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Eglise - Page 78

  • “Laudate Deum” : le travestissement de notre foi

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    De Jeanne Smits sur Réinformation.TV :

    Le pape François publie “Laudate Deum”, ou le travestissement de notre foi

    François Laudate Deum foi

    Sans doute les commentaires au sujet de l’exhortation apostolique Laudate Deum se focaliseront-ils sur les recommandations du pape François pour la sauvegarde de la « Maison Commune » – expression forgée par Gorbatchev au temps de la chute de l’Union soviétique – dans la suite qu’il a voulu donner à l’encyclique « écologique » Laudato si’. Mais quoi que l’on pense de cette ingérence du pape dans un domaine qui ne relève pas de son devoir de conforter ses frères dans la foi, il y a bien plus grave, précisément au sujet de la foi. Et c’est cela qui devrait être l’objet de nous inquiétudes et de nos supplications à Dieu pour mettre fin à une crise qui semble atteindre ces jours-ci dans l’Eglise un point climatérique.

    Après de multiples considérations sur la « crise climatique », le pape François ajoute un petit chapitre sur les « motivations spirituelles » de son engagement au côté de la planète, c’est au paragraphe 61 :

    « Je ne veux pas manquer de rappeler aux fidèles catholiques les motivations qui naissent de leur foi. J’encourage les frères et sœurs des autres religions à faire de même, car nous savons que la foi authentique donne non seulement des forces au cœur humain, mais qu’elle transforme toute la vie, transfigure les objectifs personnels, éclaire la relation avec les autres et les liens avec toute la création. »

    La « foi authentique », pas moins ! Analysons les propos du pape : il attribue spécifiquement aux « frères et sœurs des autres religions » une « foi authentique », une vraie foi donc. Or cela est absurde. La foi ne peut être authentique et vraie que si son objet est vrai. Il ne peut en toute logique y avoir qu’une seule foi « authentique », car il ne s’agit pas d’un vague sentiment de l’homme mais d’une adéquation au réel, à la réalité divine.

    Laudate Deum travestit la foi, vertu surnaturelle

    Ce propos du pape révèle une ignorance abyssale, voire un travestissement volontaire, de ce qu’est la foi.

    Il y a ici une confusion entre le plan naturel et le plan surnaturel. La foi, la foi authentique, la vraie foi, est une vertu théologale, une vertu surnaturelle, infuse, qui nous est donnée, avec l’espérance et la charité, par le baptême. Elle consiste à croire en la Révélation donnée par Dieu et Dieu seul, en toutes ces vérités que l’homme ne peut connaître par la force de sa seule raison.

    La foi ne se confond pas avec la religion, vertu naturelle par laquelle l’homme, grâce à la raison, peut et doit même connaître l’existence de Dieu qui le transcende, et à qui il doit adoration et reconnaissance. La religion peut être vraie ou fausse en fonction de son objet, de l’être qu’elle adore.

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  • Saint Bruno, fondateur des chartreux

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    SAINT BRUNO - Fondateur de l'Ordre des Chartreux - (1035-1101)

            « À la louange de la gloire de Dieu, Le Christ, Verbe du Père, depuis toujours a choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime. Répondant à cet appel, maître Bruno, l'an du Seigneur 1084, entra avec six compagnons au désert de Chartreuse et s'y établit. » Statuts I.1 de l'ordre des Chartreux.

             Né à Cologne vers 1030 Bruno vient de bonne heure étudier à l'école cathédrale de Reims. Promu docteur, Chanoine du Chapitre cathédral, il est nommé en 1056 écolâtre, c'est-à-dire Recteur de l'Université. Il fut un des maîtres les plus remarquables de son temps : « ...un homme prudent, à la parole profonde. »

             Il se trouve de moins en moins à l'aise dans une cité où les motifs de scandale ne font pas défaut du côté du haut clergé et de l'Évêque lui-même. Après avoir lutté, non sans succès, contre ces désordres, Bruno ressent le désir d'une vie plus totalement donnée à Dieu seul.

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  • Saint Bruno (6 octobre)

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    girolamo_marchesi_saint_bru.png

    De Benoît XVI (6 octobre 2006) :

    La mission de saint Bruno, le saint du jour, apparaît avec clarté, elle est - pouvons-nous dire - interprétée dans la prière de ce jour qui, même si elle est assez différente dans le texte italien, nous rappelle que sa mission fut faite de silence et de contemplation. Mais silence et contemplation ont un but:  ils servent à conserver, dans la dispersion de la vie quotidienne, une union permanente avec Dieu. Tel est le but:  que dans notre âme soit toujours présente l'union avec Dieu et qu'elle transforme tout notre être.

    Silence et contemplation - une caractéristique de saint Bruno - servent à pouvoir trouver dans la dispersion de chaque jour cette union profonde, continuelle, avec Dieu. Silence et contemplation:  la belle vocation du théologien est de parler. Telle est sa mission:  dans la logorée de notre époque, et d'autres époques, dans l'inflation des paroles, rendre présentes les paroles essentielles. Dans les paroles, rendre présente la Parole, la Parole qui vient de Dieu, la Parole qui est Dieu.

    Sur le site de la Famille monastique de Bethléem :

    Qui est Bruno ?

    Bruno est né à Cologne vers 1035.

    REIMS

    Dès ses jeunes années, il quitte la Germanie pour entreprendre des études à l’école cathédrale de Reims, la plus réputée à son époque en Europe.
    Vers l’âge de vingt ans, il devient membre du chapitre des chanoines séculiers qui suivent la règle de saint Augustin en étant rattachés à la cathédrale de Reims. De l’initiateur de la vie canoniale qu’est Augustin, le chanoine Bruno reçoit non seulement la pensée mais aussi sa sagesse de vie tout évangélique, ecclésiale, théologique, liturgique, fraternelle, qu’il a instaurée et léguée comme charisme à l’Église.
    A cette même période, Bruno est maître en théologie et lui, l’humble chanoine, dirige l’école cathédrale de Reims où il exerce une grande influence et dont il devient l’écolâtre renommé. Homme de Lumière il sait puiser dans les sources variées de la Tradition vivante de l’Église. Chercheur de la Vérité, qu’il transmet dans son enseignement pendant de longues années, Bruno ne s’arrête pas dans sa course vers la Lumière. Il est l’homme selon Dieu, parce qu’il est par-dessus les choses du monde, attaché à Celui qui a fait le monde. Ce n’était pas seulement son érudition, la profondeur de sa science, la sûreté de sa pensée, qui attiraient la jeunesse de l’école de Reims vers Bruno. C’était son rayonnement spirituel. Unifié en son intelligence et en son cœur, Bruno a cette science qui se tourne à aimer. Toute cette science, ce succès, cette gloire, s’allient en Bruno avec une grande bonté dont il rayonne, si bien que « Bonus » deviendra, après sa mort, son surnom. Sa riche personnalité pourrait se résumer dans ce témoignage du légat Hugues de Die :Maître Bruno est maître en tout ce qui honore l’homme dans l’homme.

    Voici qu’un jour il se trouve dans un jardin avec deux amis, Raoul le Verd et Foulcoie le Borgne. Bruno reçoit la grâce de brûler d’Amour divin d’une manière nouvelle. A la fin de sa vie, il rappelle à son ami Raoul cette rencontre : « Tu te souviens du jour où nous étions tous les deux dans le jardin d’Adam, avec un troisième ami, Foulcoie. Notre conversation avait évoqué les plaisirs de la vie qui trompent l’homme, les richesses de ce monde qui sont périssables, et enfin, la joie de la gloire de Dieu qui n’a pas de fin. Soudain, tu te souviens ? Brûlants d’Amour divin, nous avons promis, nous avons fait vœu, nous avons décidé de quitter prochainement les ombres fugitives du monde, afin de nous mettre en quête des biens éternels en recevant l’habit monastique. »

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  • Nicaragua : la chasse aux chrétiens continue

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    De Jean-Baptiste Noé sur aleteia.org :

    La chasse aux chrétiens se poursuit au Nicaragua

    5/10/23

    L’arrestation et la condamnation en février 2023 de l’évêque Rolando Alvarez témoignent de la lutte antireligieuse du régime de Daniel Ortega. Bien décidé à éradiquer le christianisme, le dictateur sandiniste accroît la répression contre les catholiques.

    Pays de 6,8 millions d’habitants, le Nicaragua est l’un de ces pays d’Amérique centrale qui ne cesse d’osciller entre différents régimes autoritaires. Menant la lutte contre le dictateur Somoza, Daniel Ortega et les sandinistes sont parvenus à la direction du pays en 1979. Daniel Ortega est resté président jusqu’en 1990, avant de perdre les élections présidentielles. N’ayant jamais abandonné la politique, il revient au pouvoir en 2007 puis fait modifier la Constitution pour abroger la limite des mandats.

    Homme fort du Nicaragua depuis plus de 15 ans, il a fait élire son épouse à la vice-présidence et installé des membres de sa famille aux postes clefs du pays. Organisant une répression sans faille des opposants politiques, il a notamment fait arrêter l’évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, qui a été condamné en février 2023 à 26 ans de prison, ayant été déclaré « traître à la patrie » lors d’un procès truqué. Ce dernier a refusé de s’exiler aux États-Unis, préférant rester dans son pays, quitte à passer de longues années en prison. 

    Un régime solidement ancré

    Rien n’a pu renverser le régime du président Ortega, dont la pensée et la pratique ont été forgées dans les luttes sandinistes des années 1970. L’homme est l’une de ces survivances des révolutions marxistes qui, comme à Cuba, sont parvenues à prendre et à conserver le pouvoir, sans que les États-Unis ne puissent rien y faire. Si beaucoup de fantasmes sont accolés à la puissance tentaculaire de la CIA et de Washington, force est de constater l’impuissance du géant américain pour renverser un régime qui lui est hostile. 

    Emprisonné dans un lieu tenu secret, nul ne sait ce qui est arrivé à Mgr Alvarez, des rumeurs l’annonçant même comme mort. 

    S’appuyant sur les puissants cartels de la drogue, Daniel Ortega finance ses vassaux et ses affiliés pour tenir le pays, n’hésitant pas à réprimer lourdement les manifestations, comme celles de 2018 qui ont abouti à de nombreux morts et arrestations, sans parvenir à faire vaciller un régime solidement ancré. Emprisonné dans un lieu tenu secret, nul ne sait ce qui est arrivé à Mgr Alvarez, des rumeurs l’annonçant même comme mort. 

    Répression contre les catholiques 

    La répression ne se limite pas à l’arrestation de l’évêque de Matagalpa. En mai 2023, plusieurs prêtres du pays ont vu leur compte bancaire gelé. Une mesure identique fut appliquée à des écoles catholiques et des paroisses. Un rapport, orchestré par le régime, a présenté l’Église comme menant des actions de blanchiment d’argent et se livrant à des actes de terrorisme. Des accusations qui sont lancées à l’égard de tous ceux qui s’opposent au régime.

    En août, plusieurs prêtres qui s’étaient rendus à Lisbonne pour les JMJ se sont vus refusés le retour sur le sol du Nicaragua. Le même mois, le gouvernement a saisi l’université gérée par les jésuites, les biens de l’ordre et a prononcé sa dissolution. Là aussi, sous le motif de « terrorisme ». Un motif bien commode pour museler les oppositions. Le gouvernement a également expulsé le nonce apostolique, privant le Saint-Siège de relais et d’informations sur le pays. 

    L’argent de la drogue 

    Une répression qui n’est toutefois pas nouvelle. Lors de sa visite en 1983, Jean Paul II avait affronté l’un des déplacements les plus difficiles de son pontificat. Micros coupés pour que sa voix ne porte pas, soldats sandinistes placés au pied de l’estrade pour crier et l’insulter, le pape polonais ne s’était pas démonté et avait tenu son voyage jusqu’au bout. Un voyage marqué notamment par l’admonestation contre le père Ernesto Cardenal, alors ministre de la Culture du gouvernement de Daniel Ortega. 

    Aucune voie de sortie n’est pour l’instant visible. Le président Ortega est solidement ancré, il tient les rouages clefs de l’armée et de la police, arrose ses soutiens avec l’argent de la drogue. Le Nicaragua désespère les États-Unis, qui n’ont jamais réussi à déloger les sandinistes. Comme au Venezuela, comme à Cuba, ces dictatures enracinées dans une histoire profonde sont solidement amarrées à leur pays. 

  • Le texte intégral de la lettre pré-synodale du cardinal Zen

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    Du blog de Sandro Magister "Settimo Cielo" :

    Documents. Le texte intégral de la lettre pré-synodale du cardinal Zen

    Zen

    *

    (s.m.) Largement citée par le site américain « The Pillar », la lettre adressée fin septembre par le cardinal Giuseppe Zen-Zekiun à différents cardinaux et évêques sur les questions ouvertes par la convocation du Synode en cours depuis le 4 octobre, a désormais été publiée. Elle est sortie des limites du « confidentiel » et il vaut mieux qu’elle soit lue dans son intégralité.

    C'est Zen lui-même qui prévoit cette issue, quand vers la fin de la lettre il écrit : « Je la considère comme confidentielle, mais il sera difficile qu'elle ne parvienne pas aux médias. Aussi vieux que je sois, je n'ai rien à gagner, rien à perdre. Je serai heureux d'avoir fait ce que je pensais que j'étais censé faire."

    Du haut de ses 91 ans, mais surtout d'une vie passée à la défense héroïque des « libertas ecclesiae » dans une terre hostile comme la Chine, ancien évêque de Hong Kong et récemment condamné pour avoir soutenu la résistance de la ville aux brimades du régime contre Pékin, Zen se révèle également dans cette lettre comme un combattant passionné et franc pour préserver le Synode et l'Église de ce qu'il considère comme une dérive désastreuse.

    Voici donc la lettre rédigée par le cardinal Zen lui-même.

    *

    Chère Éminence, Chère Excellence,

    Je suis votre frère Giuseppe Zen, originaire de l'île lointaine de Hong Kong, un homme infirme de 91 ans, ordonné évêque il y a plus de 26 ans. J'écris cette lettre parce que, conscient d'être encore en possession de mes facultés mentales, je ressens le devoir de sauvegarder, en tant que membre du Collège des Successeurs des Apôtres, la sacro-sainte tradition de la foi catholique.

    J'adresse cette lettre à vous, membres du prochain Synode sur la Synodalité, parce que je suppose que vous êtes préoccupés, comme moi, par le déroulement du Synode susmentionné.

    La synodalité est un mot plutôt nouveau, dont l'étymologie nous permet de comprendre qu'il s'agit d'un projet de « parler ensemble et marcher ensemble » ; pour l'Église catholique, cela signifiera « communion et participation de tous les membres de l'Église à la mission évangélisatrice ». Ainsi compris, le thème de ce Synode semble utile et toujours actuel, et sera une occasion opportune pour clarifier comment cette synodalité doit être vécue dans l’Église.

    Il existe maintenant un document très récent « La synodalité dans la vie et la mission de l'Église », résultat du travail (dans les années 2014-2017) d'une sous-commission de la Commission théologique internationale, dont le président d'office est le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. La sous-commission a conclu ses travaux en 2017, le texte a été approuvé par les membres de la Commission lors de la séance plénière de cette année-là, et finalement approuvé par le Préfet de la Congrégation en 2018, après avoir reçu l'avis favorable du Pape François.

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  • Synode : pourquoi les critiques des cinq cardinaux ont du poids

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Synode: ces critiques qui soufflent sur l’assemblée qui entend réformer l’Église

     

    RÉCIT - Un cardinal très respecté dénonce la «manipulation» de ce synode.  -- François ne sait pas cacher son humeur. Et, ce mercredi matin, sur la place Saint-Pierre de Rome, il avait le visage des mauvais jours. Il célébrait pourtant la messe d’ouverture de ce synode sur l’avenir de l’Église qu’il a tellement désiré… La raison de cette moue, il l’a lui-même donnée dans son homélie, où il a déploré le manque d’unité de l’Église face à ce projet synodal: «Nous sommes à l’ouverture de l’assemblée synodale. Nous n’avons pas besoin de regards immanents faits de stratégies humaines, de calculs politiques ou de batailles idéologiques. Nous ne sommes pas ici pour une réunion parlementaire ou pour un plan de réforme. Non, nous sommes ici pour marcher ensemble sous le regard de Jésus qui accueille tous ceux qui sont fatigués et opprimés.»

    Il a alors redit le sens de ce synode qui rassemble au Vatican près de 400 délégués, évêques et laïcs, venus du monde entier pour réfléchir, pendant deux mois - en octobre 2023 et en octobre 2024 -, à une gouvernance de l’Église plus démocratique et plus décentralisée. «La tâche première du synode est de recentrer notre regard sur Dieu, pour être une Église qui regarde l’humanité avec miséricorde, a-t-il martelé. Une Église unie et fraternelle qui écoute et dialogue, une Église qui a Dieu en son centre et qui par conséquent ne se divise pas à l’intérieur et n’est jamais dure à l’extérieur.» À cet instant, le pape lève les yeux de son texte et, l’air dépité, rectifie: «Une Église qui, au moins, cherche à être unie et fraternelle…» De fait, elle ne l’est pas. Cet été, cinq cardinaux ont fait part à François de leurs «doutes» profonds sur l’autorité même du synode.

    Un organe consultatif qui, selon eux, ne se fonde sur aucun texte juridique et n’a donc pas vocation à décider quoi que ce soit dans l’Église. Ils l’ont aussi questionné sur la bénédiction des couples homosexuels et sur l’ordination des femmes, deux points qui sont au programme des débats synodaux. Contre toute attente, le pape leur a répondu, lundi soir, sans fermer aucune porte sur ces possibles évolutions. Une réponse écrite officielle, car il ne pouvait plus cacher ces dissonances qui avaient été révélées le matin même sur le site italien diakonos.be, redoutablement bien informé.

    «Plan de manipulation»

    Ces cinq cardinaux, âgés, ont beau être minoritaires, sur les 242, ils ont du poids. Ainsi du cardinal Zen, ancien archevêque de Hongkong. Un résistant dans l’âme qui a tenu tête au régime de Pékin et qui a été condamné récemment - sans que le pape lève jamais le petit doigt pour le soutenir - parce qu’il avait fortement soutenu les manifestations de 2019 et 2020 contre l’emprisonnement du territoire de Hongkong par la Chine. Un site américain, The Pillar, vient de révéler que le cardinal Zen avait écrit à tous les évêques et cardinaux de ce synode pour dénoncer ce qu’il appelle «un plan de manipulation». Sa lettre est authentique. Il affirme que «les organisateurs du synode disent ne pas avoir d’agenda (c’est-à-dire de plan préconçu et d’objectifs à atteindre, NDLR), mais c’est vraiment une offense à notre intelligence. Chacun peut voir les conclusions qu’ils veulent atteindre.» Il cite alors en exemple la question de la bénédiction des couples homosexuels.

    «On nous dit qu’il faut nous écouter les uns les autres, mais, petit à petit, on nous fait comprendre que, puisqu’il faut s’écouter, il y a des gens qui sont exclus», c’est-à-dire «des gens qui optent pour une morale sexuelle différente de la tradition catholique», écrit-il. Il critique également ces deux sessions d’octobre en 2023 et en 2024: «Les organisateurs ont choisi d’avoir plus de temps pour mieux manœuvrer.» Et fustige la méthode de travail adoptée: la «conversation dans l’Esprit», qui ressemble à une «formule magique» pour couvrir des «surprises» de l’Esprit. Un langage synodal que l’on entend partout à Rome ces jours-ci et qu’il dénonce, car, selon lui, «c’est une manière de couvrir des résultats prédéterminés», les «organisateurs étant déjà très informés des “surprises” qu’ils attendent».

    Sur la méthode, toujours, il regrette que la forte réduction des débats en assemblée générale, au profit de travaux en petits groupes, soit «un stratagème pour éviter des débats ouverts et contradictoires». Qui, eux, étaient la marque de tous les synodes précédents, sous Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et même François au début de son pontificat.

    Lettre confidentielle

    Ce cardinal de bientôt 92 ans va jusqu’à accuser le secrétariat général du synode d’être «efficace dans l’art de la manipulation». Il demande aux participants «de ne pas obéir quand on leur demande de prier car il est ridicule de penser que l’Esprit saint attend ces prières offertes au dernier moment». Dans la tradition catholique, l’Esprit saint, l’Esprit de Dieu, est censé éclairer la conscience de celui qui prie. Enfin, le cardinal Zen critique le fait que des laïcs aient obtenu le droit de vote dans cette assemblée synodale. Ce qui, à ses yeux, «sape le synode des évêques» puisqu’ils n’ont «même pas été élus par le peuple chrétien», mais désignés.

    Ce qui «change radicalement la nature du synode que Paul VI avait voulu comme un instrument de la collégialité épiscopale, dans la suite du concile Vatican II». Aussi suggère-t-il que les votes des laïcs et des évêques soient «séparés». Il demande aux évêques et cardinaux participants de prendre leur responsabilité car «accepter des procédures irraisonnables conduira à l’échec du synode». À la fin d’une telle charge, le cardinal Zen demande que sa lettre reste strictement confidentielle. Mais, conscient du risque de fuite, il conclut: «Vieux comme je suis, je n’ai rien à perdre ni à gagner. Je serai heureux d’avoir fait ce que je considère comme un devoir.»

    «Rejeter l’esprit de division et de conflit»

    Dès lors, on peut comprendre le dépit du pape mercredi, même si l’opposition à ce synode est le fait d’une minorité jusque-là silencieuse. Reste que jamais un cardinal ou un évêque n’avait osé critiquer publiquement cette démarche synodale. Il n’est ainsi pas surprenant que François ait conclu son homélie de lancement du synode en appelant à «rejeter l’esprit de division et de conflit». Car, a-t-il insisté, «le Seigneur ne se décourage pas au milieu des vagues parfois agitées de notre temps, il ne cherche pas d’échappatoires idéologiques, ne se barricade pas derrière des convictions acquises, ne cède pas aux solutions faciles, ne se laisse pas dicter son agenda par le monde».

    Aussi, de relancer ce qu’il attend de l’Église dans une «époque complexe»: «Jésus nous invite à être une Église hospitalière, qui n’impose pas de fardeaux». Et de mettre en garde contre les «tentations dangereuses »:«être une Église rigide, qui s’arme contre le monde et regarde en arrière, être une Église tiède qui se soumet aux modes du monde, être une Église fatiguée, repliée sur elle-même». Une nouvelle fois, il a martelé que «le synode n’est pas un rassemblement politique mais une convocation dans l’Esprit, non pas un Parlement polarisé mais un lieu de grâce et de communion», loin de «nos négativités». Dans l’adversité, a conclu le pape, le Christ «ne se laisse pas abattre par la tristesse», pourtant visible sur le visage du pontife romain. «Il n’est pas amer», il ne se laisse pas «emprisonner par la déception», «il est capable de voir au-delà, il reste serein dans la tempête». Elle pourrait pourtant souffler fort.

  • Synode : L’événement catholique le plus important depuis Vatican II ?

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    L’événement catholique le plus important depuis Vatican II ?

    Si le Synode 2023 doit être un développement de la tradition authentique de l’Église plutôt qu’un autre effort infructueux pour réinventer le catholicisme, il doit tenir pleinement compte de ces onze moments catholiques cruciaux depuis Vatican II.

    4 octobre 2023

    Les plus enthousiastes à propos du Synode sur la synodalité qui s'est ouvert le 4 octobre ont tendance à dire qu'il s'agit de l'événement catholique le plus important depuis le Concile Vatican II (1962-1965) – une affirmation qui implique parfois que c'est la seule chose importante qui se soit produite. dans l'Église depuis Vatican II. Je ne suis pas d'accord. Voici onze événements cruciaux depuis le Concile, avec des notes sur leur signification.

    25 juillet 1968 : le pape Paul VI publie l'encyclique Humanae Vitae, sur les moyens moralement appropriés de réguler la fécondité. Ce faisant, le pape remet en question les hypothèses érodatrices de la révolution sexuelle, met en garde prophétiquement contre l'impact d'une mentalité contraceptive sur la société et sur les femmes, et trace une ligne dans le sable contre la tentative des partisans de la religion catholique légère de dominer le monde. Théologie morale de l'Église.

    8 décembre 1975 : Paul VI publie l'exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, rappelant à l'Église que le pape Jean XXIII voulait que Vatican II dynamise l'Église pour la mission, et qu'au centre de la mission chrétienne se trouvent « le nom, l'enseignement, la vie, les promesses, le royaume et le mystère de Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu.

    2-10 juin 1979 : Lors de sa première visite pastorale en Pologne, le pape Jean-Paul II démontre la vitalité de la doctrine sociale catholique en déclenchant une révolution de conscience qui conduira, au cours de la prochaine décennie, à l'effondrement non-violent du communisme européen.

    24 novembre – 8 décembre 1985 : La deuxième Assemblée générale extraordinaire du Synode des Évêques, convoquée pour marquer le vingtième anniversaire de Vatican II en considérant ce qui s'est bien passé et ce qui n'a pas fonctionné dans la mise en œuvre du Concile, affirme le Concile comme un grand don du Saint-Esprit et tisse les seize documents du Concile en une tapisserie cohérente en décrivant l'Église comme une communion de disciples en mission.

    7 décembre 1990 : Jean-Paul II publie l'encyclique Redemptoris Missio, lançant formellement la nouvelle évangélisation en appelant tous les catholiques à vivre la vocation missionnaire dans laquelle ils ont été baptisés, car le territoire de mission est partout.

    6 août 1993 : Datée de la fête de la Transfiguration, l’encyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul II enseigne que la vie morale est ordonnée vers la béatitude, qui est la vie éternelle dans la lumière et l’amour du Dieu trois fois saint ; que certains actes sont gravement mauvais en eux-mêmes, quelles que soient les intentions ; et que la croissance dans les vertus est la voie royale vers l’épanouissement et le bonheur de l’humanité.

    20-26 mars 2000 : Au cours d'un pèlerinage d'une semaine en Terre Sainte, Jean-Paul II rappelle à l'Église et au monde que le christianisme n'est ni un mythe ni un pieux conte de fées ; Le christianisme commence avec la vie d'hommes et de femmes réels, dans un lieu que vous pouvez voir et toucher aujourd'hui, qui ont été tellement transformés par leur rencontre avec le Seigneur Jésus ressuscité qu'ils sont partis en mission pour convertir le monde et ainsi enseigner le monde, sa véritable histoire et son noble destin.

    6 août 2000 : La Congrégation pour la Doctrine de la Foi publie la déclaration Dominus Iesus, qui affirme que Jésus-Christ, loin d'être un exemple d'une volonté divine de sauver générique qui s'exprime dans différentes personnalités historiques, est l'unique sauveur de l'humanité et centre de l'histoire et du cosmos.

    18 avril 2005 : Lors de la messe pour l'élection du Pontife romain, le cardinal Joseph Ratzinger, doyen du Collège des cardinaux, met en garde contre une « dictature du relativisme » qui menacera l'avenir de l'humanité si le pouvoir politique et juridique est déployé pour imposer une notion abrutissante de vérité sur tout le monde.

    22 décembre 2005 : Lors de son premier discours de Noël à la Curie romaine, le pape Benoît XVI décrit deux interprétations de Vatican II qui se disputent pour l'avenir catholique depuis le Concile lui-même. L’une d’elles était fausse : une « herméneutique de la discontinuité et de la rupture » qui conduisait à la stagnation ecclésiastique et pire encore. L’autre, « l’herméneutique de la réforme », en continuité avec la tradition bien établie de l’Église, était vraie et avait dynamisé un catholicisme vital.

    19 novembre 2011 : Au Bénin, Benoît XVI signe l’exhortation apostolique Africae Munus [L’engagement de l’Afrique], élevant l’orthodoxie dynamique comme la clé de l’évangélisation de l’Afrique subsaharienne, le plus grand domaine de croissance de l’Église du XXIe siècle.

    Si le Synode 2023 doit être un développement de la tradition authentique de l'Église plutôt qu'un autre effort infructueux pour réinventer le catholicisme selon les canons culturels de la post-modernité, ses discussions – ses soi-disant « conversations dans l'Esprit » – doivent prendre pleinement en compte de ces onze moments catholiques cruciaux depuis Vatican II, qui étaient tous des expressions de l'œuvre continue du Saint-Esprit dans l'Église.

    George Weigel est membre émérite du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt livres, dont Témoin de l'espérance : la biographie du pape Jean-Paul II (1999), La fin et le début : le pape Jean-Paul II : la victoire de la liberté, les dernières années, l'héritage (2010). , et L'ironie de l'histoire catholique moderne : comment l'Église s'est redécouverte et a mis le monde moderne au défi de se réformer. Ses livres les plus récents sont The Next Pope: The Office of Peter and a Church in Mission (2020), Not Forgotten: Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021) et To Sanctifier le monde : L'héritage vital de Vatican II (Livres de base, 2022).

  • Le Cardinal Zen appelle les évêques synodaux à contrer le plan de manipulation du synode

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    Du Père Yves-Marie Couët sur twitter :

    Le Cardinal Zen appelle les évêques synodaux à contrer le plan de manipulation du synode

    Le cardinal Joseph Zen a écrit le mois dernier aux évêques et cardinaux participants au synode, les exhortant à demander au pape François de modifier les procédures de la réunion et de contester le programme des organisateurs du synode pour les sessions.

    Dans une lettre datée du 21 septembre, l'évêque émérite de Hong Kong, a déclaré aux évêques et aux cardinaux qu'il était "déconcerté" par une réinvention du concept biblique de synodalité par les organisateurs de l'événement, dans le but de promouvoir un enseignement contraire à la foi. Le cardinal a exhorté les évêques à défendre une véritable "collégialité épiscopale" au cours du processus synodal. "Les organisateurs du synode commencent par dire que nous devons écouter tout le monde. Peu à peu, ils nous font comprendre que parmi ces "tous" se trouvent ceux que nous avons "exclus". Finalement, nous comprenons qu'il s'agit de personnes qui optent pour une morale sexuelle différente de celle de la tradition catholique". "Souvent, ils prétendent ne pas avoir d'agenda", écrit le cardinal Zen. "C'est une véritable offense à notre intelligence. Tout le monde peut voir quelles sont les conclusions qu'ils visent".

    Le cardinal Zen a dit son inquiétude encore plus grande face à un effort concerté pour utiliser le synode afin d'établir la démocratie à la place de la hiérarchie de l'Église, en tant que moyen d'établir la doctrine. "Le processus synodal, annoncé à l'origine pour se terminer après une seule session à Rome en octobre, a été prolongé d'une année supplémentaire parce que " les organisateurs, qui ne sont pas sûrs de pouvoir atteindre leurs objectifs au cours de cette session, choisissent d'avoir plus de temps pour manœuvrer ".

    La lettre du Cardinal Zen, datée du 21 septembre, a été diffusée ces dernières semaines en plusieurs langues parmi les évêques et cardinaux invités au Synode. Dans sa lettre, le cardinal Zen écrit que les organisateurs du synode "parlent de 'conversations dans l'esprit' comme s'il s'agissait d'une formule magique". Il a ajouté que si les participants ont été invités à "s'attendre à des 'surprises' de la part de l'Esprit", ce langage est une couverture pour un résultat prédéterminé du synode. Il est évident qu'ils sont déjà informés des surprises auxquelles ils doivent s'attendre" L'accent mis sur la "conversation" en petits groupes - par opposition à la "discussion" et au débat au sein du corps synodal dans son ensemble - est un stratagème délibéré pour empêcher un débat ouvert sur les programmes controversés visant à modifier l'enseignement de l'Église. Car l'équipe du secrétariat du synode "est très efficace dans l'art de la manipulation".

    Le Cardinal Zen a également vivement critiqué la décision du pape François d'inviter des participants laïcs au synode et de leur accorder le statut de membres votants à part entière de l'organe synodal, une décision qui sape le synode des évêques tel qu'il a été conçu à la suite du concile Vatican II. Cette décision change radicalement la nature du Synode, que le pape Paul VI avait voulu comme un instrument de collégialité épiscopale, même si, dans l'esprit de la synodalité, des observateurs laïcs ont été admis avec la possibilité de s'exprimer", écrit le cardinal. "Donner le droit de vote aux laïcs pourrait sembler signifier que l'on respecte le sensus fidelium, mais est-on sûr que ces laïcs qui ont été invités sont des fidèles ?" (c’est-à-dire adhèrent à la foi et à la morale de l’Église Catholique) "En fait, dit le Cardinal Zen, ces laïcs n'ont pas été élus par le peuple chrétien. "Je ne vous suggère pas de protester, mais au moins de vous plaindre respectueusement et de demander que les votes des évêques et des laïcs soient au moins comptés séparément .

    Le cardinal a poursuivi en notant que "même" la voie synodale en Allemagne a accepté la nécessité de séparer les votes des laïcs de ceux des épiscopats au sein de l'assemblée. "Je sais qu'au cours du Synode sur la famille, le Saint-Père a rejeté les suggestions présentées par plusieurs cardinaux et évêques, précisément en ce qui concerne la procédure. Mais si vous présentez respectueusement une pétition appuyée par de nombreux signataires, elle sera peut-être acceptée". "En tout cas, écrit le cardinal aux évêques et cardinaux synodaux, vous aurez fait votre devoir. Accepter des procédures déraisonnables, c'est condamner le Synode à l'échec".

    Notant que le processus synodal mondial s'est déroulé parallèlement à la voie synodale allemande, le cardinal a déclaré "s'inquiéter parce que le processus allemand a proposé "un changement révolutionnaire dans la constitution de l'Église et dans l'enseignement moral sur la sexualité". Le cardinal Zen a noté que "le pape n'a jamais ordonné que ce processus de l'Église en Allemagne s'arrête." "Un symptôme alarmant est la diminution constante du nombre de fidèles catholiques en Allemagne. L'Église allemande se meurt", a commenté le cardinal, qui a comparé l'ordre du jour et la méthodologie de la voie synodale à un déclin similaire de la pratique catholique aux Pays-Bas et dans la Communion anglicane mondiale, qui est confrontée à un "grand schisme".

    "Je pense que je n'ai pas besoin d'en dire plus sur les raisons pour lesquelles vous devriez affronter votre travail synodal avec une profonde inquiétude", a déclaré le Cardinal Zen aux cardinaux et aux évêques. En raison de ce que je vais dire, je peux facilement être accusé de "théorie du complot", mais je vois clairement tout un plan de manipulation", a déclaré le cardinal.

    Acceptant que la publication éventuelle de la lettre puisse l'exposer à des critiques, le Cardinal Zen a déclaré aux cardinaux et aux évêques que "vieux comme je suis, je n'ai rien à gagner ni à perdre. Je serai heureux d'avoir fait ce que j'estime être mon devoir". cf pillarcatholic.com et catholicnewsagency.com

  • Les révélations faites à sainte Faustine Kowalska (5 octobre)

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    De Seraphim, le blog de Marc-Elie :

    Révélations à Sainte Faustine (Kowalska)

    Fin octobre 1936, Sœur Faustine dut descendre en enfer, lieu d’horreur, afin d’en rendre compte. Elle écrit dans son journal :

    << Aujourd’hui, un ange m’a conduite dans les abîmes de l’enfer. C’est un lieu de grande souffrance, d’une étendue affreusement grande. Les différents tourments que j’y ai vus sont les suivants :

    le premier tourment, qui constitue l’enfer, c’est la perte de Dieu ;
    le deuxième, les reproches permanents de la conscience ;
    le troisième, le fait que cet état soit immuable ;
    le quatrième est le feu qui dévore l’âme sans la détruire ; c’est un tourment épouvantable, un feu allumé par la colère de Dieu ;
    le cinquième tourment, c’est l’obscurité permanente et une puanteur abominable ; bien qu’il fasse nuit, les démons et les âmes damnées se voient les uns les autres ; ils voient la méchanceté des autres et aussi leur propre méchanceté ;
    le sixième tourment est la compagnie incessante de Satan ;
    le septième, le désespoir épouvantable, la haine envers Dieu, les médisances, malédictions et outrages.

    Ce sont les tourments que tous les damnés endurent en commun, mais ce n’est pas tout. Il y a aussi les tourments particuliers des sens. Ce avec quoi une âme a péché, c’est par là qu’elle est torturée de manière épouvantable et indescriptible. Il existe des cavités affreuses et des abîmes de la torture où chaque tourment diffère des autres.

    Au vu de cette souffrance abominable, je serais morte si la toute-puissance du Seigneur ne m’avait soutenue. Que le pécheur sache que c’est avec l’organe des sens, par lequel il a péché, qu’il sera torturé pendant toute l’éternité. J’écris cela sur ordre du Seigneur, afin qu’aucune âme ne puisse s’excuser en prétendant qu’il n’y a pas d’enfer, ou bien que personne n’y est allé et que l’on ne sait pas ce qui s’y trouve.

    Moi, Sœur Faustine, je me suis trouvée dans l’abîme de l’enfer sur ordre du Seigneur afin de témoigner que l’enfer existe. Je ne peux pas en parler maintenant, car l’ordre du Seigneur est que je fasse une déposition écrite. Les démons étaient remplis de haine à mon égard mais, à cause de l’ordre du Seigneur, ils durent m’obéir. Ce que j’ai écrit n’est qu’un faible reflet de ce que j’ai vu. J’ai pu remarqué que la plupart des âmes qui s’y trouvent sont celles qui n’ont pas cru à l’enfer.

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  • Sainte Faustine Kowalska, "apôtre de la miséricorde divine" (5 octobre)

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    Sainte Faustine Kowalska
    « Apôtre de la Miséricorde Divine »

    source : Evangile au Quotidien

    Faustine Kowalska, apôtre de la Miséricorde Divine, compte aujourd'hui parmi les Saints les plus célèbres de l'Église. Par son intermédiaire, le Seigneur Jésus transmet au monde entier Son grand message de la Miséricorde Divine et montre un modèle de perfection chrétienne fondée sur la confiance en Dieu et sur une attitude miséricordieuse envers le prochain.

    Faustine naît le 25 août 1905, troisième des dix enfants de Marianna et Stanisław Kowalski, agriculteurs dans le village de Głogowiec. Au baptême, dans l'église paroissiale de Świnice Warckie, elle reçoit le prénom d'Hélène. Depuis son enfance, elle se distingua par l'amour de la prière, l'assiduité, l'obéissance et par une grande sensibilité à la misère des hommes.

    À neuf ans, elle fait sa Première Communion qu'elle a profondément vécue, consciente de la présence de l'Hôte Divin dans son âme. Elle fréquente l'école pendant moins de trois ans. Adolescente, elle quitte la maison familiale pour gagner sa vie et pour aider ses parents comme servante dans des familles aisées à Aleksandrów, Łódź et Ostrówek.

    Elle a senti la vocation dans son âme dès l'âge de sept ans, mais ses parents n'étant pas d'accord pour qu'elle entre dans les ordres, elle a essayé d'étouffer cette voix intérieure. Cependant, exhortée par la vision du Christ souffrant, elle est partie pour Varsovie où, le 1er août 1925, elle a rejoint la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde.

    Devenue sœur Marie-Faustine, elle a passé au couvent treize ans, en remplissant les fonctions de cuisinière, de jardinière et de sœur portière dans plusieurs maisons de la Congrégation, le plus souvent à Płock, Wilno et Cracovie.

    Rien ne trahissait à l'extérieur sa vie mystique d'une extrême richesse. C'est avec zèle qu'elle remplissait toutes ses tâches, elle observait fidèlement les règles, recueillie et silencieuse, mais en même temps naturelle, pleine d'un amour bienveillant et désintéressé. Sa vie, très ordinaire, monotone et grise en apparence, cachait la profondeur extraordinaire de l'union à Dieu.

    Sa spiritualité reposait sur la Miséricorde Divine à laquelle elle réfléchissait et qu'elle contemplait dans la parole de Dieu et dans l'aspect quotidien de sa vie. La connaissance et la contemplation du mystère de la Miséricorde Divine développaient chez elle une attitude de confiance d'enfant face à Dieu et de miséricorde envers les autres.

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  • Synode des évêques : le déjà vu des mantras synodaux

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    Du Sismografo :

    Synode des évêques : le déjà vu des mantras synodaux

    4 octobre 2023 (édité par la rédaction de "Il sismografo")

    L'Assemblée synodale XVI, ouverte aujourd'hui par le Souverain Pontife, est la cinquième du pontificat de François. Auparavant, il y a eu deux synodes sur la famille (2014/2015), un sur les jeunes et les vocations (2019) et un sur l'Amazonie (2020). Peu d'experts et de chercheurs se souviennent des principaux passages, des documents les plus importants et des conclusions de ces assemblées. C'est également le cas de la grande majorité du peuple de Dieu et de l'opinion publique. C'est un fait assez triste, mais c'est ainsi. Les synodes ne sont pas un sujet agréable pour la grande réalité des croyants, des catholiques. Les synodes sont un "quelque chose" où l'analphabétisme religieux est le plus dévastateur. De nombreux croyants ne savent pas ce que sont ces assemblées singulières et pourquoi elles ont lieu. En substance, le Synode des évêques de l'Église universelle, pour la majorité des catholiques du monde, est une institution totalement inconnue, même si certains secteurs en perçoivent l'importance.

    Ce Synode que le Pape a ouvert aujourd'hui, en théorie, devrait être celui qui a atteint le plus de fidèles dans les couches catholiques les plus éloignées de la centralité hiérarchique. En d'autres termes, c'est celui qui pourrait être décrit comme le plus "populaire". Mais ce n'est pas le cas. Le simple fait de dire que le "synode traitera de la synodalité" suscite la perplexité.

    Les statistiques d'aujourd'hui dans le cas de dizaines de pays qui ont développé un chemin synodal plus participatif sont décourageantes. Dans des centaines de diocèses du monde entier, le synode, sa première session et le chemin synodal étaient et sont encore des réalités inaccessibles ou des "choses de l'évêque et de certains de ses amis".

    Dans ce cinquième synode du pontificat de Bergoglio, depuis des jours, les gens parlent et écrivent sur les mêmes questions qui ont émergé dans tous les synodes précédents :
    * les sacrements pour les divorcés
    * la bénédiction des couples homosexuels
    * le sacerdoce féminin
    * le sacerdoce pour les viri probati (diacres mariés)
    * Les femmes et le pouvoir dans l'Eglise (diaconesses)
    * Les personnes Lgtbqi+

    Nous sommes donc confrontés au nouveau déjà vu synodal, qui est devenu presque un genre. Ce sont les mantras synodaux, en grande partie brandis d'en haut, qui domineront l'événement. C'est ce que nous avons vu jusqu'à présent.

    On s'attend à des controverses, des interviews pour et des interviews contre. Des scoops. Des révélations majeures. Des décisions sensationnelles.

    Bref, tout ce qui a déjà été vu.

    Le document de conclusion suscitera de nouvelles controverses, mais il ne se passera rien. Tout sera reporté à la deuxième session d'octobre 2024.

    Si par hasard une décision pertinente est annoncée, bien sûr, elle sera illisible, incompréhensible et confuse.

    Pendant ce temps, la controverse entre progressistes et conservateurs, réformateurs et modérés, rigides et ouverts, prophètes et anachroniques... se poursuivra imperturbablement. Il s'agit là aussi d'un scénario éprouvé. Tout ce qui soutient le pape François, surtout lorsqu'il s'agit d'éloges, est "progressiste". Tout ce qui critique le pontife, questionne et doute, appelle à la cohérence, combat les mystifications, est conservateur et réactionnaire, rigide et impitoyable.

    Évidemment, pour les chrétiens, en particulier les catholiques, cette situation est douloureuse et alarmante. Cette douleur est encore plus vive quand on pense aux réactions face aux critiques, souvent méprisantes et clivantes. Bref, une sorte de "guerre civile" entre généraux, sans soldats.

  • Publication de la nouvelle exhortation apostolique "Laudate Deum" sur la crise climatique

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    EXHORTATION APOSTOLIQUE

    LAUDATE DEUM DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS

    À TOUTES LES PERSONNES DE BONNE VOLONTÉ SUR LA CRISE CLIMATIQUE

    1. « Louez Dieu pour toutes ses créatures ». C’est l’invitation que saint François d’Assise a lancée par sa vie, ses cantiques, ses gestes. Il reprenait ainsi la proposition des psaumes de la Bible et reproduisait la sensibilité de Jésus à l’égard des créatures de son Père : « Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux » (Mt 6, 28-29). « Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu » (Lc 12, 6). Comment ne pas admirer cette tendresse de Jésus pour tous les êtres qui nous accompagnent sur notre route ?

    2. Huit années se sont écoulées depuis que j’ai publié la Lettre encyclique Laudato si’, voulant partager avec vous tous, frères et sœurs de notre planète éprouvée, mes profondes préoccupations concernant la sauvegarde de la Maison commune. Mais je me rends compte au fil du temps que nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peut-être d’un point de rupture. Quoi qu’il en soit de cette éventualité, il ne fait aucun doute que l’impact du changement climatique sera de plus en plus préjudiciable à la vie et aux familles de nombreuses personnes. Nous en ressentirons les effets dans les domaines de la santé, de l’emploi, de l’accès aux ressources, du logement, des migrations forcées, etc.

    3. Il s’agit d’un problème social global qui est intimement lié à la dignité de la vie humaine. Les évêques des États-Unis ont très bien exprimé le sens social de notre préoccupation à l’égard du changement climatique, qui va au-delà d’une approche purement écologique parce que « l’attention que nous portons les uns aux autres et l’attention que nous portons à la terre sont intimement liées. Le changement climatique est l’un des principaux défis auxquels la société et la communauté mondiale sont confrontées. Les effets du changement climatique sont supportés par les personnes les plus vulnérables, que ce soit chez elles ou dans le monde entier ». [1] Les évêques présents au Synode pour l’Amazonie l’ont également exprimé en peu de mots : « Les attaques contre la nature ont des conséquences sur la vie des peuples ». [2] Et pour exprimer de manière convaincante qu’il ne s’agit plus d’une question secondaire ou idéologique mais d’un drame qui nuit à tout le monde, les évêques africains ont affirmé que le changement climatique met en lumière « un exemple frappant de péché structurel ». [3]

    4. La réflexion et les informations que nous avons pu recueillir au cours de ces huit dernières années nous permettent de préciser et de compléter ce que nous avons affirmé il y a quelque temps. C’est pour cette raison, et parce que la situation est en train de devenir encore plus urgente, que j’ai voulu partager ces pages avec vous.

    1. La crise climatique globale

    5. Nous avons beau essayer de les nier, de les cacher, de les dissimuler ou de les relativiser, les signes du changement climatique sont là, toujours plus évidents. Nul ne peut ignorer que nous avons assisté ces dernières années à des phénomènes extrêmes, à de fréquentes périodes de chaleur inhabituelle, à des sécheresses et à d’autres gémissements de la terre qui ne sont que quelques-unes des expressions tangibles d’une maladie silencieuse qui nous affecte tous. Il est vrai que toute catastrophe ne peut être attribuée d’emblée au changement climatique global. Il est cependant vérifiable que certains changements climatiques provoqués par l’humanité augmentent considérablement la probabilité d’événements extrêmes de plus en plus fréquents et intenses. Ainsi, nous savons que chaque fois que la température mondiale augmente de 0,5 °C, l’intensité comme la fréquence des fortes pluies et des inondations dans certaines régions, des sécheresses graves en d’autres, des chaleurs extrêmes en certains lieux et des chutes de neige abondantes en d’autres, augmentent également. [4] Si nous pouvions jusqu’à maintenant connaître quelques vagues de chaleur par an, que se passera-t-il avec une augmentation de la température globale de 1,5 °C, ce dont nous sommes proches ? De telles vagues de chaleur seront beaucoup plus fréquentes et plus intenses. Si l’on dépasse 2 °C, les couches de glace du Groenland fondront complètement et une bonne partie de celles de l’Antarctique, [5] ce qui aura des conséquences énormes et très graves pour tous.

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