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International - Page 167

  • L'accord intérimaire entre la Chine et le Vatican : un succès d'après le ministère chinois des affaires étrangères

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    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Le ministère chinois des affaires étrangères : L'accord avec le Vatican a été mis en œuvre avec succès

    Cité du Vatican, 10 sept. 2020 - Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré jeudi que l'accord intérimaire de la Chine avec le Vatican a été "mis en œuvre avec succès".

    Il a fait cette remarque quelques jours avant l'expiration de l'accord provisoire signé par le Vatican et la Chine le 22 septembre 2018.

    "Grâce aux efforts concertés des deux parties, l'accord intérimaire sur la nomination des évêques entre la Chine et le Vatican a été mis en œuvre avec succès depuis sa signature il y a environ deux ans", a déclaré Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, lors d'une conférence de presse le 10 septembre.

    Bloomberg a rapporté le 9 septembre que deux sources anonymes avaient déclaré que l'accord serait renouvelé dans les semaines à venir.

    Suite à l'accord, et en accord avec le programme de "sinisation" du Parti communiste chinois, les fonctionnaires de l'Etat dans différentes régions de Chine ont continué à enlever des croix et à démolir des bâtiments d'église, et les catholiques et le clergé clandestins continuent de faire état de harcèlement et de détention.

    Le porte-parole du gouvernement chinois a poursuivi en disant que le Vatican et la Chine avaient "accumulé plus de confiance mutuelle et de consensus grâce à une série d'interactions positives" depuis le début de 2020, citant le soutien mutuel pendant la pandémie COVID-19.

    Pendant la pandémie de coronavirus, l'Association patriotique catholique chinoise affiliée à l'État et le Comité d'administration de l'éducation catholique chinoise de la province du Zhejiang ont publié de nouvelles réglementations sur la réouverture des églises exigeant que le "patriotisme" chinois soit ajouté à la célébration de la liturgie.

    Le 1er juillet, une loi sur la sécurité nationale est entrée en vigueur à Hong Kong, qui criminalise de nouvelles catégories de "sécession", "subversion", "terrorisme" et "collusion avec des forces étrangères". Toute personne condamnée en vertu de cette loi recevra un minimum de 10 ans de prison, avec la possibilité d'une condamnation à vie.

    Le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, a déclaré qu'il n'avait "aucune confiance" dans le fait que la nouvelle loi sur la sécurité nationale respectera la liberté religieuse des catholiques.

    Le président chinois Xi Jinping a ordonné la "sinisation" de toutes les religions en Chine, une mesure que la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale a qualifiée de "stratégie de grande envergure pour contrôler, gouverner et manipuler tous les aspects de la foi dans un moule socialiste imprégné de "caractéristiques chinoises"".

    Le gouvernement chinois est en train de mettre en œuvre un "plan de sinisation" de cinq ans pour les religions du pays. L'Islam est confronté à une persécution accrue dans le pays, avec au moins 900 000 musulmans ouïghours détenus dans des camps d'internement. Les survivants de ces camps et leurs familles ont déclaré avoir subi des tortures, de l'endoctrinement, des stérilisations et des travaux forcés, ainsi que d'autres abus.

    Depuis la signature de l'accord Vatican-Chine, le pape François n'a pas parlé publiquement du sort des Ouïghours ou du mouvement de protestation de Hong Kong.

    Les termes de l'accord provisoire de 2018 entre le Saint-Siège et la Chine n'ont pas été rendus publics. On sait cependant que l'accord visait à régulariser les évêques nommés par le gouvernement du pays qui étaient hors de communion avec Rome.

    Suite à une réunion du 14 février entre l'archevêque Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États du Saint-Siège, et Wang Yi, le ministre chinois des affaires étrangères, le service de presse du Saint-Siège a déclaré que la réunion avait "souligné l'importance de l'accord provisoire" et renouvelé la "volonté de poursuivre le dialogue institutionnel au niveau bilatéral pour promouvoir la vie de l'Église catholique et le bien du peuple chinois".

    La société de cybersécurité Recorded Future a rapporté le 28 juillet que des pirates informatiques parrainés par l'État chinois auraient ciblé les réseaux informatiques du Vatican pour tenter de donner à la Chine un avantage dans les négociations visant à renouveler un accord provisoire avec le Saint-Siège.

    Le porte-parole du gouvernement chinois a déclaré le 10 septembre : "Les deux parties continueront à maintenir une communication et une consultation étroites et à améliorer les relations bilatérales".

  • Pakistan : un chrétien de 37 ans condamné à mort pour blasphème

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Condamnation à mort d'un chrétien pour blasphème et appel des Evêques au gouvernement en faveur d'une campagne pour les droits des minorités

    9 septembre 2020  
     

    Lahore (Agence Fides) – Un tribunal de Lahore, capitale de la province pakistanaise du Pendjab, a condamné à mort un chrétien pour blasphème. Il s'agit d'Asif Pervaiz, 37 ans, incarcéré depuis 2013 pour avoir envoyer des messages de texte blasphématoires à son employeur, Muhammad Saeed Khokher. Ainsi que l'a indiqué Maître Saif-ul-Malook, l'avocat musulman qui a également défendu Asia Bibi, le tribunal n'a pas cru à son témoignage selon lequel il repoussait toutes les accusations, le condamnant à mort hier, 8 septembre. Selon l'accusé, « M.S. Khokher voulait le convaincre à se convertir à l'islam et lorsqu'il n'a pas accepté, il l'a accusé faussement de blasphème ». Selon l'avocat, « il s'agit d'un autre cas dans lequel la loi est utilisée injustement contre les minorités religieuses ». Au Pakistan, la loi sur le blasphème – constituée par les articles 295 b et c du Code pénal – prévoit la réclusion criminelle à perpétuité ou la peine capitale pour le délit d'outrage contre Mahomet, l'islam ou le coran.

    Le Père Qaisar Feroz OFM Cap., Secrétaire exécutif de la Commission pour les Communications sociales de la Conférence épiscopale du Pakistan, indique dans le cadre d'un entretien avec l'Agence Fides que « la communauté chrétienne du Pakistan est profondément attristée par la condamnation à mort d'Asif Pervaiz. Nous demandons vivement au gouvernement du Pakistan de faire en sorte qu'il soit possible de revoir la décision de la Cour de manière à ce que justice soit faite. Le nombre des cas de blasphème augmente de jour en jour au Pakistan ce qui n'est pas du tout un bon signe pour une société dans laquelle règne la tolérance. Nous recommandons vivement au Premier Ministre, Imran Khan, de lancer une campagne de sensibilisation par vidéo afin de promouvoir les droits des minorités et la dignité humaine ».

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  • Australie : une nouvelle loi oblige les prêtres à briser le secret de la confession

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    De Présence (site canadien d'information religieuse) :

    Une loi australienne pour obliger les prêtres à briser le secret de la confession

     
    2020-09-08

    Une nouvelle loi oblige les prêtres de l'État du Queensland, en Australie, à violer le secret de la confession pour signaler à la police les abus sexuels sur des enfants, sous peine de trois ans de prison.

    La loi a été adoptée par le Parlement du Queensland le 8 septembre. Elle a reçu le soutien des deux principaux partis, mais est dénoncée par l'Église catholique.

    Un prélat du Queensland, l'évêque Tim Harris de Townsville, a tweeté un lien vers un article sur l'adoption de la nouvelle loi et a déclaré: «Les prêtres catholiques ne peuvent pas briser le secret de la confession.»

    La nouvelle loi est une réponse aux recommandations de la Commission royale sur les abus sexuels sur enfants, qui a révélé et documenté l'histoire tragique des abus dans les organisations religieuses et laïques, y compris les écoles et orphelinats catholiques à travers le pays. L'Australie-Méridionale, le Victoria, la Tasmanie et le Territoire de la capitale australienne ont déjà promulgué des lois similaires.

    L'une des recommandations de la Commission royale était que la Conférence des évêques catholiques australiens consulte le Saint-Siège et «précise si les informations reçues d'un enfant lors du sacrement de réconciliation selon lesquelles il a été abusé sexuellement sont couvertes par le secret de la confession» et également si «si une personne confesse lors du sacrement de réconciliation avoir commis des abus sexuels sur des enfants, l'absolution peut et doit être suspendue jusqu'à ce qu'elle se dénonce aux autorités civiles».

    Mais une note approuvée par le pape François et publiée par le Vatican à la mi-2019 a réaffirmé le secret absolu de tout ce qui est dit en confession et a appelé les prêtres à le défendre à tout prix, même au prix de leur vie.

    Le prêtre, en effet, apprend les péchés du pénitent «non ut homo sed ut Deus» – non pas en tant qu'homme, mais en tant que Dieu - au point qu'il «ne sait pas» ce qui a été dit au confessionnal parce qu'il n'a pas écouté en tant qu'homme, mais précisément au nom de Dieu, indique le document du Vatican.

    La défense du secret sacramentel par le confesseur, si nécessaire, même au point de verser du sang, dit la note, n'est pas seulement un «acte obligatoire» d'allégeance au pénitent mais est bien plus: c'est un témoignage nécessaire – un martyre – du «pouvoir de salut unique et universel du Christ et de son Église».

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  • Sainte-Sophie et Saint-Sauveur-in-Chora : le Père Daniel-Ange fustige la passivité occidentale

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    Du Père Daniel Ange sur France Catholique :

    Sainte-Sophie et Saint-Sauveur-in-Chora

    «  Il ne reste qu’à protester et à pleurer »

    vendredi 4 septembre 2020

    P. Deliss / Godong

    Révolté par la transformation de Sainte-Sophie en mosquée sur demande du président turc en juillet, le Père Daniel-Ange fustige la passivité occidentale.

    Bouleversés, sidérés, traumatisés, nous le sommes tous. Violé, le voilà donc à nouveau, ce chef-d’œuvre d’entre toutes les merveilles de l’humanité. Cette basilique, sainte entre toutes, qui a été le cœur palpitant de toute la chrétienté au long de plus de dix siècles. Lorsque Rome était occupée par les barbares, la «  Haghia Sophia  », la «  sagesse de Dieu  » en grec, demeurait à Constantinople le symbole majestueux et de l’Empire romain et surtout de l’Église encore indivise. Cela pendant cinq siècles, jusqu’à la douloureuse déchirure du grand schisme d’Orient, en 1054.

    C’est en elle, ou la jouxtant dans l’église impériale des Blachernes, que le très saint Linceul du Seigneur a été vénéré avec tant d’amour pendant 259 ans, depuis son accueil triomphal le 15 août 944, jusqu’à l’atroce saccage – satanique, infernal – de la Cité sainte en 1204 par les hordes des croisés devenus barbares et excommuniés de fait par le pape.

    Mille ans de Divine Liturgie

    Ainsi, de sa dédicace en 537 jusqu’à sa première transformation en mosquée en 1453 suite à la prise de Constantinople par les Ottomans, ses murs et ses coupoles ont retenti des chants célestes de la Divine Liturgie selon saint Jean Chrysostome ou saint Basile, se sont imbibés du parfum des acclamations de louange ou des cris de détresse du peuple de Dieu. Ses murs se sont couverts de fresques flamboyantes, dont les rescapées ont été voilées ce 25 juillet sur décision de la Turquie. Ah ! Si Erdogan l’avait magnanimement restituée à ce Patriarcat œcuménique tant et tant humilié (réduit sur place à quelque 3 000 fidèles et dont le séminaire est toujours fermé !) : quel fantastique impact cela aurait eu sur nos dialogues inter-religieux !

    Or voici que devant ce nouveau viol, notre Occident latin, toujours aussi lâche, réagit si timidement, si faiblement. Combien de chefs d’État ont-ils hurlé ? Ah ! si toutes les Églises catholiques, anglicanes, protestantes avaient sonné le glas, mis drapeaux en berne, à l’unisson de nos bien-aimés frères de Grèce : quel formidable signe de communion fraternelle, de solidarité ecclésiale, de proximité familiale cela aurait été, parlant plus fort que toutes nos rencontres officielles au sommet ! Quel acte fantastique de réparation de notre couardise de 1453, et de nos horreurs de 1204 !

    Nos frères orthodoxes oubliés

    Mais, hélas ! combien de nos épiscopats ont-ils publié des réactions unanimes ? Combien de nos chers évêques et prêtres se sont-ils précipités dans nos paroisses et monastères orientaux – catholiques, mais surtout orthodoxes qui fleurissent dans nos pays – pour simplement pleurer avec eux ? Combien de nos moines-moniales ont-ils écrit ou téléphoné à leurs frères et sœurs de la Sainte Montagne ? Combien de nos bergers ont-ils écrit aux Patriarches, surtout ceux de Constantinople et de Moscou, sans oublier Kiev ? Nos frères des saintes Églises orthodoxes ont déjà été si cruellement humiliés par notre arrogance romaine et latine, au long des siècles ! Nous avions là une occasion en or d’au moins leur manifester notre communion tout aimante et fraternelle ! Nous l’avons laissé passer, les laissant croire à notre indifférence. Comme en 1453 ! Kyrie eleison ! Un million de fois Kyrie eleison !

    En attendant, il ne reste qu’à protester et surtout à pleurer, en chantant le psaume 136 : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion…  »

     

    Lire également : Les profondes racines chrétiennes de la Turquie

  • La pratique catholique sera la grande perdante de l’épidémie de coronavirus

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    De Jean-Baptiste Ghins sur le site du journal La Croix :

    Pour le cardinal Hollerich, « le nombre de personnes qui se rendent à l’église va diminuer »

    Le cardinal Jean-Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de l’Union européenne, entrevoit une baisse de la pratique catholique en Europe, ainsi qu’une réduction de l’importance de l’Occident sur la scène internationale. Loin d’y voir une fatalité, il prend ces phénomènes pour des opportunités.

    « Le nombre de personnes qui se rendent à l’église va diminuer ». Un constat simple qui en dit long. Pour le cardinal Jean-Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de l’Union européenne, la pratique catholique sera la grande perdante de l’épidémie de coronavirus. Dans une interview donnée à L’Osservatore romano, publiée le mercredi 2 septembre, l’archevêque de Luxembourg anticipe des jours difficiles pour le catholicisme en Occident, y voyant néanmoins l’occasion d’un renouveau dans la foi.

    « Une opportunité pour l’Église »

    Interdictions des cultes publics, messes en ligne, fermetures des églises, suspension de la catéchèse, limitations de l’accès aux sacrements… Autant d’effets de l’épidémie qui ne laisseront pas l’Église intacte. Pour Mgr Hollerich, cette situation sonne au moins le glas de la pratique religieuse des « catholiques culturels », ceux qui se rendaient à la messe par tradition, ou plutôt par habitude. « Ils ont remarqué que la vie était très confortable, et qu’ils peuvent vivre agréablement sans fréquenter les églises. » souligne l’archevêque.

    Pourtant, le cardinal ne se plaint pas. À ses yeux, le coronavirus n’a fait qu’accélérer un processus de sécularisation latent, dont l’Église doit prendre acte avec humilité. « Il s’agit d’une grande opportunité pour l’Église », a-t-il déclaré. « Nous devons comprendre les enjeux du présent. Nous devons agir et mettre en place de nouvelles structures missionnaires. » Un véritable sursaut pourrait-il avoir lieu ? Mgr Hollerich le pense, lui qui rêve d’une Église « plus chrétienne, plus simple, plus pauvre économiquement ».

    Un bouleversement international

    Au-delà de l’Église, le cardinal anticipe un affaiblissement de la position de l’Europe et des États-Unis sur la scène internationale. Le coronavirus agissant comme un accélérateur global, commente-t-il, nous allons assister à la croissance « d’autres pays, d’autres économies. » Loin d’une défaite, Mgr Hollerich y voit une occasion pour « abandonner l’eurocentrisme présent dans nos pensées » et apprendre à « travailler humblement avec d’autres pays pour l’avenir de l’humanité, et davantage de justice ».

    La solidarité internationale doit, interpelle Mgr Hollerich, porter un regard particulièrement attentif sur l’Afrique, dont l’économie a été sévèrement affectée par l’épidémie. « Si nous sommes riches en Europe, c’est parce que nous avons profité de la richesse de l’Afrique », rappelle le cardinal.

    Aujourd’hui, plus que jamais, c’est comme frères et sœurs des Africains que peuvent agir les Européens, car la maladie étant devenue leur quotidien, et la pauvreté s’accentuant également en Occident, en parlant des mourants, les Européens « parlent d’eux-mêmes ». « Dieu aime les peuples d’Afrique et d’Europe de la même manière. Dieu n’a pas de préférence pour l’Europe » clame l’archevêque, pour qui « la solidarité ne doit pas avoir de frontières ».

    L’esprit européen

    Comme moteur de cette solidarité, Mgr Hollerich aspire à un réveil de la « conscience européenne », héritière d’un esprit chrétien altruiste, qui n’est pas nécessairement portée par des croyants. Pour le cardinal, la résonance de Laudato si’, bien au-delà des murs de l’Église, est un témoin de cet héritage.

    Le lien intime entre christianisme et Europe ne doit pourtant pas donner lieu à un « carnaval », qui consisterait à se parer d’habits chrétiens sans intégrer la substance du message évangélique. « Vouloir partager sa richesse avec les plus pauvres, respecter les droits humains : tels sont les éléments distinctifs du christianisme », souligne le cardinal. Si les chrétiens doivent retrouver un nouveau souffle après l’épidémie, ce sera « d’abord par des actes », eux-mêmes inspirés par « la voix du Christ ». Faire le deuil d’un catholicisme culturel, « sans force vivante », est ainsi une étape nécessaire pour pouvoir replacer son « salut en Jésus-Christ ».

  • Retour sur les jeunes pakistanaises enlevées et converties de force à l'islam

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    De Vatican News :

    Informer pour sauver les jeunes pakistanaises enlevées et converties de force

    L’antenne française d’Aide à l’Église en détresse (AED) sensibilise au sort de Maira Shabbaz, une jeune Pakistanaise de 14 ans enlevée en avril puis convertie à l’islam et apparemment prostituée par son ravisseur, serait parvenue à s’échapper.

    Entretien réalisé par Marie Duhamel - Cité du Vatican

    Chaque année, environ un millier de jeunes filles chrétiennes, mais aussi sikhs et hindous, sont enlevées puis converties à l’islam et mariées de force, selon la commission Justice et Paix de la conférence épiscopale pakistanaise. À Paris, l’AED sensibilise au sort de ces mineures âgées de six à quatorze ans, afin qu’elles ne disparaissent pas dans l’oubli.

    Journaliste à l’Aide à l’Église en détresse, Thomas Oswald suit en particulier le parcours de Maira Shabbaz.

    Cette jeune chrétienne de quatorze ans a été enlevée en avril par des hommes armés, dans la rue et devant des témoins, alors qu’elle se rendait à son travail à Faisalabad dans la province du Penjab, à l’est du pays. Elle aurait été ensuite convertie de force à l’Islam et contrainte de se «marier» à son ravisseur. Celui-ci lui avait fait signer des documents trompeurs, la menaçant de publier sur internet la vidéo de son viol si elle ne lui obéissait pas.

    Dans un premier temps, la justice saisie par sa famille a exigé sa libération, mais le jugement a été cassé début août. La Haute Cour de Lahore a estimé que Maira s’était volontairement convertie et mariée. Elle a alors été rendue à l’homme qui l’avait enlevée, avant de parvenir il y a quelques jours à s’enfuir. Elle vivrait actuellement dans un lieu tenu secret avec sa mère et ses frères et sœurs. Pour éviter que son ravisseur la retrouver, elle ne souhaite apparemment pas voir de médecins après avoir pourtant subi de lourds sévices.

    Thomas Oswald revient sur les conditions de captivité de Maira, mais aussi des centaines d’autres jeunes pakistanaises enlevées comme elle chaque année.

    Entretien avec Thomas Oswald, journaliste à l’Aide à l’Église en détresse,

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  • Kenya : les évêques demandent la fermeture des centres pratiquant l'avortement

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/KENYA - Appel des Evêques en direction du gouvernement pour obtenir la fermeture des centres pratiquant l'avortement

    3 septembre 2020 
     
    Nairobi (Agence Fides) – « Nous ne pouvons pas affirmer que Dieu est au milieu de nous lorsqu’en réalité nous permettons à certaines personnes, qui pourraient avoir tué leur conscience, de légiférer en permettant la mise à mort de nos enfants encore à naître » affirment les Evêques du Kenya qui ont demandé au gouvernement de fermer toutes les cliniques et unités sanitaires procurant des avortements et administrant des contraceptifs à des mineurs et à des adolescents.

    La demande a été présentée dans une déclaration lue par l’Archevêque de Kisumu et Président de la Conférence épiscopale du Kenya (KCCB), S.Exc. Mgr Philip Anyolo, en date du 29 août, au cours de l’ordination épiscopale du nouvel Evêque de Kitui, S.Exc. Mgr Joseph Mwongela.

    Dans le document parvenu à l’Agence Fides, les Evêques qualifient l’avortement de mal et expriment leur préoccupation concernant le Reproductive Health Bill dont l’intention primaire – ont-ils souligné – est d’introduire l’avortement de manière masquée.

    « Il est extrêmement préoccupant qu’un pays qui croit en la sacralité de la vie humaine et de la dignité humaine permette à certaines entités de propager des idéologies qui dégradent cette même dignité au nom de la liberté de choix » affirment-ils.

    Les Evêques ont en outre exhorté les parents à se souvenir de leur responsabilité primaire s’agissant de l’éducation de leurs enfants à de bonnes mœurs et de bonnes habitudes, en passant suffisamment de temps avec eux.

    « Etre parents est le plus gros investissement que chaque père et mère peut faire et requiert habileté, engagement, dévouement et patience. En tant que devoir moral, les familles doivent prendre pleinement la responsabilité de l’éducation de leurs enfants en termes de vertus et de moralité, en particulier en ce qui concerne l’éducation sexuelle » rappellent les Evêques qui ont fait appel aux parents afin qu’ils enseignent à leurs enfants la doctrine correcte, condamnant l’agenda agressif monté contre la famille qui est propagé comme « idéologie du genre » laquelle est contraire à l’enseignement de Jésus-Christ. (L.M.) (Agence Fides 03/09/2020)

  • Mgr Gollnisch : « Il est dangereux de remettre en cause le système confessionnel libanais ! »

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    Lu sur le site web du magazine « Famille Chrétienne » :

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    « Mgr Pascal Gollnsich, directeur de l'Œuvre d’Orient, accompagne Emmanuel Macron en voyage à Beyrouth, ce 31 août. Alors que le président libanais, Michel Aoun, vient d'appeler à la proclamation d'un « État laïc » au Liban, Mgr Gollnisch rappelle que le modèle confessionnel actuel garantit un équilibre entre dix-huit confessions et a fait du Liban le seul pays du Moyen-Orient où se vit « une pleine citoyenneté » et une « pleine liberté religieuse ».

    Le président Michel Aoun a appelé de ses vœux la mise en place d’un « État laïc » au Liban. Comment réagissez-vous à cette déclaration historique ?  

    Au Liban, depuis plusieurs mois, les manifestants réclament la lutte contre la corruption et le renouvellement de la classe politique par des dirigeants capables de mener des réformes profondes. Il ne m’a pas semblé que le refus du système confessionnel était dans les priorités. Ensuite, prenons bien conscience que le Liban est le seul pays du Moyen-Orient qui vit réellement une pleine citoyenneté pour chaque habitant. Dans les autres pays, mis à part Israël, il n’y a pas de vraie liberté religieuse, c’est-à-dire, cette possibilité de changer de religion, de ne pas en avoir, d’être musulman et de devenir chrétien, d’être chrétien et d’épouser une musulmane, etc. Il n’y a qu’au Liban que cela est possible !

    Enfin, le système confessionnel maintient un équilibre entre dix-huit confessions. On y retrouve principalement les sunnites, les chiites, les chrétiens et les Druzes. L’appartenance religieuse traduit quelque chose de très profond au Liban. J’estime qu’il serait dangereux de toucher à cet équilibre, cela risquerait de détruire le Liban des libertés religieuses et de la pleine citoyenneté pour tous.

    Vous êtes donc très réservé sur le principe d’un État laïc…

    Mais de quelle laïcité parlons-nous ? Ce mot recouvre des tas d’applications ! La laïcité en France n’est pas la même que la laïcité en Grande-Bretagne ou celle des États-Unis. Si, pour le Liban, on décide d’une laïcité rigoriste à la française, cela me semble voué à l’échec. Si on entend par laïcité le fait que l’État n’intervient pas dans les affaires religieuses et qu’il assure simplement l’équilibre permettant la pleine citoyenneté pour tous, alors « oui » ! Cette laïcité ne s’oppose pas au système confessionnel.

    Mais beaucoup disent que ce système confessionnel favorise les réflexes claniques et la corruption ?

    Je n’en suis pas certain. L’équilibre confessionnel n’est pas nécessairement synonyme de corruption ou de copinage. Il peut même être un contrepoids à un système tribal et clanique. Regardez par exemple les nombreuses oppositions internes dans le « camp » chrétien – Aounistes, Forces libanaises, etc. En l’occurrence, c’est le patriarche maronite qui a aidé à ce qu’on dépasse les guerres de clans.

    Je ne dis pas que le système actuel est parfait. Je dis qu’il faut le purifier afin qu’il renouvelle la classe politique avec des personnes capables de relever le Liban. Mais attention : l’équilibre confessionnel a permis au Liban d’être le pays le plus libre qui soit. Prenons bien garde à ne pas jouer avec des allumettes dans une grange ! La question est extrêmement délicate !

    ▶︎ À LIRE AUSSI À Beyrouth, reportage auprès d'une population traumatisée

    « L’attitude de la France a été remarquable »

    Emmanuel Macron se rend à nouveau à Beyrouth. Craignez-vous que la France ait la tentation d’exporter son modèle de la laïcité ?

    La France n’a jamais voulu imposer un système laïc au Liban. Lorsque Gambetta était au pouvoir sous la très laïque IIIe République, il disait bien que l’anticléricalisme n’était pas un produit d’exportation ! Comme lui, je crois qu’un système laïciste raide n’est pas un produit d’exportation judicieux pour le Moyen-Orient, a fortiori pour le Liban. Encore une fois, cela ne signifie pas d’abandonner le principe de laïcité. Mais cette laïcité devra valider un équilibre confessionnel existant et précieux, qui fait que chacun peut arriver au pouvoir. Y renoncer, c’est prendre le risque que le plus fort s’empare du pouvoir et fasse disparaître cette liberté. Concrètement, aujourd’hui, c’est prendre le risque de voir arriver plus fort encore le Hezbollah.

    La France multiplie les signes d’amitié avec le Liban depuis la catastrophe du 4 août. Quel regard portez-vous sur l’attitude du président Français ?

    L’attitude de la France a été remarquable. Le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n’ont pas appelé à l’instauration d’un laïcisme pur et dur au Liban. Le discours de la France est d’abord de dire qu’elle se trouve aux côtés de ce pays meurtri avec qui elle entretient une longue relation d’amitié. Ensuite, la France a réussi, avec la communauté internationale, à réunir 11 milliards de dollars pour venir en aide au peuple libanais. Ces milliards sont conditionnés à des réformes qui permettront notamment de lutter contre la corruption – nous n’allons tout de même pas prendre le risque de voir ces milliards partir dans la poche de mafieux...  Enfin, Emmanuel Macron a bien dit que c’était aux Libanais de se prendre en main et d’entamer les réformes nécessaires. Il n’y a donc pas d’ingérence française dans les affaires du Liban !

    Vous faites partie de la délégation présidentielle… Pourquoi Emmanuel Macron invite-il le directeur de l’Œuvre d’Orient avec lui ?

    Ma présence souligne que des œuvres catholiques sont présentes pour aider les Libanais dans l’épreuve qu’ils traversent aujourd’hui. Ces œuvres sont présentes depuis des années. Ce voyage d’Emmanuel Macron montre que des liens étroits existent entre la France et le Liban, mais également entre l’Église de France, les évêques de France, et les chrétiens du Liban.

    Enfin, l’Œuvre d’Orient est très investie sur la question de la francophonie au Moyen-Orient, une francophonie essentiellement portée par les congrégations religieuses. Emmanuel Macron y est très attentif et a accordé un fonds pour soutenir ces établissements.

    Propos recueillis par Hugues Lefèvre »

    Ref. Mgr Gollnisch : « Il est dangereux de remettre en cause le système confessionnel libanais ! »

    JPSC

     

  • Pakistan : nouvelle arrestation d'un chrétien accusé de blasphème

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    D'InfoChrétienne.com :

     
    Accusé de blasphème, David Masih, chrétien pakistanais, vient d’être arrêté
    S’il est reconnu coupable de blasphème, David Masih risque la prison à perpétuité.

    David Masih est un chrétien pakistanais. Il vit dans la province de Khybar Pakhtunkhwa. Il a été arrêté et inculpé en vertu des lois sur le blasphème en vigueur dans la République islamique du Pakistan.

    Selon Persecution.org, des pages du Coran auraient été retrouvées dans une canalisation. Cette découverte a été partagée grâce à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux le 27 août dernier.

    David Masih aurait été arrêté le 30 août à Nowshera. La police n’aurait à ce jour donné aucune information concernant le lien entre ce chrétien et les pages du Coran profané.

    Au Pakistan, les lois sur le blasphème sont régies par les articles 295-B et 295-C. Profaner le Prophète est passible de la peine de mort. Profaner le Coran vaut la prison à perpétuité.

    En 2018 déjà, la Commission des États Unis sur la liberté religieuse internationale déplorait le fait que « les accusateurs n’ont pas besoin d’amener une quelconque preuve que le blasphème ait eu lieu, ce qui conduit à des abus, y compris de fausses accusations ».

    M.C.

    Crédit Image : Awais khan / Shutterstock.com

  • Vendredi 4 septembre : journée de prière et de jeûne pour le Liban

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    De Vatican News :

    prière en silence pour le Liban

    Le Pape invite à une journée de prière et de jeûne pour le Liban

    Au cours de l’audience générale qu’il a tenue ce mercredi dans la cour saint Damase, le Pape a longuement évoqué la situation dramatique du pays du cèdre, invitant les fidèles du monde entier à consacrer une journée de prière et de jeûne ce vendredi 4 septembre pour le Liban. Le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, sera également dépêché sur place.

    C’est un nouveau signe de la sollicitude du Souverain Pontife pour le Liban: ce vendredi 4 septembre, les croyants sont invités à prier et à jeûner pour ce pays durement éprouvé ; à cette occasion, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, se rendra sur place au nom du Pape pour accompagner le peuple libanais et lui exprimer toute sa proximité et solidarité. «J'invite également les frères et sœurs d'autres confessions et traditions religieuses à s'associer à cette initiative de la manière qu'ils jugent la plus appropriée, mais tous ensemble», a déclaré le Saint-Père avant d’inviter l’assistance à se recueillir en silence à cette intention.

    Un extrait de l'appel du Pape François pour le Liban

    Le Liban, un pays d'espoir

    «Un mois après la tragédie qui a frappé la ville de Beyrouth, mes pensées se tournent à nouveau vers le cher Liban et sa population particulièrement troublée», a d’abord déclaré le Pape en préambule de cette longue intervention, au terme de l’audience générale, tandis qu’un prêtre libanais vivant et étudiant à Rome se tenait à ses côtés, en brandissant le drapeau de son pays.

    François a ensuite fait siennes les paroles de son prédécesseur, saint Jean-Paul II: «Face aux drames répétés que connaît chacun des habitants de cette terre, nous prenons conscience du danger extrême qui menace l'existence même du pays. Le Liban ne peut être abandonné dans sa solitude» (Lettre apostolique à tous les évêques de l'Église catholique sur la situation au Liban, 7 septembre 1989).

    «Depuis plus de cent ans, le Liban est un pays d'espoir, a poursuivi le Saint-Père. Même durant les périodes les plus sombres de son histoire, les Libanais ont préservé leur foi en Dieu et ont démontré leur capacité à faire de leur terre un lieu de tolérance, de respect et de coexistence unique dans la région. Il est profondément vrai que le Liban représente quelque chose de plus qu'un État: le Liban “est un message de liberté, un exemple de pluralisme tant pour l'Orient que pour l'Occident” (ibid.). Pour le bien du pays, mais aussi du monde, nous ne pouvons pas permettre que ce patrimoine soit dispersé», a-t-il soutenu.

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  • On compte plus de martyrs chrétiens aujourd’hui que durant tous les siècles précédents

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    D'Agnès Pinard Legry/avec I.Media sur Aleteia.org

    Il y a plus de martyrs chrétiens aujourd’hui que durant tous les siècles précédents

    31 août 2020

    « Il y a eu plus de chrétiens martyrisés dans le siècle passé que durant tous les siècles précédents » et la tendance n’est pas en train de diminuer, a assuré Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, lors d’une méditation délivrée le 25 août à l’occasion d’un pèlerinage dans le diocèse de la Rochelle.

    L’Église compte, hier comme aujourd’hui, de nombreux martyrs persécutés au nom de leur foi. Si l’histoire des premiers martyrs de l’Église de Rome est particulièrement connue et rappelée à plusieurs occasions dont les Litanies des saints, les martyrs sont loin d’avoir disparu. « Il y a eu plus de chrétiens martyrisés dans le siècle passé que durant tous les siècles précédents » et la tendance n’est pas en train de diminuer, a relevé Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, dans une méditation le 25 août à l’occasion d’un pèlerinage de l’île Madame (Charente-Maritime) qui commémore chaque année le martyre de plus de 800 prêtres sous la Révolution.

    « Les martyrs d’aujourd’hui stimulent le travail de l’Église sur différents fronts », a-t-il détaillé. Parce qu’ils offrent « un témoignage contre la négation de la liberté religieuse et une demande pressante aux États de mettre en œuvre des mesures de protection », ces « martyrs d’aujourd’hui stimulent le travail de l’Église sur différents fronts, par exemple, en promouvant la liberté religieuse, l’unité entre les églises chrétiennes, l’amitié entre les religions du monde et le pouvoir transformant du pardon en politique », a-t-il considéré.

    La douceur de Dieu « nous amène à poser une limite à notre tendance à nous faire valoir devant les autres, de décider pour les autres, de toujours parler, de vouloir avoir un contrôle absolu de ce qui arrive autour de nous », a poursuivi plus largement le diplomate. Une alternative selon lui « efficace à la voie de la violence qui aujourd’hui est souvent retenue comme unique pour porter quelque résultat ».

  • Erdogan : l'Occident n'a-t-il rien appris des années '30 ?

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    Une carte blanche de Benoit Lannoo, historien de l’Église et des chrétiens d’Orient sur le site de la Libre (opinions) :

    Pourquoi l’Occident accepte-t-il tant de crimes de la part du président Erdogan ?

    La Turquie et ses alliés sabotent la conduite d’eau potable vers Hassaké et les villages chrétiens dans les alentours. N’est-il pas grand temps de revoir fondamentalement notre "alliance" avec la Turquie ?

    Un soleil de plomb, des températures dépassant tous les jours les quarante degrés et pas une goutte d’eau de pluie : ce sont des circonstances normales à cette époque dans la Basse-Djézireh, la région d’al-Hasakah au nord-est de la Syrie. Le Khabour, la rivière qui traverse la capitale du gouvernorat dénommé également Hassaké, est un ouādī maintenant : un oued à sec. Mais il n’est pas normal du tout que les robinets ne fournissent plus la moindre goutte d’eau non plus.

    Or, des milices jihadistes et nationalistes turques empêchent depuis quinze jours les dispositifs de transport d’eau potable venant des régions moins arides dans la région frontalière syro-turque. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils se servent de l’eau comme arme de guerre, depuis la prise d’une "zone de sécurité contre des terroristes kurdes" de cent kilomètres de long et de vingt-cinq kilomètres de large dans la Haute-Djézireh syrienne.

    "Ces coupures volontaires d’eau potable sont des atteintes aux droits de l’Homme", dit le Patriarche syriaque-orthodoxe Ignace Éphrem II Karim dans un courrier adressé vendredi au secrétaire général des Nations Unies. "Cet acte sans éthique frappe surtout les enfants, les vieillards et les personnes vulnérables, dans un pays qui par ailleurs souffre déjà fort de la pandémie du Covid-19. Perdurant, il s’agit ici d’un crime contre l’humanité."

    Encore un crime du Président turc Recep Tayyip Erdogan autour de ses frontières méridionales pour lequel l’Occident ferme les yeux. Le nettoyage ethnique se poursuit en silence. La minorité chrétienne qui essaie de survivre du côté nord de la frontière, subit l’une intimidation après l’autre. Les parents d’un prêtre chaldéen à Istanbul, Remzi Diril, par exemple ont voulu réintégrer leur village natal de Meer ; ils ont été enlevés et assassinés en janvier.

    Mais les troupes turques – sous le prétexte de protéger la Turquie contre des attaques terroristes kurdes – n’ont pas seulement envahi le nord de la Syrie en octobre dernier, en avril encore ils ont également fait des victimes parmi des chrétiens et des yezidis à l’extrême nord de l’Irak, autour de Zakho et Sinjar. Et ne l’oublions pas : ces troupes turques qui envahissent les pays limitrophes, sont des troupes de l’Otan, notre alliance militaire !

    L’expression al-Jazayra en arabe signifie : "L’îlot". La Djézireh a toujours été une région multiculturelle et multireligieuse, où cohabitent des yezidis et des mandéens, des kurdes chrétiens et sunnites, des chrétiens chaldéens, des Syriaque-catholiques et des Syriaque-orthodoxes ainsi que des Arméniens qui s’y sont installés après les génocides commis par les Jeunes Turcs à l’issue de la Première guerre mondiale.

    Cette diversité est systématiquement menacée maintenant par les islamistes et nationalistes turques. Fin de l’année dernière, dans les abris de bus à Diyarbakır, sont même apparus des affiches avec le Verset coranique dit "de l’Épée", populaire dans les milieux d’extrémistes et souvent cité comme justification pour des actes terroristes. Mais l’Occident s’en fout. N’est-il pas grand temps de revoir fondamentalement notre "alliance" avec la Turquie ?