Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

International - Page 172

  • Avortements sélectifs en Inde : entre 2017 et 2030, 6,8 millions de filles manqueront à l'appel

    IMPRIMER

    Le déficit de filles atteindrait, sur la période 2017-2030, un total de 6,8 millions de naissances.

    Des chercheurs ont estimé l'évolution du ratio garçons/filles à la naissance en Inde. Sur la période 2017-2030, le nombre cumulé de naissances de filles manquantes, causées par des avortements sélectifs, devrait atteindre 6,8 millions. Des tendances très hétérogènes selon les régions.

    L'Inde sera le pays le plus peuplé du globe au milieu de la décennie 2020, d'après l'ONU. Un peuple... en majorité masculin.

    Cela fait maintenant une cinquantaine d'années que le ratio garçons/filles à la naissance du sous-continent est déséquilibré, à cause d'un avortement ciblé des fœtus de sexe féminin. D'après une étude récente, le déficit de filles atteindrait, sur la période 2017-2030, un total de 6,8 millions de naissances. Les projections démographiques réalisées par l'équipe internationale incluent vingt-neuf des États ou territoires indiens les plus peuplés, couvrant ainsi plus de 98 % de la population (telle que dénombrée en 2011).

    La sélection prénatale du sexe reste toutefois très inégale selon les régions. À cette échelle, l'intensité de deux facteurs entre en jeu : la préférence pour les garçons et la baisse du taux de fertilité. Préférer un enfant de sexe masculin entraîne logiquement une hausse - plus ou moins importante - du déséquilibre entre les sexes. À l'inverse, la diminution du nombre d'enfants par femme a un effet très variable. Elle peut aggraver ou bien réduire le déficit des naissances de filles - probablement selon la culture locale, la situation socio-économique et d'autres paramètres démographiques.

    UN ÉCART EN BAISSE DANS DE NOMBREUSES RÉGIONS MAIS CONTRÉ PAR LA DÉMOGRAPHIE

    De façon générale, les ratios de naissances garçons/filles les plus hauts concernent les territoires du Nord-Ouest et tendent à décroître en descendant vers le Sud. En 2030, il s'étendra de 1,035 dans le Chhattisgarh (soit 1 035 garçons nés pour 1 000 filles) à 1,162 dans le Haryana. L'écart aura augmenté dans quatre régions sur vingt-et-une étudiées dans le détail, et diminué dans les dix-sept autres.

    Cela n'empêchera pas le nombre moyen de naissances manquantes de filles de passer de 469 000 par an (2017-2025) à 519 000 par an (2026-2030) à l'échelle nationale. Bien que le ratio garçons/filles à la naissance y soit en léger déclin depuis le début des années 2000, l'État de l'Uttar Pradesh - le plus peuplé d'Inde, avec 237 millions d'habitants - contribuera à près de 2 millions des naissances de filles manquantes entre 2017 et 2030.

    Les auteurs de l'étude espèrent ainsi que davantage de mesures seront prises contre les biais de genre et en faveur de l'égalité, en tenant compte de chaque contexte régional.

    Source : Plos One, 2020

  • Les chrétiens du nord-est de la Syrie sont privés d'eau par la Turquie et ses alliés

    IMPRIMER

    De Benoît Lannoo sur Kerknet :

    Plus d'approvisionnement en eau pour les chrétiens du nord-est de la Syrie

    22 AOÛT 2020

    La Turquie et ses alliés ont coupé l'approvisionnement en eau de Hassake et des villages de la région.

    De Turkse president Erdogan verdedigde argumenteerde op de tribune van de Verenigde Naties dat hij in het noorden van Syrië vluchtelingen wou 'hervestigen'  © RR

    Le président turc Erdogan a défendu dans les tribunes des Nations unies sa volonté de "réinstaller" les réfugiés dans le nord de la Syrie © RR

    Ce n'est pas la première fois que l'eau est utilisée comme une arme dans la région, a noté le patriarche syrien orthodoxe Ignace Aphrem II dans la lettre de feu qu'il a remise vendredi au secrétaire général des Nations unies, le Portugais António de Oliveira Guterres. Depuis plus de dix jours, des groupes armés, avec le soutien de l'occupant turc, empêchent l'approvisionnement en eau vers Hassake et ses environs dans le nord-est de la Syrie.

    Après que le président américain Donald Trump ait retiré ses soldats de la région, toutes sortes de groupes armés, avec le soutien de la Turquie, ont occupé les positions libérées en octobre de l'année dernière. Le président turc Recep Tayyip Erdoğan n'a jamais caché qu'il a annexé de facto la bande de cent vingt kilomètres de long et trente kilomètres de large ainsi créée. Il appelle cela une bande de sécurité contre les terroristes kurdes.

    Dans la pratique, les djihadistes et les nationalistes turcs sont désormais aux commandes.

    Zonder woorden ... © Facebook

    Tuyaux d'eau

    Cependant, les basses terres du gouvernorat de Hassake, un peu plus au sud, dépendent de l'approvisionnement en eau de la zone frontalière supérieure. La Turquie et ses alliés en profitent aujourd'hui : en pleine saison sèche et alors que les températures dépassent constamment les 40 degrés, ils sabotent systématiquement les canalisations qui alimentent en eau la ville de Hassake et les villages chrétiens de la région.

    C'est le cœur de la région autonome connue sous le nom kurde de Rojava.

    Couper l'approvisionnement en eau est un acte barbare et une violation flagrante des droits de l'homme, déclare le patriarche syrien orthodoxe. Ce comportement contraire à l'éthique touche particulièrement les enfants, les personnes âgées et les personnes vulnérables de la région. Elle vient s'ajouter à la pandémie coronarienne, qui fait des ravages dans tout le pays. Si cela continue, on nepourra que qualifier cela de crime contre l'humanité.

  • USA : le Comité d’éthique s’oppose au financement de la recherche sur les tissus fœtaux

    IMPRIMER

    De gènéthique.org :

    Etats-Unis, le Comité d’éthique s’oppose au financement de la recherche sur les tissus fœtaux

    20 août 2020

    Dans un rapport publié mardi, le Comité consultatif d’éthique pour la recherche sur les tissus fœtaux humains, créé en février par le Health and Human Services (HHS)[1], a recommandé que les États-Unis refusent de financer 13 des 14 propositions de recherche sur les tissus fœtaux.

    Les scientifiques utilisent le tissu fœtal humain pour étudier et développer des thérapies pour des maladies et des conditions allant du diabète aux malformations cardiaques congénitales et à la cécité. Ils utilisent également les tissus pour développer des souris dont le système immunitaire est semblable à celui des humains afin de mener des recherches sur les maladies infectieuses, en particulier le VIH.

    Les membres du Comité ont, entres autres, déploré que les chercheurs se déchargent de la tâche de se conformer aux exigences éthiques, y compris le consentement éclairé, en se fournissant auprès d’une société pour obtenir le tissu fœtal. Concernant la proposition rejetée à huit voix contre sept, le tissu fœtal humain « était utilisé uniquement pour faire la comparaison » avec une alternative au tissu fœtal.

    Le rapport pose la question de savoir si les contribuables doivent ou non financer la recherche impliquant des tissus fœtaux humains.

    La politique Trump, annoncée en juin 2019, a déjà mis un terme aux études menées par les scientifiques des NIH (cf. Etats-Unis : des ventes de tissus fœtaux humains interdites). Les décisions qui viennent d’être annoncées  concernent les propositions des chercheurs privés. Le secrétaire du Health and Human Services (HHS), Alex Azar, prendra la décision finale, mais l’avis du comité devrait avoir un poids important.

    Certains, comme Carolyn Coyne, virologiste à l’université de Pittsburgh, apparentent cette décision à une « interdiction déguisée » de la recherche sur le tissu fœtal humain. La chercheuse utilise des placentas issus d’interruptions volontaires de grossesse pour étudier comment le système immunitaire maternel défend le fœtus contre l’invasion virale.

    En 2019, le NIH a dépensé 109 millions de dollars pour environ 175 projets utilisant des tissus fœtaux humains ; cette année, il prévoit de dépenser 116 millions de dollars. L’année dernière, le NIH a lancé un programme de recherche de 20 millions de dollars pour trouver des alternatives à l’utilisation du tissu fœtal humain dans la recherche.

    Pour aller plus loin :

    [1] Ministère de la santé.

    Sources : New York Times, Sheryl Gay Stolberg (18/08/2020) – Science, Meredith Wadman (18/08/2020)

  • Kenya : l'Eglise mobilisée contre un projet de loi bioéthique autorisant l'avortement

    IMPRIMER

    Du Père Benoît Mayaki, SJ sur Vatican News :

    L'Église kenyane mobilisée contre le projet de loi bioéthique

    La conférence des évêques kenyans et plusieurs groupes pro-vie demandent le retrait d'un projet de loi sur les soins de santé, dénonçant «des illégalités et des pratiques qui ne sont pas acceptables»

    Les évêques kenyans, ainsi que plusieurs groupes pro-vie dans le pays, ont fait pression contre un projet de loi sur les soins de santé génésique de 2019 actuellement devant le sénat du pays d'Afrique de l'Est. Dans un mémorandum collectif du 17 août adressé à la commission sénatoriale de la santé, les groupes ont demandé le retrait du projet de loi "entièrement sans amendements", suite à de nouveaux appels à la participation du public à la loi proposée.

    Le mémorandum a été signé par les dirigeants de 26 groupes, dont la Conférence des évêques du Kenya (KCCB), les députés catholiques du Kenya, le Forum des professionnels chrétiens du Kenya (KCPF), les frères franciscains du Kenya, l'Alliance évangélique du Kenya (EAK) et l'Association des médecins catholiques du Kenya, entre autres.

    Préoccupations soulevées

    Les groupes ont énuméré diverses préoccupations concernant le projet de loi proposé, arguant qu'il pousse à «des illégalités et des pratiques qui ne sont pas acceptables» car il «rendra l'avortement sur demande légal» - ce qui, selon eux, «est contraire à l'esprit de notre Constitution de 2010 et du Code pénal».

    En outre, ces groupes allèguent que le projet de loi est «parrainé et défendu par des ONG étrangères qui ont continuellement fait pression en ligne, par les médias et aussi en organisant des ateliers avec un certain nombre de législateurs». Tout cela, prétendent-ils, vise à rendre l'avortement légal dans toute l'Afrique, à commencer par le Kenya.

    Ils ont également déclaré que la loi proposée pousse à la Procréation médicalement assistée (PMA) «sans offrir un cadre clair sur la façon dont elle peut être pratiquée» et avec tous ses effets négatifs «y compris le préjudice causé aux meilleurs intérêts de l'enfant et à l'esprit de l'article 45 de la Constitution». Ils ont également déclaré que le projet de loi laisse «des échappatoires pour les unions de même sexe et les pratiques connexes qui sont actuellement illégales dans le pays», et qu'il vise «à légaliser l'éducation sexuelle complète (ECS) au nom d'une éducation adaptée aux adolescents».

    Les évêques kenyans contre le projet de loi

    Les évêques catholiques du Kenya ont fait entendre leur voix dans leur campagne contre la loi proposée. Le 23 juin dernier, ils ont expliqué leur opposition au projet de loi dans une lettre adressée aux membres catholiques du Parlement du pays. Ils ont énuméré diverses préoccupations, notamment la formulation «délibérément ambiguë» du projet de loi qui contrevient aux enseignements de l'Évangile, en particulier en ce qui concerne le droit à la vie et la protection des enfants et de la famille.

    Les évêques ont contesté en particulier la définition de la grossesse comme «la présence d'un fœtus dans l'utérus» - une définition qui, selon eux, ne reconnaît pas le droit à la vie de chacun, et que la vie d'une personne commence dès la conception. Ils ont également souligné qu'ils sont conscients qu'«une proposition visant à légaliser l'avortement a été présentée au Parlement».

    «En tant qu'évêques, nous répondons à notre conviction qui considère l'avortement comme un meurtre intentionnel de la vie humaine», peut-on lire dans la déclaration des évêques du mois de juin. 

    Comme alternative à une clause du projet de loi qui fournit une justification pour «l'interruption de grossesse non désirée», les évêques proposent une approche proactive qui implique «des programmes de mentorat et de changement de comportement, des programmes de compétences de vie et de sexualité humaine».

  • Parlement belge: Les historiens s’interrogent sur la constitution et les amalgames de la Commission "Congo"

    IMPRIMER

    Une « carte blanche » signée dans « La Libre » de ce jour par un collectif de 60 historiens belges et congolais (voir la liste alphabétique des signataires à la fin de cet article) disqualifie l’amalgame politico-idéologique qui sous-tend cette étrange commission parlementaire :

    Congo 3700150281_banner.jpg

    « Nous nous étonnons de la façon dont la commission parlementaire sur le Congo a été constituée. La recherche historique ne peut pas être instrumentalisée par des luttes politiques ou par des groupes d’intérêt. Nous sommes pour un conseil d’experts scientifiques indépendants du débat politique.

    Il n’est pas rare que des historiens soient invités à participer à des commissions d’enquête parlementaires dans le cadre de questions relevant d’un passé suffisamment lointain pour nécessiter l’expertise de personnes habilitées par leurs compétences, leurs capacités de recherche dans les archives et leur expérience dans le travail de synthèse.

    Précédentes commissions

    En Belgique, nous pouvons citer parmi les cas les plus récents la commission parlementaire sur les circonstances exactes de l’assassinat de Patrice Lumumba et la commission d’étude sénatoriale destinée à vérifier l’éventuelle implication des autorités belges dans la persécution et la déportation de la population juive pendant l’occupation nazie de la Belgique dans les années 1940-1944.

    Ces commissions essentiellement composées d’historiens ont produit de volumineux rapports rédigés en 2001 (1) et 2007 (2). De la lecture de ces rapports, le monde politique a tiré ou non des choix politiques. Dans le second cas, les députés avaient confié la recherche historique à des spécialistes de l’institution fédérale qualifiée, en l’occurrence le Cegesoma (Centre d’études et documentation guerre et sociétés contemporaines).

    Nécessité d’une enquête préalable

    C’est en tant que membres de la communauté scientifique que nous nous étonnons aujourd’hui de la façon dont la nouvelle commission parlementaire sur le Congo a été constituée.

    La commission spéciale "Passé colonial" a l’ambition d’établir la "vérité" et de faciliter la "réconciliation" : deux mots dont la teneur morale attire toutes les adhésions, mais qui ne peuvent pas être repris tels quels dans le sens fixé par l’Afrique du Sud (Truth Reconciliation Commission) ou le Rwanda après le génocide perpétré en 1994. L’enquête préalable à toute démarche politique de réconciliation doit se pencher sur des faits pour lesquels l’absence de témoins directs pose problème et réclame donc un travail d’enquête en archives.

    Lire la suite

  • Biden, un modéré; vraiment?

    IMPRIMER

    De Stefano Magni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    ÉLECTIONS US

    Biden vise la présidence, déguisé en modéré

    20-08-2020

    La Convention nationale démocrate se termine aujourd'hui avec la désignation officielle de Joe Biden. On le présente comme un modéré capable de ramener l'Amérique à la "normalité" et de mettre fin à la polarisation. Mais est-il vraiment un modéré ? Non, selon les commentateurs de gauche eux-mêmes. Son programme est le plus extrême depuis l'époque de Roosevelt.

    Les démocrates concluent aujourd'hui leur kermesse, la Convention nationale démocrate, avec la nomination officielle de Joe Biden à la présidence des États-Unis. Ils se préparent à gagner, selon les sondages qui leur sont favorables, non seulement pour la Maison Blanche, mais aussi pour le Congrès. Ainsi, après quatre ans de combat contre Trump, ils lancent un message aussi unificateur que possible. Trump est pointé du doigt comme étant responsable de la polarisation de la société américaine. Biden est désigné comme l'homme de la réconciliation.

    Le ton des discours, les invités bipartites et la symbolique utilisée pendant la Convention sont tous orientés vers cet objectif : le raccommodage du peuple américain. La rhétorique de Black Lives Matter a disparu, bien que les troubles continuent. Le drapeau américain orne les vidéos, bien qu'il soit risqué de le brandir lors des violentes manifestations Antifa. Dans la propagande des démocrates, Ronald Reagan est également très présent, avec sa campagne historique de 1984, "Morning America". Des républicains de longue date ont participé en tant qu'orateurs, virtuels. Parmi eux, outre Cindy McCain, la dernière femme de John McCain (candidat à la présidence en 2008), également John Kasich, ancien gouverneur de l'Ohio, l'un des États en lice, battu par Trump dans les primaires de 2016. Kasich, qui est un pro-vie convaincu, n'était pas apprécié pour cette raison par les Dems de gauche. En particulier, Alexandria Ocasio Cortez a exprimé plus d'une réserve : "Nous pouvons construire des ponts et ne pas perdre de vue nos valeurs. Il est important de rappeler que Kasich est un extrémiste anti-avortement". Biden et son vice-président, Kamala Harris, font de l'avortement un des piliers de leur politique, et Cortez peut dormir sur ses deux oreilles.

    Mais cet épisode montre à quel point toute la campagne est basée sur un grand malentendu. Le Parti de l'Ane se présente comme une formation qui, en Italie, serait appelée "parti-nation", capable de réunir des consensus tant à droite qu'à gauche. Mais son véritable programme s'est radicalement déplacé vers la gauche, également pour réconcilier les hommes de Bernie Sanders, les vaincus (la tête haute) des primaires, mais toujours influents. Sans oublier que même le "clan" Clinton, avec Hillary, est allé jusqu'à l'extrême des positions libérales. Et que l'ancien président Obama, avec ses nombreuses apparitions publiques, exerce une influence croissante sur son ancien adjoint Biden et pourrait être le véritable président en coulisses, avec son intention de mener à bien la révolution verte, sanitaire et sociale.

    Lire la suite

  • Cet impérialisme turc qui menace

    IMPRIMER

    De Christian Vanneste sur son blog :

    Le danger de l’impérialisme néo-ottoman.

    16 août 2020

    Contrairement à ce que disait le calamiteux Mitterrand, ce n’est pas le nationalisme qui est la guerre, mais l’impérialisme. Une nation a vocation à défendre son identité, sa population, son territoire et non à s’en prendre à ses semblables. La guerre sera pour elle défensive, fondée sur la légitime défense et compatible avec la conception chrétienne des conflits. La politique royale tendait à assurer le pré carré, c’est-à-dire un territoire national capable de se défendre sur des frontières naturelles. La Révolution et l’Empire ont au contraire mené des guerres impérialistes dont l’échec final a définitivement clos la réalisation du premier objectif. L’impérialisme allemand appuyé sur le peuple, sa langue, sa culture, sa race a pris le relais en dévastant l’Europe. L’impérialisme soviétique s’est déployé après l’effondrement de l’Allemagne. Comme les Français s’étaient appuyés sur leurs idéaux révolutionnaires, les Russes ont brandi l’étendard du communisme pour mener une entreprise de domination du monde, et non plus de l’Europe. Ils avaient en face d’eux un autre impérialisme, celui des Etats-Unis, sous les drapeaux de la liberté, du droit, et du marché ouvert, infiniment plus sympathique, mais servant lui aussi les intérêts mondiaux d’un Etat, d’une culture, d’une civilisation, celle qui prolongeait l’Empire britannique, en alliant la langue anglaise, la liberté économique et l’exploitation des richesses planétaires. Pendant un court moment, celui où a triomphé Fukuyama et sa « Fin de l’Histoire », on a cru que le second avait terrassé le premier, et que la « pax americana » allait régner sur le monde… L’illusion s’est dissipée.

    Depuis, l’impérialisme a fait des petits et les risques de guerre se sont multipliés. Pour vaincre les Soviétiques et se venger habilement du Vietnam en Afghanistan, les Américains ont utilisé un vieil impérialisme endormi, celui de l’islam, éteint depuis que le califat ottoman avait disparu au profit de la République turque, nationaliste et laïque, qui avait abandonné ses rêves d’Empire. Un pays immensément riche, étroitement lié aux Etats-Unis, mais porteur du coeur de l’islamisme, avec sa foi la plus rigoureuse et ses lieux saints, l’Arabie Saoudite, associé à l’un des pays musulmans les plus peuplés et traversés de fanatisme, le Pakistan, avaient, en fournissant les armes américaines et les volontaires au djihad, ébranlé l’URSS qui ne s’en est pas remise. L’islamisme est l’un des nouveaux « impérialismes », en fait un ancien, ressuscité. Malgré son pétrole et ses dollars, son prolongement dans la Ligue islamique mondiale et l’Organisation de la Coopération Islamique, on voit mal un Etat dans le fond assez faible et mené par une famille princière certes nombreuse mais dont l’hypocrisie heurte beaucoup de musulmans, l’Arabie, incarner l’impérialisme musulman. On voit bien, en revanche se lever les candidats. Le premier a été l’Iran, dès 1979, avec la prise de pouvoir par Khomeyni. Le nationalisme perse du Shah laissait place à l’impérialisme musulman des mollahs, c’est-à-dire des chiites, doublement minoritaires comme perses, et non arabes, comme chiites, et non sunnites. On en voit les conséquences au Liban avec le Hezbollah et au Yémen avec les Houthis. Le rôle des chiites en Syrie a été considérable pour soutenir l’allié alaouïte de Damas, Bachar Al-Assad, mais celui-ci n’est pas un impérialiste religieux, c’est un nationaliste.

    Lire la suite

  • Le Vatican poursuit une politique de soumission au gouvernement communiste chinois

    IMPRIMER

    De LifeSiteNews :

    Cardinal Zen : Le Vatican poursuit une politique de soumission au gouvernement communiste chinois

    Nous sommes à la merci de cette nouvelle commission", a déclaré Zen. Nous n'avons pas de liberté religieuse parce que nous n'avons pas de liberté".

    13 août 2020

    Le cardinal Zen, l'évêque émérite de Hong Kong, a déclaré dans une interview que la "loi dite de sécurité nationale" récemment promulguée par le gouvernement de la Chine continentale permet au Parti communiste chinois de punir plus facilement les manifestants de la ville et réduit l'autonomie de la ville-État autrefois indépendante.

    La nouvelle loi, qui a été gardée secrète avant d'être adoptée le 30 juin par l'assemblée législative de la Chine continentale - une mesure qui a contourné et annulé la loi établie de Hong Kong - criminalise tout acte considéré comme une subversion, un acte de terrorisme ou une collusion avec des forces étrangères ou extérieures.

    La nouvelle loi donne au Parti communiste chinois (PCC) de nouveaux pouvoirs pour étouffer la résistance à la mainmise toujours plus forte de la Chine continentale sur ce centre économique compact et prospère. "Elle prive effectivement les habitants de Hong Kong de la liberté d'expression et de protestation", a observé Raymond Arroyo lors d'un entretien avec le cardinal Zen. "Nous sommes à la merci de cette nouvelle commission", a déclaré Zen. "Nous n'avons pas de liberté religieuse parce que nous n'avons pas de liberté." "J'ai parcouru l'ensemble du texte de loi", a déclaré Zen, qui a résumé l'impact de la nouvelle loi sur les catholiques de Hong Kong. Il est facile de vous dire en une seule phrase : "Maintenant, ils peuvent tout faire", a-t-il déclaré, en faisant référence au PCC.

    Zen a suggéré que le Vatican accorde trop de crédit au gouvernement chinois - dirigé par le PCC. "Le Vatican poursuit constamment une politique de soumission au gouvernement chinois." "J'espère que le monde entier peut maintenant être réveillé", a déclaré le prélat. "Nous pouvons maintenant voir le vrai visage du Parti communiste chinois et c'est maintenant une guerre spirituelle entre le mensonge et la vérité, entre le désir égoïste de pouvoir de domination et le souci des autres". "C'est une guerre entre le bien et le mal, j'espère donc que le monde entier devrait se lever", a ajouté le cardinal à la retraite.

    Zen a déclaré à l'ANC qu'il n'avait "aucune confiance" dans le fait que la nouvelle loi sur la sécurité nationale respecterait la liberté religieuse des catholiques et que si beaucoup trouveraient "décevant" le soutien officiel des diocèses pour la mise en œuvre de la loi, "d'un autre côté, il y aura beaucoup de problèmes si nous ne soutenons pas le gouvernement. Nous ne savons jamais ce qu'ils feront à notre Église".

    Les écoles diocésaines de Hong Kong sont mises en demeure d'endoctriner les étudiants catholiques concernant la nouvelle loi sur la sécurité nationale

    Des lettres ont été adressées aux près de 200 écoles catholiques de Hong Kong avant la nouvelle année scolaire, pour promouvoir la nouvelle loi de sécurité nationale et à étouffer les troubles politiques parmi les enseignants et les élèves, souligne Zen avec préoccupation.

    Le délégué épiscopal à l'éducation, Peter Lau Chiu-yin, a envoyé une lettre demandant instamment aux écoles diocésaines de Hong Kong "d'aider les élèves à comprendre la loi sur la sécurité nationale, à respecter le drapeau national et l'hymne national, ainsi qu'à promouvoir les valeurs correctes de leur identité nationale", selon un rapport d'Asia News. Lau a déclaré que chaque école "devrait avoir un "mécanisme" pour contrôler "le matériel pédagogique, les devoirs, les examens et les livres" utilisés en classe.

    Une deuxième lettre, d'Ingrid Yeung, secrétaire permanente à l'éducation de Hong Kong, a déclaré que les écoles doivent respecter les "valeurs nationales" et mettre fin aux activités politiques des élèves. Les enseignants accusés d'"émeute" ou d'"incendie criminel" devraient être suspendus immédiatement, selon le même rapport d'Asia News.

    Il n'est pas étonnant que le PCC utilise la nouvelle loi sur la sécurité nationale pour faire pression sur les écoles de Hong Kong. C'est ce qu'explique Asia News : "Parmi les plus de 9 000 personnes arrêtées (en juin 2020) depuis le début du mouvement de protestation, environ 3 725 sont des étudiants, dont 45 % sont des lycéens".

  • La présence chrétienne au Liban : un trésor à sauvegarder

    IMPRIMER

    De Romain Mazenod sur le site du Pèlerin :

    « La présence chrétienne au Liban, un trésor à préserver »

    Après la double explosion survenue le 4 août 2020 dans le port de Beyrouth, le directeur Liban de l’Œuvre d’Orient, Vincent Gelot, souligne l’impact de la catastrophe sur les communautés chrétiennes du pays.

    13 août 2020

    Quelles sont les conséquences du drame pour les communautés chrétiennes que vous soutenez ?

    Nous déplorons d’abord des pertes humaines. Plus d’une centaine de morts, des milliers de blessés, plus de 300 000 personnes déplacées… Le bilan est terrible. Une religieuse des Filles de la Charité a été tuée. Plusieurs infirmières sont mortes dans les hôpitaux. L’éparchie* de Beyrouth, qui se situe à 1 km du lieu de l’explosion, n’a pas été épargnée. Un employé y est mort, un gardien a perdu un œil. Quant à l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Abdel Sater, il a été légèrement blessé. Plusieurs édifices chrétiens sont touchés, comme le couvent franciscain du quartier de Gemmayzé. Mais la plupart de ces bâtiments sont debout. Il s’agira davantage de réhabilitation que de reconstruction.

    Quelles priorités vous fixez-vous ?

    L’urgence est que les hôpitaux et les centres de santé fonctionnent à nouveau. Trois grands hôpitaux appartenant à des Églises ou des congrégations ont été en partie détruits. Il nous faut aider à remettre en route les services d’urgence. Il y a ensuite les écoles chrétiennes francophones. Elles sont presque 400 dans le pays. Il faut qu’elles puissent rouvrir pour qu’ait lieu la rentrée scolaire, même si la date de reprise des cours est incertaine en raison de la Covid-19. Enfin, nous devrons réhabiliter des maisons pour les si nombreuses personnes dont le logement n’est plus habitable. Aujourd’hui, un grand nombre d’entre elles ont trouvé refuge chez des amis, dans la famille ou ont regagné leur village natal où elles possèdent souvent une autre résidence.

    Pourquoi les chrétiens sont-ils si précieux pour la société libanaise ?

    Il ne faudrait pas qu’ils émigrent en nombre, ce qui mettrait en danger l’équilibre confessionnel avec les chiites et les sunnites. Leur présence est capitale. À travers leurs institutions – écoles, hôpitaux, centres de santé –, ils sont une force vive de ce pays. C’est aussi un enjeu pour la France car, dans leurs écoles, les élèves suivent des cours en français sur la citoyenneté, la laïcité, le vivre-ensemble… Et ce sont les seuls établissements confessionnels au Liban qui accueillent des élèves de toutes confessions, de tous milieux sociaux, de toutes provenances géographiques. Cette présence au Liban est un trésor qu’il faut plus que jamais préserver.

    * Archevêché maronite

    Venons en aide au Liban !

    Un immense élan de solidarité s’est levé pour aider un pays sous le choc. Mais la récolte de fonds des bailleurs internationaux ne suffira pas pour reconstruire Beyrouth. Chacun peut, selon ses moyens, venir en aide au pays du Cèdre en faisant un don à une association.

    Fondée à Paris il y a plus de 160 ans, l’Œuvre d’Orient a fait ses preuves dans le soutien aux communautés chrétiennes de la région. Mais au Liban son rôle s’avère plus large. Par exemple, en venant en aide à des centaines d’écoles chrétiennes francophones, c’est à tout le pays que l’association rend service. En effet, ces établissements accueillent des élèves de toutes confessions et de tous milieux sociaux. En donnant à l’Œuvre d’Orient c’est donc la cohésion de la société libanaise dans son ensemble que l’on contribue à renforcer. Car ce pays, comme l’a encore rappelé le pape François récemment, est le « fruit de la rencontre de différentes cultures, qui a émergé au fil du temps comme un modèle du vivre ensemble. Bien sûr, cette coexistence est maintenant très fragile, mais je prie pour […] qu’elle puisse renaître libre et forte ».

    L’appel aux dons lancé par l’Œuvre d’Orient concerne aussi l’aide d’urgence pour les hôpitaux et les dispensaires, considérée comme « la priorité numéro un », ainsi que la réhabilitation des églises et des couvents. Il est aussi possible de soutenir une communauté ou un établissement en particulier. Dans ce cas, il suffit de le mentionner dans votre courrier ou votre courriel, afin que le don soit fléché.

    Une aide cruciale

    Par ailleurs, le quotidien libanais francophone L’Orient-Le Jour a lancé une grande campagne de récolte de fonds intitulée « Ensemble, reconstruisons Beyrouth ». Une initiative prise en partenariat avec la plate-forme Impact Lebanon (Impact Liban), qui répartira les sommes perçues entre des ONG triées sur le volet. Par souci de transparence, cette plate-forme exigera de chacune d’elles qu’elle précise le détail des dépenses, le nombre de bénéficiaires et leurs origines géographiques. Quatre ONG ont pour l’instant été identifiées : La Croix-Rouge libanaise ; Arcenciel ; Offre Joie, qui conduit des projets sociaux avec Asmae, l’association de sœur Emmanuelle ; enfin, Beit el-Baraka, très active dans l’un des quartiers les plus touchés par la double explosion. Ces associations pourront, entre autres missions, aider à assurer la sécurité alimentaire. La moitié des cinq millions de Libanais – sans compter 1 million de réfugiés – rencontraient en effet déjà des difficultés pour se nourrir avant le drame du 4 août dernier.


    POUR FAIRE UN DON

    À l’Œuvre d’orient :
    → Sur Internet : secure.oeuvre-orient.fr
    → Par La Poste : L’Œuvre d’Orient – 20LIB – 20 rue du Regard, 75006 Paris. Préciser que vous souhaitez donner pour le Liban.

    À impact Lebanon via le le quotidien libanais francophone L’Orient-Le Jour :
    → Sur Internet : lorientlejour.com

  • Commission « Congo » du Parlement belge : vers la palabre sans fin ?

    IMPRIMER

    Mbandaka 9fa076f3-e213-4243-91cd-42ba27dacd30.jpg

    Selon les pages quotidiennes du site web africain de « Libre Belgique »  la commission sur le passé colonial, dite « Commission Congo », mise sur pied par le parlement national en Belgique, rencontre des difficultés pour démarrer ses travaux. Une cinquantaine de parlementaires ont reçu lundi une lettre d’un des experts choisis pour y participer, l’historien belgo-congolais Mathieu Zana Etambala, qui lance un cri d’alarme sur les difficultés qui se profilent déjà et invite les élus à modifier la composition du groupe d’experts. Il est à noter que ses préoccupations rejoignent celles exprimées par d’autres historiens en privé. 

    Voici, à titre documentaire pour remettre les pendules à l’heure et corser la palabre qui se profile,  les témoignages vidéos que l’ancien sénateur Léon Engulu propose à la réflexion des procureurs en herbe appelés à la barre de la question coloniale en débat.  

    Il les a confiés, avec beaucoup de verve et de sagacité, au site web de l’association « Mémoire du Congo,  du Rwanda et du  Burundi » qui les présente en ces termes :

    " Il  s’agit des regards d’un Congolais qui a débuté sa vie professionnelle à l’époque coloniale, attaché à la Territoriale, qui fut un combattant engagé aux côtés de Lumumba dans la lutte pour l’Indépendance immédiate du Congo dès 1958, qui fut Gouverneur de Province ainsi que plusieurs fois Ministre sous Mobutu. Avec toute la sagesse et l’expérience du Sénateur qu’il est depuis l’avènement de la IIIème République, il nous livre ses réflexions sur 65 années de vie politique et engagée au service de son pays."

     Dans une première capsule, il évoque son parcours scolaire et son début dans la vie professionnelle dans l’administration de territoire.  Regards d’un congolais sur les colonisateurs entre 1934 et 1958

    Lire la suite

  • L'arrestation de Jimmy Lai : un coup dur pour les dissidents catholiques chinois

    IMPRIMER

    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    L'arrestation de Jimmy Lai : un coup dur pour les dissidents catholiques chinois

    11/08/2020

    Le magnat catholique était l'un des principaux soutiens financiers des catholiques qui ne souhaitent pas rejoindre l'Association patriotique contrôlée par l'État

    L'arresto di Jimmy LaiL'arrestation de Jimmy Lai (photo tirée de Twitter)

    Le millionnaire et philanthrope catholique Jimmy Lai a été arrêté à Hong Kong le 10 août pour diverses raisons.

    Tout d'abord, le PCC veut montrer aux habitants de Hong Kong et au monde entier que la nouvelle loi sur la sécurité nationale sera strictement appliquée contre quiconque ose critiquer le Parti. Le statut social, la popularité et la philanthropie ne seront pas protégés par la loi. Quiconque critique le PCC va en prison, un point c'est tout.

    Deuxièmement, le PCC déclare que les médias indépendants ne seront plus tolérés à Hong Kong. Jimmy Lai est propriétaire de l'Apple Daily, une véritable épine dans le pied de Pékin. Ainsi, parce que les boycotts des annonceurs menacés par le PCC et les cyber-attaques quotidiennes des pirates informatiques n'ont pas changé la ligne pro-démocratique du journal, le propriétaire a été arrêté.

    Troisièmement, mais moins évident dans la couverture médiatique de l'événement, l'arrestation de Lai est un message envoyé à l'Église catholique de Hong Kong et un coup porté aux objecteurs de conscience catholiques en Chine continentale, à savoir les évêques, les prêtres et les laïcs qui refusent de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise (APCC), contrôlée par l'État. Après l'accord entre le Saint-Siège et la Chine en 2018, les catholiques chinois sont autorisés et même encouragés par le Saint-Siège à rejoindre l'APCC. Toutefois, les directives du Vatican de 2019 recommandent que les objecteurs de conscience qui, pour des raisons de principe, ne souhaitent pas adhérer à l'APCC soient "respectés". Mais ce n'est pas le cas et les objecteurs de conscience sont persécutés et emprisonnés.

    Après l'accord de 2018, la plupart des objecteurs de conscience ne reçoivent aucune aide financière du Saint-Siège et leurs communautés persécutées sont normalement très pauvres. Mais ils peuvent avoir reçu un soutien, direct ou indirect, de Lai. Dans le passé, le magnat a fait don d'environ 20 millions de dollars de Hong Kong à l'ancien évêque de Hong Kong, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun. Une partie de cet argent a servi à financer les études de prêtres chinois à Rome, les voyages du Zen au Vatican et d'autres bonnes causes. Le reste de l'argent a été donné à ce qu'on appelait alors l'Église clandestine en Chine, cette partie de l'Église catholique qui a refusé de rejoindre l'APCC. Le chiffre de 20 millions de dollars se réfère à la période 2005-2011, mais il est largement admis que les communautés catholiques critiques à l'égard du PCC peuvent encore figurer parmi les bénéficiaires de l'aide caritative de Lai.

    C'est une vieille tactique du PCC d'étrangler les dissidents religieux en drainant leurs ressources financières. Cette tactique est maintenant utilisée contre les objecteurs de conscience catholiques. Pire encore, l'Église catholique de Hong Kong pourrait être contrainte de rejoindre l'APCC dont elle est restée indépendante jusqu'à présent. Pour combien de temps, cela reste à voir.

  • Pourquoi il faut tenir tête à l'impérialisme d'Erdogan

    IMPRIMER

    De Charles De Meyer et Benjamin Blanchard sur le Figaro Vox :

    «Les pays occidentaux doivent tenir tête à l’impérialisme d’Erdogan»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - La décision du président turc de transformer l’ancienne basilique Sainte-Sophie en mosquée confirme sa fuite en avant et son agressivité envers les pays occidentaux. Ceux-ci doivent en tirer, enfin, les conséquences et s’opposer à Erdogan sans faiblesse, argumentent Charles de Meyer et Benjamin Blanchard, dirigeants de SOS Chrétiens d’Orient.

    10 août 2020

    Charles de Meyer et Benjamin Blanchard sont respectivement président et directeur général de SOS Chrétiens d’Orient.


    La réislamisation de la basilique Sainte-Sophie, en Turquie, a une portée politique, symbolique et religieuse. Par ce geste, le président turc Recep Tayyip Erdoğan jette une nouvelle provocation à la tête de l’Europe, qu’il ne cesse d’insulter et de menacer. Il détruit un puissant symbole de la Turquie prétendument laïque et nationaliste de Mustafa Kemal dit Atatürk. Celui-ci, en 1934, avait fait de l’ancienne basilique devenue mosquée depuis la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, un musée ouvert à tous et illustrant un pan du patrimoine mondial de l’humanité. Atatürk était proche du mouvement Jeune Turc, qui conçut et mis en œuvre le génocide des chrétiens de Turquie en les décrivant comme des ennemis de l’intérieur à partir de 1915. Lui-même comprit toutefois que cette basilique byzantine ne pouvait pas être transformée en mosquée sans souligner une volonté d’effacement de toute présence chrétienne en Turquie.

    La Turquie reprend ses rêves millénaires en attentant régulièrement à la souveraineté des îles grecques voisines de son territoire.

    En brisant cet héritage, Erdogan entretient le mythe - très puissant, dans son pays - d’un réveil de l’Empire ottoman, étendant la religion musulmane jusque dans les moindres recoins de son territoire. À l’extérieur, il fait également le choix de se poser en adversaire de l’Europe assimilée à une chrétienté prétendument «islamophobe».

    Longtemps, l’Europe a fait les yeux doux à une Turquie vue comme un partenaire fiable, voire comme un potentiel membre de l’Union européenne, bien qu’elle occupât la moitié de Chypre, État membre des Nations Unies, de l’Union européenne et de l’OTAN. Pire, la Turquie reprend ses rêves millénaires en attentant régulièrement à la souveraineté des îles grecques voisines de son territoire.

    Durant des décennies, Bruxelles a déversé des centaines de millions d’euros pour faire passer «les bonnes pratiques démocratiques», sensibiliser Ankara à la question des droits de l’homme ou faire avancer la cause des femmes. Bruxelles se reposait également sur la Turquie pour garder les frontières de l’Europe.

    C’était l’époque où les décideurs turcs se lançaient dans «l’islam de marché». Sans rien renier, sur le fond, de leur idéologie inspirée du mouvement des Frères musulmans, ils revêtaient des atours occidentaux pour faire des affaires et de la diplomatie en Europe. C’était la charia en costume cravate, qui réjouissait des technocrates heureux d’imaginer que les fonds européens n’étaient pas dépensés en pure perte.

    Lire la suite