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Eglise - Page 1058

  • Qui est Rudolf Bultmann (1884-1976) ?

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    La nomination annoncée de Mgr De Kesel comme archevêque de Malines-Bruxelles oriente naturellement notre curiosité vers l'oeuvre de Bultmann dont le nouvel archevêque est un spécialiste. De ce philosophe issu de la mouvance luthérienne, l’abbé Jean Carmignac -célèbre exégète qui eut son heure de gloire dans les années 1980- disait : 

    « Rudolf Bultmann est un allemand, professeur à l'Université de Marbourg. C'est plus un philosophe qu'un exégète ; ami du philosophe Heidegger, c'est sous l'influence de celui-ci, en partie au moins, que Bultmann a bâti un système qui relève plus de l'histoire des religions que de l'exégèse. Bultmann compare les récits des évangiles aux récits populaires qui peuvent exister dans les différentes religions et mythologies ; il constate que pour à peu près chacun des récits évangéliques on peut trouver des passages parallèles dans la mythologie grecque, le Bouddhisme, etc. En recourant à la notion de genre littéraire (qui est une notion juste mais à utiliser avec discernement), il fait des rapprochements entre tel fragment des Evangiles et tel texte bouddhiste, hellénique... Il en arrive ainsi à atomiser le texte biblique. Il suppose que les évangiles sont la mise bout à bout de quantités de petits récits très courts inventés par les premières communautés chrétiennes pour exprimer ce qu'elles croyaient au sujet du Christ ; par exemple elles prêtent au Christ tel miracle pour dire qu'elles le croient d'origine divine, tout puissant, capable de rendre la vie... Bref, selon Bultmann, on mythologisait en écrivant les détails de la vie de Jésus, sous l'influence de la culture hellénique. Aussi, pense-t-il, il faut maintenant « démythologiser » les Evangiles si l'on veut obtenir la réalité historique. L'Evangile, selon lui, nous permet d'atteindre la foi des communautés chrétiennes (Jésus ressuscité, Fils de Dieu, né d'une Vierge, etc.) mais non la réalité historique. Mais pour Bultmann ce n'est pas un obstacle à la foi. Disciple du philosophe Heidegger, il prône une foi tout à fait « pure » et la foi est d'autant plus pure qu'elle ne dépend pas d'une connaissance historique. II est plus beau, plus religieux, de croire sans motif, sans preuve. C'est ce qu'il appelle la foi pure. Tout son travail, dans sa pensée, est un travail de purification de la foi. 

    Quant à nous, nous disons : si Jésus n'a pas fait et dit réellement ce que nous rapportent fidèlement les Evangiles, comment pouvons-nous croire en Lui ? On rencontre ici la différence essentielle entre la foi protestante et la foi catholique. La foi des protestants est en réalité la confiance; la confiance que Dieu me sauvera et qu'il me sauve par Jésus-Christ. Cette notion de confiance peut, jusqu'à un certain point être détachée de la réalité historique. Pour les catholiques, la foi est d'abord adhésion de l'intelligence à des vérités révélées et cette adhésion n'est plus possible si les vérités révélées n'existent pas, si elles n'ont pas été révélées, si je ne puis les atteindre dans le contexte des faits historiques où elles ont été révélées. Le système de Bultmann est donc extrêmement dangereux. Malheureusement, il est vulgarisé en France et a influencé beaucoup de chrétiens. Les théories de Bultmann sont pour une part responsables de la crise que traverse l'Eglise actuellement. Ce qui a fait perdre la foi à certaines personnes c'est que Jésus n'est plus pour elles le Christ historique qui a vécu sur terre, qui était Fils de Dieu, vraiment homme comme nous, dont je connais les gestes et les paroles, mais un être idéalisé qu'on récupère sur le plan politico-social ou qu'on essaye d'envoyer dans les nuées... Or, ce qui frappe, c'est que toutes les théories de Bultmann ne reposent sur aucune preuve ; elles s'appuient sur l'argument de comparaison, de ressemblance entre tel récit chrétien et tel récit bouddhique, par exemple. Mais l'histoire des religions est si vaste qu'on peut toujours trouver des ressemblances entre récits provenant de religions différentes ; comparaison n'est pas raison. Il faudrait prouver qu'il y a influence directe de tel thème hellénique ou bouddhique sur le Nouveau Testament. Bultmann ne le fait pas […]. »

    Extrait d’une interview donnée, en son temps, à la «« Revue des Oeuvres et des Missions marianistes » : le système de Bultmann…

    JPSC

  • La désignation de Mgr De Kesel réjouit le landerneau médiatique

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    Christial Laporte, dès qu'il a connu la nouvelle par on ne sait quel canal indiscret, n'a pu s'empêcher de court-circuiter les relais officiels de l'Eglise pour annoncer la désignation de Mgr De Kesel à l'archevêché de Malines-Bruxelles. Pas moins de deux pleines pages de la Libre, et un éditorial ("Le choix du Pape et du cardinal"), lui suffisent à peine à donner libre cours à son exultation. Dans son éditorial intitulé "Ils ont aimé Danneels, ils adoreront De Kesel", Béatrice Delvaux, rédactrice en chef du Soir, dit elle aussi toute sa satisfaction de voir Mgr Léonard (qu'elle n'épargne pas) remplacé par un disciple du cardinal Danneels ainsi que son espoir de voir le nouvel archevêque oser "faire bouger les lignes belges de sa religion sur le divorce, l'homosexualité, la famille". Bref, la nomination du nouvel archevêque réjouit le landerneau médiatique belge, ce qui est tout de même assez inquiétant quand on sait de quel bois il se chauffe. Espérons que le nouvel archevêque qui a côtoyé les deux précédents, et dont chacun se plaît à reconnaître la finesse et l'intelligence, saura présider avec sagesse et discernement aux destinées de l'Eglise de Belgique sans succomber aux appels des sirènes médiatiques. Il est cependant difficile de ne pas s'interroger devant un certain esprit partisan qui règne à Rome, un esprit qui a conduit à y faire revenir le cardinal Danneels pour y participer au synode tout en n'y conviant pas l'archevêque en poste à Malines-Bruxelles, un esprit qui aujourd'hui nous vaut la nomination d'un proche du même cardinal à la tête de l'Eglise belge.

    https://www.rtbf.be/video/detail_de-kesel-devient-le-nouvel-archeveque-de-malines-bruxelles?id=2057503

  • Bruxelles : inauguration des nouveaux bâtiments de la BICS

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    BICS_1.jpgLe 21 octobre, la Brussels International Catholic School a fait bénir ses nouveaux locaux pour le secondaire par le cardinal Burke. Dans son discours d’inauguration, le cardinal a rappelé l’importance du rôle éducatif des parents :

    Les parents, parce qu’ils ont donné la vie à leurs enfants, ont la très grave obligation de les élever et, à ce titre, doivent être reconnus comme leurs premiers et principaux éducateurs. Le rôle éducatif des parents est d’une telle importance que, en cas de défaillance de leur part, il peut dicillement être supplée. C’est aux parents, en eet, de créer une atmosphère familiale, animée pour l’amour et le respect envers Dieu et les hommes, telle qu’elle favorise l’éducation totale,personnelle et sociale, de leurs enfants. La famille est donc la première école des vertus sociales nécessaires à toute société. Mais c’est surtout dans la famille chrétienne, riche des grâces et des exigences du sacrement de mariage, que dès leur plus jeune âge les enfants doivent, conformément à la foi reçue au baptême, apprendre à découvrir Dieu et à l’honorer ainsi qu’à aimer le prochain ; …

    La Brussels International Catholic School est une école internationale bilingue (Français-Anglais) avec des classes maternelles, primaires et secondaires dont la direction et l’aumônerie est assurée par l’Institut du Christ Roi. L’Institut du Christ Roi a repris l’école dans les années 2000  (anciennement Institut Saint Pierre et Saint Paul fondé en 1974). L’école compte aujourd’hui près de 450 élèves.

    Contact

     Ref. Inauguration des nouveaux bâtiments de la BICS

    JPSC

  • Un poulain du cardinal Danneels pour succéder à Monseigneur Léonard

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    C’est l’information que « La Libre » tient d’une « source sûre » : l’évêque de Bruges, Mgr De Kesel  devient archevêque de Malines Bruxelles. Nous avons relayé cette information ici. Elle sera officialisée demain vendredi 6 novembre.

    Mais quel est le profil exact de cet intellectuel moins expansif que son confrère d’Anvers Johan Bonny ? Dans une archive du « Soir », on peut trouver ce qu’en disait  le « spécialiste » de l’actualité religieuse Christian Laporte lorsque Rome fit du chanoine gantois Jozef De Kesel un évêque auxiliaire du Cardinal Danneels à Bruxelles en 2002 :   

    « Jozef De Kesel, un théologien gantois, est devenu, contre toute attente, le nouvel évêque de Bruxelles. Le cardinal Danneels et Rome ont choisi un homme d'ouverture et d'écoute pour une Eglise plus dans les cordes qu'ailleurs.

    Divine surprise pour les catholiques bruxellois. Et davantage encore pour le principal intéressé... car il ne s'attendait vraiment pas à cette promotion un tantinet diabolique : c'est le chanoine gantois Jozef De Kesel qui monte sur le trône épiscopal bruxellois, succédant au duo Lanneau (F) - De Hovre (NL) en place depuis vingt ans.

    Une nomination qui lui fait même un peu peur, qui le met même mal à l'aise mais voilà, quand le grand « patron » de l'Église belge, entendez le cardinal Danneels, vous envoie en première ligne sur le difficile front bruxellois pratique en baisse abyssale, paroisses en difficulté avec la bénédiction de Rome, le théologien fidèle n'a plus guère le choix !

    Les De Kesel ? Une nouvelle « dynastie » épiscopale est née... Son oncle, Mgr Leo-Karel De Kesel fut évêque auxiliaire de Gand de 1961 à 1990.

    Jozef, cinquième d'une famille de neuf enfants, fut probablement inspiré par son exemple lorsqu'il décida d'embrasser le sacerdoce en 1965 en entrant au séminaire de Gand. Mais l'Église se rendit vite compte qu'elle comptait là un excellent élément pour étoffer ses troupes intellectuelles. Après des études d'histoire à Louvain, il fut donc envoyé à l'Université grégorienne à Rome.

    De Kesel Jr devint un pilier du fameux Collège belge dont les murs résonnaient encore des grands débats conciliaires. Mieux, il s'inscrivit dans la lignée des grands « anciens » en devenant un spécialiste de la théologie de Rudolf Bultmann (*) : un auteur très à la mode aujourd'hui, qui fut à la base d'une certaine démythologisation de Jésus, établissant des distinctions nettes entre le Jésus de l'histoire et celui de la foi.

    Une grosse tête, donc, Jozef De Kesel à en juger par sa carte de visite et, surtout, par sa riche production théologique.

    Mais l'homme fut aussi remarqué pour son entregent, sa grande capacité d'écoute. Et pour ses qualités de pédagogue.

    Résultat : nommé entretemps chanoine du chapitre de la cathédrale Saint-Bavon, il fut aussi pendant dix ans vicaire épiscopal responsable de la formation théologique et pastorale.

    Pas une mince affaire, car il fut chargé de piloter aussi bien les prêtres et les religieux que les diacres et les laïcs. Dans la ville d'Artevelde, le frêle chanoine on est loin des clercs imposants des Primitifs flamands était considéré comme une étoile montante que d'aucuns voyaient même succéder à Mgr Luysterman, l'évêque de Gand. Godfried Danneels en a décidé autrement.

    Parce que son passé plaide sans doute le mieux pour affronter la réalité bruxelloise où l'Eglise est plus qu'ailleurs encore sur la défensive.

    Jozef De Kesel n'est pas de cette race de messeigneurs tout confits de certitudes qui veulent reconquérir les âmes à grands coups médiatiques. On ne le verra pas non plus organiser une procession sur le canal dans la capitale. Au contraire, à ses yeux, l'Eglise doit être de plus en plus ouverte à la culture actuelle, largement sécularisée. Tout en poursuivant résolument dans la voie de Vatican II.

    Davantage que le maintien des droits acquis (et perdus) de l'institution, c'est la quête de la foi qui le guidera. Son ministère sera moins celui du pouvoir que celui du symbole. Dans une voie résolument oecuménique. Jusque dans le choix de sa devise : « Je suis avec vous les chrétiens ». Chrétiens ? Catholiques, oui mais aussi protestants, orthodoxes. Ouvert à l'autre...

    Quant à ses origines flamandes, il ne les reniera, forcément, pas mais il veut et peut devenir un vrai Bruxellois ». 

    Ref. l’acteur Jozef De Kesel

    (*) Monseigneur De Kesel  a consacré sa thèse  de doctorat en théologie  à cette question de l’historicité de Jésus dans l’œuvre de Rudolf Bultmann, célèbre théologien allemand de tradition luthérienne dont l’œuvre est dédiée à une réinterprétation de  l’Évangile pour rendre celui-ci  « plus recevable et compréhensible » à l’esprit de nos contemporains.

    JPSC

  • Comment discréditer et délégitimer l'Eglise

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    Sur la Nuova Bussola Quotidiana, Robi Ronza met le doigt sur les mobiles qui sous-tendent la campagne actuelle de dénigrement de l'Eglise :

    Corbeaux au Vatican, vautours et hyènes dans les journaux depuis Libero jusqu’à La Répubblica : une Eglise des criminels

    A la une :

    Libero : Le Vatican a aussi volé l'argent des messes

    La Repubblica : les comptes secrets du Vatican. Des dépenses fantômes pour des millions

    Il Corriere della Sera : le Vatican, les autres documents volés

    Il Giornale : Voici les documents du pape. Richesse, gaspillages et jeux de pouvoir

    Il Fatto Quotidiano : Casting vatican : acteurs et voyages en or, tailleurs et tv porno

    La Stampa : Vatileaks, gaspillages et privilèges. Le pape: « des serpents venimeux »

    Il Messaggero : Des corbeaux au Vatican, de nouveaux suspects

    Il Tempo : Voici les gaspillages du Vatican...

    Deux livres dénonçant des cas réels ou présumés de détournement et d’escamotage de fonds du Saint-Siège, de mauvais usage de son patrimoine, écrite l’une par un journaliste qui travaille pour le plus grand groupe d'édition italien d'orientation radicale-progressiste (l'Espresso-Repubblica) et l'autre par un collègue qui travaille pour le groupe d'édition italien qui appartient à la famille Berlusconi , sont présentés au public le même jour. Des traductions de ces deux livres ont déjà fait l’objet de contrats et sont programmées dans plus de quinze langues. L'édition en Français de l'un des deux sera présentée le 11 novembre prochain, quelques jours après la sortie de l'édition italienne.

    Dans un pays comme le nôtre, où même les actes de procédure secrète atterrissent au grand galop sur les premières pages des quotidiens, on ne sait rien du contenu des livres malgré toutes les copies du texte inédit qui doivent pourtant circuler lors des tractations pour la vente de leurs droits de traduction et pour les traductions elles mêmes. Pour ne rien dire de leur impression et de la distribution de copies imprimées aux distributeurs des livres et aux librairies de toute l'Italie. Dans une lettre au directeur d'Avvenire que le journal a publiée hier, don Maurizio Patriciello a révélé que Gianluigi Nuzzi, le journaliste animateur de l’émission Quarto Grado sur la Rete4, auteur de l'un des deux livres, avait cherché à le convaincre de participer à sa présentation, mais sans pourtant lui donner un exemplaire à lire à l'avance mais en se limitant simplement à le lui raconter de vive voix.

    Après, quand tout est prêt, l’affaire éclate suite à l'arrestation au Vatican du prélat et de la consultante considérés comme responsables d’avoir livré aux journaux des documents confidentiels et des enregistrements illégaux dont les deux journalistes se sont servis pour écrire leurs livres. Passe alors le temps nécessaire pour que la nouvelle fasse son effet et, ensuite, à l'avant-veille de leur présentation en Italie, certaines pages vont commencer à circuler en avant-première et les interviews télévisées des deux auteurs, le susmentionné Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, journaliste à L'Espresso, vont se multiplier.

    Etant donné que l’entièreté du contenu n’est pas encore disponible, et déjà rien que pour cela, il n’est pas sérieux d’en parler. Tout au plus les deux titres et les sous-titres qui sont connus méritent-ils quelques commentaires. « Via Crucis / des dossiers et des documents inédits ; la lutte difficile de François pour changer l'Eglise » sont le titre et les sous-titres du livre de Nuzzi, édité par Chiarelettere, tandis que sur la couverture de celui de Fittipaldi, publié par Feltrinelli, on peut lire : « Avarice/les documents qui révèlent la richesse, les scandales et les secrets de l'Eglise ». Intéressant : le contenu est équivalent, mais les deux titres sont taillés sur mesure pour ceux qui aiment que l'Eglise soit là et pour ceux qui seraient tout simplement désireux qu’elle disparaisse de la surface de la terre. (...) 

    Et autant qu’on puisse le voir dans le cas évoqué ci-dessus, on ne peut que dire que nous sommes confrontés à une vaste opération visant à discréditer l'Eglise, et plus particulièrement le Saint-Siège, à partir d’indéniables zones d’ombre de la Curie romaine. Cependant, le doigt n’est pas pointé sur ces zones d’ombre pour y porter remède, parce qu'elles constituent un mal en soi, mais aussi parce qu’elles couvrent de boue une réalité autrement riche de grande sainteté et de grand dévouement ; en somme pour l’amour ou tout au moins pour l’estime que l’on a pour l’Eglise. Mais il n’en est rien ; il s’agit d’utiliser ces zones d’ombre pour en faire un levier pour discréditer et délégitimer l’Eglise.

    Que le diable assaille le cœur de l'Eglise est tout à fait prévisible ; qu'une structure d’aussi grande valeur symbolique puisse attirer des ambitieux et des profiteurs est tout à fait évident. Ce qui surprend en revanche est l'apparente insuffisance des mécanismes de sélection et de vigilance à l’égard de ceux qui y travaillent : il y a évidemment beaucoup à faire, en choisissant des gens solides tant moralement que professionnellement. Parfois il y a des paroisses et des congrégations qui se mettent dans les ennuis parce que, comme administrateurs, elles ne choisissent pas des professionnels appropriés, mais peut-être des prêtres considérés capables d’exercer ce métier parce qu’ils avaient étudié la comptabilité avant d'entrer au séminaire ; ou elles ne choisissent pas pour assurer des fonctions techniques des ingénieurs mais des prêtres jugés adaptés à ces rôles parce qu’ils seraient enfants ou frères d'ingénieurs. Il semble que même à l'échelle planétaire du Saint-Siège, trop souvent il arrive plus ou moins la même chose. Il est temps à présent de changer.

  • Mgr De Kesel succédera(it) à Mgr Léonard : annonce, démenti et confusion

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    1847721839.jpgDe la Libre.be (Christian Laporte) :

    Mgr. Jozef De Kesel sera le prochain archevêque de Malines-Bruxelles. La Libre Belgique l'a appris de bonne source jeudi après-midi : le Vatican a tranché dans le dossier de désignation du successeur de Mgr. André-Joseph Léonard. Contrairement à ce que l'on a longtemps cru, ce ne seront pas en définitive ni Mgr. Johan Bonny, l'évêque d'Anvers, ni l'abbé d'Orval, Lode Van Hecke mais bien l'actuel évêque de Bruges, Mgr. Jozef De Kesel. La nouvelle sera annoncée officiellement ce vendredi à 11h30 à la fois à Rome et à Bruxelles.

    Mais... le porte-parole de la Conférence épiscopale ne confirme pas l'information, comme l'indique lesoir.be:

    "Tommy Scholtès, le porte-parole de la conférence épiscopale belge refuse cependant de confirmer l’information de nos confrères. Contacté par Le Soir à l’instant, il déclare : «  Non, je ne confirme pas l’information.  » L’information de La Libre serait-elle fausse ? «  Il n’y a pas d’information. D’ailleurs, aucune conférence de presse n’est prévue demain.  » Nos confrères affirment pourtant que la nouvelle sera annoncée officiellement ce vendredi, à 11h30, simultanément à Rome et à Bruxelles. Or, l’annonce officielle se fait toujours par une conférence de presse à Bruxelles. Tommy Scholtès va plus loin : «  Le Pape n’a pas encore pris sa décision, affirme-t-il.Je ne pense pas que Christian Laporte (le journaliste qui a révélé l’information. NDLR) soit le premier sur la liste des personnes à être informées, avant qu’on ne le soit…  » Vraisemblablement énervé, le porte-parole a coupé court à notre conversation : «  Je pense qu’on va en rester là  »."

    Cependant, sur le site des Médias Catholiques, Jean-Jacques Durré confirme la tenue d'une conférence de presse demain :

    Le nom du nouvel archevêque de Malines-Bruxelles sera officiellement connu demain.

    Selon plusieurs sources, que la presse a relayées, le successeur de Mgr André-Joseph Léonard à la tête de l’archevêché de Malines-Bruxelles est connu.

    Depuis nombreuses semaines, plusieurs noms circulaient concernant le nom du successeur de Mgr Léonard à la tête de l’archevêché. Le journal italien La Stampa a avancé cet après-midi que le nouvel archevêque serait Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers. Le nom de Mgr Joseph De Kesel, actuel évêque de Bruges, est cité et de façon officielle, rien n’est confirmé. Mais, une conférence de presse est convoquée demain à 11h30, à la Conférence épiscopale, rue Guimard, pour annoncer de manière officielle la désignation du nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, annonce qui se fera simultanément à Rome, par les services de presse du Vatican.

    Mais Christian Laporte persiste et signe...

     
    Qui a dit que tout cela faisait un peu (!) désordre ?
  • Le synode de la confusion

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    De Thibaud Collin, dans le journal « La Croix » du 3 novembre 2015 : 

    Quel premier bilan tirer de ces deux synodes consacrés à la famille ?

    Il me semble pertinent de les remettre dans la perspective de l’intention du pape qui les a convoqués. Si on suit attentivement ses déclarations et ses choix depuis plus de deux ans, il semble clair que l’objectif premier était de susciter un débat dans toute l’Eglise afin de l’amener à vivre une « conversion pastorale ». Soucieux que l’Eglise se mette en situation d’ « hôpital de campagne », le Saint-Père souhaite lever certains obstacles rendant incompréhensible et même scandaleuse aux yeux de nombre de nos contemporains la morale de l’Eglise sur la sexualité et le mariage. Reprenant de facto l’agenda du cardinal Martini exposé en 1999 au synode sur l’Europe, il cherche comment dénouer certains « nœuds disciplinaires». Plutôt qu’une Eglise comme celle de saint Jean-Paul II apparaissant édicter des lois inaccessibles et donc contre-productives et mortifères, il souhaite promouvoir une Eglise en phase avec l’âge du care (le « prendre soin » en pleine expansion dans les sociétés occidentales postmodernes), c’est-à-dire une Eglise proche de la vulnérabilité des personnes, de leurs échecs et de leurs tortueux itinéraires biographiques. Bref, une Eglise proche et tendre (le pape a lui-même parlé de « révolution de la tendresse »), et non plus une Eglise hautaine et culpabilisante. D’où le désir de se mettre à l’école de «la pédagogie divine » et de viser « l’intégration » de tous ceux qui se sentent rejetés par un discours vu comme moralisateur et excluant. A l’aune de ce défi, il est normal que la discussion se soit focalisée sur l’accès des fidèles divorcés et remariés civilement, tant cette question cristallise les enjeux cités. Ce sujet s’est imposé comme central non pas parce qu’il serait la marotte des médias mais par la volonté même du pape qui dès le retour des JMJ de Rio (été 2013) a lancé le débat, puis a demandé au cardinal Kasper, célèbre opposant à saint Jean-Paul II et à Benoit XVI sur le sujet, d’ouvrir la réflexion et de poser la problématique au consistoire de février 2014.

    Or force est de constater que les trois  numéros du texte final consacrés à ce point (n° 84, 85 et 86) ne concluent pas la controverse. Et pour cause… ces numéros étant issus du cercle linguistique germanique dans lequel les cardinaux Kasper et Müller se trouvaient. Or leurs deux positions étant contradictoires, ils n’ont pu arriver à un consensus dans la formulation qu’en gommant tout ce qui les opposait. Le résultat est que le texte, approuvé par les pères synodaux à une voix de majorité, peut être lu selon deux herméneutiques opposées, celle de la rupture avec le magistère antérieur ou bien celle de la continuité. Un signe d’une telle indétermination est que les trois textes servant de référence (FC 84, CEC 1735 et Déclaration du 24 juin 2002 du Conseil pontifical pour les textes législatifs) sont cités de manières tellement lacunaires qu’ils peuvent autoriser soit une interprétation légitimant le statu quo ante (avec l’idée qu’un texte doit être compris selon sa logique propre et son contexte), soit une interprétation légitimant la nouveauté « pastorale » (avec l’idée que le silence volontaire ou l’omission vaut mise à l’écart).

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  • Synode discordant. Vers un "schisme de fait" dans l’Église?

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    Le théologien dominicain Thomas Michelet met à nu les ambiguïtés du texte du rapport conclusif du synode d'octobre 2015: un synode qui n’a pas fait l’unité mais a couvert les divisions, le conflit entre "herméneutique de la continuité" et "herméneutique de la rupture" , et le dilemme du pape François (à supposer que celui-ci se pose la question en ces termes).  C’est, sur le site « Chiesa » de Sandro Magister, une analyse à lire ci-dessous. Les italiques et les grasses ajoutées au fil de la lecture du texte, sont de notre fait.

    La conclusion du Père Michelet est claire : si un document magistériel sans équivoque se situant dans la ligne de la tradition n’est pas publié, les différentes pratiques pastorales qui existent déjà continueront à se développer. J'ouvre ici les guillemets :« les unes étant pleinement conformes à l’orthodoxie, les autres ne l’étant pas, ce qui aura comme conséquence inéluctable un schisme de fait ».  JPSC.

    Que dit vraiment le synode sur les divorcés remariés ?

    par Thomas Michelet O.P.

    Il n’aura échappé à personne que la question des "divorcés remariés"  (que l’on devrait plutôt appeler "séparés-réengagés") aura été la plus âprement discutée tout au long de ce synode sur la famille, tant parmi les pères synodaux que chez les fidèles, et jusque dans le grand public – faisant même régulièrement la "une" des journaux, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps. Peu de questions auront finalement suscité autant d’intérêt que celle-là. 

    La complexité du débat se traduit dans les documents officiels, les points directement concernés étant ceux qui ont recueilli à chaque fois le moins de votes positifs, malgré des rédactions successives en vue d’obtenir un large consensus. Mais cela se retrouve également dans les conclusions les plus contradictoires des médias, qui crient selon les cas à la victoire de l’un ou l’autre camp, que ce soit d’ailleurs pour s’en réjouir ou pour le déplorer : les uns retenant l’accès au cas par cas des divorcés remariés à la communion comme inaugurant la révolution tranquille d’une Église nouvelle ; les autres, au contraire, son absence criante dans le rapport final et donc le maintien ferme du "statu quo ante". 

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  • Rapport du synode sur la famille : l’assemblée des évêques de France réagit « en sens divers »

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    Lu sur le "Forum catholique":

    Le sujet des divorcés remariés, débattu durant les 2 années de synode, se retrouve au sein de l’assemblée des évêques de France, réunie jusqu’à dimanche. Ce sujet a fait l’objet d’échanges d’abord informatifs et assez consensuels, puis au ton plus aigre-doux mercredi à Lourdes.

    Les évêques attendaient d’être éclairés sur le rapport final du synode, dont la version en français n’a été publiée que mardi. Mais ce texte consensuel respire l’ambiguïté, ouvrant la voie à leur « plus pleine participation à la vie de l’Église ».

    Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a relevé « des questions à creuser, qui ont été animées entre nous »:

    « Comment parler d’état de péché pour un couple certes remarié, mais qui vit pendant trente ans ensemble ? Peut-on parler d’adultère ? »

    « Est-ce qu’on peut figer la vie de quelqu’un sans l’accès aux sacrements ? Que signifie le fait de désacraliser notre vie chrétienne ? »

    L’évêque d’Ajaccio, Mgr Olivier de Germay, s’est montré perplexe devant l’article le plus discuté (n°85) du document final, qui n’a obtenu que d’une voix la majorité requise des deux tiers, sur le « discernement » pour accompagner les divorcés remariés.

    « On risque de tomber dans le subjectivisme et dans des situations d’injustice ».

    L’évêque de Pontoise, Mgr Stanislas Lalanne, a enchaîné :

    « L’intervention de mon prédécesseur mériterait débat entre nous ».

    Le jeune archevêque de Fort-de-France, Mgr David Macaire, a rétorqué :

    « Houston, we have a problem » (référence au message transmis par les astronautes d’Apollo XIII après une explosion). « On va entrer dans une ère de test pastoral ».

    L’évêque de Gap, Mgr Jean-Michel Di Falco-Léandri, a commenté :

    « Les clivages qu’il y a eu devant le synode, on les trouve dans notre assemblée ». « Cela fait parfois mal d’entendre certaines interventions, on se dit: +dans quel monde vivent-ils+ ? Ils sont pourtant confrontés à la diversité des situations et aux souffrances des personnes ».

    Ref. Divorcés-remariés : une ère de test pastoral

    JPSC

  • Mise au point du Vatican concernant la reprise du débat médiatique sur les problèmes économiques du Saint-Siège

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    Mise au point du P.Lombardi

    Cité du Vatican, 4 novembre 2015 (VIS). Voici des réflexions proposées par le Directeur de la Salle de Presse à propos de la reprise du débat médiatique sur les problèmes économiques du Saint-Père:

    "La publication imminente de deux livres ayant pour sujet les institutions et les activités économico-financières du Saint-Siège attise la curiosité et provoque une multiplication de commentaires. Quelques observations sont nécessaires. D'abord, une bonne partie de ce qui est publié résulte d'une fuite d'informations et de documents confidentiels. Il s'agit donc d'une démarche illégale qui doit être punie avec détermination par les autorités judiciaires vaticanes. Mais ce n'est pas ce dont nous voulons parler aujourd'hui, d'autant que l'argument est déjà l'objet d'une excessive attention. Réfléchissons plutôt au contenu des fuites. On peut déjà dire que pour la plupart d'entre elles, il s'agit d'informations déjà connues, certes avec bien moins d'ampleur et de détails. La documentation exposée est principalement liée à une collecte de données mise en mouvement par le Saint- Père lui-même, en vue de lancer une réflexion sur l'amélioration ou la réforme des structures administratives de l'Etat du Vatican et du Saint-Siège. A cet effet, la Commission d'études et de propositions relatives aux structures économico-administratives avait été instituée par le Pape en juillet 2013. Son mandat rempli, la COSEA a été dissoute en février suivant. On ne peut parler d'informations obtenues contre la volonté du Pape ou des chefs des différents organismes et institutions, mais d'informations obtenues ou fournies avec la collaboration de ces institutions, afin de contribuer aux réflexions communes sur les réformes à projeter. Bien sûr, beaucoup d'informations de cette nature doivent être étudiées, perçues et interprétées avec prudence, équilibre et attention. D'autant que des lectures différentes sont souvent possibles à partir des mêmes données. Par exemple, la situation du Fonds des retraites, sur lequel ont été exprimées des évaluations très différentes, certains évoquant avec inquiétude un profond déficit, tandis que d'autres fournissaient une lecture rassurante (communiqués officiels publiés par la Salle de Presse du Saint-Siège).

    Il y a aussi le débat relatif aux objectifs et à l'utilisation des biens du Saint-Siège. Bien qu'effectivement considérables, ils sont destinés à soutenir les services gérés par le Saint-Siège ou les institutions qui lui sont liées, à Rome comme de part le monde. La propriété de ces biens est très variée, et tout le monde dispose les outils permettant de connaître leur histoire et leur évolution. Il est par exemple utile se s'informer sur les accords économiques passés entre l'Italie et le Saint-Siège dans le cadre des Accords du Latran, mais aussi sur les efforts déployés par Pie XI avec le concours d'experts et collaborateurs remarquables, afin de disposer d'une administration efficace, au point que la gestion du Vatican fut reconnue comme un exemple de sagesse et de clairvoyante, y compris sous l'aspect des investissements à l'étranger. En ce qui concerne le Denier de saint Pierre, il est nécessaire de savoir qu'il est employé de manières variables, en fonction des situations et des priorités du Saint-Père, à qui les fidèles l'ont offert pour soutenir son ministère. Les ?uvres de charité du Pape en faveur des pauvres sont certainement l'objectif essentiel. Mais les fidèles n'entendent pas contester au Pape la liberté d'évaluer par lui même les situations d'urgence ni la façon d'y répondre pour le bien de l'Eglise universelle. Or cela comprend également outre la charité du Pape, ses initiatives hors du diocèse de Rome, la diffusion de son enseignement pour les fidèles des parties du monde les plus pauvres, la Curie Romaine comme un instrument de son service, le soutien aux 180 missions diplomatiques pontificales, l'assistance aux Eglises locales dans le besoin, etc. L'histoire du Denier démontre tout cela avec clarté.

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  • Un véritable tsunami de désespérés va s'abattre sur l'Europe

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    De swissinfo.ch :

    «Un tsunami de désespérés va s'abattre sur l'Europe»

    Par Gemma d'Urso, Lugano

    Pour Grégoire III Laham, seul un miracle a permis aux chrétiens de Syrie de survivre à cinq ans de guerre civile.

    De passage à Lugano, le patriarche de l’Eglise catholique melkite basée à Damas a lancé un véritable cri d’alarme à propos de la guerre qui secoue son pays depuis près de cinq ans. Grégoire III Laham a enjoint les évêques suisses à organiser une conférence épiscopale ayant pour but de ramener la paix dans le berceau de la chrétienté.

    Arrivé expressément de Rome, où il a participé au récent synode de l'Eglise catholique, le patriarche de l’Eglise catholique melkite était l'hôte du Collège Pie XII de Lugano. En 2001, c'était lui qui avait accueilli le Pape Jean-Paul II à Damas et l'avait fait entrer dans une mosquée. Une première dans l'histoire.

    Orateur principal de la conférence sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient, organisée par l'association «Chrétiens sans frontières» qui vient de se constituer au Tessin, Grégoire III a lancé un cri d'alarme: «Un véritable tsunami va s'abattre sur l'Europe, celui de l'exode de tous les désespérés et persécutés qui vont fuir la guerre et la stratégie de la terreur mise en place par l’Etat islamique. Pour endiguer ce flux qui représentera un véritable danger pour l'Europe laïque et auquel vous n'êtes pas préparés, les chrétiens et les musulmans modérés du monde entier doivent s'unir pour ramener la paix. Seule une coalition internationale interreligieuse sera plus efficace que les bombes, soyons-en conscients.»

    Grégoire III Laham, un Syrien né au Liban et qui s'exprime couramment en plusieurs langues, dont le français et l'italien, a rappelé l'importance de la Syrie dans l'histoire du christianisme, «né à Damas», a-t-il précisé. Il a souligné que, de tout temps, le gouvernement de la famille Assad a garanti la liberté de culte aux chrétiens de Syrie. Aujourd'hui cependant, l'avancée des combattants islamistes menace la vie même de ses coreligionnaires, notamment à Alep et Homs, deux villes prises pour cibles par les troupes de l'Etat islamique.

     

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  • Le rapport final du Synode sur la famille est disponible en français (La Croix)

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    Pour recevoir par email le rapport final du Synode sur la famille, cliquer sur le lien suivant :