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Europe - Page 46

  • Défense de la vie et de la Pologne : l'ECLJ a besoin de vous

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    L’ European Centre for Law and Justice (ECLJ) a l’honneur de solliciter le soutien de juristes et d’ONG pour plusieurs affaires importantes introduites à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Ces affaires ont été montées de toutes pièces pour attaquer l’interdiction de l’avortement eugénique en Pologne. Nous avions déjà évoqué ces affaires dans un article : nous vous donnons aujourd’hui davantage de détails et nous vous indiquons comment vous pouvez soutenir concrètement notre action, avant le 27 septembre 2021.

    Le 1er juillet 2021, la CEDH a communiqué une série de 12 requêtes contre la Pologne (voir les liens : K.B.K.C. et A.L. - B. ainsi que le communiqué de presse de la Cour). Toutes ont été déposées par des femmes polonaises considérant que l’interdiction de l’avortement eugénique viole leur droit au respect de leur vie privée (article 8) et est assimilable à une torture mentale (interdite par l’article 3). Les requérantes ont entre 27 et 40 ans et se disent très « inquiètes » et « stressées » par le fait de ne pas pouvoir éliminer un potentiel enfant handicapé. Cette pratique a en effet été reconnue comme inconstitutionnelle, car contraire à la dignité humaine, dans un jugement du Tribunal constitutionnel polonais du 22 octobre 2020 (affaire K 1/20, dans laquelle l’ECLJ est intervenu).

    Plusieurs requérantes prétendent hésiter ou avoir renoncé à fonder une famille du fait de l’interdiction de l’avortement eugénique. D’autres, enceintes au moment du dépôt de la requête, auraient voulu ressentir du « bonheur » et non une « anxiété » à l’idée de ne pas pouvoir avorter leur enfant en cas de découverte d’un handicap potentiel. Enfin, pour certaines requêtes, il est difficile de comprendre le lien entre les désirs de ces femmes et l’avortement eugénique. Par exemple l’une est sous contraception et ne souhaite pas être enceinte du tout, ce qui ne l’empêche pas de se déclarer « très inquiète ». Une autre, qui a 40 ans, se dit infertile, a déjà tenté sans succès trois fécondations in vitro (FIV), ne souhaite plus avoir d’enfant, mais se plaint tout de même de vivre une « torture mentale » du fait de l’interdiction de l’avortement eugénique.

    Étonnamment, toutes ces requêtes ont été jugées suffisamment sérieuses par la CEDH pour que celle-ci les sélectionne parmi les 5% de requêtes qu’elle accepte de juger, et comme suffisamment urgentes pour qu’elle les traite de façon manifestement prioritaire.

    La CEDH aurait pourtant pu, et dû, rejeter d’emblée de telles requêtes car :

    • La Convention européenne garantit le « droit à la vie », et non un droit à l’avortement, moins encore à l’avortement eugénique qui discrimine les personnes handicapées ;
    • Aucune des requérantes n’a été victime de l’interdiction de l’avortement eugénique, au sens de l’article 34 de la Convention européenne. En effet, un tel avortement n’a été demandé par aucune de ces douze femmes, qui ne sont, tout au plus, que des victimes hypothétiques, potentielles ;
    • Les requérantes saisissent directement la Cour européenne, sans épuisement des voies de recours internes, en violation de l’article 35 de la Convention et du principe de subsidiarité ;
    • La Cour rejette en principe les « actio popularis », c’est-à-dire les recours judiciaires introduits par des personnes qui ne sont pas victimes dans le seul but de changer la loi.

    En outre, on peut douter que la Convention européenne offre une garantie juridique contre l’anxiété ou le stress provoqués par l’idée de la grossesse, mais aussi que cette anxiété puisse atteindre un degré d’intensité suffisant pour être qualifiable de « torture » au sens de la Convention, à supposer même que la réalité de cet état psychique hypothétique soit prouvé, et qu’il soit imputable à l’État. Ces requêtes impliquent aussi que la grossesse serait une fatalité dont l’État aurait l’obligation de protéger les femmes.

    En fait, s’il ne s’agissait pas de la question de l’avortement et de la Pologne, ces requêtes auraient été rejetées d’emblée, par un juge unique. Malheureusement, par ces affaires, la Cour accepte une nouvelle fois d’être instrumentalisée à des fins purement politiques, dans le but de « faire tomber » la législation polonaise protectrice de la vie humaine avant la naissance, comme elle contribua précédemment à faire tomber la législation irlandaise.

    Une treizième requête contre la Pologne, introduite par Jolanta Anna Zawadzka, a également été communiquée, le 29 juin 2021. Cette militante féministe conteste, au nom de sa liberté d’expression, le fait d’avoir été condamnée à une amende pour avoir perturbé une messe à Varsovie en 2016 dans le but de protester contre la position de l’Église sur l’avortement. Ses deux avocats inscrivent cette affaire dans la revendication d’un droit à l’avortement en Pologne.

    Nous constatons une multiplication des requêtes contre la Pologne en matière d’avortement. Comme nous l’avions déjà expliqué, l’ECLJ était intervenu en septembre 2020 dans l’affaire B.B. contre Pologne, toujours pendante à la Cour, dans laquelle la loi polonaise sur l’avortement et sur l’objection de conscience est contestée.

    Par le passé, la CEDH a déjà condamné la Pologne à trois reprises en matière avortement, dans les arrêts Tysiąc (2007), R.R. (2011) et P. et S. (2012)[1]. Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a la charge de la surveillance de l’exécution de ces trois arrêts. L’ECLJ est récemment intervenu dans cette procédure de surveillance toujours ouverte et abusive, entre 9 et 14 ans après ces arrêts.

    Toutes ces affaires sont de la plus haute importance : elles sont un combat décisif pour la protection de la vie et de la souveraineté face à l’activisme judiciaire supranational.

    L’ECLJ a été autorisé à intervenir dans les 12 requêtes pendantes pour y défendre la vie et s’opposer à l’instrumentalisation de la Convention européenne des droits de l’homme. Nous invitons les professeurs, magistrats, avocats et ONG qui souhaiteraient soutenir notre intervention à la Cour européenne à nous écrire (secretariat@eclj.org). Nous devons recevoir ce soutien avant le 27 septembre 2021. C’est une démarche gratuite et sans risque judiciaire personnel. Contactez-nous pour les informations pratiques.

    Pour tous, en tant que citoyens, vous pouvez nous soutenir en signant la pétition suivante :

    Pour la protection de toute vie humaine

    L’ECLJ intervient fréquemment devant la CEDH[2]. Il également été tierce-partie auprès du Tribunal constitutionnel polonais dans l’affaire K 1/20 et la presse avait noté l’influence importante de notre intervention dans cette affaire (voir EuronewsFrance ou encore Wiadomości, Pologne). L’ECLJ intervient également devant d’autres juridictions ou instances[3]. L’ensemble de nos observations écrites peuvent être retrouvées ici.

    Il est intéressant de remarquer que, autant à la CEDH qu’au Comité des Ministres, mais aussi dans les manifestations pro-avortement en Pologne, c’est la question de l’avortement eugénique qui est au cœur de la bataille. Avant leur interdiction en Pologne, ces avortements visaient principalement les enfants porteurs de la trisomie 21. Or, les personnes trisomiques ne souffrent pas et sont globalement heureuses.

    Cette revendication de l’avortement eugénique est faite au nom des droits des femmes. Pourtant, contrairement aux motifs généralement invoqués pour justifier l’avortement – viol, danger pour la santé ou la vie de la mère, ou tout simplement choix de la mère –, l’avortement eugénique est fondé sur une caractéristique du bébé, sans lien avec la mère. Avorter n’est alors pas une tentative de planification familiale ou de réponse à un besoin sanitaire ou social de la mère, c’est un tri assumé entre des enfants « sains » et des enfants malades, handicapés, trisomiques. Ce n’est pas un refus général du droit de naître, c’est un rejet des personnes malades, handicapées, trisomiques. Cela s’appelle de l’eugénisme et ce n’est pas moins choquant avant la naissance qu’après.

    Nous comptons aujourd’hui sur vous pour défendre la vie de ces enfants à naître.

    Un grand merci pour votre soutien !

    [1] Tysiąc c. Pologne, n° 5410/03, 20 mars 2007 ; R.R. c. Pologne, n° 27617/04, 26 mai 2011 ; P. et S. c. Pologne, n° 57375/08, 30 octobre 2012.
    [2] Voir par exemple, sur l’avortement : A., B. et C. c. Irlande (n° 25579/5), P. et S. c. Pologne (n° 57375/08) Adelina Parrillo c. Italie (n° 46470/11), M. P. et autres c. Roumanie (n° 39974/10), Costa et Pavan c. Italie (n° 54270/10), Schlittner-Hay c. Pologne (nos 56846/15 et 56849/15), B. B. c. Pologne (n° 67171/17).
    [3] Contribution au Comité des droits de l’homme des Nations unies à l’occasion de la révision de l’observation générale n° 36 relative au droit à la vie (octobre 2018) ; amicus brief dans l’affaire Manuela et autres c. Salvador à la Cour interaméricaine des droits de l’homme (n° 13.069) ; amicus brief dans l’affaire n° III/01838/2020 devant la Cour constitutionnelle hongroise ; amicus brief dans l’affaire Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization à la Cour suprême des États-Unis (n° 19-1392).

  • Benoît XVI déplore un manque de foi au sein des institutions ecclésiastiques en Allemagne

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    Du National Catholic Register :

    Benoît XVI déplore le manque de foi dans les institutions ecclésiastiques en Allemagne

    Dans un échange avec Tobias Winstel, le pontife retraité de 94 ans a réfléchi au concept de "Amtskirche", un terme allemand qui peut être traduit par "Église institutionnelle" et qui est utilisé pour désigner le grand nombre de structures et d'institutions financées par les impôts de l'Église en Allemagne.

    26 juillet 2021

    Le pape émérite Benoît XVI s'est dit préoccupé par le manque de foi au sein des institutions de l'Église en Allemagne. Le pape retraité a fait ces commentaires dans une conversation écrite dans le numéro d'août du magazine allemand Herder Korrespondenz, marquant le 70e anniversaire de son ordination à la prêtrise, a rapporté CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA. "Dans les institutions de l'Église - hôpitaux, écoles, Caritas - de nombreuses personnes participent à des postes décisifs qui ne partagent pas la mission intérieure de l'Église et obscurcissent ainsi dans de nombreux cas le témoignage de cette institution", a-t-il déclaré. 

    Dans un échange avec Tobias Winstel, l'homme de 94 ans a réfléchi au concept de "Amtskirche", un terme allemand que l'on peut traduire par "Église institutionnelle" et qui est utilisé pour désigner le grand nombre de structures et d'institutions financées par les impôts de l'Église en Allemagne. Il écrit : "Le mot 'Amtskirche' a été inventé pour exprimer le contraste entre ce qui est officiellement exigé et ce qui est personnellement cru. Le mot 'Amtskirche' insinue une contradiction interne entre ce que la foi exige et signifie réellement et sa dépersonnalisation." Il suggère que de nombreux textes émis par l'Église allemande ont été rédigés par des personnes pour qui la foi était largement institutionnelle. "En ce sens, je dois admettre que pour une grande partie des textes institutionnels de l'Église en Allemagne, le mot 'Amtskirche' s'applique effectivement", a-t-il commenté. Il poursuit : "Tant que dans les textes de l'Église institutionnelle, seul le bureau, mais pas le cœur et l'esprit, parlent, tant que la foi continuera à déserter le monde."

    Benoît XVI, qui était préfet de la Congrégation du Vatican pour la doctrine de la foi avant d'être élu pape, a déclaré : "C'est pourquoi il me semblait important à une époque comme aujourd'hui, de sortir la personne du couvert de la fonction et d'attendre des porte-parole de l'Église un véritable témoignage personnel de foi."

    Au cours de la conversation, Benoît XVI a également abordé une question qu'il avait soulignée en 2011 lors de son dernier voyage en Allemagne en tant que pape. Dans un discours prononcé à Fribourg, une ville universitaire du sud-ouest de l'Allemagne, il avait implicitement critiqué certains aspects de l'Église allemande, évoquant une tendance à donner "plus de poids à l'organisation et à l'institutionnalisation" qu'à la "vocation de l'Église à l'ouverture vers Dieu".

    Dans ce discours, Benoît XVI a appelé à une "Église détachée de la mondanité", utilisant l'expression allemande "entweltlichte Kirche". L'ancien pape a déclaré à Herder Korrespondenz qu'il estimait désormais que ce terme était inadéquat. "Le mot 'Entweltlichung' ['détachement de la mondanité'] indique la partie négative du mouvement qui me préoccupe", a-t-il écrit. "Le positif n'est pas suffisamment exprimé par ce terme". Il s'agit plutôt, selon lui, de sortir des contraintes d'une époque particulière "pour entrer dans la liberté de la foi." Dans cet échange écrit, Benoît XVI a également mis en garde les catholiques contre le danger de rechercher une "fuite dans la doctrine pure". 

    Benoît XVI, qui a été le chef doctrinal du Vatican de 1982 à 2005, a déclaré que la tentative d'un tel vol était "complètement irréaliste". "Une doctrine qui existerait comme une réserve naturelle séparée du monde quotidien de la foi et de ses besoins serait en même temps un abandon de la foi elle-même", a-t-il déclaré.

    Au cours de la conversation, il a également été demandé à Benoît XVI s'il avait été un bon pasteur lorsqu'il servait à l'église du Précieux Sang dans le quartier de Bogenhausen à Munich après son ordination le 29 juin 1951. "Si j'ai été un bon prêtre et un bon pasteur, je n'ose pas en juger", a-t-il répondu, ajoutant qu'il avait essayé "d'être à la hauteur des exigences de mon ministère et de mon ordination."

  • Les tentations totalitaires au cœur des sociétés occidentales

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    D'Anne-Laure Debaecker sur le site "Pour une école librte au Québec" :

    Culte du progrès, croyance au sens de l'histoire, volonté de transformation : tentations totalitaires au cœur des sociétés occidentales

    26 juillet 2021

    Ryszard Legutko a vécu une partie de son existence dans la Pologne communiste. Professeur de philosophie et éditeur d’une revue clandestine, il a expérimenté le fonctionnement d’un régime totalitaire dans ses aspects les plus concrets. Après la chute du mur et le retour de la liberté, il fut stupéfait de voir les ex-communistes s’adapter bien mieux que les anciens dissidents à la démocratie libérale et aux affaires. Il voulut comprendre les raisons de cette étonnante compatibilité.

    En étudiant dans les détails les évolutions récentes de la démocratie libérale, il a découvert qu’elle partage en fait de nombreux traits inquiétants avec le communisme. Culte du « progrès », certitude qu’il existe un « sens de l’Histoire », volonté de transformer la société en luttant contre les adversaires de « l’émancipation et de l’égalité », soumission du suffrage populaire à des instances élitaires non élues, et aboutissement dans les deux cas, derrière le discours de la tolérance, à l’incapacité à tolérer aucune opinion contraire.

    À l’heure où, dans les démocraties occidentales, nombre d’électeurs sentent qu’ils ne sont plus vraiment maîtres de leurs choix politiques et qu’ils doivent même censurer leurs propres opinions, cet ouvrage permet, en remontant le fil des changements récents, d’identifier clairement les erreurs commises et les solutions pour les réparer.

    Professeur de philosophie, ancien ministre de l’Éducation en Pologne et député européen, il a répondu ci-dessous aux questions d’Anne-Laure Debaecker de Valeurs Actuelles.

    Anne-Laure Debaecker. — Votre étude porte sur un sujet peu abordé : les similitudes entre les régimes démocratiques et communistes. Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre cette enquête ?

    Ryszard Antoni Legutko. — Plusieurs choses m’y ont poussé. La première impulsion était une observation selon laquelle les anciens communistes, après l’effondrement du régime, se sont non seulement transformés du jour au lendemain en démocrates libéraux exemplaires, mais ils ont aussi été accueillis comme des partenaires et amis fiables par les démocrates libéraux, alors que les conservateurs des partis postcommunistes étaient considérés de façon assez hostile.

    Puis, lorsque je me suis engagé dans la politique européenne, j’ai découvert à ma grande consternation que le pluralisme politique était une imposture. Le pouvoir est entre les mains d’un courant politique résolument de gauche et les soi-disant partis conservateurs ne sont plus conservateurs et ont accepté l’ordre du jour de gauche. Pour donner un exemple, le mariage homosexuel a été introduit par les socialistes en France, par les conservateurs en Grande-Bretagne et par les chrétiens-démocrates en Allemagne. Il y a une hégémonie politique et idéologique et quiconque s’oppose au courant dominant est ostracisé, intimidé et parfois puni par la loi. Nous voyons l’émergence de la censure et le politiquement correct est en train de devenir féroce. Il ne s’agit pas seulement du fanatisme de groupes marginaux, mais de la position officielle du courant dominant, c’est-à-dire un large spectre allant de la gauche à la soi-disant droite. Ce politiquement correct n’aurait pas émergé dans un environnement social véritablement diversifié.

    — Certains pourraient vous rétorquer qu’il n’y a pas de comparaison possible entre un régime autoritaire et liberticide tel que le communisme et le régime démocratique, garant des libertés…

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  • Quand le christianisme se déseuropéanise

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    De Mathieu Bock-Côté sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Mathieu Bock-Côté: «La déseuropéanisation du christianisme»

    CHRONIQUE – L’Église se veut aujourd’hui absolument œcuménique et ouverte à tous, sauf à ceux, parmi les siens, qui se veulent gardiens de ses traditions liturgiques les plus profondes.

    23 juillet 2021

    Le trouble suscité bien au-delà des milieux «traditionalistes» par la décision du pape François non pas de redéfinir le statut de la messe selon le rite préconciliaire mais de programmer son extinction, en l’empêchant non seulement de croître, mais plus encore, en le traitant à la manière d’un résidu encore utile pour accommoder quelques vieillards enfermés dans leurs tendres souvenirs et exagérément attachés aux mystères de l’église d’hier, montre bien la portée de cette décision, sa violence, aussi.

    Il semble bien, mais la chose n’est pas si nouvelle, que l’Église se veut aujourd’hui absolument œcuménique et ouverte à tous, sauf à ceux, parmi les siens, qui se veulent gardiens de ses traditions liturgiques les plus profondes. Comme si l’Église devait mener en ses propres rangs la chasse aux réactionnaires et humilier ceux qui croient encore aux vérités qu’elle a toujours prêchées, au langage à travers lequel elle les prêchait, et qui gênent aujourd’hui ceux qui s’agenouillent moins devant la croix que devant l’esprit du temps. Les catholiques de tradition seraient-ils les seuls à ne pas avoir leur place dans l’Église?

    Michel Onfray, dans un remarquable texte du Figaro , a rappelé avec raison que la messe tridentine appartient au patrimoine spirituel et culturel de la civilisation occidentale. On ajoutera que la liturgie ne sert pas qu’à embellir les vérités de la foi et les prières de toujours: à travers elle se déploie un langage capable d’interpeller des régions inaccessibles de l’âme et de donner accès aux vérités autrement inexprimables du sacré. La beauté peut conduire à la foi. Le rituel est un langage modelé par l’histoire mais qui ne se réduit pas, quoi qu’on en dise, à une accumulation arbitraire de traditions plus ou moins bien assemblées, qu’on pourrait sacrifier pour les moderniser. On oublie d’ailleurs que le rituel traditionnel, malgré son refoulement dans les marges, continue de conduire des hommes vers le catholicisme, qu’il transforme ceux que Louis Pauwels appelait les chrétiens du porche en croyants et en pratiquants, et qu’à travers lui, plusieurs s’y convertissent ou renouent avec lui.

    L’homme ne se grandit pas en se désincarnant, et la foi fleurit bien mal sur les cendres d’une liturgie incendiée

    Cela nous conduit au cœur d’une question trop souvent négligée. On s’inquiète avec raison de la déchristianisation de l’Europe, mais on s’est insuffisamment inquiété de la déseuropéanisation du christianisme. Car le catholicisme est indissociable des médiations à travers lesquelles il s’est incarné dans l’histoire. Il se déploie à travers les nombreux visages de l’humanité, et est étranger à la tentation niveleuse qui, au nom d’un retour fantasmé à la révélation primitive, justifierait l’arasement des cultures et des formes historiques particulières qui permettent aux hommes d’habiter le monde sous le signe d’une continuité vivable. C’est une bien étrange idée d’assimiler l’héritage à une scorie, et c’en est une encore plus étrange de croire que la foi, pour s’offrir à tous les hommes, doit abolir jusqu’au souvenir des rites par lesquelles elle a modelé le noyau d’une civilisation, au point d’en devenir indissociable. On aurait tort de réduire cette conscience à une forme de catholicisme «identitaire», comme on dit pour se faire peur. Il faut plutôt y voir un souci légitime des sources les plus intimes de la culture.

    L’homme ne se grandit pas en se désincarnant, et la foi fleurit bien mal sur les cendres d’une liturgie incendiée. Nul ne s’attend à ce que Rome replace le rite traditionnel au cœur de ce qu’on appellera la liturgie dominante. Il ne semble toutefois pas exagéré d’espérer que le pape ne cherche pas à l’éradiquer. La tentation serait forte de citer Brassens, qui avait compris qu’une religion renonçant à sa propre tradition sacrifiait le langage sans lequel ses vérités risquaient de devenir inaudibles. Je pourrais aussi citer Montherlant qui dans ses carnets, si je ne me trompe pas, disait à sa manière espérer rencontrer un prêtre qui croit.

    La formule n’est pas banale: les hommes et les femmes qui se sont aventurés au seuil de l’Église, avec le désir de le franchir, ont souvent rencontré, sur leur parcours, des prêtres à la foi flageolante, presque méfiants à l’endroit de ceux qui frappent à leur porte, comme s’ils venaient à leur messe avec une ardeur suspecte. Ils ne risquent toutefois pas de recevoir un tel accueil chez ceux qui se veulent les gardiens non seulement d’un rite, mais aussi, d’un rapport à la foi qui trouve dans la liturgie traditionnelle non pas une béquille mais une manière d’accéder à la plus riche des expériences. La force d’attraction de la messe traditionnelle ne s’explique pas nécessairement par la complaisance nostalgique. Ceux qui se demandent pourquoi les communautés «traditionnelles» parviennent à croître malgré l’anathème jeté sur elles trouveront peut-être là un début de réponse à leur interrogation.

  • Le gouvernement hongrois lance un référendum sur la question de la protection des enfants

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    De Rod Dreher sur The American Conservative :

    Orban : Laissez le peuple voter sur la loi LGBT

    Le Premier ministre hongrois Viktor Orban annonce la tenue prochaine d'un référendum sur la loi d'information LGBT.

    21 JUILLET 2021

    Le premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé une grande nouvelle aujourd'hui. Voici une partie de l'annonce traduite :

    Le gouvernement hongrois lance un référendum sur la question de la protection des enfants, a annoncé mercredi Viktor Orbán. Les questions porteront notamment sur ce que pensent les parents de l'introduction de la propagande sexuelle auprès des enfants dans les établissements d'enseignement public.

    Il y aura également des questions demandant dans quelle mesure les parents sont favorables à l'organisation de conférences dans les écoles sur les traitements de changement de sexe. Le Premier ministre demande à tous de dire non à ces questions ensemble.

    Ces dernières semaines, Bruxelles a attaqué la Hongrie pour ses lois de protection de l'enfance, a déclaré Viktor Orbán. Le Premier ministre a ajouté que l'Union européenne exige une modification de la loi sur l'éducation et la protection de l'enfance.

    [Citation d'Orbán :] "Bruxelles exige maintenant une modification de la loi sur l'éducation et des règles de protection des enfants. Ils regrettent que ce qui est déjà permanent en Europe occidentale ne soit pas possible chez nous. Là-bas, les militants LGBTQ visitent les jardins d'enfants et les écoles, ils dispensent une éducation sexuelle. Ici aussi, ils le veulent, c'est pourquoi les bureaucrates de Bruxelles menacent et engagent des procédures d'infraction, c'est-à-dire qu'ils abusent de leur pouvoir" - a déclaré le Premier ministre. Il a ajouté que l'avenir de nos enfants est en jeu, nous ne pouvons donc pas lâcher prise sur cette question. Lorsque la pression sur notre pays est si forte, seule la volonté commune du peuple peut protéger la Hongrie.

    Les questions du référendum seront les suivantes :

    • Êtes-vous favorable à la tenue d'une séance d'orientation sexuelle dans un établissement d'enseignement public sans le consentement des parents ?
    • Êtes-vous favorable à la promotion des traitements de changement de sexe pour les enfants mineurs ?
    • Êtes-vous favorable à l'offre de traitements de changement de sexe pour les mineurs ?
    • Êtes-vous favorable à la présentation sans restriction aux mineurs de contenus médiatiques à caractère sexuel qui affectent leur développement ?
    • Êtes-vous favorable à la présentation aux mineurs de contenus médiatiques sensibles au genre ?

    C'est un coup d'éclat. L'opposition hongroise n'a pas voté la loi, car elle la considérait comme manipulatrice. Tous les parlementaires étaient d'accord pour dire que les lois hongroises contre la pédophilie devaient être renforcées. Le Fidesz, le parti d'Orban, y a ajouté la loi sur la propagande LGBT interdisant les choses implicites dans ces cinq questions. L'opposition libérale a cru - sans doute à juste titre - qu'il s'agissait d'une manœuvre politique visant à l'obliger à voter pour un projet de loi (le projet de loi sur l'information des LGBT) auquel elle s'oppose, sous peine d'être accusée d'être laxiste en matière de pédophilie. Ils ont raison - c'était une manœuvre politique effrontée et manipulatrice. Néanmoins, la législation elle-même, à mon avis, était correcte et nécessaire. L'autre jour, j'ai discuté avec un critique de la législation, mais lorsque je lui ai expliqué à quel point cette propagande était allée loin aux États-Unis, il était visiblement choqué et a admis qu'il était déconnecté et qu'il n'avait aucune idée que les choses allaient si mal en Amérique.

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  • Quand le Parlement européen vote une résolution pro-avortement et anti-objection de conscience

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    La résolution pro-avortement et anti-objection de conscience du Parlement européen

    Un nouvel épisode peu commenté dans le combat mondial qui se déroule actuellement entre les partisans de l’avortement et les défenseurs du droit à la vie : le 24 juin, le Parlement européen a adopté la Résolution Matić sur l’avortement. 378 voix pour, 255 voix contre, 42 abstentions : une victoire, donc, pour la culture de mort camouflée sous ce titre lénifiant : « La santé et les droits génésiques et sexuels dans l’Union, dans le cadre de la santé des femmes ». Qui pourrait en effet s’opposer raisonnablement à la santé des femmes ?

    Pourtant, une majorité de députés des partis de droite, y compris du principal, le Parti populaire européen (PPE), a tenté de faire barrage. Mais c’est l’alliance de libéraux, d’écologistes et de socialistes (majoritaires au Parlement européen depuis les dernières élections européennes) qui l’a emporté. En réalité, seule une minorité de députés du Parlement européen est fermement opposée à « un droit à l’avortement ». Les résolutions alternatives des groupes CRE (Conservateurs et réformistes européens) et PPE ne proposaient pas d’interdire l’avortement eugénique ou l’avortement à la demande. La proposition du CRE rappelait cependant l’incompétence de l’UE s’agissant d’une question de santé, et le droit à l’objection de conscience du personnel soignant. La proposition du PPE dissociait l’avortement de la « santé sexuelle et génésique », et après avoir relevé que l’avortement n’est pas une méthode de contraception, demandait de « tout faire pour réduire le nombre d’avortements ». Vaines tentatives : tous les amendements qui plaidaient pour le devoir et l’intérêt des États à prévenir l’avortement et à aider les femmes furent rejetés en commission parlementaire.

    Si la droite reste timide et désunie face à l’avortement, la gauche est « toujours plus unie et déterminée (…) tant et si bien qu’elle n’est objectivement plus « pro-choix », mais uniquement « pro-avortement », relève Grégor Puppinck, directeur de l’European Center for Law and Justice (ECLJ). La Résolution Matic recommande en particulier de lutter contre la « désinformation » pro-vie. Comme si tout devait être fait, au nom de la santé des femmes, pour les pousser à avorter, sans délai de réflexion, sans discussion, sans alternative.

    L’ennemi à abattre est à présent clairement l’objection de conscience des professions médicales. La Résolution Matić lui consacre trois paragraphes (36 à 38) pour inciter les États à la vider de sa substance sous prétexte qu’elle empêcherait « un traitement efficace pendant la grossesse » ! Et pour faire taire les derniers scrupules, le mot « bébé » qui existait initialement dans la proposition de résolution Matić (cette inadvertance cacherait-elle un retour du naturel au galop ?) a été supprimé lors du vote final du paragraphe 38, relève Grégor Puppinck. En somme, il n’y a plus que pour les animaux qu’il est admis de parler de « bébé » avant la naissance, comme l’actualité vient de le rappeler en France cette semaine avec des titres extatiques sur la gestation d’un « bébé panda » au zoo de Beauval…

    Si le parlement de l’UE n’a pas le pouvoir d’obliger les États à modifier leur législation, la pression augmente. La Résolution Matić est une nouvelle arme pour faire plier les gouvernements conservateurs européens qui, tels ceux de Hongrie et de Pologne, refusent de rentrer dans le moule libertaire, anti-familial et anti-vie, de l’UE. Cela s’inscrit dans un combat planétaire, explique Grégor Puppinck (dans son article sur le « conflit mondial » de l’avortement en lien ci-dessous) : « À chaque fois et en tous lieux, les mêmes lobbies de l’avortement agissent, et à chaque fois, quelques groupes pro-vie chrétiens tentent de résister. » À vrai dire, les défenseurs de la vie ne sont pas moins déterminés que les pro-avortement. Mais ces derniers sont adossés à des multinationales de l’avortement (Fédération Internationale du Planning Familial, Mary Stopes International) qui disposent de fonds colossaux (via les fondations Rockefeller, Ford, Open Society de Soros, Gates, en lien avec la Banque Mondiale ou le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population) et de complicités dans les grands médias, dans les parlements nationaux et les juridictions (Cour européenne des droits de l’homme, Cour interaméricaine des droits de l’homme, Cour Suprême des États-Unis, ONU). Tout un arsenal qui leur a permis, jusqu’à présent, d’avancer inexorablement. Pas toujours et partout, cependant, tempère Grégor Puppinck : « … nous assistons à un renforcement simultané des deux camps. Les « pro-vie » se renforcent aux États Unis, dans plusieurs pays d’Europe centrale et ont même remporté des victoires en Europe occidentale, tandis que les « pro-mort » renforcent leurs positions dans les instances internationales, et dans les pays pauvres. » Après tout, Goliath aussi avançait avec une totale assurance contre David… « Nous avons le sentiment de l’imminence d’une lutte finale », conclut Grégor Puppinck.

     
    Avortement : un conflit mondial
    ECLJ 02-07-2021
    Avortement : un conflit mondial
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  • Le programme détaillé du voyage du pape à Budapest et en Slovaquie

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    De Delphine Allaire sur Vatican News :

    Le Pape à Budapest et en Slovaquie: programme détaillé du voyage

    Le programme du voyage apostolique de François à Budapest et en Slovaquie a été rendu public mercredi 21 juillet par la Salle de presse du Saint-Siège. Du 12 au 15 septembre prochain, le Souverain pontife visitera cinq villes, commençant par la capitale hongroise pour la messe de clôture du 52ème Congrès eucharistique international, poursuivant avec la capitale slovaque Bratislava, et faisant escale par les trois villes slovaques de Košice, Prešov et Šaštin.

    Quatre jours de déplacement en Europe centrale et orientale pour ce second voyage apostolique de l’année 2021. 8 prises de paroles du Saint-Père sont prévues ainsi que 3 messes publiques, selon le programme officiel paru ce mercredi 21 juillet.

    La demi-journée hongroise

    Le Pape François décollera de Rome-Fiumicino pour Budapest dimanche 12 septembre dès l’aube, à 6h00 du matin. Après un accueil officiel à l’aéroport international Franz-Liszt de la capitale hongroise, le Pape rencontrera le président de la république de Hongrie János Áder, ainsi que le Premier ministre Viktor Orban, au Musée des Beaux-Arts de Budapest.

    C’est dans ces lieux abritant la plus grande collection d’art de Hongrie que le Saint-Père rencontrera aussi l’épiscopat hongrois dans la matinée du dimanche 12 septembre. Un discours est prévu. Suivront toujours entre les murs de ce musée inauguré en 1906, une rencontre avec les représentants du Conseil œcuménique des Églises et quelques communautés hébraïques de Hongrie. Un discours est également prévu.

    À 11h30, sur la vaste place monumentale des Héros de Budapest, devant le Musée des Beaux-Arts, le Successeur de Pierre célébrera la messe de clôture du 52ème Congrès eucharistique international.

    Messe en la cathédrale Saint-Martin de Bratislava

    En début d’après-midi, le Pape quittera Budapest pour rejoindre par avion Bratislava - durée de vol 50 minutes. Il conclura ce dimanche chargé par une rencontre œcuménique à la nonciature apostolique de Bratislava -à 16h30, discours prévu-, et une heure plus tard -à 17h30-, par une rencontre privée avec les jésuites de Slovaquie, toujours à la nonciature.

    La journée du lundi 13 septembre commencera avec l’accueil officiel de l’évêque de Rome par les autorités slovaques. À 9h30, le Pape rendra une visite de courtoisie à la présidente de la République, Zuzana Čaputová, au Palais présidentiel, rencontrant autorités, société civile et corps diplomatique dans les jardins du Palais Grassalkovitch à 10h00. Un autre discours est prévu.

    Le Saint-Père se rendra ensuite en la cathédrale catholique Saint-Martin de Bratislava, plus grande et ancienne église de la capitale - datant du XIVème siècle- pour prononcer un discours devant les évêques, prêtres, religieux, séminaristes et catéchistes du pays. Il visitera le centre Bethléem et rencontrera ensuite la communauté juive slovaque -discours- avant de recevoir à la nonciature apostolique, le président du Parlement slovaque, puis le Premier ministre Eduard Heger, tout récemment entré en fonction, en avril 2021.

    Liturgie byzantine et piété mariale

    Enfin mardi 14 septembre, le Souverain pontife partira pour Košice, la deuxième ville du pays, afin de présider une divine liturgie selon le rite byzantin de saint Jean Chrysostome à Prešov à 10h30. 

    Le Pape échangera un salut avec la communauté rom de Košice à 16h00, et s’exprimera de nouveau publiquement devant les jeunes de la ville à 17h00.

    Ultime jour, mercredi 15 septembre, consacré à la messe au sanctuaire national de Šaštin -dans la région de Trnava-, en la basilique de Notre-Dame des Sept Douleurs, à 10h00, avant de regagner Rome en milieu de journée. Le 15 septembre est justement fêtée Notre-Dame des Douleurs, patronne de la Slovaquie, et depuis 1564, des fidèles font le pèlerinage national à Šaštín, en ce jour de fête qui est aussi férié.

    La devise de ce voyage apostolique en Slovaquie est "Avec Marie et Joseph, en route vers Jésus" -Con Maria e Giuseppe sulla via verso Gesù-, les fidèles slovaques vénérant profondément la Vierge des douleurs, invoquant son aide depuis des siècles. 

  • Allemagne : en 2020, la fréquentation des églises est tombée à son plus bas niveau depuis plusieurs décennies

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    De KathNet/news :

    La fréquentation des églises tombe à son plus bas niveau depuis plusieurs décennies en 2020 en Allemagne - A peine 5,9% aujourd'hui !

    14 juillet 2021

    Statistiques ecclésiastiques 2020 : malgré les informations médiatiques faisant état de "nombreux départs d'églises" dans l'archidiocèse de Cologne, les départs d'églises sont nettement moins nombreux en 2020 qu'en 2019, avec 17.281 départs d'Eglises.

    En Allemagne, les statistiques ecclésiastiques pour 2020 ont été publiées mercredi, montrant qu'en Allemagne les catholiques sur le papier représentent 26,7 % de la population totale. Officiellement, il y a encore 22.193.347 membres d'Eglise. Environ 221.000 membres ont quitté l'Église catholique, tandis que chez les protestants, le chiffre était de 220.000. Selon une dépêche de la DBK, les statistiques pour 2020 sont fortement influencées par les effets de la pandémie de coronavirus, car celle-ci a eu de nombreuses répercussions sur la vie ecclésiale. "En raison des mesures de protection et d'hygiène nécessaires, les services religieux n'ont pas pu être célébrés et les offrandes religieuses n'ont pas pu être prises en charge comme les années précédentes. Cela a eu un effet correspondant sur les chiffres. A cela s'ajoutent les changements structurels dans les (arch)diocèses. Par exemple, le nombre de paroisses a diminué pour atteindre 9.858 (2019 : 9.936). " Selon la DBK, il y a un total de 12.565 prêtres (2019 : 12.983), dont 6.303 sont des aumôniers de paroisse (2019 : 6.460). Dans les autres ministères pastoraux, les statistiques 2020 font état de 3.245 diacres permanents (2019 : 3.335), 3.244 assistants/référents pastoraux (femmes : 1.539, hommes : 1.705) et 4.426 assistants/référents paroissiaux (femmes : 3.479, hommes : 947). Le nombre d'ordinations sacerdotales en 2020 était de 56 prêtres séculiers et onze religieux.

    Selon la DBK, la fréquentation des services religieux a fortement chuté en 2020 pour atteindre 5,9 % (2019 : 9,1 %) - notamment en raison de la corona. Les chiffres relatifs à la réception des sacrements sont également le reflet de la pandémie de Corona et de changements internes à l'église et démographiques plus longs. Par exemple, le nombre de mariages à l'église a été de 11.018 (2019 : 38.537), le nombre de baptêmes de 104.610 (2019 : 159.043) et le nombre de premières communions de 139.752 (2019 : 166.481). Les inhumations sont en légère hausse à 236.546 (2019 : 233.937). En 2020, 1.578 personnes ont rejoint l'Église catholique (2019 : 2.330), et 4.358 personnes ont été réadmises (2019 : 5.339). Le nombre de personnes quittant l'Église reste élevé en 2020, mais à 221.390, il est en baisse de 18,8 % par rapport à 2019 (2019 : 272.771).

    La situation dans l'archidiocèse de Cologne est remarquable. À la fin de l'année 2020, 1.868.567 catholiques appartenaient à l'archidiocèse de Cologne. C'est 37.335 de moins que l'année précédente. Malgré les informations médiatiques faisant état de "nombreux départs d'Eglises", il y a eu nettement moins de départs d'églises en 2020 qu'en 2019, avec 17.281. L'année précédente, il y a eu 24.298 départs. Dans d'autres diocèses allemands, le nombre de personnes quittant l'Eglise en 2020 a également diminué.

  • L'adoption de la Résolution Matic : un dévoiement du droit à la santé

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    De l'European Center for Law & Justice :

    Adoption de la Résolution Matic
     

    Madame, Monsieur,
     
    Vous le savez probablement : le Parlement européen a finalement adopté la Résolution Matić sur l’avortement, par 378 voix pour, 255 voix contre et 42 abstentions. C’est une défaite, marquée toutefois par une forte mobilisation de tous les partis de droite, y compris du principal, le Parti populaire européen (PPE), dont l’engagement en faveur des enfants à naître n’était pas assuré d’avance.
     
    Toutefois, cette mobilisation n’a pas suffi pour contrer l’alliance des libéraux, des écologistes et des socialistes qui disposent actuellement au Parlement européen d’une large majorité.
     
    Cette défaite est donc en premier lieu le résultat de la perte de la majorité de la droite au Parlement européen depuis les dernières élections européennes. Même si les trois groupes de droite -Identité et démocratie (I&D), Conservateurs et réformistes européens (CRE) et le PPE- avaient voté comme un seul homme contre ce projet pro-avortement, ils n’auraient pu l’emporter. C’est presque ce qui s’est passé ; les groupes I&D et CRE ont voté contre la Résolution Matić quasi-unanimement et le PPE au deux tiers contre.
     
    Face à eux, le centre et la gauche forment un bloc presque sans faille sur ce sujet de l’avortement. Seule une tout petite minorité qui se compte sur les doigts de la main s’est abstenue de voter pour la résolution Matić.
     
    En considérant ces votes et en voyant les propositions alternatives portées par les groupes de droite, force est de constater la libéralisation de ces partis sur le sujet de l’avortement. Seule une minorité de députés du Parlement européen est activement opposée à « un droit à l’avortement ». Les résolutions alternatives des groupes CRE et PPE ne proposaient pas d’interdire l’avortement eugénique ou l’avortement à la demande.
     
    La proposition du groupe CRE était courte et consensuelle de par son rappel objectif du droit : incompétence de l’Union européenne sur le sujet de la santé, l’avortement n’est pas un droit fondamental mais l’objection de conscience l’est.
     
    La proposition du groupe PPE était un peu plus longue. Tout en faisant des concessions, notamment sur la promotion « d’une éducation sexuelle complète », cette résolution alternative faisait davantage de propositions allant dans le bon sens. Elle promouvait d’abord une distinction claire entre « avortement » et « santé sexuelle et génésique », car les « pro-avortement » cherchent à intégrer et assimiler l’avortement à un droit relevant de la santé sexuelle et génésique. Le groupe PPE voulait aussi rappeler que l’avortement n’est pas une méthode de contraception et qu’il faut « tout faire pour réduire le nombre d’avortements », en soutenant les familles et en les aidant également lorsqu’elles ont des problèmes d’infertilité.
     
    Cependant, malgré quelques concessions et une rédaction consensuelle, la proposition PPE n’a eu qu’une seule voix de la gauche, celle d’un député Verts/ALE (voir les résultats des votes).
     
    La gauche est en effet toujours plus unie et déterminée pour promouvoir un droit à l’avortement, tant et si bien qu’elle n’est objectivement plus « pro-choix », mais uniquement « pro-avortement ». En effet, toute tentative d’amender la résolution Matić en rappelant le devoir et l’intérêt des États de prévenir l’avortement et d’aider les femmes à garder leur enfant furent rejetées en commission parlementaire. Le combat de la gauche contre les délais de réflexion des femmes avant un avortement illustre également cette détermination à véritablement pousser les femmes à avorter, comme si l’alternative à l’avortement ne devait pas exister. L’objection de conscience est devenue pour la gauche une scorie légale, un vestige d’un ordre moral qu’il faut achever. La résolution lui consacre trois paragraphes (36 à 38) pour pousser les États à la vider de sa substance et de son efficacité. En matière d’avortement, les femmes ne doivent pas trop réfléchir et le personnel médical non plus.
     
    Cet aveuglement idéologique est aussi parfaitement illustré par le député français Raphaël Glucksmann, qui fut un fervent défenseur de cette résolution Matić tout au long des débats. Quelques jours avant le vote, des associations pro-vie ont envoyé à tous les députés européens une petite boîte dont le contenu a été partagé par certains, dont M. Glucksman :

    Foetus
    Face à cela M. Gluksmann s’exclame sur son compte Linkedin contre les associations ayant envoyé le fœtus en plastique : « vous ne nous impressionnez pas. Vous nous encouragez au contraire à défendre la liberté de choix et d’autodétermination ! »
     
    Comment ne pas voir que ces associations veulent lui faire comprendre de la manière la plus concrète possible à quoi un avortement pratiqué à 12 semaines met fin ? Quel aveuglement !
     
    D’ailleurs l’unique mention du mot « bébé » qui existait dans la proposition de résolution Matić a été supprimée lors du vote final du paragraphe 38, qui concerne l’objection de conscience. La proposition disposait que « cette clause de conscience entrave également l’accès au dépistage prénatal, […] empêche également le bébé de recevoir un traitement efficace pendant la grossesse ou juste après la naissance; ». La version finale accuse toujours l’objection de conscience d’empêcher « un traitement efficace pendant la grossesse ou juste après la naissance; », mais l’on ne parle plus de « bébé ». C’est la seule et unique modification du document entre la proposition et la résolution finale.
     
    L’adoption de la Résolution Matić est donc une nouvelle étape. Ce n’est pas une victoire finale pour la gauche, car les États ne sont pas obligés de transposer dans leur droit national son contenu, mais c’est un texte supplémentaire qu’elle va utiliser pour faire pression sur les gouvernements conservateurs européens.
     
    Le combat contre cette dérive doit continuer car ce n’est, encore une fois, qu’une étape pour faire de l’avortement partout en Europe non seulement « une liberté », mais « un droit » au titre de la santé et peut-être bientôt « un devoir » au nom de l’écologie. En effet, légalement, dès lors que le législateur consacre en droit une pratique, celle-ci devient un bien. Logiquement, le législateur peut aussi inciter et parfois même, sous certaines conditions, forcer les tenants de ce droit à l’exercer. C’est ce qu’ont commencé à promouvoir certaines personnalités politiques écologistes, qui assument pleinement d’être néo-malthusiennes, comme Yves Cochet, ancien ministre de l’environnement. Il faudrait selon lui réduire les allocations familiales : « Plus vous avez d’enfants, plus vos allocations diminuent jusqu’à disparaître à partir de la troisième naissance » ; et il faudrait le faire au nom de l’écologie : « Ne pas faire d’enfant supplémentaire, c’est le premier geste écologique. »
     
    Des articles de presse se font de plus en plus l’écho de l’impact environnemental d’un enfant supplémentaire en évaluant sa production de CO2. Des groupes de citoyens, ainsi que des personnalités médiatiques, affirment souhaiter avoir moins d’enfants ou aucun, par respect pour la planète.
     
    Une sorte de politique de l’enfant unique matinée d’écologisme guette l’Europe. Bien que cette perspective semble lointaine ou irréaliste, la gauche européenne va continuer sa lutte contre l’objection de conscience et promouvoir l’avortement dans le cadre du droit à la santé.
     
    Ces résultats de vote et ces perspectives nous confirment la nécessité d’adopter, à l’égard de l’avortement, une approche à la fois sociale et intellectuelle.
     
    Intellectuelle : car il faut défendre les véritables droits de l’homme et combattre la culture de mort jusqu’à sa racine.
    Sociale : car il faut aider les couples et les femmes à ne pas recourir à l’avortement, en promouvant une politique sociale de prévention de l’avortement.
     
    Il n’est pas possible de combattre la culture de mort sans effort pour la comprendre, et sans proposer une politique d’accueil et de respect de la vie.
    À l’ECLJ, nous sommes résolus à poursuivre cet effort, convaincus de la valeur de toute vie humaine.
     
    Pour tous ceux qui sont désireux de poursuivre cet effort, nous mettons à disposition des documents et analyses de la meilleure qualité possible. Sachant que l’été est un temps favorable aux lectures, nous vous proposons deux textes de synthèse :
     
     
     
    Vous pouvez trouver d’autres textes de fond sur cette page.
     
    Merci à tous ceux qui ont soutenu nos actions contre cette Résolution Matić.

     

     

     

     

    © 2021 ECLJ
  • Le cas hongrois : idéologie et arguments

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    De Simon-Pál Schümmer sur le site de La Libre via didoc.be :

    Le cas hongrois : idéologie et arguments

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    La loi hongroise votée au parlement hongrois sur la pédophilie et la sexualité a fait couler beaucoup d’encre. Mais au fait, que dit-elle ? Une opinion de Simon-Pál Schümmer, 30 ans, marié et père de trois enfants, citoyen belge francophone, diplômé de sciences politiques et particulièrement passionné par l’analyse de la politique belge, hongroise et américaine. Magyarophone grâce à une mère hongroise, il maîtrise aussi l’anglais et le néerlandais. Ce texte a été publié dans « La Libre Belgique » du 8-7-21.

    La loi hongroise votée à l’Országház (Parlement hongrois monocaméral) sur la pédophilie et la sexualité a fait couler beaucoup d’encre et a été l’objet de polémiques enflammées. On ne compte plus les réactions venant de membres du parlement européen, de chefs et membres de gouvernements, d’associations sportives ou encore de personnalités. Aussi incroyable que cela puisse paraître, alors même qu’une lettre cosignée par 17 chefs d’Etat déclare la honte d’une telle loi, personne ne semble avoir pris la peine de s’interroger sur le contenu du texte en lui-même, et encore même sur son esprit.

    Or, ce qui fait une loi, c’est d’abord l’esprit qui la guide.

    L’esprit de la loi

    Le législateur, dans le cadre de ses compétences et de sa souveraineté démocratique, a voulu clarifier dans son ensemble le principe du rôle de l’Etat en matière de sexualité des mineurs : l’Etat doit être responsable et actif quand il s’agit de protéger un mineur de la violence sexuelle (la plus grande partie du texte développe d’ailleurs un arsenal anti-pédophilie) ; l’Etat doit être garant et protecteur de la liberté parentale en ce qui concerne l’éducation sexuelle, et plus particulièrement la manière d’aborder les thématiques sexuelles plus sensibles que sont l’homosexualité, le genre ou la pornographie, pour ne citer que ces exemples.

    Ainsi, cette loi n’aborde pas les homosexuels en tant que personnes, ni leur droit (défendus dans la Loi Fondamentale Hongroise), mais plutôt l’homosexualité comme thématique sexuelle dont la compréhension, de l’avis des législateurs élus par le peuple, doit rester une prérogative (principalement) des parents et non pas de la société civile ou de l’État.

    Il s’agit finalement d’une déclaration de responsabilité concernant un sujet sensible. « Sensible », car aucune étude scientifique ne permet de dire avec certitude ni l’âge ni l’approche avec laquelle il convient d’aborder ces sujets. Progressistes et conservateurs peuvent trouver des arguments défendables, mais étant donnée la délicatesse de ces sujets, c’est la liberté parentale qui est ici défendue. Le texte a pour objectif de protéger ce concept dans un contexte où cette liberté est perçue comme mise en danger. Pensons par exemple aux associations intervenant dans les écoles, à la télévision, dans la sphère publique, pour sensibiliser des enfants au fait qu’il est possible de « choisir son sexe ». Le problème réside surtout dans le fait que ceci soit fait sans le consentement parental et donc potentiellement contre la manière dont ces derniers auraient voulu aborder la question.

    Le décalage intellectuel des critiques

    La loi hongroise fait un choix de société dont l’axe de la disputatio n’est pas le droit de telle ou telle minorité mais plutôt la responsabilité d’éducation.

    Comme sur tout axe idéologique, il est possible d’être en désaccord. L’erreur faite par les critiques de cette loi est de ne pas débattre sur l’axe du sujet réel mais sur un autre.

    Le vrai débat aurait été de remettre en question le positionnement sur la responsabilité de l’État. Or, ce qui est observé est une dénonciation sur base d’un prétendu « non-respect des valeurs de l’Union Européenne ».

    Deux problèmes sont à relever :

    - Premièrement, nous l’avons dit, cet argument est hors cadre. La loi hongroise n’a pas pour objet les droits homosexuels, mais parle de sujets de sexualité, sans les discriminer ni les hiérarchiser.

    - Deuxièmement, dans aucune des prises de position critiques on ne mentionne les « valeurs » auxquelles cette loi s’opposerait, ni même en quoi elle s’y opposerait.

    L’article 14 de la Charte des Droits Fondamentaux de l’UE déclare : « La liberté de créer des établissements d’enseignement dans le respect des principes démocratiques, ainsi que le droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques, sont respectés selon les lois nationales qui en régissent l’exercice. » Deux éléments de cet article démontrent en quoi la loi hongroise s’aligne avec les valeurs précitées : le droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement et le fait que cela se fasse respecter par les lois nationales. Une des valeurs de l’UE défendue ici est la souveraineté totale des États en la matière. Ceci semble contredire la démarche des 17 chefs d’Etat condamnant un objet relevant de la souveraineté reprise dans les Traités.

    Il y a donc un manque d’honnêteté tant dans le processus de jugement de la situation et que dans celui de la critique formulée.

    En effet, pas de traduction du texte de loi directement accessible. Le seul « résumé » de la situation correspond à une sonnette d’alarme caricaturale donnée par l’opposition ou par des lobbys. Il n’y a clairement pas eu de travail de compréhension (ou de lecture) de la loi en question, ni d’échange sur le fond avec les auteurs de la loi. La démarche de jugement a « omis » l’étape de prise de connaissance de l’objet.

    Et la critique, nous l’avons développé, se focalise sur un axe hors-sujet dont le but semble être, pour résumer une des thèse de Matthieu Bock-Côté dans « L’empire du politiquement correct – Essai sur la respectabilité politico-médiatique », (Éditions du Cerf, 2020), de disqualifier une prise de position en l’empêchant même d’entrer dans l’arène du débat, sans même avoir à en discuter, dès lors qu’elle ne rencontre pas l’agenda progressiste.

    Des préalables aux débats sur le futur de l’UE

    Cet épisode hongrois révèle des trous dans la palette de la réflexion sur le projet européen. En guise de conclusion, voici quelques pistes de solution à un déficit d’honnêteté intellectuelle qui empêche le débat argumenté et constructif. Abordons deux chantiers qui semblent prioritaires :

    D’abord, à la lumière des débats qui se font sur le futur de l’Union Européenne, intégrer en priorité une clarification sur ce qui, aujourd’hui, relève de la souveraineté des États membres. Plus que cela, il s’agirait même de définir ce qu’on entend par la souveraineté. Est-ce un concept qui qualifie le processus de prise de décision ou les réactions et les impacts de la décision ? Ou les deux ? Les universités, les groupes de réflexion, les centres d’étude politiques, les partis, les acteurs politiques pourraient engager un tel travail de définition, sans lutte idéologique. Sans aller — à ce stade — jusqu’au débat d’idées, le focus serait d’abord sur la clarification de ce qui est aujourd’hui dans les traités, puisque c’est ce sur quoi tout est construit.

    Ensuite, et dans la même lignée, proposer un exercice de cartographie des « valeurs » européennes, en partant de la liste objective de ce qui figure aujourd’hui dans les traités. On pourrait au maximum imaginer faire un travail de déclinaison en éléments plus concrets, mais sans aller plus loin dans un premier temps. Ceci permettrait de déclarer « hors scope » ou « dans le scope » toute une série de sujets et empêcher l’utilisation abusive du terme de « valeur ». Dans le cadre de cet exercice, dès qu’il y a un désaccord d’interprétation, on s’arrête sans jugement et reconnait qu’on tombe alors dans le débat politique. L’idée est de lister, pour se rendre compte du « fondamental » du plus petit commun dénominateur.

    Ces deux exercices de clarification sont un préalable pour découvrir sur quelle base l’avenir européen doit se construire, par le biais d’un retour vers une dialectique ouverte et construite sur des arguments, et non pas sur les émotions, les egos et les disqualifications idéologiques.

    Source : https://www.lalibre.be/debats/opinions/disqualification-ideologique-versus-debat-d-arguments-le-cas-hongrois-60e6b8297b50a6318d555c8f. Titre original : Disqualification idéologique versus débat d’arguments : le cas hongrois.

  • Le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) ont signé un accord

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    De Vatican News :

    Sécularisme et dénatalité, défis majeurs pour les familles d'Europe

    9 juillet 2021

    Le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) ont signé un accord formalisant leur rapprochement. Au cœur de leur mission figurent la nouvelle évangélisation dans un contexte de baisse de la natalité.

    La coopération entre le Conseil des Conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) existait déjà. Initiée après la rencontre mondiale des familles, qui s'est tenue à Dublin en 2018, elle est désormais "intensifiée et étendue" par un protocole d'accord signé ce 9 juillet. L'accord, signé par les présidents des deux associations, le cardinal Angelo Bagnasco et l'avocat Vincenzo Bassi, prévoit que la FAFCE participe – en tant qu’observateur – aux rencontres de la Commission pour la Famille et la Vie du CCEE afin d’y apporter son expertise, aussi dans la promotion des associations familiales catholiques, en cohérence avec sa mission. 

    Selon cet accord, la Fédération apporte également sa contribution à la Commission des épiscopats de l'Union européenne (Comece) et entretient également des relations étroites avec la Mission permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l'Europe, en vertu de son statut participatif auprès de cette institution. Cet accord fera l'objet d'une «évaluation conjointe après trois ans» selon ses termes.

    Les deux parties ont exprimé leur satisfaction: «Les pasteurs et les familles - a affirmé le cardinal Bagnasco - sont appelés à être unis pour la nouvelle évangélisation de l'Europe. Et c'est un signe d'unité. Face aux défis de la sécularisation et de la dénatalité - ajoute le cardinal - il est urgent de fuir le défaitisme, et au contraire, de retrousser les manches et de travailler ensemble».

    Vincenzo Bassi lui fait écho: «Comme l'a souligné le Pape François lors des États généraux de la natalité le 14 mai dernier, l'Europe est en train de devenir le vieux continent non plus à cause de son histoire glorieuse, mais à cause de son âge avancé». Face à la pandémie de solitude, nous sommes appelés à être les témoins de la joyeuse responsabilité des familles et à développer partout des réseaux familiaux. Pour cela, nous nous mettons au service de l'Église en Europe et de nos communautés, familles de familles» a précisé le président de la FAFCE. 

    Créé en 1971, le CCEE est composé de 39 membres qui, ensemble, représentent l'Église catholique dans 45 pays du continent européen. Son siège est situé à Saint-Gall, en Suisse. La FAFCE, quant à elle, regroupe 18 associations, ainsi que 5 membres observateurs et 4 organisations associées de 17 pays européens. Fondée en 1997, elle possède le statut participatif au Conseil de l'Europe depuis 2001 et son secrétariat général est situé à Bruxelles.

  • Quand Hitler s'évertuait à détruire l'Eglise catholique de Pologne

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    De Filip Mazurczak sur le Catholic World Report :

    The Polish Catholic Church under German Occupation: The Reichsgau Wartheland,  1939-1945 (English Edition) eBook: Huener, Jonathan: Amazon.fr

    Un récit puissant de l'effort d'Hitler pour détruire l'Église catholique polonaise

    L'ouvrage de Jonathan Huener, The Polish Catholic Church Under German Occupation, démontre de manière convaincante que les affirmations selon lesquelles le Troisième Reich était en bons termes avec l'Église catholique ne sont que des fantasmes à caractère idéologique.

    7 juillet 2021

    La nouvelle étude de Jonathan Huener, The Polish Catholic Church Under German Occupation : The Reichsgau Wartheland, 1939-1945 est un ajout précieux à la discussion sur la relation entre le nazisme et le christianisme. L'impact du livre est parfois limité par le fait que son auteur se plie à certains aspects du politiquement correct qui domine dans le monde universitaire d'aujourd'hui. Néanmoins, il s'agit d'un compte rendu puissant de la manière dont l'Allemagne nazie a mené une politique impitoyable de dommages corporels et matériels immenses pour le catholicisme polonais dans le Warthegau, les territoires de l'ouest de la Pologne qui ont été directement annexés par le Troisième Reich, sans toutefois parvenir à éteindre la foi de nombreux catholiques, laïcs et clercs, qui y vivaient.

    Le "Gau modèle

    Après que l'Allemagne nazie eut envahi la Pologne le 1er septembre 1939, précipitant ainsi le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, elle divisa le pays en plusieurs unités administratives. La majeure partie du centre, du sud et - après l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie en 1941 (faisant ainsi passer sous sa juridiction des régions qui étaient sous occupation soviétique depuis 1939) - du sud-est de la Pologne devint le Gouvernement général, un territoire colonial, gouverné par Hans Frank. Frank, qui était l'avocat personnel d'Hitler, sadique et corrompu (le GG était surnommé Gangster Gau), a effrontément fait du château de Wawel à Cracovie, résidence des monarques polonais depuis des siècles et sanctuaire de la nation polonaise cher au cœur de chaque Polonais, sa maison.

    Pendant ce temps, les régions restantes du nord et de l'ouest de la Pologne d'avant-guerre, sur lesquelles les Allemands prétendaient avoir des droits historiques, furent transformées en Gaus, ou unités administratives du Troisième Reich. Les politiques de germanisation y sont les plus brutales. Parmi eux se trouve le Reichsgau Wartheland ou Warthegau, qui comprend la majeure partie de la Grande Pologne et les régions de Lodz.

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