À son arrivée en Bolivie, François a reçu en cadeau un sac indigène contenant des feuilles de coca et un crucifix associé à la faucille et au marteau. Décryptage par Elisabeth de Baudouin sur le site « aleteia » :
« Une chuspa – sac traditionnel indigène – contenant des feuilles de coca : c’est le cadeau de bienvenue mis par le président bolivien autour du cou du successeur de Pierre dès sa descente d’avion, après une chaleureuse accolade entre les deux hommes.
Un double cadeau emblématique de cette nouvelle terre sur laquelle François a posé le pied, mercredi 8 juillet 2015 à 17 h (heure locale), après deux jours passés en Équateur. En haut de la passerelle de l’avion, le Pape a fait son apparition vêtu de son grand manteau blanc, face à un demi million de personnes elles aussi chaudement vêtues : El Alto, aéroport de la ville de La Paz où l’avion du Pape s’est posé, se trouve en effet à 4 000 m d’altitude (ce qui en fait l’aéroport le plus haut du monde). Difficile, donc, de respirer, quand on n’est pas habitué à une telle altitude où l’oxygène se fait rare. Mais le Pape, malgré ses 78 ans et surtout, un poumon en moins, avait tenu à entrer en Bolivie par la porte de cette ville, l’une des deux capitales du pays (l’autre étant Sucre) et siège du gouvernement bolivien. Pour pallier d’éventuelles difficultés, il avait demandé à disposer de quelques feuilles de coca, plante efficace contre le mal des montagnes.
Cohésion sociale et trait d’union entre les ethnies
En Bolivie, la coca est un symbole d’unité nationale et de lutte contre le grand capitalisme, intérieur ou étranger. Connue dans la région des Andes depuis la nuit des temps, cette plante aux vertus médicinales avérées est largement consommée par la population, sous ses différentes formes : mastication, infusion… Moyen de cohésion sociale, elle est un trait d’union entre les habitants, dans ce pays où les indigènes (environ la moitié de la population) appartiennent à 36 ethnies différentes, comme le souligne la constitution. Ce que le Pape lui-même a rappelé lors de son discours d’arrivée, à travers ces paroles poétiques très applaudies : "Que de joie nous donne de savoir que le castillan apporté dans ces terres coexiste aujourd’hui avec 36 idiomes autochtones, se mélangeant – comme le rouge et le jaune le font dans les fleurs nationales de kantuta et patujú – pour donner beauté et unité dans la diversité".