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International - Page 164

  • ONU : la Chine élue parmi les garants des droits de l'homme

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    De Stefano Magni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    ONU : la Chine élue parmi les gardiens des droits de l'homme

    15-10-2020

    Un pays qui est un grand violeur des droits de l'homme est élu au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Mardi 13, la République populaire de Chine a été élue parmi les 15 nouveaux pays qui rejoignent le Conseil des droits de l'homme, ainsi que l'Ouzbékistan (avec ses esclaves) et le Pakistan (de la loi noire (sur le blasphème). Il est difficile pour un régime répressif d'enquêter sur ses propres crimes.

    Vous laisseriez un pyromane éteindre un incendie ? Bien sûr que non. Mais, a contrario, il est normal qu'un pays qui est un grand violeur des droits de l'homme soit élu au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Eh bien, le mardi 13, la République populaire de Chine a été élue parmi les 15 nouveaux pays qui rejoignent le Conseil des droits de l'homme. Il est donc peu probable qu'elle procède à des inspections ou propose des sanctions contre ses propres crimes.

    Le régime communiste de Pékin, parmi les pays d'Asie avec le Moyen-Orient, était en concurrence directe avec l'Arabie Saoudite, un autre régime qui est loin de respecter les droits. Dans une logique médiatique, mais aussi politique, la monarchie de Riad a finalement été rejetée en raison des objections soulevées dans le cas de Jamal Khashoggi, le journaliste d'opposition (proche des Frères musulmans) tué et littéralement mis en pièces au consulat saoudien d'Istanbul en 2018. L'Arabie Saoudite nie toute responsabilité dans ce qui s'est passé, mais le prince Mohammad bin Salman est le principal suspect. La Chine a donc remporté son concours asiatique pour entrer dans le prestigieux organisme basé à Genève. Mais avec quelles références ?

    La Chine commet un crime de masse de mieux en mieux documenté : la déportation massive des Ouïgours et d'autres minorités musulmanes turcophones du Xinjiang. Selon les estimations des autorités chinoises elles-mêmes, la "rééducation" des citoyens de la région occidentale touche 1,3 million de personnes par an. Au Tibet, la population est soumise à un traitement similaire, avec des déportations vers des camps de rééducation (lire : travail forcé). Dans ce système, au Tibet comme au Xinjiang, aboutissent tous ceux qui sont considérés comme trop fidèles à leur culture, ou à leur religion, qui ne s'adaptent pas aux coutumes chinoises modernes et maintiennent des caractéristiques distinctes de celles de la majorité Han. Ils sont donc considérés comme "rétrogrades" et rééduqués contre leur gré, en utilisant les méthodes des camps de concentration dont les preuves sont de plus en plus nombreuses. En même temps que le coup de poing abattu sur le Xinjiang, une véritable persécution commence également en Mongolie intérieure : la langue mongole est progressivement supprimée des programmes scolaires et les manifestations sont réprimées par la force. Ce pourrait être le début du processus répressif lui-même : les Mongols pourraient être les prochains à être "rééduqués".

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  • Chine : le clergé catholique de plus en plus soumis à une éducation patriotique

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    De ZHENG JIE sur Bitter Winter :

    Le clergé catholique de plus en plus soumis à une éducation patriotique

    13 octobre 2020

    Le PCC fait pression sur les prêtres et les religieuses catholiques pour qu'ils participent à des activités d'endoctrinement, comme des visites de sites du patrimoine révolutionnaire ou des cours sur l'éducation patriotique.

    Le 1er octobre, jour du 71e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, des prêtres et des religieuses catholiques de la ville de Xuzhou, dans la province orientale du Jiangsu, ont dû assister à une manifestation commémorative à la base d'éducation révolutionnaire de Taierzhuang, dans la province voisine du Shandong. Selon un portail d'information local, les participants ont visité le site de la bataille de Taierzhuang - la première grande victoire chinoise dans la seconde guerre sino-japonaise en 1938 - et ont "rendu hommage aux statues de bronze des martyrs révolutionnaires". Ils ont également exprimé "leur détermination à hériter de l'héritage des martyrs révolutionnaires" et "à aimer le pays et la religion, en gardant pour objectif de siniser le catholicisme et de mettre en œuvre les valeurs socialistes fondamentales". Les responsables du Bureau des affaires ethniques et religieuses ont demandé aux prêtres d'intégrer leurs expériences pendant l'événement dans leurs futurs sermons "pour prêcher l'énergie positive du patriotisme de manière proactive".

    CPCA officials and Catholics from the Xiaoshan district of Zhejiang’s Hangzhou city visit the Taierzhuang Battle Memorial Hall.

    Des responsables du CPCA et des catholiques du district de Xiaoshan, dans la ville de Hangzhou, au Zhejiang, visitent la salle commémorative de la bataille de Taierzhuang.

    Selon le Bureau des affaires ethniques et religieuses de Zhengzhou, capitale de la province centrale du Henan, plus de 20 membres de l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA) et de la Commission administrative nationale de l'Église catholique chinoise (NACCCC), dont des membres du clergé, ont fait un voyage dans les "points rouges du patrimoine" avant le 1er octobre. L'un des lieux visités était le canal du drapeau rouge à l'extérieur de la ville de Linzhou, un projet d'irrigation lancé lors de la campagne du Grand Bond en avant de Mao Zedong à la fin des années 1950-début des années 1960.

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  • "Le droit international oblige à la reconnaissance de la République d’Artsakh (Haut-Karabagh)"

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    Lu sur le site "Opinion Internationale" :

    Hovhannès Guevorkian, Représentant du Haut-Karabagh en France : « le droit international oblige à la reconnaissance de la République d’Artsakh. »

    Opinion Internationale, fort de ses convictions de liberté, de laïcité et de justice, est attaché à faire vivre le pluralisme des idées et à donner la parole à toutes les opinions argumentées.

    La Rédaction

    Depuis maintenant deux semaines, l’Azerbaïdjan mène une guerre d’agression à l’encontre de mon pays, le Haut-Karabagh constitué en République d’Artsakh. Figés dans des conceptions héritées de l’URSS comme dans un légalisme sans rapport avec la réalité, la plupart des commentateurs et experts méconnaissant largement les tenants et les aboutissants de ce conflit ainsi que ses racines profondes, se réfugient dans une prudente neutralité qui constitue en quelque sorte une prime à l’agression. De cette méconnaissance découle une curieuse sémantique qui qualifie de « séparatistes » les autochtones arméniens qui ont toujours vécus sur ces terres ou de « zone de conflit » un pays peuplé d’habitants qui n’a absolument pas plus qu’un autre cette vocation à être attaqué et bombardé. On a même lu des articles s’offusquer que des bases militaires azerbaïdjanaises aient pu être la cible de mesures de rétorsion karabaghiotes au motif que ces bases n’étaient pas dans la « zone de conflit » comme si les Karabaghiotes devaient patiemment et passivement acquiescer à leur propre mise à mort.

    Il convient donc peut-être de rappeler quelques faits et surtout quelques principes juridiques qui, au fond, ne concourent qu’à un seul et unique objectif, celui du droit à la vie, à la liberté et à la sûreté justement rappelé par l’article trois de la déclaration universelle des Droits de l’Homme.

    Mon pays, le Haut-Karabagh n’est pas une « zone de guerre ». C’est un pays montagneux grand comme une fois et demi le Luxembourg, où vivent 150 000 habitants et qui, constituant le contrefort oriental du plateau arménien, a de tout temps été peuplé d’Arméniens. Comme toute la région du Sud-Caucase, le Karabagh faisait partie de l’Empire russe au début du 20ème siècle sans que celui-ci n’ait jamais pris la peine de définir des frontières nationales entre les Arméniens, les Azerbaïdjanais qu’on appelait alors les Tatars et les Géorgiens. Sans entrer dans les détails, ces trois entités nationales déclarèrent leur indépendance en 1918 à la faveur de la Révolution bolchevique russe et de la fin de la première guerre mondiale. En 1920, la Société des Nations s’apprêtait à admettre l’Arménie avec en son sein le Karabagh et à refuser la candidature de l’Azerbaïdjan au motif que ses frontières occidentales étaient mal définies. Quoi qu’il en soit, le retour de l’Armée rouge et la soviétisation des trois pays en 1920 laissèrent sans suite ces admissions.

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  • Haut-Karabakh : une cathédrale touchée par les tirs des forces azerbaidjanaises

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    Du site du journal La Croix :

    Haut-Karabakh : une cathédrale arménienne endommagée par des tirs

    Les faits 

    Une cathédrale arménienne a été victime du conflit qui oppose Arméniens et Azerbaïdjanais dans la région du Haut-Karabakh. L’Arménie accuse l’Azerbaïdjan d’avoir endommagé l’église Ghazanchetsots (Saint-Sauveur) par des tirs.

    08/10/2020

    Une cathédrale arménienne historique dans le Haut-Karabakh a été touchée deux fois par des tirs des forces azerbaïdjanaises, dans cette région séparatiste en proie à de violents combats, a affirmé jeudi 8 octobre le gouvernement arménien.

    → TÉMOIGNAGES : Les civils pris pour cible au Haut-Karabakh, « des centaines de maison détruites »

    « Les forces armées de l’Azerbaïdjan ont bombardé l’église arménienne Ghazanchetsots (Saint-Sauveur) dans la ville de Choucha », a indiqué le Centre d’information du gouvernement arménien, dans un message assorti de photos montrant l’édifice endommagé et son intérieur recouvert de gravats.

    « Des journalistes russes et locaux ont été blessés dans le second bombardement des forces azerbaïdjanaises visant l’église Ghazanchetsots », a également indiqué le Centre d’information du gouvernement, ajoutant qu'un des reporters était en train d'être opéré. Sur place avant le second bombardement, un correspondant de l’AFP avait constaté d'importants dégâts : un large trou dans le toit, les vitraux soufflés et les bancs de prières renversés au milieu des gravats et de la poussière.

    L’Azerbaïdjan dément

    L’Azerbaïdjan, de son côté, a démenti être à l’origine du bombardement « Les informations faisant état de l’endommagement de l’église à Choucha n’ont rien à voir avec les actions militaires de l’armée azerbaïdjanaise », a assuré le ministère de la défense de ce pays, ajoutant que « l’armée azerbaïdjanaise ne vise pas les bâtiments et monuments historiques, culturels et tout particulièrement religieux ».

    Les belligérants arméniens et azerbaïdjanais ne donnaient aucun signe jeudi de vouloir faire taire les armes, avant une première réunion à Genève du médiateur international pour ce conflit.

    Les bombardements azerbaïdjanais se sont poursuivis toute la nuit sur la capitale du territoire séparatiste, Stepanakert, selon des journalistes de l’AFP, et sur des zones habitées en Azerbaïdjan, selon les autorités locales.

    Lire également : http://www.fides.org/fr/news/68796-EUROPE_AZERBAIDJAN_Reactions_du_Patriarche_armenien_apostolique_a_propos_du_bombardement_de_la_Cathedrale_armenien_de_Shushi_au_Nagorny_Karabakh

  • "Fratelli tutti" : comment lire l'encyclique ?

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    De Thierry Boutet sur Smart Reading Press :

    COMMENT LIRE L’ENCYCLIQUE « FRATELLI TUTTI » ?

    Le pape serait, dit-on, un homme de gauche. Possible. Certaines de ses positions rejoignent en effet celles soutenues par la gauche, mais le Saint-Père est un peu plus subtil que cela, et sa fonction le met à l’abri des étiquettes un peu faciles. Beaucoup de points de l’encyclique relèvent aussi d’une doxa de droite, et même de droite conservatrice. Ce qu’il dénonce, c’est le libéralisme, spécialement dans sa forme actuelle, mais ni le droit de propriété, ni la liberté d’entreprendre, qu’il défend, et il ne fait nullement l’apologie de l’étatisme et du collectivisme, au contraire. Quant à son mondialisme, il est nettement tempéré par le principe de subsidiarité.

    SORTIR DE CETTE DIALECTIQUE DROITE/GAUCHE

    Lire l’encyclique comme un catalogue serait commettre un énorme contresens. Elle exige d’abord de sortir de cette dialectique droite/gauche. Le pape François ne casse pas, loin de là, les codes et toutes les références de la doctrine sociale de l’Église depuis Léon XIII. Il s’emploie même à les rappeler soigneusement les uns après les autres.


    Il est impossible d’entrer dans la perspective du pape avec des a priori politiques ou idéologiques.


    L’encyclique, qui est plus une longue méditation – trop longue et parfois répétitive, diront certains – qu’un texte doctrinal, demande aussi de la bienveillance et de la docilité intellectuelle. Celles-ci ne semblent pas toujours au rendez-vous chez certains commentateurs. Or il est impossible d’entrer dans la perspective du pape avec des a priori politiques ou idéologiques. Ce texte, qui jette dans sa première partie un regard très sombre sur le monde, est d’abord un cri de détresse fasse à l’injustice, à la violence, et plus encore à l’incommunicabilité des consciences individuelles et collectives des nations. Elle est aussi un appel presque déchirant à une fraternité humaine illuminée, pétrie, élargie par la Charité surnaturelle. C’est au point que certains passages peuvent apparaître comme un rêve naïf. Le pape le reconnaît lui-même : il l’écrit. Mais ce n’est que le commandement du Christ.

    Sans percevoir l’intention du pape, sans lui faire crédit de cette intention, il est inutile de lire ce texte finalement plus difficile à comprendre que ne peut le laisser penser une lecture superficielle.

    Car le pape mêle, ce qui est assez nouveau pour le Magistère pétrinien, les considérations qui relèvent de grands principes de la philosophie, de la théologie ou de la spiritualité chrétienne et des propositions morales ou politiques très concrètes, qui appartiennent au jugement prudent de chacun ou à des décisions politiques très contingentes. Par exemple, lorsqu’il déclare qu’il faut abolir les frontières, il le dit en référence au principe de la destination universelle des biens, qui vient tempérer le droit de propriété dans l’enseignement de l’Église sur les droits fondamentaux de la personne. Il ne dit pas qu’il faut pour autant abolir les accords de Schengen, ni même ne pas les renforcer. Il dit seulement que, pour une nation, les frontières ne sont pas une réalité absolue, pas plus que le droit de propriété.

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  • Le cardinal Zen : "par amour de la vérité, je ne me tairai pas!"

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    Du cardinal Zen sur son blog :

    Au nom de la vérité, je ne me tairai pas

    7 octobre 2020

    Je lis le discours prononcé le 3 octobre à Milan par le cardinal Parolin, secrétaire d'État de Sa Sainteté. Ça fait mal au ventre ! Comme il n'est pas stupide et ignorant, il a raconté une série de mensonges qu'il a rêvés.

    Le plus répugnant est l'insulte faite au vénéré Benoît XVI en disant qu'il a approuvé à l'époque l'accord signé par le Saint-Siège, il y a deux ans, sachant que notre très doux, très gentil Benoît ne viendra certainement pas le nier. Il est tout aussi ridicule et humiliant que l'innocent cardinal Re soit "utilisé" une fois de plus pour soutenir les mensonges du Très Éminent Secrétaire.

    Parolin sait qu'il ment, il sait que je sais que c'est un menteur, il sait que je vais dire à tout le monde que c'est un menteur, donc en plus d'être effronté, il est aussi audacieux. Mais au regard de ce qu'il ose faire maintenant, je pense qu'il n'a même pas peur de sa propre conscience.

    J'ai peur qu'il n'ait même pas la foi. J'ai eu cette impression lorsque Parolin, ancien secrétaire d'État, dans un discours commémoratif du Card. Casaroli, louant son succès dans l'établissement de la hiérarchie ecclésiastique dans les pays communistes d'Europe, a déclaré : "quand vous cherchez des évêques, vous ne cherchez pas des gladiateurs, ceux qui s'opposent systématiquement au gouvernement, ceux qui aiment se mettre sur la scène politique".

    Je lui ai écrit pour lui demander si l'idée de décrire le Cardinal Wyszynski, le Cardinal Mindszenty, le Cardinal Beran ne lui avait pas échappé. Il m'a répondu sans le nier, il a seulement dit que si son discours me désolait, il s'excusait. Mais celui qui méprise les héros de la foi, n'a pas la foi !

    L'Histoire

    Voyons comment Parolin résume l'histoire.
    La mention rituelle de Matteo Ricci comme le nec-plus-ultra dans l'histoire des missions de l'Église en Chine commence à me déranger. De nombreux missionnaires qui ont évangélisé le petit peuple ne sont pas moins admirables (sachez que je suis également fier d'avoir été éduqué dans la foi par les jésuites de Shanghai).

    Parolin fait remonter les tentatives de dialogue à Pie XII. C'est une bonne chose qu'il ait également dit que Pie XII avait abandonné la tentative, mais il a ajouté : "cela a créé la méfiance mutuelle qui a marqué l'histoire pour la suite".

    Il semble dire que c'est cette "méfiance" qui a marqué toute l'histoire des trente années suivantes ! Est-il possible de simplifier l'histoire de cette manière ? Et l'expulsion des missionnaires, "tous" après avoir été soumis à des jugements populaires, condamnés comme impérialistes, oppresseurs du peuple chinois et même meurtriers ? Le représentant du pape a également été expulsé, et de nombreux évêques ont été expulsés après des années de prison ! Expulser les "impérialistes oppresseurs", puis ce sera le tour de ceux qu'ils oppriment, les chrétiens et le clergé chinois, coupables de ne pas vouloir renier la religion apprise de ces oppresseurs ! La moitié de l'Église a fini en prison et dans des camps de travail forcé. Pensez aux jeunes membres de la Legion de Marie jetés dans la prison des adolescents et qui en sont sortis à la quarantaine (sauf ceux qui y ont laissé leur vie). L'autre moitié de l'Église a également fini en prison, mais après avoir été torturée par les gardes rouges de la révolution culturelle. Puis dix ans de silence.

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  • Le Haut-Karabakh sous le fer et le feu

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    De François-Xavier Gicquel sur le site de SOS Chrétiens d'Orient :

    ARMÉNIE : L'ARTSAKH (Haut-Karabakh) SOUS LE FER ET LE FEU.

    07/10/2020

    Arménie : l'Artsakh sous le fer et le feu.

    Dimanche 27 septembre, le monde s’est réveillé dans la stupeur de l’agression azerbaïdjanaise sur l’Arménie. Parmi tous les peuples, s’il y en a bien un qui devait se sentir touché en plein cœur par ces images d’horreur, ce sont bien les Français. Immédiatement les réseaux de discussions internes de SOS Chrétiens d’Orient s’animent : une mission permanente doit ouvrir 10 jours plus tard, mais il convient de lancer une mission d’urgence afin de porter assistance au plus vite à la population.

    Très rapidement, les réalités de terrain se précisent grâce à l’aide de l’association « Solidarité Arménie » dont le président part bientôt pour le front comme de nombreux hommes de son âge se portant volontaires pour défendre la patrie. Notre réseau, bâti en trois ans d’actions ponctuelles dans le pays, nous oriente sur les besoins réels et nous aide à organiser les premiers éléments logistiques. Sur place Aram, un jeune franco-arménien ayant rejoint son pays il y a trois ans pour retrouver la terre de ses pères, nous aiguille pour monter notre mission en un temps record. Sa connaissance du pays n’a d’égal que son amour pour son histoire et ses terroirs.

    Tous nos engagements français annulés ou reportés, nous nous envolons avec François-Marie vers Erevan. A peine le temps de nous reposer, nous partons repérer et acheter un maximum de denrées afin de les acheminer vers Goris, nœud central de l’aide aux populations, dernier point de passage avant de pénétrer dans l’Artsakh.

    A Goris vers minuit et demi, nous nous rendons immédiatement à l’hôpital de la ville afin de proposer notre aide. Nous sommes reçus par le directeur de l’hôpital et le ministre arménien de la santé qui nous précisent la situation sanitaire, le fonctionnement des secours, nous font visiter l’hôpital et nous remercient chaleureusement de notre engagement. Le ministre nous félicite dès les premières heures via son compte tweeter officiel alors que notre entrevue se poursuit jusqu’à deux heures du matin. 

    Aux premières lueurs du jour, nous découvrons l’hospitalité des gens du Syunik, ce peuple de la montagne rustique, accueillant et foncièrement patriote. Passant devant la Tour Eiffel trônant sur la place principale de la ville, proche du centre culturel français, nous apprenons de la bouche de Carmen, la responsable, que Goris est une ville « francophone et francophile » fièrement jumelée avec la ville de Vienne. Carmen est une jeune femme formidable aux 1000 engagements et qui nous sera cruciale dans la localisation et la distribution de l’aide aux familles de l’Akhtsar réfugiées ici.

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  • Le Nigeria : "une marmite bouillante" et "une mare de sang" selon l'évêque de Sokoto

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    De Lucie Sarr sur  le site de La Croix Africa :

    Au Nigeria, l’évêque de Sokoto dresse un dur bilan des 60 ans d’indépendance de son pays

    Mgr Mattiew Kukah, évêque de Sokoto au Nigeria/DR

    6 octobre 2020

    Vendredi 2 octobre, à l’occasion de la fête d’indépendance du Nigeria, Mgr Matthew Hassan Kukah, évêque de Sokoto, dans le nord-est du Nigeria a dressé un bilan sans concession des 60 ans de son pays.

    Pour Matthew Hassan Kukah, évêque de Sokoto, dans le nord-est du Nigeria, les torts sont partagés concernant la situation actuelle de son pays. « Malgré d’énormes ressources après 60 ans, nous ne pouvons pas nourrir notre peuple, nous ne pouvons pas assurer la sécurité de notre peuple, nous sommes toujours dans l’obscurité, nous ne pouvons pas communiquer entre nous par les routes ou les chemins de fer. Ce que nous avons hérité, nous l’avons volé, cassé ou jeté », a-t-il énuméré dans un message diffusé à l’occasion des 60 ans d’indépendance de son pays.

    « Nous pouvons blâmer les Britanniques, blâmer les politiciens, blâmer l’armée, mais tout cela ne change rien ». À ses yeux, ce qui manque à son pays, ce sont des hommes et des femmes capables guider la population dans des « voyages vers la grandeur ». Ceux-ci « nécessitent plus que de bonnes personnes, plus que de la bonne volonté, plus qu’un simple espoir. Ces voyages doivent être menés par des hommes et des femmes dotés d’une vision et d’un caractère éprouvé, prêts à mobiliser leur peuple vers la réalisation d’un objectif ».

    Réquisitoire contre le président Buhari

    Mgr Kukah a, par ailleurs, vivement critiqué l’actuel président du Nigeria, Muhammadu Buhari. « Le nouveau président avait fait campagne sur un riche menu de promesses, mettant fin à la corruption, mettant fin à Boko Haram, mettant fin à la pauvreté, unissant le pays, entre autres, a-t-il rappelé. Il a inauguré son administration en promettant de faire respecter la Constitution et a déclaré qu’il « appartiendrait à tout le monde et à personne ». Nous avons tous regardé avec espoir un homme qui avait fait campagne sur la philosophie clé de l’intégrité et du caractère. »

    Pour l’évêque de Sokoto, le président a tourné le dos à toutes ses promesses électorales. « Notre pays ressemble maintenant à une marmite bouillante dont tout le monde veut s’échapper, s’est-il insurgé. Le népotisme est devenu la nouvelle idéologie de ce gouvernement. En suivant cette idéologie, on estime que le président a cédé 85 % des postes clés aux musulmans du nord et a veillé à ce que les hommes qui partagent sa foi tiennent fermement les rênes du pouvoir dans les domaines les plus critiques de notre vie nationale ; l’Assemblée nationale et les agences de sécurité ».

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  • Accord entre la Chine et le Vatican : un évêque chinois préfère démissionner

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    De Claire Lesegretain sur le site du journal La Croix :

    Un évêque chinois démissionne, doutant de l’accord entre Pékin et le Saint-Siège

    Dans un discours prononcé dimanche 4 octobre, Mgr Vincent Guo Xijin, évêque de Mindong depuis 2016, mais non reconnu par le gouvernement chinois jusqu’en 2018, a annoncé sa démission de toute fonction publique et son retrait pour prier.

    06/10/2020

    « Je suis incompétent. Je n’ai pas de talent. Je ne suis plus capable de suivre cette époque très rapide. Je ne veux pas être un obstacle au progrès. » C’est en ces termes que Mgr Vincent Guo Xijin, 62 ans, lors de sa dernière messe publique dimanche 4 octobre, a expliqué sa décision de démissionner de toutes ses fonctions publiques et de se retirer pour se consacrer à la prière.

    Ordonné prêtre en 1984 pour le diocèse de Mindong (dans la province du Fujian, au sud-est de la Chine), qui compte environ 90 000 catholiques, très majoritairement dans les structures dites « clandestines » de l’Église chinoise, Mgr Guo a été consacré évêque coadjuteur de Mindong en décembre 2008, puis a succédé à Mgr Vincent Huang Shoucheng à la mort de celui-ci, en juillet 2016.

    Un diocèse test de la normalisation

    Mais s’il fut reconnu comme l’évêque légitime de Mindong par le pape, Mgr Guo Xijin ne le fut pas par les autorités communistes chinoises, qui préférèrent désigner Mgr Zhan Silu, ordonné en 2000 en dehors de la communion avec Rome.

    Après avoir dû assister à des « sessions d’études » durant une vingtaine de jours avant la Semaine sainte 2018, Mgr Guo semblait avoir accepté que les Églises clandestine et officielle du diocèse fusionnent. Et ce, afin de ne pas nuire à la signature de l’accord entre la Chine et le Saint-Siège, mettant fin à un schisme datant de 1957.

    La situation difficile et complexe de Mgr Guo fut ainsi au cœur des négociations entre le Vatican et la Chine en 2018 et de la reconduction de leur accord le mois dernier. Et le diocèse de Mindong a été perçu comme un « test » pour la normalisation des relations avec le gouvernement et la réconciliation des communautés catholiques officielles (dite aussi « patriotiques ») et clandestine.

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  • Fratelli tutti : le testament politique du pape François ?

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    Fratelli tutti" : la nouvelle encyclique du pape François sur la fraternité  et l'amitié sociale | Fondation Jean-Rodhain

    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana (traduction de Benoît et moi) :

    Fratelli tutti?

    La troisième encyclique du pape François, Fratelli tutti, signée le 3 octobre à Assise, semble presque être le document conclusif de son pontificat, une sorte de testament politique. Parce que l’encyclique est politique, comme tout le pontificat du pape François. L’un des plus fidèles collaborateurs du pape François, Andrea Tornielli, directeur des communications du Saint-Siège, présentant l’encyclique, n’utilise pas le terme « politique », mais « social », ce qui est en substance la même chose, et écrit :

    « La nouvelle encyclique Fratelli tutti, se présente comme une somme du magistère social de François, et rassemble de façon systématique les idées offertes par les déclarations, discours et interventions des sept premières années de son pontificat ».

    Une origine et une inspiration – dit Tornielli – est certainement représentée par le « Document sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence dans le monde », signé le 4 février 2019 à Abu Dhabi avec le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyib. Al-Tayyib est l’un des auteurs les plus cités dans l’encyclique et ce n’est pas une coïncidence si, dans le premier commentaire qu’il a fait sur Twitter, il a écrit que « c’est un message qui restitue à l’humanité sa conscience ». 

    Al-Tayyb et le pape François ont-ils la même conscience de l’humanité ? Mais dans quel sens ? Le pape Bergoglio l’explique : « Nous rêvons comme une seule humanité », « chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères! »(n. 8).

    La vérité absolue n’est pas Jésus-Christ, au nom duquel et dans le baptême duquel les chrétiens sont frères. La fraternité est une valeur supérieure au Christ lui-même, car elle serait capable, selon le pape François, de mettre d’accord les catholiques, les musulmans, les bouddhistes et les athées eux-mêmes, qui ont aussi leur propre foi et conviction.

    Au début de l’encyclique, le pape François rappelle la visite de saint François d’Assise au sultan Malik-al-Kamil en Égypte, la présentant comme une recherche de dialogue, alors que toutes les sources de l’époque nous disent que saint François voulait convertir le sultan et appuyait les croisés qui combattaient en Terre Sainte. Mais la rencontre entre saint François et le sultan a échoué et le pape Bergoglio semble vouloir montrer qu’il est plus capable que saint François de réaliser le projet, à partir du document d’Abu Dhabi.

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  • Haut-Karabakh : les Arméniens se battent pour leur survie mais l'Union Européenne regarde ailleurs

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    6 octobre 2020

    Les Arméniens du Haut-Karabakh se battent pour leur survie mais l’UE regarde ailleurs

    C’est un conflit aux racines historiques profondes. Il oppose les Arméniens chrétiens aux musulmans de l’ancien Empire turc que veut aujourd’hui ressusciter le « calife » Erdogan. À mi-chemin entre le génocide des Arméniens en 1915 et notre époque, un autre dictateur, un des pires que la Terre ait jamais portés, a semé les graines de la zizanie qui ressurgit aujourd’hui : Staline. C’est lui qui a machiavéliquement rattaché le Haut-Karabakh (ou Nagorny Karabakh, le « Haut-Jardin noir ») très majoritairement chrétien à la « République socialiste d’Azerbaïdjan » musulmane, pour mieux soumettre les Arméniens après les avoir géographiquement séparés (relevons au passage que les totalitarismes communistes et nazis ont l’un et l’autre privilégié leurs rapports avec des musulmans pour les utiliser contre les chrétiens). Alors que se disloquait l’Union soviétique, les Arméniens ont conquis de haute lutte leur liberté, y compris ceux du Haut-Karabakh qui ont fait sécession de l’Azerbaïdjan au terme d’une guerre de cinq ans (1988-1994) entre Azéris et Arméniens – ceux-ci soutenant leurs compatriotes séparatistes – qui avait fait 30 000 morts entre 1988 à 1994. Des flambées de violence se déclencheront sporadiquement après le cessez-le-feu intervenu en 1994. En 2016, les Azéris avaient tenté de reprendre le Haut-Karabakh dans une « guerre de quatre jours » qui avait encore causé une centaine de victimes, de part et d’autre.

    Le 12 juillet dernier et pendant plusieurs jours, l’armée azerbaïdjanaise avait de nouveau attaqué – sans succès – l’Arménie, dont les frontières sont pourtant unanimement reconnues par la communauté internationale. Puis, le 27 septembre au matin, l’Azerbaïdjan a relancé les hostilités contre les Arméniens « séparatistes » du Haut-Karabakh (dont l’indépendance n’est pas reconnue par la communauté internationale). Militairement, le rapport de forces semble aujourd’hui disproportionné. L’Azerbaïdjan dispose d’une manne pétro-gazière qui lui a permis d’acquérir des drones d’attaque produits en Israël et en Turquie. Les Arméniens affirment que des avions F-16 turcs sont intervenus pour frapper des positions arméniennes non seulement au Haut-Karabakh, mais aussi en Arménie. Selon Erevan (capitale de l’Arménie) un de ses avions SU-25 a été abattu par un F-16, le 29 septembre. En outre, Bakou (capitale de l'Azerbaïdjan) utiliserait contre les civils arméniens des armes à sous munitions proscrites par le droit international.

    Après dix jours de conflit, les victimes ne se comptent plus seulement parmi les combattants des deux camps mais dans la population civile. En particulier à Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh (50 000 habitants environ), frappée depuis le week-end dernier par des bombardements de plus en plus intenses, notamment par des drones dont le maniement implique vraisemblablement le concours de militaires turcs. Le 24 septembre, soit trois jours avant la nouvelle agression azerbaïdjanaise, l’Observatoire syrien des droits de l’homme dénonçait l’envoi par la Turquie en Azerbaïdjan de djihadistes qui ont sévi contre les populations kurdes et chrétiennes en Syrie. La France a pointé la responsabilité de la Turquie dans cette présence de djihadistes au Haut-Karabakh, « un fait très grave, nouveau, qui change aussi la donne », a réagi Emmanuel Macron, le 1er octobre. Vladimir Poutine, sans accuser directement la Turquie, a exprimé sa « profonde préoccupation », lors d'un entretien avec le Premier ministre arménien. L’Azerbaïdjan est ouvertement soutenu par Erdogan qui multiplie les déclarations belliqueuses, tandis que l’Arménie espère la médiation du groupe de Minsk, coprésidé par la France, les États-Unis et la Russie sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), pour établir un cessez-le-feu.

    Et pendant ce temps, que fait l’Union Européenne ? Elle déplore, exhorte à la fin des combats, mais ne sanctionne toujours pas la Turquie. « Face à la Grèce et à Chypre, au Proche-Orient hier, aujourd'hui contre l'Arménie, la Turquie menace tout ce à quoi nous tenons. Mais les chefs d'État et de gouvernement d'Europe n'ont même pas osé parler de sanctions... Comment consentir encore à cette incroyable lâcheté ? » demande le député européen François-Xavier Bellamy, ce 6 octobre, dans une vibrante intervention faisant suite aux tièdes conclusions du Conseil européen (en lien ci-dessous).

  • Chine : l’accord du 22 septembre 2018 n’a produit aucun effet positif, que du contraire

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur diakonos.be :

    Loin dans le rouge.  Le bilan décevant de deux années d’accord avec la Chine

    L’accord provisoire et secret signé il y a deux ans avec la Chine est arrivé à échéance le 22 septembre et le Saint-Siège voudrait le renouveler pour au moins deux années supplémentaires.

    Les signaux qui arrivent de Chine sont discordants.  Mais paradoxalement, l’attaque frontale menée contre l’accord par le Secrétaire d’État Mike Pompeo, d’abord dans un texte publié sur « First Things » et ensuite pendant sa visite à Rome le 1er octobre, pourrait jouer en faveur d’une entente, étant donné que Pékin – fait remarquer Gianni Cardinale, l’expert de l’Église en Chine, dans le journal « Avvenire » – « est disposée à faire davantage de concessions envers des interlocuteurs critiqués plutôt que loués par Washington ».

    À en juger par ce qu’il reste de liberté de religion en Chine, l’accord du 22 septembre 2018 n’a produit aucun effet positif.  C’est plutôt tout le contraire, si l’on s’en tient à des sources d’information telles qu’Asia News, UCA News et Bitter Winter.

    Mais l’accord portait sur une question bien circonscrite : la nomination des évêques catholiques en Chine.  Et même en n’évaluant que ce seul point, le bilan est décevant.

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    Tout d’abord, il faut tenir compte du fait qu’il y a 135 diocèses et préfectures apostoliques en Chine et qu’au moment de la signature de l’accord, seules 73 d’entre eux étaient dirigées par un évêque.  Aujourd’hui, ceux qui ont un évêque à leur tête sont au nombre de 74, à peine une unité de plus.  Il y a donc pratiquement autant de diocèses qui continuent à rester vacants, malgré que l’objectif du Saint-Siège, avec la signature de cet accord, était justement de combler ces vides.

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