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islamisme - Page 57

  • Le terrorisme djihadiste s'invite en Belgique

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    Lu sur le site de la RTBF :

    Le parquet aurait déjoué des attentats jihadistes planifiés en Belgique

    Nos confrères de l'Echo ont révélé l'information ce samedi matin: des attentats auraient été déjoués sur le sol belge. Le parquet fédéral aurait fait échouer plusieurs attaques au fil de ces derniers mois. D'après l'article, elles auraient été fomentées par des combattants belges revenus de Syrie. Et les services de sécurité et la justice auraient volontairement tu ces informations pour ne pas alarmer la population.

    Ces informations ne sont pas confirmées officiellement. Disons qu'il y a du vrai: des personnes au profil très agressif auraient été arrêtées, mais officiellement personne ne confirme qu'on aurait déjoué des attentats. 

    Du côté du ministre de l'Intérieur, on se refuse à tout commentaire, vu la sensibilité du dossier. On nous dit seulement que beaucoup d'énergie est consacrée au dossier et que de nombreuses personnes y travaillent. 

    Au Parquet fédéral aussi, même refus de confirmer si des attentats ont été déjoués. Mais on parle quand même d'opérations et de mandats d'arrêts délivrés dans le cadre d'un travail très long et continu sur ces dossiers liés au retour des combattants partis en Syrie. Jean-Pascal Toreau, porte-parole du parquet fédéral explique la section anti-terrorisme du parquet fédéral s'occupe "du terrorisme en général et plus précisément de cette problématique de ces personnes qui reviennent de Syrie. Tout ça donne lieu concrètement à l'exécution d'opérations qui ont eu lieu, elles-même suivies de mandats d'arrêt. Les efforts seront continus pour garantir la sécurité en Belgique".

    D'autres sources évoquent trois ou quatre personnes arrêtées ces derniers mois. Des combattants de retour de Syrie qui avaient des profils très agressifs et auraient manifesté l'intention de commettre des actes terroristes. Ces gens auraient donc été neutralisés. 

    Par contre, impossible de quantifier la menace nous dit-on. Tout estimation sur la proportion de terroristes revenus de Syrie serait tout-à-fait fantaisiste.

    Odile Leherte

  • Le califat islamique, un rêve arabe

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    L’Etat islamique, un rêve arabe

    par Thomas Flichy de La Neuville sur le site de l'Homme Nouveau

    Jour après jour, l'État islamique occupe le devant de la scène et suscite des analyses contrastées. Et d'abord sur son appelation. Est-il oui ou non un État ? Thomas Flichy de La Neuville, spécialiste du Moyen-Orient, apporte ici son anlyse.

    Le droit romain face à la réalité musulmane

    L’on ne peut qu’être frappé par l’incapacité absolue des analystes occidentaux à déchiffrer la nature profonde de l’Etat islamique. Des hommes politiques, pétris de droit romain se sont plus à poser une analyse juridique sur ce phénomène nouveau. A leurs yeux, l’Etat islamique, ne serait pas un Etat au sens du droit international mais bien une organisation criminelle. Il importerait, par conséquent de s’attaquer à lui par des mesures techniques, et en premier lieu par des frappes aériennes. Mais l’Etat islamique n’est il qu’une organisation criminelle ?  

    Plus qu'un État

    Il est bien plus que cela : c’est un rêve arabe. Un rêve éveillé, qui sème la mort. Mais avant tout une aspiration fantasmagorique à la puissance retrouvée après les humiliations subies. Il n’est que de voir défiler les images de propagande des films qu’il produit. La minorité djihadiste encadre les foules par le biais d’exercices rôdés d’autosuggestion. Il suffit de scander le mot de califat pour qu’il devienne réalité. Ce Califat promet à des foules extatiques l’avènement de Dieu parmi les hommes. Dans ce contexte, les exécutions d’otages ne sont en rien perçues comme des actes criminels mais bien comme des actes d’expiation, en raison des crimes commis par l’Occident contre Dieu.

    Sentiment national

    D’autre part, la plus plupart des adhérents à l’Etat islamique sont animés par un sentiment national très fort, qui dépasse souvent leurs aspirations religieuses. Ils se perçoivent déjà comme les victimes d’un complot imaginaire entre les Etats-Unis, l’Iran et la Syrie. Mais lorsqu’un peuple marche en rêve, les bombardements sont en général sans effet. Surtout lorsqu’ils sont téléguidés par des élites somnambules.  

    Thomas Flichy de La Neuville est professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux, à l’Ecole Navale puis à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr. Il est spécialiste de la diplomatie au XVIIIe siècle et auteur de plusieurs ouvrages de géopolitique. Son dernier livre, en collaboration avec Olivier Hanne, vient de paraître : La dette ou le crépuscule des peuples, Editions de l'Aube, septembre 2014.

  • Chrétiens d’Orient : le témoignage du Père Rachid

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    Vu sur le « Salon Beige »

    Alors que la guerre en Syrie et l'avancée des djihadistes de l'Etat islamique menacent la sécurité du Liban, le père Rachid, prêtre à Beyrouth depuis 20 ans, fait part de ses inquiétudes sur la situation des chrétiens d'Orient.

     JPSC

  • Irak – La leçon de Ninive

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    Le combat mené par les islamistes est aussi culturel, et appelle une réaction tant en Orient qu’en Europe. D’ Aymeric Pourbaix, cet éditorial dans « Famille chrétienne » :

    Dans les écoles de Mossoul et de la plaine de Ninive, il est désormais impossible de porter un prénom chrétien. Ordre des djihadistes de l’État islamique, rapporté par l’agence Fides, qui montre bien la dimension culturelle de la terreur imposée à ce pays : c’est la mort programmée d’une civilisation, celle de la Bible, peu à peu gommée du paysage qui l’a vu naître. Et emportant avec elle la culture dans son ensemble, puisque les cours de philosophie ont également été supprimés, faute de se référer directement à Dieu.
    C’est dire combien l’action militaire engagée par la coalition internationale pour détruire le Califat islamique, si elle est nécessaire, ne suffira pas. Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, a donc raison lorsqu’il parle de « guerre culturelle » à mener contre l’islamisme, qu’il condamne d’ailleurs sans appel. Mais il faut aller plus loin et analyser les racines de cette nouvelle menace. Sur ce point précis, le courage intellectuel et la liberté d’expression – ceux du prophète Jonas à Ninive – sont plus que jamais nécessaires pour discuter des idées, sans pour autant stigmatiser tous les musulmans. Est-il raisonnable de considérer, comme le fait Obama, que ces terroristes n’ont rien à voir avec l’islam, quand bien même ils s’en réclament, et font diffuser dans les rues de Mossoul des conférences sur le « bon islam » ? Dans sa conférence de Ratisbonne en 2006, Benoît XVI avait eu l’audace de poser la question du rapport ambigu entre islam et violence. On se souvient de la vague d’indignations et de violences qui s’étaient ensuivies… Aujourd’hui, cette question et d’autres sont plus que jamais d’actualité : pourquoi le nécessaire alliage entre foi et raison, et leur « purification » mutuelle (encyclique Foi et raison, Jean-Paul II, 1998) ne fonctionne-t-il pas dans la religion musulmane ? Pourquoi l’islam est-il également ce carcan politique et social qui interdit de changer de religion dans la plupart des pays musulmans, si ce n’est dans tous ? D’autre part, en France, il ne faut pas se cacher non plus le vide existentiel et familial, qui explique que 930 jeunes français soient partis se battre en Syrie et en Irak. Comment ne pas relier ce triste record avec l’apostasie de la foi chrétienne dont nous souffrons depuis deux cents ans, et qui laisse la place aux idéologies les plus folles ? Dans les semaines qui viennent, le pape François aura au moins deux occasions de rap­peler à l’Europe qu’elle est chrétienne : son voyage dans l’ex-pays communiste qu’est l’Albanie le 21 septembre, puis son discours au Parlement européen le 25 novembre. Ce dont l’Europe a le plus besoin aujourd’hui, c’est d’un nouveau Jonas, prêchant la conversion à la ville païenne de Ninive. Alors le martyre des chrétiens d’Irak n’aura pas été vain…

    Ref. Irak – La leçon de Ninive

    JPSC 

  • Albanie : du cauchemar communiste à l'Islam conquérant

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    Le primat d'Albanie, Monseigneur Massafra, s'est confié à l’Aide à l'Eglise en Détresse, le 9 janvier 2013 :

    « Le 4 novembre 1990 la messe extraordinaire et courageuse célébrée par le père Simon Juban, dans le cimetière de Shkodrë  nous a ouvert les portes de la liberté », raconte Mgr Angelo Massafra, archevêque de Shkodrë et Pult et président de la conférence épiscopale albanaise, mais aujourd’hui « l’Eglise catholique est confrontée à tous les maux de l’Occident ».

    Dans un entretien avec l’AED, Mgr Massafra décrit le parcours de cette renaissance compliquée de l’Eglise catholique en Albanie, après presque 50 ans de violente persécution.

    Avec l’écroulement du régime communiste d’Enver Hoxha et l’abolition de la loi qui, depuis 1967, interdisait l’exercice de toute pratique religieuse, raconte-t-il, la foi, « jalousement gardée dans le temps par les familles albanaises » a permis à l’Eglise catholique, « souffrante, lacérée et décimée », de sortir de longues années de silence.

    Et la partie centrale du nord du pays, qui est à majorité catholique, compte aujourd’hui cinq diocèses qu’il faut ajouter à l’administration apostolique du sud de l’Albanie.

    Mais libérée de l’oppression de la dictature, raconte l’archevêque, l’Eglise s’est heurtée dès le début à de nouveaux problèmes «  non plus causés par le communisme et par le marxisme mais par un changement trop brusque qui, avec l’arrivée de la liberté, a introduit tous les maux de l’Occident » : Corruption, surconsommation, drogue, prostitution, chômage.

    Ces problèmes, qui affligent l’Albanie, sont évoqués dans la lettre pastorale « Fides et Patria », publiée par les évêques du pays le 28 novembre dernier à l’occasion du centenaire de l’indépendance du territoire, dans laquelle ils confirment  que « l’Eglise s’est toujours engagée et qu’elle continue à s’engager, de manière parfois héroïque, afin que le message évangélique puisse atteindre les profondeurs intimes du cœur des hommes.»

    « La voie est tracée, mais il reste encore tant à faire », soulignaient-ils.

    A ce propos, une tendance préoccupante a récemment été dénoncée par le responsable international de l’AED pour l’Albanie, Peter Rettig, qui a pu constater, lors d’un voyage dans le pays, que beaucoup de jeunes imams locaux prêchaient un Islam plus « pur et rigoureux ».

    En Albanie, la religion musulmane – arrivée au XVème siècle avec l’empire ottoman et aujourd’hui suivie par 61,9% de la population, est connue pour sa modération, mais les nouvelles recrues, qui sont formées en Turquie et en Arabie saoudite, cherchent à répandre un version plus conservatrice de celle-ci.

    L’influence turque sur la péninsule balkanique, rapporte Mgr Massafra, intéresse aussi les principaux secteurs de l’économie nationale : banques, télécommunications, industries automobile et agro-alimentaires. « Après un siècle, la Turquie est revenue dans les Balkans et les communautés musulmanes en Albanie, au Kosovo et en Bosnie, constituent le fondement de son action », a-t-il ajouté.

    Les revenus pétroliers de l’Arabie saoudite jouent un rôle lui-même très important. Au début des années 90, Ryad a financé l’impression de plus d’un demi-million de copies du Coran ; a sponsorisé de nombreux pèlerinages à la Mecque ; a construit des écoles islamiques et subventionné les jeunes albanais dans l’étude de la théologie islamique en Turquie, Syrie, Arabie saoudite et Egypte.

    L’Eglise catholique n’est pas la seule a être préoccupée par ces ingérences. Le clergé musulman local, explique Mgr Massafra à l’AED, a créé un comité ad hoc dont l’objectif est de fonder la première université islamique du pays. Celle-ci a déjà obtenu l’aval du gouvernement de Tirana et espère accueillir des étudiants albanais, macédoniens et kosovars.

    « Pour les guides modérés de l’islam, relève l’archevêque, l’ouverture de cette université est importante, car cela évite que les jeunes musulmans aillent ailleurs et assimilent des dogmes et idéologies fanatiques qui ne reflètent pas la tradition nationale ». (...)

  • Malines, 27 septembre : manifestation contre les persécutions des chrétiens

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    2014_09_17_541928f551a82.pngAujourd'hui eux!
    Demain nous!
    Tous à Malines à 15h le samedi 27 Septembre 2014 Place du Veemarkt.
    Manifestation contre la persécution des Chrétiens !
    http://www.stopchristenvervolging.be/traduction-en-franccedilais.html

    MANIFESTE

    Le 27 SEPTEMBRE 2014, nous nous réunirons dans une action pour protester contre le génocide sur les chrétiens dans le monde entier et notamment en Iraq et en Syrie.

    Les participants adressent cet appel aux autorités, aux médias, aux universitaires et aux dirigeants d’église belges. Nous leur demandons instamment d’agir, chacun dans son domaine, avec beaucoup plus de fermeté pour faire cesser rapidement la persécution dramatique des chrétiens. À cet effet, nous pensons entre autres à une meilleure et plus vaste diffusion au grand public d’informations sur ces persécutions, à des aides concrètes, à des pressions diplomatiques, à des interventions militaires... Faute d’agir et de parler, nous devenons complices de ceux qui massacrent ces innocents. La persécution massive des chrétiens doit s’arrêter !

    Par persécution, nous entendons le vaste éventail de violences (mortelles), l’approbation ou l’acceptation tacite de toute forme de violence et toute collaboration à l’instigation à des sentiments d’hostilité à l’égard des chrétiens.

    Dans le monde entier, les chrétiens font l’objet de persécutions particulièrement cruelles et à grande échelle. Le fait que notre manifestation se focalise seulement sur les grandes persécutions de chrétiens, ne signifie nullement que la souffrance de tous les autres gens nous laisserait indifférents en tant que chrétiens. Nous osons prétendre que le christianisme se préoccupe partout et toujours de toutes les personnes opprimées qui sont oubliées ou ignorées par le monde. À présent, nous mettons toutefois l’accent sur les chrétiens, vu l’ampleur extraordinaire des persécutions et vu le fait que nos médias et nos politiques y prêtent beaucoup trop peu d’attention.

    Animée par un profond respect de tout le monde, notre manifestation refuse toute attitude hostile à l’égard des gens qui appartiennent à l’islam. Cela ne nous empêche pas de nous opposer absolument à l’adoption, où que ce soit, de l’État islamique et de la charia, ce qui constituerait la négation totale de tous les droits fondamentaux de l’homme.

    Nous sommes une PLATEFORME UNITAIRE CONTRE LA PERSÉCUTION DES CHRÉTIENS, qui a été fondée à la suite des événements à Mossoul. Plusieurs groupes, dont des catholiques et des évangéliques, ont décidé de collaborer à la création d’une plateforme aussi large que possible. Cette plateforme est une œuvre commune pour aider nos coreligionnaires persécutés. Il ne s’agit pas d’une initiative œcuménique, mais d’une collaboration à cette cause importante. En tant que mouvement, la plateforme n’a donc pas de spiritualité ni de théologie propre et elle n’y aspire nullement.

    Nous savons que les persécuteurs en Moyen-Orient utilisent une définition large de ce qu’est un chrétien. Ainsi voulons-nous réunir un vaste éventail de chrétiens et de sympathisants pour faire front contre ces violations des droits de l’homme et ces blasphèmes !

  • Nous sommes tous des nazaréens

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    Le témoignage de Bruno Retailleau (sénateur UMP de Vendée) (source)

    A l'invitation de Mgr Louis Raphaël Sako, patriarche des chaldéens, je me suis rendu en Irak, le 25 août dernier, dans le camp de réfugiés de Mar Shmouni, à Ankawa, dans la banlieue d'Erbil.

    Ce que j'ai vu et entendu dépasse les limites de l'horreur. J'ai vu des mères brisées d'avoir dû abandonner dans la fuite un enfant ou un parent, des pères terrorisés à l'idée que leurs filles puissent être abusées par les combattants de l'État islamique, des enfants traumatisés par ce qu'ils ont vécu ou par les récits qu'ils ont entendus : viols systématiques, décapitations, éventrations de femmes enceintes, massacres de familles entières... Autant de témoignages effroyables qui m'ont été rapportés, comme cette mère à qui les djihadistes ont arraché son enfant de 3 ans ou ces femmes vendues à l'étal au marché de Mossoul comme de véritables esclaves. Ce que j'ai vu, ce sont les larmes de sang des chrétiens d'Irak. Ce que j'ai entendu, c'est le cri de haine des nouveaux barbares, ces fous de Dieu qui veulent faire des terres syriennes et irakiennes le cimetière des "nazaréens".

    Tous les jours la barbarie progresse et la civilisation recule en Irak. Le nord du pays est devenu un véritable camp de la mort pour l'Orient. Mais il deviendra un camp de la honte pour l'Occident si nous ne faisons rien ou pas assez. Car, bien sûr, des aides humanitaires ont été débloquées et une aide militaire a été apportée aux combattants kurdes. Mais ces soutiens ne sont malheureusement que des gouttes d'eau dans cet océan de violence et de désespérance qu'est devenu l'Irak. Il faut agir plus vite et plus fort.

    D'abord, en organisant de toute urgence une aide humanitaire, alimentaire, médicale et pharmaceutique digne de ce nom. En effet, malgré la mobilisation des Églises locales, les camps de réfugiés complètement improvisés manquent de tout : nourriture, médicaments, matériels pour assurer une hygiène minimale... En réalité, Mar Shmouni ressemble davantage à un campement de misère qu'à un camp humanitaire : les chrétiens, mais aussi d'autres minorités pourchassées comme les yazidis, s'y entassent dans la crainte d'un nouvel assaut. Car Erbil n'est qu'à trente minutes de la zone tenue par l'État islamique : à tout moment, la mort peut surgir. Le recours à la force n'est donc plus une option pour la communauté internationale, c'est une nécessité. Y compris l'envoi de troupes au sol. En effet, les forces kurdes ou irakiennes ne parviendront pas à elles seules à éradiquer la menace. Pour certains, intervenir militairement sur le terrain reviendrait à commettre la même erreur que les États-Unis en 2003. Je peux comprendre cette crainte. Toutefois, je pense au contraire qu'une intervention contribuerait à sortir l'Irak des conséquences tragiques de l'aventure américaine. Mais pas n'importe quelle intervention. Pas une opération menée par une coalition occidentale sous l'égide des États-Unis ou de l'Otan.

    Il faut à tout prix éviter le choc des civilisations, ce grand soir islamiste dont rêvent tous les djihadistes. La solution qui doit être privilégiée, c'est celle d'une force internationale sous mandat de l'Onu rassemblant très largement, en particulier les États arabes, et s'appuyant sur les forces locales. Car c'est bien l'avenir de la région qui se joue aujourd'hui : l'État islamique ne s'arrêtera pas à la Syrie et à l'Irak. En proclamant le califat, Abou Bakr al-Baghdadi et ses séides marquent leur volonté de porter le djihad tout au long de cet arc de crise qui s'étend de la Méditerranée au golfe Persique, et même au-delà, puisqu'en recrutant des combattants venus du monde entier et notamment d'Occident, l'État islamique aurait la capacité de porter le feu et la mort au coeur de l'Europe.

    Ne nous voilons pas la face : les hommes en noir de l'État islamique sont tout sauf une bande de rebelles dépenaillés et désorganisés : ils sont bien des combattants aguerris qui ont su habilement mettre en place des administrations structurées et des circuits financiers élaborés. C'est un véritable État qui s'enkyste en Irak, un virus qui se propage et qui n'a rien à envier aux pestes brune et rouge du siècle précédent. J'ai la conviction que nous sommes confrontés au troisième totalitarisme et que si nous n'agissons pas très vite, c'est un rideau de sang qui s'abattra sur l'Orient.

    La France doit être aux avant-postes de ce combat contre l'État islamique. C'est à la fois sa responsabilité et son honneur, car elle ne doit pas le faire uniquement au nom du droit mais également au nom de l'histoire. Cette histoire qui la lie aux chrétiens d'Orient depuis Saint Louis, qui a fait de la France leur soeur aînée et des Français leurs frères.

    Ces frères vers qui les chrétiens d'Irak tournent une fois de plus leur regard et leur espoir. Aujourd'hui plus que jamais, nous sommes tous des nazaréens.

  • Irak, la guerre par procuration des États-Unis

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    L’Etat islamique (EI) a revendiqué la décapitation d’un nouvel otage, le travailleur humanitaire britannique David Haines, au moment où les Etats-Unis mènent une vaste offensive diplomatique pour bâtir une coalition internationale anti-jihadistes. Les principaux pays mobilisés contre l’EI se retrouvent lundi à Paris pour une conférence internationale sur l’Irak, à laquelle participera le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a obtenu le soutien de dix Etats arabes. Les États-Unis vont-ils réellement faire la guerre contre l'État islamique ? C'est la question qui habite tous les esprits et qui est sur toutes les lèvres. Pour y répondre, Olivier Hanne et Thomas de La Neuville, apportent des éléments d'appréciation sur le blog du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

     Qu’est ce que l’État islamique ?

    L’État islamique se présente comme une structure eschatologique dans l’islamisme : les sujets du calife sont les annonciateurs du Jugement. Prétendre comme John Kerry que l’État islamique n’a rien de religieux n’a aucun sens. La technostructure de l’État américain veut croire, pour des raisons médiatiques, que le califat est une simple organisation criminelle. Sa dimension politique (la prétention à l’hégémonie califale) et religieuse (l’affirmation qu’il est la réalisation eschatologique de l’islam) est totalement occultée.

    Pourquoi une surenchère dans la violence ?

    Malgré leurs ressemblances et des passerelles de recrutement entre eux, l’État islamique et Al-Qaïda sont concurrents. Ils se présentent comme deux faux jumeaux en compétition, ce qui explique la surenchère dans une barbarie légitimatrice. La stratégie de communication de l’État islamique vise à prôner la violence absolue pour éliminer tout concurrent plus radical. Mais cette structure associant des groupes très variés, elle ne se maintient que par une vague sujétion au calife Abû Bakr al-Baghdâdî. Sur le terrain, chacun de ses groupes est autonome et veut prouver sa détermination et son respect plus intact que les autres aux règles du djihad compilés au IXe siècle dans les hadiths du Prophète.

    Obama vient-il de remporter un succès en fédérant une coalition ?

    Il peut sembler étonnant que les États-Unis aient réussi à rassembler une coalition malgré leur échec récent en Irak. Les alliés des États-Unis sont conscients du danger que représente l’État islamique, et de fait ils représentent la seule force militaire structurante capable d’endiguer ce proto-État. Toutefois, la constitution de cette coalition a d’abord valeur d’action de communication afin de réaffirmer un leadership déclinant.

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  • Les exactions de Boko Haram contre les chrétiens

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    Lu ICI :

    Boko Haram s'attaque aux chrétiens

    La secte islamique Boko Haram a pris le contrôle de Madagali, enclave chrétienne du Nigeria à la frontière camerounaise. Dans l'extension de son «califat islamique» au nord-est du pays, Boko Haram a perpétré des atrocités sur les chrétiens locaux, affirme l'organisation de défenses des chrétiens «Portes ouvertes». Plus de trente mille déplacés se trouvent dans une situation humanitaire grave à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun. Il s'agit en grande partie de ressortissants nigérians ayant fui devant l'avancée de Boko Haram. L'archidiocèse d'Abudja, capitale du Nigeria, compare la situation du pays à celle de l'Irak.

    Le groupe terroriste avait déjà assiégé la ville de Madagali il y a une semaine, mais avait dû se relplier sous le feu des forces gouvernementales. Madagali a ainsi été déclaré comme faisant partie du «califat islamique» récemment proclamé par Abubakar Shekau, le dirigeant du groupe djihadiste. Le drapeau des extrémistes flotte déjà sur Damboa et Gwoza, dans l'Etat de Borno au nord-est du pays et sur Buni Yadi dans l'Etat voisin de Yobe, rappelle «Portes ouvertes».

    Selon l'ONG, des chrétiens piégés à Madagali ont souffert des atrocités indescriptibles. L'organisation a appris que des hommes chrétiens ont été décapités, que des enfants ont été forcés à se convertir à l’islam et que des femmes ont été données comme «épouses» aux insurgés. Un pasteur en fuite a indiqué par téléphone à «Portes ouvertes» que sa maison avait été bombardée et qu’il ignorait le sort de ses fidèles. Les rebelles ont détruit au moins cinq églises dans la région.

    Des centaines d'églises détruites

    Des résidents et des chrétiens chassés qui avaient cherché refuge dans la ville ont quitté Madagali en masse. Quant aux chrétiens de Gulak, village situé à environ 25 km au sud-ouest de Madagali, il leur a également été conseillé de fuir, les insurgés se dirigeant probablement vers leur ville. Il y a quelques jours, le groupe terroriste a également attaqué la ville de Bama, d'où 26 000 habitants ont dû fuir pour sauver leur vie.

    Un évangéliste a expliqué au téléphone: «La situation devient incontrôlable. L’église est dépassée par le flot incessant de réfugiés qui fuient les régions du nord-est et échouent à Mubi», à la frontière avec le Cameroun. Un collaborateur de «Portes Ouvertes» ajoute: «Rien que dans les environs de Gwoza, Boko Haram a détruit plus de 178 églises. Plus de 40 000 personnes, pour la plupart des chrétiens, sont actuellement en fuite. Dieu seul peut nous venir en aide nous nous trouvons dans une situation désespérée.»

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  • L'obligation de réagir face à l'Etat islamique

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    L'Institut Thomas More publie une "note d'actualité" sur cette question cruciale :

    Présentation : 

    Face à l’État islamique | L’obligation de réagir
    Note d’actualité 24 | Depuis juin dernier, le monde assiste, presque impuissant, à l'essor d'une « nouvelle hydre » djihadiste surgie des confins syro-irakiens en proie à un chaos infernal dont les populations locales sont les principales victimes. Les acteurs, tant internationaux que régionaux, se sont largement laissés dépasser par l’État islamique, dont ils ont sous-estimé les capacités d'organisation et les compétences guerrières. Ses récents succès en Syrie et surtout en Irak, ont considérablement aggravé la menace pour la stabilité du Moyen-Orient et la sécurité internationale. 

    Certains pays ont déjà commencé à intervenir, avec des livraisons d’armes aux troupes qui affrontent l’État islamique sur le terrain et du renseignement. L’idée d’une coalition plus large et plus globale fait son chemin dans les chancelleries occidentales mais aussi dans le monde arabe. Face aux horreurs perpétrées sur les populations civiles, la théorie de la « guerre juste » offre en outre des bases à la fois éthiques et juridiques pour justifier une intervention de tous les acteurs de bonne volonté.

    Mais dans cet Orient tourmenté, comment et avec qui agir ? Quel type d’action mener ? A quelles fins ? Si l'usage de la force armée a déjà montré ses limites dans la région, comment combattre autrement que sur le terrain de la guerre un mouvement extrémiste et nihiliste ? En quoi ce mouvement pose-t-il un défi nouveau exigeant une réaction d’ampleur, pour refouler cette menace et, si possible, l’éliminer ? Alors que Barack Obama dévoile son plan contre l’État islamique et quelques jours avant la Conférence internationale organisée à Paris le 15 septembre prochain, l’Institut Thomas More plaide en faveur d’une action circonstanciée, ferme et volontaire.

    Télécharger la note d'actualité

  • Comment neutraliser les terroristes en Irak ?

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    Armer les kurdes, création d’une police chrétienne, menace pour l’Europe : l’interview de Mgr Gollnisch sur RFI (source)

    Le directeur de l'Œuvre d'Orient lance un appel pressant à neutraliser militairement les terroristes en Irak et souligne le désastre humanitaire de l’exode de dizaines de milliers de chrétiens.

    Il y a des questions d’ordre politique, voir même, d’ordre militaire.

    Les chrétiens et les autres minorités, yezidis, et des musulmans minoritaires, sont devant un groupe d’une violence et d’une cruauté sans commune mesure. Ce ne sont pas simplement des combattants qui par la violence, l’usage de la force veulent prendre le pouvoir, c’est un groupe qui érige la cruauté en système terroriste. On est devant des terroristes qui mettent en image leur propre cruauté pour terroriser toute une région.

    Il faut se poser la question d’une neutralisation de ce groupe.

    • Cela passe par une action militaire. Les américains sont intervenus, les autres puissances doivent pouvoir intervenir, les Nations Unies, …
    • Il faut neutraliser l’armement de ce groupe, l’armement lourd qu’il a dérobé à l’armée irakienne,
    • Il faut traduire les chefs devant la justice internationale pour crimes de guerre et génocide -- M. Laurent Fabius a évoqué le mot de « génocide » contre les chrétiens et yezidis.
    • Il faut également fermer leurs sources d’approvisionnement. Le Conseil de sécurité l’a demandé et nous souhaitons une enquête internationale pour savoir qui les a soutenus jusqu’à maintenant -- car ce groupe n’est pas né du jour au lendemain -- de quel soutien a t-il pu bénéficier : a t-il reçu le soutien de pays ou simplement de personnalités qui en avait les moyens ? Nous devons faire la clarté la dessus

    Deuxième volet l’aide d’urgence

    Des centaines de milliers de gens sont encore à la rue. L’aide internationale se met en place mais c’est toujours trop lent pour les gens qui sont à la rue, car cette aide d’urgence doit aller aux familles concernées. C’est toute une infrastructure d’urgence qui doit se mettre en place.

    Troisièmement les perspectives d’avenir

    Il n’y en a pas beaucoup, il y en a deux.

    1ère possibilité qui a notre préférence : arriver à sécuriser les zones où les chrétiens habitent, de manière à espérer que les chrétiens retournent dans leur ville et leur village.

    Pour le moment ils ne le veulent pas, parce qu’ils ont trop peur de rentrer chez eux. Si on ne fait que repousser les terroristes de quelques km, c’est évident qu’ils ne vont pas rentrer chez eux. La chose ne sera possible que si les zones sont sécurisées, certes par les kurdes, qu’il faut donc armer, même si cela me gêne de dire ça, je ne suis pas un « va-t’en guerre », je suis un prêtre catholique. Devant le terrorisme il faut bien que la force s’exerce.

    Il faut qu’il y ait une sorte de garantie internationale qui permette à ces villes et villages chrétiens d’être sécurisés.

    Il faut, hélas, jamais l’Œuvre d’Orient ne l’a dit, mais maintenant il faut le dire, il faut qu’il y ait une sorte de police chrétienne armée dans les populations chrétiennes qui assurent un minimum de sécurité, pour que le premier venu avec une mitraillette ne puisse pas tuer tous ceux qu’il a envie de tuer. Les images existent mais aucune chaine de télévision ne les a montrées car elles sont insoutenables. On a raison de ne pas les montrer, mais chacun peut les voir.

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  • Nigeria : Boko Haram mène le même combat que les djihadistes irakiens

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    AFRIQUE/NIGERIA - Témoignage du Directeur des Communications de l’Archidiocèse d’Abuja : « ce qui se passe actuellement dans le nord du Nigeria est semblable à ce qui s’est passé en Irak »

    Abuja (Agence Fides) – « Ce qui se passe actuellement dans le nord-est du Nigeria est très semblable à ce qui s’est passé récemment dans le nord de l’Irak » déclare à l’Agence Fides le Père Patrick Tor Alumuku, Directeur des Communications de l’Archidiocèse d’Abuja, commentant les récentes conquêtes territoriales de la secte islamiste Boko Haram dans le nord du Nigeria (voir Fides 03/09/2014). « Comme les guérilleros du prétendu « Etat islamique » en Irak, Boko Haram a commencé depuis au moins deux ans à miner le moral de la population et des militaires au travers d’une série d’attentats toujours plus spectaculaires pour lancer ensuite l’attaque visant à la conquête territoriale ».
    « Ils ont commencé par attaquer les écoles, sous le prétexte qu’ils ne veulent pas de l’éducation occidentale, puis ils ont frappé les postes de police et par la suite, ils ont levé la barre en attaquant les casernes de l’armée – explique le Père Tor Alumuku. Boko Haram a ensuite pris pour cible les bureaux gouvernementaux d’une commune à l’autre. Entre temps, la secte semait la panique en plaçant des bombes sur les marchés. Rien n’a été laissé au hasard. Il s’est agi d’une activité préparatoire qui a duré longtemps avant de passer à la conquête et au contrôle du territoire. Cela me semble très similaire à ce qui s’est passé en Irak » observe le prêtre.
    « Les attaques contre les églises et les chrétiens faisaient donc partie de cette stratégie plus ample visant la conquête du territoire, « libéré » de la présence des chrétiens, comme cela a été le cas justement en Irak » précise le Père Tor Alumuku.
    Le Directeur des Communications de l’Archidiocèse d’Abuja rappelle que « récemment, on a découvert que des financements à destination de Boko Haram proviennent de la péninsule arabique par l’intermédiaire d’AQMI (Al Qaeda au Maghreb islamique). Parfois, les fonds transitaient par des bureaux de change. C’est pourquoi la Banque centrale du Nigeria a imposé des contrôles plus sévères à ces activités ».
    Le prêtre souligne ensuite « ne pas être d’accord avec ceux qui affirment que Boko Haram n’est pas liée à d’autres groupes qui partagent l’idéologie d’Al Qaeda. Boko Haram, née dans la réalité locale nigériane voici quelques années, a été aidée dans sa croissance par AQMI, qui fournit des armes volées dans les arsenaux libyens ainsi que des combattants entraînés. Les groupes djihadistes chassés par les forces françaises du Mali l’an dernier, se sont rendus au nord du Nigeria pour grossir les rangs de Boko Haram ».
    Le Père Tor Alumuku rappelle entre autre que, « pour des groupes comme Al Qaeda, le Nigeria constitue un objectif fondamental parce qu’il est l’un des pays comptant le plus grand nombre de musulmans au monde. Sur 170 millions d’habitants, près de la moitié sont des musulmans. Les extrémistes espèrent y trouver une base forte à partir de laquelle lancer l’attaque contre d’autres pays d’Afrique. Je pense cependant qu’ils ne prennent pas en considération la complexité du Nigeria, un Etat fédéral qui compte 36 Etats ».
    Le Père Tor Alumuku avertit enfin : « Ne permettons pas aux extrémistes chrétiens, qui sont bien présents au Nigeria, de combattre Boko Haram parce qu’alors la situation deviendrait explosive et incontrôlable. Nous, catholiques et autres chrétiens modérés, sommes jusqu’ici parvenus à freiner les extrémistes chrétiens parce qu’il n’est pas possible de combattre la violence par la violence » conclut le prêtre. (L.M.) (Agence Fides 04/09/2014)