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International - Page 169

  • Commission « Congo » du Parlement belge : vers la palabre sans fin ?

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    Selon les pages quotidiennes du site web africain de « Libre Belgique »  la commission sur le passé colonial, dite « Commission Congo », mise sur pied par le parlement national en Belgique, rencontre des difficultés pour démarrer ses travaux. Une cinquantaine de parlementaires ont reçu lundi une lettre d’un des experts choisis pour y participer, l’historien belgo-congolais Mathieu Zana Etambala, qui lance un cri d’alarme sur les difficultés qui se profilent déjà et invite les élus à modifier la composition du groupe d’experts. Il est à noter que ses préoccupations rejoignent celles exprimées par d’autres historiens en privé. 

    Voici, à titre documentaire pour remettre les pendules à l’heure et corser la palabre qui se profile,  les témoignages vidéos que l’ancien sénateur Léon Engulu propose à la réflexion des procureurs en herbe appelés à la barre de la question coloniale en débat.  

    Il les a confiés, avec beaucoup de verve et de sagacité, au site web de l’association « Mémoire du Congo,  du Rwanda et du  Burundi » qui les présente en ces termes :

    " Il  s’agit des regards d’un Congolais qui a débuté sa vie professionnelle à l’époque coloniale, attaché à la Territoriale, qui fut un combattant engagé aux côtés de Lumumba dans la lutte pour l’Indépendance immédiate du Congo dès 1958, qui fut Gouverneur de Province ainsi que plusieurs fois Ministre sous Mobutu. Avec toute la sagesse et l’expérience du Sénateur qu’il est depuis l’avènement de la IIIème République, il nous livre ses réflexions sur 65 années de vie politique et engagée au service de son pays."

     Dans une première capsule, il évoque son parcours scolaire et son début dans la vie professionnelle dans l’administration de territoire.  Regards d’un congolais sur les colonisateurs entre 1934 et 1958

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  • L'arrestation de Jimmy Lai : un coup dur pour les dissidents catholiques chinois

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    L'arrestation de Jimmy Lai : un coup dur pour les dissidents catholiques chinois

    11/08/2020

    Le magnat catholique était l'un des principaux soutiens financiers des catholiques qui ne souhaitent pas rejoindre l'Association patriotique contrôlée par l'État

    L'arresto di Jimmy LaiL'arrestation de Jimmy Lai (photo tirée de Twitter)

    Le millionnaire et philanthrope catholique Jimmy Lai a été arrêté à Hong Kong le 10 août pour diverses raisons.

    Tout d'abord, le PCC veut montrer aux habitants de Hong Kong et au monde entier que la nouvelle loi sur la sécurité nationale sera strictement appliquée contre quiconque ose critiquer le Parti. Le statut social, la popularité et la philanthropie ne seront pas protégés par la loi. Quiconque critique le PCC va en prison, un point c'est tout.

    Deuxièmement, le PCC déclare que les médias indépendants ne seront plus tolérés à Hong Kong. Jimmy Lai est propriétaire de l'Apple Daily, une véritable épine dans le pied de Pékin. Ainsi, parce que les boycotts des annonceurs menacés par le PCC et les cyber-attaques quotidiennes des pirates informatiques n'ont pas changé la ligne pro-démocratique du journal, le propriétaire a été arrêté.

    Troisièmement, mais moins évident dans la couverture médiatique de l'événement, l'arrestation de Lai est un message envoyé à l'Église catholique de Hong Kong et un coup porté aux objecteurs de conscience catholiques en Chine continentale, à savoir les évêques, les prêtres et les laïcs qui refusent de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise (APCC), contrôlée par l'État. Après l'accord entre le Saint-Siège et la Chine en 2018, les catholiques chinois sont autorisés et même encouragés par le Saint-Siège à rejoindre l'APCC. Toutefois, les directives du Vatican de 2019 recommandent que les objecteurs de conscience qui, pour des raisons de principe, ne souhaitent pas adhérer à l'APCC soient "respectés". Mais ce n'est pas le cas et les objecteurs de conscience sont persécutés et emprisonnés.

    Après l'accord de 2018, la plupart des objecteurs de conscience ne reçoivent aucune aide financière du Saint-Siège et leurs communautés persécutées sont normalement très pauvres. Mais ils peuvent avoir reçu un soutien, direct ou indirect, de Lai. Dans le passé, le magnat a fait don d'environ 20 millions de dollars de Hong Kong à l'ancien évêque de Hong Kong, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun. Une partie de cet argent a servi à financer les études de prêtres chinois à Rome, les voyages du Zen au Vatican et d'autres bonnes causes. Le reste de l'argent a été donné à ce qu'on appelait alors l'Église clandestine en Chine, cette partie de l'Église catholique qui a refusé de rejoindre l'APCC. Le chiffre de 20 millions de dollars se réfère à la période 2005-2011, mais il est largement admis que les communautés catholiques critiques à l'égard du PCC peuvent encore figurer parmi les bénéficiaires de l'aide caritative de Lai.

    C'est une vieille tactique du PCC d'étrangler les dissidents religieux en drainant leurs ressources financières. Cette tactique est maintenant utilisée contre les objecteurs de conscience catholiques. Pire encore, l'Église catholique de Hong Kong pourrait être contrainte de rejoindre l'APCC dont elle est restée indépendante jusqu'à présent. Pour combien de temps, cela reste à voir.

  • Pourquoi il faut tenir tête à l'impérialisme d'Erdogan

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    De Charles De Meyer et Benjamin Blanchard sur le Figaro Vox :

    «Les pays occidentaux doivent tenir tête à l’impérialisme d’Erdogan»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - La décision du président turc de transformer l’ancienne basilique Sainte-Sophie en mosquée confirme sa fuite en avant et son agressivité envers les pays occidentaux. Ceux-ci doivent en tirer, enfin, les conséquences et s’opposer à Erdogan sans faiblesse, argumentent Charles de Meyer et Benjamin Blanchard, dirigeants de SOS Chrétiens d’Orient.

    10 août 2020

    Charles de Meyer et Benjamin Blanchard sont respectivement président et directeur général de SOS Chrétiens d’Orient.


    La réislamisation de la basilique Sainte-Sophie, en Turquie, a une portée politique, symbolique et religieuse. Par ce geste, le président turc Recep Tayyip Erdoğan jette une nouvelle provocation à la tête de l’Europe, qu’il ne cesse d’insulter et de menacer. Il détruit un puissant symbole de la Turquie prétendument laïque et nationaliste de Mustafa Kemal dit Atatürk. Celui-ci, en 1934, avait fait de l’ancienne basilique devenue mosquée depuis la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, un musée ouvert à tous et illustrant un pan du patrimoine mondial de l’humanité. Atatürk était proche du mouvement Jeune Turc, qui conçut et mis en œuvre le génocide des chrétiens de Turquie en les décrivant comme des ennemis de l’intérieur à partir de 1915. Lui-même comprit toutefois que cette basilique byzantine ne pouvait pas être transformée en mosquée sans souligner une volonté d’effacement de toute présence chrétienne en Turquie.

    La Turquie reprend ses rêves millénaires en attentant régulièrement à la souveraineté des îles grecques voisines de son territoire.

    En brisant cet héritage, Erdogan entretient le mythe - très puissant, dans son pays - d’un réveil de l’Empire ottoman, étendant la religion musulmane jusque dans les moindres recoins de son territoire. À l’extérieur, il fait également le choix de se poser en adversaire de l’Europe assimilée à une chrétienté prétendument «islamophobe».

    Longtemps, l’Europe a fait les yeux doux à une Turquie vue comme un partenaire fiable, voire comme un potentiel membre de l’Union européenne, bien qu’elle occupât la moitié de Chypre, État membre des Nations Unies, de l’Union européenne et de l’OTAN. Pire, la Turquie reprend ses rêves millénaires en attentant régulièrement à la souveraineté des îles grecques voisines de son territoire.

    Durant des décennies, Bruxelles a déversé des centaines de millions d’euros pour faire passer «les bonnes pratiques démocratiques», sensibiliser Ankara à la question des droits de l’homme ou faire avancer la cause des femmes. Bruxelles se reposait également sur la Turquie pour garder les frontières de l’Europe.

    C’était l’époque où les décideurs turcs se lançaient dans «l’islam de marché». Sans rien renier, sur le fond, de leur idéologie inspirée du mouvement des Frères musulmans, ils revêtaient des atours occidentaux pour faire des affaires et de la diplomatie en Europe. C’était la charia en costume cravate, qui réjouissait des technocrates heureux d’imaginer que les fonds européens n’étaient pas dépensés en pure perte.

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  • Prêtres catholiques persécutés : le Parti Communiste Chinois enquête sur les fuites

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    De An Xin sur Bitter Winter :

    Prêtres catholiques persécutés : le PCC enquête sur les fuites

    10/08/2020

    En vue du renouvellement de l'accord avec le Saint-Siège, le régime cherche à empêcher les fuites d'informations sur la répression des objecteurs de conscienc

    Les religieux clandestins espèrent que le pape écoutera leurs appels

    I religiosi clandestini sperano che il Papa ne ascolti le suppliche
    L'espoir religieux clandestin que le pape écoutera leurs supplications (image composite)

    Le 28 avril, Bitter Winter a rapporté que le père Huang, un prêtre du diocèse de Mindong dans la province de Fujian, a été torturé parce qu'il n'appartenait pas à l'Association catholique patriotique chinoise (APCC). Le fait que ces informations soient arrivées à l'étranger a semé la panique parmi les autorités chinoises puisque, en septembre, les conditions de renouvellement de l'accord entre le Saint-Siège et la Chine de 2018 vont expirer. L'archevêque Claudio Maria Celli est le principal négociateur et estime que l'accord devrait être renouvelé pour un ou deux ans.

    Une source bien informée dans le diocèse de Mindong a déclaré à Bitter Winter que des agents de la sécurité publique ont rendu visite au Père Huang pour découvrir comment les détails des tortures qu'il avait subies avaient été divulgués. Selon la police, la nouvelle publiée par Bitter Winter "a sapé l'unité de l'Église catholique chinoise" et est le résultat de "l'infiltration de forces étrangères".

    La nouvelle des tortures subies par le prêtre a attiré l'attention de la communauté internationale, si bien que, selon une source gouvernementale, le ministère de la sécurité publique a ordonné que l'informateur soit identifié à tout prix. La police a également ordonné à Fr Huang de signer une déclaration niant qu'il avait été soumis pendant quatre jours à la privation de sommeil, la torture dite de "l'usure d'un aigle", afin de le forcer à rejoindre l'APCC.

    Un prêtre catholique, qui a demandé à rester anonyme, a commenté : "L'accord de 2018 entre le Saint-Siège et la Chine expirera bientôt et le PCC craint que, lors des négociations pour son renouvellement, le pape ne demande des explications sur ce qui est arrivé au prêtre. C'est pourquoi Don Huang a été forcé de rédiger une déclaration dans laquelle il nie avoir été torturé. Le régime veut avoir une monnaie d'échange à utiliser pendant les négociations".

    Le prêtre a ajouté : "Nous espérons que le Pape reconsidérera le renouvellement de l'accord. L'accord provisoire a-t-il profité ou nui aux églises en Chine ? Avons-nous plus de place pour nous développer ou avons-nous perdu notre liberté ? Nous espérons que le Pape voit clairement l'essence du PCC et son attitude envers le catholicisme. Le régime tente de s'emparer de tout ce qui concerne le catholicisme en transformant les religieux clandestins et en contrôlant les églises sans interférence du Vatican, son but ultime est l'élimination du catholicisme".

    Le gouvernement continue à surveiller Don Huang de près et toute personne qui le contacte peut être considérée comme un informateur et faire l'objet d'une enquête. Pour empêcher le partage d'informations, les téléphones portables des religieux et des fidèles qui sont au courant des tortures infligées au prêtre sont également surveillés.

    Selon une source, un prêtre clandestin d'une autre province a téléphoné à une femme fidèle de Mindong pour s'informer des tortures subies par le père Huang. Cependant, le téléphone de la femme a été surveillé et les autorités l'ont avertie de ne pas révéler les détails de ce qui s'était passé.

    Malgré la surveillance, certains religieux clandestins voudraient révéler des détails sur l'intimidation des prêtres catholiques. L'un de ces prêtres a déclaré à Bitter Winter : "Les faits concernant la persécution doivent être connus à l'étranger parce qu'une plus grande supervision communautaire [internationale] est nécessaire. Depuis que la torture de Don Huang a été signalée, le régime a cessé d'utiliser cette méthode pour forcer d'autres prêtres à rejoindre l'APCC, du moins pour le moment".

    Ce qui n'empêcherait pas le Vatican d'envisager le renouvellement des accords secrets signés avec la Chine : Vatican bishop says Holy See’s secret deal with Chinese Communist Party will be renewed

  • Le procès politique que le parlement belge a choisi d’instruire contre l’œuvre coloniale de son propre pays intéresse-t-il les Congolais du Congo ?

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    colette-braeckman-journaliste-belge-specialiste-de-la_4123496.jpgLa curieuse commission créée à cette fin est mal partie, avant même d’avoir commencé ses travaux : une note publiée à ce propos par Colette Braekman, chroniqueuse au long cours de la décolonisation du Congo pour le journal « Le Soir » appelle, en quelque sorte, le lecteur à conclure :  les "belgicains" (*) d’aujourd’hui restent aussi éloignés de la psychologie bantoue qu’aux jours de la « table ronde » génératrice du pari congolais de 1960, dont les conséquences dramatiques sont, à notre avis, sans commune mesure avec les abus, largement mythiques ou indémontrables, reprochés à Léopold II…

    « Faute de temps et de moyens, les 80 millions de Congolais vivant au  Congo ne seront pas représentés au sein du groupe d’experts chargés de préparer la commission d’enquête parlementaire sur la colonisation du Congo, du Rwanda et du Burundi, qui devrait entamer ses travaux dès la rentrée d’octobre prochain.

    Les experts retenus à Bruxelles ont été choisis dans le milieu scientifique mais aussi au sein de la diaspora et l’ampleur des travaux à réaliser dans un délai très bref a provoqué plusieurs désistements. Des équilibres à trouver entre les différents partis, du Vlaams Belang et de la NVA jusqu’à Défi ont également suscité des débats très vifs, qui ont du donner la migraine aux négociateurs du groupe Ecolo Groen, qui présideront la commission aux côtés du CDNv et du PS.

    Afin de nourrir le débat avec des voix venues du terrain, nous avons interrogé quelques Congolais de différentes régions et origines afin de mesurer leurs attentes concernant les travaux de cette commission. Cette dernière est accueillie avec sympathie mais suscite aussi beaucoup d’attentes liées non pas au passé mais à un quotidien très précaire.

    QUE SIGNIFIE POUR VOUS LE PERSONNAGE DE LEOPOLD II ?

    Leopold II Ngaliema DSC09198.jpg→Myrna, Kinoise de trente ans, mariée à un Belge (depuis Kinshasa)

    Pour moi, le temps colonial, c’est loin, je n’ai pas le temps de regarder en arrière : le règne de Mobutu a fait 32 ans, celui de Kabila 18…C’est bien d’examiner le passé, mais n’oubliez pas les jeunes générations. Même mon mari belge ne connaît rien de tout cela…

    →Marcellin Cishambo, ancien conseiller diplomatique de l’ex président Kabila (depuis Kinshasa)

    Je me méfie d’un retour sur la conférence de Berlin… Il faut se rappeler que c’est en 1885 que le roi Léopold II a fait accepter les frontières de l’Etat indépendant du Congo, en obtenant le soutien du chancelier allemand Bismarck face à l’Angleterre. Je crois que certaines puissances n’ont toujours pas accepté le partage de l’Afrique à Berlin et qu’à la fin de l’ère Mobutu, dans les années 96-97 comme lors de la conférence de Sun City, au début des années 2000, après l’assassinat de Laurent désiré Kabila, il a été à nouveau question d’un démembrement du Congo. A cette époque, après que l’Erythrée se soit séparée de l’Ethiopie, on négociait l’indépendance du Sud Soudan. Croyez vous vraiment que ce danger de « balkanisation » du Congo soit définitivement écarté ? A ce même moment, en plus de l’offensive diplomatique, est paru l’ouvrage d’Adam Hochkild « les fantômes du roi Léopold ». Il rappelait les atrocités commises durant l’Etat indépendant du Congo, mais affaiblissait aussi la légitimité de ce Congo héritier de Léopold II. Est-ce un hasard si aujourd’hui, alors que toutes les frontières de l’Est du pays sont attaquées depuis les pays voisins, un autre évènement se prépare, le film à sensation de l’acteur américain Ben Affleck ?

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  • Les cent jours du Président Trump ont commencé : du mouvement « Black Lives Matter » à la pandémie du Covid 19, Waterloo sur toute la ligne ?

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    Dreher b7a307e7a69658fa0ac8e4416739ef1b.jpgRod Dreher est un journaliste et écrivain américain, éditorialiste à l’American Conservative. Il a publié Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus: le pari bénédictin (traduit en français aux éd. Artège, 2017). Très critique de la gestion de la crise sanitaire par Donald Trump et inquiet devant la radicalisation des activistes du mouvement Black Lives Matter, cet éditorialiste conservateur américain dresse un sombre portrait de son pays, à cent jours de la prochaine élection présidentielle. Marine Carballet et Paul Sugy l’ont interviewé pour Figarovox :

    « FIGAROVOX.- Après avoir suscité une vive attention médiatique y compris en Europe, le mouvement Black Lives Matter s’est-il essoufflé?

    Rod DREHER.- Black Lives Matter (BLM) a surgi en 2013 après l’acquittement de l’homme qui a tué Trayvon Martin en Floride, un adolescent noir décédé après une altercation avec un homme blanc. Après cette affaire Martin, le mouvement qui avait été fondé par trois femmes a gagné du terrain aux États-Unis. Puis en 2014, un officier de police de Ferguson dans le Missouri a abattu un Noir qui s’appelait Michael Brown, déclenchant des vagues d’émeutes pendant plusieurs jours. L’enquête officielle menée par le département de la Justice de l’administration Obama a pourtant révélé que Brown avait tenté de désarmer le policier et que ce dernier se trouvait en situation de légitime défense. Mais la vérité importe assez peu, lorsqu’il s’agit de faire de la propagande politique… et BLM a gagné davantage encore d’influence.

    Le mouvement s’est ensuite estompé au début de la présidence de Trump. C’est difficile d’expliquer pourquoi. Indéniablement, la gauche s’est radicalisée avec l’arrivée de Trump, mais son énergie s’est d’abord concentrée sur les sujets concernant les droits des personnes LGBT, et par extension peut-être sur les réformes économiques de Bernie Sanders. La mort de George Floyd a ressuscité Black Lives Matter et l’a rendu plus puissant que jamais. Ce mouvement est aujourd’hui bien plus radical que ce que les gens peuvent penser. Au moins deux des fondateurs sont marxistes. Et si vous allez sur leur site officiel, ils parlent de démanteler le schéma traditionnel de la famille, considéré comme oppressif. Ils sont très fortement en faveur du «transgendérisme». La plupart des gens qui soutiennent BLM aux États-Unis ne savent pas cela ou ne s’en soucient pas, mais ce mouvement est devenu le symbole, non seulement de l’exaspération des gens face au racisme mais surtout le point focal de la colère de la gauche face à la condition de beaucoup de minorités aux États-Unis.

    Aux yeux des militants et sympathisants du mouvement BLM, et particulièrement pour les médias, la seule cause de la souffrance des familles noires, c’est le racisme.

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  • Prier Notre-Dame du Liban

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    D'Aleteia.org :

    Prière à Notre-Dame du Liban

    OUR LADY OF LEBANON
    By zainabsoly | Shutterstock
     

    Alors que deux gigantesques explosions dans le port de Beyrouth ont dévasté partiellement la capitale libanaise, mardi 4 août, faisant au moins 100 morts et plus de 4.000 blessés, le pays se trouve aujourd’hui dans une situation critique. Voici deux prières adressées à Notre-Dame du Liban, patronne du pays du Cèdre, afin d’apporter soutien et réconfort au peuple libanais.

    C’est un nouveau drame qui vient endeuiller le Liban. Alors que le pays se trouve dans une situation économique et sanitaire dramatique, la double explosion qui a eu lieu ce mardi 4 août en fin de journée dans le quartier portuaire de Beyrouth a fait au moins une centaine de morts et plus de 4.000 blessés. Une situation douloureuse à laquelle chacun est invité à s’associer en priant Notre-Dame du Liban, patronne du pays, avec l’une des prières suivantes.

    Cardinal Etchegaray (15 août 2006)

    Notre-Dame du Liban, voici ton peuple.
    Ils sont tes enfants, ceux qui sont brisés par la haine
    et ceux qui apprennent à pardonner.
    Ils sont tes enfants, ceux qui sont emmurés dans la peur
    et ceux qui commencent à espérer.

    Notre-Dame du Liban, voici ton peuple.
    Si Dieu est le Père des commencements
    tu es la Mère des recommencements.
    Donne à ceux qui ont perdu le goût de vivre
    la force de vivre encore plus pour les autres.

    Notre-Dame du Liban, voici ton peuple.
    Tu aides l’homme vieilli par le péché
    à retrouver un coin fleuri de son enfance.
    Tu aides l’homme révolté par la violence
    à rendre à Dieu les armes de son destin.

    Notre-Dame du Liban, garde ton peuple,
    garde-le libre, libre, libre,
    dans l’intégrité de son corps et l’unité de son âme.
    Pour la gloire du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
    Pour la gloire de ton divin Fils Jésus
    Pour le service des peuples de l’Orient et de l’Occident.

    Que le Liban vive du Liban
    Pour que le monde entier vive de la paix.
    Amen

    Saint Jean Paul II (1997)

    Demandons à la Vierge Marie, Notre-Dame du Liban, de veiller sur votre pays et sur ses habitants, et de Vous assister de sa Tendresse maternelle, pour être les dignes héritiers des saints de votre terre et pour faire refleurir le Liban, ce pays qui fait partie des Lieux saints que Dieu aime, parce qu’il est venu y faire sa Demeure et nous rappeler que nous avons à construire la cité terrestre, en ayant les yeux fixés sur les valeurs du Royaume. Amen.

  • Chine-Vatican, deux ans après la signature des accords provisoires, la persécution se renforce

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    De Stefano Magni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Cina, la campagna di rimozione delle croci

    Chine-Vatican, deux ans plus tard, les persécutions se multiplient

    Deux ans après la signature des accords provisoires entre la Chine et le Saint-Siège, si nous ne pouvons pas encore en connaître le contenu nous pouvons évaluer leurs effets sur la vie des prêtres et des fidèles. L'agence Asia News a recueilli une série de témoignages, qui montrent que les persécutions se multiplient

    "Par rapport à l'Eglise dans le sud, notre situation est assez calme. Ces dernières années, notre lieu est resté relativement stable ; les messes dominicales, les messes solennelles et toutes les activités de prière se sont déroulées assez régulièrement. Tout cela s'est terminé avec la signature de l'accord intérimaire entre la Chine et le Vatican, le 22 septembre 2018. Dans la perspective de Noël 2018, le personnel du gouvernement local est arrivé pour nous dire que notre lieu de rencontre serait interdit." C'est ce qu'a déclaré un fidèle laïc chinois, "Benoît" (pseudonyme) à l'agence missionnaire Asia News.

    Deux ans après la signature des accords provisoires entre la Chine et le Saint-Siège, nous ne pouvons toujours pas connaître leur contenu, mais nous pouvons évaluer leurs effets sur la vie des prêtres et des fidèles. L'agence Asia News a recueilli une série de témoignages (anonymes, pour des raisons de sécurité) de catholiques et de prêtres chinois. L'image qui se dégage est clairement celle d'une dégradation des conditions de vie et de la liberté de culte.

    Ce qui ressort surtout des témoignages, c'est le double effort pour ramener l'Église "clandestine" (fidèle au Vatican) dans l'Église "patriotique" (fidèle au Parti) et ensuite réduire cette dernière, tant en nombre qu'en importance. L'objectif est clairement de transformer l'Eglise en un organe de propagande du Parti. John, de Shanghai, raconte : "J'ai eu un petit choc quand j'ai commencé à voir le drapeau national devant le bâtiment de l'église. Il n'y a rien de mal à arborer le drapeau national. Mais pour affirmer le slogan "aimer le pays, aimer l'Église" ["Ai guo, ai jiao" est le slogan de l'Association patriotique, également approuvé par le Conseil des évêques chinois reconnu par le gouvernement], ne serait-il pas préférable d'arborer aussi et en même temps le drapeau de la foi, par exemple celui du Vatican ou celui de la paroisse ? Maria, qui vit dans une autre région de la Chine continentale, confirme : "Les murs extérieurs de la paroisse sont couverts de nombreux slogans concernant la culture chinoise et l'administration de l'Église ; le drapeau flotte sur le clocher, à côté de la croix, comme pour prendre la place de la lumière de la croix.

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  • La zone chrétienne de Beyrouth a été complètement dévastée

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    D'Aide à l'Eglise en Détresse Belgique :

    Beyrouth: Aide d’urgence pour la nourriture après explosion

    L’œuvre de bienfaisance catholique Aide à l’Église en Détresse envoie de toute urgence une somme de 250 000 euros à Beyrouth suite à l’explosion colossale du 4 août 2020.

    Cette aide d’urgence visera les familles pauvres les plus affectées par les explosions qui ont dévasté la région du port dans la capitale libanaise. Au moins 100 personnes sont mortes et 4 000 autres blessées lorsque les 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium d’un entrepôt ont explosé.

    Le père Raymond Adbod, partenaire de projets de l’AED à Beyrouth, a indiqué que « les explosions avaient les airs d’une bombe atomique avec de la fumée rouge partout et des dommages considérables ».

    Selon le père Samer Nassif, expert de l’AED au Liban, la zone chrétienne de Beyrouth a été « complètement dévastée » avec au moins 10 églises détruites, 300 000 personnes devenues sans domicile et beaucoup d’autres qui souffrent d’avoir perdu leurs moyens de subsistance aussi « totalement détruits » par l’explosion. Il a ajouté que « en une seconde, plus de dommages ont été infligés au quartier chrétien de Beyrouth que dans les longues années de guerre civile. Il faudra reconstruire à partir de zéro. »

    Les pères Abdo et Nassif ont affirmé qu’après la longue crise économique et le coronavirus, le Liban est mal équipé pour faire face à cette situation urgente et demandent sans délai de l’aide d’urgence pour aider la population avec leurs besoins de base.

    Dans un « appel aux pays du monde » envoyé le mercredi 5 août 2020, le patriarche maronite, cardinal Bechara Boutros Rai, président de la conférence des patriarches et évêques catholiques du Liban, a dit que « Beyrouth est une ville dévastée. Beyrouth, la fiancée de l’Orient et le phare de l’Occident, est blessée. C’est une scène de guerre – la destruction et la désolation règnent dans les rues, les districts et les maisons. »

    Le père Abdo a également décrit comment dans un couvent non loin de son monastère, une religieuse âgée et malade est morte des blessures causées par l’explosion. Le prêtre carme ajoute qu’elle était la seule qui n’était pas à la salle à manger du couvent au moment des explosions et, que si les autres avaient été dans leurs chambres, plusieurs seraient également décédées ou sérieusement blessées.

    Aide à l’Église en Détresse appelle à prier pour les victimes et leurs familles.

    Faire un don au numéro de compte d’Aide et Espoir a.s.b.l. avec IBAN: BE72 1960 1357 6116 et BIC: CREGBEBB. Ceux qui, au cours de l’année, ont fait un don de € 40,00 ou plus pour un projet social de développement, reçoivent automatiquement une attestation fiscale l’année qui suit.

  • La pandémie psychotique serait-elle la forme la plus contagieuse du Covid19 ?

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    Psychose : état de panique collective provoqué par un événement ou un fléau vécu comme une menace permanente. Une lectrice amie de « Belgicatho » nous transmet cette « carte blanche » signée par le Dr David Rodenstein dans le Journal du Médecin :

    Pandémie  Covid19 7b2e18de6fd3eb972b093f4c24c176ee.jpg

    "On confond pandémie avec menace mortelle"

    Chaque année environ 110.000 personnes meurent en Belgique. Chaque mois, 9.100 morts. Chaque jour, 300 morts. Un peu plus en hiver ou un peu moins en été, le chiffre tourne autour de 300 morts par jour en moyenne.

    En 2020, pendant quelques jours du 15 mars au 15 mai, il en est mort un peu plus. Le jour le plus noir, le 10 avril, il y eut 613 morts, soit 151 de plus que le jour le plus noir de 2018, le 7 mars 2018 par exemple. Si on regarde l'année 2020 dans son ensemble, il est probable qu'au lieu de 110.000 morts nous aurons entre 110.000 et 115.000 décès. Et comme chaque année, la majorité des morts de 2020 seront âgés de plus de 64 ans. Et comme chaque année, la plupart des morts seront pleurés et chaque famille où il y eut un mort devra faire son deuil.

    Si on regarde ces faits pour ce qu'ils sont, il n'y a là rien, mais vraiment rien, qui puisse expliquer la psychose qui s'est abattue sur la Belgique, qui l'a submergée, paralysée, bouleversée. La vie a été éteinte, suffoquée par un vent de panique où chacun est devenu brutalement une menace mortelle pour son voisin, son prochain, son ami, son aimé et surtout son ainé. Menace dont il fallait se protéger en s'éloignant de tous, en s'enfermant, en évitant de respirer les miasmes mortifères que les humains répandaient autour d'eux. Car on nous a dit et redit jusqu'à satiété que la maladie était extrêmement contagieuse et extrêmement mortelle.

    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) était prête. Un document tout entier dédié à la pandémie dévastatrice tant attendue venait de sortir en septembre 2019 (1). Il prévoyait une répétition augmentée de la grippe espagnole. Les morts se compteraient par millions, de 100 à 400 millions de morts et plus, aucun pays, aucune personne ne serait épargnée. L'OMS nous enjoignait : abandonnez travail, famille, amis ; courez vous enfermer si vous voulez avoir une chance de survivre. Sacrifiez famille, carrière, travail. Eloignez-vous des autres, ne les touchez pas, couvrez votre haleine. Oubliez la vie si vous voulez avoir la vie sauve.

    Il n'y a rien qui puisse expliquer la psychose qui s'est abattue sur la Belgique.

    Les dirigeants, paralysés d'effroi, se sont remis aux experts, qui ont fait écho à l'OMS. Comme d'autres fois (2), on a confondu pandémie (maladie, quelle qu'elle soit et quelle que soit sa gravité, qui affecte plusieurs pays de plusieurs régions du monde) avec menace mortelle. En nommant l'une, on a convoqué l'autre. Si on relit maintenant les premiers paragraphes de ce texte, il est clair que le Covid-19 n'a pas beaucoup changé les chiffres de mortalité en Belgique, alors que la Belgique est la championne toutes catégories, et de loin, avec le plus de morts par million d'habitants (846), seule dépassée par San Marino (3).

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  • Portland : des manifestants 'Antifa' brûlent des Bibles

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    De KathNet News :

    Les émeutes à Portland / Photo: Twitter

    Portland: Black Lives Matter / Les émeutiers antifa brûlent des bibles

    5 août 2020

    Les manifestations dans l'État américain de l'Oregon sont devenues violentes, des troupes fédérales ont été dépêchées et des symboles et croyances chrétiens ont également été visés.

    Portland (kath.net/LifeSiteNews) Les participants ont brûlé plusieurs Bibles pendant les manifestations de gauche «Antifa» à Portland, Oregon. Les manifestations partiellement violentes ont été lancées il y a plus de deux mois par le mouvement Black Lives Matter. Des séquences vidéo montrent également des manifestants mettant le feu à des drapeaux américains en chantant "F --- Trump".

    "Nous arrivons maintenant à la phase de destruction de livres", a tweeté Donald Trump Jr., le fils du président. «Je suis sûr qu'ANTIFA ne représente pas ce qu'ils prétendent représenter. Peut-être simplement supprimer «anti» dans le nom, alors c'est parfait. »« Antifa », abréviation de« antifascisme », prône des idéologies de gauche telles que l'anarchisme et le marxisme, où la violence est également utilisée comme un moyen pour parvenir à une fin. «Sommes-nous encore en train de prétendre qu'ANTIFA n'est pas seulement un groupe de vrais fascistes?» Trump jr. il a également demandé ce que l'incendie de la Bible avait à voir avec la protestation contre la brutalité policière.

    Le président Trump a envoyé des troupes fédérales à Portland pour assurer la sécurité car il y a eu plusieurs émeutes violentes. La police locale n'est pas suffisamment équipée, car le taux de criminalité a également augmenté. Selon la chaîne de télévision locale KATU, les responsables ont dû être retirés d'une «unité de patrouille déjà réduite» pour aider à enquêter et à poursuivre le nombre élevé de meurtres. «La police est généralement appelée à multiplier les fusillades par rapport à l'année dernière. Les fusillades ont augmenté au cours des trois derniers mois de cette année par rapport à la même période l'année dernière », a déclaré le chef de la police Chuck Lovell. En outre, il a récemment été décidé de démanteler "l'équipe de Portland pour réduire la violence armée", ce qui rend le travail de la police encore plus difficile.

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  • Beyrouth : des images d'apocalypse

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    D'Hugues Lefèvre sur Famile Chrétienne :

    Double explosion à Beyrouth : « j’ai vu des images d’apocalypse »

    La capitale libanaise vit des heures tragiques depuis la double explosion survenue mardi 4 août aux alentours de 18h dans la zone portuaire. Le bilan provisoire est déjà d’une centaine de morts et près de 4 000 blessés. Vincent Gelot, responsable-projets pour l’Œuvre d’Orient au Liban, était à Beyrouth au moment de la catastrophe. Il raconte.

    Où étiez-vous au moment de l’explosion ?

    Je me trouvais à l’ambassade de France à Beyrouth pour finaliser le dossier sur le fonds alloué aux écoles chrétiennes francophones du Moyen-Orient annoncé récemment par Emmanuel Macron. Peu avant 18h, il y a eu cette première déflagration. J’ai immédiatement pensé à un attentat, d’autant que l’ambassade de France se trouve juste à côté de la Sureté générale. Quelques secondes après, une deuxième déflagration, beaucoup plus forte, nous a projetés au sol. Les vitres ont explosé, les faux plafonds sont tombés. On était convaincus qu’il y avait une attaque. Les alarmes de l’ambassade hurlaient « Alerte agression, Alerte agression ! ». Le premier sentiment qui nous traverse, c’est celui de la survie. Pour se protéger, nous avons rampé jusqu’aux toilettes du bâtiment qui n’avaient pas de fenêtres. Après quelques minutes, nous sommes sortis et les services de l’ambassade nous ont placés en sécurité.

    Vous avez ensuite quitté l’ambassade, dans quel état avez-vous trouvé la ville ?

    J’ai d’abord ramené des personnes chez elles car elles n’avaient plus accès à leur véhicule. Sur la route, j’ai vu des images d’apocalypse. Abasourdis, les gens cherchaient à quitter la ville coûte que coûte. La déflagration a soufflé un nombre considérable de bâtiments sur le front de mer. Partout dans Beyrouth, les portes et les plafonds sont tombés, les vitres ont explosé. Rendez-vous compte : je loge à huit kilomètres de la ville et des vitres ont cassé ! C’est une catastrophe épouvantable. Des centaines de familles ne peuvent plus se loger. J’en accueille une dont la maison a été soufflée. La ville est dévastée. On est encore dans un moment de sidération totale. Les secours s’activent pour rechercher des personnes qui seraient sous les gravats, il y a un nombre impressionnant de disparus, des appels urgents à donner son sang.

    Vous êtes en contact avec les communautés chrétiennes, comment réagissent-elles ?

    Tout le monde est traumatisé. Pour les chrétiens c’est aussi un cauchemar. Ce désastre intervient à un moment particulier, dans un Liban miné par une très grave crise politique et économique. Les Libanais étaient déjà à bout de souffle et les communautés chrétiennes, qui peinent à trouver des budgets pour leurs écoles et hôpitaux, l’étaient spécialement. Tous les responsables d’Église que j’ai eu au téléphone depuis hier sont sous le choc, hébétés. Je ne sais pas combien de morts ou de blessés les communautés chrétiennes compteront. Chez les Filles de la Charité, une religieuse iranienne est décédée. A l’hôpital du Sacré Cœur des Filles de la Charité, les morgues débordent et les urgences pleines à craquer. Tous les hôpitaux ou dispensaires qui se trouvent à proximité du port, dont l’hôpital orthodoxe, sont considérablement endommagés, souvent hors-service. Les malades ont dû être évacués vers d’autres hôpitaux saturés. A l’évêché maronite de Beyrouth dans lequel je me trouvais juste avant d’aller à l’ambassade, il y a eu un mort parmi les employés. Le gardien que je venais de voir a eu l’œil arraché. Chez les Jésuites, qui sont situés tout près du port, tout a volé en éclats. Dans le quartier arménien, l’école catholique est très endommagée, la femme du directeur est blessée.

    C’est une ville qu’il va falloir reconstruire…

    Le travail de reconstruction sera immense même si ce n’est sans doute pas comparable à l’état d’une ville syrienne après les bombardements. Les immeubles ne se sont pas effondrés. Cependant, je pense que l’incroyable traumatisme collectif sera long à soigner. Toute la capitale a vécu cette explosion dans son for intérieur. C’était gigantesque. J’ai le souvenir des bombardements à Alep ou à Damas mais je n’ai jamais ressenti une telle intensité.