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liturgie - Page 17

  • Da Pacem : Introït du XVIIIe dimanche après la Pentecôte

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    On célèbre ce 8 octobre 2017 le XVIIIe dimanche après la Pentecôte  dont l’introït est une antienne du VIe ou VIIe siècles fondée sur des versets bibliques qui seront chantés en grégorien à la messe dominicale de 10h00 en l’église du Saint-Sacrement à Liège :  Donne la Paix, Seigneur, à ceux qui comptent sur Toi, pour qu’on voie que tes prophètes ont dit vrai, écoute les prières de ton serviteur et de ton peuple…

    Arvo Pärt (né à Paide en Estonie en 1935) propose aussi une belle composition sur ce thème de l’Ecriture que le chœur universitaire de Liège vient d’inscrire à son répertoire. A écouter ici :

    JPSC

  • Laetátus sum (graduel) du 24e dimanche du T.O.)

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    Graduale Graduel
    Ps. 121, 1 et 7 Ps. 121, 1 et 7
    ℟. Laetátus sum in his, quae dicta sunt mihi: in domum Dómini íbimus. ℣. Fiat pax in virtúte tua: et abundántia in túrribus tuis. ℟. Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur. ℣. Que la paix soit dans tes forteresses, et l’abondance dans tes tours.
  • Dimanche 6 octobre : 30e pèlerinage familial de tradition à Foy-Notre-Dame avec Mgr Delville

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    Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’30e pèlerinage familial de tradition à Foy-Notre-Dame dans P'action de grâce AvecMarie Ae Marie Dimanche 6 octobre 2024 10h30 Départ de l'église de Leffe 16hoo Messe pontificale célébrée par Mgr Tean-Pierre Pierre Delville évêque de Liège En latin selon le missel de 1962 La veille: samedi 5 octobre pélé des jeunes Namur Leffe Infos Inscriptions 0496/513755 32 55 0496 pelefoy. be Editeurresp. pelefoybe Nous soutenir BE48 2100 3624 6427 FOY’

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  • Défendre la messe traditionnelle avec des arguments justes

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    User d’arguments justes pour défendre la messe traditionnelle

    Ceux qui se consacrent à la défense des choses traditionnelles (liturgie, catéchisme, résistance à des doctrines délétères) hésitent souvent à dire qu’on se trouve présentement en face d’une situation ecclésiale atypique. Spécialement pour la liturgie. Même s’ils affirment que ce n’est pas pour des raisons de sensibilité mais de foi qu’ils célèbrent l’ancienne, ils pensent qu’ils peuvent efficacement défendre leur prise de position en face des tenants de la liturgie nouvelle comme un légitime libre choix. Il est vrai que des argumentations de ce type peuvent fonctionner assez bien auprès de l’opinion catholique en général, pour laquelle le libéralisme est devenu un horizon indépassable ; mais qu’il soit permis de profiter tactiquement de cet état d’esprit ne veut pas dire qu’on doive le justifier.

    Il leur arrive même paradoxalement de gauchir la doctrine traditionnelle pour la défendre. Nous pensons à la réduction à l’extrême de la doctrine de l’obéissance due aux autorités ecclésiastiques et à leurs enseignements. Puisqu’en bien des points, actuellement, la soumission aux autorités est intenable en conscience, ils en viennent pratiquement à affirmer que le libre examen était la doctrine commune de l’Église, chacun décidant de ce qui est catholique au nom de la « tradition » dont chacun est finalement le dépositaire. Ou bien encore ils procèdent à l’évidage de la doctrine de l’infaillibilité romaine en assurant que le Premier Siège a fréquemment émis des doctrines hétérodoxes. Autrement dit l’anormal de ce qui advient présentement est reporté sur l’Église de toujours[1]. Et les antimodernes deviennent des modernes.

    Nous ne voulons traiter ici que d’arguments concernant la défense de la messe traditionnelle. Spécialement, nous voudrions en considérer deux souvent utilisés pour justifier la libre option en faveur du missel traditionnel :

    1. L’invocation de la bulle Quo primum de 1570, en ce qu’elle porte que le missel qu’elle promulgue pourra être utilisé « à perpétuité ».
    2. Et la mise en avant du fait que l’Église a toujours reconnu la légitimité d’une diversité de rites.

    Ils ont dans leur principe toute leur pertinence, mais à condition d’éviter d’en user comme si les circonstances qui commandent leur emploi habituel étaient celles d’aujourd’hui :

    « Ce missel [le missel tridentin] pourra être suivi […] à perpétuité » (bulle Quo primum)

    Il faut replacer la prescription de saint Pie V dans son contexte. Ses deux bulles concernant le bréviaire et le missel prises en application des volontés du Concile de Trente, visaient à établir la prééminence des livres de la Curie romaine sur tous les usages particuliers du monde latin, lesquels pouvaient cependant subsister s’ils pouvaient prouver une ancienneté de 200 ans. « À perpétuité », tout clerc romain devait utiliser le missel et le bréviaire romain promulgué par le pape. Ou, s’il se trouvait dans Église locale au sein de laquelle, depuis deux cents ans au moins et de manière continue, un missel ou un bréviaire particuliers avait été utilisés, il pouvait cependant « à perpétuité » utiliser le livre romain (avec cette précision, pour l’Office, s’il devait être psalmodié au chœur, qu’il fallait évidemment qu’une règle commune soit fixée par l’évêque et les chanoines).

    De fait, la plupart des diocèses et des congrégations du monde latin pouvait établir que leurs livres propres, notamment dans les cathédrales et collégiales, remontaient au-delà du XIVe siècle. Cependant, évêques et chapitres préférèrent pour la plupart s’aligner sur le bréviaire et le missel, et ce en partie pour des raisons d’économie et de commodité de librairie, car il était difficile et onéreux de faire éditer des livres diocésains. On adopta donc généralement les livres romains y compris dans un premier temps en France (ce n’est que dans le dernier tiers du XVIIe siècle qu’on invoqua le droit à des livres diocésains particuliers, qualifiés plus tard de « néo-gallicans », à commencer par le bréviaire de Vienne en 1678).

    Pouvait-on d’ailleurs, en dehors du rite wisigothique ou mozarabe, conservé en quelques lieux d’Espagne, parler véritablement, à propos des églises diocésaines ou religieuses qui conservèrent leurs usages, de rites latins non romains ? Seul le rite ambrosien, bien que très proche du romain, avait des particularités suffisamment importantes pour être qualifié de rite spécifique. Ce n’était pas le cas des rites lyonnais[2], chartreux, dominicain, prémontré. Pas plus que les usages de beaucoup de cathédrales, de sanctuaires, d’Ordres religieux qui avaient un certain nombre de messes, de préfaces, d’hymnes, de séquences propres.

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  • "La liturgie n’est pas un terrain de jeu privé pour l’innovation personnelle" (les évêques du Nigeria)

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    Du National Catholic Register ( :

    Les évêques catholiques du Nigéria condamnent les abus liturgiques et appellent à des réformes immédiates

    La Conférence des évêques catholiques du Nigeria appelle à la restauration de la dignité et du caractère sacré du culte.

    Les membres de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN). Les évêques ont publié une déclaration le 15 août 2024, à l'occasion de la solennité de l'Assomption, condamnant les abus pendant la messe et exhortant les prêtres à agir.
    Les membres de la Conférence des évêques catholiques du Nigéria (CBCN). Les évêques ont publié une déclaration le 15 août 2024, à l'occasion de la solennité de l'Assomption, condamnant les abus pendant la messe et exhortant les prêtres à agir. (photo : archidiocèse d'Abuja)

    Dans une déclaration publiée le 15 août, solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie , les membres du CBCN ont exprimé leur inquiétude face à une tendance croissante aux écarts par rapport aux normes liturgiques établies, avertissant que de telles pratiques constituent un affront direct au caractère sacré de la liturgie et une source de scandale au sein de l'Église.

    « C’est avec une profonde inquiétude et une juste indignation que nous observons une augmentation alarmante des aberrations au cours du culte à travers notre pays, perpétrées par certains de nos propres prêtres », ont déclaré les évêques. 

    « Ces abus comprennent des écarts par rapport aux prières et aux rubriques prescrites de la messe, y compris la prière eucharistique, une manipulation irrévérencieuse de l’Eucharistie, le fait de marcher dans l’allée en portant l’ostensoir pendant l’exposition du Saint-Sacrement et de bénir les fidèles en utilisant des gestes proches de l’aspersion d’eau bénite. »

    Les évêques ont souligné l’utilisation de musique inappropriée, y compris des chants profanes dans la liturgie, ainsi que des danses inconvenantes « même avec l’ostensoir contenant l’Eucharistie ».

    Les évêques ont également condamné ce qu’ils ont appelé la « commercialisation de la liturgie » sous la forme de « trop de collectes et de levées de fonds en plein milieu des célébrations liturgiques ».

    Les évêques ont également mentionné dans leur déclaration l’utilisation de la chaire pour poursuivre des intérêts personnels, l’incorporation de coutumes locales incompatibles avec la foi sous le couvert de l’inculturation, le fait de ne pas utiliser de vêtements appropriés, le manque de préparation adéquate pour la célébration liturgique et « l’invention de rites » tels que la « consécration d’un enfant » dans laquelle les prêtres placent un enfant sur l’autel, et la bénédiction d’objets non approuvés par l’Église comme sacramentaux.

    « Ces violations graves constituent non seulement un affront direct à la sainteté de la liturgie, mais aussi une source de scandale et d’embarras pour l’Église du Nigeria », ont déclaré les évêques. « Nous condamnons, dans les termes les plus forts, tout abus au sein de la liturgie sacrée. » 

    « La liturgie n’est pas un terrain de jeu privé pour l’innovation personnelle. Ce n’est pas une plateforme d’expression personnelle du célébrant. C’est un don sacré, transmis par l’Église, qui doit être célébré selon les normes et les traditions établies », ont-ils déclaré.

    Les évêques ont ajouté que « tout prêtre qui prend sur lui de s’écarter de ces normes se rend coupable d’une grave trahison de son devoir sacré et égare les fidèles ».

    « De tels actes ne sont pas de simples erreurs de jugement ; ils constituent des violations de l’ordre sacré et doivent être traités comme tels. Nous rappelons à nos prêtres que l’autel n’est pas une scène de théâtre, ni la liturgie un lieu de nouveauté », a déclaré le communiqué. 

    « L’Église nous a donné des directives claires sur la manière dont la liturgie doit être célébrée, et celles-ci doivent être suivies sans exception », ont-ils déclaré. « La fidélité aux lois de l’Église n’est pas facultative, elle est obligatoire. Les fidèles ne méritent rien de moins que la célébration véritable et respectueuse des mystères de notre foi. »

    La déclaration des évêques exhorte tous les évêques, en tant que « principaux liturgistes de leurs diocèses », à prendre des mesures décisives et à corriger les abus.

    « Les fidèles comptent sur vous pour les guider, et c’est votre devoir sacré de veiller à ce que la liturgie dans votre diocèse soit menée avec la dignité et le respect qu’elle exige », ont-ils déclaré.

    Ils ont appelé les évêques et les prêtres à travailler ensemble pour s'assurer que les directives soient suivies, demandant un engagement renouvelé en faveur d'une célébration appropriée et fidèle de la liturgie, exhortant toutes les personnes impliquées à veiller à ce que les célébrations liturgiques reflètent la beauté, l'ordre et la sainteté voulus par l'Église. 

    « La liturgie est un avant-goût du banquet céleste, une rencontre sacrée avec le divin, et doit toujours être menée avec la plus grande solennité et révérence. Toute action qui porte atteinte à cette rencontre sacrée doit être condamnée et corrigée avec le sérieux qu'elle mérite », ont déclaré les évêques. 

    Ils ont également exprimé leur « sincère gratitude à tous les prêtres qui, dans leur célébration de la liturgie, restent fidèles aux enseignements et aux traditions de l'Église ».

    « Votre engagement envers la révérence, le décorum et la fidélité maintient le caractère sacré de notre culte et sert d’exemple brillant à tous », ont déclaré les évêques.

    Cet article a été initialement publié par ACI Africa, le partenaire d'information de CNA en Afrique, et a été adapté par CNA. 

  • "Tibi dixit cor meum" (Introit de la fête de la Transfiguration du Seigneur)

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  • Le pape aurait-il renoncé à interdire la messe tridentine ?

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    D'Élisabeth Caillemer sur le Journal du Dimanche :

    Le pape François prêt à rejeter l’interdiction de la messe traditionnelle ?

    Le pape François aurait décidé de ne pas signer un document visant à interdire strictement la messe traditionnelle en latin. Cette décision vise à éviter de raviver les tensions au sein des diocèses et à ne pas accroître la visibilité des groupes traditionalistes.

    Le pape François aurait décidé de ne pas signer un document interdisant de manière plus stricte la messe traditionnelle en latin. Cette information, rapportée par le blog américain Rorate Caeli le 22 juillet, fait suite à des rumeurs persistantes évoquées par ce même blog un mois plus tôt, selon lesquelles le Vatican se préparait à durcir les règles concernant la messe antérieure au Concile Vatican II (ou messe tridentine).

    L’article avait mentionné des « rumeurs graves, lourdes et persistantes » provenant de sources « très fiables », proches du cardinal Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le Culte divin. Censé paraître le 16 juillet à l’occasion du troisième anniversaire du motu proprio Traditionis Custodes, ce texte était supposé en renforcer les restrictions en interdisant strictement à tous les prêtres, exceptés ceux des instituts traditionnalistes dits « Ecclesia Dei », ainsi qu’aux évêques, la célébration de la messe tridentine.

    D’après Rorate Caeli, le pape François ne l’aurait pas signé par crainte qu’il n’intensifie les tensions au sein des diocèses, qu’il n’accroisse la visibilité des groupes soutenant la messe tridentine et ne créé des « martyrs » de cette messe. Le Saint Père aurait en outre été influencé par de nombreux évêques, prêtres, fidèles et personnalités le suppliant de ne pas entreprendre une telle démarche. Parmi ces supplications, une pétition publiée le 3 juillet dans le Times de Londres et signée par une cinquantaine de personnalités britanniques dont Julian Fellowes, créateur de la série historique Dowton Abbey, plusieurs membres de la Chambre des Lords, l’historien Tom Holland et le prince Michael de Kent, membre de la famille royale britannique.

    « La liturgie traditionnelle est une “cathédrale” de textes et de gestes, qui s’est développée comme ces vénérables édifices au fil des siècles, indique notamment cette lettre, la détruire semble être un acte inutile et insensible. […] La capacité de l’ancien rite à encourager le silence et la contemplation est un trésor qu’il n’est pas facile de reproduire et qui, une fois disparu, est impossible à reconstruire. » Quelques jours plus tard, le cardinal Juan Sandoval Iniguez, archevêque émérite de Guadalajara (Mexique) écrivait au pape : « Ce que l’Église a célébré pendant quatre siècles, la messe de saint Pie V en latin, avec une liturgie riche et pieuse qui nous invite à pénétrer dans le mystère de Dieu, ne peut pas être mauvais. Pape François, ne laissez pas cela arriver. » Le 15 juillet, c’est l’archevêque de San Francisco, monseigneur Salvatore Cordileone qui demandait à son tour dans une lettre ouverte qu’aucune nouvelle restriction ne soit imposée à la célébration de l’ancienne messe.

    Le pape François les a-t-il réellement écoutés ? Est-ce pour cette raison que le document n’est pas sorti ? Certains assurent qu’il n’a jamais existé. Le journal La Croix, dans son édition du 1er juillet, avait qualifié ces spéculations de « bavardages » et de « fantaisies », s’appuyant sur plusieurs sources vaticanes. Fin juin, sur le site américain The Remnant, Diane Montagna avait en revanche qualifié de « sérieux, réel, et potentiellement imminent » le « risque » d’un nouveau document dont elle faisait remonter l’origine à la fin de l’année 2021.

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  • La messe de la Tradition : "Une cathédrale de textes et de gestes"

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    De sur The Catholic Thing :

    Une cathédrale de textes et de gestes

    L'un des axiomes de la publicité contemporaine, religieuse comme laïque, est que l'homme moderne en général, et les intellectuels en particulier, sont devenus intolérants à l'égard de toutes les formes de tradition et sont soucieux de les supprimer et de les remplacer par autre chose . Mais, comme beaucoup d'autres affirmations de nos machines publicitaires, cet axiome est faux .

    – extrait de la lettre d’Agatha Christie envoyée au pape Paul VI en 1971

    Cette lettre, à laquelle ont été ajoutés 57 noms anglais célèbres (le nom de l'auteur de romans policiers n'étant qu'un d'entre eux), porte le nom de Christie car il a été rapporté (de manière fiable) que lorsque le pape a vu son nom sur la liste, il s'est exclamé : « Ah, Agatha Christie !

    La lettre était un appel au Saint-Père pour qu’il ne « supprime » pas la messe latine, comme la rumeur le disait. Certains des signataires étaient catholiques, la plupart ne l’étaient pas. Mais tous admiraient la messe tridentine parce que « dans son magnifique texte latin, [elle] a […] inspiré une foule de réalisations inestimables dans le domaine des arts – non seulement des œuvres mystiques, mais aussi des œuvres de poètes, de philosophes, de musiciens, d’architectes, de peintres et de sculpteurs de tous les pays et de toutes les époques. Elle appartient donc à la culture universelle ainsi qu’aux ecclésiastiques et aux chrétiens formels. »

    Parmi les catholiques de renom qui ont signé la lettre, on trouve Graham Greene et Malcolm Muggeridge, et parmi les non-catholiques, on trouve Christie, les musiciens Vladimir Ashkenazy, Yehudi Menuhin et Joan Sutherland, l’historien de l’art Kenneth Clark, les écrivains Robert Graves et Iris Murdoch, le poète Cecil Day-Lewis, ainsi que deux évêques anglicans. La liste était prestigieuse. On ne mâchait pas les mots : « [Nous] souhaitons attirer l’attention du Saint-Siège sur la terrible responsabilité qu’il encourrait dans l’histoire de l’esprit humain s’il refusait de permettre à la messe traditionnelle de survivre, même si cette survie a eu lieu parallèlement à d’autres formes liturgiques. »

    Et c'est bien là le point le plus révélateur, n'est-ce pas ? Il n'y a aucune raison de ne pas permettre au nouveau de coexister avec l'ancien. Le pape saint Paul VI a répondu à la lettre de Christie par un indult autorisant la messe traditionnelle en Grande-Bretagne.

    Comme vous le savez peut-être, une lettre similaire a été publiée ce mois-ci dans le Times de Londres, au nom de quarante-huit « personnalités éminentes de la culture, du monde universitaire et de la politique, catholiques et non-catholiques ». Elle a été intitulée Lettre d'Agatha Christie 2.0, mais il s'agit plus précisément de la Lettre MacMillan , du nom du compositeur catholique Sir James MacMillan, l'organisateur. Et, encore une fois, il y a des signataires catholiques et non-catholiques. Des croyants et des non-croyants.

    Tout comme en 1971, ce sont des rumeurs en provenance de Rome concernant de nouvelles restrictions sur la MTL qui ont motivé Sir James à lancer la requête :

    C’est une perspective douloureuse et déroutante, surtout pour le nombre croissant de jeunes catholiques dont la foi a été nourrie par cette perspective. La liturgie traditionnelle est une « cathédrale » de textes et de gestes, qui s’est développée au fil des siècles comme ces vénérables édifices. Tout le monde n’apprécie pas sa valeur et c’est normal ; mais la détruire semble un acte inutile et insensible dans un monde où l’histoire peut trop facilement tomber dans l’oubli.

    Je dois admettre que j’ai appris une chose de cette nouvelle pétition auprès du Saint-Siège : aujourd’hui, j’en sais beaucoup moins sur les Britanniques distingués qu’en 1971. Il y a des noms que je connais – le compositeur Andrew Lloyd Webber, l’auteur Antonia Fraser, l’historien Tom Holland, le biographe AN Wilson, la soprano  Kiri Te Kanawa et la princesse Michael de Kent. Cette fois, l’accent est davantage mis sur la pairie. Mais le point reste le même : pourquoi se débarrasser de l’ancien simplement parce que le nouveau doit être plus largement préféré ?

    (Notez également qu’une lettre similaire des Amériques a été envoyée au pape plus tôt ce mois-ci.)

    Je suis conservateur, mais je ne m’attends pas à ce que le monde soit configuré selon mes préférences personnelles, même si je me souviens avec tendresse de la façon dont Richard Weaver (1910-1963) définissait le conservatisme : « Un paradigme d’essences vers lequel la phénoménologie du monde est en constante approximation. »

    L'Église catholique romaine abonde de paradigmes et d'essences, et ses traditions sont indissociables de son caractère essentiel. Le latin a défini son intimité avec la foi très tôt, à la fin du deuxième siècle, lorsque le pape Victor Ier a commencé à dire la messe en latin plutôt qu'en grec. Il est vrai que la messe a toujours subi des changements et que les versions familières étaient considérées comme essentielles dans les régions missionnaires où le latin n'était pas répandu.

    Mais en 1570, la messe tridentine était devenue la norme mondiale, et son abandon total après quatre siècles et demi est une décision très grave. Il en va de même pour sa limitation aux seules sociétés ecclésiastiques basées en latin (FSSP, FSSPX, etc.).

    En janvier, ma femme et moi sommes allés au Metropolitan Opera pour voir une production des Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc. Aucun de nous ne parle couramment le français. Parmi ma collection d'enregistrements figurent des opéras en italien, en espagnol, en allemand et en russe. Je ne comprends aucune de ces langues non plus, mais mon manque de connaissance des paroles ne diminue en rien la beauté de la musique ou des dialogues.

    À chaque messe à laquelle j'assiste, je récite l' Angus Dei en latin :

    Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis.
    Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis.
     Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona nobis pacem .

                Je le fais à mi-voix , pour ne pas perturber le rythme des autres dans les bancs de l'église. Et je ne pense pas que ce soit seulement mon imagination débordante qui me relie au passé catholique – aux années 1950 et 1550 et à toutes les époques depuis que Pierre et Paul sont venus à Rome, y sont morts et ont donné naissance à l'Église catholique romaine, mettant en marche l'Église universelle dans laquelle le monde catholique a célébré son culte dans une langue commune, rendue encore plus précieuse aujourd'hui par son caractère inhabituel.

                Je maintiens ce que j'ai écrit ici en 2022 ( Deux messes ) à propos des messes auxquelles j'ai assisté en une semaine à la Nouvelle-Orléans et à New York : l'une tridentine, l'autre Novus Ordo, et toutes deux respectueuses. J'ai terminé cette chronique par un appel au pape François :

    Restaurons la foi et ne la rénovons pas pour en faire quelque chose qu'elle n'a jamais été censée être. Saint-Père, je soupçonne que vous avez pris votre nom de pape en partie en pensant à l'appel du Christ à saint François pour reconstruire son Église. Si c'est le cas - et, en vérité, je le dis avec respect - vous vous y prenez mal.

    __________

    Vous pourriez également apprécier :

    Robert Royal Toujours ancien, toujours nouveau

    Père Gerald E. Murray Les restrictions cruelles et incohérentes imposées à la messe latine traditionnelle

  • Le clergé progressiste menacé d'extinction

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    De Religion en Libertad (José María Carrera) :

    Les prêtres progressistes menacés d'extinction : "La jeune majorité se définit comme très orthodoxe", selon une étude

    Prêtres.
    Des membres du clergé, lors du cortège d'entrée à l'une des messes du pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté à Paris.

    En ce qui concerne les fondements de l'Église, la polarisation croissante de ces dernières années semble suivre une tendance claire : alors que les prêtres qui se définissent comme théologiquement progressistes se rapprochent de la non-pertinence - numériquement parlant - la fidélité à la pureté doctrinale de l'Église semble être la priorité. nouveau cadre adopté par un clergé également plus jeune.

    Ces derniers jours, Ruth Graham l'a rapporté dans le New York Times à travers une étude réalisée par l'Université catholique d'Amérique auprès de 3 500 prêtres aux États-Unis : alors que 80 % des personnes interrogées étaient ordonnées en 2020, ils admettent être théologiquement « conservateur /orthodoxe » ou « très conservateur/orthodoxe », pas un seul prêtre ordonné après l’année de la pandémie ne s’est défini comme « très progressiste ».

    Le courant théologique semble aller de pair avec ses considérations politiques , puisque presque tous les ordonnés depuis 2020 se définissent comme « modérés ou conservateurs ». Quelque chose qui contraste avec les progressistes, ordonnés après les années 1960 et déjà âgés, dont la moitié se décrivent comme « politiquement libéraux » et une plus grande proportion « théologiquement progressiste ».

    Le clergé progressiste, vers l’extinction

    L'analyse du journaliste spécialisé dans l'information religieuse ne laisse aucun doute : "Dans un avenir proche, le prêtre catholique libéral pourrait disparaître aux Etats-Unis."

    Ce n'est pas seulement elle qui le dit. Les catholiques considérés comme progressistes, comme l'ancien séminariste et chroniqueur du National Catholic Reporter Michael Sean Winters , confessent que "dans les églises, il y a moins de libéraux avec des familles nombreuses " et que les parents qui ont plus d'enfants ont tendance, en général, à se réjouir de l'apparition de nouvelles vocations. de vos familles.

    Des études soutiennent la tendance. En novembre 2023, The Catholic Project a publié certains résultats de son étude nationale sur les prêtres catholiques , un vaste rapport dans lequel 10 000 prêtres ont répondu à des questions concernant la polarisation et la dynamique générationnelle.

    L'étude, qui peut être consultée sur le portail The Catholic Project , conclut que dans le premier des aspects susmentionnés, les résultats ont montré « une division significative entre l'auto-identification politique et théologique des prêtres plus âgés et plus jeunes ».

     "La proportion de nouveaux prêtres qui se considèrent comme politiquement 'libéraux' ou théologiquement 'progressistes' est en baisse constante  et a désormais pratiquement disparu", note l'étude.

    Une diminution qui s'explique principalement par les réponses sur l'affinité théologique, puisque lorsqu'on leur a demandé de positionner leurs points de vue sur des questions liées à la théologie et à la doctrine sur une échelle allant de « très progressiste » à « très orthodoxe », plus de la moitié d'entre eux Les ordonnés depuis 2010 ont été affectés à la matrice orthodoxe et aucun des personnes interrogées et ordonnées depuis 2020 ne s'est défini comme « très progressiste ».

    Seulement 1% des nouveaux ordonnés se considèrent comme « très progressistes »

    Bien que l'étude ait été confrontée à la difficulté relative - progressiste ou conservateur par rapport à quoi ou qui -, il a été démontré que la tendance politique comprend une grande proportion de « modérés », 52% des nouveaux ordonnés se considèrent comme « conservateurs » ou « très conservateurs ». » et 44 % de tous les paramètres sont définis comme « modérés ».

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  • Liturgie : "baissez les armes"

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    Par le cardinal Walter Brandmüller sur kath.net/news :

    Pour l'amour de Dieu : 'baissez les armes' !

    22 juillet 2024

    Un regard sur la liturgie dans l'histoire. Plus l'arbitraire et le désordre liturgique régnaient d'un côté, plus le refus de toute évolution se durcissait résolument de l'autre. 

    Rome (kath.net/wb/as) Ce n'est pas depuis Sacrosanctum Concilium de Vatican II, mais depuis la mise en œuvre de la réforme liturgique après le Concile, qu'une fissure traverse une grande partie des catholiques et qu'une mauvaise querelle est née entre les « progressistes » et les « immuabilistes ».

    Mais faut-il s'en étonner ? Pas du tout, car cela montre seulement le rôle central que joue la liturgie dans la vie des croyants. La « querelle liturgique » ne date pas de Vatican II et n'est pas uniquement connue dans le milieu catholique.

    Lorsque le patriarche Nikon et le tsar Alexis Ier ont ordonné une réforme de la liturgie en 1667, plusieurs groupes se sont séparés, l'un d'entre eux n'accordant même plus d'importance aux prêtres - les divisions perdurent encore aujourd'hui.

    Dans l'Occident latin - catholique et protestant -, l'introduction de nouveaux livres de cantiques a donné lieu, à l'époque des Lumières, à des querelles parfois acharnées en plusieurs endroits.

    En France catholique, l'introduction d'un nouveau Missale Romanum à la place de l'ancienne liturgie gallicane s'est heurtée à une résistance acharnée.

    Au total, dans tous ces cas, il ne s'agissait pas, comme chez Arius ou Martin Luther, du dogme, de la vérité révélée. Cette dernière devient plutôt un sujet de controverse dans les milieux intellectuels. En revanche, les rites et les coutumes de la vie religieuse quotidienne touchent au quotidien de la piété. La dispute s'enflamme alors même sur des points secondaires, comme les variantes de texte dans les chants et les prières. Plus le point de discorde est irrationnel, plus la dispute est violente. Sur un terrain aussi miné, il ne faut bien sûr pas utiliser de bulldozer.

    Dans de nombreux cas, la doctrine de la foi n'est pas touchée, mais l'esprit, la formule pieuse préférée, l'habitude le sont. Et c'est justement cela qui est plus profond qu'une formule théologique abstraite - du point de vue de l'expérience.

    Mais il est tout aussi erroné d'exiger la démolition, la transformation de ce qui a été transmis avec le slogan « sous les robes, une moisissure de mille ans », car cela reviendrait à ignorer non seulement l'élément chrétien, mais plus généralement l'élément humain de la transmission.

    Cela s'observe en principe dans toutes les tentatives de réforme. En particulier lorsqu'il s'agit de la pratique religieuse quotidienne.

    Ce scepticisme, voire ce rejet des nouveautés, que l'on observe généralement, n'a pas eu lieu dans l'ensemble lorsque Pie XII a réorganisé fondamentalement la célébration de la Vigile pascale en 1951, puis toute la liturgie de la Semaine sainte en 1955. L'auteur de ces lignes a vécu cela en tant que séminariste et jeune prêtre. Hormis les réactions sceptiques observées ici et là dans le milieu rural et paysan, ces réformes ont été accueillies avec une joie pleine d'espérance, voire avec enthousiasme par les fidèles - lorsqu'elles ont été réalisées de manière correcte.

    Avec le recul, on peut se demander aujourd'hui comment les réformes de Paul VI ont pu susciter les réactions que l'on sait : dans le premier cas, l'Église a vécu un renouveau liturgique, dans le second, beaucoup ont vu une rupture liturgique avec la tradition.

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  • Formes liturgiques : savoir discerner avec le cardinal Newman

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    De sur le site de la revue Catholica :

    Autour des « formes liturgiques ». Quelques réflexions du cardinal Newman

    8 juillet 2024

    La vie de l’Église, au cours des dernières décennies, a été traversée par un débat très intense sur le renouvellement des « formes » : dans le langage théologique, dans la liturgie, dans la proclamation de l’Évangile, dans la manière de s’adresser au monde contemporain. C’était d’ailleurs l’objectif principal que le pape Jean XXIII avait assigné au Concile Vatican II, comme le pontife l’avait exprimé dans le discours d’ouverture de l’assemblée conciliaire :

    « Ce qui intéresse le plus le Concile, c’est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit conservé et enseigné sous une forme plus efficace. Car une chose est le dépôt de la foi, c’est-à-dire les vérités contenues dans notre vénérable doctrine, et une autre est la manière dont elles sont proclamées, mais toujours dans le même sens et la même signification. […] Il faudra donc adopter la forme d’exposition qui correspond le mieux au Magistère, dont la nature est principalement pastorale[1]. »

    C’est sur la base de cette distinction légitime entre le dépôt ou le contenu de la foi, d’une part, et ses formes historiques et changeantes, d’autre part – également corroborée par le grand développement des études historiques entre le XIXe et le XXe siècle –, que l’on a donc tenté de donner un nouvel élan à la vie et à la mission de l’Église. Au fur et à mesure que l’on avançait dans ce travail, qui est loin d’être simple, on se rendit compte qu’il n’était pas toujours facile de distinguer entre ce qui relève de la simple forme ou d’une option éphémère et ce qui, au contraire, touche dans une certaine mesure au cœur même du catholicisme, même si cela n’est pas directement lié à la révélation divine elle-même.

    C’est précisément autour de cette question difficile que de fortes tensions sont apparues au sein de l’Église. Ce débat, même s’il a connu des phases alternées, ne s’est jamais complètement apaisé, jusqu’à aujourd’hui. Comme on le sait, il concerne surtout le domaine de la liturgie et toutes les formes de prière et de ritualité qui expriment la dévotion ou la foi des fidèles.

    La vie de l’Église n’est pas entièrement nouvelle face à de tels problèmes, même s’ils se présentent aujourd’hui avec une intensité particulière. En témoigne le texte d’un sermon du cardinal John Henry Newman (1801–1890), intitulé Ceremonies of the Church[2] et prononcé à l’occasion de la fête liturgique de la Circoncision de Jésus. Il s’agit d’un des sermons de Newman avant sa conversion au catholicisme, alors qu’il appartenait encore à l’Église anglicane. Dans ces écrits « anglicans » du futur cardinal, proclamé saint il y a quelques années par le pape François (2019), nous sommes déjà confrontés à une pensée qui ne révèle aucun conflit avec la foi catholique, à l’exception peut-être de quelques nuances qui mériteraient d’être précisées.

    Dans ce texte, que nous voulons examiner et relire attentivement, nous trouvons des indications précieuses et très pertinentes concernant les « formes religieuses » en général, surtout liturgiques, et les critères à adopter pour leur conservation ou leur changement. Il s’agissait d’un sujet très sensible dans les milieux anglicans de la première moitié du XIXe siècle, déjà très exposés à l’époque aux tendances sécularisantes et libéralisantes, contre lesquelles le jeune Newman cherchait à mettre en garde l’Église d’Angleterre.

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