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Eglise - Page 797

  • Ces prêtres internés et morts à Dachau entre 1938 et 1945

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Un livre à la gloire des prêtres déportés

    Un livre à la gloire des prêtres déportés

    Journaliste de grand talent, Guillaume Zeller est aussi un historien passionnant. Ce livre paru une première fois en 2015, puis en version de poche en octobre 2017, s’attache à une page peu connue de la déportation. Entre 1938 et 1945, 2 720 prêtres, religieux et séminaristes ont été déportés à Dachau. Au total, 1 034 d’entre eux y ont laissé leur vie.

    Pourquoi y revenir aujourd’hui ? Tout simplement, parce que nous sommes lassés que l’on ne parle plus des prêtres que sous l’aspect des scandales sexuels, englobant d’un même mouvement ceux qui hier comme aujourd’hui ont été fidèles à leur sacerdoce. Les prêtres qu’évoque Guillaume Zeller, justement, ont payé d’un prix fort, du prix extrême, leur amour du Christ et leur fidélité à Jésus prêtre.

    D’où venaient ces prêtres? De tous les territoires occupés par les nazis ! Parmi eux, deux évêques, Mgr Piquet et Mgr Kozal. Regroupés dans des « bloks » spécifiques, ces prêtres vivront une descente en enfer tout en maintenant allumée l’étincelle d’une vie spirituelle et religieuse, dans un univers où tout espoir, même humain, semble banni.

    Comme les autres déportés, ils sont confrontés aux coups, au travail permanent, à la faim et aux maladies. Certains sombrent par faiblesse. La grande majorité tient le coup. Fait incroyable, une chapelle leur est allouée alors que de son côté l’archevêque de Munich a érigé le camp en doyenné.

    Sans jamais tomber dans le voyeurisme rétrospectif, Guillaume Zeller raconte la survie de ces déportés, les moments d’horreur comme ceux où la joie parvient malgré tout à vaincre la haine au sein même de son empire. Il ne décrit pas l’existence de matricules, mais celle d’hommes de chair et d’os chez lesquels les droits de l’âme n’ont jamais abdiqué.

    Il va plus loin, pourtant. Il décrypte l’opposition fondamentale du nazisme envers le christianisme, s’interroge sur la sainteté dont il indique qu’elle n’est pas le seul apanage des grandes figures que furent Maximilien Kolbe ou Édith Stein. Il montre aussi les changements que cette expérience de déportation produira au sein du catholicisme : œcuménisme ou affirmation de la dignité de la personne, par exemple. Un passage du livre qui aurait mérité d’être mis en perspective avec les autres facteurs historiques qui ont joué dans les domaines abordés. Sa conclusion sur la déposition de Mgr Majdanski au procès d’un ancien SS est une belle ouverture sur le « mystère du pardon ». La vraie défaite du nazisme !

    La baraque des prêtres, Guillaume Zeller, Tallandier, 314 p., 9,50 €

     

  • Il y a au moins un évêque courageux au synode...

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    ... et c'est Mgr Chaput (source) :

    Lors du premier jour du Synode sur les jeunes, l'archevêque de Philadelphie a osé prendre de front ceux qui ont introduit le terme "LGBT" dans l'Instrumentum Laboris. Aucune mention de son intervention dans le briefing quotidien. Un "oubli" significatif (5/10/2018)

    Les critiques de Mgr Chaput à l'encontre du Synode, auxquelles Sandro Magister consacre son dernier billet (www.diakonos.be/settimo-cielo) lui valent la haine tenace des progressistes, qui ne reculent devant aucun mensonge pour le discréditer, à l'instar de ce qu'ils ont fait avec Mgr Vigano.

    MGR CHAPUT: "LGBT" NE DOIT PAS FIGURER DANS DES DOCUMENTS DU VATICAN

    de Diane Montagna (4 octobre 2018) www.lifesitenews.com 

    traduction du site "Benoît et moi" :

    L'archevêque Charles Chaput, de Philadelphie, a dit aujourd'hui au pape François et aux membres du Synode des évêques que les termes "LGBTQ" et autres termes similaires ne devraient pas être utilisés dans le document du Synode des jeunes.

    Lors de son intervention de ce matin, dans la salle du Synode du Vatican (voir texte intégral ci-dessous), Mgr Chaput a déclaré: «Il n'existe rien de semblable à des "catholiques LGBTQ", "catholiques transgenres" ou "catholiques hétérosexuels", comme si nos appétits sexuels définissaient qui nous sommes; comme si ces désignations décrivaient des communautés d'intégrité différente mais égale dans la vraie communauté ecclésiale, le corps de Jésus Christ.

    «Cela n'a jamais été vrai dans la vie de l'Église et ne l'est pas plus aujourd'hui», a dit Chaput au Pape, aux cardinaux, aux évêques et aux jeunes réunis dans la salle du Synode. «Il s'ensuit que les termes "LGBTQ" et autres termes similaires ne devraient pas être utilisés dans les documents de l'Église, parce qu'ils suggèrent qu'il s'agit de groupes réels et autonomes, et que l'Église ne catégorise tout simplement pas les gens de cette façon».

    Le discours de Mgr Chaput intervient trois jours seulement après que le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, ait refusé de supprimer le terme "jeunes LGBT" du document de travail du synode (Instrumentum laboris).

    Lors d'une conférence de presse du Vatican du 1er octobre, LifeSiteNews a rappelé au cardinal Baldisseri qu'il avait d'abord affirmé que "jeunes LGBT" était une citation tirée d'un document pré-synodal compilé par les jeunes lors de leur rencontre avec le Pape et les organisateurs du synode, du 19 au 24 mars 2018.
    (...) [cf. Les mensonges de Mgr Baldisseri]

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  • Du berceau à la tombe : les chrétiens persécutés à chaque étape de leur vie

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    Du site de Portes Ouvertes :

    Persécutés à chaque étape de leur vie : du berceau à la tombe

    Éclairage sur les différentes manières dont la persécution quotidienne est expérimentée tout au long de la vie des chrétiens persécutés. Du berceau à la tombe et même après…

    215 millions de chrétiens restent aujourd’hui encore fortement persécutés dans le monde. Cette persécution ne s’exprime pas toujours sous une forme sanglante : la violence peut s’opérer de manière plus subtile, plus prégnante, à chaque étape de la vie.

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    Naissance et enfance : quand les chrétiens ne naissent ni ne grandissent libres et égaux en droit

    Quand votre religion est inscrite sur vos papiers d’identité dès la naissance

    Dans beaucoup de pays de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens, l’affiliation religieuse est inscrite sur les papiers d’identité dès la naissance - et restera presque impossible à changer tout au long de sa vie. C’est le cas en Égypte. La mention d’une religion minoritaire sur les documents officiels amène souvent des complications voire une forme de persécution administrative. Certains pays vont jusqu’à remettre en cause la citoyenneté des chrétiens : aux Maldives, tout citoyen est officiellement musulman, s’il se convertit à une autre religion, il perd sa citoyenneté et devient apatride. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme déclare que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits» et que chaque individu a le droit «de changer de religion ou de conviction». Ces droits restent un rêve encore éloigné pour de nombreux chrétiens.

    Quand l’école est un lieu de discrimination avant d’être un lieu d’apprentissage

    L’école, dans beaucoup de pays, n’est pas seulement le lieu de l’apprentissage des savoirs, mais aussi celui de l’apprentissage de la persécution. Loin d’être un environnement laïc, l’école n’assure hélas pas partout la garantie des droits à la liberté religieuse des élèves. Dans certains pays, les programmes scolaires obligatoires n’enseignent qu’une religion.

    Exemple au Myanmar : les écoles publiques Na Ta La[1] enseignent le bouddhisme aux élèves, parfois forcés à participer aux prières et cérémonies. Souvent les enfants chrétiens font l’objet de moqueries de leurs camarades et de discriminations de la part des enseignants.

    Exemple en Égypte : une chrétienne copte égyptienne se souvient : «Les parents disent aux autres enfants que nous sommes impurs. Nous sommes condamnés à rester au fond de la classe. Les maîtres d’école ne daignent même pas nous interroger». Un enfant copte, tourmenté par le rejet dont il était l’objet, a même essayé de s’enlever son tatouage de croix (traditionnellement les coptes ont une petite croix tatouée sur le poignet) avec un couteau.

    À l’adolescence, l’impossible ascension sociale et l’angoisse du kidnapping

    La discrimination se poursuit bien souvent à l’université, bloquant l’accès des chrétiens aux hautes fonctions publiques, à moins qu’ils ne cachent leur foi (ce que rapportent des chrétiens de Turquie ou du Kazakhstan). Cette pratique s’inscrit dans une logique de paupérisation des minorités religieuses, en obligeant notamment les étudiants à redoubler pour payer plusieurs fois les frais d’inscription. C’est le cas d’une jeune étudiante au Bhoutan, forcée à redoubler malgré ses bonnes performances scolaires, car elle était ouvertement chrétienne.

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  • Le post-modernisme : la maladie dont souffre l'Eglise

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    La maladie de l’Église se nomme post-modernisme. Le diagnostic d’un théologien

    Je reçois et je transmets. L’auteur, un ancien membre des Franciscains de l’Immaculée, enseigne la théologie dogmatique à la Faculté de théologie de Lugano, en Suisse, et sert actuellement au en Angleterre, à la Saint Mary’s Church de Gosport, dans le diocèse de Portsmouth.  Parmi ses ouvrages, publiés en italien et en anglais, figure ce titre : “Il Vaticano II, un concilio pastorale. Ermeneutica delle dottrine conciliari”, 2016.

    La relation qu’il établit entre les racines de la crise actuelle et la contestation au sein de l’Église de l’encyclique « Humanae vitae », un texte majeur du magistère de Paul VI, le pape qui sera canonisé dimanche 14 octobre, est particulièrement d’actualité.

    *

    Aux racines de la crise actuelle

    de Serafino M. Lanzetta

    La Sainte Mère Église, est confrontée à une crise sans précédents dans toute son histoire. Les abus en tous genres, particulièrement dans la sphère sexuelle, ont toujours existé au sein du clergé.  Toutefois, l’épidémie actuelle correspond à la juxtaposition d’une crise morale et d’une crise doctrinale dont les racines sont plus profondes que de simples écarts de conduite de la part de certains membres de la hiérarchie et du clergé.  Il faut gratter un peu la surface et creuser en profondeur.  La confusion doctrinale provoque le désordre moral et vice-versa ; les abus sexuels ont proliféré pendant des années en profitant du laisser-aller, au point d’en venir à transformer silencieusement la doctrine relative à la morale sexuelle en un fait anachronique.

    Sans aucun doute, comme l’a dit l’évêque anglais Philip Egan de Portsmouth, cette crise s’étend sur trois niveaux : “primo, une longue liste de péchés et de crimes commis envers des jeunes de la part de membres du clergé ; secundo, les cercles homosexuels qui gravitent autour de l’archevêque Theodore McCarrick mais qui se trouvent également dans d’autres milieux de l’Église ; et tertio, la mauvaise gestion et la couverture de tout cela par la hiérarchie depuis les plus hautes sphères”.

    Jusqu’où faut-il remonter pour identifier les racines de cette crise? On peut essentiellement identifier deux causes principales de nature morale. L’une d’entre elles est liée de manière lointaine au problème qui afflige l’Église, une autre de manière plus directe.

    *

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  • Belgique : les Frères de la Charité pro-euthanasie ont été démis de leurs fonctions

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    EN BELGIQUE, LES FRÈRES DE LA CHARITÉ PRO-EUTHANASIE DÉMIS DE LEURS FONCTIONS

     de genethique.org

    En Belgique, les Frères de la Charité qui pratiquaient des euthanasies n’auront plus pour responsables les Frères Luc Lemmens et Veron Raes, jugés « désobéissants » par leur supérieur René Stockman. Ces derniers l’ont appris il y a une semaine.

    Dans ce pays, les Frères de la Charité gèrent douze centres psychiatriques et comptent 13.000 salariés dans des institutions de soins et dans l'enseignement. En mars 2018, ceux-ci avaient approuvé un texte ouvrant l’euthanasie aux personnes qui ne sont pas en phase terminale, déclenchant un conflit avec leur hiérarchie à Rome. Les deux Frères responsables ne seront finalement pas reconduits dans leurs fonctions. Ils sont par ailleurs accusés « d'avoir détourné un million d'euros de la confrérie pour créer une fondation privée ».

    Voir aussi :

    Mieux vaut tard que jamais… Le 12 septembre 2017, l’organisation des Frères de la Charité en Belgique avait déclaré qu’elle ne reviendrait pas sur sa décision, prise en mars de la même année, d’autoriser la pratique de l’euthanasie au sein de la quinzaine d’établissements psychiatriques placés sous sa responsabilité et qu’elle ne suivrait pas les recommandations de Rome ni du Frère Stockman, supérieur général de l’ordre, lui demandant de revenir sur sa décision, jugée contraire à l’enseignement de l’Église catholique. Le Généralat des Frères de la Charité à Rome avait répliqué, le jour même (dans un texte un peu alambiqué) que le Supérieur général de la Congrégation restait prêt à « dialoguer » pourvu que ce dialogue porte sur le fait qu’il s’agit ou non d’appliquer l’euthanasie dans les murs des Frères de la Charité, et non pour trouver un « modus vivendi ». Néanmoins, précisait le communiqué, le Supérieur général présentera de nouveau la situation actuelle « aux autorités compétentes du Vatican » avant de prendre d’autres mesures qui devraient intervenir la semaine du 25 septembre 2017. Ces autorités vaticanes auraient elles alors gelé le dossier, empêchant le Frère Stockman d’agir dans le délai prévu ?

    JPSC

  • "Si la personne se sent aimée, respectée, acceptée, l’ombre négative de l’euthanasie disparaît..."

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    De zenit.org :

    Le miracle, c’est de trouver dans le malade un frère, affirme le pape

    Séminaire sur l’éthique dans la gestion de la santé (Traduction intégrale)

    « Le miracle ne consiste pas à faire l’impossible ; le miracle, c’est de trouver dans le malade, dans la personne sans défense que nous avons devant nous, un frère. »

    C’est ce qu’a expliqué le pape François en s’adressant en espagnol aux participants au IVe séminaire sur l’éthique dans la gestion de la santé qui se tient au Vatican du 1er au 5 octobre 2018. Le pape les a reçus ce lundi matin, 1er octobre, au Palais apostolique.

    « Nous sommes appelés à reconnaître dans celui qui reçoit les prestations l’immense valeur de sa dignité en tant qu’être humain, en tant qu’enfant de Dieu », a déclaré le pape qui a voulu réfléchir sur « trois mots » : « miracle, soin et confiance ».

    Le pape a invité tous ceux qui travaillent dans le domaine de la gestion de la santé à être « courageux et généreux » dans leurs « résolutions, plans et projets et dans l’emploi des moyens économiques et techno-scientifiques ». « Ceux qui en bénéficieront, surtout les plus pauvres sauront apprécier vos efforts et vos initiatives », a-t-il souligné.

    Et de plaider pour les soins palliatifs: « Nous vivons pratiquement à un niveau mondial une forte tendance à la légalisation de l’euthanasie. Nous savons que quand on offre un accompagnement humain serein et participatif, le patient chronique grave ou le malade en phase terminale perçoit cette sollicitude. Même dans ces circonstances difficiles, si la personne se sent aimée, respectée, acceptée, l’ombre négative de l’euthanasie disparaît ou devient presque inexistante. »

    Le pape a aussi encouragé tous les participants du séminaire dans leur « tâche d’apporter à tant de personnes et à tant de familles l’espérance et la joie qui leur manquent ».

    Voici notre traduction du discours du pape François.

    MD

    Discours du pape François

    Excellences, Mesdames et Messieurs,

    Je vous souhaite la bienvenue à cette rencontre et je remercie Mgr Alberto Bochatey, o.s.a., évêque auxiliaire de La Plata, président de la Commission de la Santé de la Conférence épiscopale argentine, Mr Cristian Mazza, président de la fondation Consenso Salud, et les organismes que vous représentez, pour l’opportunité de ce séminaire qui, avec le soutien de l’Académie pontificale pour la vie, est organisé pour aborder des questions du domaine de la santé qui sont d’une grande importance dans la société, à partir d’une réflexion éthique basée sur le Magistère de l’Église.

    Le monde de la santé en général, et en particulier en Amérique latine, vit une époque marquée par la crise économique ; et les difficultés dans le développement de la science médicale et dans l’accès aux thérapies et aux médicaments plus adéquats peuvent nous faire tomber dans le découragement. Mais le soin de nos frères ouvre notre cœur pour accueillir un don merveilleux. Dans ce contexte, je vous propose trois mots pour notre réflexion : miracle, soin et confiance.

    Les responsables des institutions d’assistance me diront à juste titre qu’on ne peut pas faire de miracles et qu’il faut admettre que le bilan coût-bénéfice suppose une distribution des ressources et qu’en outre les crédits sont conditionnés par une myriade de questions médicales, légales, économiques, sociales et politiques, ainsi qu’éthiques.

    Toutefois, le miracle ne consiste pas à faire l’impossible ; le miracle, c’est de trouver dans le malade, dans la personne sans défense que nous avons devant nous, un frère. Nous sommes appelés à reconnaître dans celui qui reçoit les prestations l’immense valeur de sa dignité en tant qu’être humain, en tant qu’enfant de Dieu. Ce n’est pas quelque chose qui peut, tout seul, délier tous les nœuds qui existent objectivement dans les systèmes, mais cela créera en nous la disposition pour les dénouer autant que cela nous est possible et en outre cela donnera lieu à un changement intérieur et de mentalité en nous et dans la société.

    Cette conscience – si elle est profondément enracinée dans notre substrat social – permettra que se créent les structures législatives, économiques et médicales nécessaires pour aborder les problèmes qui pourront surgir. Les solutions ne doivent pas être identiques à tous les moments et dans toutes les réalités, mais elles peuvent naître de la combinaison entre public et privé, entre législation et déontologie, entre justice sociale et initiative entrepreneuriale. Le principe inspirateur de ce travail ne peut pas être autre que la recherche du bien. Ce bien n’est pas un idéal abstrait mais une personne concrète, un visage qui souffre très souvent. Soyez courageux et généreux dans vos résolutions, plans et projets et dans l’emploi des moyens économiques et techno-scientifiques. Ceux qui en bénéficieront, surtout les plus pauvres, sauront apprécier vos efforts et vos initiatives.

    Le second mot est soin. Soigner les malades n’est pas simplement l’application aseptisée de médicaments et de thérapies appropriées. Et sa première signification ne se limite pas à chercher le recouvrement de la santé. Le verbe latin « soigner » veut dire : assister, se préoccuper, prendre soin, être responsable de l’autre, du frère. Nous devrions beaucoup apprendre de cela, nous, « curas » (curés) parce que c’est à cela que nous appelle Dieu. Nous, « curas », nous sommes là pour prendre soin, pour soigner.

    Cette disposition du personnel de la santé est importante dans tous les cas, mais elle se perçoit peut-être avec une plus grande intensité dans les soins palliatifs. Nous vivons pratiquement à un niveau mondial une forte tendance à la légalisation de l’euthanasie. Nous savons que quand on offre un accompagnement humain serein et participatif, le patient chronique grave ou le malade en phase terminale perçoit cette sollicitude. Même dans ces circonstances difficiles, si la personne se sent aimée, respectée, acceptée, l’ombre négative de l’euthanasie disparaît ou devient presque inexistante, puisque la valeur de son être se mesure sur la base de sa capacité à donner et à recevoir de l’amour, et non sur la base de sa productivité.

    Il est nécessaire que les professionnels de la santé et ceux qui se dévouent à l’assistance sanitaire, s’engagent dans une mise à jour constante des compétences nécessaires, afin de pouvoir répondre toujours à leur vocation de ministres de la vie. La Nouvelle Charte des Personnels de la santé (ncas) est pour vous un instrument utile de réflexion et de travail et un élément qui peut aider dans le dialogue entre les initiatives et les projets privés et d’État, nationaux et internationaux. Ce dialogue et ce travail conjoint enrichit concrètement les prestations dans le domaine de la santé et rejoint les nombreux besoins et urgences médicales de notre peuple latino-américain.

    Le troisième mot est confiance, que nous pouvons distinguer dans différents domaines. Avant tout, comme vous le savez, c’est la confiance du malade en lui-même, dans la possibilité de se soigner, parce qu’une grande partie du succès de la thérapie en dépend. Il n’est pas moins important pour le travailleur de pouvoir exercer sa fonction dans un contexte serein et cela ne peut être séparé du fait de savoir que l’on fait ce qui est juste, ce qui est humainement possible, en fonction des ressources à disposition. Cette certitude doit se baser sur un système durable d’attention médicale, où tous les éléments qui le forment, gérés par une saine subsidiarité, s’appuient les uns sur les autres pour répondre aux besoins de la société dans son ensemble et du malade dans sa singularité.

    Il est très difficile de se mettre entre les mains d’une personne, surtout lorsque notre propre vie est en jeu ; toutefois, la relation avec le médecin ou l’infirmière a toujours été fondée sur la responsabilité et sur la loyauté. Aujourd’hui, à cause de la bureaucratisation et de la complexité du système de santé, nous courons le risque que ce soit les termes du « contrat » qui établissent ce rapport entre le patient et le personnel médical, en trahissant ainsi cette confiance.

    Nous devons continuer de lutter pour maintenir intègre ce lien d’humanité profonde, puisqu’aucune institution d’assistance ne peut, seule, remplacer le cœur humain ni la compassion humaine (cf. saint Jean-Paul II, Motu Proprio Dolentium hominum, 11 février 1985 ; ncas, n.3). La relation avec le malade exige donc du respect pour son autonomie et un fort apport de disponibilité, attention, compréhension, complicité et dialogue, pour être l’expression d’un engagement assumé comme un service (cf. ncas, n.4).

    Je vous encourage dans votre tâche d’apporter à tant de personnes et à tant de familles l’espérance et la joie qui leur manquent. Que notre Vierge sainte, Santé des malades, vous accompagne dans vos idéaux et vos travaux et qu’elle, qui a su accueillir la Vie, Jésus, en son sein, soit pour vous tous un exemple de foi et de courage. Du plus profond de mon cœur je vous bénis tous. Que Dieu, Père de tous, donne à chacun de vous la prudence, l’amour, la proximité à l’égard du malade pour que vous puissiez remplir vos devoirs avec une grande humanité. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

    © Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

  • François d'Assise (4 octobre)

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    15477662.jpgDe missel.free.fr

    Grâce aux multiples rameaux de 1a famille franciscaine, Saint François d'Assise est assurément le maître spirituel qui a le plus profondément influencé la conscience religieuse populaire en Occident, singulièrement en ce qui touche la dévotion eucharistique. Des Opuscules qui rassemblent les écrits de Saint François d'Assise, on peut extraire une dizaine de textes particulièrement édifiants pour la piété eucharistique.

    Deux des vingt-huit Admonitions, que l'on s'accorde à considérer comme les premières instructions de Saint François d'Assise à ses frères, parlent de l'Eucharistie. Dans la premièreAdmonition, il range parmi les damnés, la « race charnelle » de ceux « qui ne voient pas et ne croient pas, selon l'Esprit et selon Dieu, que ce soit là réellement les très saints Corps et Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui, chaque jour, s’humilie, exactement comme au jour où, quittant son palais royal, il s'est incarné dans le sein de la Vierge. » Ces gens sont condamnés parce que la dureté de leur coeur les empêche de contempler, c'est-à-dire de chercher à voir, « avec les yeux de l’esprit » ce qu'ils regardent avec leurs yeux de chair : « nous aussi, lorsque de nos yeux de chair, nous voyons le pain et le vin, sachons voir et croire fermement que nous avons là le Corps et le Sang très saints du Seigneur vivant et vrai. » Il est bien clair, dans la démarche spirituelle de Saint François d'Assise, que voir au-delà de ce que l'on regarde s'acquiert par l'effort du fidèle qui se veut accorder à l'Esprit Saint qui réside en lui, « c'est donc 1' Esprit du Seigneur, habitant ceux qui croient en lui, qui reçoit le Corps et le Sang très saints du Seigneur. Tous les autres, qui n'ont point part à cet Esprit et qui osent le recevoir, mangent et boivent leur condamnation. »

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  • Traditionalistes à la mode de Bretagne

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    Vu sur le site web « salon beige » :

     

    Plus de six cents fidèles assistèrent, dimanche dernier 30 septembre à Sainte-Anne-d’Auray, à la messe de clôture du premier « Pèlerinage pour la Bretagne ». Messe solennelle, dans une nef comble, célébrée au maître-autel de la basilique. Orgue et bombarde soutenaient les cantiques bretons chantés par une foule fervente. Des pèlerins de toute la Bretagne historique avaient marché durant deux jours pour honorer sainte Anne, patronne de leur pays et de leurs familles.

    Organisé par l’association Feiz e Breizh (Foi en Bretagne), ce pèlerinage novateur, ouvert à tous, se veut avant tout missionnaire. Il repose sur l’esprit de tradition et de chrétienté, dans un esprit d’attachement à la langue bretonne et d’enracinement. D’ores et déjà, Feiz e Breizh donne rendez-vous l’année prochaine – pour la seconde édition de ce pèlerinage – à tous les Bretons de cœur !

    www.feiz.bzh

     Ref. Succès du premier pèlerinage pour la Bretagne

    JPSC

     

  • Du silence de l'âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire...

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Cardinal Sarah : Le chant grégorien, 
    du silence de l'âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire

    Rédigé par Son Eminence le Cardinal Robert Sarah le  dans Religion

    Cardinal Sarah : Le chant grégorien, <br>du silence de l'âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire

    Les 22 et 23 septembre derniers, à l’occasion de l'Assemblée Générale de l'association Pro Liturgia (association fondée en 1988 qui milite pour l’application exactes des décisions du Concile Vatican II) dans l'Ain, Son Éminence le Cardinal Robert Sarah a adressé aux membres un message de reconnaissance et d'encouragement. À cette occasion le Cardinal a développé un élément essentiel du chant grégorien et qui peut sembler paradoxal : le silence sacré. Afin de faire profiter nos lecteurs de cette réflexion nous vous publions le texte complet ci-dessous :

    Chers amis de l’association Pro Liturgia,

    Je suis heureux de vous adresser ce message d’encouragement et de reconnaissance à l’occasion de votre Assemblée Générale. En vous assurant de ma prière aux intentions qui vous sont chères, je profite volontiers de cette opportunité pour exprimer ma profonde gratitude à votre président, M. Denis Crouan et, par son entremise, à chacun d’entre vous pour votre détermination, malgré les obstacles qui jalonnent votre engagement, à défendre et à promouvoir la liturgie en langue latine de la forme ordinaire du Rite romain. Cette défense ne doit pas être menée avec des armes de guerre, ou avec la haine et la colère dans le cœur, mais au contraire « revêtons la cuirasse de la foi et de la charité, avec le casque de l’espérance du salut » . Que Dieu bénisse vos efforts si méritants et qu’il les rende toujours plus fructueux !

    Je voudrais que nous réfléchissions ensemble sur l’un des éléments essentiels du chant grégorien, à savoir le silence sacré. Cela peut paraître paradoxal, mais nous allons voir que si le chant grégorien, que vous défendez et promouvez avec ardeur, est si important, c’est en raison de sa capacité irremplaçable de nous introduire dans le silence de la contemplation, de l’écoute et de l’adoration du Dieu vivant. Du silence de l’âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire : tel est le titre de ce bref message qui vous apporte mon amitié et mon soutien. En effet, nous allons voir que le chant grégorien et sa parure visible et splendide, le manuscrit enluminé du livre liturgique, naît du silence et conduit au silence.

    Le chant grégorien comporte un double fondement indissociable : la Sainte Ecriture, qui constitue la trame de la prosodie, et la cantillation. Il est établi que, à l’ombre des cloîtres et dans la méditation silencieuse de la Parole de Dieu, les moines bénédictins ont élaboré, au fil des siècles, et pour les besoins de la prière de l’Office Divin chanté en commun, le phrasé cantillatoire pour chaque verset de la Bible qu’ils devaient proclamer, à commencer par les Psaumes. Il s’agissait de revêtir la Parole très sainte de Dieu, si délicate et subtile à l’ouïe et à la vue, cette double porte de l’âme, du parement très humble d’une mélodie à la fois dépouillée, élégante et raffinée de caractère modal qui respecte le rythme de la prosodie. L’ouïe, et aussi la vue, dis-je. En effet, le moine chante et il contemple ce qu’il psalmodie : des premiers manuscrits médiévaux aux incunables des premières années de la Renaissance, qui précédèrent l’apparition de l’imprimerie (la Bible de Gutenberg date de 1455), les psautiers, les antiphonaires, puis les lectionnaires et les évangéliaires se sont progressivement couverts d’ornements et d’enluminures. Les lettres ornées utilisées pour les titres des ouvrages et des divisions principales reçurent les formes les plus variées : ornements gothiques, armoiries, initiales en or… Elles représentaient des personnages de l’époque aussi divers que le laboureur, l’artisan, le ménestrel, la châtelaine filant la laine à l’aide du rouet, mais aussi des plantes, des fruits, des animaux : oiseaux multicolores s’élançant vers le ciel, poissons dans l’onde bienfaisante de la rivière… La salle où se tenaient les moines copistes portait le nom de « scriptorium ». Comme le chant grégorien, au cours de sa lente et patiente éclosion, le travail des copistes était le fruit de leur méditation silencieuse, car ils devaient travailler en silence et en lien intime avec Dieu ; c’est pourquoi, pour qu’ils ne fussent pas dérangés, seuls l’abbé, le prieur, le sous-prieur et le bibliothécaire avaient le droit d’entrer dans leur salle. C’était le bibliothécaire qui était chargé de leur indiquer ce qu’ils devaient transcrire, et de leur fournir tous les objets dont ils pouvaient avoir besoin.

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  • Se convertir, la priorité

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    Un éditorial de Mgr Marc Aillet (revue diocésaine du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron "Notre Eglise" du mois d'octobre 2018)

    Un appel à nous convertir

    Un appel à nous convertir

    Notre année pastorale a commencé sur fond de turbulences, celles en particulier qui agitent l’Eglise de l’intérieur et qui viennent des péchés de ses membres ! La presse se fait l’écho complaisant de ces rapports établis sur les abus sexuels des membres du clergé depuis 70 ans, aux Etats-Unis, en Irlande, en Allemagne… Le monde, qui ne distingue plus le bien du mal, qui se refuse à dénoncer le péché, se plaît paradoxalement à traquer les coupables au sein de notre Eglise, à faire des dénonciations publiques, à organiser des procès médiatiques à l’échelle planétaire ! Il ne s’agit certes pas de minorer la gravité de tels agissements. Pour avoir écouté longuement des victimes d’abus sexuels commis par des prêtres, je mesure mieux la souffrance de ceux qui ont été ainsi durablement et profondément abîmés dans leur corps et dans leur âme, et j’en éprouve une grande honte.

    Et nous avons raison d’améliorer nos programmes de prévention, d’accompagnement concret des victimes de la pédophilie au sein de l’Eglise, de collaboration avec la justice pour attribuer de justes peines aux coupables. Nous avons raison de dénoncer la conspiration du silence qui a trop longtemps régné au sein de la hiérarchie de l’Eglise et nous devons savoir gré au Pape Benoît XVI d’avoir exigé des évêques une gestion plus transparente et plus efficace de ces affaires. Trop souvent, on a voulu soigner l’image de l’Eglise : or, l’Eglise, ce sont des âmes avant d’être une Institution, fût-elle divine, à commencer par les victimes innocentes qui doivent avoir la priorité absolue dans nos préoccupations et nos décisions pastorales.

    Il reste que les prêtres, dans leur immense majorité, se dévouent avec générosité et intégrité à leur ministère, et ils ont droit plus que jamais à être encouragés et soutenus par leurs évêques, comme par le peuple des fidèles, tant ces campagnes médiatiques à répétition, qui exhument des faits souvent très anciens, jettent sur eux l’opprobre et la défiance. Je ne suis pas sûr, en ce sens, que le lien fait de manière insistante entre la pédophilie et le cléricalisme soit du meilleur effet pour leur redonner le moral. N’est-ce pas plutôt l’autoréférentialité qui est la principale cause de l’affaiblissement du sens moral dans l’Eglise : quand des théologiens ou des pasteurs, à commencer par des évêques, prennent publiquement leurs distances par rapport à l’enseignement moral de l’Eglise fondé dans l’Ecriture sainte et dans la tradition, ils participent à l’anesthésie de la conscience morale au sein du clergé et du peuple des fidèles… Ce fut le cas très particulièrement lors de la publication par le bienheureux Paul VI de l’encyclique Humanae Vitae et ce fut lourd de conséquences.

    Nous ne pourrons pas faire l’économie d’un sérieux examen de conscience, en reconnaissant les responsabilités que nous avons, nous aussi, dans les maux de notre temps. Ne sommes-nous pas complices de cette anesthésie de la conscience morale, en affirmant depuis des décennies qu’il n’y a plus de péchés, sous prétexte qu’une certaine mentalité janséniste en cultivait l’obsession auprès de générations qui purent en être à juste titre traumatisées ? Certes, nous devons nous réjouir de l’accent mis par les derniers Papes sur la Miséricorde, mais « La miséricorde du Christ n'est pas une grâce à bon marché, elle ne suppose pas la banalisation du mal » (Benoît XVI). Sous prétexte de miséricorde, nous prenons le risque de banaliser le mal et de sombrer dans ce que le Pape François appelle la « corruption spirituelle » : « Ceux qui ont le sentiment qu’ils ne commettent pas de fautes graves contre la Loi de Dieu peuvent tomber dans une sorte d’étourdissement ou de torpeur. Comme ils ne trouvent rien de grave à se reprocher, ils ne perçoivent pas cette tiédeur qui peu à peu s’empare de leur vie spirituelle et ils finissent par se débiliter et se corrompre ». Et c’est ainsi que le Sacrement de la Réconciliation a été déserté par les fidèles.

    Il reste que ces perversions qui salissent les vêtements et le visage de l’Eglise nous appellent tous à un sursaut. Loin d’accabler les coupables, pour s’exonérer des exigences de conversion qui s’adressent à tous, nous devons cultiver un esprit de repentir, car nous sommes tous pécheurs et membres les uns des autres. Le Christ ne s’est pas présenté en justicier châtiant des coupables, mais « Il s’est fait péché pour nous », détournant « la vengeance de Dieu » sur sa propre personne dans sa passion et sa mort sur la croix, vécues comme un sacrifice d’expiation. Aussi sommes-nous d’abord invités à nous associer, par notre repentir et le témoignage de notre sainteté, unis au sacrifice du Christ, en particulier à l’heure de l’Eucharistie, à cette salutaire expiation pour les péchés du monde. Comme le demande le Saint-Père, nous promulguerons prochainement une journée diocésaine de jeûne et de prière pour prendre un peu de hauteur.

  • Mais qui est vraiment le pape ?

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    Des propos recueillis par Gérard Leclerc sur le site de France Catholique :

    Qui est vraiment ce Pape ?

    Christiane Rancé porte un nom célèbre dans l’histoire de France, et même de la France religieuse, puisqu’elle est apparentée au Rancé célébré par Chateaubriand, celui qui réforma la Trappe. Elle-même écrivain et grand reporter, est tributaire d’une forte sensibilité religieuse qu’elle a exprimée dans plusieurs essais, notamment celui sur sainte Thérèse d’Avila. Elle est également proche de la pensée de la philosophe Simone Weil et elle a eu pour maître Lucien Jerphagnon avec qui elle a publié un livre d’entretiens. Ayant vécu à Buenos Aires, elle a été forcément marquée par l’élection au siège de Rome du cardinal Bergoglio. Dès 2014, elle a publié un ouvrage intitulé François, « Un Pape parmi les hommes », qui tient du portrait et de la biographie. Une édition revue et augmentée vient de paraître. C’est à cette occasion que nous lui avons demandé d’exprimer son sentiment sur la personnalité de ce Pape qu’elle aime bien mais qui est entré dans une zone d’intenses turbulences.

    Nous vivons actuellement dans les tourments de l’affaire Viganò. Il y a évidemment énormément à dire sur un tel scandale. Mais en ce qui concerne le pape François, comment le percevez-vous au cœur de cette tempête, où il y va de son avenir de Pape mais aussi de l’avenir de toute l’Église catholique ?

    Christiane Rancé : Je rappellerai d’abord que pour l’instant, personne n’a pu prouver que les accusations de Mgr Viganò – sur le fait que le pape François aurait couvert le cardinal McCarrick, accusé d’abus sexuels – étaient fondées ou pas. Une enquête est en cours et ce ne sera que sur la base de faits avérés que nous serons autorisés à faire des commentaires. Rappelons-nous l’affaire Dreyfus. L’affaire Baudis. Le respect de la présomption d’innocence est d’autant plus nécessaire que cette affaire est très grave pour l’Église en général, et pour le Pape en particulier. On peut même parler d’épreuve de vérité, dont l’issue renforcera – ou compromettra, ce sera selon – l’avenir de l’Église. Ce qui ne sera pas anodin pour l’avenir de l’humanité, qui a plus que jamais besoin des Évangiles et de ce qu’ils portent. Comme l’avait demandé Benoît XVI, toute la vérité doit être faite sur les crimes sexuels commis par des ministres du culte – des représentants du Christ sur terre. Vérité, et justice aussi, car il incombe aux instances du Vatican de juger et de punir les éléments coupables de sa Hiérarchie, du plus humble au plus prestigieux. C’est la raison même de l’existence d’un clergé, cette responsabilité d’une bonne marche, d’une bonne conduite. Or, protéger les criminels, c’est trahir la mission du clergé, détruire sa légitimité, et anéantir ce qui fait le lien essentiel du catholique avec l’institution qui le représente : la confiance. La foi qu’il a en elle. Cela dit, si Viganò avait raison et que le pape François ait bien couvert le cardinal McCarrick – étant bien entendu qu’il l’aura couvert dans le seul souci d’épargner à l’Église un nouveau scandale – alors il faudra sans doute que François démissionne, comme il a demandé aux évêques chiliens, coupables du même délit de dissimulation, de le faire. Et le faire après avoir radicalement mis fin aux agissements de criminels par action et par omission dans leur devoir de justice. Le christianisme est la religion de l’Incarnation. Le Pape doit incarner la vérité qu’il proclame, et la sainteté qu’il promeut. Quitte à se sacrifier pour elle, à l’exemple du Christ. Ce sera une épreuve terrible pour l’Église, mais elle s’en relèvera. Elle a l’avenir pour elle si elle choisit la Vérité, la justice et la sainteté.

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  • Crise dans l’Église : sortir de l’épreuve par le haut

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    Sur le site « aleteia » ce 2 octobre 2018, le point de vue du dominicain Fr. Joseph-Thomas Pini :

    "La crise grave que traverse l’Église ces derniers mois est d’abord une crise des mœurs du clergé, comme il y en eut d’autres dans l’histoire, même si celle-ci est singulière. Sa résolution appelle une réflexion sur ses causes les plus profondes pour sortir de l’épreuve par le haut, selon la nature même de l’Église.

    Antechrist.pngOn ne sait, des nouvelles révélations en série ce qui atterre et blesse le plus tant de fidèles dans l’Église. Quand ce ne sont pas les scandales graves, et pour certains horribles touchant des clercs à divers niveaux et dans plusieurs régions du monde, ce sont des attaques au sein même de l’Église, d’une ampleur et d’une violence frappantes. Il est certain qu’à l’effroi, à la colère et au dégoût se joint aussi finalement le découragement mêlé d’impuissance apparente à y remédier comme à défendre même l’Église et le sacerdoce.

    L’ancienneté, la multiplicité et l’enchaînement des griefs de divers ordres semblent en dire long sur la profondeur du mal atteignant une partie du personnel de l’Église, clercs et consacrés. L’abondance des avis, opinions et « informations », le caractère personnel et irrationnel de nombre de déclarations, une impression de gêne et de paralysie viennent s’ajouter à l’abattement et font craindre alors de prendre la parole.

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    Mais si la crainte est celle, en définitive, de la petitesse et de la faiblesse, sachant bien que nous ne valons rien d’autre mais qu’en elles tout devient possible, faut-il ne pas essayer au moins de partir d’un constat et d’un diagnostic permettant les réformes qui seraient utiles selon la nature même de l’Église ? En effet, non seulement, à tous les maux et écueils déjà évoqués, s’ajoute une indéniable et très préjudiciable confusion des causes et des situations, mais le péril n’est pas à sous-estimer : d’une part celui de l’éloignement durable de nombre de fidèles ; d’autre part celui d’empêcher pratiquement l’exercice du ministère des prêtres, en particulier à destination des plus jeunes ; et enfin celui de nier la nature même de l’Église en se lançant dans une contestation excessive et inadéquate de sa constitution hiérarchique d’institution divine.

    Une crise des mœurs du clergé

    La crise, d’apparence récurrente et dont nous connaissons un pic, semble en premier lieu non celle de la « gouvernance » ecclésiale, mais celle, à un degré grave, des mœurs et mentalités dans le clergé. La focalisation sur la pédophilie, à la hauteur de la légitime indignation devant la gravité des crimes en question, et leur caractère systématique dans certains cas, n’est évidemment pas illégitime ; la vigilance et la sévérité croissantes de ces dernières années suivent une juste voie, anticipant même celle d’institutions civiles elles aussi touchées. Le phénomène, qui relève de la pathologie, appelle dans l’essentiel des cas autant un traitement que des sanctions proportionnées, en même temps qu’un départ, inévitable, du ministère sacerdotal ou de la vie consacrée. Mais cela ne peut masquer d’autres manquements, bien plus nombreux.

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    Ces derniers, le plus souvent relatifs aux mœurs sexuelles, même s’ils apparaissent de moindre gravité compte-tenu de la qualité des victimes, n’en sont pas moins des fautes sérieuses et des manquements aux obligations de l’état de vie consacrée ou de l’état sacerdotal librement consenties. Et l’on peut même craindre que l’attention portée à la pédophilie fasse considérer, degré par degré de gravité, les autres atteintes comme finalement tolérables, en particulier lorsqu’il n’y aurait pas scandale.

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