Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise - Page 57

  • l'Assomption

    IMPRIMER

    07 L'Assomption de la Vierge. Sano di Pietro.jpg

    L'Assomption par Sano di pietro (XVe siècle)

    Adest dies laetitiae

    Voici venu le jour de joie
    Eblouissant de sa lumière,
    Voici que la Reine des vierges
    Gravit le céleste chemin.
    Voici qu’autour d’elle s’avance
    La claire légion des anges
    Et derrière elle, célébrée,
    La cohorte des vierges saintes.
    A tous il est bon de croire;
    Brillant du céleste diadème,
    Voici qu’Il court à sa rencontre;
    Le Christ, le Christ naquit d’elle !
    Bien plus que la gloire des anges,
    Ce rameau pur et sans péché,
    Au trône du Père avec Lui,
    En fameux gage il le rapporte.
    La cité du règne céleste
    Et sa plénière dignité
    Honorent du Prince la Mère,
    De leurs vœux et de leur honneur.
    Avec eux chantons l’allégresse
    Dans le triomphe de ce jour,
    Et dans sa joie, célébrons Dieu,
    Louons Dieu et Le supplions.
    Accomplissons de cette fête
    Les éclatants enseignements;
    Va, mon âme, implore et supplie,
    Vous, mes lèvres, chantons la joie.

    Hymne de saint Odilon de Mercoeur (961-1049; abbé de Cluny)

    Qu'est-ce que l'Assomption ?

  • La septième joie de la Vierge Marie

    IMPRIMER

    Evangile au Quotidien propose, pour cette fête de l'Assomption, cette belle séquence de la liturgie latine (XIVe – XVe siècles - trad. cf Guéranger et Tournay)

    « Mon esprit exulte en Dieu mon sauveur »

          Ô Vierge, Temple de la Trinité, le Dieu de bonté a vu ton humilité ; il t'envoie un messager pour t'apprendre qu'il veut naître de toi. L'ange t'apporte la salutation de la grâce..., il t'explique, et tu consens, et aussitôt le Roi de gloire s'incarne en toi. Par cette joie, nous t'en prions, rends-nous favorable ce grand Roi...

          Ta seconde joie : quand tu as enfanté le Soleil, toi l'étoile..., cet enfantement ne produit en toi ni changement ni peine. Comme la fleur ne perd pas son éclat en donnant son parfum, ta virginité ne peut rien perdre quand le Créateur daigne naître de toi. Marie, mère de bonté, sois pour nous la voie droite qui nous conduit à ton Fils...

          Une étoile t'annonce la troisième joie : celle que tu vois s'arrêter au-dessus de ton fils, pour que les mages l'adorent et lui offrent les richesses variées de la terre... Marie, étoile du monde, purifie-nous du péché !

          La quatrième joie t'est donnée lorsque le Christ ressuscite d'entre les morts... : l'espérance renaît, la mort est chassée. Quelle part tu as à ces merveilles, ô pleine de grâce ! (Lc 1,28) L'ennemi est vaincu..., l'homme est libéré et il s'élève jusqu'aux cieux. Mère du Créateur, daigne prier assidûment : que par cette joie pascale, après le labeur de cette vie, nous soyons admis aux chœurs du ciel!

          Ta cinquième joie : quand tu as vu ton fils monter au ciel, la gloire dont il était entouré te révélait plus que jamais celui dont tu étais la mère, ton propre Créateur. Montant aux cieux, il montrait la voie par où l'homme s'élève aux palais célestes... Par cette nouvelle joie, Marie, fais-nous monter au ciel pour jouir avec toi et ton fils du bonheur éternel !...

          C'est le divin Paraclet qui, sous la forme de langues de feu, fortifiant...et enflammant les apôtres, t'apporte encore la sixième joie : pour guérir l'homme que la langue avait perdu et purifier son âme du péché. Par la joie de cette visite, prie ton fils, Vierge Marie, d'effacer en nous toute tache pour le jour du jugement.

          Le Christ t'a conviée à la septième joie lorsqu'il t'a appelée de ce monde à son séjour céleste, lorsqu'il t'a élevée sur le trône où tu reçois des honneurs incomparables. Une gloire t'entoure plus qu'aucun autre habitant du ciel... Ô Vierge, mère de bonté, fais-nous sentir les effets de ta tendresse... Par ta joie, purifie-nous, conduis-nous à l'allégresse éternelle ! Emmène-nous avec toi dans la joie du paradis. Amen.

  • 15 août: fête de l'Assomption

    IMPRIMER

    De Jean-Pierre Snyers :

    15 août: fête de l'Assomption
     
    15 août: chaque année, les catholiques fêtent l'Assomption; autrement dit l'entrée corps et âme de la Vierge Marie au ciel. Qu'est-ce à dire? Le Nouveau Testament affirme que le Christ a été en Marie, conçu par l'Esprit Saint. Risible? Pas tant que ça. En effet, si comme les chrétiens le pensent, Dieu existe, qu'y a t-il de plus difficile pour Lui: de créer l'univers ou de faire naître une personne sans intervention humaine? Comparant la création et la résurrection, un grand penseur (il me semble que c'est Pascal) écrivait: "quelle est la plus grande difficulté: de faire en sorte que ce qui n'a jamais existé soit ou de faire en sorte que ce qui a déjà existé existe encore"?

    Cela dit, je constate que tous les chrétiens ne croient pas que la Mère de Jésus est restée Vierge. La preuve? Les "frères" de Jésus. Mais, outre le fait que le mot "frère" peut aussi désigner des cousins ou de simples croyants appelés "frères en Jésus-Christ", je note que jamais dans l'Ecriture, les "frères de Jésus" ne sont appelés "fils de Marie". De plus, au pied de la croix, c'est à Jean que le Messie confie sa Mère; non pas à ses prétendus "frêres". De plus, quand Il invite Jean à la prendre chez lui, ne nous invite t-il pas aussi à la prendre chez nous, dans notre coeur? Oui mais l'Eglise dit également que Marie a été conçue immaculée et dans ce cas-là, quel serait son mérite de ne jamais avoir péché? Sauf que, comme on le lit dans la Bible, Eve aussi fut créée sans péche et cela, jusqu'au jour où elle a rompu avec Dieu.

    Nouvelle Eve, créée comme elle "immaculée" afin de pouvoir accueillir le Sauveur dans un corps sans taches, Marie n'a jamais succombé au mal. Elle aurait pu, puisqu'Elle était libre, mais Elle ne l'a jamais fait et c'est là tout son mérite. Un jour, une dame m'a dit: "Marie était tout ce que Dieu attendait d'une personne". Touchante réflexion il me semble. Et le culte marial dans tout ça? Invention du Moyen Age, inexistant à l'époque des premiers chrétiens?  Mais non! Sur un papyrus égyptien daté de l'an 250 (qui n'est jamais qu'une copie d'un orginal forcément plus ancien) on lit cette prière (qui était en vigueur dans la liturgie): "Sous l'abri de ta miséricorde, nous nous réfugions sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières dans l'épreuve, mais du danger délivre-nous, toi seule chaste, toi seule bénie". A signaler aussi, en marge de Celle, que le verset 1 du chapitre 12 de l'Apocalypse appelle "la femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête", les peintures de la Mère du Christ dans les catacombes de Priscilia à Rome dont "L'adoration des mages" (datant de l'an 180 après J-C) et "La Vierge à l'Enfant" (an 210 après J-C).

    Terminons. Pensant à la Vierge Marie dans l'autre monde, comment ne pas songer également à ses visites dans notre monde? Lourdes, Beauraing, Fatima, Guadalupe, Paris; autant de lieux où l'invisible s'est rendu visible, où l'éternel rejoint le temporel comme pour nous confirmer l'essentiel de la foi qui est: "le Christ mort et ressuscité pour nous délivrer du péché et de la mort éternelle". "Car notre véritable cité est dans les cieux, d'où nous reviendra notre Sauveur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié pour le rendre semblable à Son corps de gloire". Cette parole écrite par saint Paul dans le troisième chapitre de son épître aux Philippiens m'en rappelle deux autres que je vous laisse en guise de conclusion. "Quand on a vu un coin du ciel, il est très difficile de rester dans la brume d'ici-bas" (Albert Voisin, voyant de Beauraing). "Qu'Elle était belle, si belle que quand on l'a vue, il tarde de mourir pour la revoir" (Sainte Bernadette de Lourdes). Allez, un dernier verre; "La vie est un rêve dont la mort nous réveille" (parole attribuée à saint Jérôme).

  • Pourquoi la mort du Père Kolbe est-elle si inspirante ?

    IMPRIMER

    De sur The Catholic Thing :

    Kolbe comme témoin

    14 août 2025

    Comment peut-on, simplement en regardant la photo de quelqu'un, être convaincu qu'il est un saint ? Cette conviction semble être une simple intuition, mais on découvre plus tard qu'elle est fondée. Il en fut de même pour Maximilien Kolbe et moi. Avant qu'il ne devienne célèbre, en voyant sa photo dans un journal paroissial – le journal familier, où il porte sa longue barbe et son habit –, une conviction profonde s'est imposée en moi : je devais suivre cet homme, car il était l'un des « saints ». C'est ainsi que je l'ai suivi et que j'ai appris sa mort remarquable et sa vie extraordinaire.

    Vous connaissez probablement les détails de sa mort. Comme d'autres religieux en Pologne, il fut arrêté et envoyé à Auschwitz. Là, un prisonnier s'évada et les gardes du camp de concentration, suivant leur méthode habituelle de représailles, s'apprêtaient à exécuter dix prisonniers innocents par la famine dans la tristement célèbre salle de torture, le « Bunker de la Faim ». Un malheureux homme, lorsqu'on le sortit de la file d'attente, s'écria : « Ma femme, mes enfants ! »

    À ce moment-là, Kolbe, qui se tenait à proximité, s'avança, se présenta comme prêtre catholique et déclara qu'il prendrait sa place. Le commandant adjoint du camp, Karl Fritzsch, accepta, et Kolbe se rendit au bunker de la faim, passant les jours suivants à encourager les hommes par des prières et des chants. Il ne mourut pas de faim dans le délai imparti ; il fallut donc le tuer par une injection d'acide phénique.

    La vie d'apôtre de Kolbe en Pologne et au Japon, où il a édifié les Chevaliers de l'Immaculée et enseigné la vérité catholique, fut tout aussi extraordinaire, quoique discrète. Mais je souhaite ici me concentrer sur sa mort et sa signification.

    Si vous doutez du pouvoir inspirant de la mort de Kolbe, je vous invite à découvrir, et à soutenir si vous le souhaitez, un nouveau film sur lui, judicieusement intitulé Le Triomphe du Cœur. Le scénariste et réalisateur, Anthony d'Ambrosio, raconte comment il s'est tourné vers Kolbe alors qu'il souffrait d'une grave maladie :

    L'obscurité s'est installée et j'ai perdu la foi. Je ne voulais plus vivre. Mais soudain, je me suis souvenu de Kolbe… J'ai pensé à la façon dont il avait forgé une fraternité dans cette obscurité, à la façon dont il avait transformé le désespoir en espoir. Lentement, une lumière a commencé à percer. L'histoire de Kolbe m'a ouvert la voie, et ce film est ma façon de partager cette lumière avec le monde.

    Mais pourquoi sa mort est-elle si inspirante ? Comment le sacrifice d’un saint homme peut-il « triompher » sur les millions de meurtres commis par les nazis ?

    Saint Kolbe au Japon , vers 1932 [photo : domaine public]

    En étudiant le dossier de Kolbe, j'ai découvert qu'un témoin avait déclaré que c'était un miracle que le commandant adjoint Fritzsch ait laissé Kolbe prendre la place de l'autre homme. Il aurait été plus représentatif de sa façon de se moquer de l'idéalisme de Kolbe en l'envoyant au Bunker de la Faim comme onzième homme.

    C'était aussi un miracle, je suppose, qu'un prisonnier se soit échappé d'Auschwitz (un événement rare) juste au moment où Kolbe était là ; que les dix malheureux aient été choisis parmi le groupe de Kolbe ; que Kolbe se soit trouvé juste là ; que les paroles de Kolbe aient même été entendues ; que quelqu'un ait survécu pour pouvoir en rendre compte.

    Autrement dit, nous considérons l'acte de Kolbe comme un acte héroïque, mais plus fondamentalement, il s'agissait de son acceptation d'un don, de jouer un rôle et d'être le témoin éclairé d'une vérité. Enfant, Kolbe vit la Vierge Marie lui apparaître et lui tendre deux couronnes, lui demandant laquelle il choisirait : la couronne blanche de la sainte pureté ou la couronne rouge du martyre sanglant. Kolbe répondit qu'il aimerait les deux.

    Ce qui amène un autre miracle dans toute cette affaire, à savoir que les nazis décidèrent de lui injecter de l'acide phénique le 14 août 1944, la veille de l'Assomption, afin que son dies natalis soit, semble- t-il , aussi proche que possible d'une grande solennité de Notre-Dame.

    Et un autre miracle est que l'homme que Kolbe a sauvé (Franciszek Gajowniczek) a survécu à Auschwitz et a vécu assez longtemps pour assister, à l'âge de 80 ans, à la canonisation de Kolbe par le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre le 10 octobre 1982.

    Il faudrait être une personne assez stupide pour se familiariser avec cette série d’improbabilités extrêmes et ne pas conclure que la mort de Kolbe était un moyen conçu par Dieu pour nous enseigner une vérité importante – une vérité à mettre en pratique et à vivre.

    Quelle est cette vérité ? Ce n'est pas une vérité sur le simple héroïsme, le sacrifice de soi, l'altruisme, l'amour du prochain, ni rien de ce genre. Il ne s'agit pas de savoir comment le monde pourrait être réformé ou sauvé. (C'est l'Armée rouge, après tout, qui a libéré Auschwitz.) C'est plutôt une vérité sur le rapport de cette vie à l'éternité. (Rappelons-nous comment Viktor Frankl souhaitait interpréter les camps comme ayant une signification éternelle.)

    Kolbe, en tant que prêtre catholique, est un autre Christ, se tenant à la place du Christ, ipse Christus.  Par conséquent, ce que fait Kolbe symbolise ce que le Christ a fait et fait encore pour chacun de nous :

    • Kolbe a pris la place d’un étranger : le Christ a donné sa vie en échange de la créature humaine éloignée de Dieu.
    • Kolbe a pris la place d’un homme condamné mais innocent : le Christ a donné sa vie pour la créature humaine condamnée par le péché mais toujours « innocente », dans le sens où elle est faite à l’image de Dieu et n’est pas « destinée » à être ruinée par le péché.
    • Kolbe a gagné la vie au-delà des camps et la liberté des camps pour cet homme : le Christ gagne pour nous la liberté de cette « vallée de larmes » et la vie au-delà.

    Alors, comment le sacrifice de ce saint homme peut-il « triompher » des millions de meurtres nazis ? Non. Mais le sacrifice du Christ, oui, dont Kolbe est témoin.

    La dernière photo de Saint Kolbe, prise peu avant son arrestation par la Gestapo. [photo : domaine public]

  • Les vocations philippines pourraient redessiner l’avenir du catholicisme

    IMPRIMER

    De Samanta Smith sur le Catholic Herald :

    Les vocations philippines pourraient redessiner l’avenir du catholicisme

    13 août 2025

    Si l’avenir de l’Église catholique est d’avoir une nouvelle lingua franca , il y a de fortes chances que ce soit le tagalog, l’une des langues parlées aux Philippines.

    Ce pays archipel d'Asie du Sud-Est, qui abrite déjà la plus grande population chrétienne du continent asiatique, est sur le point de remodeler le paysage clérical du catholicisme, en particulier alors que les patries d'Europe languissent dans un déclin vocationnel.

    Les taux d'ordination et de formation au séminaire sont en constante augmentation dans l'archipel philippin. Alors que les séminaires centenaires du monde entier peinent à atteindre les effectifs minimums, l'Asie résiste à cette tendance avec une hausse de 1,6 % du nombre de nouveaux prêtres et une faible augmentation de 0,1 % du nombre de femmes s'engageant dans les ordres sacrés en Asie du Sud-Est.

    Les Philippines sont considérées comme les chefs de file de cette charge, avec une communauté catholique de plus de 93 millions de personnes, représentant environ 77 % de sa population nationale.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Alors que le reste du monde voit ses séminaires se vider comme une cave paroissiale après la veillée pascale, et que même l'Église latino-américaine, pourtant si résiliente, s'effondre face à la laïcité, l'Église philippine prend le relais.

    Pour Rome, les Philippines apparaissent comme un don providentiel parfait. Offrant un parfait mélange d'orthodoxie asiatique et de pragmatisme occidental – l'anglais est l'une des langues officielles du pays, et une grande partie de la population alphabétisée le maîtrise –, les Philippines offrent une flexibilité culturelle naturelle qui est parfaitement adaptée aux séminaristes philippins qui partent prêcher la Parole de Dieu.

    Tout comme l’Irlande a autrefois fourni des missionnaires à l’Afrique et aux Amériques, tandis que la Pologne a discrètement réapprovisionné les paroisses allemandes dans les années 1990, les Philippines sont aujourd’hui sur le point de devenir le grand exportateur moderne de clergé.

    Et aucune discussion sur l’influence catholique philippine ne serait complète sans faire référence au cardinal Luis Antonio Tagle, dont l’ascension d’un humble prêtre métropolitain à pro-préfet du Dicastère pour l’évangélisation a fait de lui le clerc philippin le plus mondialement reconnu de l’histoire.

    Le « facteur Tagle », récemment mis en lumière par les moments viraux des « évêques du peuple » observés lors du récent conclave papal – allant des karaokés à tue-tête aux homélies larmoyantes prononcées devant la foule dans les rues de Manille – a suscité un vif enthousiasme international et propulsé les Philippines dans la conscience catholique mondiale. Parallèlement, les efforts de Tagle pour rapprocher les structures du Vatican des préoccupations sociales locales, ainsi que sa présence enthousiaste, ont fait de la soutane un choix de carrière viable pour les jeunes Philippins.

    En effet, lorsque Tagle fut nommé archevêque de Manille en 2011, les séminaires diocésains de la ville virent leurs inscriptions augmenter en deux ans, grâce notamment à l'habitude de Tagle de venir sans prévenir pour discuter, chanter et prier avec les séminaristes. Au milieu des années 2010, les diocèses influencés par le style pastoral de Tagle enregistrèrent une augmentation à deux chiffres du nombre d'inscrits en philosophie. Et aujourd'hui, depuis son siège au sein des salles sacrées du Vatican, celui que beaucoup surnomment le François asiatique exporte cette même inspiration à l'échelle mondiale.

    Plus de 60 % des séminaristes du monde entier viennent des continents asiatique et africain. Il est donc logique que la prochaine génération de prêtres philippins soit en première ligne de notre combat pour revitaliser une foi chancelante.

    Les Philippines sont porteuses d'un catholicisme culturel qui n'a pas honte de ses processions animées, de sa Semaine Sainte vibrante et de son style de culte public résolument énergique. Là où la foi chrétienne en Occident semble se réduire à un murmure timide, la présence philippine pourrait raviver une attitude incarnée plus animée, porteuse du parfum des guirlandes de sampaguita, la fleur nationale des Philippines, plutôt que des odeurs et des cloches du catholicisme européen traditionnel.

    Bien sûr, cela ne se fera pas sans heurts. L'implantation d'une personnalité catholique brillante et fervente dans l'Europe post-chrétienne pourrait susciter autant de résistance que d'acceptation. Les paroissiens habitués aux messes en semaine, célébrées en moins de 25 minutes, pourraient être gentiment scandalisés par des processions de plusieurs heures mêlant Écritures, proverbes et plaisanteries occasionnelles.

    Mais la beauté du catholicisme réside dans sa capacité d'adaptation. De l'ombre des jacquiers aux immenses cathédrales de Montréal et de Milan, c'est la propension de l'Église à l'universalisme scripturaire qui lui permet si souvent de surmonter les différences culturelles. Les prêtres philippins, en particulier, ont été formés pour prêcher partout et dans toutes les conditions.

    Si le XXe siècle a appartenu au missionnaire irlandais, le XXIe pourrait bien appartenir à la version philippine : avec une génération de prêtres formés à l’intensité humide de Manille, mais toujours capables de toucher les cœurs dans l’humidité d’une paroisse rurale du Yorkshire.

  • Qui est Notre-Dame de Kibeho ?

    IMPRIMER

    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Qui est Notre-Dame de Kibeho ?

    Une apparition prophétique africaine aura un nouveau sanctuaire.

    Le sanctuaire de Notre-Dame de Kibeho au Rwanda. Laeliza23/wikimédia CC BY-SA 4.0.

    Le sanctuaire Notre-Dame de Kibeho est destiné à être un signe permanent et visible de l'importance de la spiritualité catholique noire dans l'archidiocèse de Philadelphie, s'inspirant d'une série d'apparitions survenues au Rwanda dans les années 1980.

    Alors, qui est Notre-Dame de Kibeho ? Et qu'en dit l'Église ?

    Le Pilier jette un œil.

    Les trois visionnaires reconnues de Kibeho, Alphonsine Mumureke, Marie Claire Mukangango et Nathalie Mukamazimpaka. Capture d'écran de la chaîne YouTube @manirakizamanasse6742.

    Quelle est la dévotion à Notre-Dame de Kibeho ?

    Alphonsine Mumureke venait de s'inscrire au Kibeho College, un lycée pour filles dans le sud-ouest du Rwanda, lorsqu'un événement s'est produit qui a changé sa vie à jamais.

    Le 28 novembre 1981, une élève de 16 ans se trouvait à la cafétéria de l'école lorsqu'elle a vu une femme d'une beauté extraordinaire qui s'est présentée comme « Nyina wa Jambo » — « Mère du Verbe » en kinyarwanda, la langue nationale du Rwanda.

    Lorsque Mumureke raconta plus tard son expérience à d’autres personnes, la rumeur se répandit qu’elle était malade mentalement, possédée par des esprits maléfiques ou qu’elle cherchait simplement à attirer l’attention de l’école dirigée par les Sœurs Benebikira , un institut religieux fondé au Rwanda en 1910.

    Mais Mumureke continua de signaler des apparitions, qui se seraient alors produites dans le dortoir des filles, suscitant un scepticisme accru. Les critiques soulignèrent qu'elle venait de la région de Gisaka, dans le sud-est du Rwanda, une région associée à la magie.

    Elle a prié pour que d’autres puissent également voir les apparitions, mettant ainsi fin à son isolement.

    Ses prières semblent avoir été exaucées le 12 janvier 1982, lorsque sa camarade de classe Nathalie Mukamazimpaka rapporte avoir eu la même vision d'une dame.

    Un mois et demi plus tard, ils ont été rejoints par une troisième étudiante, Marie Claire Mukangango, qui a déclaré avoir également été témoin de l'apparition.

    Lire la suite

  • Lettre de Benoît XVI : La volonté de ne pas comprendre

    IMPRIMER

    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    Lettre de Benoît XVI : La volonté de ne pas comprendre

    L'objectif de la publication de la lettre de démission du pape émérite dans un livre n'est pas de raviver des controverses endormies : elle fait partie d'une correspondance qui sert d'outil de réflexion sur une transition historique dans l'Église qui doit être explorée plus avant.

    14_08_2025

    Les réactions à la lettre de Benoît XVI d'août 2014 à l'archevêque Nicola Bux concernant sa démission de la papauté, contenues dans le livre « Réalité et utopie dans l'Église », publié par Bussola , continuent de faire la une des journaux. Cependant, à côté de réflexions sérieuses et de critiques fondées, circulent également des informations fausses et des déformations de discours ou d'interventions sorties de leur contexte, créant une confusion accrue.

    Il est donc important de clarifier, d’une part, le contexte dans lequel la lettre a été publiée et sa véritable signification, et, d’autre part, une clarification nécessaire concernant un extrait d’une interview de Monseigneur Bux datant de 2018 qui circule pour démontrer une prétendue contradiction avec ce qui est affirmé aujourd’hui.

    Le premier point à clarifier – et qui sous-tend tout le reste – est que la validité de la démission de Benoît XVI et de l'élection de François n'est pas remise en question. Surtout, et c'est le plus important, aucun cardinal n'a jamais contesté ni l'une ni l'autre : aucune critique des actions du pape Ratzinger ou des choix du pape Bergoglio n'a jamais remis en question l'acceptation de la décision de l'un ni la légitimité de l'autre.

    De ce point de vue, la lettre du pape émérite, désormais publiée, qui répond aux objections et aux préoccupations soulevées par ses proches, tranche définitivement la question des intentions de Benoît XVI concernant la plénitude de sa démission et la liberté avec laquelle il a pris cette décision. Autrement dit, elle exclut toute distinction entre munus et ministerium , qui ont été à la base de diverses thèses « benepapistes », selon la définition de l'écrivain et apologiste américain Steven O'Reilly , ou de thèses sédévacantistes de toute nature. Cependant, il est également juste de dire que Benoît XVI s'est déjà exprimé de diverses manières sur la démission et la liberté par le passé. Ainsi, quiconque prétend que la publication de cette lettre il y a des années aurait évité tant d'excès ment : il suffit de voir les réactions de certains milieux aujourd'hui.

    C'est précisément pour cette raison qu'il est important de comprendre que l'objectif de cette publication n'est pas de rouvrir un chapitre de controverse latente, mais d'offrir un outil de réflexion sur une transition historique de l'Église qui reste à explorer. Il est donc surprenant que des soi-disant experts commentent la publication de la lettre sans considérer qu'elle s'inscrit dans une correspondance plus vaste (qu'ils n'ont manifestement pas lue), qui comprend la lettre à laquelle Benoît XVI a répondu et le commentaire qui en découle. La lettre remise au pape émérite par Mgr Bux lors d'une audience contient une liste de questions et de préoccupations concernant les modalités de la démission et l'institution de la papauté émérite ; et le commentaire de la lettre de Benoît XVI met en évidence des points critiques, allant jusqu'à affirmer – « avec tristesse » – que « la démission de Benoît XVI a gravement porté préjudice à l'institution de la papauté ».
    C'est donc la correspondance dans son ensemble qu'il faut lire et comprendre.

    Une objection a été soulevée à ce sujet en citant une interview de 2018 sur le blog d'Aldo Maria Valli, dans laquelle Mgr Bux déclarait qu'« il serait plus facile d'examiner et d'étudier (...) la question de la validité juridique de la démission du pape Benoît XVI ». Cette phrase a été répétée d'un article à l'autre, arguant que, malgré la lettre du pape émérite en sa possession depuis quatre ans, Mgr Bux continuait de douter de la validité de la démission de Benoît XVI. En réalité, cette citation est sortie de son contexte, car le long entretien abordait la question du « pape hérétique », un sujet soulevé par divers partis suite à certaines déclarations du pape François. Bux a expliqué, retraçant également l'histoire de l'Église, toutes les difficultés d'une telle question, tant pour définir précisément l'hérésie que pour déterminer qui a le pouvoir de juger le pape. Le Premier Siège, a-t-il déclaré, ne peut être jugé par personne. 
    En fin de compte, seuls les papes suivants peuvent juger leurs prédécesseurs.

    La référence à la démission de Benoît XVI s'inscrit donc dans ce débat et doit être mise en relation avec le tollé provoqué par un discours du secrétaire du pape Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein, qui, lors de la présentation d'un livre, avait parlé d'un « pontificat élargi ». C'est pourquoi Bux, dans sa réponse à Valli, évoque l'idée d'un pontificat collégial, qu'il juge contraire au « précepte de l'Évangile ». Il faut également préciser que c'est Gänswein lui-même, des années plus tard, dans son livre Rien que la vérité (2023), qui a rétracté cette expression : il explique ainsi qu'il entendait « atténuer » les propos de Benoît XVI lors de la dernière audience générale du 27 février 2013, lorsqu'il avait déclaré que « le renoncement à l'exercice actif du ministère ne révoque pas » l'acceptation du pontificat comme un engagement « toujours et pour toujours avec le Seigneur ». Cette expression avait certes créé une « ambiguïté indésirable », mais « je dois admettre », écrivait Gänswein, « que le raccommodage était pire que le trou ». Cependant, Gänswein explique plus loin : « Le sens initial était simplement qu'il ne serait plus théologien ni professeur, qu'il ne reviendrait jamais à ce qu'il aimait vraiment. »

    C'est donc dans ce contexte qu'il faut comprendre la phrase « incriminante » de Mgr Bux, qui, d'ailleurs, dans son commentaire sur la lettre de Benoît XVI, se réfère à la préface qu'il a écrite au livre de Federico Michielan, Non era più lui, publié par Fede e Cultura, où il a exploré en profondeur tous ces aspects.

  • Maximilien Kolbe : un saint religieusement incorrect ?

    IMPRIMER

    9782262028688FS.gifPhilippe Maxence, le rédacteur en chef du bimensuel catholique « L’Homme Nouveau », a publié, en 2011, une biographie du Père Maximilien Kolbe. Rémi Fontaine avait saisi la circonstance pour  écrire, dans l’édition du 13 juillet 2011 du journal « Présent », cette réflexion (im)pertinente :

    « Politiquement incorrects, tous les saints le sont par nature, d’une certaine manière. Mais, après le souffle ou « l’esprit » de Vatican II, certains sont maintenant perçus comme tels plus que d’autres, jusqu’à apparaître « religieusement incorrects » ! Parmi eux, ceux qui sont aujourd’hui pour ainsi dire « empêchés » de béatification, comme Pie XII ou Isabelle la catholique. Ou bien ceux qui ont été malgré tout béatifiés ou canonisés, comme Charles de Foucauld ou Maximilien Kolbe dont Philippe Maxence vient de réaliser une biographie fort éclairante à cet égard chez Perrin.

    Si le bienheureux Charles de Foucauld voulait convertir les musulmans avec l’appui séculier notamment de la colonisation française, saint Maximilien Kolbe, lui, voulait convertir les francs-maçons avec les moyens modernes du journalisme. Deux saints dont le « prosélytisme » n’est plus trop dans l’air du temps ! Deux témoins (trop ?) zélés pour répandre leur foi et qui mourront tous deux en « martyrs de la charité ».

    Mais l’enquête sur la vie et la mort de Charles de Foucauld ayant montré qu’il n’était pas mort, à strictement parler, en haine de la foi (même s’il est mort de mort violente et en victime de sa charité pour ses frères) ce sont pourtant les termes de « confesseur de la foi » qui conviennent à sa béatification par Benoît XVI (le 13 novembre 2005). Tandis que pour Maximilien Kolbe (condamné également sans haine ostensible de la foi) Jean-Paul II obtiendra (contre l’avis des membres de la commission d’enquête en vue de la canonisation) qu’on le fasse passer de « confesseur de la foi », selon les termes de sa béatification par Paul VI (le 17 octobre 1971), à « martyr », pour sa canonisation (le 10 octobre 1982 par Jean-Paul II lui-même). Selon André Frossard, auteur de 'N’oubliez pas l’amour; la passion de Maximilien Kolbe' (Robert Laffont, 1987) : « Il n’y a pas d’autre exemple, au catalogue des saints, d’un changement de catégorie d’une étape à l’autre d’une canonisation. »

    Et c’est justement ce changement qui a « troublé certains membres de l’Eglise catholique », note sobrement Philippe Maxence. La sainteté flagrante du martyr de l’amour, similaire à celle de Charles de Foucauld ou à celle des moines de Thibérine, ne permettrait-elle pas ainsi d’esquiver le problème de la différence, précisément, qu’il pourrait y avoir entre la confession de la foi par les uns hier (Kolbe et Foucauld) et les autres aujourd’hui (les martyrs de Thibérine) ?

    Le but de la chevalerie spirituelle que lancera le saint franciscain sous le nom de la Milice de l’Immaculée était sans équivoque : « Chercher la conversion des pécheurs, hérétiques, schismatiques, juifs, etc., et particulièrement des francs-maçons ; et la sanctification de tous sous la direction et par l’intermédiaire de la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée. »

    Lire la suite

  • Faire aimer l'Immaculée, le testament de saint Maximilien Kolbe

    IMPRIMER

    De Chiara Chiessi sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Faire aimer l'Immaculée, le testament du père Kolbe

    Militia of the Immaculata Custom Ink Fundraising

    13-08-2022

    Dans son "testament spirituel", prononcé à Rome en 1933, saint Maximilien Kolbe a légué à ses confrères la mission de répandre la dévotion à l'Immaculée, le chemin vers Jésus, "jusqu'aux extrémités de la terre". Pour y parvenir, il faut s'appuyer sur trois armes (prière, travail, souffrance) et utiliser tous les moyens, à commencer par la presse.

    A l'occasion de la fête de saint Maximilien Marie Kolbe (1894-1941), qui tombe le 14 août, nous approfondissons les enseignements de son "testament spirituel", prononcé à Rome en mai 1933. Nous voyons ici à l'œuvre toute sa grande et ardente âme d'apôtre marial, désireux d'amener l'humanité entière à Marie, jusqu'au bout du monde et jusqu'au martyre, dans le camp de concentration d'Auschwitz.

    Au retour de son voyage missionnaire au Japon, saint Maximilien est resté quelques jours à Rome, au Collège séraphique international. Là, après avoir convoqué tous les clercs dans l'Aula Magna, il prononce son testament spirituel. "Nous devons donc tous nous approcher de l'Immaculée Conception pour pouvoir nous approcher plus facilement de Jésus. [...] Nos pères ont lutté pour l'Immaculée Conception, et maintenant, après la victoire, il ne nous est pas permis de nous reposer, car c'est précisément maintenant que ce qui est connu en théorie doit être traduit en pratique".

    Auparavant, le saint polonais avait expliqué comment ses prédécesseurs franciscains s'étaient battus avec acharnement pour la définition du dogme de l'Immaculée Conception, et comment il appartient maintenant à la génération actuelle de faire en sorte que l'Immaculée Conception règne dans chaque cœur. On se souvient en effet de la querelle menée par le théologien franciscain Duns Scot, qui a vécu entre le 13e et le 14e siècle, originaire d'Écosse et surnommé le Thin Doctor en raison de la subtilité de sa pensée. Pour affirmer la doctrine de l'Immaculée Conception, Scot s'est opposé à la pensée thomiste de l'époque, à savoir que la Vierge a été sanctifiée pendant qu'elle était dans le sein de sa mère, mais après avoir été marquée par le péché originel. Scot a surmonté l'obstacle avec la thèse de la rédemption préventive : en prévision des mérites de son Fils, la Vierge a été rachetée par Jésus.

    Mais revenons au testament du père Kolbe, qui condense en quelques lignes les principaux enseignements que le saint a voulu transmettre à ses enfants : "Lorsque vous apprendrez ma mort, sachez que vous êtes, par testament, mes héritiers. Jusqu'à présent, nous avons tous travaillé ensemble pour l'Immaculée Conception ; lorsque je serai mort, rappelez-vous que c'est votre tour de continuer, c'est à vous que je recommande la Milice de l'Immaculée Conception. Sans limites et sans retenue, consacrez-vous à la cause de l'Immaculée Conception, affrontez pour elle tous les sacrifices, jusqu'à l'effusion de sang s'il le faut et vous devez répandre la Milice de l'Immaculée Conception jusqu'aux extrémités de la terre, car c'est une cause sainte et c'est la volonté de la divine Mère que nous, Frères Mineurs Conventuels, qui dans le passé avons prôné son Immaculée Conception, répandions maintenant aussi son culte. Voici mon testament".

    Lire la suite

  • 14 août : saint Maximilien Kolbe

    IMPRIMER

    maximilien Kolbe.jpgLe Père Maximilien Kolbe est né le 8 janvier 1894 à Zdunska Wola en Pologne, et baptisé le même jour à l'église Notre Dame de l'Assomption. Ses parents, ouvriers tisserands sont de fervents catholiques. Ils habitent une modeste maison où ils ont installés un petit autel à Notre Dame. Les enfants reçoivent une solide éducation. Raymond, délicat et chétif avait un tempérament vif et obéissant. Très doué pour les études, il va à l'école de Pabianice.

    Un événement marque l'enfance de Raymond. En 1904-1905, sa maman le gronde, il prie Marie et se trouvant à l'église, la Vierge lui apparaît tenant dans ses mains deux couronnes : une blanche signe de la pureté, et une rouge signe du martyr. Il les accepte toutes les deux. Toute sa vie se réalisa selon ce dessein. Dès ce moment, il se confie totalement à Marie. La prière devient pour lui source de grâces et de conversion.

    Lire la suite

  • Maximilien Kolbe, apôtre de l'Immaculée

    IMPRIMER

    Voici une prière du saint martyr fêté ce jour et qui témoigne de son attachement à l'Immaculée. Sa biographie figure ICI; le moins qu'on puisse dire est que ce saint qui s'est sacrifié dans un camp de la mort n'est vraiment pas en phase avec le climat "spirituel" qui sévit dans l'Eglise depuis des décennies, en particulier depuis le Concile Vatican II.

    Daignez recevoir ma louange, ô Vierge bénie !

    Immaculée Conception, Reine du ciel et de la terre, Refuge des pécheurs et Mère très-aimante, à qui Dieu a voulu confier tout l'ordre de la miséricorde, me voici à vos pieds, moi, pauvre pécheur.

    Je vous en supplie, acceptez mon être tout entier comme votre bien et votre propriété.

    Agissez en moi selon votre volonté, en mon âme et mon corps, en ma vie et ma mort et mon éternité.

    Disposez avant tout de moi comme vous le désirez, pour que se réalise enfin ce qui est dit de vous : La Femme écrasera la tête du serpent et aussi : Vous seule vaincrez les hérésies dans le monde entier.

    Qu'en vos mains immaculées, si riches de miséricorde, je devienne un instrument de votre amour, capable de ranimer et d'épanouir pleinement tant d'âmes tièdes ou égarées. Ainsi s'étendra sans fin le règne du Coeur divin de Jésus.

    Vraiment, votre seule présence attire les grâces qui convertissent et sanctifient les âmes, puisque la grâce jaillit du Coeur divin de Jésus sur nous tous, en passant par vos mains maternelles.

  • Un rapport indique qu'en moyenne 30 chrétiens ont été assassinés chaque jour au Nigéria en 2025

    IMPRIMER

    De Ngala Killian Chimtom sur le CWR :

    Un rapport indique qu'en moyenne 30 chrétiens ont été assassinés chaque jour au Nigéria en 2025

    Selon la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, Intersociety, 19 100 églises ont été détruites, plus de 1 100 communautés chrétiennes déplacées et plus de 600 religieux chrétiens ont été enlevés.

    Un nouveau rapport de la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, d'inspiration catholique, Intersociety, affirme qu'au moins 7 087 chrétiens ont été massacrés à travers le Nigéria au cours des 220 premiers jours de 2025, soit une moyenne quotidienne de 32 chrétiens tués par jour.

    Le rapport publié le 10 août indique également que 7 899 autres personnes ont été enlevées en raison de leur appartenance chrétienne. Selon Emeka Umeagbalasi, directeur d'Intersociety, les meurtres et les enlèvements sont perpétrés par quelque 22 groupes djihadistes installés dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

    Le rapport affirme que ces groupes visent à éliminer environ 112 millions de chrétiens et 13 millions d’adeptes de religions traditionnelles, en ciblant particulièrement les régions du Sud-Est et du Sud-Sud.

    Il affirme également que l'intention première est d'éradiquer le christianisme du Nigéria dans les 50 prochaines années. Cela rappellerait le djihad du XIXe siècle mené par des bergers peuls qui ont établi le califat de Sokoto, un puissant État islamique contrôlant une grande partie de ce qui est aujourd'hui le nord du Nigéria. Aujourd'hui, le sultan de Sokoto demeure la plus haute autorité islamique du Nigéria.

    Selon les données d’Intersociety, depuis 2009, environ 185 009 Nigérians ont été tués, dont 125 009 chrétiens et 60 000 « musulmans libéraux ».

    Le rapport indique que 19 100 églises ont été détruites, plus de 1 100 communautés chrétiennes déplacées et 50 000 kilomètres carrés de terres confisquées. De plus, plus de 600 dignitaires chrétiens ont été enlevés, dont 250 prêtres catholiques et 350 pasteurs, et des dizaines d'entre eux ont été tués.

    Alors que des attaques contre les chrétiens ont été documentées dans tout le pays, l'État de Benue a été le plus touché, avec pas moins de 1 100 meurtres de chrétiens, dont le massacre de Yelewata du 13 au 14 juin 2025, qui a entraîné la mort de 280 chrétiens, et le massacre de Sankera d'avril 2025, au cours duquel plus de 72 chrétiens sans défense ont été tués à coups de machette.

    « Ces groupes terroristes islamiques utilisent la violence et des moyens génocidaires pour anéantir les groupes ethniques autochtones du Nigéria et leurs identités, en particulier l'héritage culturel Igbo vieux de 3 475 ans, établi depuis 1450 avant J.-C. », indique le rapport.

    Affirmant que les groupes terroristes islamiques opèrent avec la protection de l'État, le rapport établit des parallèles historiques pour mettre en évidence l'argument selon lequel les groupes veulent transformer le Nigéria en « un pays où le christianisme est interdit et brutalement écrasé, relégué et forcé à la clandestinité » ; une réplique du Soudan où les Janjawids djihadistes soutenus par le gouvernement ont été déployés au fil des ans pour anéantir presque toutes les communautés et villages chrétiens, y compris la destruction de 65 églises à travers le pays en 2023 seulement.

    D’autres pays où être chrétien pourrait être un crime sont la Libye, l’Algérie, la Corée du Nord, l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Pakistan, la Somalie et l’Afghanistan, « où il est très criminel d’être vu avec une Bible sacrée ou portant des symboles chrétiens ou récitant des prières chrétiennes ou chantant des louanges et des chants d’adoration ».

    Les assassinats ciblés de chrétiens au Nigeria sont devenus un sujet de vive préoccupation pour l'Église. Dans un entretien accordé à CWR, Ignatius Kaigama , archevêque d'Abuja, a déclaré : « L'insécurité croissante continue de hanter notre nation. Les insurgés de Boko Haram, les milices pastorales, les bandits et les soi-disant hommes armés inconnus continuent de semer la terreur dans différentes régions du pays. »

    Le père Moses Aondover, vicaire général pastoral, directeur des communications et prêtre de la paroisse du Saint-Esprit à Makurdi, a décrit les tueurs de chrétiens comme des « animaux et des barbares ».

    « Chaque attaque modifie la composition démographique des chrétiens », a-t-il déclaré à CWR. Il a ajouté que les victimes sont des « vies humaines gâchées. Ce ne sont pas des chiffres qui comptent ! »

    « Ce sont des vies humaines gaspillées, pas de simples statistiques ! », a-t-il souligné.

    La crise est aggravée par les accusations de complicité de l'armée nigériane dans les massacres de chrétiens. Franc Utoo, originaire de Yelewata et ancien assistant du gouverneur Samuel Ortom (aujourd'hui aux États-Unis), pointe l'infiltration djihadiste comme l'une des principales raisons.

    « Mettre fin au terrorisme peul est à la portée de l'armée », a affirmé Utoo à TruthNigeria, « mais il n'y a pas de volonté politique. Certains membres de l'armée et des dirigeants politiques – principalement peuls – voient dans cette violence un moyen d'étendre l'influence de l'islam et de créer un territoire peul à travers l'Afrique de l'Ouest. »

    Le Père Moses Aondover Iorapuu déplore que les appels désespérés à une intervention internationale se heurtent systématiquement au silence. « L'aide n'arrive tout simplement pas », a-t-il déclaré.

    Face à cet abandon, le Père Iorapuu insiste sur le fait que les chrétiens n’ont d’autre choix que de prendre leur défense.

    « Ceux qui peuvent se défendre ne devraient plus regarder dehors. Un adage africain dit que si vous voyez la maison de votre voisin en feu, vous devriez vite verser de l'eau sur votre toit. »

    Emeka Umeagbalasi, directeur d'Intersociety, a déclaré à CWR qu'il était temps que l'administration Trump désigne à nouveau le Nigéria comme « pays particulièrement préoccupant », une désignation par le secrétaire d'État américain pour les pays qui ont commis ou toléré des « violations particulièrement graves de la liberté religieuse ».

    Le 7 décembre 2020, le secrétaire d’État américain de l’époque, Mike Pompeo, qui a servi dans la première administration de Trump, a annoncé pour la première fois l’inclusion du Nigéria sur la liste du CPC, citant des « violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse ».

    Le 17 novembre 2021, cependant, l'administration Biden a inexplicablement retiré le Nigéria de la liste du CPC lors d'une visite à Abuja. Le secrétaire d'État Antony Blinken, à l'époque, avait reconnu la violence ambiante, mais avait cité des « progrès » dans les efforts du gouvernement nigérian, notamment les opérations militaires contre les djihadistes et les dialogues interreligieux.

    Les groupes de défense des droits humains ont fermement condamné cette décision. Open Doors l'a qualifiée de « coup dévastateur », soulignant que les meurtres de chrétiens avaient augmenté en 2021.

    Face à l'escalade des attaques contre les chrétiens au Nigéria, le rapport d'Intersociety appelle le gouvernement américain à prendre des mesures décisives. Il préconise notamment la reclassification du Nigéria comme pays particulièrement préoccupant et la conditionnalité de l'aide américaine au Nigéria à des progrès vérifiables en matière de protection de la liberté religieuse.

    Ces attaques ont suscité des critiques de la part du gouvernement américain. « L'administration Trump condamne avec la plus grande fermeté ces violences atroces contre les chrétiens », a affirmé la Maison Blanche dans un communiqué , soulignant que la liberté religieuse représente à la fois un impératif moral et un pilier fondamental de la politique étrangère américaine.

    Les défenseurs des droits de l’homme appellent les gouvernements africains à rendre justice, à reconstruire les communautés détruites et à déployer des forces de sécurité pour protéger les villages vulnérables – des actions qui, selon eux, auraient dû être prises depuis longtemps.

    « Pendant trop longtemps, le monde a ignoré le massacre horrible des chrétiens », a déploré Henrietta Blyth, PDG d’Open Doors UK and Ireland.

    Cette négligence est profondément ressentie par les familles des victimes, qui rejettent les condoléances du gouvernement comme étant creuses et insistent : « La protection n’est pas négociable. »