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Le gouvernement chinois continue d’utiliser l’accord de principe avec le Vatican pour obliger toutes les églises clandestines à rejoindre celles approuvées par l’État.
En dépit de l’accord avec le Vatican, le Parti communiste chinois (PCC) renforce la répression et la persécution des églises catholiques clandestines et de ses fidèles. Cet accord conclu il y a près de quatre mois était censé apaiser des tensions qui duraient depuis plusieurs décennies au sujet de la nomination des évêques.
Dans le cadre de l’accord Vatican-Chine de 2018, le pape François a reconnu la légitimité de sept évêques nommés par le gouvernement chinois qui, n’ayant pas été choisis par le Vatican, avaient été excommuniés. À son tour, Pékin a enfin reconnu l’autorité du pape de manière formelle.
« La Chine et le Vatican continueront à maintenir la communication et à faire avancer le processus d’amélioration des relations entre les deux parties », a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères dans un communiqué publié alors.
Et pourtant, le PCC va à l’encontre de cette déclaration : il ne fait qu’empirer ses relations avec les églises du pays.
Début décembre, des agents d’un poste de police du comté de Taining, dans la ville-préfecture de Sanming, dans la province de Fujian, au sud-est de la Chine, ont fait irruption dans un lieu de réunion clandestin de l’Église catholique dans le but d’arrêter le prêtre et les religieuses de l’église. Quand leur mission a échoué, les agents ont menacé un fidèle âgé : « Si on ne trouve pas le prêtre, on vous emmènera tous ».
Le dortoir de l’église catholique du comté de Taining. Ce jour-là, la police a utilisé une échelle pour entrer illégalement dans le bâtiment afin de retrouver et d’arrêter le prêtre.
La Conférence épiscopale congolaise (CENCO) a expliqué au Conseil de sécurité des Nations unies comment elle avait organisé son observation des élections présidentielle et législatives du 30 décembre, observation menée dans le cadre de « l’engagement socio-politique de l’Eglise ». Lu sur le site web de la « Libre Afrique » :
La Cenco a formé 41.026 observateurs et obtenu l’accréditation de 40.850 d’entre eux, a expliqué Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale. Les 176 observateurs qui n’ont pas obtenu l’accréditationont servi « à l’observation des incidents en dehors des centres de vote ». Les 959 observateurs prévus pour les circonscriptions de Beni, Beni-ville, Butembo-ville et Yumbi n’ont pas été déployés puisque ces circonscriptions ont été privées de vote pour diverses raisons.
Ce sont donc 39.824 observateurs formés par la Cenco qui ont été déployés, à hauteur de 1 à 2 par bureau de vote et au moins 1 dans chacun des 21.784 centres de vote du pays, « soit une couverture globale de 100% des bureaux de vote prévus par la Ceni » (Commission électorale nationale indépendante).
600 téléphones satellitaires
On sait que les autorités congolaises ont coupé la transmission des SMS après le vote. Au moment de la coupure, « la Cenco avait déjà reçu au moins 43% des données ». Une partie de ses observateurs détenaient 600 téléphones satellitaires Thuraya pour les zones non couvertes par la téléphonie mobile et utilisés également « pendant la coupure des SMS ».
Les observateurs de la Cenco ont travaillé « en synergie » avec ceux de l’Eglise du Christ au Congo (protestants) et de la Symocel (Synergie des missions d’observation électorales citoyennes).
La mission d’observation de la Cenco disposait d’un Centre de collecte et de traitement des données, dotée d’un call center où travaillaient 408 agents.
71,5% des suffrages collectés
Toutes ces dispositions ont permis à la mission d’observation de la Cenco de collecter 13.110.999suffrages exprimés, sur un total de 18.329.318, soit 71,5% des suffrages.
Deux systèmes de comptage ont donné les mêmes tendances, qui ont permis à la Cenco de conclure que « les résultats de l’élection présidentielle, tels que publiés par la Ceni, ne correspondant pas aux données collectées » par sa mission d’observation. La conférence épiscopale a donc prié le Conseil de sécurité de demander « à la Ceni de publier le plus vite possible les procès verbaux des centres (de vote) pour donner aux candidats la possibilité de comparer leurs données à celles de la Ceni » en vue « d’enlever les doutes ».
Cause toujours : il eût été plus avisé de faire pression sur le conseil de sécurité avant les élections en exigeant que, dans le climat menaçant qui prévalait, celles-ci se déroulent en présence d’une mission internationale de contrôle plutôt que de vouloir confier maintenant à la Ceni un exercice supplémentaire de tripatouillage post-électoral.
A part quelques gesticulations, a posteriori il n’y a rien à attendre des enceintes internationales: d’autant plus que le leurre Tshisekedi semble fonctionner dans l’opinion congolaise elle-même (du moins pour l’instant) …
Michel Varton, directeur de Portes Ouvertes France commente la sortie de l’Index mondial de persécution des chrétiens 2019 : « Les persécutions contre les chrétiens s’aggravent pour la septième année consécutive ! Si l’on devait les comparer à un lac, il se serait à la fois élargi et approfondi ». D’après cet indes, en 2018, quelque 245 millions de chrétiens auraient été « fortement persécutés » en raison de leur foi, soit un chrétien sur neuf. Globalement, l’indice de persécution établi par l’ONG augmente de 2,7% entre 2018 et 2019.
Aggravation rapide en Afrique
Le « lac » dépasse manifestement ses frontières habituelles notamment en Afrique, où de plus en plus de pays sont touchés par l’extension d’un islam radical et intolérant. C’est notamment le cas au Mali, au Niger et en Centrafrique. Le Nigeria, quant à lui, connaît une explosion de violence dans un contexte de conflit entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs chrétiens.
3.731 chrétiens ont été tués en raison de leur foi en 2018, contre 2.000 en 2017. Encore ces nombres ne concernent-ils que les faits attestés et vérifiables, prévient l’équipe de Portes Ouvertes présentant l’Index. En effet, le nombre de chrétiens assassinés en raison de leur foi serait supérieur.
Dans beaucoup de pays abonnés aux places de cancres de l’Index annuel, les organismes internationaux rencontrent de grandes difficultés à chiffrer les exactions. À commencer par la Corée du Nord, où résideraient entre 200.000 et 400.000 chrétiens, toujours selon Portes Ouvertes. Numéro un des pays les plus répressifs depuis 18 ans, il ne connaît pas d’ouverture sur le plan intérieur, malgré les récents échanges encourageants avec la Corée du Sud.
Chine et Inde, leviers de la persécution religieuse
Mais les deux pays qui « creusent le lit du lac » continue Michel Varton sont les deux plus peuplés au monde, l’Inde et la Chine. Le christianisme y est vu comme un élément étranger à l’identité nationale, qu’il convient de réprimer, voire d’éradiquer. Portes Ouvertes dit avoir cessé de présenter les visages des chrétiens indiens qui témoignent sur son site web.
Le gouvernement indien, géré par les nationalistes hindous du parti BJP, emploie d’après elle le traçage biométrique pour retrouver les chrétiens. Les prochaines élections, en mai-juin 2019, apportent peu d’espoir de changement, puisque le parti au pouvoir est en tête des sondages. Sans compter que des chrétiens constatent avoir été gommés des listes électorales.
Il y aurait pourtant une façon optimiste de lire cet Index alarmant, à savoir que si beaucoup de chrétiens sont persécutés en raison de leur foi, c’est parce qu’ils sont de plus en plus nombreux. Cette argumentation pourrait par exemple se fonder sur les étonnantes réussites des Églises protestantes en Iran et en Algérie où des dizaines de milliers d’anciens musulmans se tournent vers le Christ.
Des signes d’espoir
Pourtant, prévient Claire Lacroix, la responsable de l’information de Portes Ouvertes France, « cette vision optimiste est démentie par plusieurs exemples, comme celui de la Somalie. Ce pays, que nous classons à la troisième place de notre Index, derrière l’Afghanistan et la Corée du Nord, ne connaît aucune augmentation du nombre de chrétiens, mais ils sont encore plus persécutés qu’auparavant ! »
Toutefois, des signes d’espoirs viennent, d’une façon inattendue, du Moyen-Orient. En Egypte et en Irak, la situation des chrétiens s’est sensiblement améliorée, selon les évaluations des équipes de Portes Ouvertes. Mais comme le conclut Claire Lacroix : « Le meilleur espoir ne réside pas dans des chiffres, mais dans des témoignages tels que celui de Samiha Tafik ». Cette Copte a été défigurée par l’explosion d’une bombe au Caire, mais elle parcourt le monde pour délivrer son message de paix : « Je ne veux pas me venger. Je prie pour les responsables de cette explosion, que Dieu leur montre le chemin. »
Excellent résumé de l'impasse actuelle par Hubert Leclerq sur le site de « La Libre Afrique » :
« Deux semaines après le passage par les urnes, cinq jours après l’annonce du verdict provisoire de la présidentielle et deux jours après celle du résultat des législatives, le processus congolais mis sur pied par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ne convainc plus grand monde
Le président zambien, Chagwa Lungu, qui préside actuellement l’organe chargé de la politique, de la défense et de la sécurité de la SADC (communauté des Etats de l’Afrique australe) n’a pas chômé ces derniers jours. C’est que toute la sous-région est suspendue aux évolutions du processus électoral en République démocratique du Congo. Et ce processus est loin de faire l’unanimité. Il fait craindre la résurgence d’une période d’instabilité et de violence dans ce pays de plus de 80 millions d’âmes.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, sur le coup de 3 heures du matin, la Ceni a annoncé les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Des résultats qui ont donné la victoire à l’opposant Félx Tshisekedi, d’une tête devant l’autre opposant, Martin Fayulu. Le dauphin de Joseph Kabila devant se contenter d’une troisième place, loin des deux autres.
Un résultat immédiatement rejeté par Martin Fayulu qui annonce, ses chiffres de compilation à la main, avoir décroché plus de 60% des suffrages. L’Église catholique, à travers la commission épiscopale nationale congolaise (Cenco), a répété son incompréhension face à ces chiffres officiels. Pour la Cenco, ce résultat ne correspond pas du tout aux chiffres qu’elle a obtenus en compilant les procès-verbaux des bureaux de vote.
Le malaise est évident. Aucun pays africain, jusqu’ici, n’a d’ailleurs félicité publiquement les gagnants, quoi que disent leurs QG. Tous les voisins ont félicité les Congolais pour leur détermination à faire entendre leur voix mais personne n’a félicité le lauréat. Tous se sont contentés de prendre acte.
2019, une année clef pour le pontificat du pape François (ANALYSE)
En 2019, pour sa sixième année à la tête de l’Eglise catholique, le pape François sera confronté à de nombreux défis. Abus sexuels, rôle des femmes ou encore voyages dans le monde entier, l’année qui s’ouvre s’annonce chargée pour le Souverain pontife.
Pour le pape François, l’année 2018 a constitué un véritable tournant. Alors que le Souverain pontife était encore largement populaire fin 2017, ses propos maladroits sur les abus sexuels au Chili ont engendré une rupture entre le pape argentin et une partie de l’opinion publique. La révélation de nouveaux scandales dans la gestion de ces abus n’a pas amélioré la situation. Pire encore, un ancien nonce, Mgr Carlo Maria Viganò, a directement accusé le pape François d’avoir eu connaissance des abus commis par l’ex-cardinal Theodore McCarrick et d’en avoir pourtant fait un conseiller.
Si 2018 a été l’année des révélations et des excuses, 2019 doit désormais être celle du passage à l’action et de la prise de mesures concrètes, comme le demandent de nombreuses voix que ce soit chez des fidèles, des victimes ou même des prêtres. Inédite, la convocation à Rome en février prochain de tous les présidents des conférences épiscopales pour aborder le thème de la protection des mineurs sera ainsi un moment décisif.
Le risque est toutefois grand que les attentes très élevées dans certaines parties du monde soient déçues en raison de l’universalité de ce sommet. En effet, certains épiscopats semblent toujours convaincus que les abus sont avant tout un problème occidental. L'enjeu sera donc de parvenir à ces deux objectifs – véritable prise de conscience chez tous les évêques et réponses sérieuses. Sinon, comme l'affirmait le pape lui-même lors de ses vœux à la Curie le 21 décembre, l'Eglise risque de perdre toute “crédibilité”.
Nombreux voyages et opération de la cataracte
Sur un tout autre sujet, le synode sur l’Amazonie, convoqué en octobre prochain, pourra également constituer un moment clef du pontificat. Réunissant tous les évêques de la région amazonienne, ce synode pourrait se prononcer sur l’ordination d’hommes mariés – les viri probati – et le rôle des femmes. Face au manque de prêtres, explique ainsi le document préparatoire publié en juin dernier, il faut trouver de “nouveaux chemins” ce qui suppose “d’évaluer et de repenser les ministères nécessaires”. Sans oublier, poursuit le document, de “discerner le type de ministère officiel qui peut être confié aux femmes”.
Par ailleurs, 2019 constituera une année importante en termes de voyages apostoliques. Pas moins de quatre voyages sont d’ores et déjà annoncés : le Panama du 23 au 27 janvier, Abou Dabi du 3 au 5 février, le Maroc les 30 et 31 mars et la Macédoine et la Bulgarie du 5 au 7 mai. Parmi ces déplacements, celui à Abou Dabi marquera une grande première puisque jusqu’à présent aucun chef de l’Eglise catholique n’a foulé le sol de la péninsule arabe.
Outre ces voyages officiellement annoncés, d’autres pourraient également avoir lieu, notamment en Afrique et à Madagascar en septembre et au Japon en novembre. Au total, ce ne sont donc pas moins de six voyages qui sont déjà envisagés ce qui ferait de 2019 l’année où le pape François voyagera le plus, à égalité avec 2016.
En 2019, le premier pape latino-américain fêtera le 13 mars le sixième anniversaire de son accession au pontificat ainsi que ses 83 ans le 17 décembre. Il n’aura donc plus que deux ans de moins que Benoît XVI quand celui-ci avait renoncé au pontificat, notamment en raison de son âge avancé. Enfin, le pape François devrait subir une opération de la cataracte en 2019. Si cette opération est bénigne, elle n’en concerne pas moins un homme âgé, à la tête de plus d’un milliard de catholiques dans le monde. XLN
RDC: l'Eglise catholique en première ligne contre Joseph Kabila
Son avis et ses conclusions étaient attendues par une partie des Congolais, comme par la communauté internationale. Cet après-midi (11 janvier), la Cenco, la Conférence épiscopale congolaise, a fait savoir que le résultat provisoire de l'élection présidentielle, annoncé par la Céni (la commission électorale) et qui attribue la victoire à Felix Tshisekedi, "ne correspond pas" aux données collectées par ses observateurs dans les bureaux de vote et de dépouillement.
L'église catholique congolaise s'oppose donc frontalement à la version officielle du pouvoir en place. Il y a quelques jours, un collectif catholique, organisateur des manifestations anti-Kabila en 2017 et 2018 dénonçait même la "complicité" entre le pouvoir et la Céni.
"Une Eglise plus organisée que l'état congolais"
Tout le monde ne se permet pas de contester le pouvoir aussi frontalement, loin de là. Mais l'église catholique congolaise peut se le permettre: elle jouit d'une popularité et d'une confiance de la part des Congolais à faire pâlir d'envie tous les représentants politiques.Pour Dieudonné Wamu Oyatambwe, politologue et auteur de "Eglise catholique et pouvoir politique au Congo-Zaire", ce n'est pas étonnant. "L'église catholique est incontournable dans la vie des Congolais. Elle est très écoutée et respectée, non pas parce que tous les Congolais sont croyants, mais parce qu'elle est crédible et organisée, bien plus que l'Etat congolais", explique-t-il. Ainsi, l'Eglise est là quand l'Etat ne l'est pas, estime le politologue. "L'église est partout et depuis longtemps. Même quand il n'y avait pas de système de communication tel que nous le connaissons, les gens communiquaient via les diocèses. Ce n'est pas étonnant qu'elle puisse annoncer les résultats quelques jours après les élections, car elle a un réseau d'information très développé."
Intense mobilisation
L'Eglise congolaise s'est particulièrement mobilisée à l'occasion de cette élection présidentielle, retardée de deux ans par rapport au calendrier initial. "Elle s'est d'abord mobilisée pour que la classe politique s'entende", explique M. Oyatambwe. C'est en effet sous son égide qu'a été signé l'accord de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre 2016. Majorité et opposition avaient alors signé un compromis pour une transition politique pacifiste jusqu'aux élections. "Elle a aussi sensibilisé les gens sur le processus électoral", poursuit le politologue. "Elle les a incité à aller voter, elle a fourni un travail énorme. Ensuite, elle a déployé une large mission d'observation sur le terrain. C'est la seule à pouvoir mobiliser autant."L'an dernier, c'est aussi elle qui était à l'origine des manifestations réclamant le départ de Joseph Kabila. Ces rassemblements avaient causé la mort de plusieurs personnes le 31 décembre 2017 suite à l'intervention des forces de l'ordre. "Nous ne pouvons que dénoncer, condamner et stigmatiser les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniforme qui traduisent malheureusement, et ni plus ni moins, la barbarie", avait déclaré l'influent archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo Pasinya.
Implantation durable au Congo
Au Congo, l'Eglise est une institution, et cela ne date pas d'hier. Au siècle dernier, elle constituait déjà l'un des trois piliers de la trinité coloniale, aux côtés de l'administration et des entreprises coloniales. Et face aux lacunes de l'Etat, elle a pris une place considérable dans le paysage congolais. Aujourd'hui, sa mission n'est plus "civilisatrice" mais elle reste incontournable. "Elle intervient dans le système éducatif, les soins de santé, la socialisation des jeunes", explique Dieudonné Wamu Oyatambwe. Si une telle intervention de l'église dans la politique semblerait aujourd'hui inconcevable en Belgique, l'analyse n'est pas la même en RDC, où l'Eglise a encore un poids énorme dans la vie sociale des Congolais.
Pakistan: 500 responsables musulmans dénoncent la violence religieuse
La Déclaration d’Islamabad rassemble les signatures de 500 imams, unis dans la lutte contre le terrorisme et les violences sectaires et religieuses.
Le Conseil des Oulémas, la principale autorité religieuse du Pakistan, s’engage dans cette déclaration à soutenir la liberté religieuse, et dénonce les violences alimentées par des leaders islamistes extrémistes qui menacent de mort ceux qui ne suivent pas la loi coranique. Le texte, articulé en sept points, fait explicitement référence au cas d’Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème puis acquittée par la Cour suprême le 31 octobre dernier, et libérée après neuf ans de prison. Sa situation doit être traitée «avec une absolue priorité», demande le Conseil des Oulémas, alors que les extrémistes demandent une révision de son procès.
Les fidèles de toute religion ont le droit de vivre au Pakistan selon leurs propres normes culturelles et doctrinales, et donc d’organiser leurs propres structures avec l’accord des administrations locales et l’interdiction totale de publier des documents qui incitent à la haine religieuse, est-il rappelé dans cette Déclaration d’Islamabad. Les 500 imams reconnaissent que le Pakistan est un pays multi-ethnique et multi-religieux et soulignent que le gouvernement a la responsabilité de «protéger la vie et la propriété des non-musulmans qui vivent au Pakistan» et donc de contrer «avec fermeté les éléments qui menacent les lieux sacrés des non-musulmans résidant au Pakistan». Ils appellent donc à consacrer cette année 2019 à «éradiquer le terrorisme, l’extrémisme et les violences sectaires dans le pays».
La méfiance de Paul Bhatti
Interrogé par la section italienne de Vatican News, Paul Bhatti, activiste chrétien pour les droits humains et frère du ministre assassiné Shahbaz Bhatti, ne cache toutefois pas un certain scepticisme quant à l’efficacité de ces déclarations d’intentions : «Il y a une bonne espérance mais il n’y aura pas de tournant au Pakistan tant que certains aspects fondamentaux ne changeront pas», et donc notamment «un changement de Constitution», afin de protéger les droits des minorités.
«En février 2013, j’ai suivi un congrès auquel ont participé tous les imams du Pakistan, en présence du président et du premier ministre, où j’ai écouté plus ou moins les mêmes intentions, mais qui n’ont pas eu de suite, regrette Paul Bhatti. Tant que ne changeront pas ces écoles religieuses dans lesquelles se fait le lavage de cerveau, cela n’a aucun sens de parler de droits si à la fin on continue dans les écoles à enseigner la haine… Alors il faut faire des pas concrets pour que le Pakistan puisse changer. Un point de vue religieux ne suffit pas.»
Les avortements forcés continuent en Chine (source)
La « politique des deux enfants » a de nouveau fait une victime en Chine : une femme enceinte de son troisième enfant a été forcée d’avorter après qu’on la menace d’envoyer son frère en camp d’internement.
Bien qu’étendue à deux enfants depuis le 1er janvier 2016, la « politique de l’enfant unique » chinoise (instaurée en 1979) expose les femmes à un choix « imposé » à partir du troisième enfant : avorter ou bien régler des amendes dissuasives et subir des menaces. (Voir Bulletin de l’IEB)
En effet, la perpétuation des avortements forcés en Chine est attestée par le Rapport de la Commission du Congrès et de l’Exécutif* dans la section « Contrôle de la Population ». Le rapport pointe la loi chinoise, qui « requiert des couples mariés d’avoir des enfants et leur impose de se limiter à deux enfants ». Il note que « des agents du gouvernement ont continué à appliquer les politiques de planning familial en utilisant des méthodes telles que de lourdes amendes, la perte d’emploi, la détention, l’avortement.»
En effet, des autorités locales chargent les agents du planning familial d’inspecter les femmes pour poser des dispositifs intra-utérins, les stériliser, contrôler les grossesses ou provoquer des avortements, parfois tardifs. En fonction de la province, de la minorité ethnique, du statut matrimonial ou d’autres critères, certains couples sont autorisés à avoir plus d’enfants.
La loi chinoise permet aussi aux autorités locales de punir les familles qui ne respectent pas la politique des deux enfants en leur imposant des amendes, dénommées « frais de compensation sociale », ce qui oblige les femmes à choisir entre un avortement et une amende souvent supérieure au salaire annuel moyen.
« Ceci prouve que le Parti Communiste Chinois fonctionne toujours comme une police du ventre des mères », déplore Reggie Littlejohn, présidente de Women’s Rights Without Frontiers. Elle fait aussi remarquer que les femmes seules ne sont pas protégées par la loi et qu’elles peuvent être forcées d’avorter même leurs deux premiers enfants.
*Commission chargée par le congrès des Etats-Unis de surveiller le respect des droits de l’homme en Chine.
Discours au Corps diplomatique: les priorités du Saint-Siège en 2019 (texte complet)
La protection des enfants et la lutte contre la violence faite aux femmes
Dans son traditionnel « tour du monde » de début d’année devant le Corps diplomatique, ce lundi 7 janvier 2019, au Vatican, le pape François a redit les priorités du Saint-Siège pour 2019, dont la protection des enfants et la lutte contre la violence contre les femmes. Le pape rappelle le principe de « la défense des plus faibles ».
Le pape François rappelle le domaine de la responsabilité du Saint-Siège au service de la paix et du bien commun: « Le Saint-Siège n’entend pas s’ingérer dans la vie des États, mais il aspire à être un auditeur attentif et sensible aux problématiques qui concernent l’humanité, avec le désir humble et sincère de se placer au service du bien de tout être humain. »
Voici la traduction officielle publiée par le Saint-Siège.
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Discours du pape François
Excellences, Mesdames et Messieurs,
le début d’une nouvelle année nous permet d’arrêter pour un instant la succession frénétique des activités quotidiennes pour tirer quelques considérations sur les évènements passés et réfléchir sur les défis qui nous attendent dans le proche avenir. Je vous remercie d’être présents nombreux à notre rencontre habituelle, qui entend être surtout l’occasion propice pour nous adresser des pensées cordiales et riches de bons vœux. A travers vous, que ma proximité rejoigne les peuples que vous représentez, unie au souhait que l’année qui vient de commencer apporte paix et bien-être à chaque membre de la famille humaine.
J’exprime ma gratitude particulière à l’Ambassadeur de Chypre, Son Excellence Monsieur Georges Poulides, pour les aimables paroles qu’il m’a adressées pour la première fois au nom de vous tous, en qualité de Doyen du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. A chacun de vous je désire dire combien j’apprécie l’œuvre que vous accomplissez au quotidien pour consolider les relations entre vos respectifs Pays et Organisations et le Saint-Siège, renforcées encore par la signature ou la ratification de nouveaux accords.
Je me réfère en particulier à la ratification de l’Accord Cadre entre le Saint-Siège et la République du Bénin sur le Statut juridique de l’Église catholique au Bénin, ainsi qu’à la signature et à la ratification de l’Accord entre le Saint-Siège et la République de San Marin pour l’Enseignement de la Religion catholique dans les écoles publiques.
Les avortements ont dépassé toutes les autres causes de décès dans le monde, à plus de 41 millions en 2018, selon le service de suivi de statistiques Worldometers.
Cette estimation représenterait une diminution substantielle par rapport à l'estimation de l'OMS, qui estimait à 56 millions le nombre d'avortements dans le monde chaque année de 2010 à 2014, bien que Michael Spielman, de Abort73, prévienne que l'OMS s'appuie sur des estimations du Guttmacher Institute, favorable à l'avortement, qui, selon lui, a utilisé une méthodologie discutable. pour l'absence totale de données réelles dans de nombreux pays.
«Selon les estimations de Guttmacher sur les 56,3 millions d'avortements dans le monde, 10% au maximum peuvent être officiellement comptabilisés et 23% seulement s'appuient sur des preuves empiriques», écrit Spielman. "Les 77% restants sont supposés basés sur un modèle statistique complexe qui estime" divers facteurs. De manière plus significative, Guttmacher "suppose [s] un taux d'avortement constant qui n'est pas affecté par la légalité de l'avortement", ce qui pourrait influencer les conclusions en faveur de l'affirmation du lobby des avortements selon laquelle les lois pro-vie sont inefficaces.
Quoi qu'il en soit, Breitbart note que, selon l'estimation de Worldometers, l'avortement légal est plus mortel que "le cancer, le paludisme, le VIH / sida, le tabac, l'alcool et les accidents de la route combinés". En 2018, 8,2 millions de décès ont été causés par le cancer, 5 millions par le tabagisme et 1,7 million par le VIH. /SIDA.
Au niveau national américain, les statistiques sur l'avortement ont montré des progrès mitigés cette année. Les centres américains de contrôle des maladies (CDC) ont rapporté en novembre que l'année 2015 (l'année la plus récente pour laquelle des statistiques officielles sont disponibles) avait enregistré moins d'avortements qu'en toute autre période depuis que Roe v. Wade avait forcé l'avortement légal dans les 50 États. Par ailleurs, le ministère britannique de la Santé a annoncé le mois dernier que le nombre d'avortements au Royaume-Uni avait atteint son plus haut niveau en dix ans en 2017.
L’avortement eugénique a également augmenté, tandis que les avortements répétés ont atteint 74 204 personnes l’année dernière.
Au Royaume-Uni, les avortements financés par les contribuables "ont atteint un record de 134 768", a déclaré Edward Pentin du National Catholic Register. Il a également observé qu '«il devrait y avoir, grosso modo, un million de naissances vivantes au Royaume-Uni chaque année, mais qu'environ 200 000 enfants à naître sont tués dans l'utérus, le nombre est donc d'environ 800 000», ce qui signifie qu'environ un cinquième des grossesses se terminer par un avortement au Royaume-Uni.
Selon les estimations de Worldometers sur l’avortement, plus de 170 000 avortements auraient déjà eu lieu dans le monde en 2019 au 2 janvier.
L’islam à la conquête de l’Occident : la Stratégie dévoilée
Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate (PCD), publie un livre « explosif » révélant un document stratégique adopté en 2000 par les États musulmans pour installer en Occident une « civilisation de substitution ». Explications.
La Nef – Votre livre examine un document intitulé « Stratégie de l’action culturelle islamique à l’extérieur du monde islamique », qui a été élaboré par l’ISESCO, département culturel de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), regroupant 57 États musulmans. Dans quelles circonstances avez-vous découvert ce texte dont personne ne parle et pour quels motifs avez-vous décidé de le faire connaître ?
Jean-Frédéric Poisson – C’est en lisant un livre de l’universitaire libanaise Lina Murr Nehmé (Tariq Ramadan, Tareq Obrou, Dalil Boubakeur. Ce qu’ils nous cachent, Salvator, 2017) que j’ai découvert le titre de ce document auquel elle faisait référence. Ma curiosité a fait le reste : je suis allé le consulter sur internet (il est disponible sur le site isesco.org) et sa lecture m’a édifié. Il n’est pas fréquent que la deuxième plus importante organisation d’États au monde, en l’occurrence l’OCI, élabore un document stratégique visant purement et simplement à assurer la domination de sa civilisation sur le reste du monde, et le disant ouvertement. L’origine de ce texte, son caractère officiel et son objectif universaliste me sont apparus comme autant de raisons de le faire connaître au grand public… et aussi aux responsables politiques français ! On ne sait jamais…
Pouvez-vous esquisser rapidement les principes énoncés dans cette Stratégie ?
Chaque musulman a le devoir de protéger et de fortifier partout sa communauté (l’Oumma) et d’assurer la propagation de tout ce qui la constitue. Il y a une vingtaine d’années, les États islamiques constataient que les communautés musulmanes occidentales n’étaient plus en situation de transmettre l’islam dans de bonnes conditions aux nouvelles générations, et donc de répondre à cette double obligation. La Stratégie culturelle islamique vise donc d’abord à ré-enraciner les musulmans occidentaux dans leur culture et leur foi, pour qu’ils soient acteurs de l’islamisation universelle. La déréliction actuelle de l’Occident, le vide que représente la société de consommation, ont évidemment, aux yeux des responsables musulmans, vocation à ouvrir la voie au seul projet de civilisation qui soit à la fois exigeant et profitable à l’homme : l’islam. Le document que je commente dans mon livre planifie ce remplacement. Il évoque lui-même la volonté « d’installer une société islamique pure et saine » en Occident. Difficile d’être plus clair !
Selon vous, pourquoi ce document, malgré son caractère officiel, n’a jamais été pris en considération depuis sa publication en 2000 ?
D’abord la majorité des responsables politiques français considèrent l’islam comme une sorte de christianisme des Arabes. Et qu’il évoluera donc comme le christianisme – à leurs yeux tout au moins – a évolué, c’est-à-dire dans le sens d’un adoucissement, pour ne pas dire d’un affadissement progressif de ses principes. En un mot, ils ne connaissent ni ne comprennent la nature profonde de l’islam. Ensuite, beaucoup d’entre eux sont tout de même biberonnés aux bienfaits du multiculturalisme, consciemment ou non. Et cette doctrine, qui est le premier moment de la conquête de l’Europe par l’islam, entre facilement en résonance avec ce que souhaite ce dernier. Enfin, il y a le pire : la couardise, face à un phénomène – la progression de l’islam en France – qu’ils renoncent à traiter dans le débat public, à cause de la pression médiatique qui existe sur ce sujet. Tout cela est en train de changer un peu, mais très lentement.
« Au jour de l’an, le 1er janvier 2019, le pape François a exhorté la famille humaine à se tourner vers la Vierge Marie pour venir à bout d'un monde “désuni“, lors de la messe de Sainte Marie Mère de Dieu à la basilique Saint-Pierre au Vatican.
Dans la vie “dispersée“ d’aujourd’hui, “où nous risquons de perdre le fil“, l’étreinte de la Mère de Dieu est “essentielle“, a estimé le successeur de Pierre. Le monde est peut-être “entièrement connecté“, mais il semble être de plus en plus “désuni“. Tout particulièrement aujourd’hui où règne selon lui “partout éparpillement et solitude“.
Un monde qui regarde l’avenir sans regard maternel est “myope“, a-t-il affirmé. C’est pourquoi “nous avons besoin de nous confier à la “Mère de la consolation“, qui “con-sole“ : elle est avec celui qui est seul. Etant présente telle une mère, elle est “un remède à la solitude et à la décomposition“.
Un monde dans lequel la tendresse maternelle est “reléguée à un pur sentiment pourra être riche de choses“, mais pas de lendemains, a prévenu le chef de l’Eglise catholique. Car tandis que les profits augmenteront, l’humanité “ne saura plus voir, dans les hommes, des enfants“.
Les mères “introduisent avec amour dans la vie“
Et combien d’enfants aujourd’hui se croient forts et s’égarent. De libres ils deviennent esclaves, a déploré l’évêque de Rome. Il a ainsi exhorté à appuyer toutes sociétés sur les mères car elles seules “prennent par la main les enfants et les introduisent avec amour dans la vie“.
Le regard maternel de la Vierge aide à se voir “comme des enfants aimés“ dans le peuple croyant de Dieu, car elle ne voit pas des pécheurs mais des fils. Elle permet ainsi à “nous aimer entre nous, au-delà des limites et des orientations de chacun“, a considéré le Souverain pontife.
La foi également, pour être conservée, a besoin de la Mère de Dieu : son regard rappelle que la “tendresse, qui remédie à la tiédeur, est essentielle pour la foi“. Et quand, dans la foi, il y a de la place pour la Mère de Dieu, “on ne perd jamais le centre, le Seigneur“, a déclaré le pape.
Au début de l’année, il convient donc selon lui de demander à la sainte Vierge la “grâce de l’étonnement“ devant le “Dieu des surprises“. La foi, comme la vie tout entière “devient grise, routinière“ sans étonnement. Le pontife a ainsi encouragé à renouveler “l’étonnement des origines“, par la Mère de Dieu qui peut “engendrer au Seigneur“ comme elle a engendré le Seigneur.