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Persécutions antichrétiennes

  • Deux prêtres italiens, martyrs sous le nazisme en 1944, seront béatifiés

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    D'Alessandro Di Bussolo sur Vatican News :

    Deux prêtres italiens, martyrs sous le nazisme en 1944, seront béatifiés

    Don Ubaldo Marchioni et le père Martino Capelli ont été tués lors des représailles allemandes en Émilie-Romagne, partageant le sort de leurs fidèles, alors qu'ils auraient pu se mettre en sécurité. Ce vendredi des décrets concernant quatre nouveaux vénérables ont été promulgés. Ils concernent Mgr Bartoletti, Don Gaspare Goggi, jeune disciple de Don Orione; Sœur Maria del Sacro Cuore, médecin australienne et missionnaire en Inde, et la laïque consacrée brésilienne Maria Lourdes Guarda.

    L'Église aura bientôt deux nouveaux bienheureux, deux jeunes prêtres italiens martyrs, tués par les nazis en 1944 en Émilie-Romagne, pendant l'occupation allemande. Lors de l'audience accordée ce vendredi 21 novembre au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des Saints, Léon XIV a autorisé la promulgation des décrets concernant le martyre, en haine de la foi, de Don Ubaldo Marchioni, 26 ans, économe de la paroisse de San Martino di Caprare, et du père Martino Capelli, religieux dehonien, 32 ans, aumônier à San Michele di Salvaro, qui n'ont pas voulu abandonner les communautés de fidèles qui leur étaient confiées, tragiquement touchées par les rafles des SS.

    Les décrets reconnaissant les vertus héroïques de quatre serviteurs de Dieu, qui deviennent ainsi vénérables, ont également été promulgués. Il s'agit de l'archevêque Enrico Bartoletti, pasteur à Lucques et secrétaire de la CEI ; Don Gaspare Goggi, prêtre de la Petite Œuvre de la Divine Providence de Don Orione ; Sœur Maria del Sacro Cuore, de son vrai nom Maria Glowrey, médecin et religieuse australienne de la Société de Jésus Marie Joseph, fondatrice de la Catholic Health Association of India ; Maria de Lourdes Guarda, Brésilienne, laïque consacrée de l'Institut séculier Caritas Christi.

    Don Ubaldo, tué par les nazis sur l'autel

    Le premier prêtre martyr, Don Ubaldo Marchioni, originaire de Vimignano di Grizzana Morandi, dans la province de Bologne, est né en 1918. Il entre au séminaire diocésain à l'âge de dix ans et est ordonné prêtre à 24 ans dans la cathédrale de Bologne. Curé à San Nicolò della Gugliara, il est ensuite nommé, en mars 1944, économe spirituel à San Martino di Caprara, paroisse située à proximité de la zone occupée par les troupes allemandes, engagées dans des combats avec les partisans locaux. Pendant ces mois de guerre, Don Ubaldo reste aux côtés de ses paroissiens, partageant avec eux les risques de l'occupation et des représailles nazies. Le 29 septembre 1944, alors qu'il se rend à l'Oratoire des Anges Gardiens de Cerpiano pour célébrer la messe, il s'arrête à l'église Santa Maria Assunta de Casaglia pour mettre en sécurité le pain et le vin de l’Eucharistie et donner refuge à une petite foule de personnes effrayées par l'arrivée des soldats allemands. Don Marchioni invite les hommes à se réfugier dans les bois, ne gardant dans l'église que les femmes et les enfants, mais les négociations avec les nazis pour les libérer échouent: ils sont tous emmenés au cimetière et tués. Don Ubaldo est ramené à l'église puis assassiné d'une balle dans la tête, devant l'autel. Cela révèle le mépris des nazis de la SS pour la religion chrétienne, et le fait que le corps du serviteur de Dieu ait été particulièrement martyrisé démontre la prévalence du martyre in odium fidei, «en haine de la foi». Il s'agit également d'un martyre ex partae victimae, «du côté des victimes», car le jeune prêtre, tué à l'âge de 26 ans, avait consciemment pris le risque de mourir en choisissant de rester aux côtés des fidèles, alors qu'il avait la possibilité de se mettre en sécurité.

    Père Capelli, martyr à Pioppe di Salvaro

    Le deuxième prêtre martyrisé par les nazis est le père Martino Capelli. Né à Nembro, dans la province de Bergame, en 1912, il est baptisé sous le nom de Nicola Giuseppe et, à 17 ans, il commence son postulat à la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (Dehoniens) dans la maison d'Abisola Superiore (Savone). Comme novice, il prend le nom de Martino, en mémoire de son père, et après des études de théologie à Bologne, il est ordonné prêtre en 1938, à l'âge de 26 ans. À Rome, il étudie à l'Institut biblique pontifical, à l'Université de Propaganda Fide et suit les cours de l'École vaticane de paléographie. Appelé à enseigner l'Écriture Sainte et l'histoire de l'Église à l'internat des Missions des Dehoniens à Bologne, puis à Castiglione dei Pepoli, il s'installe pendant la guerre avec ses étudiants à Burzanella, dans les Apennins toscans-émiliens. Au cours de l'été 1944, le père Capelli rejoint Salvaro pour aider le vieux curé de San Michele dans son ministère pastoral au village, bien que la région soit le théâtre d'affrontements armés entre les militaires allemands, les Alliés et les groupes de partisans. Il ne rejoint pas la communauté comme le lui ont demandé les Dehoniens, qui craignent pour sa vie, mais reste aux côtés de la population du village. Lorsque l'armée allemande occupe en force la région de Marzabotto et de Monte Sole, où elle exterminera plus de 770 personnes, le 29 septembre 1944, après le massacre perpétré par les nazis dans la localité voisine appelée «Creda», le père Martino se précipite pour apporter du réconfort aux agonisants. Il est emprisonné et contraint de transporter des munitions. Avec le salésien Don Elia Comini, qui collaborait avec lui à Salvaro, et une centaine d'autres personnes, dont d'autres prêtres (qui ont ensuite été remis en liberté), il est emmené dans une écurie à Pioppe di Salvaro, où il réconforte et confesse les autres prisonniers. Le soir du 1er octobre 1944, il est assassiné avec Don Comini et un groupe de personnes considérées comme «inaptes au travail», près de la citerne de la filature de Pioppe di Salvaro. Son corps, comme celui des autres victimes, est jeté dans les eaux du fleuve Reno. Il est considéré comme un martyr in odium fidei, sa mort étant liée au mépris des troupes nazies envers son ministère sacerdotal. Mais il s'agit également d'un martyre ex parte victimae, car, conscient des dangers, alors qu'il pouvait rentrer avec ses confrères à Bologne, il décide de rester pour assister les agonisants du massacre de Creda et les prisonniers de Pioppe di Salvaro.

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  • la tragédie soudanaise ou quand un millénaire chrétien s'effondre

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    De Raphaël Lepilleur sur la Sélection du Jour :

    Quand un millénaire chrétien s'effondre, la tragédie soudanaise

    Synthèse n°2604

    20/11/2025

    Du 6e au 16e siècle, le Soudan fut l'un des plus anciens royaumes chrétiens stables d'Afrique. Puis vinrent l'arabisation, l'islamisation forcée, les sultanats esclavagistes, les conquêtes, les guerres civiles et l'État islamiste d'el-Béchir. Aujourd'hui, des factions musulmanes radicales s'entretuent dans un pays ravagé. Et pourtant, ce sont les Occidentaux qui sont sommés d'aider et de se taire.

    Beaucoup décrivent le Soudan comme une crise humanitaire. Pourtant, il s'agit d'une guerre dont la cause est connue, mais politiquement intouchable. Faire de l'époque coloniale le point de départ de toute analyse relève d'un réflexe idéologique répandu, qui attribue mécaniquement chaque conflit africain à l'Occident. Or, l'histoire soudanaise montre que c'est faux. Depuis des siècles, le pouvoir s'y structure autour de l'arabisation et de l'islamisation progressive, d'abord portées par l'esclavage interne et les rivalités claniques, puis par des courants islamistes radicalisés qui ont transformé un royaume chrétien en zone de conflit permanente. La vallée du Nil soudanaise avait pourtant connu l'une des plus longues périodes de stabilité du continent avec les royaumes chrétiens de Nubie (Nobatie, Makurie, Alodie), du 6ᵉ au 16ᵉ siècle, de la frontière égyptienne actuelle jusqu'aux environs de Khartoum. Ils succédaient aux royaumes de Kouch et de Méroé, puissances africaines polythéistes animistes (croyances traditionnelles centrées sur les ancêtres, les esprits et la nature).

    La christianisation de la Nubie intervient au 6ᵉ siècle sous l'influence de missions byzantines et de l'Église copte d'Égypte, dans un processus pacifique adopté par les élites locales, qui y voient un cadre politique et culturel stabilisateur. Au 7e siècle, les royaumes chrétiens nubiens repoussent à deux reprises les armées arabes du califat rashidun, installées en Égypte après la conquête de 639–642 (qui entraînera, au fil des siècles, un déclin du christianisme égyptien, sous l'effet d'une discrimination officielle, de pressions fiscales ciblées et de périodes de coercition religieuse), première grande phase d'expansion militaire de l'islam (né entre 610 et 632). Cette même dynamique mènera peu après à la conquête de la péninsule Ibérique. Les campagnes de 641/642 puis 651/652, menées par ʿAbd Allāh ibn Saʿd ibn Abī Sarḥ, se soldent par des échecs lourds, faisant de la Nubie l'une des rares régions du Proche-Orient et d'Afrique du Nord à stopper durablement l'avancée arabe. Ces revers conduisent à un traité inédit (dit le « baqt »), qui instaure plusieurs siècles de coexistence entre royaumes nubiens et Égypte musulmane. À l'intérieur, des rivalités claniques existaient déjà, mais elles étaient contenues par ce nouveau cadre stabilisateur.

    À partir du 14e siècle, les royaumes nubiens déclinent. Les crises internes, la fragmentation locale et la pression économique s'ajoutent à l'arrivée progressive de tribus arabes venues d'Égypte et des côtes de la mer Rouge, accélérant l'arabisation et l'islamisation de la vallée du Nil. Nobatie et Makurie se désagrègent progressivement, tandis que l'Alodie est finalement conquise au début du 16e siècle par les Funj, un groupe non arabe islamisé. Cela marque la disparition des derniers États chrétiens de Nubie et l'émergence du sultanat musulman de Sennar fondé par les Funj. À l'ouest, un autre sultanat musulman structuré, le Darfour, contrôle une vaste région et s'insère dans les routes transsahariennes reliant l'Égypte, le Tchad et le Kordofan (grande région centrale occupant le cœur du Soudan actuel). Dans ces deux États, la traite esclavagiste transsaharienne (13 siècles qui s'inscrivent dans la longue tradition esclavagiste arabo-musulmane) occupe une place centrale, car les peuples non arabes du sud et du sud-ouest (Dinka, Nuer, Shilluk, Bari, Azande et beaucoup d'autres) sont régulièrement razziés et vendus vers le nord. Ce système structure durablement la hiérarchie sociale entre élites arabisées du nord et populations africaines noires du sud. Au 18e siècle, le sultanat funj se fragilise en raison de rivalités internes, de crises économiques et de l'autonomisation du Kordofan, qui devient un espace tampon instable. Le Darfour, bien qu'indépendant jusqu'au 19e siècle et majoritairement composé de peuples africains noirs islamisés, deviendra dans les années 2000 la cible des milices Janjaweed (tribaux, instrumentalisés, peu éduqués et convaincus d'une supériorité arabe sur les peuples noirs). Leur ultraviolence relève d'une logique de domination ethnique interne au monde musulman. Il ne s'agit pas de frapper uniquement des « mécréants », mais de cibler des musulmans non arabes jugés inférieurs. En plus des massacres (parfois dans des maternités) et viols de masse documentés par l'ONU, la région a été volontairement affamée par les forces progouvernementales, par le blocus des routes, la destruction des récoltes et l'entrave systématique à l'aide humanitaire. Rappel : les communautés chrétiennes historiques du Soudan (parmi les plus anciennes d'Afrique, avec l'Éthiopie) ont été presque éradiquées, à la suite de persécutions, de conversions imposées et de violences durant les guerres civiles.

    C'est dans ce paysage que s'inscrit la conquête du Soudan par l'Égypte de Méhémet Ali (1820–1821), point de départ retenu dans la vidéo en sélection. S'ensuit la domination anglo-égyptienne (1899-1955) – coopération sur le papier, pouvoir britannique dans les faits –, qui amplifie les clivages en administrant séparément un nord arabisé, musulman et esclavagiste, et un sud africain noir marginalisé et historiquement esclavagisé. Il ne s'agit pas d'une colonisation « classique », mais d'un « condominium », une gestion conjointe entre la Grande-Bretagne et l'Égypte musulmane, dont l'objectif était de piller le pays. À l'indépendance, tout explose. Comprendre cet héritage permet de saisir la crise actuelle dans laquelle, depuis 2023, l'armée régulière affronte les forces de soutien rapide, héritières des Janjaweed citées plus haut. Le conflit vient notamment de l'imposition de la charia généralisée sous Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir par un coup d'État militaire en 1989 (puis soutenu dans les années 90 par Oussama ben Laden, par exemple).

    Dans ce chaos, la charge humanitaire repose sur les ONG occidentales et sur les États européens ou nord-américains. À l'inverse, plusieurs puissances du Golfe, en particulier les Émirats arabes unis (Abou Dhabi pour la stratégie, Dubaï pour les réseaux financiers et commerciaux), régulièrement accusés de soutenir la RSF, ainsi que l'Égypte et l'Arabie Saoudite, engagées dans des camps opposés, interviennent directement sur le plan militaire, politique et stratégique. Ceux qui alimentent le conflit n'en assument ni le coût humain ni la reconstruction (alors que ce ne sont pas les plus pauvres). Les pays occidentaux, eux, sont sommés d'en assumer les conséquences sans le moindre alignement avec les forces en présence. Si l'on en parle peu, c'est peut-être parce qu'aucun récit ne permet d'accuser autre chose que le monde musulman. Le conflit oppose des acteurs issus du même environnement politico-militaire musulman, soutenus par des puissances régionales musulmanes, et aucun acteur ne porte de projet politique hors islam radical.

    À retenir

    • Le Soudan fut l'un des plus anciens États chrétiens d'Afrique. Pendant près de 1000 ans, les royaumes nubiens chrétiens ont assuré l'une des plus longues périodes de stabilité du continent. Leur disparition suit l'arrivée progressive de groupes arabes, l'islamisation forcée et l'intégration dans des structures politico-militaires musulmanes. Les communautés chrétiennes seront peu à peu marginalisées, puis quasi éradiquées.
    • Les sultanats islamisés restructurent le pays. Du 16e au 19e siècle, les sultanats de Sennar et du Darfour imposent un pouvoir fondé sur des élites musulmanes armées. Ils réorganisent le territoire autour de centres politiques islamisés. Cette transition met fin à l'ordre nubien et ouvre un cycle durable de rivalités tribales, guerres locales et luttes pour les routes commerciales, sur fond de lutte religieuse.
    • La traite transsaharienne, pilier économique de Sennar et du Darfour, vise surtout les populations noires du sud. Razzias, déportations, domination du nord arabisé, la hiérarchie soudanaise se construit ici. La période coloniale ne crée pas ces ruptures, mais elle les fige et les amplifie, laissant un nord militaro-religieux dominant et un sud durablement marginalisé.
    • Depuis 2023, le Soudan est ravagé par un affrontement entre factions issues d'un même système politico-religieux, soutenues par des puissances régionales comme les Émirats arabes unis et l'Égypte. Pourtant, ce sont surtout les pays occidentaux et les ONG européennes ou nord-américaines qui financent l'aide humanitaire, tandis que les acteurs du Golfe, pourtant impliqués de toutes parts, n'assument rien du coût humain.

    La sélection :

    Cette GUERRE qui n'émeut PERSONNE (Soudan et Darfour)
  • Les preuves du génocide des chrétiens au Nigéria sont si accablantes que même des laïcs aux États-Unis et dans le monde entier commencent à s'en préoccuper

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    De sur le CWR :

    Le génocide des chrétiens au Nigéria alarme désormais même les Américains laïcs.

    On estime qu'au moins 185 000 personnes ont été tuées au Nigéria depuis 2010 en raison de leur foi, dont 125 000 chrétiens et 60 000 musulmans non violents.

    Le directeur de l'ONG d'inspiration catholique  Intersociety (Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit) affirme que les preuves du génocide des chrétiens au Nigéria sont si accablantes que même des laïcs aux États-Unis et dans le monde entier commencent à s'en préoccuper.

    Emeka Umeagbalasi a fait ces commentaires à CWR suite à la désignation du Nigéria par les États-Unis comme pays particulièrement préoccupant.

    « Une coalition internationale de plus en plus nombreuse et diversifiée exerce désormais une pression considérable sur le gouvernement nigérian », a-t-il déclaré à CWR.

    « Nous sommes en possession d'une lettre signée par plus de 36 personnalités chrétiennes américaines appelant le gouvernement nigérian à prendre des mesures contre le meurtre de chrétiens », a-t-il expliqué, ajoutant que l'Église catholique et le Saint-Siège ont également vivement critiqué les persécutions et les meurtres perpétrés dans ce pays africain.

    Des voix inattendues s'élèvent au milieu de preuves accablantes

    Aux États-Unis, les voix qui dénoncent la persécution des chrétiens proviennent désormais de milieux inattendus, notamment du comédien et commentateur politique libéral Bill Maher, qui se décrit lui-même comme agnostique et qui a parfois embrassé l'athéisme.

    « Je ne suis pas chrétien, mais ils [Boko Haram] tuent systématiquement les chrétiens au Nigeria », a déclaré Maher dans un récent épisode de son émission sur HBO.

    « Ils ont tué plus de 100 000 [chrétiens] depuis 2009. Ils ont incendié 18 000 églises… Ils tentent littéralement d’anéantir la population chrétienne d’un pays entier… C’est une tentative de génocide bien plus grave que ce qui se passe à Gaza », a-t-il déclaré. Il n’a fourni aucune source pour ces chiffres, mais ils concordent globalement avec les données des instituts de recherche et de diverses organisations de surveillance des persécutions religieuses, même si les estimations varient et que les chiffres exacts sont difficiles à vérifier.

    Selon le dernier rapport actualisé d'Intersociety, une ONG mondialement reconnue pour la fiabilité de ses données, entre 2010 et le 10 octobre 2025, au moins 185 000 personnes ont été tuées au Nigéria en raison de leur foi, dont 125 000 chrétiens et 60 000 musulmans non violents. La population totale du Nigéria avoisine les 240 millions d'habitants.

    Par ailleurs, 19 100 églises ont été réduites en cendres et 1 100 communautés chrétiennes entières ont été saisies et occupées par des forces djihadistes prétendument soutenues ou protégées par le gouvernement. Cette crise a entraîné le déplacement d’environ 15 millions de personnes, principalement des chrétiens.

    Le rapport souligne en outre un ciblage délibéré des chefs spirituels : 600 religieux ont été enlevés et des dizaines d’autres tués ou disparus.

    Emeka Umeagbalasi reconnaît que ces chiffres pourraient être bien inférieurs à la réalité, étant donné que de nombreux meurtres et enlèvements ne sont pas signalés. Il affirme qu'il ne fait aucun doute que les chrétiens sont pris pour cible en raison de leur foi, et la récente vague de massacres de chrétiens dans plusieurs régions du Nigeria vient s'ajouter aux nombreuses preuves qui en découlent.

    « Près de 100 chrétiens ont été tués au Nigéria entre le 9 et le 11 novembre 2025, notamment lors d'attaques coordonnées dans la zone de gouvernement local de Wukari, dans l'État de Taraba, qui ont fait 20 morts parmi les chrétiens », a-t-il déclaré à CWR.

    En indiquant que le génocide à Gaza est insignifiant comparé à ce qui arrive aux chrétiens au Nigéria, Maher ne faisait qu'envenimer la situation.

    Les législateurs américains exigent des mesures.

    « Le soutien politique [à l’action contre la persécution des chrétiens au Nigéria] se renforce également, avec des législateurs aux États-Unis et au Canada qui se joignent à l’appel », a déclaré Umeagbalasi à CWR, et a noté que ce soutien croissant a été amplifié par une large couverture médiatique internationale.

    Le représentant Chris Smith (R-NJ), le républicain le plus haut placé du sous-comité sur l'Afrique, la santé mondiale, les droits de l'homme mondiaux et les organisations internationales au sein du comité des affaires étrangères de la Chambre, a qualifié les attaques contre les chrétiens du Nigeria de « guerre au ralenti » et a critiqué à plusieurs reprises le gouvernement nigérian pour ne pas en faire assez pour protéger ses citoyens.

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  • D'innocentes martyres fusillées par les Républicains espagnols (20 novembre)

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    D'Evangile au Quotidien :

    BBses Ángeles de San José Lloret Martí
    et ses compagnes martyres

    Angeles de San José, au siècle Francisca Lloret Martí, naît à Vil­lajoyosa, diocèse de Orihuela-Alicante, le 16 janvier 1875.

    Le 20 avril 1903 Francisca entra dans la Congrégation des Sœurs de la Doctrine Chrétienne ; en 1905, elle émit les vœux temporels et prit Ángeles de San José comme nom de religion.

    Elle fut ensuite secrétaire générale, supérieure locale et enfin, le 16 février 1936 Supérieure Générale.

    Mère Angèle de Saint-Joseph et ses seize compagnes, religieuses espagnoles de la Congrégation de la Doctrine chrétienne, durent abandonner leur maison de la Calle Maestro Chapí nº 7, le 19 juillet 1936, lorsqu'éclata la Guerre civile.
    Certaines d'entre elles étaient très âgées. Elles rejoignirent d'autres consœurs qui n'avaient pas de famille pouvant les accueillir. Mère Angèle emménagea avec quatorze religieuses, dont une novice, dans un entresol que Maria Ortells, veuve d'un commerçant aisé, M. Davalos, avait mis à leur disposition, à la périphérie de Valence.

    La prière continuelle fut leur règle, ainsi que la charité : elles allèrent jusqu'à tricoter des lainages pour les miliciens républicains.

    Mère Angèle et ses autres compagnes furent, toutefois, arrêtées et passèrent devant le peloton d'exécution, le 20 novembre 1936, à Picadero de Paterna, à six kilomètres de la ville, en pardonnant à leurs bourreaux. La dernière mourut en lançant : « Vive le Christ Roi ! ».

    Ángeles de San José Lloret Martí et ses compagnes (voir la liste) ont été béatifiées, à Rome, le 1er octobre 1995, par saint Jean-Paul II (Karol Józef  Wojtyła, 1978-2005).

  • Au Parlement européen : combattre la haine antichrétienne

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    De Franziska Harter sur le Tagespost :

    Au Parlement européen

    Combattre la haine antichrétienne

    Vandalisme, attaques violentes et discrimination légale : des parlementaires européens appellent l’UE et ses États membres à enfin prendre au sérieux la protection des chrétiens.
    Lire aussi :

    En Finlande, la femme politique et ancienne ministre de l'Intérieur Päivi Räsänen est toujours jugée pour avoir cité un verset biblique sur Twitter en 2019 et critiqué l'Église pour son soutien aux marches des fiertés. En France, un enseignant a été sanctionné pour avoir inclus un texte de sainte Bernadette dans un cours sur le patrimoine culturel local – une démarche jugée par le tribunal comme une violation de la neutralité de l'État.

    Augmentation de la violence et de la discrimination

    Ce ne sont là que quelques-unes des restrictions légales auxquelles les chrétiens étaient confrontés en Europe en 2024. Dans ce contexte, l’OIDAC (Observatoire de l’intolérance et de la discrimination à l’encontre des chrétiens en Europe), basé à Vienne, a présenté mardi son dernier rapport au Parlement européen. La directrice de l’OIDAC, Anja Tang, a présenté ces nouvelles données lors d’une réunion de l’Intergroupe sur la liberté de religion, de conviction et de conscience.

    Au total, son organisation a recensé 2 211 crimes de haine antichrétiens, dont 274 agressions physiques. Tang a souligné que l’OIDAC combine les données des statistiques policières, des rapports gouvernementaux et des sources de la société civile avec sa propre documentation, en veillant systématiquement à éviter les doubles comptages. « Nos chiffres constituent donc une estimation très prudente », a-t-elle déclaré. Le nombre de cas non signalés est élevé, comme le démontre, par exemple, une enquête menée auprès de prêtres polonais, dans laquelle une grande partie des personnes touchées n’ont pas du tout signalé les agressions.

    Les chrétiens s'autocensurent.

    Parmi les « incidents les plus choquants », Tang a cité l’attaque mortelle contre un moine de 64 ans en Espagne, au cours de laquelle plusieurs autres membres d’ordres religieux ont été blessés, et la fusillade d’un fidèle dans une église en Turquie. Il a ajouté que de nombreux incendies criminels avaient également eu lieu – 94 d’entre eux ont été recensés par l’OIDAC pour la seule année 2024. Concernant les restrictions légales, Tang a expliqué qu’une tendance se dessinait : « Les chrétiens s’exposent à des sanctions, voire à des poursuites pénales, lorsqu’ils expriment publiquement et pacifiquement leurs croyances chrétiennes traditionnelles. »

    Bien que seules les minorités soient juridiquement concernées, l'impact s'étend bien au-delà de ces groupes. De nombreux chrétiens déclarent ne plus pouvoir exprimer ouvertement leurs convictions religieuses et se sentent de plus en plus marginalisés. Il en résulte une autocensure croissante, par crainte pour leur avenir professionnel, leur environnement de travail, leur milieu universitaire, leurs amitiés, voire leur propre santé. En Allemagne, un sondage représentatif a montré que près de la moitié des personnes interrogées âgées de moins de 29 ans estiment que les attitudes hostiles envers les chrétiens sont « généralisés ».

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  • Des martyrs par milliers : bilan d'un triste XXIe siècle

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    De Sylvain Dorient sur le site de La Nef :

    Le XXIe siècle, siècle de martyrs par milliers : bilan

    17 novembre 2025

    L’Aide à l’Église en Détresse (AED) a rendu public en octobre son rapport 2025 sur la liberté religieuse dans le monde. Le constat est alarmant, les deux-tiers de l’humanité vivent dans un pays qui ne respecte pas la liberté religieuse et les chrétiens sont au premier rang des croyants persécutés pour leur foi.

    «Ils tiraient en l’air et les gens fuyaient », décrit sœur Núbia Zapata Castaño. Cette carmélite colombienne a été envoyée au Cabo Delgado, province dangereuse du nord du Mozambique, où des groupes armés djihadistes harcellent la population chrétienne pour qu’elle quitte sa terre natale. En 2020, des hommes armés s’en sont pris à sa communauté de Macomia, tuant, enlevant, terrorisant la population civile sans défense. Pourtant, dès que les agresseurs sont partis, la petite religieuse est retournée à sa mission de directrice d’école, rassemblant les enfants qui s’étaient cachés pour reprendre les cours.

    Elle décrit sobrement les fusillades où elle aurait pu laisser la vie, comme si ce n’était pas un événement très important. En revanche, elle parle avec passion des enfants de réfugiés, ses élèves. Jetés sur les routes par ces mêmes groupes armés qui les rattrapent aujourd’hui, ils retrouvent avec l’école un semblant de normalité. Ils ne demandent pas mieux que d’étudier, se montrent assidus malgré les traumatismes et la misère qui s’abat sur leurs familles, assure sœur Núbia Zapata Castaño, très fière de ses élèves. Elle réside dans cette région depuis 2004, si loin de sa Colombie natale ! La sœur donne l’exemple d’une vie totalement donnée, et nous craignons pour elle, comme pour tant d’autres apôtres, que son nom ne vienne un jour s’ajouter à ceux des martyrs du XXIe siècle, dont la mémoire a été célébrée lors d’une cérémonie pontificale, le 14 septembre dernier à Rome.

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  • En RDC, un massacre dans la paroisse de Byamwe relance les appels à l’aide face aux ADF

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    De Vatican News (Jean-Paul Kamba, SJ) :

    En RDC, un massacre dans la paroisse de Byamwe relance les appels à l’aide face aux ADF

    La paroisse Saint-Paul de Byambwe, dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, a été victime d'une attaque meurtrière particulièrement sanglante. Tout se passe dans la nuit du 14 au 15 novembre 2025, lorsque les présumés combattants ADF-NALU font incursion et tuent au moins 28 personnes, incendient un centre de santé de la paroisse et ravagent plusieurs habitations.

    Dans l’interview accordée à Radio Vatican, le curé de la paroisse Saint-Paul, l’abbé Katsere Gislain, explique que les assaillants ont pris pour cible dans la nuit de vendredi à samedi des zones d’habitation, brûlant douze maisons du quartier Makuta et onze autres à Django. Le bilan humain est lourd: 28 morts, 16 femmes, dont une jeune fille ainsi que 12 hommes, dont deux garçons. La plupart des hommes ont été tués sur place, dans les quartiers Makuta et Django.

    Un drame sans explication, dans un climat d’insécurité permanente

    À Biambwe, les motivations des assaillants demeurent inconnues. «On ne connait pas leurs motivations. C’est la question que tout le monde se pose», confie le curé, évoquant les «présumés ADF-NALU» auxquels de nombreuses attaques sont attribuées dans la région. Au lendemain du massacre, un mouvement massif de fuite a été observé. Des habitants ont cherché refuge à Butembo et Ziampanga, abandonnant leurs habitations. «L’atmosphère n’est pas bonne. Tout le monde est inquiet. C’est vraiment un départ massif», témoigne le prêtre. Les habitants craignent un retour des assaillants, d’autant que plusieurs sources locales affirment que des éléments armés circuleraient encore dans la zone.

    La réponse des autorités: tardive mais visible

    Les autorités locales, administratives et militaires, se sont rendues sur place après les événements. Leur présence n’a toutefois pas empêché l’incursion meurtrière. Le curé regrette que ce massacre n’ait pas pu être empêché. Toutefois, il rassure, affirmant que des militaires ont été déployés dans le village pour tenter de prévenir une nouvelle attaque.

    La paroisse, ultime refuge spirituel d’une population traumatisée

    Face au choc, la paroisse demeure l’un des rares lieux de soutien. «Ce que je pouvais faire, c’est célébrer la messe de requiem», explique le prêtre, qui a organisé l’inhumation de la plupart des victimes dès le lendemain. Les familles endeuillées, privées de tout, ont trouvé dans la communauté chrétienne un espace de recueillement et d’accompagnement.

    L'appel du Pape Léon XIV: un signe d’espérance

    Dimanche, lors de l’Angélus, le Souverain pontife a évoqué les victimes de Biambwe, priant pour la paix dans l’Est de la RDC. Une attention chaleureusement accueillie dans la paroisse meurtrie. «Nous pensions être oubliés. Quand la voix du Saint-Père retentit pour parler de notre situation, nous sommes très, très contents», confie le curé.

    Au-delà de la compassion, l’Église locale appelle la communauté internationale à agir. «L’ennemi est presque international. Nous avons besoin d’aide», insiste le prêtre, lançant également un appel aux autorités congolaises pour un renforcement du dispositif sécuritaire.

  • De nouveaux massacres mettent en lumière le « génocide chrétien » qui va croissant au Nigéria

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    De nouveaux massacres mettent en lumière le « génocide chrétien » croissant au Nigéria

    13 novembre 2025

    YAOUNDÉ, Cameroun – Au moins vingt chrétiens ont été tués en 24 heures dans l'État de Taraba, au Nigéria, ce qui est perçu comme une aggravation du spectre de la persécution des chrétiens dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

    Des témoignages indiquent que des éleveurs peuls ont pris d'assaut des maisons et des lieux de culte dans plusieurs localités de la zone de gouvernement local de Wukari entre le 9 et le 11 novembre.

    Truth Nigeria a décrit les attaques comme étant « coordonnées », les assaillants tirant « sans discernement sur les maisons ».

    « Je me préparais à aller à la messe tôt le matin, vers 6 heures, quand j’ai entendu le bruit de motos », a déclaré Christiana Joseph, une agricultrice de 33 ans originaire du village d’Amadu, à TruthNigeria .

    « J’étais dans la cuisine quand ils ont fait irruption dans notre propriété, l’ont encerclée et ont tiré sur la maison principale », a déclaré Joseph.

    « Ils ont tiré pendant environ cinq minutes en criant Allahu Akbar. Quand les coups de feu ont cessé, je suis rentrée et j'ai trouvé mon mari, John Joseph, avec qui j'étais mariée depuis 14 ans, déjà mort », a-t-elle ajouté.

    Le père George Dogo, de la cathédrale de la Sainte-Famille, a déclaré que des corps étaient encore extraits des décombres, signe que le bilan des morts pourrait s'alourdir.

    Le directeur d'Intersociety, la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, Emeka Umeagbalasi, a déclaré qu'au moins 78 personnes avaient été tuées au Nigéria durant la même période. Par ailleurs, des milliers de chrétiens sont toujours retenus captifs dans des camps forestiers répartis dans plusieurs États.

    « Des centaines de chrétiens, jusqu’à 800, sont toujours détenus dans le camp forestier de Rijana malgré la proximité de cet endroit avec environ deux camps militaires », a déclaré Umeagbalasi à Crux .

    Il a également identifié d'autres lieux, notamment « un autre appelé le camp de Sule Keneko, où des bergers peuls détiennent des chrétiens », et des camps près des « fermes de Danjuma dans la région de Wukari, dans l'État de Taraba ».

    Umeagbalasi a dressé le tableau d'une persécution systémique qui, selon lui, s'est intensifiée ces dernières semaines.

    « À Enugu, au moins 14 paroisses subissent des attaques constantes depuis 2021 », a-t-il déclaré.

    Il s'agit notamment de douze paroisses anglicanes et de deux paroisses catholiques dans la région de Nhamufu, qui borde les États de Benue et d'Ebonyi.

    « Malheureusement, ces attaques ont été étouffées… par le gouvernement de l’État d’Enugu et les agences des forces de sécurité, notamment la police et l’armée », a-t-il déclaré à Crux .

    Umeagbalasi a accusé les autorités de tenter délibérément de faire taire les témoins et de contrôler le récit. Il a affirmé que des bénévoles d'églises locales qui avaient pris la parole avaient été « arrêtés, piégés et détenus pendant plusieurs semaines », puis sommés de ne pas mentionner les « djihadistes peuls », mais plutôt d'utiliser le terme « affrontements intercommunautaires » pour décrire ce qui se passe au Nigeria.

    Il a énuméré les récents massacres survenus dans l'État de Taraba, où jusqu'à 30 chrétiens ont été tués ; dans l'État de Plateau, où neuf personnes ont été tuées, dont un pasteur ; et dans l'État de Kaduna, où 10 autres personnes, dont un pasteur, ont été assassinées.

    Des données récentes d'Intersociety indiquent qu'au moins 7000 chrétiens ont été tués au Nigéria entre janvier et novembre de cette année.

    La violence a atteint un paroxysme d'horreur en juin avec le massacre de Yelewata dans l'État de Benue, qui a coûté la vie à au moins 280 personnes en seulement deux jours d'attaques. D'autres raids meurtriers ont suivi dans l'État, notamment le massacre de Sankera en avril, où plus de 72 personnes ont été tuées à coups de machette, et des attaques ultérieures à Gwer Ouest et dans d'autres régions, faisant des dizaines de victimes supplémentaires.

    Umeagbalasi a déclaré à Crux que la violence avait atteint des niveaux terrifiants, mais que le plus inquiétant était la « complicité de l'État ».

    « Lorsqu'ils sont attaqués, si vous appelez les soldats, ils ne répondront pas », a-t-il déclaré. « Mais après l'attaque, ils arriveront et vous aideront à ramasser les cadavres. Ils les emporteront. Ils reviendront ensuite saisir tous les téléphones portables des environs, arrêter leurs propriétaires et les accuser de complot. »

    Il a également affirmé l'existence de vastes « camps djihadistes peuls » où des centaines de chrétiens sont retenus en otages, dont un dans le sud de Benue avec « jusqu'à 800 » captifs situés près de deux formations militaires.

    Umeagbalasi a déclaré que la désignation du Nigéria par les États-Unis comme pays particulièrement préoccupant était certes un signe positif, mais qui ne portera aucun fruit si elle n'est pas accompagnée de mesures fermes.

    « Le gouvernement nigérian utilise tous les moyens malhonnêtes et falsifiés pour induire en erreur le gouvernement des États-Unis et lui faire croire qu'il a commencé à agir », a-t-il déclaré.

    Il a exhorté les États-Unis à « dépasser les désignations générales et à cibler plutôt des groupes spécifiques », comme les djihadistes peuls.

    « Une fois que vous serez en mesure de cibler ces personnes, les choses changeront », a-t-il insisté, avertissant que sans intervention directe et ciblée, « l’extermination se poursuit ».

    Le président Donald Trump a récemment désigné le Nigéria comme un pays particulièrement préoccupant, indiquant ainsi que le gouvernement américain considère que le Nigéria se livre à des « violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse ».

  • Inde : les attaques antichrétiennes ont augmenté de 500% en dix ans

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    De zenit.org :

    Inde : Hausse de 500 % des attaques antichrétiennes depuis dix ans

    Selon un nouveau rapport publié le 4 novembre à New Delhi par le Forum chrétien uni

    13 novembre 2025

    Première publication le 10 novembre 2025 par AD EXTRA

    Selon les nouveaux chiffres publiés le 4 novembre à New Delhi par le Forum chrétien uni (UCF, une organisation œcuménique fondée en 2014 dans le but de défendre les droits des chrétiens et des autres minorités religieuses), les attaques antichrétiennes ont augmenté de plus de 500 % en dix ans (de 139 cas en 2014 à 834 en 2024, soit un total de 4 595 cas en une décennie). Presque 77 % des cas ont lieu dans cinq États seulement : l’Uttar Pradesh, le Chhattisgarh, le Tamil Nadu, le Karnataka et le Madhya Pradesh.

    Les responsables chrétiens en Inde se disent vivement préoccupés par les nouveaux chiffres publiés par le Forum chrétien uni (UCF), une organisation interconfessionnelle basée à New Delhi. Le groupe œcuménique indique en effet une hausse de plus de 500 % des attaques contre les chrétiens dans le pays au cours des dix dernières années.

    « Entre 2014 et 2024, les attaques violentes contre les chrétiens ont fortement augmenté – de 139 à 834 –, soit une augmentation sans précédent de 500 % », commente A. C. Michael, coordinateur national de l’organisation, qui a documenté 4 595 cas au cours de la dernière décennie. Des attaques qui affectent « des personnes, des familles, des communautés et des institutions à travers le pays », ajoute-t-il. Selon lui, rien qu’entre janvier et septembre 2025, 549 cas ont été signalés à l’échelle nationale, dont seulement 39 qui ont entraîné des enquêtes policières – soit 93 % de cas non poursuivis en justice.

    Les nouveaux chiffres du forum UCF ont été présentés le 4 novembre dernier lors d’une conférence de presse à New Delhi. Pour A. C. Michael, cette augmentation est due aux propagandes antichrétiennes, aux fausses accusations de conversions religieuses, et aux sentiments haineux attisés par des motivations politiques. Les responsables chrétiens indiens expliquent que les violences contre les chrétiens ont dégénéré depuis que le parti BJP (Bharatiya Janata Party) est arrivé au pouvoir sous le Premier ministre Narendra Modi en 2014.

    Douze des 28 États indiens (majoritairement gouvernés par le BJP) ont voté des lois anti-conversion, que les critiques accusent d’être manipulées pour harceler les chrétiens et justifier de fausses plaintes policières.

    Les lois anti-conversion ciblent les chrétiens avant chaque élection.

    Selon A. C. Michael, des groupes chrétiens prévoient d’organiser une manifestation le 29 novembre à New Delhi, afin de protester contre ce qu’ils décrivent comme une persécution incessante. La marche est aussi destinée à attirer l’attention sur l’exclusion des chrétiens dalits (« hors castes »), privés d’accès aux programmes d’aide du gouvernement, et sur les droits des chrétiens indigènes de plus en plus menacés. Les participants sont attendus de toute l’Inde, en particulier des cinq États qui représentent à eux seuls presque 77 % des affaires enregistrées. L’Uttar Pradesh est en tête avec 1 317 cas, suivi du Chhattisgarh (926), du Tamil Nadu (322), du Karnataka (321) et du Madhya Pradesh (319).

    Michael Williams, président du forum UCF, explique que les accusations de conversion religieuse sont « constamment utilisées comme arme politique avant chaque élection menée par le gouvernement actuel ». Les Dalits et chrétiens indigènes, majoritairement en marge de la société indienne sur le plan social et économique, sont selon lui des cibles faciles. Au moins 22 chrétiens Dalits et 15 chrétiens indigènes ont été attaqués depuis le début de l’année, précise-t-il.

    Environ 2,3 % de chrétiens sur 1,4 milliard d’Indiens

    De son côté, Tehmina Arora, membre de l’organisation chrétienne ADF International (Alliance defending freedom), affirme que les chrétiens indigènes indiens subissent « des pressions, des exclusions sociales et des violences » et sont souvent privés de droit de sépulture et d’accès au logement, entre autres droits fondamentaux. « Ils font aussi l’objet de pressions pour qu’ils se convertissent à l’hindouisme – c’est là qu’est la vraie forme de conversion forcée », ajoute-t-elle. Minakshi Singh, une autre militante pour les droits des chrétiens, estime que la hausse des violences est « très inquiétante » et appelle le gouvernement à agir. L’UCF a notamment demandé que les cas soient obligatoirement enregistrés par la police. Le forum a aussi exigé la mise en place de tribunaux à procédure accélérée, et de comités de suivi au niveau régional chargés de veiller sur les droits des minorités. À l’échelle nationale, les chrétiens représentent environ 2,3 % de la population sur environ 1,4 milliard d’habitants, selon le dernier recensement de 2011.

    (Avec Ucanews / Bijay Kumar Minj)

    Inde : Hausse de 500 % des attaques antichrétiennes depuis dix ans | ZENIT - Français

  • Les djihadistes progressent au Mali, la minorité chrétienne est traquée

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    D'Anna Bono sur la NBQ :

    Les djihadistes progressent au Mali, la minorité chrétienne est traquée.

    Suite au retrait des missions européennes et onusiennes, le Mali tombe aux mains des djihadistes du JNIM (Al-Qaïda). Les Russes sont impuissants à les arrêter. Les chrétiens, une infime minorité, sont chassés de leurs terres. Le pèlerinage marial au sanctuaire de Kita a été annulé.

    14/11/2025

    Assimi Goïta (au centre), chef de la junte militaire malienne (La Presse)

    Avec deux coups d'État, en 2020 et 2021, l'armée a pris le pouvoir au Mali, acclamée en 2020 par une population exaspérée par la pauvreté et l'insécurité, convaincue que l'armée serait plus efficace que le gouvernement civil déchu. Les citoyens maliens espéraient et exigeaient une réduction de la corruption et une plus grande efficacité dans la lutte contre le mouvement séparatiste touareg et, surtout, contre le djihad qui menaçait de vastes portions de territoire dans le nord-est, contenu depuis 2013 grâce à la mission de maintien de la paix des Nations Unies (MINUSMA), aux troupes françaises de l'opération Barkhane et à celles de l'Union européenne.

    La junte militaire du général Assimi Goïta a salué, voire exprimé son soulagement, le retrait des Français et de l'UE en 2022, puis celui de l'ONU en 2023. Elle a imputé à l'ONU, et plus particulièrement à la France et aux autres pays européens militairement présents dans le pays, leur incapacité à vaincre les groupes djihadistes. Le Mali serait désormais autosuffisant, enfin libéré de toute ingérence extérieure, et démontrerait sa capacité à gérer ses propres crises – assurait le général Goïta – grâce au soutien militaire russe en matière de logistique, d'armement, de formation et de combattants. En 2021, la junte a engagé des mercenaires de la société privée russe Wagner, qui sont restés au Mali jusqu'en juin dernier, date à laquelle ils ont été remplacés par l'Africa Corps, également une société militaire privée russe, mais placée sous le contrôle direct du ministère de la Défense.

    « Nous avons accompli notre mission et rentrons chez nous », annonça Wagner à la veille de son départ. Or, sa mission, qui consistait à aider le gouvernement malien à sécuriser le pays et à repousser les terroristes islamistes au-delà de la frontière, fut un échec. Après le départ des Casques bleus et des soldats européens, les djihadistes ont rapidement regagné du terrain. Dès 2024, ils étaient capables de mener des attaques et des attentats à la bombe, frappant des cibles civiles et militaires dans le centre du pays. Cette année, ils ont progressé encore plus au sud, et le JNIM (Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin), le groupe djihadiste affilié à Al-Qaïda le plus puissant d'Afrique de l'Ouest, a pratiquement atteint la capitale, Bamako, qu'il encercle depuis des semaines.

    On pense qu'il est incapable de conquérir la capitale, et ce n'est probablement pas son intention, du moins pour l'instant. Il privilégie donc la tactique de l'isolement. Depuis septembre, il bloque les importations de carburant, attaquant et arraisonnant les convois de camions-citernes qui le transportent, notamment ceux à destination de Bamako, où les pénuries de carburant ont déjà contraint de nombreuses entreprises et écoles à fermer leurs portes.

    Les habitants du Mali, dont plus de 94 % sont musulmans , sont de plus en plus inquiets de la montée en puissance de l'intégrisme islamique. Outre l'insécurité et la violence des attaques, ils subissent au quotidien l'imposition de la charia, la loi islamique, dans sa forme la plus radicale. On rapporte des cas de femmes battues pour avoir été trouvées la tête découverte, et de personnes condamnées pour vol ayant subi des amputations.

    Les chrétiens sont une minorité, environ un demi-million, et peut-être moins aujourd'hui, sur une population d'environ 22 millions d'habitants. On les ignore presque totalement. Pourtant, même au Mali, de nombreuses églises ont été incendiées et de nombreux chrétiens sont contraints de fuir, craignant pour leur vie et privés de leurs moyens de subsistance, privés par les djihadistes d'accès à l'eau et aux terres cultivables. C'est ainsi aussi que se réalise la mission de soumission du monde à l'islam : des opérations de nettoyage ethnique sont menées, terrorisant et affamant les « infidèles » au point de les forcer à chercher refuge ailleurs, débarrassant ainsi de leur présence les terres où ils vivaient depuis des siècles.

    Avec l'avancée du JNIM, les chrétiens maliens sont désormais presque sans défense, même là où ils bénéficiaient auparavant d'une relative sécurité. La gravité de la situation dans le pays, et pour les chrétiens en particulier, a été confirmée par la décision annoncée le 12 novembre par la Conférence épiscopale du Mali d'annuler le 54e pèlerinage national au sanctuaire marial de Kita, à moins de 200 kilomètres à l'ouest de Bamako, en raison des difficultés d'approvisionnement en carburant et, plus important encore, de l'insécurité, de la peur des attaques et des enlèvements.

    Le pèlerinage à Kita attire chaque année des milliers de chrétiens, y compris ceux des villages environnants. Le sanctuaire Notre-Dame du Mali se situe dans la plus ancienne paroisse du pays, fondée en 1888 par les Missionnaires spiritains. C'est de là que commença l'évangélisation de la région, alors colonie française. L'un des premiers missionnaires à créer la statue en terre cuite de la Vierge Marie, toujours vénérée par les pèlerins, fut l'un des premiers à accomplir ce travail. En 1965, à la fin du concile Vatican II, les évêques maliens décidèrent de faire de Kita la destination d'un pèlerinage national. Le premier pèlerinage eut lieu en 1966. Face à l'afflux important de fidèles, la Conférence épiscopale décida en 1990 de construire un nouveau sanctuaire plus vaste, inauguré en 1994.

    L'édition 2025 du pèlerinage devait se dérouler du 22 au 23 novembre. Le thème choisi était « Pèlerin de l'Espoir ». Si les djihadistes parvenaient à prendre le contrôle du Mali, l'édition de l'année dernière pourrait être considérée comme le dernier pèlerinage marial du pays.

  • Trump, le Nigeria et l'imbroglio du Vatican; qui massacre les chrétiens et pourquoi ?

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Trump, le Nigeria et l'imbroglio du Vatican. Qui massacre les chrétiens et pourquoi

    Donald Trump n'a pas fait dans la subtilité en affirmant sur « Truth » le 1er novembre qu'il était prêt à déclencher une attaque armée « rapide, violente et en douceur » au Nigeria pour « anéantir complètement les terroristes islamistes » qui persécutent « nos chrétiens bien-aimés », si le gouvernement nigérian continuait à ne rien faire pour les défendre.

    Il est difficile de prédire quelles suites aura cette menace. Le fait est qu'au Nigeria, et au-delà, elle a suscité une controverse au sein de l'Église catholique.

    « Gloire soit rendue à Dieu, qui a utilisé le président Trump comme le Moïse qui, sorti de nulle part, a paru au palais du pharaon pour libérer son peuple », a déclaré Moses Iorapuu, curé et directeur du journal « Catholic Star » du diocèse de Makurdi, au site catholique américain « Crux ».

    Et heureusement qu’il est là, a‑t-il ajouté, parce que « beaucoup de Nigérians avaient perdu l'espoir que quelque chose advienne sur la scène internationale en faveur de notre Église persécutée, après l’imbroglio survenu à Rome ».

    L’imbroglio auquel le P. Iorapuu fait allusion fait suite à deux commentaires qui ont accompagné la présentation à Rome, le 21 octobre, du Rapport 2025 sur la liberté religieuse dans le monde, nation par nation, élaboré par la Fondation pontificale Aide à l'Église en Détresse.

    Le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin, interviewé à cette occasion par des journalistes, a déclaré qu'au Nigeria « le conflit n'est pas religieux mais plutôt de nature sociale, par exemple entre éleveurs et agriculteurs », et que de nombreux musulmans étaient également « victimes de cette intolérance », qui était le fait de « groupes extrémistes ne faisant aucune distinction pour mener à bien leur but, leur objectif », et utilisant la violence contre tous ceux qu'ils considèrent comme des opposants ».

    Interrogé par l'agence vaticane « Fides », l'Evêque nigérian Matthew Hassan Kukah, du Diocèse de Sokoto, a fait remonter le « ressentiment » actuel des musulmans à l’encontre les chrétiens aux dégcausés par colonialisme britannique, qui a détruit le califat islamique établi au début du XIXe siècle dans la région, et dont la capitale se trouvait à Sokoto.

    « La foi chrétienne est arrivée avec les Anglais », a ajouté l'évêque. Et cela signifie qu'aujourd'hui encore, « une partie de la population musulmane passe sa colère et sa frustration sur la minorité chrétienne, par exemple en incendiant une église », et les guérilleros islamiques de Boko Haram exploitent cette situation pour recruter des combattants.

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  • Les chrétiens sont confrontés à une persécution croissante en Éthiopie, les attaques se propageant à travers l'Oromia

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    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    10 novembre 2025

    Les chrétiens sont confrontés à une persécution croissante en Éthiopie, les attaques se propageant à travers l'Oromia

    Rien qu'en octobre, la région a déploré plus de 25 meurtres de chrétiens orthodoxes dans la zone d'East Arsi. Une attaque dans le woreda de Honqolo Wabe (Siltana) a fait cinq morts, apparemment membres d'une même famille. Dans une autre attaque, le monastère historique d'Asebot, perché sur une colline, a été pris pour cible ; un chrétien orthodoxe a été tué et son fils grièvement blessé.

    Une recrudescence similaire des persécutions a également touché la communauté catholique, incitant la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie à publier une déclaration condamnant les violences et appelant le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour protéger les citoyens. Les évêques ont indiqué que « des catholiques sont morts et des biens ont été incendiés » lors d'une attaque près de l'église catholique Sainte-Marie de Hararghe Ouest. Ils ont ajouté : « Notre Église condamne fermement cet acte inhumain. Par conséquent, elle appelle le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour garantir la paix et la sécurité des citoyens. »

    L'Armée de libération oromo (OLA), un groupe insurgé armé qui lutte pour l'autodétermination et les droits du peuple oromo, le plus grand groupe ethnique d'Éthiopie, est tenue responsable d'une partie des violences. Cependant, son ancienne branche politique accuse le gouvernement d'être responsable de « nombreuses atrocités commises contre des civils » ces dernières semaines. On soupçonne également des extrémistes ethno-religieux d'être à l'origine de la recrudescence des attaques.

    L'Éthiopie a une histoire marquée par la violence religieuse, et la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, est intervenue après la mort de 30 personnes lors d'affrontements meurtriers entre musulmans et chrétiens orthodoxes en 2022.

    Les récentes violences partisanes rappellent également les meurtres de chrétiens orthodoxes éthiopiens en Libye en 2015. Dans deux vidéos distinctes diffusées par l'État islamique, des militants masqués ont décapité et abattu des chrétiens éthiopiens vêtus de combinaisons orange. L'Église orthodoxe éthiopienne a reconnu ces hommes comme des martyrs et a décidé de les commémorer chaque année.

    L'Éthiopie abrite l'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde, dont les racines remontent au IVe siècle. Vers 330 après J.-C., le roi Ezana d'Aksoum, dans l'actuelle Éthiopie, se convertit au christianisme, qui devint religion d'État. Aujourd'hui, environ 44 % de la population pratique l'orthodoxie éthiopienne, tandis que les protestants représentent 23 %. Les catholiques constituent moins de 1 % de la population de ce pays d'Afrique de l'Est.