, en attendant une refonte de fond en comble de notre système judiciaire et une réforme drastique de notre politique migratoire. À Nanterre, lors de la curieuse « marche blanche » où il s’agissait de « venger » la mémoire de Nahel, ce n’est pas un drapeau français mais bel et bien un drapeau algérien qui flottait au-dessus du cortège. Comment ne pas voir que toutes ces émeutes participent à une insurrection ethnique, religieuse, civilisationnelle appelée à connaître d’autres manifestations ?

    Pour aller plus loin :

    Les déshérités et les enfants gâtés de la République

    >>> Écouter sur Europe 1

  • Victoire pro-vie à Malte

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    D'IFamNews :

    Le mouvement pro-vie sort victorieux du rejet par Malte de la légalisation de l’avortement

    28 juin, 2023

    Le mouvement pro-vie de Malte est sorti victorieux de sa lutte pour maintenir l’avortement illégal dans le pays. Le gouvernement maltais a récemment publié une nouvelle version de l’amendement sur l’avortement, précisant que le meurtre d’enfants à naître ne sera pas légalisé. L’amendement vise à codifier les pratiques de sauvetage existantes à Malte et à fournir des garanties supplémentaires pour les mères, les enfants à naître et les médecins.

    Le gouvernement a reformulé l’amendement en réponse à la pression écrasante exercée par une coalition pro-vie composée de médecins, d’avocats, d’éthiciens, de juges et de dizaines de milliers de citoyens qui ont signé des pétitions. La coalition a exprimé ses préoccupations par le biais de courriels, de manifestations et des médias sociaux, envoyant un message clair selon lequel le projet de loi initial était inacceptable pour le peuple maltais.

    Le mouvement pro-vie de Malte est reconnaissant au gouvernement d’avoir écouté ses préoccupations. La coalition, menée par des organisations telles que Life Network Foundation, Doctors For Life et I see Life, a été soutenue par divers groupes pro-vie, des ONG et un groupe d’experts composé de professionnels de tout le pays.

    Miriam Sciberras, PDG de la Life Network Foundation, a exprimé son soulagement face à la nouvelle version de l’amendement, déclarant qu’elle leur permettait de se concentrer sur l’aide aux mères en situation de crise et sur la prise en charge de leurs enfants. Elle a souligné que Malte est une nation pro-vie qui valorise chaque vie, y compris celle de la mère et de l’enfant à naître.

    La bataille pour maintenir l’avortement illégal à Malte a commencé en 2021 après qu’une touriste américaine a demandé un avortement qui lui a été refusé. Par la suite, le gouvernement a annoncé une révision de l’interdiction de l’avortement, certains préconisant un régime plus permissif. Cependant, le mouvement pro-vie s’est mobilisé et a exigé le maintien du régime existant, qui permet aux médecins d’intervenir pour sauver la vie d’une mère. Malte a un bilan louable en matière de santé maternelle, aucun cas de mortalité maternelle n’ayant été enregistré au cours de la dernière décennie.

    Malgré les informations erronées diffusées par les médias, les efforts du mouvement pro-vie ont permis d’empêcher la légalisation de l’avortement. Reuters a reconnu l’impact des manifestations sur la décision du gouvernement, en soulignant le rôle du mouvement pro-vie.

    À Malte, les médecins sont déjà protégés pour intervenir si la vie de la mère est en danger, même si cela entraîne la mort de l’enfant. Le cas qui a motivé l’examen de l’avortement ne représentait pas une menace pour la vie de la mère, comme l’a établi le tribunal. Cependant, elle a été utilisée comme argument par les partisans de la légalisation de l’avortement. La victoire du mouvement pro-vie garantit que les enfants à naître restent protégés à Malte.

    Cette réussite est attribuée au travail acharné et au dévouement de milliers de citoyens maltais, dont le président George Vella, qui s’est fermement opposé à la légalisation de l’avortement. Leurs efforts ont permis d’assurer la protection continue des enfants à naître à Malte, marquant un moment de célébration et de gratitude pour le mouvement pro-vie.

  • Plus d'un demi-million de personnes ont quitté l'Église catholique allemande en 2022

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    De Luke Coppen et Brendan Hodge sur The Pillar :

    Les catholiques allemands ont quitté l'Église en nombre record l'année dernière

    28 juin 2023

    Un nombre record de 522 821 personnes ont officiellement quitté l'Église catholique en Allemagne en 2022, selon de nouvelles statistiques.

    Si l'on tient compte des décès, le nombre de membres de l'Église a diminué de 708 285 en 2022, avec seulement 1 447 personnes rejoignant l'Église pour la première fois et 3 753 personnes réadmises.

    Le précédent record de "sorties de l'Église" avait été établi en 2021, avec 359 338 personnes ayant quitté l'Église, ce qui représentait en soi une augmentation significative par rapport à 2020, où 221 390 personnes avaient quitté l'Église. 

    Les nouveaux chiffres ont été publiés le 28 juin par la conférence épiscopale allemande et les 27 diocèses du pays.

    La perte de plus d'un demi-million de catholiques signifie qu'il y a maintenant 20 937 590 membres de l'Église en Allemagne, ce qui représente 24,8 % de la population totale de 84 millions d'habitants, contre 26 % l'année précédente. 

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  • Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

    Dans le pays connu comme la "fille aînée de l'Église", l'islam et le protestantisme évangélique pourraient atteindre des positions hégémoniques au cours des prochaines décennies, tandis que le catholicisme s'ancrerait dans une dynamique plus orthodoxe.

    26 juin 2023

    L'annonce aujourd'hui de la démission de deux évêques français souffrant d'épuisement épiscopal et la publication imminente d'un rapport potentiellement dévastateur sur les allégations d'abus sexuels au sein de la Communauté Saint-Jean en France ont attiré une nouvelle fois l'attention sur l'état fragile de l'Église en France. Le catholicisme est-il aujourd'hui en voie d'extinction en France, "fille aînée de l'Église" et patrie de saint Louis et de sainte Jeanne d'Arc ? 

    Des études sur l'évolution du paysage religieux du pays l'ont déjà suggéré au cours des derniers mois. La plus récente d'entre elles montre que le catholicisme est la religion qui connaît le plus fort déclin et le plus faible taux de transmission intrafamiliale.

    Ces résultats ont conduit l'historien et sociologue des religions Guillaume Cuchet à suggérer que, dans quelques décennies, le catholicisme pourrait être minoritaire, dépassé par l'islam, le protestantisme évangélique et, surtout, par les personnes sans religion. Dans le même temps, cette tendance devrait s'accompagner d'une approche plus traditionnelle et plus pratiquante chez les catholiques minoritaires.

    Si ces prévisions se vérifient, le visage de la France, dont l'histoire de 1500 ans a commencé avec le baptême du roi Clovis par saint Remi, sera profondément modifié, tout comme celui de la pratique catholique elle-même.

    L'effondrement de la transmission familiale

    Ce déclin du catholicisme, contre lequel Cuchet a souvent mis en garde ces dernières années, s'est accéléré de façon spectaculaire depuis 2008, comme le montre l'enquête "Trajectoires et Origines 2" (TEO2) commandée par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Les résultats de cette enquête ont été rendus publics en avril 2023. 

    En effet, seuls 25 % des Français âgés de 18 à 59 ans se déclarent catholiques en 2020, contre 43 % en 2008 selon l'enquête Trajectoires et Origines 1. Alors que les personnes sans religion sont passées de 45 % à 53 %, l'islam a progressé de 37 % au cours de la même période, et une autre étude indique que les musulmans représentent aujourd'hui environ 10 % de la population totale de la France

    Commentant l'étude dans une interview accordée au magazine La Vie, M. Cuchet a également souligné la "montée spectaculaire" des protestants évangéliques au cours de la dernière décennie, qui représentent une part croissante des 9 % de la population française qui sont des chrétiens non catholiques. 

    Ces données ont conduit le sociologue à émettre l'hypothèse que le catholicisme pourrait devenir, "un jour assez proche", la deuxième, voire la troisième religion du pays.

    Pour l'historien Yann Raison du Cleuziou, spécialiste du catholicisme contemporain et auteur de Qui sont les Cathos aujourd'hui ?, cette théorie est presque une évidence mathématique. 

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  • En Angleterre et au Pays de Galles : une "tragédie nationale"

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    De Madeleine Teahan sur Catholic News Agency :

    Augmentation des taux d'avortement en Angleterre et au Pays de Galles ; les pro-vie déclarent qu'il s'agit d'une "tragédie nationale".

    23 juin 2023

    Les militants pro-vie ont déclaré que l'ampleur de l'avortement en Angleterre et au Pays de Galles était une "tragédie nationale" après que les statistiques officielles publiées par le ministère de la Santé et des Affaires sociales le 22 juin ont montré une augmentation significative du nombre d'avortements l'année dernière.

    Entre le 1er janvier 2022 et le 30 juin 2022, 123 219 avortements ont été pratiqués par des résidents d'Angleterre et du Pays de Galles, contre 105 488 avortements au cours des six premiers mois de 2021, ce qui représente une augmentation de 17 % en l'espace d'un an seulement.

    " C'est une tragédie nationale ", a déclaré Catherine Robinson, porte-parole de Right to Life UK, dans un communiqué publié le 22 juin. Mme Robinson a fait remarquer que l'année 2021 a connu le plus grand nombre d'avortements jamais enregistré en Angleterre et au Pays de Galles sur l'ensemble de l'année, soit 214 256.

    "Chacun de ces avortements représente un échec de notre société à protéger la vie des bébés dans l'utérus et un échec à offrir un soutien total aux femmes ayant des grossesses non planifiées", a-t-elle déclaré.

    L'avortement est légal en Angleterre et au Pays de Galles jusqu'à 24 semaines de gestation, sauf si l'on pense que le bébé est handicapé, auquel cas les avortements peuvent être pratiqués jusqu'à la naissance.

    L'augmentation notable du nombre d'avortements intervient dans un contexte de pressions en faveur de la dépénalisation de l'avortement, qui autoriserait effectivement l'avortement jusqu'à la naissance, quelle qu'en soit la raison, en Angleterre et au pays de Galles.

    Les militants pro-avortement soutiennent que la décriminalisation est nécessaire après que l'affaire Carla Foster a fait la une des journaux britanniques la semaine dernière. L'affaire a révélé que Carla Foster avait obtenu illégalement des pilules abortives alors qu'elle était enceinte de 32 à 34 semaines, ce qui a valu à cette mère de trois enfants une peine de deux ans d'emprisonnement.

    Depuis la pandémie de COVID-19, l'Angleterre et le Pays de Galles autorisent les prestataires de services d'avortement à envoyer par courrier des pilules abortives que les femmes peuvent prendre chez elles si elles sont enceintes de 10 semaines ou moins, mais Mme Foster a menti sur l'état d'avancement de sa grossesse afin d'obtenir les pilules et d'avorter sa fille, Lily, qu'elle a mise au monde mort-née.

    "Le rapport sur cette augmentation significative du nombre d'avortements a été publié alors que les militants de l'avortement, menés par le BPAS [British Pregnancy Advisory Service], utilisent cyniquement le cas tragique de la mort de Baby Lily entre 32 et 34 semaines de gestation pour demander la décriminalisation totale de l'avortement, ce qui autoriserait l'avortement pour n'importe quelle raison jusqu'à la naissance", a déclaré Mme Robinson dans son communiqué.

    "Il semble que ce nombre tragique de vies perdues à cause de l'avortement ne soit pas suffisant pour les militants de l'avortement, et ils sont déterminés à faire tout ce qu'ils peuvent pour introduire une législation extrême sur l'avortement qui verrait probablement encore plus de vies perdues à cause de l'avortement", a-t-elle ajouté.

    Mme Robinson a demandé le rétablissement des rendez-vous en personne avant les avortements afin que la gestation des bébés puisse être évaluée avec précision.

    "À 32-34 semaines, soit environ huit mois de gestation, Baby Lily était un enfant humain pleinement formé. Si sa mère avait eu un rendez-vous en personne avec le BPAS, elle serait encore en vie", a déclaré Mme Robinson.

    Mme Robinson a également demandé une enquête approfondie sur le BPAS pour avoir envoyé des pilules abortives à une femme dont le bébé était né 22 semaines après la limite fixée pour les avortements à domicile.

    "Le gouvernement doit rejeter fermement toute modification de la législation visant à rendre l'avortement légal jusqu'à la naissance, comme le proposent les militants de l'avortement, BPAS en tête, qui utilisent ce cas tragique pour demander la suppression de davantage de garanties en matière d'avortement et l'introduction de l'avortement jusqu'à la naissance", a-t-elle déclaré.

    Madeleine est l'ancienne rédactrice en chef adjointe du Catholic Herald. Elle a contribué à Sky News, BBC News, Woman's Hour, Beyond Belief et à de nombreux autres programmes. Elle contribue également régulièrement à l'émission Pause For Thought sur BBC Radio 2.

  • Quatre évêques refusent de financer la Voie synodale allemande

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    Du National Catholic Register :

    Quatre évêques allemands bloquent le financement du Conseil synodal permanent

    Les quatre évêques sont le cardinal Rainer Maria Woelki de Cologne et trois évêques de Bavière : les évêques Gregor Maria Hanke d'Eichstätt, Stefan Oster de Passau et Rudolf Voderholzer de Regensburg.

    20 juin 2023

    Quatre évêques allemands ont voté mardi contre le financement du comité synodal qui se prépare à introduire un conseil synodal allemand permanent pour superviser l'Église en Allemagne.

    Les quatre évêques sont le cardinal Rainer Maria Woelki de Cologne et trois évêques de Bavière : les évêques Gregor Maria Hanke d'Eichstätt, Stefan Oster de Passau et Rudolf Voderholzer de Regensburg.

    La Conférence épiscopale allemande a publié une déclaration le 20 juin : "Pour la grande majorité des évêques diocésains, il est important que les 15 décisions de l'Assemblée synodale soient mises en œuvre le plus rapidement possible.

    Cependant, poursuit le communiqué, étant donné qu'une décision unanime des évêques est nécessaire pour fournir des ressources financières et humaines, "et que quatre évêques ont déclaré qu'ils n'accepteraient pas de financer davantage la Voie synodale", il est maintenant nécessaire de trouver d'autres moyens de financement, selon un rapport de CNA Deutsch, l'agence de presse partenaire de CNA en langue allemande.

    "La première réunion du Comité synodal aura lieu comme prévu les 10 et 11 novembre 2023", a indiqué la conférence épiscopale.

    L'une des questions clés sera le financement de ce projet controversé, étant donné que la Voie synodale a déjà coûté plusieurs millions de dollars. Bien que les chiffres du financement du comité synodal triennal n'aient pas été rendus publics, le porte-parole de la Conférence épiscopale allemande (DBK), Matthias Kopp, a déclaré au National Catholic Register en mai que 5,5 millions d'euros avaient été dépensés pour la Voie synodale au cours de sa phase initiale de trois ans d'assemblées.

    Mardi, les quatre évêques qui ont voté contre le financement du comité synodal lors d'une réunion des 27 évêques diocésains à Berlin ont déclaré dans un communiqué de presse commun que "le projet d'organiser maintenant un comité synodal en Allemagne, qui établira ensuite un conseil synodal, va à l'encontre des instructions claires du pape".

    "C'est pourquoi nous ne pouvons pas accepter cette démarche pour le moment", ont affirmé les quatre évêques.

    "Il n'est pas improbable qu'à ce stade, avec beaucoup d'argent et d'efforts, nous mettions en place un autre organe dont les compétences sont loin d'être claires - pour découvrir finalement que nous ne pouvons pas le faire de cette manière", ont expliqué le cardinal Woelki et les évêques Hanke, Oster et Voderholzer.

    "Sur la voie synodale, des décisions ont été prises qui suscitent l'inquiétude de nombreux croyants dans le monde entier : Il s'agit de questions profondes de doctrine, en particulier de la doctrine de l'Église, de la personne, des sacrements", ont-ils ajouté.

    "Cela conduirait à une polarisation encore plus grande si cela devait être poussé plus loin en Allemagne. Il est vrai que les thèmes de la Voie synodale allemande sont également à l'ordre du jour dans d'autres pays occidentaux, mais il y a aussi des voix fortes qui défendent l'enseignement traditionnel de l'Église partout."

    Les textes de la Voie synodale allemande qui ont déjà été adoptés, selon la déclaration, devraient maintenant être discutés avec Rome et intégrés dans le processus synodal de l'Église universelle.

    La déclaration commune affirme : "Cela a également été convenu lors de la visite ad limina des évêques à Rome en novembre dernier, mais à aucun moment il n'a été question d'un nouvel organe.

    Début juin, CNA Deutsch a fait état de la décision éventuelle de plusieurs évêques de ne pas accepter de financer le comité synodal.

    Mgr Bertram Meier, évêque d'Augsbourg, avait alors déclaré : "Tant que les objectifs exacts et les compétences concrètes du Comité synodal n'ont pas été clarifiés, je ne suis pas encore en mesure de prendre une décision à ce sujet. Cela concerne à la fois ma participation et le cofinancement du comité".

    Mgr Meier n'a toutefois pas approuvé l'explication des quatre évêques sur les raisons pour lesquelles ils ne pouvaient pas voter en faveur du financement du nouvel organe.

    Le pape François et d'autres responsables de l'Église ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant aux projets de création d'un conseil synodal permanent pour l'Église allemande.

    Un tel organe fonctionnerait "comme un organe consultatif et décisionnel sur les développements essentiels de l'Église et de la société", selon une proposition de la Voie synodale.

    Plus important encore, il "prendrait des décisions fondamentales d'importance supra-diocésaine sur la planification pastorale, les questions d'avenir et les questions budgétaires de l'Église qui ne sont pas décidées au niveau diocésain".

    Mettant en garde contre la menace d'un nouveau schisme en provenance d'Allemagne, le Vatican est déjà intervenu en juillet 2022 contre un conseil synodal allemand.

    En janvier 2023, le Vatican a affirmé "que ni la Voie synodale, ni aucun organisme établi par elle, ni aucune conférence épiscopale n'a la compétence d'établir le 'conseil synodal' au niveau national, diocésain ou paroissial."

  • Un tiers des Suisses se proclame sans appartenance religieuse

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    Du sismografo :

    Un tiers des Suisses se dit «sans religion»

    (Bernard Hallet, cath.ch) En Suisse, la proportion de personnes sans appartenance religieuse a fortement augmenté ces dernières décennies jusqu’à atteindre 32% de la population en 2021, juste derrière les catholiques. C’est ce qu’a indiqué l’Office fédéral de la statistique à l’occasion de la publication d’une enquête sur le sujet, le 13 juin 2023. Les «sans religion» constituaient environ 1% de la population il y a 50 ans. En 2021, ils en représentaient 32%, ce qui fait de ce groupe le deuxième plus important après les catholiques (33%), annonce l’enquête. Une tendance qui se poursuit depuis des décennies et va en s’accentuant. (...)

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  • Des données stupéfiantes sur la réalité choquante de l'avortement : le cas italien

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    De Tommaso Scandroglio sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Cancer, coûts élevés, solitude : les données choquantes sur l'avortement

    14-06-2023

    L'Observatoire (italien) permanent de l'avortement présente son deuxième rapport sur les coûts et les effets sanitaires de l'IVG. Et les données sont choquantes : aujourd'hui, 30% des femmes avortent avec le RU486, mais le nombre total d'IVG ne diminue pas ; avec l'avortement chimique, les avortements sont de plus en plus pratiqués seuls, mais le taux de mortalité est 12 fois plus élevé et parmi les complications, il y a une corrélation étroite entre le cancer du sein et les avortements. Et les coûts ? Depuis 1978, il y a eu 5,8 millions d'avortements pour un coût de 5 milliards pour l'État. Si cette somme avait été investie aujourd'hui, nous aurions une capitalisation nette de 12 milliards. 

    Lors d'une conférence de presse tenue au Sénat de la République, l'Observatoire permanent de l'avortement (Opa) a présenté le 2e rapport sur les coûts et les effets sur la santé de la loi 194.

    Quelques données ressortent des rapports des invités. Le Dr Stefano Martinolli, directeur médical de l'hôpital de Trieste et vice-président de l'Opa, a expliqué que l'avortement par RU486 représente aujourd'hui 30% de l'ensemble des avortements et que "l'on estime que dans les cinq prochaines années, environ 50% des avortements seront pharmacologiques". En effet, de nombreuses "justifications" émergent pour l'utilisation préférentielle de cette procédure : moindre coût en termes de séjour à l'hôpital, moindre invasivité, approche plus attrayante et moins traumatisante. Nos recherches montrent que ces justifications sont totalement infondées". Il ajoute que les différentes pilules abortives deviennent de plus en plus populaires - un demi-million rien qu'en 2020 - provoquant un effet migratoire de l'avortement : de l'avortement chirurgical à l'avortement chimique. Une myriade de crypto-avortements précoces qui échappent aux calculs officiels du ministère de la Santé.

    Ainsi le rapport : "En 2020, le nombre total de boîtes vendues de Norlevo (pilule du lendemain) et d'ellaOne (pilule du surlendemain) a dépassé le demi-million, soit près du double du chiffre de 2014. En supposant un taux de 25 % de cas où la pilule provoque l'interruption d'une grossesse dès son début, ce qui est extrêmement conservateur par rapport aux preuves scientifiques, on obtient un nombre d'avortements potentiels allant d'environ 15 000 à 30 000 entre 2014 et 2019". Ces avortements doivent donc être ajoutés aux chiffres officiels. Une fois cet ajout effectué, le pourcentage d'avortements ne diminue pas, comme l'indiquent le ministère et les médias, mais reste stable : "Le pourcentage d'interruptions volontaires de grossesse corrigées en tenant compte de l'utilisation de la contraception d'urgence est stable tout au long de la période 2014-2020, s'établissant à partir de 2017 à plus de 17 %, un pourcentage qui, selon les données officielles, n'aurait été enregistré qu'avant 2006, année de l'introduction du Norlevo en Italie".

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