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Europe - Page 50

  • "L’Union européenne ne s’assume pas comme puissance et se renie comme civilisation" (Boualem Sansal)

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    Du site du Figaro via artofuss.blog :

    Boualem Sansal: «Où va l’Europe?»

    TRIBUNE – Le grand écrivain algérien, réputé pour son indépendance d’esprit, et qui vit en Algérie envers et contre tout, est tourmenté par le destin du Vieux Continent. L’Union européenne ne s’assume pas comme puissance et se renie comme civilisation, juge-t-il.

    2 juillet 2021.

    Auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages, Boualem Sansal a été révélé par Le Serment des barbares (Gallimard, 1999) et a ensuite publié, notamment, Le Village de l’Allemand ou Le Journal des frères Schiller (Gallimard, 2008), couronné par quatre prix, 2084. La Fin du monde (Gallimard, 2015), grand prix du roman de l’Académie française, et Le Train d’Erligen ou La Métamorphose de Dieu (Gallimard, 2019). Dernier roman paru: Abraham ou La Cinquième alliance (Gallimard, coll. «Blanche», 2020, 288 p., 21 €).


    Avant de chercher cela, demandez-vous d’abord: qui la pilote? Comme j’ai eu moi-même à le constater, vous ne tarderez guère, chers amis de là-bas, à découvrir que personne autour de vous ne le sait et ne sait même comment le trouver pour apprendre de lui ce qu’il voudra bien vous révéler: quel est son nom, qui l’a mandaté, où vous mène-t-on et s’il le sait lui-même, qu’il le dise: c’est quoi l’Europe et à quoi elle sert dans le schéma mondial dominé par l’équipe gagnante du millénaire, les onze vraies grandes puissances: les USA, la Chine, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni, Israël, la Turquie, l’Iran, le Qatar, l’Arabie, la Corée du Nord. La volonté de puissance et de domination est un cardinal essentiel de leur personnalité.

    Les questions sont ainsi, une fois lâchées, elles se hèlent les unes les autres avec une urgence fiévreuse dans le ton.

    À un certain niveau d’ignorance et de déception, on est condamné à imaginer le pire et le pire n’a pas de fin. Dans ce territoire perdu situé entre le Maroc et la Tunisie, d’où je vous adresse cette alerte, je peux vous le dire, le pire est passé par-là et n’a rien laissé derrière lui, rien. Chacun doit au moins savoir cela pour sa gouverne: c’est quoi, le pire chez lui et à quel stade il est?

    On peut en disputer encore et encore mais à un moment il faut s’arrêter et reconnaître la réalité: l’Europe a toutes les apparences d’une chose qui n’existe pas, n’a jamais existé, comme Europe, la déesse aux grands yeux de la mythologie grecque qui lui a donné son nom. Soit dit en passant, Arès, le dieu de la guerre, eût été tout désigné pour l’accompagner, il aurait transmis un peu de vigueur aux enfants de la belle. La guerre et la gloire, il n’y a que ça de vrai et tout l’art du guerrier est de ne la faire que pour gagner, et en cas de doute quant à son issue, la rendre impossible jusqu’à ce que le vent tourne à son avantage.

    C’est rageant de s’être tant questionné pour au final se voir moins avancé qu’au départ où au moins on avait des illusions et le plaisir d’y croire.Dans ce territoire perdu situé entre le Maroc et la Tunisie, d’où je vous adresse cette alerte, je peux vous le dire, le pire est passé par-là et n’a rien laissé derrière lui, rien. Chacun doit au moins savoir cela pour sa gouverne : c’est quoi, le pire chez lui et à quel stade il est ?

    Oublions cette Europe, la mythique, enlevée et abusée par Zeus puis offerte en cadeau de mariage à un mortel qui n’avait rien de fameux, le roi de Crète, et l’historique, trahie par les siens et livrée au moloch de Wall Street, et regardons un peu cette chose pénible, bien réelle elle, l’Union européenne, une colonie marchande inféconde, sans peuple ni mythologie mais avec un drapeau et un hymne, des institutions dans tous les coins et des démembrements à tous les étages, le tout actionné à hue et à dia par des officiers de la coloniale insipides et arrogants: «Je vous administre de loin, je n’ai pas à venir vous visiter et manger le même pain que vous.» Avez-vous entendu cela? Moi, si, et ça m’a rappelé un temps que les moins de 20 ans…

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  • Les Européens doivent "réveiller les consciences" après le vote sur l'avortement

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    De la Catholic News Agency (Courtney Mares):

    Un cardinal du Vatican : Les Européens doivent "réveiller les consciences" après le vote sur l'avortement.
     
    30 juin 2021

    Le cardinal Leonardo Sandri* a appelé à un réveil des consciences en Europe après le vote du Parlement européen en faveur de la description de l'avortement comme "soins de santé essentiels."

    "Le seul que l'on doit servir est le Christ notre Seigneur, et aucune autre idéologie ou vision du monde, où souvent derrière une belle rhétorique, en réalité, la vision de l'homme est rétrécie et sa dignité est avilie ", a déclaré le cardinal dans une homélie le 28 juin. "Un exemple de cela est l'Europe de notre temps, qui, dans le contexte d'une crise mondiale sans précédent - avec des risques non seulement pour la santé publique, mais aussi pour le travail et la protection des groupes les plus vulnérables - trouve le temps d'approuver un rapport qui définit l'avortement comme un droit humain fondamental." Le préfet du Vatican a décrit le vote comme "une dangereuse dérive anthropologique devant laquelle nous devons réveiller nos consciences pour une alliance renouvelée au service authentique de l'humanité."

    L'organe législatif de l'UE a voté le 24 juin en faveur d'un rapport visant à redéfinir l'objection de conscience comme un "refus de soins médicaux". Le rapport déclare également que les violations de la "santé et des droits sexuels et reproductifs" sont "une forme de violence à l'égard des femmes et des filles". Les membres du Parlement européen ont adopté le rapport par 378 voix pour, 255 contre et 42 abstentions lors d'une session plénière à Bruxelles, en Belgique. Seuls deux des 27 États membres de l'UE, la Pologne et Malte, n'autorisent pas l'avortement sur demande ou pour de larges raisons sociales.

    L'archevêque Tadeusz Kondrusiewicz, président de la commission de la pastorale de la conférence des évêques catholiques du Belarus, a également réagi au vote du Parlement européen. Il a appelé les catholiques à demander l'intercession de la Vierge Marie pour mettre fin à "une culture de la mort". "Comme vous pouvez le constater, le sécularisme en Europe ne ralentit pas, mais gagne du terrain", a déclaré l'archevêque dans une déclaration publiée sur Catholic.by, le site Web de l'Église catholique en Biélorussie. "L'idéologie du relativisme moral prévaut sur les normes morales immuables et le bon sens. La culture de la vie dont rêvaient les pères fondateurs de l'Union européenne est en train de renaître sous nos yeux en une culture de la mort." L'archevêque a déclaré qu'environ 29 000 avortements ont lieu chaque année au Belarus, alors que le pays est également confronté à une "profonde crise démographique." "Par conséquent, nous ne pouvons pas permettre l'approche de l'avortement adoptée dans l'Union européenne, qui sera un génocide de notre peuple", a-t-il déclaré.

    * Le cardinal argentin Sandri, âgé de 77 ans, est préfet de la Congrégation du Vatican pour les Églises orientales depuis 2007. Il s'est exprimé au cours de la Divine Liturgie offerte dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome par l'archevêque Cyril Vasiľ, évêque éparchial de l'éparchie catholique slovaque de Košice.

  • La Hongrie : un modèle pour régénérer l’Europe ?

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    Katalin Novác.jpgLu sur le site web Kath.net aujourd’hui : Le nombre de mariages et de naissances augmente, les divorces et les avortements se font plus rares. Le gouvernement hongrois offre un vaste système d'aide aux familles.

    « Budapest (kath.net/LifeSiteNews/jg)

    La politique familiale hongroise des dix dernières années est l'une des plus réussies d'Europe. La clé du succès est que le mariage, fonder une famille et avoir des enfants n'ont pas de désavantages financiers ou sociaux, a déclaré Balázs Molnár, vice-président de l'Institut Maria Kopp pour la démographie et la famille lors du « Dialogue transatlantique », un événement du Réseau politique pour la Valeurs Valeurs).

    Le nombre de mariages a augmenté, il y a moins de divorces, plus de naissances, moins d'avortements, plus de familles vivant dans leur propre maison. Le rôle des mères et des grands-parents est mieux reconnu par la société.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La fécondité est passée de 1,25 enfant par femme à 1,55 entre 2010 et 2020. Le nombre de naissances vivantes a augmenté de 2,1%, le nombre d'avortements a presque diminué de moitié. Le nombre de mariages est supérieur de 89,5% et le nombre de divorces a diminué de 57%. 90 pour cent des jeunes veulent des enfants, 43 pour cent veulent au moins deux, 18 pour cent trois enfants ou plus. Dans le même temps, la proportion de femmes qui ont un emploi est passée de 54,6 à 67 %. Tous les chiffres se réfèrent à la période de 2010 à 2020.

    Molnár a souligné dans sa présentation que la politique familiale hongroise n'est pas seulement axée sur les enfants, mais fournit également un vaste système de soutien familial. La Hongrie fournit un soutien financier aux couples de jeunes mariés et aide les familles à obtenir des prêts hypothécaires. L'impôt sur le revenu diminue avec le nombre d'enfants, de sorte que de nombreuses familles avec trois enfants ou plus ne paient plus d'impôt sur le revenu.

    Il existe également une aide gouvernementale pour l'achat de voitures plus grandes pour les familles nombreuses et un soutien financier pour les mères qui s'occupent de leurs jeunes enfants. Il existe des garderies, mais aussi un système dans lequel les grands-parents s'occupent des petits-enfants lorsque la mère travaille à l'extérieur du foyer.

    Le Réseau Politique pour les Valeurs est un réseau international d'hommes politiques et de décideurs qui s'engagent à protéger la vie, la famille classique et les libertés fondamentales. Les dialogues transatlantiques ont lieu mensuellement. Le dernier événement en juin a réuni des représentants de 22 pays d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud. »

    Ref.La politique familiale de la Hongrie au cours des dix dernières années a été couronnée de succès

    Trop beau pour être vrai ?

    JPSC

  • La stratégie des évêques allemands pour se débarrasser du cardinal Wölki

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    Indiscrétion fracassante de Bild : les évêques allemands envisagent de démissionner en bloc pour protester contre la gestion du scandale des abus par l’archevêque de Cologne Wölki. La défense de Müller dénonce l’instrumentalisation d’affaires passées, sur lesquelles Wölki s’est déjà expliqué, pour discréditer l’évêque « critique de l’unilatéralité de la voie synodale ». Les abus sont une excuse : le véritable objectif serait de se débarrasser du principal ennemi interne et de verrouiller la Voie Synodale qui crée plus d’un casse-tête à Rome.

    En Allemagne, un nouveau tremblement de terre dans l’Église est en cours. Après le succès médiatique de la démission annoncée en grande pompe par le cardinal Marx et rejetée par le pape, il semblerait qu’une bonne partie de l’épiscopat allemand ait l’intention de répéter le même scénario. L’objectif ? Toujours la même chose : mettre le cardinal Rainer Maria Wölki en difficulté et l’inciter une fois pour toutes à faire le pas de côté définitif. L’indiscrétion rapportée par le tabloïd « Bild » selon laquelle dans la hiérarchie ecclésiastique d’outre-Rhin l’hypothèse d’une démission en bloc pour protester contre la gestion du scandale des abus par l’archevêque de Cologne fait sensation.

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller est intervenu ces dernières heures pour défendre Wölki, affirmant qu’il y a une manipulation permanente des affaires passées afin de discréditer le successeur de Meisner en tant que « critique du caractère unilatéral de la Voie synodale« . Selon le Préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en fait, les évêques allemands qui ne souffrent pas Wölki ne cherchent ni à rendre justice aux victimes ni à assumer la responsabilité de leurs manquements personnels. Le véritable objectif serait donc de se débarrasser du principal ennemi interne et de protéger la voie synodale qui crée plus d’un casse-tête à Rome.

    En effet, l’enquête indépendante menée par l’avocat Björn Gercke et portant sur les abus sexuels sur mineurs commis au sein de l’archidiocèse de Cologne de 1975 à 2018 a exonéré l’archevêque actuel de toute responsabilité personnelle. Pourquoi, alors, devrait-il démissionner ? Par ailleurs, une visite apostolique confiée au cardinal Anders Aborelius, évêque de Stockholm, et à Mgr Johannes van den Hende est actuellement en cours à Cologne.

    La menace de démission collective, à l’instar de celles annoncées puis laissées sur le papier par le cardinal Marx, sonne plutôt comme une manière de forcer les choses au mépris des résultats de la visite apostolique. Le chapitre sur le retrait (seulement annoncé) de l’archevêque de Munich constitue d’ailleurs un précédent qui devrait compter comme un argument supplémentaire en défense de la position de Wölki : dans la lettre au Pape, en effet, à côté de l’accusation systémique, Marx a parlé de « nombreuses défaillances personnelles et erreurs administratives » dans le contexte de la catastrophe des abus sexuels. François a toutefois rejeté sa démission dans une lettre publique le 10 juin, dans laquelle il l’a confirmé à la tête de son archidiocèse. Pourquoi, alors, une grande partie de l’épiscopat allemand espère-t-elle une issue différente pour leur frère Wölki – sur qui ne pèse aucune responsabilité personnelle dans la gestion des abus – et est même prête à démissionner en bloc pour lui attirer des ennuis et le forcer à renoncer ?

    L’impression est qu’ils se cachent derrière un sujet médiatiquement sensible comme les abus pour régler des comptes internes en vue de la poursuite de la Voie synodale. D’autre part, c’est Marx lui-même qui a indiqué la Voie synodale comme le seul tournant pour sortir de la crise dans laquelle le scandale des abus a plongé l’Église. La corrélation avec une question aussi délicate a eu pour résultat, une fois le consensus médiatique encaissé, de renforcer le Synodaler Weg dont Marx était le grand promoteur et Wölki le principal détracteur.

    Jeudi, le pape François a reçu au Vatican Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande. Selon ce dernier, l’audience s’est concentrée sur la situation de l’Église en Allemagne à la lumière de la gestion des cas d’abus sexuels et de la « situation difficile dans plusieurs diocèses. » Nous ne savons pas si Bätzing a pu informer le pape à cette occasion de l’intention d’une bonne partie des évêques allemands – rapportée par Bild – de proposer des démissions collectives. Le président de la Conférence épiscopale a toutefois tenu à faire savoir que François l’avait « encouragé à poursuivre sur la voie synodale » choisie.

  • «Il n'existe aucun traité international» qui prévoit un «droit humain à l'avortement»

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    De Michele Raviart sur Vatican News :

    26 juin 2021

    L'avortement en tant que droit humain, une dérive anthropologique pour la Comece

    Le Parlement européen approuve le rapport Matic sur la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l'Union. Pour le secrétaire de la Comece, le père Barrios Prieto, il s'agit d'un vote inquiétant, et il est inacceptable que l'accès à l'avortement puisse prévaloir sur l'objection de conscience. Les enfants à naître ont le droit fondamental à la vie.

    «Comment se fait-il qu'une Europe qui a des racines chrétiennes, une Europe qui place la dignité de la personne au premier rang et dont le projet européen se caractérise précisément par la défense de la vie et de l'être humain, de l'homme et de la femme, considère l'avortement comme un droit ?» Par cette question, le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la Comece, qui réunit les évêques des pays membres de l'Union européenne, exprime sa préoccupation quant à l'approbation par le Parlement européen du «rapport Matic» -du nom de l'eurodéputé croate qui l'a proposé- sur «la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l'Union, dans le contexte de la santé des femmes».

    Le rapport Matic

    Ce texte, non contraignant pour les États membres, assimile l'avortement à un droit fondamental et considère les lois restrictives de certains États membres dans ce domaine comme une violation des droits de l'Homme et une forme de violence de genre. La résolution, votée jeudi soir par le Parlement avec 378 voix pour, 255 contre et 42 abstentions, demande également de garantir un accès universel à un avortement sûr et légal dans tous les États membres, dans le cadre d'un effort général visant à renforcer les droits des femmes.

    «C'est une grosse erreur»

    «Nous avons essayé d'appeler les députés européens à la responsabilité sur ce vote et à comprendre l'importance de cette question», explique encore le père Barrios, «qui ne concerne pas seulement la santé sexuelle et reproductive»«Le droit à la santé, réitère-t-il, est un droit fondamental et nous voulons tous qu'il soit respecté et protégé, en particulier dans le cadre de cette pandémie, et dans le contexte de la défense de la dignité des femmes, ce droit est encore plus précieux. Il est donc évident que l'Église veut promouvoir le droit à la santé, mais le problème est d'inclure dans ce cadre également le droit à l'avortement, considéré presque dans le document comme un droit fondamental. Je pense que c'est une grosse erreur et le fait que des parlementaires aient voté en faveur de ce texte est inquiétant».

    Il n'y a pas de droit à l'avortement

    «Il n'existe aucun traité international» qui prévoit un «droit humain à l'avortement», soulignent en effet les évêques européens. Dans le texte de la résolution, père Barrios souligne «qu'il est dit que ce droit à la santé, qui inclut également le droit à l'avortement, doit être garanti, en particulier dans les régions rurales, dans les endroits où l'accès aux services médicaux n'est pas fort, même au-delà du droit à l'objection de conscience».

    La liberté de conscience doit toujours être respectée

    Dans la résolution du Parlement européen, en effet, les députés «regrettent que la pratique courante dans certains États membres permette au personnel médical et parfois à des institutions médicales entières de fournir des services de santé sur la base de la soi-disant objection de conscience», ce qui mettrait en danger «la vie et les droits des femmes.» «Ce n'est pas acceptable», souligne encore le père Barrios. «Pour nous, l'objection de conscience comprend non seulement le droit du travailleur de la santé individuel», explique-t-il, «mais aussi le droit d'une institution qui a sa propre mission, sa propre vocation et ne peut se lier à quelque chose qu'elle considère précisément comme contraire à ses principes fondamentaux. Le droit à l'objection de conscience découle précisément du droit fondamental à la liberté religieuse et à la liberté de pensée et doit toujours être respecté».

    Un changement de mentalité qui inquiète

    «Le vote sur le rapport Matic a été très contesté, la différence entre un oui et un non n'était pas si grande», poursuit le secrétaire général de la COMECE, «cependant, cette dérive est inquiétante»«Elle témoigne d'une crise anthropologique, elle remet en cause une manière de comprendre l'être humain. Ce vote du Parlement européen, même s'il s'agit d'un document non contraignant, est inquiétant, car il y a là un changement de mentalité pour voir des choses qui devraient tous nous inquiéter un peu».

    Le grand absent de cette résolution, soulignent les évêques, est l'enfant à naître, privé de son droit fondamental à vivre, comme tout être humain.

  • Les raisons de l'antagonisme entre les institutions européennes et la Hongrie (Chantal Delsol)

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Chantal Delsol: «Entre les institutions européennes et la Hongrie, les raisons d’un antagonisme»

    TRIBUNE – La philosophe examine la controverse suscitée, à l’échelle européenne, par l’adoption, à Budapest, d’un projet de loi qui interdit la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs.

    25 juin 2021

    Chantal Delsol est membre de l’Institut.


    Une nouvelle affaire hongroise commence à l’occasion du match de football Allemagne-Hongrie. La municipalité allemande voulait illuminer le stade de Munich aux couleurs de l’arc-en-ciel de la communauté LGBT, afin de protester contre une loi annoncée la semaine dernière par le gouvernement de Viktor Orban. L’UEFA, organisatrice de l’Euro de football, a refusé, se disant «une instance politiquement et religieusement neutre». Cette neutralité a soulevé aussitôt un tollé aussi bien chez les dirigeants de nombreux pays européens que dans les médias: les lois sociétales récentes ne sont plus considérées comme des prises de position, face auxquelles on pourrait être neutre, mais comme des évidences substantielles, une sorte de droit naturel, face auquel un opposant devient indigne. Là-dessus, quinze États membres de l’Union européenne ont demandé à la Commission d’agir face à ce texte de loi qui interdit la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs. La Hongrie s’est retrouvée une nouvelle fois sous les critiques et injures.

    Que dit le texte incriminé? Il prévoit que «la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans»Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’est exclamée: «Le projet de loi hongrois est une honte. Ce projet de loi est clairement discriminatoire envers les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’Union européenne.»C’est une législation «indigne de l’Europe», a fustigé le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn, «les gens ont le droit de vivre comme ils veulent, on n’est plus au Moyen Âge». Le ministre délégué allemand aux Affaires européennes, Michael Roth, a dénoncé des dispositions qui «violent clairement les valeurs de l’UE», et Emmanuel Macron a fait la même déclaration.

    Il est vrai qu’une ambiguïté existe sur la portée du projet de loi. Certains jugent que les «contenus» interdits pourraient inclure les publicités susceptibles d’être vues par des mineurs, ce qui est un autre sujet.

    Notre réflexion porte ici sur l’éducation dans la famille. Le ministre hongrois des Affaires étrangères a déclaré que «cette loi ne dit rien sur l’orientation sexuelle des adultes. Elle dit seulement que, tant que les enfants ont moins de 18 ans, leur éducation sexuelle relève exclusivement de leurs parents, c’est tout».Comment comprendre qu’une communauté de liberté (l’Europe institutionnelle), qui s’était étendue dans la joie après la chute du communisme, en soit venue à imposer si radicalement une seule vision éthique ?

    Que ce simple point suscite l’hystérie: cela montre à quel degré d’idéologie imposée en est arrivée l’Union européenne. Il faut rappeler en passant que le gouvernement Orban a été élu démocratiquement. Les défenseurs de la loi ont été obligés de préciser cette évidence que le vote du Parlement hongrois est «une compétence nationale qui ne devrait pas être remise en question», ce qui en principe va de soi, mais justement ne va plus de soi, en raison d’une vision libertaire dont l’Union voudrait assurer l’obligation, sous peine de sanctions (on en parle).

    Comment démêler cela? Comment comprendre qu’une communauté de liberté (l’Europe institutionnelle), qui s’était étendue dans la joie après la chute du communisme, en soit venue à imposer si radicalement une seule vision éthique? Laquelle apparaît à ses adeptes comme la chose la plus naturelle du monde, une sorte de loi naturelle en somme, qui serait récusée seulement par «les barbares» (à l’extérieur, comme les pays musulmans) et «les criminels» (à l’intérieur, comme les gouvernements illibéraux, les conservateurs et les résidus cathos).

    Il peut être utile à cet égard de faire la distinction entre la tolérance et la légitimation. Le cas que nous avons sous les yeux montre, comme bien d’autres, à quel point la tolérance est mal aimée: tolérer, c’est supporter, au sens étymologique, sans pour autant apprécier, sans être d’accord. Mot de Voltaire: je ne vous approuve pas, mais je ferai tout pour que vous puissiez vous exprimer. Or aujourd’hui ce mot est caduc: la tolérance de Voltaire apparaît comme une condescendance et, finalement, un mépris. On ne nous demande pas de tolérer tous les comportements: mais de les légitimer. On ne vous demande pas seulement de laisser faire, mais d’approuver et de complimenter. Ce qui est bien différent ; il faudrait affirmer que tous les comportements sont également bons, valables, justifiables. Dans une société libérale, la tolérance est de mise et, pour cette raison, les comportements les plus divers (à condition de ne pas s’attaquer à autrui) sont légalisés. Mais la légitimation est bien autre chose: il s’agit de cautionner, de «juger bon». Nous savons bien que, sur nombre de sujets, nous sommes tolérants parce que libéraux, quoique sans légitimer. Je puis tolérer les caricatures de Mahomet parce que je suis libérale, tout en jugeant personnellement que ce type de caricature est moralement illégitime, parce qu’on n’insulte pas le dieu des autres, de même qu’on n’insulte pas la mère des autres ni la patrie des autres, affaire de respect.

    Or la question de la distinction entre tolérance et légitimité touche justement l’éducation dans la famille, car c’est la famille qui transmet les jugements de légitimité et d’illégitimité, au regard des croyances. Et les croyances posent les limites et les justifient. Je puis tolérer la légalisation du changement de genre, parce que je suis libérale, mais sans accepter pour autant, et cela pour des raisons d’éthique personnelle, qu’on vienne le proposer en classe (donc dans mon dos) à mon enfant.Il est désastreux que les gens intelligents qui nous gouvernent se croient tenus de crier à la discrimination dès qu’un jugement se manifeste, et de traiter de criminels ceux qui jugent que des limites existent

    Autant il est nécessaire, si nous sommes des sociétés libérales, comme c’est le cas dans l’Union européenne, de tolérer tous les comportements et de respecter les personnes concernées, autant il est normal que chaque courant, mouvement social, famille, nourrisse sa propre idée de la légitimité de tel ou tel comportement. C’est pourquoi le gouvernement Orban juge inopportun qu’un seul courant de pensée s’impose dans les écoles. C’est aux familles de porter des jugements, et la plupart des Français ne pensent pas autrement, car ce n’est pas à une idéologie d’État d’éduquer les enfants. Considérer que tous les comportements sont également légitimes, c’est une manière de voir libertaire, respectable comme les autres parce que nous sommes dans une société libérale, mais que tous ne sont pas tenus de légitimer, et qui a fortiori n’a pas justification à s’imposer à tous, d’autant moins à s’imposer aux enfants dans les écoles.

    Le grand naufrage des élites libérales contemporaines est de récuser toute réflexion sur les limites. Il est désastreux que les gens intelligents qui nous gouvernent se croient tenus de crier à la discrimination dès qu’un jugement se manifeste, et de traiter de criminels ceux qui jugent que des limites existent. Une société n’est pas obligée de tout relativiser pour être libre.

    Plus grave encore: le grand naufrage de nos élites est dans le déni de la conscience personnelle, dont la grandeur est de pouvoir décider si elle légitime ou non ce qu’elle tolère et de pouvoir transmettre cela à ses enfants. Mais la conscience personnelle, et en dépit de toutes les déclarations grandiloquentes, nul ne pourra nous l’enlever.

  • La Hongrie : un caillou dans la chaussure LGBTQIA+ de l'Union Européenne

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    LA HONGRIE, CAILLOU DANS LA CHAUSSURE « LGBTQIA+ » DE L’UE

    L’Union Européenne a adopté des « valeurs » sociétales qui auraient fort surpris ses pères fondateurs. Parmi celles-ci, le nouveau concept de « genre » et ses nombreuses applications LGBTQIA+ (pour : Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Transgenre, Queer, Intersexe, Asexuel·le, le + incluant d’avance toutes les personnes qui ne se retrouveraient pas dans cette liste…). Ces « valeurs » libertaires créent un clivage de plus en plus marqué entre les pays européens de l’Ouest et du Nord qui leur sont acquis, et ceux d’Europe centrale et orientale qui refusent de tourner le dos au modèle familial légué par la tradition judéo-chrétienne. En tête des réfractaires, la Pologne et la Hongrie. En mars dernier, en réponse à la centaine de collectivités polonaises qui s’étaient décrétées « zones sans idéologie LGBT », le Parlement européen a voté une résolution déclarant l’UE « zone de liberté » pour les minorités sexuelles.

    Ce 24 juin, c’est la Hongrie qui a été mise sur la sellette au Conseil européen. En cause, une nouvelle loi hongroise interdisant de « promouvoir » le changement de genre et l’homosexualité auprès des mineurs. Une « honte », selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon laquelle cette loi « va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’UE ». La présidente avait reçu l’appui de 15 états membres sur 27 qui ont adressé à la Commission une déclaration dans laquelle ils se disent « profondément inquiets » par des dispositions « discriminatoires à l’égard des personnes LGBTQI et violant le droit à la liberté d’expression sous prétexte de protéger les enfants ». Présent à Bruxelles et soumis, jeudi soir, à deux heures de réprimandes par une majorité de ses homologues européens menés par ceux du Benelux, le premier ministre hongrois Viktor Orban n’a pas fléchi : cette loi, a-t-il dit et répété, « ne porte pas sur les homosexuels » mais « concerne la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants ». Il a été aussitôt soutenu par ses homologues polonais et bulgare. La veille, mercredi 23 juin, à Munich, une tentative d’utiliser l’Euro de football à l’occasion du match Allemagne-Hongrie en éclairant le stade aux couleurs arc-en-ciel, avait échoué : l’UEFA a « calé » devant cette trop évidente exploitation politico-idéologique du sport.

    Votée par le parlement hongrois le 15 juin dernier, la loi en question stipule que « l’école ne doit pas viser à promouvoir le changement de genre ainsi que l’homosexualité ». Elle s’inscrit selon ses auteurs dans un « système de protection de l’enfance » garantissant le droit des mineurs « à leur identité selon leur sexe de naissance ». Est donc proscrit « tout ce qui encourage la déviation, la modification, ou l’homosexualité sur la base de l’identité de genre », la « responsabilité civile » des chefs d’établissement, des enseignants ou des éducateurs pouvant être engagée en cas d’infraction. Le gouvernement hongrois avait préparé le terrain en faisant adopter en décembre dernier un amendement à la Constitution pour préciser que « la mère est une femme, et le père est un homme ». Cet amendement précise que « la Hongrie protège l’institution du mariage », qui est la « base de la relation familiale » et de la relation « parent-enfant », ainsi que le droit des enfants à recevoir une éducation « conforme aux valeurs fondées sur l’identité constitutionnelle et la culture chrétienne de la Hongrie ». Il s’agit, avait précisé la ministre de la justice, Judit Varga, de mettre la Hongrie à l’abri de « la menace constante » qui pèse sur « les lois naturelles » et « l’ordre de la création ». Là encore, on imagine la stupeur du trio démocrate-chrétien des « pères de l’Europe », Alcide De Gasperi, Robert Schuman et Konrad Adenauer, si on leur avait annoncé qu’un pays européen jugerait nécessaire de graver dans sa constitution de telles évidences… pour se border contre le vent soufflant des instances de l’UE et des autorités politiques de leurs propres pays.

    Il serait intéressant de sonder les parents d’élèves des pays européens pour vérifier s’ils partagent ou non, et dans quelle proportion, les condamnations de la Hongrie par les instances de l’UE au nom de la cause LGBT. Mais gageons qu’aucun institut de sondage ne se risquera à un tel exercice. Le sujet est tabou. Pourtant, que risque la Hongrie ? L’initiative d’une procédure d’infraction pour violation du droit de l’UE revient à la Commission européenne qui pourrait saisir la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). Et après ? Les autorités hongroises pourraient-elles se laisser intimider par les foudres de la CJUE ? Elles n’auraient rien de comparable, heureusement, au déferlement des chars soviétiques contre Budapest en 1956 ! Quoi qu’il en soit, Viktor Orban a promis d’engager devant la CJUE un recours contre d’éventuelles sanctions. Au moins un an de procédure… Rien ne dit qu’elle aboutira avant avril 2022, date des élections générales en Hongrie.

     

    La Hongrie veut réprimer la « promotion » » de l’homosexualité

    La Croix 15-06-2021
  • La liberté de foi des chrétiens menacée par des programmes agressifs de déchristianisation dans les institutions de l'UE, dans l'administration Biden, dans les États islamistes et athées

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    Interview de Lothar C. Rilinger sur kath.net :

    Cardinal Müller : Aucun être humain ne peut "décider de la vie et de la liberté de conscience et de foi d'autrui".

    24 juin 2021

    Cardinal Müller : "Actuellement, la liberté de foi des chrétiens ... est menacée par des programmes agressifs de déchristianisation dans les institutions de l'UE, dans l'administration Biden, dans les États islamistes et athées" 

    La base d'un État de droit démocratique est l'octroi des droits fondamentaux et des droits de l'homme. L'utilisation de ces droits trouve sa limite dans les droits fondamentaux et humains des tiers. La limite est fixée par la loi ou par les décisions de la cour constitutionnelle nationale et - donc en Europe - par la Cour européenne des droits de l'homme. Tant la législation que les décisions des cours constitutionnelles sont soumises au discours social, de sorte que les frontières peuvent se déplacer. Ce qui est inhabituel, en revanche, ce sont les développements connus sous le nom de culture de l'annulation et de politiquement correct, qui cherchent à établir ces limites au-delà du processus législatif ou des décisions judiciaires. Une élite idéologique dicte ce qui doit être considéré comme bon et ce qui doit être considéré comme mauvais afin de se présenter devant le tribunal autoproclamé de l'idéologie. Nous voulons en parler avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, dogmaticien et historien du dogme, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

    Lothar C. Rilinger : Le droit à la liberté d'expression est considéré comme un droit de l'homme. Pouvez-vous imaginer que ce droit de l'homme constitue la base inaliénable d'un État constitutionnel démocratiquement constitué ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Ce que l'Etat est et ce qu'il peut faire envers ses citoyens est controversé. Après les expériences négatives de l'empiètement d'un État totalitaire, la Constitution de la République fédérale d'Allemagne part de l'inviolabilité de la dignité humaine, qui est le fondement et la limite de l'exercice de tout pouvoir étatique. En raison des différences philosophiques et religieuses dans la conception de l'homme, il n'existe cependant aucune conception des droits fondamentaux qui en découlent qui soit partagée par tous. Ce que nous considérons comme non négociable dans la tradition de la loi naturelle et du christianisme est méprisé dans certains États islamiques ou dans la Chine communiste comme une importation culturelle de l'"Occident".

    Je pense cependant qu'il est impossible de contourner la vérité de la raison : L'État existe pour le peuple et non le peuple pour l'État. Le citoyen n'est pas la propriété de ceux qui sont au pouvoir, mais le peuple est le souverain devant lequel le gouvernement est responsable. Aucun homme n'a le droit de décider de la vie, de l'intégrité corporelle, de la liberté de conscience et de croyance d'un autre. Il ne faut pas non plus parler de restriction des droits fondamentaux. Puisqu'ils nous viennent par nature ou, selon nous, sont accordés par notre Dieu et Créateur, ils ne peuvent être abrogés ou restreints. Seul leur abus ou leur utilisation au détriment d'autrui peut être sanctionné. En cas de guerre, de catastrophe ou de pandémie, les mesures nécessaires doivent être prises par l'autorité légitime dans l'intérêt du bien commun. Mais la crise Corona ne doit pas être l'occasion bienvenue de saper la démocratie et la liberté de la société civile au profit du paternalisme d'une élite autoproclamée qui veut enseigner à la grande masse du peuple ce qui est bon pour elle. L'État n'est pas comme un - mauvais - professeur qui traite ou malmène ses citoyens comme des "écoliers stupides".

    Rilinger : L'Etat doit-il accorder à ses citoyens le droit humain à la liberté d'opinion non seulement pour des raisons juridiques, mais aussi pour leur permettre de développer leur personnalité ?

    Cardinal Müller : Un Etat construit selon les principes d'une démocratie parlementaire n'a pas le droit d'accorder quoi que ce soit à des personnes libres. Accorder et priver vient du dictionnaire des dictatures éducatives autocratiques. Les faiseurs d'opinion, au nom de leur raison supérieure, s'estiment en droit et même moralement obligés d'exercer un contrôle absolu sur les esprits et les consciences de leurs objets d'attention. Dans un État de droit - par opposition à un État unitaire idéologique - il incombe à ses trois pouvoirs distincts de protéger et de garantir l'exercice des droits naturels des citoyens. Nous n'avons pas non plus besoin de politiciens, de juges ou de leurs porte-parole dans les médias d'État qui, comme des enfants mineurs, nous traitent parfois durement, parfois nous laissent courir avec une longue laisse. On aimerait souhaiter à certains propagandistes de l'humanité nationale de trouver d'abord le bonheur à l'issue de leurs études ou d'une expérience professionnelle plus longue, avant de penser à de nouvelles interdictions ou à des taxes plus élevées et de donner des falsifications du langage contre-gendré comme ses "sagesses" supérieures.

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  • Le rapport Matic adopté par le Parlement européen

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    Sexualité et avortement : le rapport Matic adopté par le Parlement européen

    24/06/2021

    Réuni en séance plénière à Bruxelles ce jeudi 24 juin, le Parlement européen a adopté (378 voix "pour" ; 255 "contre" ; 42 abstentions) la résolution et le rapport « sur la situation concernant la santé et les droits génésiques et sexuels dans l'Union, dans le cadre de la santé des femmes ».

    Portée par l'eurodéputé croate Predrag Fred Matić, cette résolution controversée envisage notamment la question de l'avortement en des termes peu nuancés, revendiquant « un accès sûr et légal à l'avortement fondé sur la santé et les droits des femmes » en faisant l'impasse sur les autres dimensions de la grossesse et de la maternité, tant du point de vue du développement de l'enfant à naître que du soutien à la parentalité.

    Plus largement, à travers l'expression de « droits génésiques et sexuels », la résolution invite les États membres de l'Union européenne (UE) à garantir l'accès des citoyens, et en particulier des femmes, à : « une éducation sexuelle complète; des méthodes de contraception modernes; des soins lors de l'accouchement et des périodes prénatale et postnatale; des soins obstétriques; des soins aux nouveaux-nés; des services pratiquant des avortements sûrs et légaux; la prévention et le traitement de l'infection au VIH et d'autres IST; des services visant à détecter, à prévenir et à traiter les violences sexuelles et sexistes; le traitement des cancers de l'appareil reproducteur; des services d'aide à la procréation ».

    Quoique non contraignant, le contenu de la résolution s'avère pourtant contraire au droit européen, tant du point de vue des compétences attribuées à l'UE que du point de vue du respect des droits fondamentaux.

    S'agissant des compétences de l'UE, celles-ci ne couvrent pas l'enjeu de l'avortement, qui relève de la seule prérogative des États membres. De même, la compétence d'appui de l'UE en matière de santé ne permet pas au Parlement européen de se prononcer sur l'orientation des politiques nationales en matière de sexualité, de procréation ou, a fortiori, d'avortement. La résolution outrepasse donc le mandat de l'UE en l'espèce.

    La résolution soulève par ailleurs de graves questionnements du point de vue de sa compatibilité avec le cadre européen en matière de droits fondamentaux. C'est particulièrement le cas s'agissant du droit à l'objection de conscience, tel que reconnu par l'article 10.2 de la Charte des droits fondamentaux de l'UE. La résolution considère en effet que l'objection de conscience, sur la base de laquelle « des professionnels de la santé s'abstiennent de procéder à des avortements en faisant valoir leurs convictions intimes (…) prive les femmes de leur droit à la santé et à des procédures médicales ». Une telle interprétation s'écarte sensiblement de la manière dont est interprété ce droit par le droit européen des droits de l'homme et poserait de véritables difficultés du point de vue du respect de la liberté de conscience des soignants concernés.

    Deux propositions alternatives, proposées respectivement par le groupe du Parti Populaire européen (PPE) et par le groupe des Conservateurs et Réformistes (ECR), ont chacune échoué à obtenir la majorité au sein du Parlement. La proposition du PPE englobait notamment des préconisations liées à la santé des femmes en matière de maternité et de procréation, visant à assurer un soutien adapté à la maternité, ou encore à prévenir l'infertilité. La proposition du groupe ECR rappelait quant à elle l'autonomie des États membres s'agissant de l'avortement ou de la santé et de l'éducation sexuelles. L'un et l'autre texte insistaient sur la légitime protection dont doit bénéficier l'objection de conscience des soignants en ces matières.

    Lire aussi : Conférence épiscopale polonaise : « La culture de la vie devient culture de la mort et de la discrimination »

  • Pourquoi il faut prendre très au sérieux le rapport du député croate Predrag MATIĆ

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    Du site de l'European Center for Law & Justice :

    Le rapport du député croate Predrag MATIĆ "sur la situation concernant la santé et les droits génésiques et sexuels dans l’Union, dans le cadre de la santé des femmes" devrait être mis aux voix le 23 juin 2021 au Parlement européen. C'est l’occasion pour Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, de vous présenter le contenu et les graves enjeux de ce rapport et de la proposition de résolution qui l'accompagne.

    Voir aussi : Débat au parlement européen : « droit à l’avortement » et objection de conscience

  • Offensive de parlementaires européens contre des organisations chrétiennes et de défense des droits de l'homme

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    De la Catholic News Agency :

    Des parlementaires européens financés par Soros et l'IPPF (International Planned Parenthood Federation) visent à mettre sur liste noire des groupes chrétiens réputés

    22 juin 2021

    Le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF), un groupe de parlementaires européens engagés à imposer la reconnaissance de l'avortement comme un "droit de l'homme" dans le monde entier, prépare un coup politique majeur visant à discréditer des organisations chrétiennes et de défense des droits de l'homme réputées que le groupe décrit comme des "extrémistes religieux" prétendument engagés "à faire reculer les droits de l'homme en matière de sexualité et de reproduction".

    La semaine dernière, l'EPF a présenté un "rapport d'enquête" intitulé "Tip of the Iceberg : Religious Extremist Funders against Human Rights for Sexuality and Reproductive Health in Europe 2009 - 2018" ("La pointe de l'iceberg : Les bailleurs de fonds extrémistes religieux contre les droits de l'homme pour la sexualité et la santé reproductive en Europe 2009 - 2018"), dans le but d'influencer un vote qui dénoncerait ouvertement les organisations pro-vie au Parlement européen. Le vote du PE doit avoir lieu à Bruxelles, au siège de l'UE, le jeudi 24 juin.

    Le document, signé par Neil Datta, secrétaire de l'EPF, prétend être un exposé sur "54 acteurs du financement de la lutte contre le sida actifs en Europe ainsi que sur les principaux canaux par lesquels les extrémistes religieux génèrent des fonds et comment ils circulent."

    Selon le rapport, "l'image qui se dessine est celle d'une communauté transnationale d'extrémistes religieux et d'acteurs d'extrême droite et d'extrême gauche partageant les mêmes idées et prenant des décisions stratégiques de financement par-delà les frontières internationales."

    Le long document énumère d'innombrables organisations et individus qu'ils accusent d'être "anti-gender" avec peu ou pas de preuves. Dans le chapitre consacré à l'Église catholique, le document critique le Vatican, certains cardinaux européens comme Christoph Schönborn, la Commission des épiscopats de l'Union européenne (COMECE) et plusieurs autres organisations et individus, sans ordre particulier.

    Selon le document, "il existe plusieurs communautés religieuses catholiques qui poursuivent des objectifs antisexistes et qui ont également un poids financier ; "Ils mentionnent ensuite le mouvement laïc italien Communion et Libération, Luca Volontè de la Fondation Novae Terrae, les Chevaliers de Colomb basés aux États-Unis, le Fonds Chiaroscuro, les Légionnaires du Christ, "la famille Slim du Mexique", l'Opus Dei, la Fondation Lejeune, la Fundación Valores y Sociedad d'Espagne, le Movimento Per la Vita d'Italie et le prêtre rédemptoriste polonais Tadeusz Rydzyk ; CitizenGO, et enfin, révélation majeure, "plusieurs fonctionnaires du Vatican" qui "jouent un rôle direct dans les initiatives anti-gender". "

    D'autres organisations pro-droits de l'homme bien établies et réputées sont également dépeintes comme des institutions d'"alt-right" qui versent des millions d'euros dans un programme pro-vie et pro-famille.

    Ironiquement, l'EPF est soutenu par les organisations les plus riches de la planète. L'EPF a une liste presque infinie d'organisations qui pèsent des milliards de dollars, comme la Fondation Bill et Melinda Gates, l'IPPF, la Commission européenne, la Fondation Open Society de George Soros, la Fondation Wallace Global, la Fondation MacArthur, la Fondation Summit et la Fondation Hewlett (l'un des propriétaires de Hewlett-Packard).

    Selon une première analyse de "Tip of the Iceberg" par le Centre européen pour le droit et la justice, "le rapport est long et très détaillé. Parmi un méli-mélo de think tanks conservateurs américains et d'oligarques russes, il cible de solides groupes pro-vie et pro-famille, des politiciens pro-vie (Gudrun Kugler et Anna Záborská), des familles catholiques européennes, des think tanks (Hudson Institute, ECLJ et Alliance Defending Freedom - ADF) et, de manière générale, l'Église catholique".

    Le Centre souligne également que "le timing de ce rapport est significatif puisqu'il a été publié en vue du prochain vote du Parlement européen consacré aux droits sexuels et reproductifs."

    L'EPF a proposé un amendement stipulant que l'UE : "...est préoccupée par l'inclusion dans le registre de transparence de l'UE d'organisations telles que Ordo Iuris, ADF International, Alliance VITA, European Dignity Watch, la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE), la Fédération européenne One of Us pour la vie et la dignité humaine, Profesionales por la Ética et World Youth Alliance Europe, qui sont ainsi autorisées à travailler ouvertement avec les institutions publiques pour le déclin des droits des femmes et des DSSR (Note : Santé et droits sexuels et reproductifs)".

    Si elle est adoptée, cette résolution constituerait la première liste noire massive d'organisations de défense des droits de l'homme et d'organisations chrétiennes dans l'Union européenne.

  • URGENT Rapport Matic/Europe : la victoire n'est pas loin, aidez-nous svp !

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    De la "Manif pour Tous" :

    URGENT Rapport Matic/Europe : la victoire n'est pas loin, aidez-nous svp !

    RDV devant le Sénat le 24 juin à 19h30 !

    URGENT : RAPPORT MATIC / EUROPE

    APRÈS UNE 1ÈRE VICTOIRE, ALLONS JUSQU'À LA VICTOIRE COMPLÈTE !

    Comme vous le savez, les députés du Parlement européen débattront le 23 et voteront le 24 juin sur le Rapport Matic qui concerne les « droits sexuels et reproductifs », sans doute l'un des pires de l'histoire européenne en matière sociétale.

    Grâce à tous ceux qui ont déjà écrit, une première victoire a été obtenue auprès des députés du PPE (droite et centre) qui ont fini par déposer une résolution alternative dont le contenu est acceptable.

    Pour que le Rapport Matic échoue, il faut que cette proposition alternative soit soutenue par une majorité des députés européens.

    Or le groupe ECR (souverainiste) a déposé une autre résolution alternative. Elle est encore mieux mais, hélas, elle ne pourra pas obtenir la majorité.

    Comme les députés peuvent voter en faveur de plusieurs résolutions, nous vous appelons instamment à écrire aux députés ECR en leur demandant de soutenir AUSSI la résolution PPE. Ils n'ont pas envie de le faire et cela s'entend, mais s'ils ne le font pas, la rapport Matic sera adopté, ce qui serait pire que tout, et de loin.

    Nous vous proposons ci-dessous un message tout prêt, en anglais (seule langue qu'ils parlent tous) pour être le plus efficace possible :

    « Dear Mr. .../Mrs ...

    Honourable Member of the European Parliament,

    I write you to congratulate you about the very good AMR written by ECR group.

    Nevertheless, you know as I that the only chance to defeat the Matic report is to have a majority of MEPs voting for the EPP alternative motion resolution.

    As you may vote in favor of two AMR, I ask you to vote also for the EPP alternative motion resolution. It is certainly our only chance to defeat the Matic report. It would be a huge mistake to deny this opportunity and to let consequently the Matic report be adopted. It would be a huge mistake to refuse this chance – and to let consequently the Matic resolution be adopted - because the EPP text is not perfect enough.

    I look forward for your support in this important vote.

    I thank you in advance,

    Signature »

    Et voici les mails des députés ECR (il faut absolument mettre en « cci » si vous écrivez à plusieurs en même temps) :