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Persécutions antichrétiennes - Page 3

  • Plus de 50.000 chrétiens tués au Nigeria : tout le monde s'en fout ?

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    Une tribune du père Justine John Dyikuk publiée sur le site de La Croix Africa :

    « Tant que l’Église ne se mobilisera pas, la persécution des chrétiens au Nigeria restera une plaie ouverte »

  • "Open Doors" prévoit un avenir sombre pour la minorité chrétienne du Soudan

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    De kath.net/news :

    Crise au Soudan : "Open Doors" voit un avenir sombre pour les chrétiens

    1er juillet 2023

    Selon l'expert en Afrique de l'Est de l'œuvre de bienfaisance, l'instabilité due à un conflit ravivé fait le jeu des islamistes extrémistes.

    L'œuvre d'entraide "Open Doors" prévoit un avenir sombre pour la minorité chrétienne du Soudan, pays frappé par des crises permanentes. Les combats qui ont repris au printemps entre l'armée et les forces paramilitaires auraient un impact particulièrement négatif sur le petit groupe de chrétiens, déjà affaibli par la persécution religieuse persistante, a rapporté Fikiru Mehari, spécialiste de l'Afrique de l'Est pour Open Doors, dans un communiqué publié mercredi par l'organisation.

    La plus grande inquiétude de la minorité chrétienne, qui compte 2 millions de personnes (4,3 pour cent de la population), est que l'instabilité provoquée par les conflits actuels fasse le jeu des islamistes extrémistes et leur permette d'imposer à nouveau des lois islamiques à la population, a-t-il ajouté. "Cette guerre est une occasion pour les extrémistes islamiques de revenir au pouvoir et de dire : vous voyez, la démocratie ne fonctionne pas, revenons à la charia", a déclaré Mehari.

    Après la chute d'Omar al-Bashir en 2019, les conditions avaient eu tendance à s'améliorer pour les chrétiens. Mais après le coup d'État militaire de fin 2021 et les protestations, le Soudan s'est retrouvé à nouveau en neuvième position en 2023 sur l'Index mondial de persécution, dans lequel Open Doors répertorie les 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés. Cela s'explique par l'arrivée progressive au pouvoir d'anciens alliés d'al-Bashir, qui appliquent une interprétation stricte de la charia et s'immiscent de plus en plus dans les activités des églises, a expliqué l'expert.

    Personne ne sait quelles seront les conséquences du conflit pour les gens à l'avenir, a déclaré Mehari, mais des signes dévastateurs se profilent déjà pour la minorité chrétienne. "Les gens ont manifesté il y a quatre ans parce qu'ils n'avaient pas de pain. C'est toujours le cas aujourd'hui, mais ils sont encore plus inquiets". Selon lui, il est à craindre que le pays ne se dirige vers une nouvelle dictature, explicitement dirigée contre les chrétiens. "Leur vie serait alors encore pire qu'à l'époque d'Omar al-Bashir. L'avenir s'annonce vraiment sombre pour eux", s'inquiète Mehari.

    Il se fait du souci pour les chrétiens d'Afrique de l'Est en général. Leurs conditions de vie se détériorent actuellement dans toute la région. Mehari a donc plaidé pour une intervention de la communauté internationale.

    Depuis le 15 avril, le conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 1.800 morts et deux millions de déplacés selon l'ONU, selon l'agence de presse française AFP. Jusqu'à présent, les combats s'étaient principalement concentrés sur la capitale Khartoum, qui compte cinq millions d'habitants, et sur l'immense région du Darfour à l'ouest.

  • Inde : des extrémistes hindous saccagent un centre catholique en construction

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Des extrémistes hindous saccagent un centre catholique en construction à Allahabad

    29/06/2023

    Plusieurs groupes extrémistes hindous, dont les organisations Bajrang Dal et Vishva Hindu Parishad, ont dévasté un centre communautaire catholique en construction au village de Shahzadpur, dans le diocèse d’Allahabad (dans l’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde). Le centre est destiné à apporter une aide éducative et sociale aux habitants, toutes confessions confondues. Mgr Gerald Mathias, évêque de Lucknow (capitale de l’Uttar Pradesh), estime que ces groupes « se comportent comme s’ils étaient au-dessus des lois ».

    Des extrémistes hindous ont attaqué et pillé un centre communautaire catholique en construction à Shahzadpur, un village du district de Kanpur Dehat, dans le diocèse d’Allahabad (au sud de l’État indien de l’Uttar Pradesh, dans le nord du pays). Le centre était destiné à offrir une aide sociale et éducative aux croyants de toutes confessions, afin de servir le développement des plus démunis dans la région.

    Pourtant, la présence d’une croix et l’utilisation du centre comme salle de prière par la communauté catholique locale a mis en colère les individus les plus extrémistes. Ceux-ci ont hissé des drapeaux couleur safran, symboles du nationalisme hindou, sur le site, en affirmant que le bâtiment allait devenir une église et qu’il était construit sans permis de construction officiel. Ils ont recouvert les murs de graffitis à la louange des dieux hindous, et endommagé les caméras de surveillance et les statues.

    Le centre doit être construit à côté de l’école catholique Sainte-Marie, qui offre des services sociaux et une éducation de qualité aux élèves de toutes confessions, y compris parmi les milieux les plus vulnérables. Toutes les demandes officielles de permis de construction ont été déposées par l’Église locale, qui est toujours en attente d’autorisation.

    Des groupes partisans de « l’hindutva », l’idéologie nationaliste hindoue

    Une plainte a été déposée auprès de la police locale contre les groupes partisans de « l’hindutva » (une idéologie politique et extrémiste qui prône la suprématie hindoue et qui cherche à transformer une Inde laïque et diversifiée en un État hindou ethnoreligieux), dont les organisations Bajrang Dal et Vishva Hindu Parishad (VHP), des mouvements nationalistes hindous.

    Satish Kumar Singh, commissaire de la station de police d’Akbarpur (Uttar Pradesh), explique que les assaillants ont aussi agi de manière inappropriée avec les forces de l’ordre. Il dénonce également le fait qu’ils se fassent justice eux-mêmes. « Même s’il n’y a pas les permis nécessaires, qui a autorisé le Bajrang Dal, le VHP ou tout autre groupe à détruire des structures, même illégales ? », proteste Mgr Gerald Mathias, évêque de Lucknow (capitale de l’Uttar Pradesh).

    « Ces groupes se comportent comme s’ils étaient au-dessus de la loi », dénonce-t-il, en estimant qu’ils se sentent encouragés par le fait qu’ils « ne sont pas contrôlés » et qu’ils peuvent agir en toute impunité. « La police doit intervenir contre ces pilleurs pour que ces crimes ne se répètent pas », insiste l’évêque.

    (Avec Asianews)

  • L’Église cambodgienne se souvient des martyrs exécutés par les Khmers Rouges

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les catholiques cambodgiens rendent hommage aux 35 martyrs morts sous Pol Pot

    27/06/2023

    Le 17 juin, l’Église cambodgienne s’est souvenue des 35 catholiques cambodgiens morts en martyrs entre 1975 et 1979 durant le génocide du régime Khmer Rouge. Le processus de béatification a été ouvert en 2015. La célébration a eu lieu au mémorial de Taing Kauk, dans la province de Kompong Thom à une centaine de kilomètres de la capitale, en présence de nombreux prêtres, de plus de 3 000 fidèles et des préfets apostoliques de Phnom Penh, de Battambang et de Kampong Cham.

    Le 17 juin, l’Église cambodgienne a célébré une messe en mémoire des martyrs catholiques tués durant le régime Khmer Rouge.

    Le 17 juin dans le district de Tang Kork, dans la province de Kampong Thom (à environ 100 km de Phnom Penh, la capitale), plus de 3 000 catholiques cambodgiens, dont plusieurs évêques et de nombreux prêtres, ont célébré une messe en commémoration des membres du clergé, des religieux et des laïcs morts en martyrs sous le régime de Pol Pot, durant les années 1970. Selon Catholic Cambodia, durant la célébration, les martyrs ont été désignés comme les « pères » de la communauté catholique actuelle au Cambodge.

    « Le témoignage des martyrs nous guide sur le chemin », a confié Mgr Olivier Schmitthaeusler (MEP), vicaire apostolique de Phnom Penh. Mgr Enrique Figaredo Alvargonzález, préfet apostolique de Battambang et Mgr Pierre Suon Hangly, préfet apostolique de Kampong Cham étaient également présents.

    En 2015, l’Église locale a ouvert la phase diocésaine du processus de béatification de Mgr Joseph Chhmar Salas et de 34 autres martyrs tués sous le régime Khmer Rouge, a rappelé Catholic Cambodia. Mgr Salas et les autres martyrs ont été tués entre 1970 et 1977 durant les persécutions lancées par les Khmers Rouges de Pol Mot contre l’Église catholique.

    Le père Paul Roeung Chatsirey, postulateur de la cause de béatification et directeur des Œuvres pontificales missionnaires au Laos et au Cambodge, explique que plusieurs collaborateurs ont aidé à « rassembler les témoignages, les preuves et les documents qui seront présentés au Saint-Siège ».

    « Aujourd’hui, les choses sont très différentes »

    Les pratiques religieuses ont été suspendues durant le régime de Pol Pot, qui a causé un génocide qui a fait environ 2 millions de morts au Cambodge entre 1975 et 1979, dans sa volonté de détruire tous ceux qui étaient considérés comme des traîtres et des antirévolutionnaires. Ainsi, les Khmers Rouges ont assassiné des laïcs, des catéchistes et des missionnaires cambodgiens, vietnamiens et français, y compris des membres des MEP (Missions Étrangères de Paris).

    En s’adressant à l’assemblée, Mgr Schmitthaeusler a souligné combien la situation s’est améliorée depuis la fin des atrocités des Khmers Rouges. « Aujourd’hui, les choses sont très différentes, l’Église est nouvelle, il y a environ 23 000 croyants et plusieurs communautés qui sont très jeunes, majoritairement fondées par des gens qui ont rejoint la foi chrétienne seulement récemment », a-t-il ajouté. « Le Seigneur nous accompagne, et nous regardons toujours l’avenir avec espoir », a-t-il assuré.

    Durant la célébration, les objets ayant appartenu à Mgr Salas ont également été présentés. Sa croix pectorale a notamment été exposée sur le site où il a vécu ses derniers jours. Cette croix pectorale lui a été donnée le 14 avril 1975, seulement trois jours avant que Pol Pot ne lance le début de la terreur Khmer Rouge au Cambodge. Prich Chun, âgé de 52 ans, se dit heureux d’avoir pu participer à cette célébration. « C’est la première fois que j’assiste à une messe commémorative ici, et je remercie le Seigneur pour cela. »

    (Avec Ucanews)

  • La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne (12ème dimanche du T.O.)

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    D'Anne Kurian sur zenit.org (archive juin 2020) :

    Angélus : « la peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne »

    Le sentiment que Dieu nous abandonne (Traduction intégrale)

    La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne », a affirmé le pape François lors de l’angélus qu’il célébrait ce 21 juin 2020, place Saint-Pierre.

    Introduisant la prière mariale depuis une fenêtre du palais apostolique donnant sur la place Saint-Pierre, le pape a médité sur trois situations d’épreuve du chrétien : la tentation d’édulcorer le message de l’Évangile ; la persécution ; le sentiment que Dieu l’a abandonné.

    « Parfois, a-t-il souligné, l’on sent cette aridité spirituelle ; nous ne devons pas avoir peur. Le Père prend soin de nous, parce que notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui importe est la franchise, c’est le courage du témoignage de foi : “reconnaître Jésus devant les hommes” et avancer en faisant du bien. »

    Voici notre traduction de sa méditation.

    Paroles du pape François

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Dans l’Évangile de ce dimanche (cf. Mt 10,26-33) résonne l’invitation que Jésus adresse à ses disciples à ne pas avoir peur, à être forts et confiants face aux défis de la vie, en les prévenant des adversités qui les attendent. Le passage d’aujourd’hui fait partie du discours missionnaire, par lequel le Maître prépare les Apôtres à leur première expérience d’annonce du Royaume de Dieu. Jésus les exhorte avec insistance à “ne pas avoir peur”. La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne. Jésus exhorte : “N’ayez pas peur”, “n’ayez pas peur”. Et Jésus décrit trois situations concrètes qu’ils auront à affronter.

    D’abord l’hostilité de tous ceux qui voudraient réduire au silence la Parole de Dieu, en l’édulcorant ou en faisant taire ceux qui l’annoncent. Dans ce cas, Jésus encourage les Apôtres à diffuser le message de salut qu’Il leur a confié. Pour le moment, Il l’a transmis avec soin, presque en secret, dans le petit groupe des disciples. Mais ils devront le dire “dans la lumière”, c’est-à-dire ouvertement, et annoncer “sur les places” – comme le dit Jésus – c’est-à-dire publiquement, son Évangile.

    La deuxième difficulté que les missionnaires du Christ rencontreront est la menace physique contre eux, c’est-à-dire la persécution directe contre leurs personnes, jusqu’à la mort. Cette prophétie de Jésus s’est réalisée en tous temps : c’est une réalité douloureuse, mais elle atteste de la fidélité des témoins. Combien de chrétiens sont persécutés aujourd’hui encore dans le monde entier ! Ils souffrent pour l’Évangile avec amour, ce sont les martyrs de nos jours. Et nous pouvons dire avec certitude qu’ils sont plus nombreux que les martyrs des premiers temps : tant de martyrs, simplement pour le fait d’être chrétiens. A ces disciples d’hier et d’aujourd’hui qui souffrent la persécution, Jésus recommande : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme » (v. 28). Il ne faut pas se laisser inquiéter par ceux qui cherchent à éteindre la force évangélisatrice par l’arrogance et la violence. En effet, ils ne peuvent rien contre l’âme, c’est-à-dire contre la communion avec Dieu : cela, personne ne peut l’enlever aux disciples, car c’est un don de Dieu. La seule peur que le disciple doit avoir est celle de perdre ce don divin, la proximité, l’amitié avec Dieu, en renonçant à vivre selon l’Évangile et en se donnant ainsi la mort morale, qui est l’effet du péché.

    Le troisième type d’épreuve que les Apôtres auront à affronter, Jésus l’indique dans le sentiment que certains pourront expérimenter, que Dieu lui-même les a abandonnés, en restant distant et silencieux. Ici aussi il exhorte à ne pas avoir peur, car, même en traversant ces autres embûches, la vie des disciples est solidement dans les mains de Dieu, qui nous aime et qui nous protège. Ce sont comme les trois tentations : édulcorer l’Évangile, le diluer ; deuxièmement, la persécution ; et troisièmement, le sentiment que Dieu nous a laissés seuls. Jésus aussi a souffert cette épreuve au Jardin des oliviers et sur la croix : “Père, pourquoi m’as-tu abandonné ?”, dit Jésus. Parfois l’on sent cette aridité spirituelle ; nous ne devons pas avoir peur. Le Père prend soin de nous, parce que notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui importe est la franchise, c’est le courage du témoignage de foi : “reconnaître Jésus devant les hommes” et avancer en faisant du bien.

    Que la Très Sainte Vierge Marie, modèle de confiance et d’abandon à Dieu à l’heure de l’adversité et du danger, nous aide à ne jamais céder au découragement, mais à toujours nous confier à Lui et à sa grâce, plus puissante que le mal.

  • Ne fermons pas les yeux sur la persécution religieuse

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    Communiqué: Ne fermons pas les yeux sur la persécution religieuse

    Le 22 juin 2023, l’AED publie la 16ème édition de son Rapport sur la liberté religieuse dans le monde. Les conclusions sont sans appel :

    • 62,5% de la population mondiale vit dans des pays où la liberté religieuse est gravement violée, ce qui représente 62 pays sur les 196 étudiés.
    • 28 pays sont classés dans la catégorie rouge rassemblant les persécutions les plus fortes, dont le Nicaragua.
    • La liberté religieuse s’est fortement déteriorée depuis le précédent rapport de 2021 (dégradation dans 47 pays et amélioration dans 9 pays).

    Afrique : Liberté religieuse en berne

    • L’Afrique est le continent le plus concerné par les violations de la liberté religieuse, puisque 21 pays sur les 54 connaissent des niveaux dangereux de persécution et 12 autres de graves menaces de contagion à leurs frontières. La cause principale, outre la pauvreté et les guerres civiles, est l’expansion des groupes terroristes islamistes.
    • En Asie, les pouvoirs nationalistes ethnoreligieux instrumentalisent la religion à des fins politiques par le biais de lois anti-conversion et anti-blasphème opprimant les minorités religieuses.  

    De manière générale, le contexte de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine a détourné les yeux de la communauté internationale sur ces violations majeures créant un climat d’impunité mondiale inédit.

    Agissons !

    Face à ces constats, l’AED :

    • Rappelle l’importance capitale de maintenir le droit à la liberté religieuse, tel que précisé dans l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, comme condition essentielle à la paix dans le monde.
    • Exhorte les pouvoirs publics, ainsi que les citoyens, à « ne pas fermer les yeux » ni même à détourner le regard à cause de considérations économiques ou politiques, sur la persécution religieuse. A cette fin, elle présentera son Rapport, publié en 6 langues, au Parlement européen, et en France, au Sénat et à l’Assemblée nationale.
    • Continuera d’informer et d’aider concrètement les victimes des persécutions religieuses par son action dans 128 pays.

    « Nous ne pouvons pas rester sans agir devant tant de cas de violations de la liberté religieuse, prévient Benoît de Blanpré, directeur de l’AED en France. Les gouvernements doivent être amenés à respecter les minorités religieuses et, de manière générale, laisser une place au religieux dans la sphère sociale. Des normes en matière de droits de l’homme, dont la liberté religieuse, existent et doivent être défendues par la communauté internationale ».

    Communiqué de presse, Mareil-Marly, le 22 juin 2023.

    Télécharger ici le Dossier de presse

    Retrouvez ici l’intégralité du Rapport

  • Persécution et assassinats sont devenus le lot quotidien des catholiques nigérians

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    De Peter Pinedo sur le National Catholic Register :

    Un évêque nigérian décrit la persécution et les assassinats de catholiques : c'est devenu un phénomène quotidien

    L'évêque nigérian Wilfred Anagbe s'est entretenu avec l'ANC en juin 2023 pour évoquer la persécution et des meurtres de catholiques dans son pays, qui ont pris une telle ampleur ces dernières années que, selon lui, "c'est devenu un événement quotidien".

    19 juin 2023

    Le diocèse de Makurdi de Mgr Anagbe, dans l'État de Benue au Nigeria, fait partie des communautés les plus durement touchées par cette persécution de plus en plus violente.

    Le vendredi saint dernier, des dizaines de personnes ont été tuées lorsque des hommes armés musulmans ont attaqué une école primaire dans le village de Ngban, qui sert de refuge à une centaine de fermiers chrétiens déplacés et à leurs familles. L'attaque du 7 avril a fait 43 morts et plus de 40 blessés.

    "Si vous voyez la vidéo, vous allez pleurer", a déclaré l'évêque Anagbe. "Ils sont venus et les ont tous massacrés. "Et [malgré] tout ce qui s'est passé, il n'y a eu aucune arrestation. Le gouvernement n'est pas prêt à prendre des mesures à ce sujet", a-t-il ajouté. "Le Nigeria n'est pas un pays comme les États-Unis, où il y a des polices d'État", a expliqué Mgr Anagbe. "Si quelque chose se passe dans l'État de Benue, il faut un appel du quartier général [de la capitale] pour que la police s'en occupe. Donc, s'ils n'ont reçu aucune instruction, ils n'iront pas". "Dans cette situation, nous sommes en cage, nous ne pouvons rien à faire", déplore l'évêque.

    Une église assiégée

    Mgr Anagbe est évêque de Makurdi depuis 2015. Depuis qu'il est évêque, Mgr Anagbe dit avoir assisté à une "réalisation complète de l'agenda islamique".

    Bien que le gouvernement ait affirmé que la situation s'était améliorée, des groupes tels que les bergers fulanis nomades radicaux et la province d'Afrique de l'Ouest de l'État islamique (ISWAP), une branche d'ISIS, n'ont fait qu'augmenter leurs attaques contre les chrétiens. Avec les tribus peules qui empiétent de plus en plus sur les territoires chrétiens, même les régions majoritairement chrétiennes ne sont pas en sécurité.

    Selon Mgr Anagbe, l'État de Benue compte une population d'environ 6 millions de personnes qui sont "chrétiennes à 99 %." "Je vous le dis, il n'y a pas de peul autochtone dans l'État de Benue; alors ils viennent comme des envahisseurs ou des agresseurs", a déclaré l'évêque Anagbe.

    Depuis le début de l'année 2022, 140 attaques ont été perpétrées contre des chrétiens dans l'État de Benue, faisant au moins 591 victimes parmi les fidèles, selon Mgr Anagbe. En raison de ces attaques, l'évêque Anagbe a déclaré que plus de 1,5 million de chrétiens ont été déplacés de leurs maisons et de leurs villages dans le seul État de Benue.

    L'Aide à l'Église en détresse, une organisation internationale d'aide pastorale catholique, a largement documenté la situation dans le cadre de ses efforts d'assistance. Dans de nombreux cas, les hommes sont brutalement tués et les femmes et les enfants sont violés et envoyés en captivité pour la seule raison qu'ils sont chrétiens.

    Les chrétiens sont la cible

    L'évêque Anagbe a qualifié de "propagande" les affirmations selon lesquelles la violence au Nigeria serait due au changement climatique. "Ils disent que c'est à cause du changement climatique ; ce n'est pas vrai", a déclaré fermement l'évêque Anagbe. "En 1989, la déclaration d'Abuja prévoyait que le Nigeria deviendrait un État islamique ; c'est ce à quoi nous assistons progressivement aujourd'hui.  

    "Nous devrions être autorisés à adorer Dieu", a déclaré l'évêque Anagbe. "Aujourd'hui, dans certains endroits, on ne peut même pas aller à la messe et on y va sous haute surveillance, dans son propre pays, et cela ne devrait pas être le cas.

    En raison de la violence et des attaques constantes, l'État de Benue se trouve dans une situation de plus en plus désespérée. Selon Mgr Anagbe, des maisons, des écoles et des villages entiers sont régulièrement détruits. Malgré cette situation apparemment impossible, Mgr Anagbe a déclaré que ses fidèles et son diocèse continueront à faire confiance à Dieu et à travailler à la reconstruction. "Nous ne pouvons pas abandonner. C'est douloureux, et c'est vraiment traumatisant, mais nous ne pouvons pas abandonner", a-t-il déclaré. "Dieu reste l'espoir que nous avons."

    Impact personnel

    L'évêque Anagbe a déclaré que le fait de diriger un diocèse confronté à une telle persécution a eu un impact personnel profond. "Pour moi, cela a été une expérience très traumatisante, et c'est quelque chose que je ne souhaite à personne de vivre", a déclaré l'évêque Anagbe. "En l'espace de trois ans, j'ai perdu 18 prêtres, dont certains ont été enlevés puis libérés, tandis que d'autres sont morts au cours de la procédure.

    L'un des aspects les plus difficiles, selon Mgr Anagbe, est qu'il a l'impression que la violence l'a séparé de son peuple. Parfois, il ne peut pas les atteindre à cause du danger ; d'autres fois, les gens ne sont tout simplement plus là. "J'ai perdu environ 13 paroisses", a déclaré l'évêque Anagbe. "C'est difficile. Le zèle de l'apostolat vous pousse à prêcher la mission, mais vous ne pouvez pas vous rendre sur place, et les gens ne sont pas là. "Les gens partent et ne savent pas où aller. Ils vivent comme des réfugiés, mais dans ce cas, ils sont réfugiés dans leur propre pays, dans leur propre État", a ajouté l'évêque. "C'est leur situation difficile, ils ne peuvent pas rentrer chez eux et personne ne vient les aider. C'est donc très douloureux". "Mais nous avons l'espoir qu'un jour tout cela sera terminé", a déclaré Mgr Anagbe avec confiance.

    Le sang des martyrs

    Malgré l'escalade de la persécution, le Nigeria est de loin le pays où la fréquentation de la messe est la plus élevée au monde. Quatre-vingt-quatorze pour cent des catholiques nigérians déclarent assister à la messe au moins une fois par semaine, selon une étude du Center for Applied Research in the Apostolate (Centre de recherche appliquée à l'apostolat). 

    "Les Pères de l'Église ont dit que le sang des martyrs était la semence du christianisme", a déclaré l'évêque Anagbe. "Dans les moments de crise, on s'adresse à Dieu lorsque les êtres humains ont échoué. Nous devons garder notre foi vivante. "La persécution fait partie intégrante de la vie d'un catholique", a-t-il ajouté. "Mais cela n'arrête pas la foi des gens."

    "Nous continuons constamment à prier", a déclaré Mgr Anagbe. "Dieu entendra certainement nos prières. C'est pourquoi la messe est si importante et pourquoi nous prions. Nous devons faire confiance à Dieu au milieu de cette crise".

    Appel aux catholiques américains

    L'appel de l'évêque aux catholiques américains était très simple. Tout d'abord, il a demandé aux catholiques américains "d'intensifier leur soutien à la cause afin que leurs représentants sachent qu'ils se préoccupent davantage des êtres humains, pas seulement des chrétiens, mais des êtres humains qui sont en train d'être éliminés".

    Pour Mgr Anagbe, les enjeux sont très clairs. "Si nous nous taisons, une génération sera anéantie ; la population sera anéantie", a-t-il déclaré. "Des gens sont tués. Nous ne pouvons pas continuer à nous taire. Il s'agit de personnes sans défense. Je veux donc que tout le monde sache que des atrocités sont commises au Nigeria".

    Deuxièmement, et c'est "très important", il a demandé à ce que l'on prie pour lui. "Dieu répond aux prières", a déclaré Mgr Anagbe. "La prière nous soutiendra et soutiendra la foi de l'Église.

  • Gestes et attitudes anti-chrétiens se multiplient en Terre Sainte

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    De TerreSainte.net (Cécile Lemoine) :

    Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes

    19 juin 2023
    Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes
    Des juif de la communauté hassidique de Bratslav en prière dans la grotte de l'église Stella Maris à Haïfa, le 16 juin 2023 ©Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur le compte twitter du journaliste Yoav Etiel

    Vitrail brisé au Cénacle à Jérusalem, visites provocatrices dans la grotte de l'église Stella Maris à Haïfa... Les actes de provocations et d'intimidations à l'égard des communautés et des sites chrétiens se multiplient ces dernières semaines.


    Le vitrail brisé par des jets de pierre dans la salle du Cénacle, à Jérusalem ©Gadi Dahan

    Le vitrail bleu turquoise calligraphié en arabe est béant. Jeudi 15 juin dans la soirée, un juif israélien a brisé une des fenêtres de la salle du Cénacle, sur le mont Sion à Jérusalem, où la tradition chrétienne célèbre la dernière Cène et la Pentecôte. Selon les médias israéliens, le coupable, un trentenaire visiblement alcoolisé, était connu de la police, qui a procédé à son arrestation après que l’individu a été maîtrisé par le gardien du lieu saint.

    Présenté devant un juge du tribunal de première instance le lendemain, l’homme a été libéré à la condition qu’il reste à l’écart de la vieille ville de Jérusalem pendant 30 jours.

    Graffitis, dégradations, profanations, crachats… Les lieux saints chrétiens du Mont Sion sont depuis longtemps -et régulièrement- la cible de jeunes juifs radicaux, qui étudient dans les yeshivot (écoles religieuses) voisines, ou qui se rendent au tombeau de David, situé sous la salle du Cénacle.

    Lire aussi >> Sur le mont Sion, faire retomber la tension anti-chrétienne

    Depuis le début de l’année, on assiste cependant à une augmentation exponentielle de ce genre d’actes. Une temporalité qui correspond à l’arrivée au pouvoir du gouvernement le plus radical et religieux de l’histoire d’Israël. L’une des attaques les plus récentes a visé un groupe d’évangéliques américains venus prier sur l’escalier sud de l’ancien temple de Jérusalem.

    Visites provocatrices à l’église Stella Maris de Haïfa

    Ces gestes et attitudes anti-chrétiens ont récemment gagné Haïfa, ville portuaire pourtant connue pour la qualité de son dialogue inter-religieux. Depuis deux semaines, les Carmes en charge du monastère Stella Maris font face à une situation inhabituelle : l’intrusion de juifs ultra-orthodoxes issus de la communauté hassidique de Bratslav, dans la grotte de l’église. Pas de violence ou de dégradation : ils viennent y prier.

    « Selon un des rabbins de leur communauté, c’est le lieu où aurait été enterré le prophète Elisée, disciple du prophète Eli, explique un des carmes à terresainte.net. La rumeur s’est répandue et des juifs orthodoxes ont commencé à venir prier régulièrement devant la porte de l’église, avant de s’infiltrer dans la grotte. » Certains courants du judaïsme proscrivent pourtant à leurs adeptes d’entrer dans les églises.

    Des vidéos de ces prières ont circulé sur les réseaux sociaux, illustrant la difficulté de la communication entre les religieux catholiques et juifs. « Les ultra-orthodoxes n’expliquent pas pourquoi ils sont là, ne communiquent pas avec les moines apeurés, qui pour la plupart ne parlent pas l’hébreu. L’essentiel est d’attirer l’attention et de déranger », souligne sur Twitter le journaliste israélien Yoav Etiel.

    Vendredi 16 juin, un résident chrétien arabe de la ville a été arrêté après avoir été filmé en train de repousser violemment deux juifs ultra-orthodoxes venus prier près de l’église. Âgé d’une cinquantaine d’année, l’homme a été relâché et visité par le député arabe Ayman Odeh, en signe de soutien.

    « Préoccupés et alertés »

    Dimanche 18 juin, des centaines de personnes (chrétiens, musulmans et juifs) se sont réunies devant l’église Stella Maris en soutien aux Carmes. « Élisée est important pour les chrétiens aussi et si nous trouvions sa tombe, nous lui donnerions tout le respect qu’il mérite, expliquait Wadie Abu Nassar, consultant auprès de l’Église catholique, à l’occasion de ce rassemblement. Il y a eu toutes sortes de fouilles archéologiques ici et rien n’a été trouvé. »

    Rassemblement au monastère Stella Maris de Haïfa, au nord d’Israël, suite à des visites de juifs ultra-orthodoxes qui affirment que l’église se trouve sur la tombe du prophète Elisée, le 18 juin 2023 ©Flash90

    « Nous sommes là depuis le XIIe siècle, mais c’est seulement maintenant qu’ils se réveillent avec cette tradition qui remonterait à l’époque médiévale, poursuit le religieux carme interrogé par terresainte.net. C’est une forme d’entrisme : ils mettent le pied dans la porte. Il faut désamorcer tout ça maintenant, pour ne pas se faire marcher dessus. » Des discussions sont en cours avec la mairie et la police de Haïfa pour mettre un terme au phénomène.

    Face à cette accumulation, les associations israéliennes qui militent pour le dialogue inter-religieux se disent « préoccupées et alertées par la détérioration des attitudes à l’égard des communautés, sites et visiteurs chrétiens », selon les mots du Centre de Jérusalem pour les relations judéo-chrétiennes, qui appelle « les autorités à traiter de manière décisive les différents problèmes », dans un post publié sur Facebook. Les coupables, s’ils sont arrêtés par la police, ne sont quasiment jamais sanctionnés.

  • Un prêtre tué dans une embuscade dans le sud du Nigeria

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Un prêtre tué dans une embuscade dans le sud du Nigeria

    9 juin 2023

    Abuja (Agence Fides) - Il ne s'agit plus d'une embuscade pour enlever un prêtre mais pour le tuer. La victime, le Père Charles Onomhoale Igechi, prêtre de l'archidiocèse de Benin City, dans le sud du Nigeria, a été tuée le 7 juin par des hommes armés sur la route d'Agbor, dans la zone de gouvernement local d'Ikpoba Okha, dans l'État d'Edo.

    "C'est avec une grande consternation que nous avons appris ce matin que le père Charles Onomhoale Igechi avait été abattu alors qu'il retournait à son travail le 7 juin et que sa dépouille avait été retrouvée dans la rue Boundary à Ikpoba Hill, Ikpoba Okha Local Government Area, Edo State", a annoncé Mgr Augustine Akubeze, archevêque de Benin City.

    Le prêtre assassiné avait été récemment ordonné, comme le rappelle l'évêque Akubeze : "Fr. Charles Onomhoale Igechi, qui a été ordonné prêtre le 13 août 2022, était vice-principal du collège St. Michael, à Ikhueniro".

    "L'agence de sécurité compétente a été informée et travaille actuellement sur l'affaire", a ajouté l'archevêque. "Nous prions pour que les auteurs de cet acte malveillant soient traduits en justice.

    L'archevêque Akubeze a annoncé une messe de suffrage pour le père Igechi le 9 juin 2023, dans la chapelle du centre pastoral Bishop Kelly.

    Dans d'autres États du sud et du sud-est du Nigeria, au moins trois enlèvements de prêtres dans des embuscades routières ont été enregistrés au cours des deux derniers mois (voir Fides 5/6/2023). (LM) (Agence Fides 9/6/2023)

  • Nicaragua : le martyre de l'évêque Álvarez dans la prison d'Ortega

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    De Gianfranco Amato sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Nicaragua, le martyre de l'évêque Álvarez dans la prison d'Ortega

    09-06-2023

    Pour n'avoir pas voulu abandonner son peuple et courber l'échine devant le dictateur Ortega, l'évêque de Matagalpa est détenu depuis quatre mois dans une prison de haute sécurité, soumis à des traitements inhumains. Dans le silence international.

    Monseigneur Rolando Álvarez, évêque de Matagalpa, est un pasteur qui ne voulait pas abandonner son troupeau et quitter sa patrie. Il a refusé de se plier à l'ordre d'exil vers les États-Unis que lui avait imposé le régime totalitaire de Daniel Ortega, préférant purger dans son pays la peine absurde de vingt-six ans et quatre mois de prison que lui avait infligée la juge Nadia Tardencilla Rodríguez, du tribunal du deuxième district de Managua, à l'issue d'un simulacre de procès qui a abouti à sa condamnation pour conspiration, diffusion de fausses nouvelles et une série de délits typiques habituellement utilisés par les régimes totalitaires pour éliminer les opposants. En réalité, le seul tort de Mgr Álvarez était d'avoir simplement exprimé des critiques compréhensibles à l'égard d'un régime qui se distinguait par sa politique d'agression et d'intimidation physique à l'encontre de l'Église catholique.

    Ainsi, l'évêque dissident se trouve depuis le 9 février 2023 à l'Institut pénitentiaire national Jorge Navarro, plus connu sous le nom de "La Modelo". Il est actuellement détenu à l'isolement dans l'une des cellules de sécurité maximale de la galerie 300, qui se compose d'environ 150 véritables "loculi" répartis en trois modules. Mgr Álvarez se trouve dans le module 3-1, un bâtiment souterrain d'un étage complètement isolé, connu sous le nom d'"Infernetto", en raison du manque absolu d'hygiène et surtout de la chaleur torride qui rappelle les flammes du monde souterrain.

    Dans ces cellules de sécurité maximale, inaugurées par le régime en 2015, les détenus sont exposés à l'humidité, au froid et à une chaleur qui peut atteindre 45 degrés centigrades, obligeant les malheureux détenus, comme Mgr Álvarez, à rester en sous-vêtements toute la journée, car même l'uniforme bleu clair de l'ordre est intolérable. Dans ce four, la seule concession faite par les geôliers est de pouvoir boire une petite bouteille d'eau par jour. Ceux qui ont survécu à cet enfer dantesque décrivent comme indescriptible le sentiment claustrophobique d'angoisse, d'angoisse et de désir désespéré de s'échapper.

    Les cellules mesurent deux mètres sur deux mètres et demi et sont faites de béton, le matériau à partir duquel tout est fabriqué, y compris les lits de camp. Dans cet espace exigu, il y a même une minuscule salle de bain composée d'un tuyau de lavabo en ruine, d'où s'échappent cafards, blattes et autres insectes, et d'une toilette métallique sans chasse d'eau, perpétuellement sale car les prisonniers ne permettent pas l'utilisation d'un seau ou d'un récipient pour l'eau nécessaire à l'évacuation des matières fécales. Le peu d'air malodorant qui circule à l'intérieur de la cellule contribue également à la définition d'"enfer" donnée à ce pavillon pénitentiaire. La seule source d'air et de lumière est une petite fenêtre dans la porte d'environ 25 centimètres de haut et 12 centimètres de large, fermée par un grillage, et une autre petite ouverture de 15 centimètres de large et 15 centimètres de haut par laquelle passe la nourriture destinée aux détenus. Le menu est fixe et toujours le même : du riz et des haricots trois fois par jour, bien qu'il ne soit souvent servi qu'une seule fois. Et très souvent, on trouve aussi des vers dans le riz. À l'intérieur de la cellule, il n'y a ni électricité ni lumière artificielle. Pas même une ampoule pour la nuit.

    Dans les conditions de chaleur infernale dans lesquelles ils se trouvent, les détenus ne peuvent même pas se rafraîchir en utilisant l'eau des toilettes, car le service d'eau ne fonctionne que pendant vingt minutes deux fois par jour, à cinq heures du matin et à midi. Le régime ne se contente cependant pas de laisser des êtres humains dans une situation aussi déplorable. Il prétend même surveiller les détenus 24 heures sur 24 grâce à un système de caméras installé dans chaque cellule.

    Un tel état de détention dans un isolement absolu mettrait à rude épreuve le système psychologique de tout être humain. Monseigneur Rolando Álvarez passe tous ses jours depuis quatre mois dans une solitude absolue, hormis la compagnie des cafards et la caméra braquée sur lui nuit et jour. Dans ces conditions, seule la force de la foi et de la prière permet de survivre et de ne pas devenir fou. L'évêque de Matagalpa est un martyr de notre temps. Et un grand exemple aussi pour beaucoup de ses frères qui, à sa place, n'auraient pas hésité un instant à prendre l'avion pour Miami et à fuir vers le confortable exil des États-Unis.

    Même l'Église catholique italienne, en plus d'organiser des veillées de prière discutables contre la soi-disant "homophobie", ferait bien de se souvenir des nombreux pasteurs martyrs disséminés dans le monde. De nombreux fidèles comprendraient certainement mieux une veillée de prière pour le pauvre Monseigneur Rolando Àlvarez, victime innocente de l'un des régimes totalitaires les plus impitoyables de la planète aujourd'hui.

    Et même de nombreux démocrates et libéraux devraient peut-être être moins distraits par la dénonciation des régimes communistes qui, en 2023, obligent leurs opposants à vivre dans des conditions qui rappellent les scènes du célèbre film Papillon de Franklin Schaffner qui se déroulent dans le pénitencier de l'île du Diable, la pire colonie pénitentiaire de Guyane française.

  • La persécution religieuse se déchaîne au Mexique

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    D'Ana Paula Morales sur Catholic News Agency :

    La persécution religieuse fait des ravages dans la foi catholique au Mexique
     
    3 juin 2023

    Les récents épisodes de violence contre l'Église catholique, y compris le meurtre d'un prêtre et la tentative de meurtre d'un archevêque, mettent une fois de plus en évidence la persécution de la foi au Mexique et le pouvoir du crime organisé.

    Le 22 mai, le prêtre augustinien Javier García Villafañe a été retrouvé mort dans sa voiture sur l'autoroute Cuitzeo-Huandacareo. Le bureau du procureur général de l'État du Michoacán a déclaré qu'il avait été "tué par plusieurs coups de feu".

    Quelques jours auparavant, un agresseur de 80 ans avait tenté de poignarder à mort l'archevêque de Durango, Faustino Armendáriz, dans la sacristie de la cathédrale, à la fin de la messe. Heureusement, le prélat n'a été que légèrement blessé lors de cette tentative manquée.

    En outre, ces dernières semaines, plusieurs cas de profanation et de sacrilège ont été enregistrés dans différentes églises du pays.

    Le Mexique est-il encore un pays catholique ?

    Dans une interview accordée le 25 mai à ACI Prensa, partenaire espagnol de CNA, Marcela Szymanski, de la fondation pontificale Aide à l'Église en détresse (AED), a souligné qu'il y a un peu moins d'un siècle, le Mexique a connu une intense persécution religieuse contre les catholiques de la part du gouvernement mexicain. "Il y a eu des morts, de la violence pendant des années", a déclaré M. Szymanski, titulaire d'un doctorat en politique internationale et rédacteur en chef du rapport sur la liberté religieuse.

    La période de persécution religieuse subie par l'Église catholique au Mexique au début du XXe siècle est connue sous le nom de "Cristiada". En 1926, les attaques contre la foi ont déclenché la guerre des Cristeros, l'affrontement armé entre les catholiques et l'armée mexicaine qui s'est terminé en 1929, bien que de nombreux civils et Cristeros aient été tués dans les représailles du gouvernement après la fin officielle du conflit. La "Cristiada", a-t-elle noté, "n'est toujours pas enseignée dans les écoles, dans les manuels libres. Rien sur cette persécution religieuse".

    Les gens continuent de penser et de sentir que le Mexique est un pays catholique", a-t-elle poursuivi, tout en posant la question suivante : "D'où vient cette idée ? "D'où vient cette idée ? Cette idée vient non seulement du fait qu'ils ne savent pas qu'il y a eu des persécutions, mais aussi du fait qu'au cours des 40 dernières années, le Mexique est resté un pays catholique malgré l'interdiction de pratiquer ou de vivre sa religion en public et en privé."

    Szymanski a déploré que depuis "environ 30 ans, les mariages mexicains se désagrègent", tandis que les familles ne maintiennent plus une solide formation catholique et ont abandonné l'assistance à la messe dominicale. Selon l'Institut national des statistiques (INEGI) pour l'année 2011 au Mexique, il y avait 16 divorces pour 100 mariages. En 2019, ce chiffre avait déjà doublé, avec 32 divorces pour 100 mariages. En 2021, il y aura 33 divorces pour 100 mariages au Mexique.

    "Le Mexique a été emporté par la tendance antichrétienne qui vient de l'Occident. Les actes de vandalisme contre les églises, les bâtiments, les attaques contre les religieux sont toujours dirigés contre les catholiques, et non contre les 22 mosquées qui existent dans le pays", a-t-elle souligné. "Le Mexique perd la religiosité familiale traditionnelle depuis des décennies", a-t-elle ajouté.

    En 2000, selon l'INEGI, les catholiques représentaient 89,7 % de la population. Vingt ans plus tard, ce pourcentage est tombé à 77,7 %, tandis qu'une augmentation des chrétiens protestants et des personnes "sans religion" a été constatée.

    Pour Szymanski, au Mexique, "nous avons un mélange important d'ignorance et de manque de cohésion sociale qui fait qu'il semble naturel ou normal d'attaquer les institutions, l'Église catholique et tout ce qu'elle représente". 

    Trafic de drogue et prêtres assassinés

    Le père Omar Sotelo, directeur du Centre catholique multimédia (CCM), également interviewé par ACI Prensa le 25 mai, a noté que "depuis plus de 10 ans, le Mexique est le pays le plus dangereux pour l'exercice de la prêtrise dans toute l'Amérique latine, et c'est l'un des principaux endroits dans le monde entier".

    Selon un rapport du CCM, entre 1990 et 2022, 63 prêtres ont été assassinés au Mexique, dont l'archevêque de Guadalajara, le cardinal Juan Jesús Posadas Ocampo. Au cours des quatre dernières années, sous l'administration actuelle du président Andrés Manuel López Obrador, neuf prêtres ont été tués. Selon le rapport "Missionnaires assassinés en 2022" de la fondation vaticane Fides, le Mexique a enregistré trois homicides de prêtres l'année dernière. Seul le Nigéria a enregistré un nombre plus élevé : Quatre prêtres y ont été tués. "En théorie, il ne s'agit pas d'un pays qui connaît des problèmes de guerre ou autres. Cependant, c'est l'un des principaux pays où l'exercice du sacerdoce est dangereux". "Au Mexique, nous avons compté au moins 25 ou 26 églises profanées, attaquées, volées, pillées, violées en une semaine", a-t-il expliqué. Pour Sotelo, "c'est un signe clair que le crime organisé a pratiquement pris le dessus sur les autorités".

    Il a également noté qu'il y a des endroits dans le pays où "il n'y a pas de police" parce que ce sont les trafiquants de drogue qui gouvernent ces zones. "Le trafic de drogue s'est pratiquement positionné stratégiquement sur l'ensemble du territoire national et a mis en échec de nombreuses autorités", a-t-il déploré. Dans cette situation de crise, a-t-il expliqué, un prêtre "travaille 24 heures sur 24, sept jours sur sept" en tant que "stabilisateur social", apportant "aide, défense, protection à tous et aux migrants" ainsi que des "services de santé". "Les prêtres sont en concurrence avec le crime organisé. Lorsqu'ils éliminent [un prêtre], ils envoient deux messages très forts : Premièrement, si je suis capable de tuer un prêtre, je peux tuer qui je veux. Deuxièmement, en éliminant un prêtre, ils ne tuent pas qu'une seule personne, ils s'attaquent à l'ensemble de la communauté et à sa stabilité", explique M. Sotelo. "C'est alors que se créent une narco-culture, une narco-politique et une narco-économie", a-t-il averti.

    La persécution permanente de l'Église

    Dans une déclaration à ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les informations en langue espagnole, Hércules Medina Garfias, l'évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Morelia qui a célébré la messe des funérailles du prêtre Villafañe récemment assassiné, a souligné que l'Église catholique "a été persécutée depuis le début". "Notre Seigneur a été persécuté par Hérode, qui a fait assassiner les Saints Innocents et la Sainte Famille a dû fuir en Égypte", a-t-il déclaré. Dans la Bible, a-t-il souligné, "il y a de nombreux passages sur la persécution de la première communauté chrétienne. Les apôtres ont été persécutés". Le fait d'être persécuté, a-t-il souligné, "est un bon signe que nous faisons les choses correctement, et cela fait partie de notre histoire".

  • Les saints martyrs de l'Ouganda (Charles Lwanga et ses 21 compagnons) (3 juin)

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    De Nominis (cef.fr) :

    Saints Martyrs de l'Ouganda

    Charles Lwanga et ses 21 compagnons (+ 1886)

    Charles Lwanga, mort le 3 Juin 1886, laïc - Converti par les Pères Blancs, Charles Lwanga, serviteur du roi Mwanga d'Ouganda, fut baptisé en novembre 1885 et brûlé vif au mois de juin de l'année suivante, à Namuyongo, voir aussi saint Charles Lwanda

    martyrs de l'Ouganda

    Martyr du Groupe des 22 martyrs de l'Ouganda. 
    - le 2 février 2023, Anuarite et Bakanja, modèles de foi, courage et pardon (VaticanNews.), le Pape François a mentionné Anuarite et Bakanja, ainsi que saint Kizito et ses compagnons martyrs de l’Ouganda, les présentant comme modèles de foi, de courage, de persévérance et de pardon.
    Les martyrs (+1885, +1886, +1887) - les 22 martyrs de l'Ouganda. Martyrs de la persécution du roi Mwanga de 1885 à 1887 durant laquelle périrent une centaine de jeunes chrétiens, catholiques et anglicans. A cause de la prière et de la chasteté, ils périrent dans d'atroces supplices, dont celui du feu.
    Marchant à la mort Kizito (13 ans) demandait à son aîné, Charles Lwanga: «Donne-moi la main: j'aurai moins peur». Tous les deux ont été proclamés patrons de la jeunesse africaine.
    Un autre, arrivant au lieu du supplice, déclara : «C'est ici que nous verrons Jésus!».
    - Béatifiés par la brève de Benoît XV le 6 juin 1920 (en italien), canonisés par Paul VI, le 18 octobre 1964 à Rome.
    - Album de la canonisation des 22 martyrs de l'Ouganda le 18 octobre 1964 - site des Pères Blancs.
    - Lors de son voyage apostolique en Afrique, devant une foule immense, le Pape François a honoré les martyrs de l'Ouganda, 28 novembre 2015.

    Mémoire des saints Charles Lwanga et ses douze compagnons: les saints Mbaga Tuzindé, Bruno Serunkerma, Jacques Buzabaliawo, Kizito, Ambroise Kibuka, Mgagga, Gyavira, Achille Kiwanuka, Adolphe Ludigo Mkasa, Mukasa Kiriwawanvu, Anatole Kiriggwajjo; Luc Banabakintu, martyrs en Ouganda l'an 1886. Âgés entre quatorze et trente ans, ils faisaient partie du groupe des pages ou de la garde du roi Mwanga. Néophytes et fermement attachés à la foi catholique, ils refusèrent de se soumettre aux désirs impurs du roi et furent soit égorgés par l'épée, soit jetés au feu sur la colline Nemugongo. Avec eux sont commémorés neuf autres: les saints Joseph Mukasa Balikuddembe, Denis Sebuggwawo, André Kaggwa, Pontien Ngondwe, Athanase Bazzekuketta, Gonzague Gonza, Matthias Kalemba, Noé Mawaggali, Jean-Marie Muzei. qui subirent le martyre dans la même persécution, à des jours différents, entre 1885 et 1889.

    Martyrologe romain