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Enseignement - Education - Page 67

  • L’Assomption : Marie en son royaume

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    Pourquoi l’Assomption occupe-t-elle une place si importante dans le calendrier liturgique… et spécialement en France ? De Jean-Michel Castaing sur le site « Aleteia » :

    assomption.jpg« La fête de l’Assomption tombe au beau milieu de l’été. Le 15 août : cette date ne doit rien au hasard. La montée de Marie à la gloire céleste, « avec son corps et son âme » selon les termes de la définition dogmatique de Pie XII, arrive lorsque les temps sont mûrs. L’Assomption marque en effet la fin de la moisson du mystère pascal. Il en constitue le couronnement, le fruit achevé, avec la Toussaint (le dogme fut d’ailleurs proclamé le premier novembre 1950). Avec l’entrée de Marie au ciel, la rédemption dans le Christ atteint sa pleine consommation.

    Cependant, malgré sa notoriété, beaucoup de nos contemporains se demandent pourquoi cette fête possède une telle importance dans le calendrier liturgique. Quatre raisons (plus une en France), — mais il en existe bien d’autres — justifient la place de ce mystère marial dans le catholicisme.

    La maternité universelle de la Vierge

    Tout d’abord, la montée de Marie à la gloire céleste est la condition de possibilité de l’exercice de sa maternité spirituelle à notre égard. L’Assomption est une investiture : la maternité de la Vierge y prend toute son efficacité. Au ciel, la Vierge nous entoure de sa sollicitude, tout en menant le combat de Dieu contre Satan, car nul ne se bat mieux qu’une mère pour ses enfants.

    L’Assomption, en consacrant la maternité de Marie, révèle la vérité ultime du corps humain. Qu’est-ce que le corps ? Il est ce qui, en nous, est tourné vers le monde, vers les autres et vers Dieu. Le corps exprime cette faculté de sortir de nous-mêmes. Aussi Marie, assumée au ciel en son corps et son âme, est-elle maintenant en relation continuelle avec le monde et tous les hommes.

     

    Lire aussi :

    Quelles sont les fêtes mariales majeures ?

    Le mystère du corps humain au Ciel

    L’Assomption, en portant au jour la dimension centrale du corps humain dans la personne de la Mère du Christ, nous révèle également le mystère intime de nos personnes. Le corps constitue en effet comme le sacrement de notre intimité, l’épaisseur de notre être appelé à ressusciter avec le Christ. De ce point de vue, la montée de Marie à la gloire céleste, en tant qu’icône prophétique de l’Église appelée à vivre en et avec Dieu, signale qu’aucune dimension de nos personnes ne sera laissée de côté dans l’éternité. Dieu les recueillera au contraire toutes, en les intégrant les unes aux autres.

    Là où la postmodernité morcelle les individus, les saucissonne en tranches (haut, bas, milieu, intelligence, affect, corps, âme, spirituel, amour, plaisir, etc.), le mystère de l’Assomption nous met devant les yeux ce qui fait la grandeur de la divinisation de l’être humain : l’intégration en Dieu de toutes ses composantes. Par ailleurs, l’Assomption est prophétique du règne de l’homme sur le cosmos : le corps glorieux institue une relation nouvelle de nos personnes à la matière.

    Lire aussi :

    Que se passe-t-il à notre mort ?

    Icône de l’Église éternelle

    L’Assomption nous dévoile également notre destinée finale. Nous ne savons plus quoi penser de l’au-delà. Privés d’enseignements sur les fins dernières, les esprits se retrouvent parfois livrés aux mains inquiétantes de prédicateurs jouant sur les peurs et les ignorances. La transfiguration de la Vierge dans la gloire nous présente le ciel sous un jour nouveau. Le monde céleste n’est plus une réalité désincarnée. À la droite du Ressuscité du jour de Pâques, se tient sa Mère glorifiée en son corps. « La terre nouvelle et les cieux nouveaux » salués par l’Apocalypse, sont habités par des êtres humains de chair et de sang. Comment mieux dire cette vérité que la grâce ne détruit pas la nature, mais la porte à son accomplissement ? Toujours les temps de la maturité du 15 Août…

    Le mystère de la femme

    « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme ! » (Ap 12, 1). L’Assomption révèle enfin le mystère de la femme. Le moment est venu de s’interroger pour savoir si le christianisme ne détiendrait pas la clé de compréhension de ce mystère. « Plus une femme est chrétienne, plus elle est femme » disait Léon Bloy. On devine les haussements d’épaules des bien-pensants face à une telle affirmation. Sans se laisser intimider, les chrétiens auraient tout intérêt à explorer cette piste afin de confondre les faux-sages de la postmodernité à ce sujet.

    La suite ici : L’Assomption : Marie en son royaume

    JPSC

  • Le Rwanda et la langue française

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    Lu sur le site de la Libre Afrique :

    Rwanda 526981365-612x612.jpg« Après s’être résolument tourné vers le monde anglophone en faisant il y a dix ans de l’anglais la langue d’enseignement, le Rwanda a effectué ces dernières années un rééquilibrage avec le retour en grâce du français et voit désormais dans ce bilinguisme un atout, à côté des langues locales, kinyarwanda et swahili.

    Langue de l’ancien colonisateur belge, le français a commencé à subir au lendemain du génocide de 1994 la concurrence de l’anglais, parlé par la plupart des réfugiés tutsi revenus d’Ouganda pour former la nouvelle élite politique et administrative.

    Le président Paul Kagame, lui-même éduqué en Ouganda, a introduit dans la Constitution de 2003 l’anglais comme troisième langue officielle avec le kinyarwanda et le français.

    Puis en 2008, le français a été remplacé par l’anglais comme langue d’enseignement obligatoire à l’école. Le français n’a plus été offert, comme langue enseignée, que dans le secteur privé, ou comme matière optionnelle au secondaire dans le public.

    L’administration aussi s’est mise à l’anglais, même si les lois ont continué à être publiées dans les trois langues officielles, auxquelles s’est joint en 2017 le swahili.

    Devenu en 2007 membre de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), anglophone, puis en 2009 du Commonwealth, le Rwanda a donné l’impression de se détourner de l’espace francophone.

    Ce d’autant que les relations entre le Rwanda et la France, accusée par Kigali d’avoir joué un rôle dans le génocide (environ 800.000 morts), restaient extrêmement tendues, malgré la reprise des relations diplomatiques en 2009.

    « C’est une mauvaise interprétation. Il était nécessaire que le Rwanda essaie de faire partie de ce club des pays qui parlent anglais », conteste auprès de l’AFP la ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, candidate pour prendre en octobre la tête de la Francophonie.

    – La vigueur retrouvée du français –

    « L’interprétation qui veut faire croire que le Rwanda s’est tourné vers l’anglais contre le français a peut-être été le résultat des relations entre la France et le Rwanda », ajoute-t-elle. « Je crois qu’il y a eu confusion entre les relations du Rwanda et de la France, et les relations du Rwanda avec la Francophonie ».

    La décision brutale de changer la langue d’enseignement n’a pas été sans conséquence. Elle a mis en lumière la pénurie d’enseignants anglophones et contraint les francophones à enseigner – mal le plus souvent – dans une langue qu’ils maîtrisaient peu.

    Mais si les Rwandais se sont d’abord tournés massivement vers l’anglais, ils n’ont pas complètement délaissé le français, qui a récemment retrouvé de la vigueur.

    Selon l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), 700.000 Rwandais, soit 6% de la population, étaient francophones en 2015. Le Français reste ainsi la langue étrangère la plus parlée au Rwanda devant l’anglais.

    Ce faible pourcentage s’explique par le fait que le kinyarwanda est parlé par presque tous les Rwandais, lesquels n’ont donc pas besoin de langue étrangère pour se comprendre, contrairement aux pays africains où plusieurs langues locales coexistent.

    Le français a été réintroduit en 2014-2015 comme langue enseignée au primaire dans le public. Rouverte en 2010, l’école française de Kigali reçoit de nouveau de nombreuses demandes d’inscription.

    Les chaînes de télévision publiques proposent des émissions en kinyarwanda, anglais et français. France 24 et TV5 sont les chaînes étrangères les plus regardées, et les bouquets Canal+ sont très appréciés.

    – « Au carrefour des deux mondes » –

    Dans les librairies de Kigali, trônent le Monde diplomatique ou Jeune Afrique, mais peu de magazines en anglais. Les écrivains rwandais les plus connus écrivent parfois en kinyarwanda mais le plus souvent en français.

    « Ca dépend du public. Si vous voulez parler aux Rwandais de choses simples, claires, compréhensibles, vous utilisez le kinyarwanda. Si vous voulez parler à une classe un peu plus cultivée, qui a des notions un peu plus internationales, vous écrivez en français », explique l’un d’eux, Antoine Mugesera.

    Cet historien souligne aussi que toute l’histoire orale du pays a été retranscrite en français. « C’est tout un patrimoine que nous devons conserver précieusement », dit-il.

    L’élite du pays a adopté le bilinguisme anglais/français. Mais le français garde l’image d’une langue plus noble. « C’est vrai que quand tu parles français, les gens te mettent tout de suite sur un certain niveau d’éducation », souligne le poète hip hop Eric Ngangare « 1key ».

    Les francophones rwandais pensent que l’élection de Mme Mushikiwabo comme secrétaire générale de l’OIF permettrait d’encore renforcer la place du français au Rwanda, sans renier pour autant l’anglais.

    Sa candidature est la preuve que la décision de 2008 n’était pas tant guidée par l’idéologie que par le même pragmatisme qui conduit aujourd’hui le Rwanda, aux ambitions régionales affirmées, à se tourner à nouveau vers l’Afrique francophone.

    « Nous sommes au carrefour des deux mondes », remarque M. Mugesera. « Une seule langue c’est une pauvreté, deux langues c’est une richesse. Je pense que tout le monde est conscient qu’il faut garder les deux langues. Ce serait pour nous un atout énorme ».​

    Ref. Le Rwanda regarde à nouveau aussi vers le monde francophone

    Pour mémoire, sous la colonisation belge, l’usage courant des grandes langues véhiculaires indigènes  -lingala, swahili, kikongo, tshiluba au Congo, kirundi, kinyarwanda (et swahili) au Ruanda-Urundi- l’emportait sans conteste possible sur l’emploi de la langue maternelle des coloniaux. Ceux-ci mêmes étaient tenus de pratiquer la langue des autochtones s’ils voulaient se faire comprendre. L’alphabétisation de masse réalisée par les missionnaires belges au niveau  primaire  l’utilisait aussi, l’usage du français importé par le colonisateur ne progressant qu’avec les niveaux moyen et supérieur (alors très minoritaires) de la scolarisation. Un bon demi-siècle plus tard, la familiarisation du peuple avec une ou plusieurs des grandes langues internationales léguées par le colonisateur  a certainement pris de l’ampleur mais pas au point d’effacer la pratique des parlers véhiculaires et dialectaux (le Congo compte quelque deux cents tribus et autant de dialectes) traditionnels.

    JPSC

  • Ecologie et pacifisme : la doctrine des nouveaux péchés capitaux

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    Lu sur le site « diakonos.be :

    « Le pape modifie le catéchisme pour interdire la peine de mort:

    La formulation actuelle du CEC 2267 précisait en effet que : "L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains."

    Le Pape François vient de demander une révision de cette formulation sur la peine de mort, de manière à affirmer que «quelle que puisse être la gravité de la faute commise, la peine de mort est inadmissible, car elle attente à l’inviolabilité et à la dignité de la personne».

    L′Eglise s′engage ainsi ″de façon déterminée″ à abolir la peine de mort ″partout dans le monde″. Même après avoir commis des crimes très graves″, explique le rescrit, ″la personne ne perd pas sa dignité″.

    Source: press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2018/08/02/0556/01210.html#letterafra ...

    Par ailleurs, dans la nova bussola quotidiana, Stefano Fontana note que "deux  requêtes récentes du Cardinal Coccopalmerio, Préfet émérite du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs, méritent de ne pas être négligées parce qu'elles expriment bien le nouveau climat qu'on respire dans l'Église sur la question environnementale, ou écologique.

    Le cardinal a souhaité deux choses: tout d'abord que dans le Code de Droit Canonique, le comportement anti-écologique soit rendu explicite et condamné et qu'en revanche une attitude de respect mais aussi de prévention pour protéger l'environnement soit établie comme une nouvelle obligation légale. La seconde est que puisse être établi un service de notation environnemental des entreprises qui tienne compte de la Doctrine sociale de l'Église.

    Puisse Dieu ne pas vouloir que ces requêtes trouvent un quelconque accueil. Il serait ridicule de punir un curé en vertu du droit canon parce qu'il n'a pas collaboré à la conversion des énergies non renouvelables en énergies renouvelables en continuant à conduire une voiture diesel, ou parce que le presbytère n'a pas encore été équipé de panneaux solaires.

    En plus d'être ridicules, les deux requêtes pourraient facilement être accusées de servir des intérêts partisans: ceux des entreprises impliquées dans le commerce des énergies renouvelables, et ceux des sociétés de "notation écologique catholique".

    Des deux propositions du cardinal, la plus intéressante du point de vue de la Doctrine sociale de l'Église est la seconde. Pour évaluer une entreprise du point de vue du néo-environnementalisme catholique, il faut des critères et le cardinal ne doute pas que ces critères doivent être ceux de la Doctrine sociale de l'Église. Mais sommes-nous sûrs que les critères de la Doctrine sociale de l'Église - du moins tels que nous les avons connus jusqu'à présent - approuveraient l'évaluation du néo-environnementalisme catholique ?

    Depuis que les "bilans sociaux" sont en vogue et que l'on parle beaucoup de "responsabilité sociale des entreprises", on assiste à une forte augmentation de l'attention portée par les entreprises à la protection de l'environnement, dont les éléments sont montrés en tête de leurs bilans sociaux comme preuve de la responsabilité sociale de l'entreprise. En revanche, jamais les bilans sociaux des entreprises n'accordent une place aux aides à la famille, aux investissements pour une culture de la vie, aux initiatives pour encourager la maternité des femmes salariées de l'entreprise elle-même, ou à des formes de collaboration avec ceux qui, dans la région, travaillent en première ligne sut ces frontières. Ceci pour une simple raison: l'environnementalisme est à la mode, la défense de la vie humaine dès le moment de la conception ne l'est pas. Par conséquent, la responsabilité sociale des entreprises est fortement conditionnée par ce que le climat culturel et social environnant considère comme digne de cette responsabilité: utiliser du papier recyclé oui, faire une contribution au centre local d'aide à la vie, non…." (traduction de notre consoeur du site « Benoît et moi » ) Lire la suite ici

    Commentaire lu sur le « Salon beige » :

    « En 2004, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, écrivait dans un memorandum destiné aux évêques américains :

    "Les catholiques peuvent légitimement avoir des opinions différentes sur la guerre ou la peine de mort, mais en aucun cas sur l’avortement et l’euthanasie".

    La question de la peine de mort n'est pas un principe non négociable mais une question prudentielle laissée à l'appréciation du laïcat. Faut-il en conclure que la nouvelle rédaction du catéchisme de l'Eglise catholique empiète sur l'action légitime du temporel ?

    Dans l'entourage du pape François, beaucoup aimeraient aussi changer d'autres paragraphes du catéchisme de l'Eglise catholique et il est quand même étonnant de les voir continuer à agir, malgré des scandales, en toute impunité. En 1986 (déjà !), le cardinal Ratzinger prévenait qu'un nombre toujours croissant de gens, même à l'intérieur de l'Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l'amener à légitimer les actes homosexuels. Vers une prochaine modification du catéchisme ? Ce qui était juste hier peut-il devenir mauvais aujourd'hui ? »

    En matière de vérités à croire, le vieil Héraclite (VIe siècle avant notre ère) disait "Panta rhei" et, plus près de nous, Pascal: "Vérité en deça des Pyrénées, erreur au delà", mais la Lettre aux Hébreux (attribuée  à saint Paul): "Christus heri, hodie et in sacula". Entre le relatif et l'absolu, où passe la frontière ?

    JPSC

  • Lourdes : ville étape du Tour de France 2018

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    JPSC

  • En marge de l’affaire McCarrick : une instruction oubliée du pape Benoît XVI (4 novembre 2005)

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    ratio  fundamentalis 1501090801423.jpgLe slogan libéral à la mode du pontificat actuel « Qui suis-je pour  juger ? » arrange beaucoup de monde. Il ne devrait cependant pas occulter la norme objective prudentielle dont le respect s'impose au delà même de la question des dérives avérées. A ce propos, voici les lignes directrices précises, (on en trouve une synthèse dans les articles 189, 199 et 200 de la "ratio fundamentalis" de la formation des futurs prêtres datée du 8 décembre 2016) que le prédécesseur du pape François avait fait publier sous son règne trop bref :

    CONGRÉGATION POUR L'ÉDUCATION CATHOLIQUE

    Instruction
    de la Congrégation pour l'Education catholique
    sur les critères de discernement vocationnel
    au sujet des personnes présentant des tendances homosexuelles
    en vue de l'admission au séminaire et aux Ordres sacrés

    Introduction

    Dans la continuité de l'enseignement du Concile Vatican II et, en particulier, du décret Optatam totius [1] sur la formation sacerdotale, la Congrégation pour l'Education catholique a publié divers documents afin de promouvoir une formation adéquate et intégrale des futurs prêtres, en donnant des orientations et des normes précises sur ses différents aspects [2]. Pendant ce temps, le Synode des Evêques de 1990 a aussi réfléchi sur la formation des prêtres dans les circonstances actuelles, avec l'intention de mieux faire appliquer la doctrine conciliaire sur ce sujet et de la rendre plus explicite et plus pertinente dans le monde contemporain. A la suite de ce Synode, Jean-Paul II avait publié l'Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis [3].

    A la lumière de ce riche enseignement, la présente Instruction n'entend pas aborder toutes les questions d'ordre affectif ou sexuel qui exigent un discernement attentif durant toute la période de formation. Elle donne des normes sur une question particulière, rendue plus urgente par la situation actuelle, celle de l'admission ou non au Séminaire et aux Ordres sacrés des candidats qui présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées.

    1. Maturité affective et paternité spirituelle

    Selon la constante Tradition de l'Eglise, seul un homme baptisé reçoit validement l'Ordination sacrée [4]. Par le sacrement de l'Ordre, l'Esprit Saint configure le candidat à Jésus Christ, à un titre nouveau et spécifique: en effet, le prêtre représente sacramentellement le Christ, Tête, Pasteur et Epoux de l'Eglise [5]. En raison de cette configuration au Christ, toute la vie du ministre sacré doit être animée par le don de toute sa personne à l'Eglise et par une authentique charité pastorale [6].

    En conséquence, le candidat au ministère ordonné doit atteindre la maturité affective. Une telle maturité le rendra capable d'avoir des relations justes avec les hommes et avec les femmes, en développant en lui un véritable sens de la paternité spirituelle vis-à-vis de la communauté ecclésiale qui lui sera confiée [7].

    1. L'homosexualité et le ministère ordonné

    Depuis le Concile Vatican II jusqu'à ce jour, divers documents du Magistère - et particulièrement le Catéchisme de l'Eglise catholique - ont confirmé l'enseignement de l'Eglise sur l'homosexualité. Le Catéchisme distingue entre les actes homosexuels et les tendances homosexuelles.

    Au sujet des actes, il enseigne qu'ils sont présentés dans la Sainte Ecriture comme des péchés graves. La Tradition les a constamment considérés comme intrinsèquement immoraux et contraires à la loi naturelle. En conséquence, ils ne peuvent être approuvés en aucun cas.

    En ce qui concerne les tendances homosexuelles profondément enracinées, que présentent un certain nombre d'hommes et de femmes, elles aussi sont objectivement désordonnées et, souvent, elles constituent aussi une épreuve pour ces personnes. Celles-ci doivent être accueillies avec respect et délicatesse; on évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Elles sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie et à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu'elles peuvent rencontrer [8].

    Dans la lumière de cet enseignement, ce Dicastère, en accord avec la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements estime nécessaire d'affirmer clairement que l'Eglise, tout en respectant profondément les personnes concernées [9], ne peut pas admettre au Séminaire et aux Ordres sacrés ceux qui pratiquent l'homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce qu'on appelle la culture gay. [10].

    Ces personnes se trouvent en effet dans une situation qui fait gravement obstacle à une juste relation avec des hommes et des femmes. De plus, il ne faut pas oublier les conséquences négatives qui peuvent découler de l'Ordination de personnes présentant des tendances homosexuelles profondément enracinées.

    Par contre, au cas où il s'agirait de tendances homosexuelles qui seraient seulement l'expression d'un problème transitoire, comme, par exemple, celui d'une adolescence pas encore achevée, elles doivent de toute façon être clairement dépassées au moins trois ans avant l'Ordination diaconale.

    1. Le discernement de l'idonéité des candidats par l'Eglise

    Deux aspects sont indissociables dans toute vocation sacerdotale: le don gratuit de Dieu et la liberté responsable de l'homme. La vocation est un don de la grâce divine, reçu par l'intermédiaire de l'Eglise, dans l'Eglise et pour le service de l'Eglise. En répondant à l'appel de Dieu, l'homme s'offre librement à Lui dans l'amour [11]. Le seul désir de devenir prêtre n'est pas suffisant et il n'existe pas de droit à recevoir l'Ordination sacrée. Il appartient à l'Eglise - dans sa responsabilité de définir les nécessaires conditions requises pour la réception des Sacrements institués par le Christ - de discerner l'idonéité de celui qui désire entrer au Séminaire [12], de l'accompagner durant les années de la formation et de l'appeler aux Ordres sacrés, si l'on juge qu'il possède les qualités requises [13].

    La formation du futur prêtre doit articuler, en une complémentarité essentielle, les quatre dimensions de la formation: humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale [14]. Dans ce contexte, il faut noter l'importance particulière de la formation humaine, fondement nécessaire de toute la formation [15] Pour admettre un candidat à l'Ordination diaconale, l'Eglise doit vérifier, entre autres, qu'il a atteint la maturité affective du candidat au sacerdoce [16].

    L'appel aux Ordres est de la responsabilité personnelle de l'Evêque [17] ou du Supérieur Majeur. En tenant compte de l'avis de ceux à qui ils ont confié la responsabilité de la formation, l'Evêque ou le Supérieur Majeur, avant d'admettre à l'Ordination le candidat, doivent parvenir à un jugement moralement certain sur ses qualités. Dans le cas d'un doute sérieux sur ce point, ils ne doivent pas l'admettre à l'Ordination [18].

    Le discernement de la vocation et de la maturité du candidat est aussi un grave devoir du recteur et des autres formateurs du Séminaire. Avant chaque Ordination, le recteur doit exprimer son jugement sur les qualités du candidat requises par l'Eglise [19].

    Dans le discernement de l'idonéité à l'Ordination, un rôle important est dévolu au directeur spirituel. Tout en étant tenu au secret, il représente l'Eglise au for interne. Lors des entretiens avec le candidat, le directeur spirituel doit notamment rappeler les exigences de l'Eglise en ce qui concerne la chasteté sacerdotale et la maturité affective spécifique du prêtre, et aussi l'aider à discerner s'il a les qualités nécessaires [20]. Il a l'obligation d'évaluer toutes les qualités de la personnalité et de s'assurer que le candidat ne présente pas de troubles sexuels incompatibles avec le sacerdoce. Si un candidat pratique l'homosexualité ou présente des tendances homosexuelles profondément enracinées, son directeur spirituel, comme d'ailleurs son confesseur, ont le devoir de le dissuader, en conscience, d'avancer vers l'Ordination.

    Il reste entendu que c'est le candidat lui-même qui est le premier responsable de sa propre formation [21]. Il doit se soumettre avec confiance au discernement de l'Eglise, de l'Evêque qui appelle aux Ordres, du recteur du Séminaire, du directeur spirituel et des autres éducateurs du Séminaire auxquels l'Evêque ou le Supérieur Majeur ont confié la mission de former les futurs prêtres. Il serait gravement malhonnête qu'un candidat cache son homosexualité pour accéder, malgré tout, à l'Ordination. Un comportement à ce point inauthentique ne correspond pas à l'esprit de vérité, de loyauté et de disponibilité qui doit caractériser la personnalité de celui qui estime être appelé à servir le Christ et son Eglise dans le ministère sacerdotal.

    Conclusion

    Cette Congrégation confirme la nécessité pour les Evêques, les Supérieurs Majeurs et tous les responsables concernés de se livrer à un discernement attentif de l'idonéité des candidats aux Ordres sacrés, et cela depuis l'admission au Séminaire jusqu'à l'Ordination. Ce discernement doit être accompli à la lumière d'une conception du sacerdoce ministériel en conformité avec l'enseignement de l'Eglise.

    Les Evêques, les Conférences Episcopales et les Supérieurs Majeurs veilleront à ce que les normes de cette Instruction soient fidèlement observées pour le bien des candidats eux-mêmes et pour assurer toujours à l'Eglise des prêtres idoines, vrais pasteurs selon le Coeur du Christ.

    Le Souverain Pontife Benoît XVI a approuvé la présente Instruction le 31 août 2005 et il en a ordonné la publication.

    Rome, le 4 novembre 2005, en la mémoire de S. Charles Borromée, Patron des Séminaires.

    Zenon Card. GROCHOLEWSKI
    Préfet

    S.Exc. Mgr J. Michael MILLER, c.s.b.
    Archevêque tit. de Vertara
    Secrétaire

    Notes

    [1]Concile oecuménique Vatican II, Décret sur la formation des prêtres Optatam totius (28 octobre 1965): AAS 58 (1966), 713-727.

    [2] Cf. Congrégation pour l'Education Catholique, Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis (6 janvier 1970; nouvelle édition, 19 mars 1985); L'enseignement de la philosophie dans les séminaires (20 janvier 1972); Orientations sur l'éducation au célibat sacerdotal (11 avril 1974); L'enseignement du Droit Canonique pour les aspirants au sacerdoce (2 avril 1975); La formation théologique des futurs prêtres (22 février 1976); Epistula circularis de formatione vocationum adultarum (14 juillet 1976); Instruction sur la formation liturgique dans les séminaires (3 juin 1979); Lettre circulaire concernant quelques aspects plus urgents de la préparation spirituelle dans les séminaires (6 janvier 1980); Orientations éducatives sur l'amour humain - Traits d'éducation sexuelle (1 novembre 1983); La Pastorale de la Mobilité humaine dans la formation des futurs prêtres (25 janvier 1986); Orientations pour la formation des futurs prêtres concernant les instruments de communication sociale (19 mars 1986); Lettre circulaire touchant les études sur les Eglises Orientales (6 janvier 1987); La Vierge Marie dans la formation intellectuelle et spirituelle (25 mars 1988); Orientations pour l'étude et l'enseignement de la doctrine sociale de l'Eglise dans la formation sacerdotale (30 décembre 1988); Instruction sur l'étude des Pères de l'Eglise dans la formation sacerdotale (10 novembre 1989); Directives pour la préparation des éducateurs de séminaires (4 novembre 1993); Directives pour la formation des séminaristes sur les problèmes relatifs au mariage et à la famille (19 mars 1995); Instruction aux Conférences épiscopales sur l'admission au séminaire de candidats provenant d'autres séminaires ou familles religieuses (9 octobre 1986 et 8 mars 1996); La période propédeutique (1 mai 1998); Lettere circolari circa le norme canoniche relative alle irregolarità e agli impedimenti sia ad Ordines recipiendos, sia ad Ordines exercendos (27 juillet 1992 et 2 février 1999).

    [3] Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis (25 mars 1992): AAS 84 (1992), 657-864.

    [4] Cf. C.I.C., can. 1024 et C.C.E.O., can. 754; Jean-Paul II, Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis sur l'Ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes (22 mai 1994): AAS 86 (1994), 545-548.

    [5] Cf. Concile oecuménique Vatican II, Décret sur le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum ordinis (7 décembre 1965), n. 2: AAS 58 (1966), 991-993; Pastores dabo vobis, n. 16: AAS 84 (1992), 681-682.

    Au sujet de la configuration au Christ, Epoux de l'Eglise, Pastores dabo vobis affirme: "Le prêtre est appelé à être l'image vivante de Jésus Christ, Epoux de l'Eglise [...] Il est appelé, dans sa vie spirituelle, à revivre l'amour du Christ Epoux envers l'Eglise Epouse. Sa vie doit donc être illuminée et orientée par ce caractère sponsal qui lui demande d'être témoin de l'amour sponsal du Christ" (n. 22): AAS 84 (1992), 691.

    [6] Cf. Presbyterorum ordinis, n. 14: AAS 58 (1966), 1013-1014; Pastores dabo vobis, n. 23: AAS 84 (1992), 691-694.

    [7] Cf. Congrégation pour le Clergé, Directoire Dives Ecclesiae pour le ministère et la vie des prêtres (31 mars 1994), n. 58.

    [8] Cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique (édition typique, 1997), nn. 2357-2358.
    Cf. aussi les divers documents de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi: Déclaration Persona humana sur quelques questions d'éthique en matière de sexualité (29 décembre 1975); Lettre Homosexualitatis problema à tous les Evêques de l'Eglise Catholique sur la pastorale à l'égard des personnes homosexuelles (1 octobre 1986); Quelques considérations sur la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles (23 juillet 1992); Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles (3 juin 2003).
    Au sujet de l'inclination homosexuelle, la Lettre Homosexualitatis problema affirme: "Bien qu'elle ne soit pas en elle-même un péché, l'inclination particulière d'une personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C'est la raison pour laquelle l'inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée" (n. 3).

    [9] Cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique (édition typique, 1997), n. 2358; cf. aussi C.I.C., can. 208 et C.C.E.O., can. 11.

    [10] Cf. Congrégation pour l'Education Catholique, A memorandum to Bishops seeking advice in matters concerning homosexuality and candidates for admission to Seminary (9 juillet 1985); Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Lettre (16 mai 2002): Notitiae 38 (2002), 586.

    [11] Cf. Pastores dabo vobis, nn. 35-36: AAS 84 (1992), 714-718.

    [12] Cf. C.I.C., can. 241, 1: "L'Evêque diocésain n'admettra au grand séminaire que ceux qui, par leurs qualités humaines et morales, spirituelles et intellectuelles, par leur santé physique et psychique ainsi que par leur volonté droite, seront jugés capables de se donner pour toujours aux ministères sacrés" et C.C.E.O., can. 342, 1.

    [13] Cf. Optatam totius, n. 6: AAS 58 (1966), 717. Cf. aussi C.I.C., can. 1029: "Seront seuls promus aux ordres ceux qui, au jugement prudent de l'Evêque propre ou du Supérieur majeur compétent, tout bien pesé, ont une foi intègre, sont animés par une intention droite, possèdent la science voulue, jouissent d'une bonne réputation et sont dotés de moeurs intègres, de vertus éprouvées et des autres qualités physiques et psychiques en rapport avec l'ordre qu'ils vont recevoir" et C.C.E.O., can. 758.
    Ne pas appeler aux Ordres celui qui n'a pas les aptitudes requises n'est pas une discrimination injuste: cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Quelques considérations sur la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles.

    [14] Cf. Pastores dabo vobis, nn. 43-59: AAS 84 (1992), 731-762.

    [15] Cf. ibid., n. 43: "Le prêtre, appelé à être "image vivante" de Jésus Christ, Tête et Pasteur de l'Eglise, doit chercher à refléter en lui-même, dans la mesure du possible, la perfection humaine, qui resplendit dans le Fils de Dieu fait homme et qui transparaît avec une singulière efficacité dans ses attitudes avec les autres": AAS 84 (1992), 732.

    [16] Cf. ibid., nn. 44 et 50: AAS 84 (1992), 733-736 et 746-748. Cf. aussi: Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Carta circular Entre las más delicadas a los Exc.mos y Rev.mos Señores Obispos diocesanos y demás Ordinarios canónicamente facultados para llamar a las Sagradas Ordenes, sobre Los escrutinios acerca de la idoneidad de los candidatos (10 novembre 1997): Notitiae 33 (1997), 495-506, en particulier l'Annexe V.

    [17] Cf. Congrégation pour les Evêques, Directoire pour le Ministère pastoral des Evêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 88.

    [18] Cf. C.I.C., can. 1052, 3: "Si [...], pour des raisons déterminées, l'Evêque doute de l'idonéité du candidat à recevoir les ordres, il s'abstiendra de le promouvoir". Cf. aussi C.C.E.O., can. 770.

    [19] Cf. C.I.C., can. 1051: "Pour l'enquête sur les qualités requises chez l'ordinand [...] l'attestation du recteur du séminaire ou de la maison de formation sera obtenue au sujet des qualités requises chez le candidat pour la réception de l'ordre, à savoir: doctrine sûre, piété authentique, bonnes moeurs, aptitude à l'exercice du ministère; et de plus, après recherche soigneusement faite, état de santé physique et psychique".

    [20] Cf. Pastores dabo vobis, nn. 50 et 66: AAS 84 (1992), 746-748 et 772-774. Cf. aussi Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, n. 48.

    [21] Cf. Pastores dabo vobis, n. 69: AAS 84 (1992), 778.

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  • Humanae Vitae ? Venez à l'abbaye de Kergonan les 4 et 5 août, avec le Cardinal Sarah !

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  • « Dans Humanae vitae, Paul VI a dit la vérité sur l’amour et la contraception »

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    De Samuel Pruvot dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    Humanae vitae 1230167386.jpg« Le 25 juillet 1968, Paul VI publiait l’encyclique Humanae Vitae quitte à essuyer l’incompréhension. Un texte qui se révèle plus que jamais prophétique aujourd’hui. Le frère Francesco revient sur la session consacrée par l’abbaye de Kergonan les 4 et 5 août prochains (voir le lien en rouge ci-dessous)

    L'abbaye de Kergonan organise une session à l'occasion des 50 ans de Humanae vitae. Pourquoi cette encyclique a-t-elle été aussi mal comprise par les catholiques à l'époque ?

    Certains, il s’agit de le rappeler, ont reçu cette encyclique avec gratitude et l’ont transmise à leurs enfants comme un trésor. Beaucoup en effet, laïcs ou clercs, ont été désarçonnés. Dans les difficultés inhérentes à la vie de famille et propre à la modernité, ils ont pensé trouver dans les moyens de contraception une solution confortable, pour une aspiration au plaisir. Depuis le péché originel, on court après une harmonie perdue. Le rappel de la vérité interne de l’acte conjugal et de son lien avec la transmission de la vie a semblé rude. Paul VI exprimait par la non-dissociation entre union et procréation, la sollicitude de l’Église pour ses enfants. Il a prédit des désordres qu’aujourd’hui nous voyons. Avec 50 ans de recul, on peut dire que la contraception, généralisée, ne rend pas les couples plus solides, les familles plus soudées, l’accueil de l’enfant plus généreux et plus aimant, le rapport à la Création plus respectueux... au contraire ! On confond désir et amour, on attrape à la place de recevoir, on perd le sens de la féminité comme de la masculinité.

    50 ans après sa publication, la présence du cardinal Sarah à Kergonan est-elle le signe que les nouvelles générations sont plus réceptives à cette sainteté qui passe notamment par la chasteté ?

    Les jeunes générations savent que la contraception ne résout pas les problèmes relationnels. Le perfectionnisme parental face à l’enfant, qui doit être parfait et doit tout avoir, finit par être un poids pour les jeunes parents. On semble leur dire : « Vous avez voulu un enfant, vous vous débrouillez ». Les hommes politiques ne leur disent plus merci de la part de la société, les clercs oublient quelquefois de le dire de la part de l’Église. Les jeunes aspirent pourtant toujours à la vérité et à l’harmonie, ils peuvent se rendre compte qu’on a menti à leurs parents. Paul VI non. Paul VI, et ses successeurs leur ont dit la vérité.

     Dans votre programme vous faites largement appel aux témoignages des couples. En quoi est-ce si important ?

    Parce que cette vérité contenue dans Humanae vitae se reçoit d’abord par l’exemple. Cela aussi Paul VI l’a dit de façon prophétique et providentielle . C’est aux foyers qui ont reçu, qui ont découvert ce message d’amour qu’il revient d’être « guides et apôtres » d’autres foyers. Ils doivent trouver dans le cœur et les paroles du prêtre l’écho de la voix du Rédempteur, la compréhension de leur ministère d’époux. Le prêtre, le moine aussi ont besoin de ces témoignages de couples. Comme les couples ont besoin du pape, du préfet de la congrégation pour le culte divin, des évêques et des prêtres pour avoir ensuite la force de rendre visibles à tous les hommes la douceur d’Humanae vitae. »

    Ref. « Dans Humanae vitae, Paul VI a dit la vérité sur l’amour et la contraception »

    Toutes les infos sur cet événement sur le site https://kergonanhumanaevitae.fr/

    JPSC

     

  • Vient de paraître : le magazine trimestriel « Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle », n° 107, été 2018

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    mag_107_02-page-001.jpg

    Le magazine trimestriel « Vérité & Espérance – Pâque Nouvelle » édité par l’association « Sursum Corda » (responsable de l'église du Saint-Sacrement à Liège) a publié sa livraison de l’été 2018. Tiré à 4.000 exemplaires, ce magazine abondamment illustré parcourt pour vous l’actualité religieuse et vous livre quelques sujets de méditation.Les articles mentionnés en bleu sont disponibles sur le blog de l'église du Saint-Sacrement (cliquez sur les titres ci-dessous pour y accéder).

    Au sommaire de ce numéro n° 107 (été 2018) : 

    contrat Delta ingenieur stabilité339.jpg

    La Fête-Dieu 2018 à Liège

    Fête-Dieu : l’office primitif

    La réception de l’Eucharistie à travers le temps

    A contretemps : bioéthique, spiritualité, scientisme

    contrat Delta ingenieur stabilité340.jpg

    Rome et le monde : 

    Pape François : quel bilan pour cinq années de pontificat ?

    Qui peut communier ?

    L’accès des conjoints luthériens allemands à la communion sacramentelle

    Célibat sacerdotal en péril : le cardinal Sarah monte au créneau

    Efflorescence du catholicisme en Afrique

    Belgique :

    Avortement : encore plus permissif ?

    Vers une reconnaissance symbolique des couples homosexuels par l’Eglise ?

    Un attentat « islamiste » au Boulevard d’Avroy à Liège

     

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Rue Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

     

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien à la revue sont reçus  avec gratitude au compte IBAN:

     BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, 

    B-4000 Liège

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  • Quand le Festival d’Avignon inscrit au programme la théorie du genre et le mariage pour tous, Mgr Cattenoz met les points sur les i.

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    Lu sur le blog « Salon beige »:

    Cattenoz 20150121_32.jpg" Extrait de l'homélie de Mgr Cattenoz prononcée dimanche à l'occasion de la messe du Festival d'Avignon qu'il présidait, et retransmise par France Culture :

    "[...] Le Festival d’Avignon bat son plein, un lieu merveilleux où l’humanité s’interroge librement à travers le théâtre sur ce qu’elle vit et ce qu’elle est, véritable brouillon de culture. Le festival est un lieu merveilleux pour répondre à l’appel de Jésus à évangéliser. Cette année, devant le thème du festival, le genre, je lance un appel à la conversion et à la découverte du message de l’Évangile que la lettre de Paul nous a présenté de manière merveilleuse.

    Je n’ai jamais rencontré de L, de G, de B, de T, et paraît-il, maintenant de Q ; je ne connais et ne vois que des personnes humaines avec toute la richesse de leur féminité et de leur masculinité inscrite dans leur chair et jusque dans leur être le plus profond. Je continue de m’émerveiller devant la complémentarité de l’homme et de la femme. Au nom même de celle-ci, je m’émerveille encore, devant l’amour qui jaillit entre eux et débouche sur le don de la vie. Le mariage pour tous peut bien exister, ce ne sera jamais qu’une amitié, aussi belle soit-elle.

    Comme le prophète Amos, je voudrais dénoncer une société aux comportements incohérents et qui n’a pas compris quel merveilleux projet de vie Dieu lui proposait.

    Il n’y a rien de nouveau sous le soleil dans notre société ! Elle se vautre dans un pseudo bien-être matériel, usant des trois quarts des richesses de la planète, sans comprendre pourquoi les vagues migratoires des plus pauvres des pauvres se succèdent à nos portes. Que la Mer Méditerranée devienne un immense cimetière ne semble pas gêner grand monde !

    Cependant, devant ses incohérences, notre société n’est pas à court d’idées : l’avortement, le suicide assisté, la PMA, la GPA, l’eugénisme tout devient possible au nom d’un principe devenu premier depuis les années 68 : « il est interdit d’interdire, on a bien le droit, on a tous les droits, mon plaisir est mon droit. »

    Depuis des années, le processus est bien rodé : changer le vocabulaire, dépénaliser la réalité et en faire un droit. Dans quelques années, nous aboutirons à un sommet : « Homodeus ! » où l’algorithme sera roi. Heureusement, comme autrefois, le colosse a des pieds d’argile !

    Au risque de choquer, je voudrais simplement rappeler les paroles de Jean-Paul II : « L’avortement est le crime le plus abominable qui soit, car la victime n’a même pas la possibilité de crier sa souffrance » (EV 50). Je voudrais citer Mère Teresa : « l’avortement est une réalité abominable, car une mère tue son propre enfant ». Je vous avoue que j’ai pleuré en voyant conduire au Panthéon de la République le corps de celle qui a permis la légalisation de l’avortement. Je voudrais enfin citer le Pape François qui récemment a eu le courage de dire haut et fort ceci : « J’ai entendu dire que c’est la mode – ou du moins, c’est une habitude – de faire certains examens pendant les premiers mois de la grossesse, afin de voir si le bébé va mal, ou s’il y a un problème. Dans ce cas, la première proposition est :“On l’élimine ?” L’homicide des enfants. Et pour avoir une vie tranquille, on élimine un innocent. [...] Au siècle dernier, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour entretenir la pureté de la race. Aujourd’hui, nous faisons la même chose, mais avec des gants blancs » (2018 08 18).

    Face à cette anthropologie enfermée dans une impasse, Paul nous présente le projet de Dieu le Père sur nous : devenir dans le Christ ses enfants bien-aimés, partager sa propre vie divine au souffle de l’Amour de l’Esprit Saint, et cela dès maintenant et pour toujours. Jésus nous invite à témoigner de ce merveilleux projet divin au cœur de notre société d’aujourd’hui, aussi nous voulons au cœur du festival porter témoignage de Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Jean Vilar l’avait compris, lui qui a toujours demandé que le programme de la présence chrétienne au festival soit noté dans le programme lui-même.

    Il y a quelques jours, je demandais à des personnes atteintes de handicaps : « Quelle est la dernière merveille de Dieu dont vous avez été témoins ? » Claire, une jeune femme polyhandicapée m’a dit : “moi je m’émerveille de savoir que je vis et que je vivrai pour toujours en Jésus !” Et Madona, une femme atteinte de trisomie 21, a ajouté avec ses mots à elle : “Moi, quand je vois le prêtre qui lève l’hostie à la messe, je vois papa, maman, et tous les saints du ciel !” Quelle leçon d’humanité ! Oui, toi mon frère, même si tu n’acceptes pas ce témoignage de Claire et de Madona, même si tu ne partages pas ce merveilleux projet divin, tu restes mon frère et nous pourrons vivre ensemble une véritable fraternité, car c’est l’Amour seul qui compte. AMEN 

    Michel Janva "

    Ref. Mgr Cattenoz : Le mariage pour tous peut bien exister, ce ne sera jamais qu’une amitié

    Lorrain d’origine (il est né à Maxéville en 1945), Mgr Jean-Pierre Cattenoz a obtenu son doctorat en théologie à l’Institut catholique de Toulouse et fut ordonné prêtre en 1983 pour l’archidiocèse d’Avignon où il débuta son ministère avant de partit comme prêtre « Fidei Donum » à N'Djaména au Tchad. Il y fut  directeur des études du séminaire de Bakara pendant six ans. De retour en France, il enseigna au grand séminaire d'Avignon et au Studium de théologie de l'Institut Notre-Dame de Vie. De 2000 à 2002, il est responsable de la branche sacerdotale de cet institut de spiritualité carmélitaine, avant d’être nommé archevêque d’Avignon par Jean-Paul II (juin 2002).

    Rapidement après sa prise de fonction, il fut pris à partie par les milieux libéraux de son diocèse contestant sa politique d’implantation de communautés religieuses « étrangères » (qui ne tardèrent pas à susciter des vocations) et la fermeture du séminaire interdiocésain d’Avignon (très ouvert aux « valeurs » de la postmodernité). La promulgation d'une « charte diocésaine de l'enseignement catholique », qui demande aux élèves non catholiques des établissements catholiques de participer aux cours de première évangélisation ou de catéchèse, acheva de heurter la frange moderniste de son « gouvernement » diocésain qui réclama publiquement sa démission. Mais il fut confirmé dans son poste par le pape Benoît XVI (janvier 2010). Sous le règne du pape François, une nouvelle tentative libérale pour l’écarter, fit également long feu.

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  • Pourquoi parler de néo-colonialisme ?

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    Lu sur le site « aleteia » :

    La-mondialisation-de-la-rvolution-culturelle-occidentale.jpg« L’imposition agressive et efficace de normes politiques et culturelles inspirées de la révolution sexuelle occidentale aux pays en voie de développement est une préoccupation croissante. Elle menace de produire dans ces pays les mêmes effets qu’en Occident : sécularisation des cultures et perte de la foi.

    • 1. 

    Les derniers papes ont dénoncé le néo-colonialisme qui exporte mondialement les « déchets toxiques spirituels » d’un Occident décadent et s’attaque particulièrement au mariage, à la famille, à la vie et à la morale chrétienne.

    En savoir +

    • 2. 

    Avocate et acteur-clef de la décolonisation depuis son origine, l’ONU s’est paradoxalement transformée au fil des dernières décennies en centre névralgique d’un puissant mouvement néo-colonisateur.

    En savoir +

    • 3. 

    Précisément depuis que l’ONU défend l’auto-détermination au nom des droits de l’homme, de la démocratie, de l’égalité et de la liberté, ces valeurs universelles ont subi le choc d’une révolution culturelle extrêmement violente en Occident. La démocratie et ses valeurs se sont corrompues de l’intérieur. Les pays soumis à la pression de « se démocratiser » en ont souffert les conséquences : « démocratisation » en est venue à signifier en pratique « alignement sur la réinterprétation révolutionnaire des valeurs démocratiques ».

    En savoir +

    • 4. 

    A la fin de la guerre froide, l’ONU a transformé les objectifs de la révolution culturelle d’Occident en normes politiques et culturelles mondiales. De 1990 à 96, l’ONU a organisé neuf grandes conférences internationales au cours desquelles les nouvelles « normes » furent adoptées. Elles portent des noms bien connus : santé et droits sexuels et reproductifs (ou génésiques), perspective du genre, déconstruction des stéréotypes (féminin, masculin, maternel, paternel, familial…), promotion d’un « nouveau paradigme » de la famille (« familles sous toutes ses formes » ou « diversité des familles ») etc.

    En savoir +

    • 5. 

    Depuis les années 1990, l’ONU se présente de plus en plus comme une organisation, non plus internationale (ce qu’elle est par mandat), mais mondiale. Cette qualification, auto-proclamée, est abusive. Elle représente de graves menaces au respect de la souveraineté des nations, un principe de la Charte des Nations-Unies, et à la subsidiarité. Elle est d’autant plus dangereuse que le contenu des normes dites mondiales est aujourd’hui souvent contraire à l’esprit de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, qui reconnaît la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, comme cellule de base de la société, et promeut la liberté de religion.

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    • 6. 

    Depuis la conférence du Caire, la plupart des pays en voie de développement ont permis à leurs politiques de développement social, de santé et d’éducation – et fréquemment aussi à leurs lois, d’être infectés, du moins jusqu’à un certain point, par les composantes radicales de la santé reproductive. Dans la mesure où ils l’ont fait, ils ont vendu leur souveraineté et leur indépendance à une minorité étrangère au pouvoir de la gouvernance mondiale. Les agents de la santé et des droits reproductifs ont avancé en Afrique avec une détermination implacable. Rien ne saurait être plus contraire à l’âme africaine que des politiques et lois s’attaquant à la maternité, la vie et la famille.

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    • 7. 

    Pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, la constitution pastorale Gaudium et Spes, dans le contexte de décolonisation du début des années 1960, met en lumière « les richesses des diverses cultures » (54) et le « génie propre de chaque peuple » (56). La vocation spécifique de chaque peuple, les dons que Dieu a fait à chacun sont aujourd’hui appelés, en ce temps de mondialisation, à bénéficier à tous, dans un fructueux « échange des dons ». Cette perspective ouvre un immense champ d’action. »

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    Ref. Pourquoi parler de néocolonialisme ?

    Marguerite Peeters 64Fiche.pngMarguerite Peeters est journaliste. De 1991 à 1993, elle a vécu en Ukraine. A son retour en Occident, elle a commencé à s’intéresser aux grandes conférences internationales de l’ONU et à la construction d’un consensus mondial sur le développement durable et ses composantes qui avait commencé directement après la guerre froide. En 1995, elle a fondé un service d’information spécialisé dans la mondialisation et les organisations internationales (Interactive Information Services). Elle a produit jusqu’à ce jour plus de 200 rapports détaillés sur ces sujets. Son travail s’est surtout distingué par les interviews d’experts qu’elle a pu réaliser pour tenter de comprendre le sens du nouveau langage employé par les organisations internationales: experts de l’ONU, de la gouvernance mondiale, des ONGs influentes. En 2001 elle a publié une synthèse analytique de ses travaux sur un site Internet américain: Hijacking Democracy – The Power Shift to the Unelected, dont elle a apporté quelques copies ici. En septembre 2003, elle a fondé à Bruxelles l‘Institute for Intercultural Dialogue Dynamics, dont l’objet est l’étude des concepts-clefs, valeurs et mécanismes opérationnels de la mondialisation. Ces dernières années, elle a participé à divers séminaires et conférences sur le thème de la laïcité

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  • Avorter en Belgique : échec à la surenchère abolitionniste des sanctions pénales ?

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    De Jean-Jacques Durré sur le site interdiocésain francophone de Belgique :

    « 4 juillet 2018 :

    Au moment où la Commission Justice de la Chambre débat de la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), deux pétitions circulent pour s’opposer à une dépénalisation totale. L’une émane d’un collectif de citoyens. L’autre met en exergue la menace qui pèse sur le personnel médical, en matière de liberté de conscience.

    avortement-1440619389_137234_1000x667x0.jpgAu moment d’écrire ces lignes, les discussions sont toujours en cours à la Commission Justice de la Chambre où les députés débattent de la sortie de l’IVG du code pénal. Pas moins de sept propositions sont été déposées, émanant de tous les partis. Certaines visent à ramener l’avortement à un acte purement médical, ce qui aura pour conséquence en quelque sorte, de « faire sauter les barrières » qui canalisent cette pratique, encadrée par la loi Lallemand-Michielsens de 1990, portant sur une dépénalisation partielle. Surprise: hier la majorité fédérale annonçait qu’elle allait déposer un projet de loi, issu d’un compromis sans doute âprement négocié entre les partis de la coalition. Selon l’agence Belga, la proposition de loi sera prise en considération ce jeudi 6 juillet ou le 13 juillet.

    Outre la sortie du Code pénal de faits prévus par la loi, le futur texte supprimerait la notion d’état de détresse de la femme exigé aujourd’hui pour recourir à une IVG, mais conserverait le délai de douze semaines pour recourir à l’acte, alors que certaines propositions soutenues par les milieux laïcs voudraient porter le délai à 18, voire 20 semaines. Dans la proposition que présenterait le gouvernement, le délai de réflexion de 6 jours, préalable à toute intervention, est conservé mais en cas de raison médicale urgente invoquée par la femme, on pourra prolonger de quelques jours le délai de 12 semaines de grossesse au-delà duquel l’avortement n’est plus autorisé. Enfin, le médecin qui refuse de pratiquer une IVG serait contraint de renvoyer sa patiente vers un confrère. A noter que si l’avortement est retiré du Code pénal, les sanctions à l’égard des actes réalisés hors respect des conditions sont maintenues.

    Parallèlement, le ministre de la Justice Koen Geens déposera rapidement un projet de loi permettant la reconnaissance du foetus. Pour l’équipe Michel, il n’y a là aucun lien à y voir. La majorité espère que l’opposition se joindra à la proposition de la majorité.

    Mise en garde des évêques et pétition

    L’accord a déjà été critiqué par le recteur de l’ULB, Yvon Englert, qui avait été auditionné par la commission de la Justice de la Chambre. Il regrette que la majorité ne touche pas au délai de réflexion et de grossesse, qui conditionne le droit à l’avortement, jugeant que ce délai de réflexion (6 jours aujourd’hui) « doit relever du colloque singulier entre le médecin et sa patiente ». Yvon Englert propose aussi de porter à 20 semaines de grossesse pour recourir à l’avortement. Réaction immédiate du chef de groupe MR à la Chambre, David Clarinval: « Yvon Englert critique la proposition de loi visant à sortir l’IVG du code pénal, alors qu’il ne l’a pas lue ! »

    Dans ce contexte, deux pétitions ont vu le jour dernièrement. La première initiative émane d’un collectif de citoyens et s’intitule « Lettre ouverte aux membres de la Chambre des représentants de Belgique concernant la détresse des femmes et jeunes filles confrontées à une grossesse non prévue ». On peut y lire notamment: « Nous pensons que le débat actuel ne pose pas la bonne question. Le fait de sortir ou non l’IVG du Code pénal ne nous semble pas la réponse adéquate à la seule vraie question : comment faire diminuer le nombre de femmes et jeunes filles en situation de détresse, c’est-à-dire comment aider les femmes et les jeunes filles à ne pas se trouver enceintes sans l’avoir voulu, et d’autre part, comment améliorer l’accueil, l’écoute et l’accompagnement des femmes et jeunes filles en détresse en raison d’une grossesse non prévue.« 

    La deuxième pétition concerne plus particulièrement la menace que ferait peser la dépénalisation totale de l’IVG sur les soignants: comme  le soulignent les experts soutenant la pétition,  » si l’avortement venait à être considéré comme un acte médical – ainsi qualifié par une loi distincte ou parce qu’il serait réglé dans la loi relative aux droits des patients – et non plus comme une infraction dépénalisée dans certaines circonstances, la liberté des institutions de soins et la liberté de conscience des soignants seraient gravement mises en danger. » Cette pétition a déjà récolté les signatures des soignants mais aussi de tous les citoyens voulant protéger la clause de conscience du personnel soignant, confronté aux demandes d’avortements.

    On ne peut en tous cas que regretter que le débat tourne à la cacophonie et prenne des allures de « gueguerre » entre majorité et opposition. Faut-il rappeler à nos élus que l’on parle ici de vie humaine. Personne dans ce débat n’a fait mention de cet élément qui doit primer sur tout. Personne non plus n’a aborder le cas de détresse que vivent nombre de femmes ayant eu recours à l’avortement. Ramener l’IVG à un acte purement médical, c’est nier la primauté de la vie.

    Rappelons que le 15 juin dernier, dans un communiqué, les évêques de Belgique ont attiré l’attention sur le danger que représente selon eux, le retrait de l’avortement du Code pénal: « c’est prendre le risque d’en faire une intervention médicale anodine. Non seulement, dans les cas prévus par la loi, l’avortement ne sera plus considéré comme une infraction. Il deviendra un droit. Celui qui posera des questions ou refusera l’avortement devra se justifier. Cela vaut tant pour le médecin que pour la femme concernée. Même si on conserve la clause de liberté de conscience, elle sera de moins en moins invoquée. Car un acte médical requiert une décision médicale, et non pas tant une décision de conscience ». Et d’ajouter: « L’avortement n’ira jamais de soi. Même si on le supprime du Code pénal. Il ne deviendra jamais une ‘intervention’ ordinaire. Il ne sera jamais pratiqué de gaîté de cœur. Ce sera toujours un échec: il y aura toujours des perdants. Certes, en certaines circonstances, on peut se sentir perdu et désespéré. On se retrouve alors si seul, déboussolé. Une législation qui ferait de l’avortement une intervention ordinaire, fait très peu de cas du vécu, du ressenti des personnes. Pourquoi à ce moment-là demander aide et conseil? Les questions menacent de ne même plus être prises au sérieux. Ce qui ne fera qu’augmenter solitude et désarroi. »

    Ref. Deux pétitions pour s’opposer à la dépénalisation totale de l’avortement

    L’imputabilité d’un acte intrinsèquement mauvais est variable selon les circonstances, cela ne change rien à sa nature objectivement condamnable. On juge toujours des personnes. Autre chose est d’appeler le mal un bien.

    JPSC

  • Pour mes élèves : Bilan après deux ans et demi de renvoi, par Arnaud Dumouch, professeur de religion à l'Institut saint Joseph de Châtelet

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    http://www.belgicatho.be/archive/2016/08/13/affaire-dumouch-le-dossier-s-enlise.html

    http://www.belgicatho.be/archive/2016/01/13/affaire-belge-un-professeur-de-religion-catholique-perd-son-5744399.html

    http://www.belgicatho.be/archive/2016/01/21/un-lynchage-post-leonardien-pas-tres-catholique-au-royaume-d-5747923.html