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Hostilité au christianisme et à l'Eglise - Page 3

  • Un évêque chinois arrêté pour une messe « illégale »

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    De kath.net/news :

    Un évêque chinois arrêté pour une messe « illégale »

    11 mars 2025

    Selon la police, l'évêque Peter Shao Zhumin a été placé en garde à vue « pour sa propre sécurité ». On ignore où il se trouve et on ne sait pas non plus combien de temps il restera en détention.

    Peter Shao Zhumin, l'évêque catholique clandestin de Wenzhou (RPC) a été arrêté par la police. Il a été arrêté le 7 mars en lien avec une messe qu'il a célébrée publiquement le 27 décembre pour marquer le début de l'Année Sainte. 200 fidèles ont assisté à la messe, rapporte AsiaNews .

    Les autorités chinoises affirment que la célébration de la messe était « illégale » et constitue un « crime grave ». Elle a donc infligé une amende de 200 000 yuans (25 420 euros) à l'évêque. L'évêque Shao a refusé de payer l'amende car, selon lui, aucune loi n'avait été violée lors de la célébration de la messe.

    Selon la police, il a été placé en garde à vue « pour sa propre sécurité ». On ignore où il se trouve et on ne sait pas non plus combien de temps il restera en détention.

    Selon AsiaNews , la police et le Département des affaires religieuses ont mis fin à un pèlerinage de plusieurs centaines de participants de la paroisse de Cangnan. La paroisse fait partie de l'église souterraine de Wenzhou.

    Ces dernières années, des policiers en civil sont entrés dans des églises clandestines chaque dimanche et ont interdit aux enfants et aux jeunes d’assister aux offices. Récemment, la police a commencé à surveiller les églises de 7 heures du matin à midi, non seulement pour empêcher les enfants et les jeunes d'assister à la messe, mais aussi pour empêcher les prêtres de célébrer la messe.

    L’évêque Shao a refusé de rejoindre les organismes catholiques contrôlés par le Parti communiste chinois. Il n’est donc pas reconnu par les autorités.

    En 2007, Mgr Shao, alors âgé de 43 ans, a été nommé évêque coadjuteur et successeur de Vincent Zhi Wei-Fang. Wei-Fang est décédé en septembre 2016.

    Parce que Shao n'a pas rejoint l'Association patriotique catholique chinoise, les autorités chinoises considèrent que l'évêché de Wenzhou est vacant. Ils soutiennent Ma Xianshi, un prêtre de l'Association patriotique, comme chef des catholiques de Wenzhou.

    Le 25 février, l'évêque Shao a invité les fidèles à prier pour le pape François, malade, dans une lettre pastorale.

    La communauté clandestine de Wenzhou a lancé un appel à la prière pour l'évêque Shao.

  • Espagne : menace islamiste sur les cathédrales

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    De zenit.org :

    Espagne : L’État islamique menace de dynamiter les cathédrales

    Les Espagnols demandent au gouvernement socialo-communiste de les protéger

    11 mars 202

    « La sécurité des croyants est en danger. Nous ne pouvons pas ignorer les menaces de Daesh. Nous savons de quoi ils sont capables, et nous le voyons ces jours-ci en Europe », a souligné María García, présidente de l’Observatoire de la liberté religieuse en Espagne.

    Daesh (État islamique) a menacé d’attaquer des cathédrales en Espagne dans une affiche de sa campagne « Détruire la croix ». C’est pourquoi l’Observatoire de la liberté religieuse et de la liberté de conscience a lancé une campagne de signatures pour demander au ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, de renforcer la sécurité dans les cathédrales.

    L’Observatoire est un organe consultatif de la Commission de suivi du plan d’action de lutte contre les crimes de haine, présidée par M. Grande-Marlaska. C’est pourquoi il demande publiquement au ministre « de renforcer la sécurité dans les églises catholiques espagnoles, en particulier les cathédrales » face à la menace djihadiste.  

    « La sécurité des croyants est en danger. Nous ne pouvons pas ignorer les menaces de Daesh. Nous savons de quoi ils sont capables, et nous le voyons ces jours-ci en Europe », a souligné María García, présidente de l’Observatoire de la liberté religieuse en Espagne.

    « En 2024, un nombre record de personnes ont été arrêtées pour djihadisme en Espagne », explique María García. « Et nous savons que leurs cibles sont les chrétiens et les juifs. La veille du Nouvel An, deux mineurs ont voulu attaquer la basilique d’Elche. En janvier, des groupes de messagers ont lancé des alertes à la bombe contre des églises de Palencia. De plus, en septembre, des djihadistes ont été arrêtés à Melilla, dont la cible était la communauté juive », explique M. García. 

    « Après l’assassinat de Diego Valencia, l’Observatoire a demandé à Grande-Marlaska de classer cette attaque comme un crime de haine, ce qu’il a refusé de faire. Et il y a quelques jours, le PSOE d’Elche, en session plénière, a refusé de condamner le terrorisme djihadiste et de renforcer la sécurité à la basilique », explique M. García. « La réponse du PSOE au djihadisme doit être plus énergique et augmenter les ressources et la sécurité », conclut le président de l’Observatoire de la liberté religieuse et de la liberté de conscience.

    Espagne : L’État islamique menace de dynamiter les cathédrales | ZENIT - Français

  • Quand le nouveau régime syrien montre son vrai visage

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Avec plus d'un millier de civils tués en quatre jours, un massacre à grande échelle des minorités religieuses, notamment des Alaouites, est en cours dans les provinces occidentales de la Syrie. Entretien avec le Père Dany, de Kamishly, sur le drame syrien.

    11_03_2025

    Selon l'Observatoire des droits de l'Homme, plus de 1.050 civils ont été tués depuis le 6 mars dans une quarantaine d'endroits différents en Syrie par les forces armées gouvernementales ou pro-gouvernementales. Il s'agit en majorité d'Alaouites originaires des villes côtières de Baniyas, Hama, Lattaquié, Jableh, Tartous, mais aussi de chrétiens et de Druzes du sud-est. Des membres de ces deux dernières communautés, selon la même source, ont été tués "par erreur" par des jihadistes étrangers incapables de distinguer les alaouites des autres communautés non sunnites.

    Le soir du 9 mars, Ahmed al Sharaa , leader de Hayat Tahrir al Sham et président auto-élu de la Syrie, a annoncé qu'il avait nommé une commission d'enquête « indépendante » pour enquêter sur les responsables des massacres.

    Nous évoquons ces derniers événements avec le père Dany, prêtre originaire de Kamishly, un village de la région syrienne d'Idlib gouvernée depuis des années par les jihadistes.

    Père Dany, que se passe-t-il en Syrie ?
    Que dois-je lui répondre ? Un dictateur a été renversé et un autre est arrivé, un fondamentaliste islamique qui plus est.

    Pourquoi le gouvernement provisoire n’a-t-il pas été dissous le 1er mars comme prévu ?
    C’est un gros malentendu. Il n’y a pas de gouvernement provisoire, ce gouvernement ne veut pas être provisoire, il durera au moins trois ans. Al Sharaa et ses hommes l’ont dit clairement. Il convient de noter que dans l’équipe gouvernementale, il n’y a pas un seul modéré sunnite, chrétien, druze ou alaouite : tous les ministres sont des fondamentalistes d’Idlib.

    Comment expliquez-vous les épisodes violents des derniers jours ?
    Il faut partir de l’histoire récente. Après la chute de l’ancien régime, Ahmed Al Sharaa s’est présenté comme un agneau, prononçant de très beaux discours d’inclusion et de pacification : les sanctions seraient levées, la Syrie recommencerait à produire. En réalité, le nouveau gouvernement n’a produit que des désastres économiques, se montrant incapable de faire face à la pauvreté et à la faim qui se propagent en Syrie et licenciant un million de fonctionnaires de l’État et six cent mille membres de l’armée et de la police. En conséquence, au cours de ces trois mois, il y a eu des manifestations de rue et des tentatives de rébellion contre les diktats du nouveau gouvernement, qu'Al Sharaa ne tolère cependant pas bien. Depuis qu'il s'est autoproclamé président de la Syrie le 29 janvier, il a commencé à éliminer physiquement les cadres de l'ancienne armée régulière, sous prétexte qu'ils restaient fidèles à Assad.

    A cet égard, existe-t-il ou non une « armée loyaliste » fidèle à Assad, responsable de violences et d’agressions comme le prétend Ahmed al Sharaa ?
    Je vous répondrai par une autre question : selon vous, si cette armée avait existé, ne serait-elle pas intervenue pour défendre Assad ? Pourquoi devrait-il intervenir maintenant, trois mois après les événements ? La vérité est que six cent mille soldats laissés sans travail, en colère et affamés, sont difficiles à gérer. Le gouvernement actuel a demandé à tout le monde de déposer les armes mais les Druzes et les Alaouites ont refusé, et non sans raison (les premiers ont peur de l'avancée de l'armée israélienne vers le sud, les seconds de l'expansion turque vers le nord, sans que le gouvernement ne fasse rien). C'était le prétexte utilisé par le gouvernement pour ouvrir le feu, dans ce qui s'est avéré être une pure vengeance.

    Alors, qui a tiré ? Existe-t-il une armée syrienne régulière ?
    L'armée gouvernementale est composée de la milice Hayat Tahrir al Sham et de dizaines d'autres milices djihadistes composées en grande partie d'étrangers : Égyptiens, Algériens, Tchétchènes, Afghans, Turkmènes qui ont obtenu la citoyenneté syrienne en échange de leur contribution à l'éviction d'Assad. Beaucoup de ces étrangers ne parlent même pas arabe et sont responsables de nombreux massacres de ces derniers jours. À Jableh, ils ont commis un véritable génocide, ils ont tué tout le pays, Alaouites et Chrétiens. Des familles entières ont été chassées de leurs maisons, plaquées contre le mur et abattues. Le père d'un curé a été tué parce qu'il refusait de lui remettre sa voiture. Le fait que ces opérations aient été préméditées est démontré par le fait que pendant les massacres, Internet a été rendu inutilisable et l’électricité a été coupée. Dans un cas, avant l'arrivée de l'équipe d'Al Jazeera, des centaines de victimes civiles ont été habillées en tenue militaire pour faire croire qu'il s'agissait de soldats de la fameuse « armée loyaliste ».

    Que prévoyez-vous pour le futur proche ?
    Écoutez, je dis merci à Dieu que ce qui est arrivé soit arrivé afin que le monde puisse voir le vrai visage de Hayat Tahrir al Sham. En trois mois, ils ont été démasqués pour ce qu’ils sont : des terroristes. S'ils ne deviennent pas des êtres humains, nous serons confrontés à une nouvelle guerre civile et la Syrie sera un nouvel Irak, où les chrétiens étaient 20%, maintenant ils sont 2%.

    Lire également : Patriarche syrien : les chrétiens sont également touchés par les massacres

  • José Aparicio Sanz et ses 232 compagnons, martyrs victimes des "Rouges" espagnols (11 mars)

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    D'Evangile au Quotidien :

    José Aparicio Sanz et ses 232 compagnons
    Martyrs de la Guerre Civile Espagnole (1936-1939)
    Béatification record du 11 mars 2001 par saint Jean-Paul II
    Mémoire commune : 11 mars
    Mémoire individuelle : ‘dies natalis’ de chacun

    Fruit du grand Jubilé de l'An 2000, cette béatification du 11 mars 2001 est la première du nouveau siècle et du nouveau millénaire. Jamais autant de serviteurs de Dieu n'ont été béatifiés à la fois. (Il faut remonter au Bx Pie IX - Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878, en 1867, pour avoir la béatification de 205 martyrs du Japon.) Chaque cause a été étudiée individuellement. Chacun de ces martyrs avait déjà mené une vie sainte digne de béatification avant que le martyr ne vienne couronner leur carrière. L'Église de Valence, suivie par celles de Barcelone et de Lérida, a commencé à instruire les procès de béatification depuis 50 ans déjà. Une masse de documents a été recueillie.
    Avant cette béatification, saint Jean Paul II avait déjà célébré 10 béatifications pour des martyrs de la guerre civile espagnole, soit, avec ceux de ce jour, 471 martyrs. A savoir: 4 évêques, 43 prêtres séculiers, 379 religieux, 45 laïcs.

    La seconde République instaurée en 1931 amène le "Frente popular" (Front populaire) au pouvoir. Composée de communistes, socialistes et anarchistes, elle est essentiellement anticléricale. Pourtant les évêques ont reconnu au début sa légitimité. Si les violences ne se déclenchent pas tout de suite, néanmoins ce gouvernement révolutionnaire entame d'emblée une persécution juridique : dissolution des ordres religieux et nationalisation de tous leurs biens, approbation du divorce, crucifix retirés des classes.

    Après les lois restrictives vient la persécution sanglante avec la "Révolution des Asturies" en 1934 et les martyrs de Turon.
    En l'été 1936, les "Rouges", comme on les appelle, (à juste titre car leur but est de faire de l'Espagne un état satellite de la Russie), déclenchent la plus grande persécution religieuse qu'ait jamais connu l'Espagne. Sur la liste noire des personnes à abattre figurent en premier lieu tous les prêtres. A cause de sa brièveté dans le temps et de son intensité, c'est un ouragan révolutionnaire comparable à celui de la Révolution française qui s'abat sur toutes les régions où domine leur influence : incendie de couvents, d'évêchés, d'églises, destruction du patrimoine artistique sacré, bref, de tout ce qui rappelle la religion catholique. Mais les révolutionnaires ne sont pas suivis par tout le peuple ; au contraire, il se produit un sursaut de la conscience nationale.

    Une partie de l'armée avec le général Francisco Franco se révolte et crée le "Mouvement national". C'est alors la guerre civile entre "Rouges" et "Nationaux" qui dure de 1936 à 1938. Les révolutionnaires ont vraiment l'intention d'éradiquer l'Église et ils procèdent à des exécutions massives, accompagnées d'une férocité inouïe.
    Sont victimes: 13 évêques, 4184 prêtres, 2365 religieux, 283 religieuses, des milliers et des milliers de laïcs. Ils sont vraiment martyrs car ils ont été tués "en haine de la foi", ce ne sont pas des "victimes de guerre", car ils sont pacifiques et ne prennent pas part aux événements, ni des "victimes politiques ", car ils n'ont pas pris partie. (Notons à ce propos que le parti qui soutenait Franco, la "Phalange", influente surtout au début, avait certaines accointances avec les Nazis.). Conscients de mourir pour leur foi, beaucoup criaient « Vive le Christ-Roi! », ce qui n'est pas sans rappeler la guerre des "Cristeros" au Mexique (1926-1929), et tous, avant de mourir, pardonnaient de tout cœur à leurs bourreaux.

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  • "Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous"

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    De sur The Catholic Thing :

    Vous serez détesté par toutes les nations

    10 mars 2025

    Au cours des derniers jours, des centaines de chrétiens ont été assassinés, violés et torturés en Syrie. Lorsque les médias s’intéressent à ce qui se passe – le New York Times d’hier n’a publié qu’une « mise à jour » d’un article précédent et le dernier article du Washington Post sur les massacres est paru vendredi – ils ne mentionnent généralement que les attaques contre des « civils » ou des Alaouites, la secte islamique à laquelle la famille al-Assad, les anciens dirigeants de la Syrie, a adhéré. Il est vrai que les chrétiens syriens sont pris dans les troubles politiques qui secouent leur pays. Mais comme les chrétiens du monde entier, il est également vrai qu’ils sont tués et persécutés précisément à cause de leur foi.

    Je suis très sensible à ce genre d’injustices, car mon livre Les Martyrs du nouveau millénaire : la persécution mondiale des chrétiens au XXIe siècle sera publié dans quelques semaines. Quiconque examine de manière systématique ce qui est arrivé aux chrétiens au cours du premier quart de notre siècle – et pas seulement au Moyen-Orient, en Afrique, en Chine et en Extrême-Orient, mais même dans notre « Occident » autrefois chrétien – ne peut qu’être choqué. Selon des estimations très sobres, quelque 300 millions de chrétiens dans le monde sont menacés.

    Ce livre est en quelque sorte la suite de mon livre intitulé Les martyrs catholiques du XXe siècle , qui répondait à la demande du pape Jean-Paul II de rendre hommage aux martyrs du siècle précédent dans le cadre des célébrations du Jubilé de l'an 2000. Il avait organisé un événement inspirant au Colisée le 7 mai 2000, où des représentants de l'Église catholique, de l'Église orthodoxe et des protestants avaient raconté l'histoire de leurs martyrs. J'ai remis au pape un exemplaire de mon livre ce matin-là.

    L'Aide à l'Église en Détresse USA m'a demandé d'écrire ce nouveau livre en raison du travail essentiel qu'elle accomplit dans de nombreux pays où les chrétiens non seulement meurent mais ont besoin d'un soutien extérieur. ACN International le traduira en plusieurs langues et le publiera dans plusieurs pays dans le cadre des célébrations du Jubilé de 2025. Et nous espérons, comme en 2000, en remettre un exemplaire au pape en mai.

    Le changement qui s’est produit entre ces deux volumes est révélateur. En 2000, écrire sur les martyrs chrétiens revenait à revenir sur le totalitarisme qui a fait de nombreux morts en Union soviétique, dans les pays du Pacte de Varsovie, en Allemagne nazie, en Chine, dans les guerres civiles mexicaine et espagnole, etc. Les affrontements et les morts ont eu lieu presque entièrement à cause de l’athéisme moderne qui cherchait à éradiquer le christianisme. Le communisme était le champion du monde.

    C’est toujours le cas en Corée du Nord (qui est actuellement championne de l’histoire), en Chine (sans grande résistance de Rome), au Nicaragua, au Venezuela et à Cuba (idem). Mais les plus gros bilans sont désormais de loin ceux des militants de l’islam. Le romancier indien/britannique Salman Rushdie, qui a fait l’objet d’une fatwa de l’ayatollah Khomeini et a été grièvement blessé et rendu aveugle par une fatwa prononcée par un militant musulman à New York, a déclaré : « après avoir vaincu le fascisme, le nazisme et le stalinisme, le monde est désormais confronté à une nouvelle menace mondiale totalitaire : l’islamisme. »

    La menace n’existe pas seulement au Moyen-Orient, même si elle y croît et décroît en fonction des circonstances. Les forces occidentales ont pu réprimer l’EI au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pendant un certain temps, même si des organisations affiliées à l’EI et similaires subsistent. Mais l’idéologie a migré vers l’Afrique centrale, où se déroulent aujourd’hui la plupart des persécutions les plus violentes contre les chrétiens.

    Au Nigéria seul, près de 5 000 chrétiens sont assassinés chaque année. (L’administration Biden a retiré le Nigéria de la liste des pays particulièrement préoccupants ; l’administration Trump pourrait rendre un grand service aux chrétiens en y replaçant le Nigéria). Pire encore, des mouvements dans plusieurs pays africains ainsi qu’en Extrême-Orient tentent explicitement de créer un califat islamique mondial.

    Les institutions internationales et les gouvernements occidentaux ne font pas grand-chose pour arrêter cette évolution, et ne disent même pas grand-chose, pour deux raisons, à mon avis.

    Il y a d'abord une forme de racisme implicite. C'est comme si le monde avait décidé qu'il ne pouvait pas s'attendre à ce que les Arabes, les Africains ou les Asiatiques respectent les normes morales de base. Il y a aussi une incapacité à comprendre que le monde n'est pas un endroit où, comme le croient de nombreux Occidentaux à la tête molle, nous pouvons tous nous contenter de nous-mêmes.

    Comme l’a observé un jour l’un de nos premiers contributeurs, le père James Schall, après un attentat suicide islamique, les Occidentaux ont tendance à expliquer ces actes comme des réponses à l’oppression ou comme des violations des normes internationales « généralement définies en termes de philosophie politique occidentale qu’aucun kamikaze ne suivrait jamais ».

    La plupart des musulmans sont pacifiques, du moins à court terme. Mais ce conflit religieux est une réalité inconfortable à laquelle les sociétés pluralistes occidentales vont devoir faire face à long terme.

    Certains le savent déjà. De nombreux catholiques sont au courant de la tristement célèbre décapitation du père Jacques Hamel pendant la messe en France. Mais beaucoup moins sont au courant des trois participants à la messe de Nice dont la gorge a été tranchée peu après, et des nombreux autres incidents impliquant des couteaux en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.

    Le Royaume-Uni a même commencé à pratiquer ce que beaucoup appellent une « police à deux vitesses » lorsqu’il s’agit de crimes commis par des immigrants musulmans – en imposant même des lois sur le blasphème contre les personnes qui commentent publiquement des événements aussi évidents et fréquents.

    En Amérique du Nord, nous ne sommes pas à l’abri d’actes antichrétiens. Le Mexique est le pays le plus dangereux au monde pour un prêtre catholique en raison des cartels et de la criminalité généralisée. Aux États-Unis, nos évêques ont recensé des centaines de « crimes haineux » anticatholiques chaque année. Au Canada, des dizaines d’églises ont été incendiées à cause de prétendues fosses communes dans des écoles catholiques il y a un siècle. Le pape François s’est même rendu au Canada pour présenter ses excuses. Mais le gouvernement canadien vient de suspendre l’enquête sur ces « fosses communes », n’ayant rien trouvé.

    Et cela, pour moi, indique la deuxième grande raison pour laquelle l’Occident dit et fait peu de choses au sujet de la violence et de la persécution anti-chrétiennes : nos élites croient que le passé du christianisme est quelque chose de honteux et qu’il faut dépasser – que même, en raison de certaines de ses croyances, il mérite d’être discriminé.

    Certains chrétiens pensent qu’ils nous haïssent à cause de nos faux pas. Mais non. Beaucoup nous haïssent à cause de ce que nous professons à juste titre.

    Le Christ lui-même nous a prévenus : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde vous aimerait comme si c’étaient ses propres biens. » (Jean 15:18)

  • Nigéria : le père Sylvester Okechukwu a été tué le mercredi des Cendres, quelques heures après son enlèvement

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGÉRIA - Le père Sylvester Okechukwu a été tué le mercredi des Cendres, quelques heures après son enlèvement

    6 mars 2025
     

    Abuja (Agence Fides) – Un prêtre catholique a été enlevé puis tué dans le nord du Nigeria. Il s'agit du Père Sylvester Okechukwu, Curé de la Paroisse Sainte Marie de Tachira, dans la zone de gouvernement local de Kaura, dans l'Etat de Kaduna.

    Selon les informations communiquées par le diocèse de Kafanchan, le père Okechukwu a été enlevé à son domicile de Tachira le 4 mars 2025, entre 21 h 15 et 21 h 40. Son corps a été retrouvé hier, le 5 mars.

    « Après avoir été enlevé par ses ravisseurs, père Sylvester a été cruellement assassiné aux premières heures du mercredi 5 mars, jour des Cendres. La raison de son assassinat reste encore à établir », affirme le communiqué signé par le père Jacob Shanet, chancelier du diocèse de Kafanchan.

    « Cette perte prématurée et brutale nous a laissé le cœur brisé et dévasté. Le père Sylvester était un serviteur dévoué de Dieu, qui a travaillé de manière désintéressée dans la vigne du Seigneur, répandant un message de paix, d'amour et d'espoir. Il était toujours disponible et chaleureux avec ses paroissiens. Sa mort prématurée a laissé un vide indélébile dans notre famille diocésaine et nous partageons la douleur de sa disparition avec sa famille, ses amis et tous ceux qui le connaissaient et l'aimaient », poursuit le communiqué.

    « Unissons-nous en prière comme une seule famille pour le repos de son âme. Nous invitons tous les prêtres, les religieux et les fidèles à offrir des messes, des rosaires et des prières pour le repos éternel du père Sylvester, qui a donné sa vie au service de Dieu et de l'humanité.

    Nous voulons inviter nos jeunes et les membres de la communauté à rester calmes et fermes dans la prière », conclut-il.

    L'enlèvement du père Okechukwu a eu lieu deux jours seulement après qu'un autre prêtre et un séminariste aient été enlevés dans l'État d'Edo au Nigeria (voir Fides 4/3/2025). (LM) (Agence Fides 6/3/2025)

  • Nicaragua: la réaction de l'Église face à la montée de la persécution religieuse

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    De Thibault van den Bossche sur le site de l'ECLJ :

    Nicaragua: face à la montée de la persécution religieuse, la réaction de l'Église

    4 Mars 2025

    Suite à la publication du Rapport de l'ECLJ sur la persécution des chrétiens au Nicaragua, Thibault van den Bossche, chargé de plaidoyer pour les chrétiens persécutés répond aux questions de Carlos Zapata pour Aleteia. Entretien publié en espagnol en deux parties ici (partie 1 et partie 2) et traduit en français :

    1. Y a-t-il un lien entre les condamnations publiques du Pape ou de l'Église catholique à l'étranger et la persécution qui a lieu au Nicaragua?

    La persécution des chrétiens au Nicaragua suscite des condamnations publiques de la part du Pape François. Mais les représailles d’Ortega sont à chaque fois encore plus sévères, ce qui pousse désormais le Pape François à modérer et espacer ses propos. Malheureusement, si le Pape ne parle pas régulièrement de cette persécution, elle restera méconnue et donc impunie.

    Le 6 mars 2022, Ortega renvoya le nonce apostolique, Mgr Waldemar Stanislaw Sommertag. Le 12 février 2023, lors de l'Angélus dominical, le Saint-Père s’est dit attristé et inquiet à la suite de la condamnation à 26 ans de prison de Mgr Rolando Alvarez, l’évêque de Matagalpa, et de l'expulsion de 222 opposants vers les États-Unis.

    Le 21 février 2023, Ortega a alors déclaré qu’une "mafia" au sein du Vatican décidait de l’élection du Pape et des hauts responsables religieux. Le 10 mars 2023, dans un entretien au quotidien argentin Infobae, le Pape fit référence au « déséquilibre » de Daniel Ortega. De plus, il compara la dictature d’Ortega à la dictature communiste de 1917 et à la dictature hitlérienne de 1935, les qualifiant toutes de dictatures grossières.

    La réaction d’Ortega n’a pas tardé : le 17 mars 2023, Ortega fermait la nonciature et expulsait Mgr Marcel Diouf, qui assurait l’intérim du nonce apostolique Mgr Sommertag expulsé un an plus tôt.

    Le 1er janvier 2024, lors de l'Angélus, le Pape a exprimé sa « vive préoccupation » concernant la situation au Nicaragua, où « des évêques et des prêtres ont été privés de la liberté ». Les 29 et 30 décembre 2023, au moins cinq prêtres avaient été arrêtés.

    Le 19 août 2024, Ortega a décrété la fermeture de 1 500 associations, pour la plupart chrétiennes, ce qui porte alors à plus de 5 100 le nombre d’organisations civiles dissoutes depuis 2018. Le Pape encourage les Nicaraguayens face aux épreuves lors de l'Angélus du 25 août 2024.

    Le 2 décembre 2024, dans une lettre adressée au peuple nicaraguayen, le Pape François a exprimé son affection et sa proximité, surtout pendant la neuvaine de l'Immaculée Conception. Il a encouragé les fidèles à renouveler leur confiance en Dieu et leur fidélité à l'Église, soulignant que « la foi et l'espérance font des miracles ».

    2. Le rapport mentionne l’existence d’un «schéma d’abus systématiques» entre 2018 et 2024. Sur la base des nouvelles données en cours de traitement à l’ECLJ, diriez-vous que les abus systématiques du régime d’Ortega se sont intensifiés ces derniers mois?

    La persécution contre l’Eglise catholique, seule voix critique et indépendante qui subsiste encore, s’est intensifiée ces derniers mois.

    Le 5 octobre 2024, l’Espagne a annoncé qu’elle offrira sa nationalité à 135 opposants nicaraguayens déchus et expulsés de leur pays le 5 septembre 2024 et accueillis dans un premier temps au Guatemala. Parmi eux figurent des fidèles catholiques et treize membres d’une organisation missionnaire évangélique du Texas, Mountain Gateway.

    Courant novembre 2024, il est révélé que le gouvernement de Daniel Ortega empêche désormais les prêtres de se rendre dans les hôpitaux et de donner aux patients le sacrement des malades.

    Le 14 novembre 2024, Mgr Carlos Herrera Gutiérrez, évêque du diocèse de Jinotega et président de la conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), a été expulsé par le gouvernement nicaraguayen vers le Guatemala. Mgr Herrera est le troisième évêque de la conférence épiscopale à être exilé par les autorités nicaraguayennes, après Mgr Rolando Álvarez et Mgr Isidoro del Carmen Mora Ortega, du diocèse de Siuna, en janvier 2024 vers le Vatican. En avril 2019, le Pape François a demandé à Mgr Silvio José Báez, évêque auxiliaire de Managua, de s’exiler après avoir reçu des menaces de mort.

    Début décembre 2024, le gouvernement nicaraguayen a exigé que toutes les religieuses encore présentes dans le pays quittent le territoire avant la fin du mois. Cette nouvelle intervient quelques jours à peine après la publication d’une lettre pastorale du Pape François, le 2 décembre 2024, à destination du peuple nicaraguayen.

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  • Nigeria : un prêtre et un séminariste enlevés dans des circonstances dramatiques

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Enlèvement dramatique d'un prêtre et d'un séminariste

    4 mars 2025

     

    Au cours de l'attaque, l'un des ravisseurs a été tué par les agents de protection du lieu de culte catholique, qui ont ouvert le feu sur les malfaiteurs.
    Malgré l'intervention de l'équipe de protection, le prêtre et le séminariste ont été capturés et traînés dans les bois.
    Aujourd'hui, 4 mars, la police locale a confirmé la nouvelle en précisant qu'une opération conjointe de recherche et de sauvetage est en cours, impliquant du personnel du 195e bataillon de l'armée nigériane, des agents de police, des vigiles et des chasseurs locaux pour sauver les victimes et capturer les ravisseurs.
    Rappelons que le père Matthew David Dutsemi du diocèse de Yola et le père Abraham Saummam du diocèse de Jalingo, enlevés le 22 février (voir Fides 24/2/2025), sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.(LM) (Agence Fides 4/3/2025)

    NIGÉRIA

    2025-03-04
    Enlèvement dramatique d'un prêtre et d'un séminariste

    2025-03-04
    Appel des Évêques en faveur de la réouverture des écoles pendant le Ramadan

    2025-02-24
    Deux prêtres catholiques enlevés dans le nord-est du Nigeria

    2025-02-20
    Le Père Damulak, enlevé le 6 février, échappe à ses ravisseurs

    2025-02-17
    Un prêtre enlevé le 12 février dans le sud du Nigeria a été libéré

    2025-02-14
    « Prudence dans l'application de la charia dans les zones à forte mixité religieuse »

  • Inquiétudes pour les chrétiens en Inde

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    De "Portes Ouvertes" :

    Prière urgente pour les chrétiens en Inde

    Les chrétiens en Inde demandent vos prières après la diffusion de vidéos appelant à la violence contre les «tueurs de vaches». L’inquiétude est grande car les vidéos associent directement les chrétiens de l'État de Chhattisgarh à l'abattage des vaches.

    Lors d'un pèlerinage hindou en janvier, un extrémiste hindou nommé Aadesh Soni a prononcé un discours où il qualifiait les chrétiens de «mangeurs de vaches». Rappelons que la vache est un animal sacrée la religion hindoue. Soni a déclaré qu’il fallait briser les membres des personnes qui tuent des vaches pour les punir.

    Il a spécifiquement désigné les villages de Vishrampur, Ganeshpur et Jhanakpur où vivent de fortes populations chrétiennes. Il a indiqué que des vaches y sont abattues et a appelé un groupe de 5000 personnes à se rendre dans ces villages le 1er mars 2025.

    Des discours d'incitation à la violence

    Lors du même événement, un influent leader religieux hindou, Shankaracharya Avimukteshwaranand, a appelé 1000 hindous à «tuer ceux qui tuent notre mère vache.» Il a ajouté:

    «Ne demandez pas la peine de mort pour les tueurs de vaches. Tuez-les et demandez la peine de mort pour vous-même. N’attendez pas que la loi agisse pour vous.»

    Depuis les discours, un groupe WhatsApp a été créé pour les personnes souhaitant passer à l’action. Dans le groupe, tous les détails sont donnés pour le grand rassemblement qui aura lieu le 1er mars.

    Prions pour la protections des chrétiens

    Les chrétiens à travers tout le pays condamnent cet appel à la violence. Ils appellent le gouvernement local à protéger les villages désignés et à s'assurer qu’aucun acte de violence ne soit perpétré. Depuis quelques jours, la police patrouille les lieux et assure qu’une protection sera en place pour les chrétiens là où le rassemblement est prévu.

    La meilleure chose que nous puissions faire pour nos frères et sœurs en Inde est de prier avec eux.

  • La France déchristianisée : une église disparaît toutes les deux semaines

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    De Lorenza Formicola sur la NBQ :

    CHRISTIANOPHOBIE

    La France déchristianisée : une église disparaît toutes les deux semaines

    Rapport des services de renseignements français : Entre actes de vandalisme, incendies, attentats et profanations, les églises sont constamment attaquées. Et ils enlèvent les croix des sommets, qui autrement seraient vandalisées. La christianophobie sévit sur tous les fronts.

    24_02_2025

    Notre Dame de Nice, après l'attentat

    Moins d’attaques antichrétiennes, mais plus d’églises dévastées ou incendiées. C'est le bilan qu'a dressé début février le rapport des services de renseignement français et dont Europe 1 fait état.  

    En 2024, près de 50 tentatives d’attaques et incendies criminels contre des lieux de culte catholiques ont été recensés . Trente-huit en 2023, soit une augmentation de plus de 30 %. Mais l’année écoulée a aussi écrit un chapitre sans précédent dans l’histoire récente de l’antisémitisme avec une augmentation de 62% des attaques contre la communauté juive française : jamais auparavant les Juifs n’avaient été la cible d’une persécution aussi subtile et féroce en France.

    Ce qui est le plus surprenant dans le rapport des services de renseignement, c’est la vitesse supersonique à laquelle la christianophobie se propage au-delà des Alpes. La stratégie est toujours la même, la tactique évolue. Ou peut-être qu'elle devient simplement de plus en plus « imaginative ». D'un côté, ce sont les églises qui brûlent, de l'autre, ce sont les profanations et les vols. L'incendie de l'église de l'Immaculée Conception à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, avec sa flèche et tout le reste, englouti par les flammes sur le modèle de Notre-Dame, par exemple, n'est que l'un des plus récents, et des plus spectaculaires, sans coupable. 

    L'église Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et où deux incendies se sont déclarés en octobre, détruisant toutes ses statues, est la cinquième victime d'actes de vandalisme en deux ans rien qu'à Poitiers. Trois au cours des six derniers mois seulement : l'église Saint-Porchaire qui a vu l'antique statue du Sacré-Cœur de Jésus brisée en mille morceaux ; l'église de Sainte Thérèse qui aujourd'hui ne possède plus aucune statue intacte et dont les bancs ont été incendiés ; tandis qu'à Saint-Jean de Montierneuf le tabernacle fut volé. 

    De la Nouvelle-Aquitaine à l'Île-de-France en passant par l'Auvergne-Rhône-Alpes et l'Occitanie en passant par le Grand Est, la France entière est touchée par la férocité antichrétienne. Les forces anonymes qui font la guerre à la réalité chrétienne en France ne se limitent pas à l’incendie des églises ; le phénomène est beaucoup plus répandu et multidimensionnel.

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  • Pourquoi les églises sont-elles bombardées en Birmanie ?

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    De Luke Coppen sur le Pillar :

    Pourquoi les églises sont-elles bombardées en Birmanie ?

    11 février 2025

    Lorsque le pape François a établi le diocèse de Mindat en Birmanie à la fin du mois de janvier, l'église locale du Sacré-Cœur de Jésus a été élevée au rang de cathédrale. À peine 12 jours plus tard, des bombes ont frappé le bâtiment, le rendant inutilisable.

    Des bombes ont frappé à plusieurs reprises des églises catholiques en Birmanie depuis que ce pays d'Asie du Sud-Est a plongé dans la guerre civile en 2021.

    Pourquoi les bombes continuent-elles de tomber ? Que s'est-il passé exactement lors du dernier incident ? Et y a-t-il une chance que les frappes cessent ?

    Pourquoi les attentats à la bombe contre des églises continuent-ils à se produire ?

    Le Myanmar, également connu sous le nom de Birmanie, est un pays à prédominance bouddhiste comptant environ 55 millions d'habitants et bordant la Thaïlande, le Laos, la Chine, l'Inde et le Bangladesh.

    Le pays souffre de cycles de violence depuis qu'il a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1948. Le Myanmar compte 135 groupes ethniques officiellement reconnus, dont certains ont cherché à faire sécession de ce qu'ils considèrent comme un État dominé par le peuple Bamar (ou Birmans), le groupe le plus important.

    La dernière flambée de violence a été déclenchée par un coup d'État militaire le 1er février 2021, qui a vu la détention des dirigeants démocratiquement élus du Myanmar, le président Win Myint et la conseillère d'État Aung San Suu Kyi, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 1991.

    L'armée a tenté d'écraser une vague de manifestations massives qui a entraîné la mort de centaines de manifestants pro-démocratie. La minorité catholique du pays, qui compte environ 750 000 personnes, a été prise dans la violence. L' image d'une religieuse agenouillée, suppliant les soldats de ne pas attaquer les manifestants, est devenue l'une des images les plus marquantes du conflit.

    Les manifestations et la réponse répressive qui a suivi ont donné un nouvel élan aux groupes insurgés du pays, dont certains combattent les forces de l’État depuis des décennies.

    En 2025, la Birmanie est devenue une mosaïque de territoires contrôlés par différents groupes armés. Face à ce champ de bataille extrêmement complexe, la junte militaire au pouvoir a eu recours en grande partie aux frappes aériennes. Elle aurait mené 2 155 frappes de ce type au cours des six mois allant de juin à décembre 2024.

    Au cours des quatre dernières années, des bombes ont été lancées à plusieurs reprises sur des églises catholiques. Parmi les cibles notables figurent l’ église du Sacré-Cœur à Doukhu, dans l’État de Kayah, en mai 2021, le complexe de la cathédrale de Loikaw, dans l’État de Kayah, en novembre 2023, et deux églises du village de Lungtak, dans l’État de Chin, en mai 2024.

    D’autres moyens ont également contribué à la destruction de l’église. En mai 2021, quatre catholiques ont été tués par des obus d’artillerie qui se sont abattus sur l’église du Sacré-Cœur à Kayanthayar, dans l’État de Kayah. Des soldats auraient incendié l’ancienne église de l’Assomption à Chan Thar, dans la région de Sagaing, en janvier 2023. Et fin 2024, une attaque de drone a gravement endommagé l’église Saint-Michel de Mon Hla, dans la région de Sagaing, où le plus éminent catholique du Myanmar, le cardinal Charles Bo, est né en 1948.

    La minorité catholique est-elle simplement une victime collatérale d’une guerre civile destructrice ou les soldats ciblent-ils délibérément les églises ?

    Benedict Rogers, militant britannique des droits de l’homme et auteur de trois livres sur la Birmanie, estime que les faits indiquent l’existence d’une stratégie délibérée.

    « Le bombardement d’une église dans l’État Chin n’est que le dernier d’une série d’attaques militaires contre des centaines de lieux de culte. Il ne fait aucun doute que les églises sont délibérément ciblées, pour plusieurs raisons », a-t-il déclaré à The Pillar le 10 février.

    « Le régime est alimenté par une idéologie nationaliste bouddhiste birmane extrémiste qui le rend particulièrement intolérant envers les minorités ethniques et religieuses. »

    Il a ajouté : « Les églises sont un symbole de la foi et de l’identité des communautés que le régime réprime particulièrement. En outre, les églises sont également des centres communautaires essentiels, fournissant souvent des services de santé, d’éducation et d’autres services humanitaires à la population, et sont donc ciblées pour cette raison. L’armée les considère également comme des sympathisants de la résistance. »

    « Les églises ne sont bien sûr pas les seules cibles : l’armée a attaqué des mosquées et même des monastères bouddhistes parmi les bouddhistes qui s’y opposent, ainsi que des hôpitaux, des écoles et des maisons. »

    Que vient-il de se passer dans le diocèse de Mindat ?

    Le mois dernier, le Vatican a annoncé que le pape François avait créé un nouveau diocèse en Birmanie. Il a établi le diocèse de Mindat sur un territoire qui appartenait auparavant au diocèse de Hakha, dans l'État Chin occidental, à la frontière avec le Bangladesh.

    Selon le Vatican, le nouveau diocèse, centré sur la ville de Mindat, dessert 14 394 catholiques sur une population totale de 358 866. La paroisse du Très Sacré-Cœur de Jésus de Mindat a été désignée comme église cathédrale.

    La violence fait rage autour de Mindat depuis le début de la guerre civile. La bataille de Mindat, l'un des premiers affrontements militaires majeurs après le coup d'État, a eu lieu en avril 2021. L'escarmouche a opposé la junte au pouvoir à la Force de défense du Chinland, un groupe rebelle formé quelques jours plus tôt.

    Depuis lors, les combats ont reflué et reflué dans la région. La Force de défense du Chinland a récemment déclaré la zone « libérée », indique Fides.

    Le 6 février, plusieurs bombes ont frappé la cathédrale nouvellement baptisée de Mindat, endommageant les vitraux ainsi que le toit. Heureusement, les catholiques avaient déjà évacué les lieux, il n'y a donc eu aucune victime. Le prêtre local, le père Paulinus, a décrit l'attaque comme « une blessure dans notre cœur », mais a déclaré que la communauté réparerait les dégâts.

    Y a-t-il une perspective de paix ?

    En bref, il y a peu de chances que les armes se taisent au Myanmar dans un avenir proche.

    La résolution du conflit n’est pas considérée comme une priorité absolue au sein de la communauté internationale, malgré les appels répétés du pape François à une résolution.

    Aucune des deux parties en guerre civile ne semble en mesure de remporter une victoire décisive. Selon certaines estimations, la junte militaire contrôlerait moins d'un quart du pays, ce qui laisse penser que la guerre civile pourrait se poursuivre pendant des années encore.

    Pendant ce temps, le Myanmar souffre également de crises économiques et humanitaires dévastatrices , ainsi que de catastrophes telles que des inondations et des glissements de terrain .

    Face à ces sombres perspectives, les catholiques du Myanmar et du monde entier se tournent vers la prière. Le 1er février, jour du quatrième anniversaire du coup d’État, la fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse a organisé une journée de prière pour les victimes du « conflit oublié ».

    Le cardinal Bo a quant à lui exhorté les catholiques à rechercher l'intercession de la Vierge Marie.

    « Dans un monde souvent plongé dans la tourmente et les conflits, nous tournons nos regards vers Marie, la Mère de la Paix », a-t-il déclaré lors d’un événement organisé avant la fête de Notre-Dame de Lourdes.

    « Son acceptation inébranlable nous invite à cultiver la paix intérieure et à devenir des ambassadeurs de la paix dans notre monde troublé. 

  • Un bienheureux controversé : le cardinal Stepinac (10 février)

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    La plupart des médias officiels évoquent la "mémoire controversée" du Cardinal Stepinac, et l'on se souvient peut-être d'un malheureux article de Monsieur Mathoux dans Dimanche qui reprenait cette légende noire forgée par les propagandistes du régime de Tito, après la seconde guerre mondiale, pour discréditer l'Eglise croate et son chef. Nous reproduisons ci-dessous un article publié en 1998 dans La Croix par Georges-Marie Chenu qui fut ambassadeur de France en Croatie et qui confirme les dires de Finkielkraut que nous avions publiés sur belgicatho.

    Les soupçons de collaboration de l'archevêque de Zagreb avec le régime oustachi pendant la guerre ne sont pas fondés.

    par Georges-Marie Chenu,
    ancien ambassadeur de France en Croatie 
    (à découvrir ci-dessous)

    La béatification (1998) par le Pape Jean-Paul II du cardinal Stepinac, archevêque de Zagreb durant la Seconde Guerre mondiale, a suscité des réactions contrastées. « Figure emblématique de la résistance croate au fascime et au communisme » pour les uns, le prélat mort en résidence surveillée en 1960 est accusé par d'autres, au mieux de « complicité passive » avec « le génocide de centaines de milliers de Serbes, juifs et Tsiganes par le régime oustachi ». A Paris, le bureau européen du centre Wiesenthal a demandé au Saint-Père de suspendre sa décision jusqu'aux conclusions d'une enquête impartiale comportant accès aux archives vaticanes.

    Les recherches historiques sur la Yougoslavie royale puis communiste de 1919 à 1991 étant peu développées en France, c'est aux historiens anglo-saxons qu'il faut s'adresser pour savoir si Alojzije Stepinac a soutenu l'Etat indépendant croate mis en place en avril 1941 par l'Axe et dirigé par Ante Pavelic, s'il a encouragé les conversions forcées des orthodoxes et fermé les yeux sur des crimes fascistes.

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