Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise - Page 234

  • Quel est le rôle des évêques et que propose le prochain synode des évêques ?

    IMPRIMER

    Une analyse du Club des Hommes en noir avec Mgr Schneider comme invité exceptionnel, entouré des abbés Barthe et Célier et du père Thomas : diffusée par le site web de la revue « L’Homme Nouveau » :

  • Plus de 50.000 chrétiens tués au Nigeria : tout le monde s'en fout ?

    IMPRIMER

    Une tribune du père Justine John Dyikuk publiée sur le site de La Croix Africa :

    « Tant que l’Église ne se mobilisera pas, la persécution des chrétiens au Nigeria restera une plaie ouverte »

  • "Dans nos familles, il n'y a presque plus de volonté de transmettre la foi à la nouvelle génération"

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    Mgr Fisichella, archevêque de la Curie : Peu de volonté de transmettre la foi

    4 juillet 2023

    Pro-préfet au dicastère de l'évangélisation du Vatican : la société sans Dieu est dangereuse " parce qu'il n'y a plus d'autorité qui garantisse la dignité de l'homme "

    L'archevêque de la Curie vaticane Rino Fisichella (71 ans) a exprimé son inquiétude face à l'affaiblissement de la foi au sein de la jeune génération. Le problème prioritaire est une "rupture dans la transmission de la foi", a déclaré le pro-préfet du dicastère de l'évangélisation et délégué pour l'année sainte 2025, lors d'un entretien avec des journalistes autrichiens à Rome. "Dans nos familles, il n'y a presque plus de volonté de transmettre la foi à la nouvelle génération". Les enfants qui se préparent à la première communion ne sauraient souvent même plus comment faire un signe de croix, selon Fisichella : "Leurs parents ne leur ont pas transmis les signes de la foi". A cela s'ajoute une culture qui a relégué la religion dans un coin.

    Dans les siècles précédents, l'homme et Dieu étaient au centre. "Il n'était pas possible de faire autrement. Aujourd'hui, il est très facile de vivre sans Dieu", a déploré Fisichella. Ce n'est pas un problème pour la foi. "C'est un problème pour l'homme", a averti l'Italien. Une société sans Dieu est très dangereuse, "parce qu'il n'y a plus d'autorité qui garantisse la dignité de l'homme".

    Un autre défi est que les jeunes de 25 ans vivent aujourd'hui une autre culture, numérique avec les smartphones. L'Église ne parle plus le langage de la jeune génération, a déclaré M. Fisichella. Les diocèses et les paroisses utilisent Internet. "Mais la langue est différente. Ils ne nous comprennent plus. C'est aussi le cas lorsque nous parlons de la foi".

    "Les églises de pèlerinage sont pleines de pèlerins".

    Dans l'ensemble, il y aurait toutefois un besoin de spiritualité parmi les gens. De même, la religiosité populaire serait immensément importante pour l'Eglise. "Nous constatons que nos paroisses ne sont pas si pleines, mais les églises de pèlerinage sont pleines de pèlerins et de fidèles", a déclaré Fisichella, qui est également le chargé de mission du Vatican pour l'Année sainte 2025 à Rome.

    "La spiritualité et la religiosité font partie de la nature humaine", a déclaré l'archevêque. L'année jubilaire est un événement et une tradition, "mais les pèlerins viennent aussi pour vivre une expérience spirituelle". 32 millions de pèlerins sont attendus dans la Ville éternelle pour l'Année sainte. Selon les estimations, environ 100 000 d'entre eux se rendront à pied à Rome.

    La devise officielle de l'Année sainte est "Pèlerins de l'espérance". Dans l'Eglise, on parle souvent de foi ou de charité, mais trop souvent pas d'espérance, a déclaré Fisichella en faisant référence à la devise de l'Année sainte "Pèlerins de l'espérance". Le monde a pourtant besoin d'espoir. "Si nous trouvons le bon langage de l'espérance lors du Jubilé, ce serait aussi un signal de foi", a poursuivi l'archevêque de la Curie. "La nostalgie de Dieu est toujours présente. Elle fait partie de la profondeur de notre vie". (Site web de l'Année sainte 2025 : www.iubilaeum2025.va)

    L'entretien avec l'archevêque Fisichella a eu lieu dans le cadre d'un voyage de presse dirigé par le cardinal Christoph Schönborn, au cours duquel des représentants des médias autrichiens rencontrent jusqu'à mercredi différentes institutions de la Curie romaine. La réforme de la Curie du pape François, entrée en vigueur il y a tout juste un an, a notamment été l'occasion de cette visite.

    Le dicastère pour l'évangélisation a été nettement revalorisé par cette réforme. Il est formellement dirigé par le pape en personne et, dans la nouvelle constitution de la Curie, il est nommé avant la doctrine de la foi, contrairement à ce qui était le cas auparavant. "La nature de l'Église n'est pas d'abord la défense de la foi, mais l'annonce de l'Évangile", a déclaré à ce sujet l'archevêque Fisichella. Selon lui, le fait que le pape soit préfet est le signe que celui-ci est le premier responsable de l'évangélisation. Mgr Fisichella et le cardinal philippin Luis Tagle (66 ans) font office de pro-préfets.

  • Il y a quatre siècles : la mort de William Byrd, "papiste obstiné"

    IMPRIMER

    De Massimo Scapin sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    William Byrd, musicien polyvalent et "papiste obstiné".

    4 juillet 2023

    Le 4 juillet, il y a quatre siècles, mourait le compositeur anglais William Byrd, "papiste obstiné" sous le règne d'Élisabeth I. Son corpus compositionnel, qui comprend également des œuvres de musique sacrée, est vaste. Son corpus compositionnel, qui comprend également des œuvres de musique sacrée, est vaste.

    Il y a quatre siècles, le 4 juillet 1623, mourait à Stondon Massey, en Angleterre, le plus grand des polyphonistes anglais, "papiste obstiné" sous le règne d'Élisabeth Ire (excommunié et déposé par le pape saint Pie V en 1570) : William Byrd.

    Il est émouvant de lire son testament, dans lequel on retrouve sa foi catholique inébranlable, ce qui n'est pas courant pour un musicien anglais qui a vécu de près les blessures infligées au corps du Christ au XVIe siècle : "Moi, William Byrd de Stondon Place dans la paroisse de Stondon dans le comté d'Essex, un gentleman, maintenant dans la 80e année de mon âge, mais par la bonté de Dieu en bonne santé et avec une mémoire parfaite, je fais et j'ordonne ceci pour mon testament : Premièrement : je donne et lègue mon âme au Dieu tout-puissant, mon créateur, mon rédempteur et mon conservateur, demandant humblement sa grâce et sa miséricorde pour le pardon de tous mes péchés et de toutes mes offenses, passés, présents et futurs. Cependant, je peux vivre et mourir comme un membre vrai et parfait de sa sainte Église catholique, sans laquelle je crois qu'il n'y a pas de salut pour moi [...]" (B. C. L. KEELAN, The Catholic Bedside Book, New York 1953, p. 421. Notre traduction).

    Né dans le Lincolnshire vers 1540, il fut l'élève et l'ami de l'organiste et compositeur anglais Thomas Tallis († 1585), organiste à la cathédrale de Lincoln (1563) et cantor de la chapelle royale (1570). À partir de 1593, il alla vivre comme gentilhomme campagnard dans un village de l'est de l'Angleterre. Les différences religieuses qui le séparaient de ses contemporains passés à l'anglicanisme ne l'excluaient pas de leur estime, de l'appréciation de ses collègues et de la vénération de ses élèves. L'un de ces derniers, le compositeur anglais polyvalent Thomas Morley († 1603), l'appelle "mon maître bien-aimé, dont aucun musicien ne peut se souvenir du nom sans un profond respect" (T. Morley, A plaine and easie introduction to practicall musicke, Londres 1597, p. 115).

    Son vaste corpus compositionnel, caractérisé par la polyvalence, la fécondité, le sentiment et l'excellence technique, comprend de la musique vocale catholique sacrée, de la musique vocale anglaise sacrée et profane et de la musique instrumentale (notamment pour virginal, un petit clavecin très populaire dans l'Angleterre élisabéthaine).

    Arrêtons-nous brièvement sur les trois messes composées par Byrd, pour 4 voix SATB (soprano, alto, ténor, basse), 3 voix STB et 5 voix SATTB, et publiées respectivement en 1592-93, 1593-94 et 1594-95 (P. CLULOW, Publication Dates for Byrd's Latin Masses, in Music and Letters 47, Oxford University Press 1966, pp. 1-9). Il s'agit d'une musique écrite pour un contexte intime et secret, pour des maisons de campagne, destinée à être interprétée par un petit chœur d'amateurs compétents et écoutée par une petite assemblée, tous prêts à prendre le risque de participer à ces liturgies illégales, punies dans de nombreux cas par l'emprisonnement à vie, voire par l'exécution.

    William Weston († 1615), missionnaire jésuite, décrit un rassemblement daté du 15 au 23 juillet 1586 : "Arrivés à la maison de ce gentleman, nous avons été reçus, comme je l'ai déjà dit, avec toute l'attention que la gentillesse et la courtoisie pouvaient suggérer [...]. Il possédait une chapelle, utilisée pour la célébration des offices de l'Eglise. Il possédait un orgue et d'autres instruments de musique, ainsi que des choristes, hommes et femmes, membres de sa famille. À l'époque, c'était comme si nous célébrions une octave ininterrompue d'une grande fête. M. Byrd, le très célèbre musicien et organiste anglais, faisait partie de la compagnie" (W. WESTON, The autobiography of an Elizabethan, Londres 1955, pp. 70-71, 76-77. Notre traduction).

    Dans les messes, Byrd a un style concis et très personnel par rapport à ses quatre illustres contemporains, le Romain Giovanni Pierluigi da Palestrina († 1594), le Flamand Orlando di Lasso († 1594) et l'Espagnol Tomás Luis de Victoria († 1611). La technique varie : le Kyrie de la messe à 4 voix est riche en imitations, celui de la messe à 3 voix s'articule à travers une litanie ostinato. Les mélodies sont toutes originales, presque audacieuses : elles ne sont jamais basées sur le chant grégorien ou sur des motets connus, comme c'est souvent le cas, notamment dans les messes parodiques de Palestrina. Un autre aspect original des messes de Byrd est la structure des longs mouvements du Gloria et du Credo : le premier comporte une subdivision aux mots Domine filii, avant l'habituel Qui tollis ; le second comporte deux subdivisions, aux mots Qui propter, au lieu de l'habituel Crucifixus, et Et in Spiritum Sanctum.

    Peut-être la musique sacrée de Byrd ne nous enchante-t-elle pas et ne nous fait-elle pas sentir, comme celle de cet homme d'Église, de ce parfait interprète de la liturgie que fut Palestrina, la douceur inexprimable du bonheur du ciel, de la béatitude de Dieu. Mais il est certain que l'art sacré de Byrd est modelé sur la vie des mots qu'il met en musique. Dans la dédicace par laquelle Byrd offre à Lord Northampton son premier livre de Gradualia (1605), il déclare "avoir découvert par expérience un certain pouvoir caché dans les pensées qui se cachent sous les mots ; de sorte que, en méditant sur les mots sacrés et en les considérant constamment et sérieusement, les notes appropriées s'offrent spontanément d'une manière inexplicable".

  • Se recentrer sur l'Eucharistie

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    En juillet, le Pape invite à se recentrer sur l'Eucharistie

    «Prions afin que les catholiques mettent au centre de leur vie la célébration de l’Eucharistie», demande le Saint-Père dans son intention de prière pour le mois de juillet, parue lundi 3 juillet.

    Dans son intention de prière pour le mois de juillet 2023, relayée par La Vidéo du Pape, le Pape François invite à mettre la célébration de l’Eucharistie au centre de notre vie.

    Voici le message qu'il délivre à cette occasion:

    «Si vous quittez la messe de la même façon que vous y êtes entrés, c’est que quelque chose ne va pas. L’Eucharistie est la présence de Jésus. Elle est profondément transformatrice. Jésus vient et vous transforme. En elle, c’est le Christ qui s’offre, qui se donne pour nous, qui nous invite à laisser notre vie se nourrir de lui et à nourrir la vie de nos frères et sœurs.

    La célébration de l’Eucharistie est une rencontre avec Jésus ressuscité et, en même temps, une manière de nous ouvrir au monde comme Il nous l’a enseigné. Chaque fois que nous participons à une Eucharistie, Jésus vient et Jésus nous donne la force d’aimer comme Il a aimé. Parce qu’elle nous donne le courage d’aller à la rencontre de l’autre, de sortir de nous-mêmes et de nous ouvrir avec amour aux autres.

    Prions afin que les catholiques mettent au centre de leur vie la célébration de l’Eucharistie qui transforme les relations humaines et ouvre à la rencontre avec Dieu et avec les frères et sœurs.»

  • Quelle est la paix pour laquelle s’active, avec les applaudissements de Moscou, la Communauté de Sant’Egidio ?

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso  (traduction de Diakonos.be) :

    Et ils appellent ça la paix. Les plans de Sant’Egidio pour faire cesser la guerre en Ukraine, avec les applaudissements de Moscou

    (s.m.) La photo ci-dessus a été prise le 15 juin à Rome dans le jardin de l’ancien couvent de Sant’Egidio, qui est aujourd’hui le siège de la Communauté qui en a pris le nom. Au centre, le métropolite Antonij de Volokolamsk, le numéro deux du patriarcat de Moscou et président du département pour les relations ecclésiastiques extérieures, avec à ses côtés Andrea Riccardi et Adriano Roccucci, respectivement le fondateur et vice-président de la Communauté.

    Quelques jours plus tard, Roccucci, qui enseigne l’histoire contemporaine à l’Université de Rome Trois et qui est spécialiste de la Russie, allait accompagner le cardinal Matteo Maria Zuppi, lui aussi membre historique de Sant’Egidio, dans sa mission à Moscou en tant qu’envoyé du pape. Et tous deux, le 29 juin, allaient prendre part à la rencontre avec le patriarche de Moscou, Cyrille, et à ses côtés siégeait le métropolite Antonij.

    Il n’est donc guère surprenant que dans le long communiqué publié par le patriarcat de Moscou on retrouve non seulement le nom de tous les participants – jusque-là tenus secrets par les autorités vaticanes – mais également un éloge explicite de Cyrille au « rôle positif de la Communauté de Sant’Egidio », non seulement « dans les circonstances très difficiles liées à la Guerre Froide », pendant laquelle « elle avait maintenu des liens actifs avec l’Église orthodoxe russe », mais également « dans les conditions actuelles », afin que « les Églises puissent, par des efforts conjoints, empêcher le développement négatif des circonstances politiques et servir la cause de la paix et de la justice ».

    Dans la bouche d’un personnage tel que Cyrille qui, à plusieurs reprises, a « osé légitimer la guerre brutale et absurde contre l’Ukraine par des motifs pseudo-religieux – ce sont les termes du cardinal Kurt Koch, le président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens – cet appel à la paix a de quoi nous laisser interdits.

    Car en effet, quelle paix le patriarche de Moscou a-t-il en tête ? Et quelle est la paix pour laquelle s’active, avec les applaudissements de Moscou, la Communauté de Sant’Egidio ?

    De retour en Italie, Zuppi a déclaré que « nous n’avons pas encore un plan susceptible d’apporter une contribution à l’ouverture de négociations ».

    Mais en attendant, il est toujours resté vague par rapport au soutien armé apporté par l’Occident à l’Ukraine.

    En revanche, certains n’ont pas hésité à montrer dès le début leur opposition à ce soutien armé, comme le quotidien « Avvenire » appartenant à la Conférence épiscopale italienne dont Zuppi est le président, ainsi que tous les membres importants de la Communauté de Sant’Egidio, de son fondateur Andrea Riccardi – qui a été jusqu’à appeler dès les premiers jours de l’agression à un statut de « ville ouverte » pour Kiev, c’est-à-dire l’occupation de la capitale ukrainienne par les russes sans opposer de résistance -, à Agostino Giovagnoli en passant par Mario Giro.

    Lire la suite

  • "Tout donne l'impression qu'au nom de l'Église synodale, tout sera permis." (Christophe Dickès)

    IMPRIMER

    D'

    Christophe Dickès: «L'Église se dirige-t-elle vers un concile Vatican III?»

    3 juillet 2023

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - En octobre se tiendra le Synode sur l'avenir de l'Église. Alors que le Vatican a publié récemment un «instrument de travail» évoquant d'importantes réformes, l'Église pourrait être bouleversée en profondeur, analyse l'historien Christophe Dickès.

    Auteur de nombreux ouvrages, Christophe Dickès a notamment publié Saint Pierre. Le Mystère et l'Évidence (Éd. Perrin, 2021), qui a reçu le prix François-Millepierres de l'Académie française 2022.


    LE FIGARO. - Le Vatican a publié le 20 juin dernier un «document de travail», Instrumentum Laboris, en vue du prochain synode des évêques «pour une Église synodale». On peut y lire notamment des propositions visant à révolutionner la prise de décision au sein de l'Eglise. Comment l'interpréter?

    Christophe DICKÈS. - Il n'y a pas que le document en lui-même qui bouleverse la prise de décision ecclésiale, mais bien la méthode utilisée pour aboutir au document. En effet, pendant plusieurs mois, les diocèses du monde entier se sont adressés à leurs fidèles qui, sur la base du volontariat, ont apporté leurs réflexions sur l'Église. La première rupture est dans cette méthode. Jusqu'à présent, le droit canon, qui est le droit de l'Église, disposait que les fidèles «sont tenus d'adhérer par obéissance chrétienne à ce que les Pasteurs sacrés, comme représentant du Christ, déclarent en tant que maître de foi ou décident en tant que chefs de l'Église» (Can 212 §1). Néanmoins, toujours dans le droit canon, les fidèles ont aussi la faculté de faire connaître leurs besoins surtout spirituels, ainsi que leurs souhaits. Mais ce droit souligne que cela ne peut être fait que «selon le savoir, la compétence et le prestige dont [les fidèles] jouissent» (Can 212 §2).

    Or, nous ne savons pas si les personnes qui ont participé à l'élaboration du document avaient la compétence de le faire. Autrement dit, la préparation d'un synode n'est certainement pas l'expression des désirs particuliers ou la somme de volontés particulières. L'Église n'est pas à proprement parler une démocratie parce qu'elle a la charge de transmettre une tradition - le dépôt de la Foi, venue d'en haut, c'est-à-dire de la Révélation. Participer à l'élaboration d'un synode signifie connaître un minimum le catéchisme, les lois de l'Église, ses structures, son histoire, etc. Chaque fois que, dans l'histoire, un concile s'est ouvert, on relisait les conciles précédents précisément afin de ne pas créer de rupture. Je doute que ce travail ait été fait. La tradition ecclésiale fondée sur l'Écriture est ainsi le grand absent.

    J'ajouterais qu'il est difficile de dire si ce document est vraiment représentatif de ce que pensent les catholiques du monde entier. Sa lecture m'incite à voir des considérations avant tout occidentales. Entre l'expression des souhaits et le document final, on comprend qu'il y a eu des filtres et des choix dont certains sont identiques à l'Église allemande qui n'a pas caché son progressisme en la matière.

    Lire la suite

  • 3 juillet: saint Thomas, apôtre

    IMPRIMER

    webfile111081.jpg

    Saint Thomas d'après El Greco

    Source : http://www.cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Thomas-apotre-Fete-le-21-decembre-Il-evangelisa-le-Moyen-Orient-jusqu-aux-Indes-Il-rencontra-les-Rois-Mages-qu-il-catechisa-et-baptisa-No_645.htm

    Saint Thomas était probablement originaire d’une pauvre famille de Galilée. Il était dépourvu de connaissances humaines, mais d’un esprit réfléchi et d’une volonté ferme jusqu’à l’obstination ; d’autre part, il avait du cœur et du dévouement. Ces deux caractères de sa physionomie paraissent en deux paroles que l’Évangile cite de lui.

    Peu avant Sa Passion, Jésus veut retourner en Judée ; les Apôtres Lui rappellent les menaces de Ses ennemis. Saint Thomas seul s’écrie : « Eh bien ! allons et mourons avec Lui ! » Voilà le dévouement du cœur de l’apôtre.

    Après Sa Résurrection, le Sauveur était apparu à plusieurs de Ses disciples, en l’absence de saint Thomas. Quand, à son retour, on lui raconta cette apparition, il fut si étonné d’une telle merveille, qu’il en douta et dit vivement : « Je ne le croirais pas avant d’avoir mis mes doigts dans Ses plaies. » Voilà le second caractère de saint Thomas, esprit trop raisonneur.

    Mais son premier mouvement d’hésitation, en chose si grave, ne fut pas un crime et le bon Sauveur répondit à son défi et le récompensa de son acte de générosité antérieur. Que fit alors saint Thomas ? nous le savons ; un cri du cœur s’échappa de ses lèvres : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

    Dieu permit l’hésitation de cet Apôtre pour donner aux esprits difficiles une preuve de plus en faveur de la Résurrection de Jésus-Christ. Saint Augustin attribue à saint Thomas, parmi les douze articles du Symbole, celui qui concerne la Résurrection.

    Quand les Apôtres se partagèrent le monde, le pays des Parthes et des Perses et les Indes furent le vaste lot de son apostolat. La Tradition rapporte qu’il rencontra les Rois-Mages, les premiers adorateurs de Jésus parmi les Gentils, qu’il les instruisit, leur donna le Baptême et les associa à son ministère.

    Il traversa la Mésopotamie, la Médie, la Perse, pénétra dans l’Inde et visita l’île de Taprobane, qu’on croit être celle de Ceylan. Consumé par l’austérité de la pénitence, il ressemblait à une ombre plus qu’à un homme, au dire de saint Jean Chrysostôme. Il mourut dans une ville de la côte de Coromandel, nommée jadis Calamine, et aujourd’hui Meliapour par les Hindous et San Thomé par les Européens.

    Lire la suite

  • L'apôtre Thomas (3 juillet)

    IMPRIMER

    552px-The-Maesta-Altarpiece-The-Incredulity-of-Saint-Thomas-1461_Duccio.jpg

    BENOÎT XVI

    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Mercredi 27 septembre 2006

    Thomas

    Chers frères et soeurs,

    Poursuivant nos rencontres avec les douze Apôtres choisis directement par Jésus, nous consacrons aujourd'hui notre attention à Thomas. Toujours présent dans les quatre listes établies par le Nouveau Testament, il est placé dans les trois premiers Evangiles, à côté de Matthieu (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15), alors que dans les Actes, il se trouve près de Philippe (cf. Ac 1, 13). Son nom dérive d'une racine juive, ta'am, qui signifie "apparié, jumeau". En effet, l'Evangile de Jean l'appelle plusieurs fois par le surnom de "Didyme" (cf. Jn 11, 16; 20, 24; 21, 2), qui, en grec, signifie précisément "jumeau". La raison de cette dénomination n'est pas claire.

    Le Quatrième Evangile, en particulier, nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de sa personnalité. La première concerne l'exhortation qu'il fit aux autres Apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s'approchant ainsi dangereusement de Jérusalem (cf. Mc 10, 32). A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples:  "Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui!" (Jn 11, 16). Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement:  elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu'à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l'épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D'ailleurs, lorsque les Evangiles utilisent le verbe "suivre" c'est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. De cette manière, la vie chrétienne est définie comme une vie avec Jésus Christ, une vie à passer avec Lui. Saint Paul écrit quelque chose de semblable, lorsqu'il rassure les chrétiens de Corinthe de la façon suivante:  "Vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort" (2 Co 7, 3). Ce qui a lieu entre l'Apôtre et ses chrétiens doit, bien sûr, valoir tout d'abord pour la relation entre les chrétiens et Jésus lui-même:  mourir ensemble, vivre ensemble, être dans son coeur comme Il est dans le nôtre.

    Lire la suite

  • Le déclin du catholicisme : une rupture anthropologique profonde

    IMPRIMER

    Une tribune de Bruno Dumons (Historien - Directeur de recherches CNRS - Diacre (diocèse de Lyon)) sur le site du journal La Croix :

    Le déclin du catholicisme et l’hypothèse d’une « rupture anthropologique »

    L’historien Bruno Dumons revient sur l’analyse de Guillaume Cuchet sur le déclin du catholicisme en France. Pour lui, il faut surtout y voir une rupture anthropologique profonde, qui affecte le catholicisme dans tous les pays développés.

    « Effondrement », « déclassement », « implosion » : les diagnostics posés sur le catholicisme français sont tous alarmants selon les enquêtes et les sondages les plus récents. Guillaume Cuchet a repris l’analyse du dossier dans un livre Comment notre monde a cessé d’être chrétien (2018). Il a tenté de fournir quelques clés d’explication autour de l’abandon de la pratique obligatoire, de la communion solennelle et de la prédication des fins dernières… bref tout ce qui représentait un catholicisme immuable avec sa « messe de toujours ».

    Aujourd’hui, l’historien constate que « le catholicisme risque de ne plus rester longtemps la première religion du pays » (La Croix du 22 mai 2023) au vu des résultats de l’enquête « Trajectoires et origines » (TEO2) de l’Insee qui pointe les évolutions récentes des diverses religions en France.

    De son côté, le théologien protestant Christophe Chalamet observe (Recherches de science religieuse 2023/1) que la question du salut, centrale dans le christianisme, est désormais incompréhensible pour nos contemporains, du moins en Occident, alors que les paysans du Moyen Âge l’avaient parfaitement intégrée en méditant le Jugement dernier sur les tympans des églises et cathédrales romanes. Et que dire de « la vie éternelle » qui n’a plus aucun sens pour eux. C’est le cœur de la foi chrétienne, c’est-à-dire en un Christ sauveur et donnant la vie (Jean 3, 16-18), qui devient obsolète.

    De nombreux efforts de l’Eglise pour s’adapter

    Le processus de désaffiliation que les historiens et les sociologues observent depuis le début des années 1960, s’est donc progressivement accéléré, surtout dans la décennie 2010 selon TEO2. Et pourtant, que d’efforts pastoraux ont été menés dans l’Église de France depuis le milieu du XXe siècle. Dès 1951, l’épiscopat publie un Directoire pour la pastorale des sacrements. Chacun d’eux sera rénové, de l’initiation chrétienne à la guérison. Certains changent de nom : la réconciliation remplace la confession et l’extrême-onction devient l’onction des malades. Le mariage nécessite une préparation. Les nouveaux militants du CLER sont convaincus qu’une régulation des naissances est possible avec des « méthodes naturelles » conformes à un discours pontifical qui se fige dans Humanæ vitæ (1968).

    Plus timidement émerge une pastorale en faveur des personnes divorcées puis remariées. Pour le sacrement de l’ordre, sa rénovation intervient avec la sacramentalité de l’épiscopat et le renouveau du diaconat comme degré stable et ouvert à l’ordination d’hommes mariés. Malgré des tâtonnements, beaucoup d’efforts sont faits pour rénover et adapter l’économie sacramentelle.

    Lire la suite

  • Quand Dieu Lui-même devient notre trésor (homélie pour le 13ème dimanche du T.O.)

    IMPRIMER

    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 13e dimanche de l’année A (2 juillet 2023) :

    Rhodo d'Irlande

    La richesse du Seigneur

    Le Seigneur est si riche pour nous, il a tant à nous apporter. Le bonheur de vivre avec lui, d’être son disciple, de se mettre à son école, ce bonheur est immense. Il remplit l’âme ; il établit dans une immense paix. Nous vivons dans la lumière de l’Esprit Saint. Dieu lui-même devient notre trésor ; comment, alors, ne pas avoir l’âme qui déborde ? Pourtant, ce n’est pas notre lot de tous les jours. Nous ne croisons pas souvent un chrétien qui nous dit : mon âme déborde de lumière et de paix… Oui, si nous croisons quelqu’un qui vient de gagner au lotto ou de tomber amoureux, nous trouvons quelqu’un de joyeux, mais la vie ce n’est pas la loterie nationale et surtout : il y a tant de déçus. Tandis que Dieu nous a tous créés pour être comblés. Où est le problème alors, pour que nous le sentions si peu ?

    Le Seigneur vient de nous donner la réponse. Celui qui est digne de lui c’est celui qui le préfère, lui, à son père, sa mère, son fils, sa fille… saint Luc ajoutera même : sa femme et ses frères et sœurs… Les deux évangélistes résument cela : perdre sa vie à cause du Seigneur Jésus. Ce n’est pas notre démarche spontanée. Nous aimerions bien, nous, pouvoir vivre notre vie comme nous l’entendons et accorder au Seigneur quelques minutes, quelques heures de notre semaine, en se disant que c’est bien assez pour qu’il nous comble de ses dons. En faisant cela, ne faisons-nous pas déjà bien plus que d’autres qui murmurent contre Dieu alors qu’ils ne lui accordent que si rarement leur attention ? Et pourtant, tout cela reste tellement en deçà de l’évangile !

    Pourquoi le Seigneur est-il si exigeant ? Parce que ce qu’il a à nous donner passe par le cœur.

    Un cœur qui désire.

    Un cœur qui se creuse.

    Un cœur qui connaît les dangers et s’en méfie (dangers de l’orgueil, de la convoitise, de l’endormissement).

    Un cœur qui écarte tous les obstacles.

    Un cœur tendu par amour.

    Bref, comme disait saint Paul, un cœur qui accepte de mourir avec le Christ pour ressusciter avec lui et mener une vie nouvelle.

    Seigneur, fais-nous la grâce de tourner fréquemment nos regards vers toi. De te consulter avant chaque décision. De nous imprégner de ta Parole en lisant fréquemment les Écritures. De nous arrêter pour prendre un temps de silence avec toi dans le secret de notre chambre. De rejoindre ton Église pour prier avec elle et avoir le cœur qui bat en union avec elle.

  • L'Evangile de ce treizième dimanche du temps ordinaire

    IMPRIMER

    De Marie-Christine Lafon sur le site de Famille Chrétienne (archive du 26 mai 2005) :

    Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (10, 37-42)

    Jésus disait aux douze Apôtres : "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra la vie à cause de moi la gardera. Qui vous accueille m'accueille ; et qui m'accueille accueille Celui qui m'a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité d'homme juste recevra une récompense d'homme juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d'eau fraîche, à l'un de ces petits en qualité de disciple, amen, je vous le dis : il ne perdra pas sa récompense".

    Prendre sa croix

    Après avoir été flagellé, le condamné à la crucifixion devait porter lui-même sa croix au lieu du supplice. A l'époque de Jésus, cette exécution par la mort en croix était courante. Ce supplice romain s'appliquait aux esclaves, aux non-citoyens, et parfois aux citoyens en cas de haute trahison ; il sanctionnait tout manquement à l'ordre public. Considéré comme infamant, il exposait à l'opprobre des foules et à la risée des passants celui qui méritait d'être retranché du peuple.

    Donc, prendre sa croix avec Jésus, c'est être uni à Lui, c'est accepter d'être injustement rejeté, humilié devant tout le monde, comme ces crucifiés ; mais c'est aussi ressusciter avec Lui.

    Accueillir

    Loi sacrée du monde antique, l'hospitalité est aussi prônée dans la Bible.

    L'hôte rappelle à celui qui l'accueille sa condition de passager sur la Terre. Il doit donc être reçu avec soin et traité avec amour et désintéressement, au nom de Dieu qui l'aime.

    Dans la Nouvelle Alliance, qui accueille un hôte, accueille Jésus. Et Le recevoir chez soi, c'est-à-dire Lui faire de la place, c'est Le connaître et croire en Lui.

    Aussi, l'exercice empressé de l'hospitalité est un trait de la vie chrétienne : "N'oubliez pas l'hospitalité, car c'est grâce à elle que, sans le savoir, certains ont hébergé des anges" (He 13, 2).

    Récompense

    Par une évolution sémantique, dans l'Ancien Testament, la conduite conforme à la Loi étant source de mérites et de prospérité, le mot "justice", qui désignait cette conduite, finit par en signifier aussi les diverses récompenses. Ainsi, l'hospitalité désintéressée devient une justice devant Yahvé, ce que l'on pourrait presque traduire par "mérite".

    Cette justice-récompense équivaut à vie et gloire, et la bénédiction de Dieu peut récompenser la piété.

    Dans l'intention de Dieu comme ici, il ne s'agit pas de donnant donnant, puisqu'en amour, on ne compte pas. Jésus nous donne pour récompense rien moins que la vie éternelle, c'est-à-dire la vie dans l'intimité de la Trinité. Or, nous n'avons d'autre mérite à recevoir cette récompense que d'être son élu.

    Marie-Christine Lafon