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Hostilité au christianisme et à l'Eglise - Page 5

  • Les "crimes de haine anti-chrétiens" en Europe ont augmenté de 44% l'année dernière

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    De Daniel Payne sur Catholic News Agency :

    Les "crimes de haine anti-chrétiens" en Europe ont augmenté de 44% l'année dernière, selon un groupe de surveillance

    17 novembre 2023 Catholic News Agency The Dispatch 7Print

     17 nov. 2023.

    L'Europe a connu une augmentation de 44 % des crimes de haine antichrétiens dans plus de deux douzaines de pays européens au cours de l'année écoulée, selon un groupe qui surveille la discrimination à l'égard des chrétiens.

    L'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe (OIDAC Europe), basé à Vienne, a publié jeudi son rapport annuel détaillant le pic des incidents antichrétiens, qui, selon lui, est "lié à une augmentation de la motivation extrémiste et à une plus grande acceptation du ciblage des églises".

    L'OIDAC Europe indique sur son site web qu'elle recherche, analyse, documente et rapporte "les cas d'intolérance et de discrimination à l'encontre des chrétiens en Europe".

    Les enquêtes de l'association sur "l'intolérance et la discrimination" à l'égard des chrétiens font état "d'attaques physiques et de menaces contre des chrétiens individuels ou des communautés chrétiennes, de profanation et de vandalisme de sites chrétiens" et de "violations de la liberté de religion, d'expression, d'association et de conscience", parmi d'autres incidents.

    Dans son rapport publié jeudi, l'OIDAC Europe indique que les "incendies criminels d'églises" ont augmenté de 75 % entre 2021 et 2022. Le rapport révèle également une "discrimination légale à l'encontre des chrétiens qui expriment une vision traditionnelle du monde chrétien".

    Les cinq premiers pays pour les crimes de haine anti-chrétiens, selon le rapport, sont l'Allemagne, l'Italie, la France, l'Espagne et la Pologne. Le Royaume-Uni et l'Autriche sont également en tête de liste.

    Dans l'ensemble, "en 2022, l'OIDAC Europe a recensé 748 crimes de haine antichrétienne dans 30 pays différents, allant des incendies criminels, des graffitis, des profanations et des vols aux agressions physiques, aux insultes et aux menaces", précise le communiqué.

    Le groupe a noté que ces chiffres correspondent étroitement à ceux rapportés par l'Organisation intergouvernementale pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L'OSCE a recensé 792 crimes de haine antichrétiens dans 34 pays européens, ce qui fait des chrétiens le groupe religieux le plus visé après les juifs.

    Le rapport examine également des cas de chrétiens qui auraient "perdu leur emploi, auraient été suspendus ou auraient fait l'objet de poursuites pénales pour avoir exprimé des opinions religieuses non violentes en public", ainsi que des "violations du droit des parents d'éduquer leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses".

    Le communiqué indique notamment que la plupart des crimes de haine commis l'année dernière "ont été perpétrés par des membres radicalisés de groupes idéologiques, politiques ou religieux qui suivent un discours anti-chrétien".

    Regina Polak, professeur et directrice du département de théologie pratique à la faculté de théologie catholique de l'université de Vienne, qui travaille également avec l'OSCE, a déclaré dans le communiqué de presse de jeudi que le "nombre croissant de crimes de haine anti-chrétiens en Europe" détaillé par le rapport est "profondément inquiétant".

    "Il est absolument nécessaire de sensibiliser les gouvernements et la société à ce problème", a déclaré M. Polak dans le communiqué, "et d'entreprendre des mesures politiques pour s'y attaquer et le combattre résolument".

    Le rapport complet est disponible ici.

     

  • La leçon arménienne

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    Le-mont-Ararat-vu-de-lArmenie-©Wikimedia-620x330.jpeg

    De quoi l’abandon de l’Arménie par l’Europe est-il le nom ? Que dit-il de nous ? Il pourrait bien nous révéler la mort de nos nations, dissimulée derrière la survivance des « États ».

    Lu (JPS) dans le mensuel « La Nef » (novembre 2023 *) :

    « Je reviens d’Arménie. Cette petite république lovée dans un cirque montagneux à 1750 mètres d’altitude moyenne mais privée d’accès à la mer, entourée de quatre pays limitrophes dont trois surarmés et pratiquant une démographie conquérante sinon hostile, libérée du joug soviétique mais toujours fidèle à l’amitié et l’influence russes, abrite une nation.

    Et assurément, l’Arménie est une nation. Les Arméniens parlent et écrivent une langue multimillénaire, avec un alphabet inventé il y a 1600 ans. Ils prient ensemble le Dieu unique et trinitaire depuis 1700 ans quand le roi Tiridate se convertit au christianisme. Ils professent la fierté de leur noble histoire leur ayant permis de hérisser leurs montagnes de forteresses, d’églises, de monastères et de khatchkars médiévaux, et de résister aux périls sismiques comme aux empires byzantin, sassanide puis seldjoukide qui cherchaient à les dominer et à leur imposer une autre religion. Ils communient avec ferveur dans le cadre d’une civilisation vigoureuse, constituée par un État de droit unique dans la région, par l’amour de la grande musique qui nourrit des compositeurs, un opéra et des conservatoires de qualité internationale, leur cuisine aux saveurs subtiles, et par le partage de mœurs et de valeurs issues d’une tradition ouverte. Ils ambitionnent de construire une société moderne, assurant la prospérité collective et le bien commun, tout en faisant reconnaître leurs droits historiques sur les territoires qui leur ont été arrachés et le génocide dont le peuple a été victime il y a plus de cent ans.

    On retrouve bien là les cinq éléments majeurs de l’identité et de la culture des hommes qui forment une nation : la langue, la religion, l’appropriation de l’histoire passée, le désir de communion collective, et l’adoption d’un même projet d’avenir. Cela n’obère pas la diversité, dans l’harmonie cependant, car pour faire nation, il faut a minima réunir quatre de ces cinq ingrédients, or les Arméniens partagent les cinq.

    Un État-nation ?

    Mais les Arméniens forment-ils pour autant un État ? Ou du moins, est-il réellement viable, ce petit État de 30 000 km2 qu’ils ont pu édifier en 1991, dénué de tout accès à la mer, amputé de son emblème millénaire du mont Ararat, rabougri de ses provinces historiques de l’ouest et du sud qui ont subi l’épuration ethnique post-génocidaire, privé de ses provinces orientales peuplées d’Arméniens mais occupées par le voisin azéri ? L’Arménie est un pays pauvre, dont le PIB le situe au 136e rang mondial (111e si on retient le PIB par habitant), bien loin de ce qu’on pourrait imaginer pour un peuple cultivé, courageux et travailleur, ayant généré une diaspora dynamique et solidaire.

    Et en effet, il n’est plus possible à la fin du XXe siècle de créer un État, fût-ce pour y abriter une nation, sans le soutien actif de puissances mondiales et régionales. Car si elles sont sensibles à la géographie et l’autodétermination des peuples, elles le sont davantage encore à la démographie et aux rapports de force générés par les lobbys comme par certains fanatismes qui ne dédaignent pas de recourir, parfois, à la violence.

    Il en allait autrement au XIXe siècle où, à l’exemple de la France et de l’Angleterre, l’Europe avait popularisé le concept d’État-nation, afin d’optimiser les facteurs de paix intérieure et donc d’assurer le bonheur des peuples. Une nation regrouperait donc sur un territoire harmonieux des hommes partageant au moins quatre des cinq composants mentionnés plus haut et hérités du principe ancien « Cujus regio, ejus religio » qui avait mis fin aux guerres de Religion. On peut qualifier cette initiative des puissances européennes, qui dominaient alors le monde, de sagesse pragmatique en matière de relations internationales : elle avait permis de constituer de nouveaux ensembles stables, dont la cohésion fut longtemps fondée sur la culture et donc les valeurs communes de ces États-nation : Belgique, Grèce, Italie, Allemagne, Petit Liban. Mais à côté de ces succès pérennes, parfois facilités par la dislocation des empires, l’agonie de ces derniers s’accompagna aussi de grandes tragédies, comme les massacres collectifs perpétrés par les Ottomans à l’endroit de certaines de leurs populations chrétiennes.

    La fin de l’État-nation

    Si donc on s’en tient, comme définition pratique d’un État-nation, à la conjugaison d’une nation cohésive et d’un État prospère, la plupart des constructions du XIXe et du XXe siècles sont en régression, voire en train de s’effondrer.

    En effet, les pays européens, sous l’influence de la pensée dominante en provenance d’outre-Atlantique, se sont lancés dans la mondialisation tout en pratiquant la déconstruction de leur corpus civilisationnel, alors même que, déjà sécularisés, ils étaient moins enclins à promouvoir leur propre modèle. Cette double peine grippe et même bloque le processus d’assimilation à la nation des populations nouvelles, faute de leur appropriation d’au moins quatre des cinq composants : défaut de maîtrise de la langue, bellicisme religieux, détestation de l’histoire ancienne commune, effondrement du patriotisme au quotidien, et dérision devant les projets fédérateurs. Finalement, même si l’État reste fort, la nation devient faible car divisée. Et même si cet écartèlement ne conduit pas nécessairement à la guerre civile, du moins à court terme, on trouve désormais au sein d’enclaves extraterritoriales, et même dans certains quartiers bourgeois, des hommes qui détestent le pays où ils vivent et dont parfois ils possèdent le passeport. Et qui se victimisent et revendiquent.

    Les exemples de revendications ayant divisé et affaibli ces pays ne manquent pas : les Palestiniens du Liban affirmant que la route de Jérusalem passait par Jounieh ; les grands partis « islamo-progressistes » qui, en 1958 puis en 1975, refusèrent, voire combattirent la souveraineté libanaise au profit d’une solidarité arabe ; les mouvements « Woke » et « Black lives matter » qui pratiquent l’anachronisme, déboulonnent les statues, censurent les films et réécrivent les livres aux États-Unis d’Amérique ; les viols de Noël 2015 commis contre des femmes allemandes après l’arrivée de deux millions d’immigrés moyen-orientaux et africains ; les violentes émeutes à répétition en France, en 1993, 2005 puis 2023 ; les attaques au couteau dans plusieurs pays européens.

    Qu’en conclure simplement, pour être audible ? On retrouve désormais sur un même territoire, un peuple qui n’est plus une nation, divisé entre des habitants anciens qui n’admirent plus leur civilisation et des habitants nouveaux qui la rejettent. Ces lézardes fissurent les pays démocratiques, jamais les dictatures.

    Aussi, lorsque les grands États-nation brandissent la nécessité de valeurs partagées sans en mentionner l’origine, louent la tolérance, bégaient sur le vivre en commun et promeuvent le métissage et le multiculturalisme, sans rappeler les fondamentaux qui les ont enfantés, ils reconnaissent implicitement que s’il reste un État, il n’y a plus de nation. Et certainement pas de « civilisation judéo-chrétienne », le mot qui fâche.

    Alors comment qualifier les pays d’Europe ? 

    Les Arméniens que j’ai rencontrés redoutent un nouvel affrontement armé avec leurs deux voisins surarmés, Azerbaïdjan et Turquie, dont la population cumulée dépasse trente fois la leur. Et ces deux voisins peuvent compter, par surcroît, sur la bienveillance d’Israël et des États-Unis – un allié régional et un allié mondial –, et sur la disqualification de facto de l’arbitre russe, durablement affaibli par le conflit ukrainien. Alors, ils m’ont interpellé, en tant que citoyen français : nous comptons sur le support de l’Europe, car ce sont des pays chrétiens comme nous. N’est-ce pas, ajoutent-ils pour se rassurer ?

    Cette assertion, sous sa forme interrogative, m’a été répétée entre les pierres basaltiques du monastère de Tatev, sous la coupole en croix de l’église Sainte-Hripsimé, au fond de la fosse de Saint-Grégoire à Khor Virap, dans la chapelle troglodyte du couvent de Geghardt, face à la majestueuse crinière blanche d’Ararat contemplée depuis les ruines de Zvartnots ou la forteresse d’Amberd, devant les cartes anciennes du plateau arménien exposées au musée Matenadaran, et au son des musiques des compositeurs européens faisant chanter et virevolter les fontaines de la place de la République. Oui, elle m’a été demandée avec insistance devant ces joyaux du patrimoine de l’humanité. Pourquoi ne nous aide-t-on pas ? Nous voulons la paix avec nos voisins, et nous voulons vivre avec tous nos frères arméniens demeurés fidèles dans les villages du plateau. Nous voulons préserver notre civilisation. Elle est tellement proche de la vôtre. Vous êtes chrétiens comme nous : aidez-nous ! Vous le devez puisque vous le pouvez !

    Mais ils sont fous ces Arméniens : nous chrétiens ? La constitution européenne non seulement ne le proclame pas, mais elle ne consent même pas à reconnaître – que dis-je ? nommer – les racines de l’Europe. Par honte, dégoût, peur ? Les Turcs ont beau jeu de fustiger ce qu’ils appellent un « club chrétien », car les membres du club protestent vertueusement : « Non, nous ne sommes pas chrétiens ; peut-être quelques rares nostalgiques nationalistes rances. » Et lorsque la France, attaquée par des hordes d’émeutiers, se rebiffe en parlant de valeurs communes, elle les qualifie de « valeurs républicaines », jamais de « valeurs françaises ». De quoi cet abandon est-il le nom ?

    D’une désagrégation de la nation. Il n’y a plus d’État-nation, cette organisation redoutablement efficace qui avait fondé la prospérité de l’Europe et ses convictions civilisatrices – d’ailleurs, cet adjectif est honni, dans le « gloubi-boulga » des opinions qui se valent toutes et de l’égalitarisme des civilisations. On peut classer les sportifs par leurs victoires, les scientifiques par leurs prix Nobel, les peintres par leur cote chez Sotheby’s, les musiciens par leurs disques d’or, les écrivains par le nombre de lecteurs, les hommes par leur taille, les femmes dans les concours de beauté, les universités par le classement de Shangaï, les entreprises par leur valorisation boursière, les pays par le PIB. Mais pas les civilisations ! On aurait pourtant pu comparer leur apport à l’humanité en matière de systèmes de valeurs, d’aspirations eschatologiques, de découvertes scientifiques, d’innovations technologiques, de patrimoine architectural et artistique. Pourquoi en ce nouveau siècle une telle honte de ce que nous sommes ?

    Question sans réponse. Alors venir en aide à trois millions d’Arméniens qui nous empêchent de bien dormir ? On a déjà milité pour la reconnaissance de leur génocide par les Turcs – dont le nom n’est pas explicitement mentionné. Nous ne sommes d’ailleurs que trente pays à l’avoir reconnu – sur 193 au total, représentés à l’ONU. Même Israël, issu d’un autre génocide, ne le reconnaît pas. On a bien fait notre devoir.

    Alors non, foutez-nous la paix, les Arméniens. Laissez-nous jouir sans entrave, face à notre écran et nos réseaux sociaux, entre un Big Mac bien dodu et une canette de Coca-cola sans sucre. Nous revendiquons le droit à l’abrutissement total et à l’amnésie collective. Khalas ba’a. Vous nous rappelez trop nos racines que nous avons oubliées et notre christianisme que nous avons bradé pour une goutte de pétrole.

    Rideau. »

    (*) Farid Élie Aractingi

    Farid Elie Aractingi, ancien cadre dirigeant dans l’industrie informatique et automobile, est engagé dans des œuvres bénévoles au service de la relation franco-libanaise.

    © LA NEF n°363 Novembre 2023

  • Abus sexuels dans l'Eglise espagnole : des estimations loufoques

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    De José García sur le Tagespost :

    Peu de faits et beaucoup de spéculations

    Dans le rapport sur les abus sexuels commandé par le Parlement espagnol, les plateformes espagnoles ont découvert de graves erreurs.

    6 novembre 2023

    Le rapport sur les abus sexuels dans le secteur ecclésiastique en Espagne, préparé par le Médiateur au nom du Parlement espagnol et présenté la semaine dernière, a suscité de nombreuses réactions. Le président de la Conférence épiscopale espagnole, le cardinal Juan José Omella, a demandé pardon aux victimes et a promis de "travailler à leur guérison", tout en critiquant les "extrapolations" faites par certains médias à partir des chiffres présentés dans le rapport. Sur son compte X, le cardinal Omella a écrit : « Les chiffres extrapolés par certains médias sont faux et destinés à induire en erreur. »

    Des positions similaires ont été exprimées par d’autres évêques, dont l’archevêque Celso Morga de Mérida-Badajoz, qui a souligné dans un article publié sur la plateforme en ligne « Omnes » que l’Église s’efforce de trouver la vérité. Il a souligné que la vérité est basée sur des faits et non sur des « estimations démographiques » qui peuvent semer la confusion dans un sujet aussi sensible. Dans le même temps, Morga a souligné la disponibilité de l'Église à écouter les victimes, à soutenir leur guérison et à coopérer avec les autorités judiciaires. Il a souligné que l'Église est consciente de la nécessité de soutenir les victimes et de faire éclater la vérité.

    99 pour cent des auteurs sont ignorés

    Plusieurs plateformes critiquent la méthodologie du rapport. « Forumlibertas.com » recense 20 thèses ou points de critique et qualifie la création du rapport de « discriminatoire ». Elle déplore que le rapport concentre l'ampleur de la criminalité généralisée sur une petite minorité d'auteurs, tout en ignorant 99 pour cent des auteurs. La plateforme affirme que le Parlement n'a pas non plus la compétence juridique pour mener une telle enquête, puisque le rôle du Médiateur se limite à enquêter sur le comportement des administrations publiques. Par exemple, le rapport laisse de côté les délits pédophiles commis dans les institutions publiques, qui relèvent de sa compétence. 

    « Forum Libertas » critique également le mélange des cas enregistrés avec les résultats d'une enquête, également reprise dans d'autres médias. La plateforme souligne que l’enquête « sert à exagérer l’ampleur des crimes présumés, qui ne se reflète pas dans la réalité ». Seul un petit nombre de victimes présumées ont été directement interrogées. 

    La plateforme « e-cristians.cat » souligne également le faible nombre de cas mentionnés dans le rapport : « Le rapport ne décrit que 14 cas, dont un semble concerner le Sénégal, et sur les 405 entretiens avec des victimes présumées, il n'y en a que 360. de vraies victimes. Les 45 autres concernent des victimes présumées désignées par des tiers.

    Le résultat n'a en fait aucun sens

    La plateforme critique la méthode d'enquête et souligne qu'il existe une marge d'erreur d'un pour cent sur une population de 38,9 millions de personnes âgées de 18 à 90 ans, sur la base de 8 000 entretiens. Cela signifie que chaque résultat d'enquête peut différer d'un pour cent. Si l’enquête elle-même montre que 0,6 pour cent des victimes ont déclaré que des membres du clergé et 0,53 pour cent des victimes ont déclaré que des laïcs liés aux institutions catholiques étaient les auteurs des crimes, le résultat n’a en réalité aucun sens car la marge d’erreur est plus grande que le résultat.

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  • 498 martyrs des persécutions religieuses lors de la guerre civile espagnole (6 novembre)

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    D'Evangile au Quotidien :

    BBx 498 martyrs espagnols

    Le 28 octobre 2007, le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, représentant le pape Benoît XVI, a présidé, à Rome, la Messe de béatification de 498 martyrs des “persécutions religieuses” de la guerre civile espagnole. Ces catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936 ou 1937 ; parmi eux il y avait deux évêques, vingt-quatre prêtres, quatre cent soixante-deux religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs qui « versèrent leur sang pour rendre témoignage de l'Evangile de Jésus Christ…soient dorénavant appelés du nom de bienheureux et que leur fête soit célébrée chaque année le 6 novembre dans les lieux et selon les modalités établies par le droit. » (>>> Lettre du pape Benoît XVI).

    Lettre apostolique par laquelle le pape
    Benoît XVI
     a inscrit dans l'Album des Bienheureux
    498 Serviteurs de Dieu martyrs en Espagne

    Nous, accueillant le désir de nos frères, Lluís Martínez Sistach, Archevêque de Barcelone; Francisco Gil Hellín, Archevêque de Burgos; Antonio Card. Cañizares Llovera, Archevêque de Tolède; José María Yanguas Sanz, Evêque de Cuenca; Antonio Ángel Algora Hernando, Evêque de Ciudad Real; Santiago García Aracil, Archevêque de Mérida-Badajoz; Antonio María Card. Rouco Varela, Archevêque de Madrid; Carlos Osoro Sierra, Archevêque d'Oviedo; Carlos Amigo Card. Vallejo, o.f.m., Archevêque de Séville; Ramón del Hoyo López, Evêque de Jaén; Vicente Jiménez Zamora, Evêque de Santander; Juan Antonio Reig Pla, Evêque Cartagena en Espagne; Carles Soler Perdigó, Evêque de Gérone; Antonio Dorado Soto, Evêque de Malaga; et Ciriaco Benavente Mateos, Evêque d'Albacete; ainsi que de nombreux autres frères dans l'épiscopat et de très nombreux fidèles, après avoir pris l'avis de la Congrégation pour les Causes des Saints, en vertu de Notre autorité apostolique, accordons la faculté que les vénérables serviteurs de Dieu: 

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  • Le sort des chrétiens chinois reste inquiétant

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    De la chaîne AMEN sur youtube :

    La Chine est un des pays les plus peuplés mais surtout les plus puissants du monde. Son influence sur le monde est considérable et son emprise sur le commerce international est immense. Malgré son occidentalisation, le rapport de la Chine à la religion reste particulièrement tendu. Aujourd'hui, on vous parle de la situation des chrétiens dans ce pays. 

  • Des terroristes enlèvent au moins 30 chrétiens au Nigeria

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    Du Morning Star News  :

    Des terroristes enlèvent au moins 30 chrétiens au Nigeria

    10 octobre 2023

    ABUJA, Nigeria (Morning Star News) - Samedi 7 octobre, des terroristes ont enlevé plus de 30 chrétiens dans le sud de l'État de Kaduna, au Nigeria, selon des habitants.

    Les assaillants ont tendu une embuscade et ont emmené les chrétiens sous la menace d'une arme à feu vers 11 heures du matin alors qu'ils travaillaient dans une ferme communale à Chikuri, dans le comté de Chikun, a déclaré Victor Dabo, un habitant de la région, dans un message.

    "Plus de 30 agriculteurs chrétiens qui cultivaient une ferme ont été enlevés d'un seul coup", a déclaré Dabo à Morning Star News. "Merci de prier pour la communauté chrétienne de Chikuri.

    Un autre habitant, Dogara Peter, a déclaré que sa mère et sa sœur faisaient partie des personnes enlevées alors qu'elles travaillaient dans la ferme.

    "Les terroristes ont enlevé 30 villageois chrétiens qui travaillaient dans une ferme appartenant à M. Maikudi, un membre âgé de notre communauté", a déclaré M. Peter à Morning Star News. "Ma mère et ma sœur font partie des personnes enlevées par les terroristes. Cet incident a plongé notre communauté dans la confusion. Les terroristes n'ont toujours pas pris contact avec nous plus de 24 heures après l'enlèvement des membres de notre famille.

    C'est la troisième fois que les terroristes envahissent cette communauté traumatisée. Affirmant que le dernier espoir de la communauté réside dans la police, les autres agences de sécurité et le gouvernement nigérian, il a lancé un appel pour qu'ils sauvent les personnes retenues en captivité.

    "Nous lançons cet appel parce que nous n'avons nulle part où trouver de l'argent pour payer une rançon si ces terroristes finissent par nous le demander, comme cela a été le cas lors des deux autres attaques contre notre communauté", a déclaré M. Peter.

    En 2022, le Nigeria était en tête du classement mondial des chrétiens tués pour leur foi, avec 5 014 personnes, selon le rapport 2023 de la World Watch List (WWL) de Portes Ouvertes. Il est également en tête pour les chrétiens enlevés (4 726), agressés ou harcelés sexuellement, mariés de force ou maltraités physiquement ou mentalement, et il compte le plus grand nombre de maisons et d'entreprises attaquées pour des raisons liées à la foi. Comme l'année précédente, le Nigéria arrive en deuxième position pour le nombre d'attaques d'églises et de personnes déplacées à l'intérieur du pays.

    Dans la liste mondiale de surveillance 2023 des pays où il est le plus difficile d'être chrétien, le Nigeria a bondi à la sixième place, son plus haut classement jamais vu, alors qu'il occupait la septième place l'année précédente.

    « Des militants peuls, Boko Haram, de la province de l’État islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWAP) et d’autres mènent des raids contre les communautés chrétiennes, tuant, mutilant, violant et enlevant contre rançon ou comme esclaves sexuels », note le rapport de WWL. « Cette année, ces violences ont également touché le sud du pays, à majorité chrétienne… Le gouvernement nigérian continue de nier qu’il s’agit d’une persécution religieuse, de sorte que les violations des droits des chrétiens sont perpétrées en toute impunité. »

    Au nombre de millions à travers le Nigeria et le Sahel, les Peuls à majorité musulmane comprennent des centaines de clans de nombreuses lignées différentes qui n'ont pas d'opinions extrémistes, mais certains Peuls adhèrent à l'idéologie islamiste radicale, selon le Groupe parlementaire multipartite du Royaume-Uni pour la liberté internationale ou Croyance (APPG) notée dans un rapport de 2020.

    « Ils adoptent une stratégie comparable à celle de Boko Haram et de l’ISWAP et démontrent une intention claire de cibler les chrétiens et les symboles puissants de l’identité chrétienne », indique le rapport de l’APPG.

    Les dirigeants chrétiens du Nigeria ont déclaré qu’ils pensaient que les attaques des bergers contre les communautés chrétiennes de la ceinture centrale du Nigeria étaient inspirées par leur désir de s’emparer par la force des terres des chrétiens et d’imposer l’islam, car la désertification rendait difficile pour eux le maintien de leurs troupeaux.

  • Nicaragua : la chasse aux chrétiens continue

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    De Jean-Baptiste Noé sur aleteia.org :

    La chasse aux chrétiens se poursuit au Nicaragua

    5/10/23

    L’arrestation et la condamnation en février 2023 de l’évêque Rolando Alvarez témoignent de la lutte antireligieuse du régime de Daniel Ortega. Bien décidé à éradiquer le christianisme, le dictateur sandiniste accroît la répression contre les catholiques.

    Pays de 6,8 millions d’habitants, le Nicaragua est l’un de ces pays d’Amérique centrale qui ne cesse d’osciller entre différents régimes autoritaires. Menant la lutte contre le dictateur Somoza, Daniel Ortega et les sandinistes sont parvenus à la direction du pays en 1979. Daniel Ortega est resté président jusqu’en 1990, avant de perdre les élections présidentielles. N’ayant jamais abandonné la politique, il revient au pouvoir en 2007 puis fait modifier la Constitution pour abroger la limite des mandats.

    Homme fort du Nicaragua depuis plus de 15 ans, il a fait élire son épouse à la vice-présidence et installé des membres de sa famille aux postes clefs du pays. Organisant une répression sans faille des opposants politiques, il a notamment fait arrêter l’évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, qui a été condamné en février 2023 à 26 ans de prison, ayant été déclaré « traître à la patrie » lors d’un procès truqué. Ce dernier a refusé de s’exiler aux États-Unis, préférant rester dans son pays, quitte à passer de longues années en prison. 

    Un régime solidement ancré

    Rien n’a pu renverser le régime du président Ortega, dont la pensée et la pratique ont été forgées dans les luttes sandinistes des années 1970. L’homme est l’une de ces survivances des révolutions marxistes qui, comme à Cuba, sont parvenues à prendre et à conserver le pouvoir, sans que les États-Unis ne puissent rien y faire. Si beaucoup de fantasmes sont accolés à la puissance tentaculaire de la CIA et de Washington, force est de constater l’impuissance du géant américain pour renverser un régime qui lui est hostile. 

    Emprisonné dans un lieu tenu secret, nul ne sait ce qui est arrivé à Mgr Alvarez, des rumeurs l’annonçant même comme mort. 

    S’appuyant sur les puissants cartels de la drogue, Daniel Ortega finance ses vassaux et ses affiliés pour tenir le pays, n’hésitant pas à réprimer lourdement les manifestations, comme celles de 2018 qui ont abouti à de nombreux morts et arrestations, sans parvenir à faire vaciller un régime solidement ancré. Emprisonné dans un lieu tenu secret, nul ne sait ce qui est arrivé à Mgr Alvarez, des rumeurs l’annonçant même comme mort. 

    Répression contre les catholiques 

    La répression ne se limite pas à l’arrestation de l’évêque de Matagalpa. En mai 2023, plusieurs prêtres du pays ont vu leur compte bancaire gelé. Une mesure identique fut appliquée à des écoles catholiques et des paroisses. Un rapport, orchestré par le régime, a présenté l’Église comme menant des actions de blanchiment d’argent et se livrant à des actes de terrorisme. Des accusations qui sont lancées à l’égard de tous ceux qui s’opposent au régime.

    En août, plusieurs prêtres qui s’étaient rendus à Lisbonne pour les JMJ se sont vus refusés le retour sur le sol du Nicaragua. Le même mois, le gouvernement a saisi l’université gérée par les jésuites, les biens de l’ordre et a prononcé sa dissolution. Là aussi, sous le motif de « terrorisme ». Un motif bien commode pour museler les oppositions. Le gouvernement a également expulsé le nonce apostolique, privant le Saint-Siège de relais et d’informations sur le pays. 

    L’argent de la drogue 

    Une répression qui n’est toutefois pas nouvelle. Lors de sa visite en 1983, Jean Paul II avait affronté l’un des déplacements les plus difficiles de son pontificat. Micros coupés pour que sa voix ne porte pas, soldats sandinistes placés au pied de l’estrade pour crier et l’insulter, le pape polonais ne s’était pas démonté et avait tenu son voyage jusqu’au bout. Un voyage marqué notamment par l’admonestation contre le père Ernesto Cardenal, alors ministre de la Culture du gouvernement de Daniel Ortega. 

    Aucune voie de sortie n’est pour l’instant visible. Le président Ortega est solidement ancré, il tient les rouages clefs de l’armée et de la police, arrose ses soutiens avec l’argent de la drogue. Le Nicaragua désespère les États-Unis, qui n’ont jamais réussi à déloger les sandinistes. Comme au Venezuela, comme à Cuba, ces dictatures enracinées dans une histoire profonde sont solidement amarrées à leur pays. 

  • L'Inde, la Chine et l'avenir

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    De George Weigel sur First Things :

    27 septembre 2023

    L'INDE, LA CHINE ET L'AVENIR

    Le numéro du 2 septembre de The Spectator présentait une caricature du Premier ministre indien Narendra Modi et du Premier ministre britannique Rishi Sunak à bord d'une fusée ascendante. L'article principal - un aperçu du sommet du G-20 à New Delhi - était intitulé "Le siècle de l'Inde". La plupart des commentateurs du monde entier ont ensuite qualifié le G-20 de "siècle de l'Inde" : Il s'agissait de l'entrée en scène de l'Inde en tant que superpuissance du XXIe siècle, susceptible de défier la Chine en tant que colosse asiatique de l'avenir.  

    Depuis des années, je dis à mes amis que, pour les paris à long terme, il vaut mieux miser sur l'Inde que sur la Chine. J'ai pris conscience du dynamisme économique du sous-continent pour la première fois il y a une vingtaine d'années, lorsque, en essayant de résoudre toutes sortes de problèmes, des erreurs dans les formulaires fiscaux que je recevais aux erreurs sur ma facture de carte de crédit, en passant par les pépins informatiques, je me suis retrouvé à parler à des gens en Inde, un pays qui semblait avoir compris que le monde, à des fins économiques, était devenu un seul et même fuseau horaire. Il y avait aussi l'héritage positif de la domination britannique en Inde : une armée qui ne se mêlait pas de politique, une fonction publique professionnelle, des institutions démocratiques et, surtout, l'État de droit, qui est essentiel à la croissance économique et à l'ordre social, en particulier dans une société aussi complexe, qui est aujourd'hui la plus peuplée du monde.

    En revanche, je pensais que le totalitarisme léniniste profondément ancré dans l'ADN du Parti communiste chinois (PCC) finirait par s'avérer trop fragile pour résoudre des problèmes sérieux (comme cela a été le cas avec l'épidémie de Covid, l'économie chinoise en perte de vitesse et le déclin démographique du pays, lui-même résultat direct de la politique draconienne de l'enfant unique que le PCC a brutalement appliquée pendant des décennies). L'état de sécurité nationale paranoïaque que le PCC est en train de construire, qui a conduit à tout, du génocide des Ouïghours musulmans à l'abrogation des libertés civiles à Hong Kong, en passant par des pressions toujours plus fortes sur l'Église catholique et d'autres communautés chrétiennes, m'a également semblé être l'indicateur d'un régime en déclin.

    C'est pourquoi je n'ai cessé de répéter : "Misez sur l'Inde plutôt que sur la Chine". Aujourd'hui, d'autres ont rejoint le mouvement. Mais à quelques exceptions près, mes collègues partisans du "pari sur l'Inde" semblent ignorer une réalité inquiétante de l'Inde du XXIe siècle, qui pourrait éventuellement affaiblir, voire menacer, la renaissance indienne. Il s'agit du fait que l'Inde devient de plus en plus intolérante, voire violemment intolérante, à l'égard des différences religieuses.

    Le Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Modi promeut l'"Hindutva", une idéologie du nationalisme hindou qui, pour certains Indiens radicalisés, signifie la persécution des personnes d'autres confessions. Des centaines d'églises chrétiennes ont été incendiées ces derniers mois par des fanatiques qui votent vraisemblablement pour le BJP. Le parti ne promeut pas activement ces outrages, mais il semble les tolérer et ne fait certainement pas assez pour s'en distancier. Cela soulève de graves questions quant à la détermination de Modi à promouvoir un "modèle indien" de société du XXIe siècle.

    Dans un avenir prévisible, l'Inde restera un pays où les hindous constituent l'écrasante majorité. Mais une Inde qui ne peut vivre la tolérance religieuse ne peut être un modèle universel de stabilité sociale et de progrès. Une Inde où les chrétiens risquent leur vie et leurs biens n'est pas non plus un modèle pour les pays - y compris les États-Unis - dont l'Inde a besoin pour contrer l'agressivité de la Chine. Ceux qui projettent (et célèbrent) une Inde devançant la Chine dans la compétition pour le leadership asiatique devraient insister sur ces points auprès de Modi et du BJP, plutôt que de se contenter de célébrer ses réalisations et celles de son parti.

    Il serait utile que le Saint-Siège s'affirme plus publiquement dans sa défense des communautés catholiques en difficulté en Inde, bien que la courbette continue du Vatican devant la Chine n'incite pas à espérer une ligne plus ferme à l'égard de l'Inde. La récente exhortation du pape aux catholiques chinois à être "de bons chrétiens et de bons citoyens" était, dans l'absolu, tout à fait acceptable. Le problème est que, dans la réalité actuelle, être un "bon citoyen" en Chine signifie prêter serment d'allégeance à la pensée de Xi Jinping (y compris la "sinisation" de toute religion), ce qui est incompatible avec la fidélité à l'Évangile de Jésus-Christ.

    Puisque nous parlons de la Chine, permettez-moi de faire une pause et de rendre hommage à mon ami Jimmy Lai, le prisonnier de conscience catholique le plus connu au monde. À l'heure où vous lisez ces réflexions, Jimmy fête son millième jour d'isolement dans la prison Stanley de Hong Kong. Sa femme est autorisée à lui rendre visite deux fois par mois. Ses enfants ne l'ont pas vu depuis trois ans. Tous attendent une parole publique pour défendre ce martyr blanc de Rome.

    Et comme les réfugiés au début du grand film Casablanca, ils attendent. Et attendent. Et attendent. ...

    La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • Le patriarche des Chaldéens dénonce le silence de Rome face à la situation de l'Eglise en Irak

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    D'Asia News via Riposte catholique :

    Irak : le patriarche Sako dénonce le silence du Pape et du Vatican

  • L'Azerbaïdjan lance des frappes militaires contre les chrétiens arméniens du Haut-Karabakh

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    De Peter Pinedo sur Catholic News Agency :

    L'Azerbaïdjan lance des frappes militaires contre les chrétiens arméniens du Haut-Karabakh

    19 sept. 2023

    L'Azerbaïdjan a déclenché mardi des frappes militaires contre une enclave d'environ 120 000 chrétiens arméniens dans la région contestée du Haut-Karabakh, en bombardant des bâtiments et en tirant sur des positions militaires et civiles arméniennes. 

    Le gouvernement azerbaïdjanais a qualifié mardi ses frappes de "mesures antiterroristes" contre des "formations militaires arméniennes illégales". L'Azerbaïdjan a déclaré que les attaques ne cesseraient pas tant que les Arméniens de souche ne se seraient pas totalement rendus. 

    L'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent le Haut-Karabakh depuis 1988. Aujourd'hui, la région est internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, bien qu'elle soit presque entièrement composée d'Arméniens chrétiens. Les Arméniens du Haut-Karabakh refusent le contrôle de la région par l'Azerbaïdjan et revendiquent leur souveraineté sous les auspices de la "République d'Artsakh". 

    Les "forces de défense de l'Artsakh" de l'État sécessionniste signalent depuis des mois des attaques azéries à l'arme légère contre des militaires et des civils arméniens.  

    Les attaques ont semblé s'intensifier mardi, l'armée azérie déclenchant des tirs d'artillerie et de mortier sur des positions militaires et civiles. 

    Les bombardements se sont poursuivis tout au long de la journée de mardi, faisant 23 blessés parmi les civils et deux morts, dont un enfant, selon les forces de défense de l'Artsakh. 

    "La situation est horrible", a déclaré Ruben Vardenyan, ancien ministre d'État de l'Artsakh, dans un message vidéo à EWTN. "Beaucoup de civils ont été tués par l'armée azérie. Il y a beaucoup de blessés. L'opération a commencé le matin et ne s'est pas encore arrêtée". 

    M. Vardenyan a ensuite exhorté la communauté internationale à exiger une action pour défendre les chrétiens arméniens du Haut-Karabakh. 

    "Le monde chrétien doit comprendre que cette situation est inacceptable", a déclaré M. Vardenyan. "Je crois que ce n'est qu'ensemble que nous pourrons mettre fin à cette guerre. 

    Le ministre des affaires étrangères de l'Artsakh, Sergey Ghazaryan, a décrié les avancées de l'Azerbaïdjan, déclarant dans un communiqué mardi X : "Nous sommes témoins de la façon dont l'Azerbaïdjan, afin de mettre en œuvre sa politique de génocide, se dirige vers la destruction physique de la population civile et la destruction des objets civils de l'Artsakh.

    La source d'information d'Europe de l'Est Visegrád 24 a rapporté mardi que "des combats à grande échelle viennent de commencer dans le Haut-Karabakh" et que "l'artillerie et les drones suicides sont en action dans les deux camps". 

    Selon Visegrád 24, il est "possible qu'une nouvelle guerre entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie commence sous nos yeux". 

    Pourquoi se battent-ils ? 
    Bien que certains considèrent que le conflit porte strictement sur les frontières, des experts ont souligné que la religion joue également un rôle central dans la guerre entre l'Arménie chrétienne et l'Azerbaïdjan musulman.

    Selon Sam Brownback, ancien ambassadeur itinérant des États-Unis pour la liberté religieuse internationale, l'Arménie souhaite conserver son influence dans l'Artsakh, tandis que l'Azerbaïdjan veut expulser la population arménienne chrétienne pour renforcer son emprise sur la région. 

    En 2020, avec le soutien de la Turquie, l'Azerbaïdjan a ravivé le conflit qui couvait depuis longtemps en envahissant le Haut-Karabakh. Au terme d'un conflit de six semaines, l'Azerbaïdjan a pris le contrôle du Haut-Karabakh. 

    La guerre a tué 6 800 combattants, déplacé 90 000 personnes et coupé environ 120 000 chrétiens arméniens du reste de l'Arménie. Une route étroite de moins de quatre miles de long, appelée le corridor de Lachin, relie l'Arménie et le Haut-Karabakh et constitue le seul moyen d'acheminer de la nourriture et des fournitures aux Arméniens qui y vivent.

    En décembre 2022, des Azerbaïdjanais pro-gouvernementaux, protestant ostensiblement contre les violations de l'environnement commises par l'Arménie, ont commencé à bloquer le corridor de Lachin, coupant ainsi tout accès à l'aide. En avril, les manifestations ont pris fin après que les troupes azerbaïdjanaises, défiant les avertissements de la communauté internationale, ont établi un point de contrôle militaire sur la route, poursuivant ainsi le blocus.

    Depuis décembre, les Arméniens chrétiens sont pris au piège, sans nourriture ni médicaments, derrière le blocus du corridor de Lachin. 

    Selon de multiples sources sur le terrain, y compris le ministère des affaires étrangères de la République d'Artsakh, la capitale du Haut-Karabakh, Stepanekert, a été lourdement bombardée. 

    Le ministère des affaires étrangères de l'Artsakh a rapporté mardi : "L'Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire de grande envergure contre la République d'Artsakh. À l'heure actuelle, la capitale Stepanakert et d'autres villes et villages sont soumis à des tirs d'artillerie nourris." 

    Robert Nicholson, président du groupe de défense des droits de l'homme Philos Project, a déclaré mardi que "l'Azerbaïdjan a finalement lancé la guerre destinée à effacer les Arméniens du #NagornoKarabakh - et avec la permission de la Russie et de la Turquie." 

    Brownback a déclaré : "Je dénonce avec la plus grande fermeté cette attaque non provoquée de l'Azerbaïdjan contre les chrétiens arméniens pacifiques du Haut-Karabakh (Artsakh) ! C'est une erreur. Il s'agit d'une attaque contre des civils qui doit cesser immédiatement. 

    L'Azerbaïdjan justifie ses actions en les qualifiant d'"opérations antiterroristes". 
    Pour sa part, l'Azerbaïdjan a nié avoir pris des civils pour cible et a qualifié ses activités dans le Haut-Karabakh d'"opérations antiterroristes". 

    Dans un communiqué de presse publié mardi, le ministère azerbaïdjanais de la défense a déclaré : "Les activités antiterroristes locales menées par les forces armées de l'Azerbaïdjan dans la région du Karabakh se poursuivent.

    "Dans le cadre de ces activités, poursuit le communiqué, seules les installations et infrastructures militaires légitimes sont visées et neutralisées à l'aide d'armes de haute précision. 

    L'Azerbaïdjan a accusé l'Arménie de déployer des forces armées pour aider les Arméniens du Haut-Karabakh et a mis en garde les civils contre toute ingérence.

    "Compte tenu du déploiement de la puissance de feu des formations des forces armées arméniennes à proximité des zones résidentielles, nous demandons instamment à la population civile de rester à l'écart des installations militaires et de ne pas soutenir les formations des forces armées arméniennes", indique le communiqué azéri.

    Le ministère de la défense azéri a également déclaré qu'il encourageait les habitants du Haut-Karabakh à évacuer les zones dangereuses et à se rendre dans les "stations d'accueil" qu'il a établies dans le corridor de Lachin. 

    "Des corridors humanitaires et des stations d'accueil ont été créés sur la route de Lachin et dans d'autres directions afin d'assurer l'évacuation de la population de la zone dangereuse", indique le communiqué. 

    Christian Solidarity International (CSI), un groupe d'aide humanitaire, a déclaré qu'il s'agissait d'une tactique visant à nettoyer le Haut-Karabakh des chrétiens arméniens. 

    "Alors qu'il bombarde des zones civiles, l'Azerbaïdjan envoie des SMS aux habitants du Haut-Karabakh pour leur dire de partir par le corridor de Lachin. La même route qu'ils ont bloquée pendant neuf mois pour affamer la population, ils l'ont maintenant ouverte pour que les gens puissent la quitter. L'objectif est le même : vider le Karabakh des Arméniens".

    Comment l'Arménie a-t-elle réagi ? 
    Le premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, a nié toute implication militaire de l'Arménie et, malgré les attaques azéries en cours, a refusé de répondre militairement. 

    Open Caucasus Media (OC Media), a rapporté les propos tenus par M. Pashinyan mardi : "Je tiens à préciser que la République d'Arménie n'est pas impliquée dans des opérations militaires, et je tiens à préciser une fois de plus que la République d'Arménie n'a pas d'armée dans le Haut-Karabakh". 

    "En ce moment, nous ne devrions pas mener d'action imprévue, drastique ou aventureuse", a ajouté M. Pashinyan, selon OC Media. 

    Le refus du premier ministre arménien de s'impliquer a provoqué une forte agitation au sein de la population arménienne. 

    Une vidéo prise à l'extérieur du capitole arménien montre des citoyens arméniens indignés tentant de prendre d'assaut le bâtiment. 

    M. Pashinyan aurait eu une conversation téléphonique avec le président français Emmanuel Macron et le secrétaire d'État américain Antony Blinken mardi. 

    Selon OC Media, M. Macron a informé M. Pashinyan que la France avait demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour discuter de l'escalade militaire au Haut-Karabagh. 

    La commission des affaires étrangères du Sénat américain a publié une déclaration le X qui dit : "L'assaut effronté de l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh prouve une fois de plus l'intention malveillante du président azéri Ilham Aliyev d'anéantir la population arménienne de la région. Les États-Unis et la communauté internationale doivent agir".

    Peter Pinedo est correspondant de CNA à Washington. Diplômé de l'université Franciscan, Peter a travaillé auparavant pour Texas Right to Life. Il est premier lieutenant dans la réserve de l'armée américaine.

  • Violence ethnique contre les Amharas en Ethiopie : l'ECLJ écrit au conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide

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    Du site de l'ECLJ (European Centre for Law & Justice) (Christophe Foltzenlogel) :

    Violence ethnique contre les Amharas : l'ECLJ écrit au conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide

    19 juin 2023

    Comme nous l'écrivions il y a peu ici, le peuple Amhara, qui est une communauté majoritairement chrétienne orthodoxe en Éthiopie, est soumis à une persécution violente et systématique depuis des décennies. Alors que la situation s'aggrave et que l'état d'urgence a été déclaré, l'ECLJ a écrit à la Conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide afin qu'elle lance une mission d'enquête.

    Illustration : Mme Alice Wairimu Nderitu, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Compte X- Twitter @UNOSAPG

    Il y a trois semaines, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) a soumis une déclaration écrite (en anglais uniquement) au Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour dénoncer les violations graves des droits de l'homme commises à l'encontre du peuple Amhara. Les principaux persécuteurs sont les Omoros et les Tigréens (Front de libération du peuple tigréenArmée de libération oromo et le Parti de la prospérité) et la principale cause de cette persécution réside dans le fait que les structures de gouvernance éthiopiennes ont été dominées par les Amharas. L'association historique des Amharas avec la monarchie éthiopienne et l'Église chrétienne orthodoxe a souvent été perçue comme une forme d'hégémonie culturelle et politique sur les autres ethnies, en particulier les Oromos et les Tigréens.

    Les griefs entre les groupes ethniques Oromo, Tigré et Amhara se sont manifestés de manière inquiétante, avec une escalade de la violence, jusqu'à des nettoyages ethniques et des atrocités de grande échelle. La situation est devenue très difficile avec l'arrivée au pouvoir, en 2018, d'un Premier ministre d'origine oromo.

    Rien qu'en mai 2023, le gouvernement aurait détenu plus de 4 500 personnes de l'ethnie amhara. Ce nombre a grimpé après la déclaration de l'état d'urgence par le Gouvernement le 4 août 2023, jusqu'à environ 14.000 Amharas appréhendés depuis, selon des affirmations concordantes.

    C'est pourquoi l'ECLJ a envoyé une lettre urgente (en anglais ici) au conseiller spécial pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu. Les rapports qui nous parviennent font état d'une série de graves violations des droits de l'homme commises à l'encontre du peuple Amhara, y compris des violences ethniques de tendance génocidaires.

    Comme nous l'avons indiqué, la situation requiert sans le moindre doute son attention :

    Les rapports d'incidents sont profondément troublants. La nature de ces actes couvre un large éventail d'atrocités, allant de l'éviscération de femmes enceintes à la consommation cannibale des personnes tuées. Ces actes vont au-delà de la simple expression d'un mécontentement ou d'une dissidence politique ; ils témoignent d'une haine profondément enracinée qui a été manipulée et mobilisée pour justifier des crimes odieux. Ce niveau d'animosité est alimenté par une combinaison de griefs historiques, de manipulations politiques, de conditionnement social et de discours de haine largement répandus qui, ensemble, créent un environnement toxique propice à la perpétration de violences de masse.

    Nous avons également mis l'accent sur les auteurs identifiés qui nous ont été décrits dans de nombreux rapports et souligné les motivations ethniques et religieuses des atrocités perpétrées contre le peuple Amhara :

    Ces attaques visent la communauté amhara et les chrétiens orthodoxes auxquels elle est associée. Les auteurs semblent être le Qeerroo (qui se traduit littéralement par Jeunesse en langue oromo), l'armée de libération oromo (OLA), les miliciens gumuz, le Front de libération du peuple du Tigré et le Parti de la prospérité, actuellement au pouvoir. Le caractère ciblé et systématique de ces attaques contre les Amharas et les chrétiens orthodoxes révèle une intention non seulement d'intimider, mais aussi d'éliminer, physiquement ou culturellement, une communauté spécifique. Il s'agit là de la marque d'un nettoyage ethnique, voire d'un génocide, qui constituent tous deux des crimes contre l'humanité au regard du droit international.

    C'est pourquoi nous avons attiré l'attention de la Conseillère spéciale et demandé une mission d'enquête pour établir la vérité sur les atrocités signalées contre les Amharas et les chrétiens orthodoxes en Éthiopie, depuis le 13 septembre 2018. Nous lui avons également demandé de mettre en garde le Secrétaire général et le Conseil de sécurité contre l'escalade des violences en Éthiopie. La perpétration d'un génocide contre les Amharas est peut-être en train de devenir une réalité.

    Nous vous encourageons à signer notre pétition et à nous suivre sur Twitter (X), car l'ECLJ prononcera une déclaration orale lors d'un Dialogue interactif avec la Commission internationale d'experts en droits de l'homme sur l'Éthiopie le 21 septembre 2023. Ce débat officiel aura lieu lors de la 54e session ordinaire du Conseil des droits de l'homme à Genève, en Suisse.

    Pour la défense des Chrétiens persécutés
     
    Lire le texte complet de la pétition

    14,465 SIGNATURES

    Pour signer la pétition, aller sur le site de l'ECLJ

     

    L’ECLJ interviendra également cette semaine pour défendre les chrétiens persécutés au Pakistan. 

    L’action du Pakistan au Conseil des droits de l’homme est d’une hypocrisie à peine croyable. Lors de la précédente session du mois de juillet, ce pays avait demandé et obtenu un débat d’urgence pour condamner un autodafé d’un coran par un ex-musulman suédois. Tous les pays musulmans se sont alors ligués pour adopter une résolution protégeant la religion musulmane contre la liberté de conscience et d’expression des personnes afin d’interdire toute critique de l’islam. L’Occident libéral y fut mis en minorité et la résolution adoptée au Conseil des droits de l’homme sera désormais systématiquement utilisée pour empêcher toute critique de l’islam, aussi rationnelle et historique soit-elle. 

    Or, quelques semaines plus tard, l’ambassade de Suède fut brûlée en Irak, ce qui ne déclencha pas de débat d’urgence, mais surtout, le mois dernier, au Pakistan, des accusations malveillantes d’autodafés du coran ont provoqué de véritables émeutes dirigées contre la petite minorité chrétienne. Près d’une vingtaine d’églises ont été saccagées et des dizaines de maisons de chrétiens ont été envahies par une foule de musulmans excités par des prêcheurs violents. Des dizaines de chrétiens ont été roués de coups de bâton, devant des forces de l’ordre peu pressées d’intervenir. 

    L’ECLJ dénoncera l’attitude du Pakistan qui fait mine de croire qu’il y a un problème systémique de corans brûlés en Europe alors qu’au Pakistan des dizaines de chrétiens sont dans le couloir de la mort pour des accusations de blasphème et que les personnes qui ont détruit des églises et frappé des hommes et des femmes innocents ont été rapidement relâchés sans faire l’objet de poursuites.

    Soutenez notre action à l’ONU pour faire entendre la voix des chrétiens persécutés
  • François à la porte de la Chine : prochaine étape Pékin ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    François à la porte de la Chine : prochaine étape Pékin ?

    5 septembre 2023

    Le pape François est entré dans l'histoire la semaine dernière en devenant le premier pontife à visiter la Mongolie, mais l'importance de son voyage - pour de nombreux observateurs de l'Église - était que le pape se tenait à la porte d'un pays étroitement lié à l'héritage de François - le voisin de la Mongolie, la Chine. 

    Lors de sa tournée en Mongolie et de ses visites à la minuscule communauté catholique du pays, François a semblé garder au moins un œil sur la Chine, et le pape a même profité de son voyage en Mongolie pour faire ouvertement appel aux catholiques de Chine.

    Mais le gouvernement de la Chine continentale ayant effectivement nationalisé la nomination des évêques et évincé le Vatican de son propre accord historique avec la Chine, qu'est-ce que François espère obtenir - et est-ce réaliste ?

    Sous le pape François, et avec son soutien explicite, le Saint-Siège a fait de l'engagement avec la Chine une pierre angulaire de ses efforts diplomatiques internationaux ces dernières années. 

    Pour ceux qui soutiennent la tentative du pape de voir une Chine plus ouverte à l'Église, centrée autour de l'accord controversé de 2018 sur la nomination des évêques, François a renforcé les liens avec le gouvernement de la Chine continentale, amenant l'Église locale au grand jour et le PCC à la table diplomatique. 

    Les détracteurs des efforts du Saint-Siège soulignent toutefois la mauvaise foi du gouvernement chinois et son mépris de plus en plus affiché pour l'accord entre le Vatican et la Chine, preuve que le pape se bat contre des moulins à vent en Chine et qu'il sacrifie ainsi la crédibilité diplomatique de l'Église.

    Dans ses commentaires lors de la désormais habituelle conférence de presse en vol, le pape a présenté sous un angle positif les relations sino-chinoises, insistant sur le fait que "les relations avec la Chine sont très respectueuses, très respectueuses" et que "les canaux sont très ouverts".

    Mais avec une Chine de plus en plus ouverte sur sa volonté d'agir unilatéralement dans les affaires de l'Église, et alors que même des membres du département diplomatique du Saint-Siège expriment une sorte de frustration résignée face à l'ensemble du processus, qu'est-ce que François espère obtenir exactement ?

    Lors de son voyage en Mongolie, le pape a peut-être donné un indice.

    Faisant fi du décompte des nominations épiscopales effectuées par le gouvernement chinois sans l'avis du Vatican, François a déclaré : "Je pense que nous devons aller de l'avant dans le domaine religieux pour mieux nous comprendre et pour que les citoyens chinois ne pensent pas que l'Église n'accepte pas leur culture et leurs valeurs et qu'elle dépend d'une autre puissance, étrangère".

    Le gouvernement de Pékin considère l'Église comme une "force extérieure", subversive de la culture chinoise et du parti communiste, ce qui a donné lieu à un certain nombre de mesures juridiques et d'actions de mise en œuvre de la sécurité nationale à l'encontre de personnalités de l'Église, tant sur le continent qu'à Hong Kong. 

    Dimanche, François a profité de sa messe publique dans la capitale mongole pour s'adresser directement aux catholiques de l'autre côté de la frontière méridionale et, par extension, au gouvernement chinois.

    Notant que le cardinal John Tong Hon et le cardinal élu Stephen Chow, l'ancien et l'actuel évêques de Hong Kong, se trouvaient à ses côtés devant l'autel, le pape a déclaré qu'il "souhaitait profiter de leur présence pour adresser un salut chaleureux au noble peuple de Chine". 

    "À tous, je souhaite le meilleur. Allez de l'avant, allez toujours de l'avant. Et je demande aux catholiques chinois d'être de bons chrétiens et de bons citoyens".

    L'exhortation de François à ce que les catholiques chinois soient de "bons citoyens" a suscité des réactions en ligne, de nombreux observateurs de la Chine soulignant les politiques oppressives du régime, sans parler de sa campagne de génocide domestique contre le peuple ouïghour. 

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