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Persécutions antichrétiennes - Page 3

  • Le drame oublié des chrétiens du Sahel

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    Du Tagespost (Carl Heinz Pierk) :

    Le drame oublié des chrétiens du Sahel

    Comment la pastorale chrétienne peut-elle survivre dans le contexte d’un terrorisme islamiste croissant ? « Church in Need » soutient les catholiques de la région du Sahel. Une conversation avec la présidente de l'organisation humanitaire, Regina Lynch.

    2 février 2024

    Madame Lynch, en tant que présidente exécutive d’Aide à l’Église en Détresse, vous avez exposé votre vision de l’organisation humanitaire. Outre le Moyen-Orient et l’Amérique latine, vous avez annoncé que vous vous concentrerez fortement sur la région du Sahel en 2024. Y a-t-il un risque que cette région soit oubliée par les pays occidentaux ?

    Oui définitivement. Les pays africains reçoivent généralement très peu d’attention internationale, probablement parce qu’ils ont peu d’influence économique. Malheureusement, les tentatives politiques européennes contre le terrorisme ont porté peu de fruits. Cette guerre semble perdue pour des raisons diplomatiques et politiques et on y décèle une lassitude. C’est peut-être la raison pour laquelle les médias européens hésitent à parler des populations de la région. En outre, en raison des guerres en Ukraine et à Gaza, le drame des populations de la région du Sahel et en particulier des chrétiens, particulièrement touchés par la progression du terrorisme, est passé au second plan.

    Dans les pays du Sahel, la situation des chrétiens est parfois particulièrement précaire. Comment l’Église catholique peut-elle être présente et tenter d’apporter une aide pastorale et humanitaire ?

    L'Église catholique, malgré de nombreuses difficultés et bien qu'elle soit minoritaire dans la région, tente d'apporter une aide pastorale et humanitaire dans ces pays où se propage la terreur islamiste . Elle est présente là où elle est le plus nécessaire, à travers les églises locales et les activités missionnaires et grâce à l'aide d'organisations telles que l'AED. Elle tente de s'affirmer dans un contexte très difficile sur le plan politique. Certains estiment qu'avec la disparition des chrétiens, le problème de la région disparaîtrait. Mais les chrétiens ne font pas partie du problème, mais de la solution, puisque seule l’Église représente une vision qui promeut le dialogue, le pardon et le respect mutuel entre les cultures et les religions.

    "Les chrétiens ne font pas partie du problème,
    mais de la solution"

    A quoi ressemble ce béton ?

    L’Église s’engage à atténuer la peur et l’anxiété parmi les populations effrayées et à promouvoir un dialogue de paix avec les dirigeants musulmans, dont beaucoup sont eux-mêmes victimes. L’espoir est d’utiliser une approche commune pour distinguer et isoler les extrémistes fondamentalistes de l’Islam dominant afin de freiner la violence aux niveaux communautaire et interconfessionnel. La Conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger réfléchit actuellement à la manière de poursuivre le travail pastoral dans le contexte du terrorisme en fusionnant les paroisses ou, dans certains endroits, en créant de nouvelles paroisses pour accueillir les déplacés, et comment fournir une aide humanitaire.

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  • Au Myanmar, une guerre civile que l'on oublie

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    De kath.net/news :

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    La guerre civile inaperçue au Myanmar

    30 janvier 2024

    Plus de 250 millions de chrétiens sont persécutés dans le monde - La liste des pays est longue, les souffrances sont grandes depuis des années, la couverture médiatique est faible - le dernier exemple en date : le Myanmar (ancienne Birmanie). Article invité de Giuseppe Gracia

    Coire (kath.net) Loin de l'attention des médias et des politiciens occidentaux, une guerre civile fait rage au Myanmar depuis des décennies, alimentée par le nationalisme bouddhiste d'une élite militaire brutale. Les conséquences sont dévastatrices pour la minorité chrétienne du pays.

    La violence contre les communautés chrétiennes a fortement augmenté depuis que le régime nationaliste du Myanmar a mis fin à l'accord de gouvernement hybride avec les forces démocratiques de la lauréate du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Depuis lors, la guerre fait rage contre le mouvement pro-démocratie et contre les minorités ethniques et religieuses du pays. Depuis longtemps, on tente d'imposer l'unité nationale sur la base de la prédominance de l'ethnie birmane et du bouddhisme, contre les minorités qui représentent environ un tiers de la population, dont 6% de chrétiens. Comme la tribu musulmane des Rohingyas, ils sont soumis à de cruelles opérations de purification. Cela pousse les gens vers la brousse, vers un camp de réfugiés ou vers des installations dans les pays voisins de la Thaïlande, du Bangladesh et de l'Inde. Il y a peu de services de restauration et de santé, et il n'y a pas non plus de possibilités d'éducation ou d'emploi. Les dirigeants militaires du Myanmar sont déterminés à maintenir les indésirables ethniquement et religieusement dans la pauvreté, sous-développés et impuissants.

    L'organisation de défense des droits humains Christian Solidarity International (CSI) organise des programmes locaux d'aide d'urgence pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays, y compris des programmes éducatifs, et informe régulièrement les politiciens et les médias de la situation actuelle. Mais le drame au Myanmar suscite également peu d’intérêt en Suisse. Quelle est la raison?

    Cela tient au fait que les discours et les priorités de nombreux médias suivent les intérêts géopolitiques des grandes puissances occidentales et leurs stratégies de relations publiques. Dans ce contexte, on s’intéresse davantage à la guerre en Ukraine, aux tensions entre l’Occident d’un côté et la Russie et la Chine de l’autre, ou encore à la guerre entre Israël et le Hamas. En dehors du Myanmar, la persécution des chrétiens reste un problème marginal.

    Le christianisme a été introduit dans ce qui est aujourd'hui le Myanmar au XVIIe siècle par des prêtres catholiques du Portugal, suivis au XIXe siècle par d'autres missionnaires d'Europe et des États-Unis, sous la protection des dirigeants coloniaux britanniques. Une protection mal vue par l’élite bouddhiste birmane et combattue après l’indépendance en 1948. Une dictature militaire a émergé et a persécuté les missionnaires et les chrétiens du pays. Cette situation perdure encore aujourd’hui et s’est intensifiée en 2021, avec l’effondrement du gouvernement mixte militaire et civil. Dans la seule région de Sagaing, où des centaines de villages ont été totalement ou partiellement détruits, 816 500 femmes, enfants et hommes ont été déplacés ou tués l'année dernière.

    Toutefois, la situation n’est pas désespérée en raison des changements géopolitiques. En 2023, la Chine et les États-Unis ont travaillé ensemble en coulisses pour faire pression sur la dictature militaire du Myanmar. Ils veulent une coalition des minorités ethniques et pro-démocratie birmane. Les grandes puissances s’intéressent à la paix parce qu’elles ont besoin de croissance économique et que la guerre civile les empêche. L’Allemagne, en tant que membre de l’alliance occidentale dirigée par les États-Unis, agit également de concert avec Washington pour forcer la dictature militaire à négocier avec l’opposition nationale.

    Il est possible que les dirigeants militaires non seulement appellent l’opposition à négocier, comme ils l’ont fait jusqu’à présent sans aucune intention sérieuse, mais qu’ils entament effectivement un dialogue afin que les préoccupations des minorités et des groupes pro-démocratie soient entendues. Avec l’exclusion du Myanmar de la direction du bloc régional de l’ASEAN en 2026, la communauté internationale envoie désormais un message clair. La pression internationale doit être accrue si l’on veut améliorer la situation des centaines de milliers de personnes persécutées et opprimées. Cela nécessite de toute urgence un public plus large et plus bruyant.

    Source : https://www.csi-schweiz.ch/projekte/myanmar/

  • Le numéro de La Nef de février vous attend

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    Découvrir le sommaire du numéro­

    Troubles et divisions dans l'Église

    Édito de Christophe Geffroy

    La Déclaration portant sur la bénédiction des "couples en situation irrégulière" a fait couler beaucoup d'encre. Pire, elle a semé troubles et divisions dans l'Église, créant une situation sans beaucoup de précédents. Ce qui ne laisse pas de nous étonner – et nous attriste –, c'est, face à ces réactions honnêtes venues d'une large partie du troupeau, la désinvolture qui semble régner en maître à la tête de l'Église. Découvrir l'édito

    Quelle obéissance est due à Fiducia Supplicans ?

    par le père Max Huot de Longchamp

    Quelle obéissance les fidèles doivent-ils à un tel texte, quand ils sont soucieux de rester dans un esprit filial vis-à-vis du Saint-Père, mais critiques de ce document ? De quel ordre est cette obéissance ? Qu'est-ce qui fonde l'autorité magistérielle d'un tel texte, et quels degrés d'obéissance en découle ? Le père Huot de Longchamp, théologien, nous donne ici toutes les clés pour comprendre quelle attitude pratique adopter face à un texte aussi délicat. Découvrir l'article

    Pourquoi aimons-nous moins la liberté ?

    par Élisabeth Geffroy

    Comment ? Poser aujourd'hui la question de nos libertés ? Pire, de nos libertés menacées ? Dans une société "ouverte" comme la nôtre ? Ridicule, semble-t-il. Et pourtant.... ce questionnement est légitime, nécessaire même. Car il doit avoir lieu en amont de toute advenue tyrannique, avant qu'il ne soit déjà un peu trop tard. La sécurité, devenue valeur maîtresse de nos sociétés, la mentalité du risque-zéro, la perte du sens d'une éducation à la liberté, une vision faussée de la liberté, tout cela nous mène dans une ornière, et nous fait aimer de moins en moins notre liberté. Or, si nous ne la chérissons plus assez, saurons-nous la défendre quand il le faudra ? Découvrir l'article

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  • Défendre et porter la voix des chrétiens issus de l'islam

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    ECLJ

    Madame, Monsieur,

    L'ECLJ s'engage pour défendre et porter la voix des chrétiens issus de l'islam.

    C'est ce que l'ECLJ a pu faire ce dimanche, en participant à l'émission En quête d'Esprit de CNews, également diffusée sur Europe 1, pour parler de la persécution des chrétiens ex-musulmans en France et en Europe. L'ECLJ défend aussi les chrétiens issus de l'islam, en particulier en Afrique du Nord. Nous lançons un appel à témoignage ci-dessous.

    Ce dimanche, sur CNews et Europe 1, Thibault Van Den Bossche, de l'ECLJ, a pu intervenir pour faire sortir de l'ombre ce sujet presque tabou de la persécution que subissent ceux qui quittent l'islam en Europe.

    C'est pourtant une grave réalité, une atteinte fondamentale à nos principes de respect de la liberté religieuse qui plonge des milliers de personnes dans la peur d'être découvertes, insultées, agressées et même parfois séquestrées, renvoyées "au bled" ou assassinées. L'ECLJ a révélé ce problème dans un rapport et un reportage.

    Voir l'émission :

    Même en Europe, la persécution des ex-musulmans est un défi tant pour ceux qui quittent l'islam que pour les églises ou les communautés qui les accueillent.

    Pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, voici notre reportage complet que nous vous invitons à regarder et partager :

    Appel à témoignage de Marocains chrétiens ex-musulmans

    L'ECLJ poursuit son action de plaidoyer au soutien des chrétiens issus de l'islam, particulièrement au Maroc. 

    L'ECLJ s'engage pour obtenir la reconnaissance par le Maroc de la religion chrétienne, car ce pays ne reconnait que deux religions : l'islam et le judaïsme. Selon la loi, un Marocain ne peut être que musulman ou juif, mais pas chrétien. Au Maroc, les chrétiens ne sont tolérés que comme des étrangers.

    Ainsi, un Marocain converti au christianisme reste musulman aux yeux des institutions et soumis au statut juridique des musulmans. Il subit de nombreuses discriminations.

    L'ECLJ veut lutter contre cette injustice, et souhaite pour cela entrer en relation avec des Marocains ex-musulmans.

    Marocains ex-musulmans, vos témoignages et vos expériences sont précieux pour notre action auprès des autorités de votre pays. Contactez-nous en réponse à ce courriel (secretariat@eclj.org). Nous pouvons garantir votre anonymat. 

    C'est grâce au courage de ceux qui ont accepté de témoigner auprès de nous que ce sujet émerge dans la grande presse. Qu'ils en soient une nouvelle fois remerciés et puisse leur exemple inspirer à d'autres le courage de témoigner.

    Merci infiniment !

    Pour la défense des chrétiens persécutés

  • L’Algérie ferme les portes de 42 églises

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    Du site "Pour une école libre..." :

    L’Algérie ferme les portes de 42 églises

    L’INDEX mondial de persécution des chrétiens considère que l’Algérie est, avec le Laos, le pays du monde où « la persécution » antichrétienne aurait «le plus augmenté » en 2023. Le rapport parle de « la fin d’un rêve » dans un pays qui a « longtemps fait figure d’exception au Maghreb avec ses grandes églises de chrétiens » convertis de l’islam, « se réunissant librement ».

    Ces églises étaient même « reconnues » comme membres de l’église protestante d’Algérie (EPA), qui regroupe les Églises protestantes et évangéliques. Une organisation dont les statuts d’association religieuse furent dûment enregistrés par les autorités algériennes en 1974.


    Que s’est-il passé? « Ce rêve pour ces chrétiens d’arrière-plan musulman (convertis de l’islam, NDLR) touche à sa fin, alors que la campagne de fermeture des églises de L’EPA, entamée en 2017, atteint son point culminant : il ne reste plus que 4 églises ouvertes sur 46 », assure l’association Portes ouvertes, qui a publié l’index. Sans compter que «d’autres églises indépendantes ont dû également fermer sous la pression des autorités ». Cette « répression des autorités s’illustre aussi par la condamnation d’une vingtaine de chrétiens à des peines de prison, pour prosélytisme ou participation à des cérémonies religieuses non autorisées », continue l’index.

    « Nous sommes des dizaines de milliers »

    L’un de ces chrétiens condamnés est intervenu à distance, depuis l’Algérie, lors de la présentation à Paris le 16 janvier. Il s’agit de Yousse Ourahmane, vice-président de l’église protestante d’Algérie, converti au christianisme il y a quarante ans. Le 2 juillet 2023, il a été condamné à deux ans de prison et à 100000 dinars d’amende pour avoir organisé des activités religieuses non autorisées. Il a fait appel et sera fixé au printemps.

    « Nous subissons depuis 2018 une très sévère persécution, explique-t-il. L’État algérien a beaucoup de mal à accepter des chrétiens comme nous, de sources algériennes, convertis de l’islam. Nous sommes des dizaines de milliers. La communauté est très importante, surtout en Kabylie.»

    Concrètement, «l’état a trouvé les moyens d’introduire des lois de façon à nous rendre la vie très difficile. Il est par exemple très complexe de renouveler l’agrément dont bénéficie l’association religieuse Église protestante d’Algérie dont nous bénéficions depuis 1974. »

    Il cite également « une cinquantaine d’affaires de justice depuis 1978, des amendes de millions et de millions de dinars et l’emprisonnement de beaucoup de frères et sœurs chrétiens. L’un d’eux vient de sortir, il a été condamné à cinq ans de prison. »

    Concernant les fermetures d’églises, Yousse Ourahmane assure «essayer par tous les moyens de correspondre avec l’état algérien pour remplir toutes les conditions demandées, mais, malheureusement, la majorité des églises sont fermées ».

    Conclusion de l’index : « Pour ces chrétiens, c’est la fin de la liberté de se réunir pour un culte. Dans les années à venir, ces convertis vont probablement devoir se retrouver en secret. »

  • Persécutions anti-chrétiennes : le terrible bilan dressé par Open Doors

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    De kath.net/news :

    Près de 5.000 chrétiens tués en un an pour leur foi !

    17 janvier 2024

    Portes Ouvertes publie l'Index mondial de persécution 2024 - Le Directeur de Portes Ouvertes Allemagne : "Nous sommes en 2024 après la naissance du Christ et devons faire face à une violence presque déchaînée contre les chrétiens".

    L'organisation humanitaire chrétienne Portes Ouvertes a publié le 17 janvier 2024 son nouvel Index mondial de persécution. Dans le classement négatif, on trouve les 50 pays où les chrétiens sont exposés à la plus grande persécution au monde en raison de leur foi. Des églises sont détruites ou fermées, des services religieux et des villages majoritairement chrétiens sont attaqués, des chrétiens sont assassinés et des dizaines de milliers sont expulsés. Les persécuteurs sont le plus souvent des régimes et des groupes islamistes, hindouistes, bouddhistes ou communistes ainsi que des autocrates et des bandes criminelles. Mais des clans et des familles persécutent également leurs proches lorsqu'ils se convertissent à la foi chrétienne.

    Markus Rode, le directeur de Portes Ouvertes Allemagne, déclare : "Nous sommes en 2024 après la naissance du Christ et devons faire face à une violence franchement déchaînée contre les chrétiens. La liberté religieuse n'est-elle plus qu'un vœu pieux ?" Selon Rode, des dizaines de milliers de personnes sont expulsées, battues, disparaissent dans des camps de travail et des geôles sombres parce qu'elles croient aux paroles de Jésus-Christ dans la Bible, qui dit : "Je suis le chemin, la vérité et la vie". Au vu de la nette escalade de la violence et de la persécution au cours des dernières années, Rode lance un appel aux politiques et aux médias : "Veuillez exercer votre mandat et vous engager également pour la liberté de religion de millions de chrétiens persécutés" !

    Index mondial de persécution 2024 : la violence documentée en chiffres

    Les dix pays où les chrétiens sont le plus persécutés sont la Corée du Nord, suivie de la Somalie, la Libye, l'Érythrée, le Yémen, le Nigeria, le Pakistan, le Soudan, l'Iran et l'Afghanistan. Les pays les plus peuplés du monde, l'Inde et la Chine, occupent les 11e et 19e rangs. La période de référence de l'Index mondial de persécution 2024 va du 1.10.2022 au 30.09.2023.  

    - 998 chrétiens ont été tués dans le monde pour avoir pratiqué leur foi. Le nombre de cas non recensés est probablement bien plus élevé, mais de nombreux conflits rendent la documentation difficile.
    - La violence physique ou les menaces de mort ont touché 42.849 chrétiens (2023 : 29.411).
    - Les attaques contre les maisons des chrétiens ont augmenté de 371 % par rapport à 2023 : de 4.547 à 21.431.
    - 716 chrétiens ont été chassés de leurs maisons ou ont dû entrer dans la clandestinité, soit plus du double du chiffre de 124.310 enregistré l'année précédente.
    - 365 millions de chrétiens dans le monde sont exposés au moins à un haut degré de persécution et de discrimination en raison de leur foi.

    Les chrétiens et les églises d'Afrique subsaharienne sont les plus touchés par la violence.

    Comme les années précédentes, la plupart des meurtres de chrétiens ont eu lieu dans des pays d'Afrique subsaharienne. Rien qu'au Nigeria (# 6), au moins 4.118 chrétiens ont été tués en raison de leur foi. En Éthiopie (# 32), le nombre d'attaques contre des églises, des institutions religieuses et des écoles est passé de 22 l'année précédente à 284. Au Burkina Faso (# 20) et en République centrafricaine (# 28), bien plus de 1.000 commerces appartenant à des chrétiens ont été incendiés, pillés ou confisqués, soit une augmentation de dix fois par rapport à l'année précédente. D'autres pays africains figurant sur l'index mondial de persécution risquent de connaître une évolution similaire. Les groupes islamistes profitent de l'instabilité politique dans la région. Ces groupes et les régimes autocratiques prennent délibérément les chrétiens pour cible. Cette double pression a conduit à l'expulsion de leurs villages et de régions entières. Ces dernières années, quelque 16,2 millions de chrétiens d'Afrique subsaharienne ont été touchés par ce phénomène.

    Extinction de la vie ecclésiale : la Chine ferme des milliers d'églises supplémentaires

    En Chine (# 19), le régime de Xi Jinping a fait fermer ou détruire plusieurs milliers d'églises par le biais d'anciennes et de nouvelles mesures. Au Pakistan (# 7) et en Inde (# 11), ce sont les foules excitées qui s'en prennent aux églises. Dans l'État indien de Manipur, selon les données de l'archevêque d'Imphal, 249 églises ont été détruites en mai 2023, soit environ 400 au total, lors d'éruptions de violence contre les chrétiens en seulement 36 heures. Plus de 100 chrétiens ont été assassinés et des dizaines de milliers ont été déplacés. Dans une déclaration, l'ONU s'est dite horrifiée par la violence, en particulier contre les filles et les femmes chrétiennes. En Inde, au moins 160 chrétiens ont été assassinés en raison de leur foi par des nationalistes hindous, contre 17 l'année précédente. Dans le monde entier, les attaques contre les églises et leurs installations ont fortement augmenté, passant de 2 110 à 14 766.

    Au Nicaragua (# 30) et à Cuba (# 22), les dictatures communistes sont de plus en plus hostiles à l'Eglise. Au Nicaragua, le gouvernement du président Ortega a fait fermer des églises, des stations de radio et des universités, et a expulsé des prêtres et des religieuses du pays. L'évêque Rolando Álvarez - comme d'autres - a été déchu de sa nationalité. Il a été condamné à 26 ans de prison pour trahison.

    Portes Ouvertes s'engage dans des projets d'aide aux chrétiens persécutés dans plus de 70 pays et étudie chaque année l'ampleur de la violence, de l'oppression étatique ainsi que de l'hostilité sociale et administrative envers les chrétiens dans une centaine de pays. Les données sont fournies par des réseaux d'églises concernés, des avocats régionaux spécialisés dans les droits de l'homme, des analystes et des experts de Portes Ouvertes International. Le respect de la méthodologie de l'Index mondial de persécution est vérifié et certifié par l'Institut international pour la liberté religieuse. Vous trouverez toutes les informations sur l'Index mondial de persécution 2024 sur le site www.opendoors.de.

  • Le Nicaragua est devenu un pays ouvertement antichrétien

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Le Nicaragua, un pays devenu ouvertement antichrétien

    17 janvier 2024

    Le Nicaragua fait un bond dans le classement des pires pays persécuteurs de la population chrétienne.

    Le pays d’Amérique centrale fait un bond dans le classement des pires pays persécuteurs de la population chrétienne.

    Le Nicaragua est l’une des surprises de l’Index mondial de persécution des chrétiens puisque ce petit pays d’Amérique latine est monté, en une année, comme aucun pays du monde, d’une vingtaine de places dans le classement des pires pays persécuteurs de chrétiens. Sa population de 5,6 millions d’habitants est à 30% protestante et à 50% catholique.

    «Le gouvernement de Daniel Ortega réprime ouvertement la liberté religieuse et ne cache pas son hostilité contre l’Église, observe l’association Portes ouvertes, en particulier depuis que des responsables chrétiens ont appelé publiquement au respect de l’État de droit.» C’est ainsi que «les universités chrétiennes perdent leur reconnaissance légale. Des médias chrétiens sont saisis par le gouvernement. De nombreux diocèses et églises voient leur accès à leurs comptes bancaires bloqué. Et certaines célébrations chrétiennes publiques sont interdites».

    Conspiration contre l’État

    Sans oublier les «347 églises» qui ont subi des attaques en 2023. Dans ce contexte, le 18 mars dernier, le Vatican a fermé sa représentation diplomatique. Un mois avant, en février 2023, Mgr Rolando José Alvarez Lagos, archevêque de Matagalpan, une ville importante du centre du pays, avait été arrêté, puis jugé: déchu de sa nationalité, il a été condamné à 26 ans de prison pour «conspiration contre l’État». Il était l’un des évêques les plus critiques du régime de gauche populiste de Daniel Ortega.

    Plus récemment, le 20 décembre, un autre évêque, Mgr Isidoro del Carmen Mora Ortega, a été également arrêté. Son crime? Avoir appelé à prier pour Mgr Alvarez Lagos. Le régime a également mis en prison quinze prêtres et deux séminaristes. Ces dix-sept clercs catholiques ont finalement été expulsés du Nicaragua, le 14 janvier, pour être accueillis par le Vatican. Rome a mené cette tractation avec le soutien du pape.

  • Quand le pape rêve d'un monde meilleur avec des intellectuels catholiques et marxistes

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    Sur le site du journal la Croix, Loup Besmond de Senneville développe cette information :

    Le pape a reçu un groupe d’intellectuels catholiques et marxistes

    François a rencontré mercredi 10 janvier une quinzaine de membres de « Dialop », un groupe de réflexion né en 2014, réunissant des catholiques et des personnalités de gauche.

    L’audience devait être brève mais s’est bien tenue. Une quinzaine de membres du groupe Dialop, destiné à faire dialoguer des intellectuels catholiques et marxistes, ont été reçus, mercredi 10 janvier, par le pape François. Un échange organisé quelques minutes avant le début de son audience hebdomadaire du mercredi, dans la grande salle Paul-VI.

    L’initiative est née il y a un peu moins de dix ans, en septembre 2014, après une rencontre entre François et l’ancien premier ministre grec et figure de la gauche hellène, Alexis Tsipras. Également présent dans la salle, ce jour-là, pour cette conversation de trente-cinq minutes : Walter Baier, économiste autrichien et ancien président du Parti communiste de son pays, à la tête d’un groupe de réflexion rassemblant des personnalités de la gauche européenne, « Transform ! Europe ». Il a depuis été nommé à la tête du Parti de la gauche européenne.

    L’homme politique autrichien connaît déjà les catholiques, pour avoir rencontré la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, qui l’encourageait alors à « instaurer un rapport nouveau entre le marxisme et l’Église catholique ». De ce rendez-vous de 2014 avec le pape naît une conviction : il faut que les intellectuels de gauche et les catholiques se croisent et réfléchissent ensemble. La partie catholique de l’entreprise sera d’ailleurs assumée par les Focolari, à travers Sophia, un institut universitaire qui leur est lié.

    « Un signe d’encouragement »

    De cette conviction est donc né ce groupe, soutenu, au Vatican, par le dicastère pour la culture et l’éducation. Ses participants, venus d’horizons différents, se retrouvent notamment sur les questions économiques. Les catholiques s’appuient en particulier sur les dénonciations régulières, faites par le pape François, des dégâts d’un capitalisme dérégulé. Depuis, l’organisation a publié un document, en mars 2022, cherchant des convergences entre la « doctrine sociale catholique » et la « critique sociale marxiste », tout en reconnaissant les « antagonismes » du passé entre marxistes et catholiques.

    Parmi la délégation qui a rencontré le pape mercredi 10 janvier figure une Française : Thérèse du Sartel, ancienne présidente du café associatif catholique « Le Dorothy », à Paris. La jeune femme veut y voir un « signe d’encouragement » de François à ce travail commun. « Le pape est contre le capitalisme sauvage, résume cette professeure de philosophie dans l’enseignement privé. Donc aujourd’hui, avec les marxistes, nous avons de nouveau un ennemi commun. » Elle loue en particulier un pape « qui nous pousse à travailler avec toutes les personnes de bonne volonté, à ne pas avoir peur de faire des alliances avec d’autres ». Un travail qui lui semble essentiel, en raison de « la montée de l’extrême droite française et européenne ». Et ce, avant les élections européennes prévues en juin.

     

    Sur European Conservative, Rod Dreher commente :

    Les "rêves communs" du pape avec les marxistes nient le cauchemar de la persécution

    Les dix prédécesseurs du pape savaient que le marxisme était radicalement incompatible avec le catholicisme.

    11 janvier 2024

    Lors d'une réception au Vatican mercredi, le pape François a encouragé un groupe de dialogue marxiste-chrétien, les exhortant à continuer à "rêver d'un monde meilleur" et à avoir "le courage de sortir des sentiers battus" pour créer de "nouveaux chemins" pour l'humanité à travers la collaboration.

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  • La Chine communiste fait arrêter un évêque fidèle à Rome

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    De Léo Kersauzie sur Média-Presse.info :

    La Chine communiste fait arrêter Mgr Shao Zhumin

    La chine communiste fait arrêter Mgr Shao Zhumin

    L’année 2024 a commencé pour les catholiques de Chine par une nouvelle arrestation de l’évêque de Wenzhou, Mgr Peter Shao Zhumin, dans la province orientale du Zhejiang. 

    Le prélat de 61 ans, non reconnu par le gouvernement chinois et détenu périodiquement par les autorités locales pour l’empêcher d’exercer son ministère au service de l’importante communauté catholique locale, a été arrêté par les forces de sécurité le nuit du 2 janvier.

    «On lui a ordonné d’emporter avec lui les vêtements qu’il porte au printemps, en été, en automne et en hiver – rapportent ses proches depuis Wenzhou – ». Il semble donc qu’il restera probablement en prison pendant longtemps. Les fidèles sont inquiets car ils ne savent même pas où il est détenu.

    Mgr Shao a été ordonné évêque coadjuteur en 2011 et a donc succédé à son prédécesseur, Mgr Vincent Zhu Wei-Fang, à sa mort en septembre 2016. Il a toutefois refusé de rejoindre les corps « officiels » imposés par le gouvernement de Pékin aux catholiques chinois et n’a jamais obtenu la reconnaissance des autorités, qui considéraient le diocèse comme « vacant » et en ont confié la direction à un prêtre membre de l’Association Patriotique, le P. Ma Xianshi.

    Mgr Shao est régulièrement arrêté pendant les fêtes liturgiques pour l’empêcher de présider les célébrations publiques. Cette année, cependant, les choses étaient un peu différentes. Quelques jours avant Noël, le 16 décembre, Mgr Shao a été emmené par les forces de sécurité mais relâché deux jours plus tard. Pendant la période de Noël, les 24 et 25 décembre, il a été transféré dans le comté de Taishun, afin de l’empêcher de célébrer la messe de Noël. Mais il affirmait toujours qu’il avait vécu l’un des Noëls les plus calmes de sa vie.

    Cependant, l’arrestation a eu lieu quelques jours plus tard, en raison d’une lettre que Mgr Shao a écrite au Père Ma le 31 décembre, estimant en conscience qu’il devait protester contre les décisions prises dans le diocèse sans respecter sa juridiction. «Je vous ai écrit – dit le texte rendu public par Mgr Shao – pour vous exprimer mon désir de vous rencontrer le plus tôt possible pour discuter de solutions à certains des problèmes complexes que connaît actuellement le diocèse. Il m’a été répondu que ce n’était pas pratique pour vous de me rencontrer. C’est pourquoi je vous écris à nouveau pour vous demander de transmettre mes écrits à mes confrères curés et paroissiens.»

    «En 2019, sans ma permission, une redistribution des paroisses et le transfert des prêtres de cette Église ont été effectués, une rétrogradation non autorisée du diocèse de Lishui en paroisse dépendante du diocèse de Wenzhou. Quatre ans plus tard, je relis qu’une division des paroisses et le transfert des prêtres (décidé par le Père Ma pour le 6 janvier, ndlr) ont été effectués sans l’autorisation de l’évêque. Je lui ai immédiatement écrit pour protester. Il en va de même pour l’ordination des séminaristes : selon le droit de l’Église, ils doivent être ordonnés personnellement par l’évêque du diocèse ou avec sa procuration. Le Code de droit canonique stipule que quiconque reçoit des ordres sacrés d’une personne dépourvue du pouvoir légitime d’ordination est automatiquement suspendu.»

    La lettre a provoqué une vive réaction de la part des organisations ecclésiastiques « officielles » de Wenzhou et aurait donné lieu à la nouvelle arrestation de Mgr Shao.

  • Les chrétiens sont toujours les plus persécutés à travers le monde

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Les chrétiens sont toujours les plus persécutés dans le monde

    Plus de 200 morts et 300 blessés, hommes, femmes, enfants… Multipliant les atrocités, les djihadistes ont choisi la nuit de Noël pour perpétrer cette tuerie dans une vingtaine de villages chrétiens de l'État du Plateau, dans le centre du Nigéria. De nombreux survivants ont été enlevés. « Certains habitants ont déclaré qu'il avait fallu plus de 12 heures avant que les services de sécurité ne répondent à leur appel à l'aide » rapporte Causeur (29 décembre). Les critiques redoublent contre le président fédéral, Bola Ahmed Tinubu, élu en mai dernier avec la promesse de mettre fin à ces attaques.

    Avec plus de 203 millions d'habitants, la République fédérale du Nigéria est le pays le plus peuplé d'Afrique. La population est à 53,5 % musulmane et à 45,9 % chrétienne. Mais malgré ce relatif équilibre numérique, les chrétiens sont des cibles privilégiées, pour des raisons à la fois religieuses et ethniques : dans les régions du centre et du nord-ouest, les Peuls, musulmans et éleveurs transhumants, s'opposent aux Biroms, chrétiens, et agriculteurs sédentaires. En outre, certains États du nord du pays, adeptes d'une charia radicale, pratiquent une discrimination légalisée.

    L'incendie islamiste qui embrase le Proche-Orient depuis l'intervention américaine en Irak, la guerre civile en Syrie, le terrorisme de Daech et les résurgences d'Al-Quaïda, a gagné l'Afrique. Des groupes armés djihadistes multiplient les razzias au Nigéria, au Burkina Faso, au Mali, au Niger. Avec le groupe Boko Haram, affilié à Daech, le Nigéria cumule des records d'exactions contre les chrétiens. Selon un rapport sur les « chrétiens martyrs au Nigéria », publié par la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, plus de 50 000 chrétiens ont perdu la vie au Nigéria depuis le début de l'insurrection de Boko Haram en 2009 ; 18 000 églises et 2 200 écoles chrétiennes ont été incendiées. D'après l'ONG protestante Portes Ouvertes, sur les 5.259 chrétiens enlevés dans le monde en 2022, 4.726 sont nigérians. Mais les musulmans n'embrassant pas la cause islamique n'ont pas été épargnés : 34 000 d'entre eux ont été tués au Nigéria.

    Les chrétiens, toutes confessions confondues, sont les plus nombreux dans le monde (2,2 milliards de fidèles, soit près d'un tiers de la population mondiale, loin devant les musulmans,1,8 milliard). Ils sont aussi « les fidèles les plus persécutés » souligne Charlotte d'Ornélas dans le JDD (24 décembre, en lien ci-dessous). C'est une véritable épidémie : « En 30 ans, le nombre de pays touchés par la persécution des chrétiens a presque doublé » constate Portes ouvertes dans son « Index mondial des persécutions des chrétiens 2023 » : en 1993, année du premier index, 40 pays étaient concernés. Ils étaient 76 en 2023. Même constat de l'association catholique Aide à l'Église en détresse (AED) : « Les ennemis de l'Église sont nombreux et de plus en plus virulents », explique au JDD Benoît de Blanpré, directeur de l'AED. « Nous identifions trois menaces majeures : l'islamisme, les pouvoirs autoritaires et les nationalismes ethnoreligieux qui relèguent au rang de citoyens de seconde zone toute minorité. »

    En Asie, les lois anti-conversion et anti-blasphème sont une arme redoutable dont les chrétiens font particulièrement les frais. Notamment au Pakistan (le pays des « purs » musulmans). Si le monde a vibré pour Asia Bibi, cette humble mère de famille catholique qui a passé neuf ans de sa vie dans une cellule de condamnée à mort pour un prétendu « blasphème » avant d'être libérée et exilée avec sa famille sous la pression internationale, beaucoup d'autres chrétiens sont emprisonnés ou victimes d'émeutes dans l'indifférence générale. En août dernier encore, une quinzaine d'églises ont été attaquées et des centaines de maisons de chrétiens détruites par des musulmans fanatisés au Pakistan. Des exactions semblables se produisent au Bangladesh ou en Indonésie…N'oublions pas de mentionner la Chine où des persécutions ou discriminations plus subtiles se poursuivent malgré les efforts du pape François pour amadouer le régime.

    En Inde, ce sont des hindouistes non moins fanatisés que leurs ennemis musulmans qui persécutent les croyants d'autres religions avec le silence complice du Premier ministre Narendra Modi, un hindouiste nationaliste (Courrier International). En mai dernier, ils ont tué 185 chrétiens, chassé de leurs villages 100 000 catholiques, brûlé plus de 300 églises.

    Bien qu'essentiellement chrétiennel'Amérique latine reste en proie aux persécutions, naguère inspirées par des pouvoirs francs-maçons comme au Mexique, aujourd'hui par des narcotrafiquants (70 prêtres mexicains ont été tués au cours des trente dernières années pour s'être dressés contre leur domination) ou par des pouvoirs dictatoriaux plus ou moins badigeonnés de marxisme, comme à Cuba, dans le Venezuela du dictateur Maduro, ou au Nicaragua dirigé par le couple Ortega/Murillo (Le Monde) qui vient d'emprisonner un deuxième évêque (1000RCinfo). Si « le sang des martyrs est une semence de chrétiens » selon la célèbre formule de Tertullien (160 – 220), la fécondité chrétienne du XXIe siècle s'annonce exceptionnelle !

    Pour aller plus loin :

    Un chrétien sur sept est persécuté dans le monde : « Le martyre n’est pas qu’une histoire du passé »

    >>> Lire l'article sur : Le JDD

  • Voici où les chrétiens ont été persécutés en 2023

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    De Tyler Arnold sur CNA :

    Voici où les chrétiens ont été persécutés en 2023

    30 déc. 2023

    Les chrétiens ont été persécutés par des groupes adverses depuis l'époque des apôtres et, dans diverses parties du monde, ils continuent de faire face à des menaces existentielles de la part de gouvernements et d'autres entités.

    À l'occasion de la fête de saint Étienne, premier martyr chrétien mort en 34 après Jésus-Christ, le pape François a déclaré lors de l'Angélus que "2000 ans plus tard, nous constatons malheureusement que la persécution se poursuit".

    "Il y a encore ceux, et ils sont nombreux, qui souffrent et meurent pour témoigner de Jésus, tout comme il y a ceux qui sont pénalisés à différents niveaux pour le fait d'agir de manière cohérente avec l'Évangile, et ceux qui s'efforcent chaque jour d'être fidèles, sans ado, à leurs bons devoirs, alors que le monde se moque et prêche le contraire", a déclaré le souverain pontife. 

    La persécution s'aggrave 

    Selon de nombreux rapports, la liberté religieuse est en recul dans le monde. Un rapport du groupe de surveillance Open Doors a révélé que la persécution des chrétiens est à son plus haut niveau depuis trois décennies. Les pires pays pour les chrétiens sont la Corée du Nord, la Somalie, le Yémen, l'Érythrée, la Libye, le Nigeria, le Pakistan, l'Iran, le Soudan et l'Inde.

    Un rapport publié en juin par l'Aide à l'Église en détresse a révélé que plus de la moitié de la population mondiale vit dans un pays où sévit une grave persécution religieuse, qu'elle soit le fait du gouvernement ou d'autres entités. Parmi les pays les plus durement touchés, on retrouve certains de ces mêmes pays : Le Nigeria, le Pakistan, l'Afghanistan, la Somalie, l'Arabie Saoudite et la Corée du Nord, entre autres. 

    Dans 23 des 28 pays classés dans la catégorie "rouge", qui est la pire catégorie en matière de persécution religieuse, la situation s'est aggravée par rapport au rapport précédent. 

    Voici quatre exemples de pays où les chrétiens ont été victimes d'une persécution brutale en 2023 :

    Nigeria
    Les conflits ethniques et religieux au Nigéria ont fait de ce pays l'une des régions les plus dangereuses au monde pour les chrétiens. Au cours du week-end de Noël, près de 200 chrétiens ont été tués lors d'une attaque terroriste dans l'État nigérian du Plateau.

    "Pas moins de 17 communautés ont été complètement touchées et détruites par ces bandits et ces criminels", a déclaré le gouverneur du Plateau, Caleb Mutfwang, dans un communiqué publié à la suite des attentats. 

    "Ce fut un Noël terrifiant pour nous sur le Plateau", a ajouté M. Mutfwang. "Cette série d'attaques a été bien coordonnée avec des armes lourdes. 

    Trois mois auparavant, en septembre, des terroristes avaient enlevé un pasteur protestant et plus de 80 autres chrétiens lors d'attaques contre deux églises distinctes. L'une des églises est située dans le nord-ouest du Nigeria et l'autre dans le centre-nord du pays. 

    Plus de 5 000 chrétiens ont été tués dans des attaques au Nigéria en 2021 et au cours des trois premiers mois de 2022, mais les chiffres complets pour 2023 ne sont pas encore disponibles.

    Libye
    Prêcher le christianisme en Libye, en particulier encourager les musulmans à se convertir au christianisme, peut encore conduire les chrétiens en prison en Libye et dans de nombreux autres pays à majorité musulmane. En avril, six Libyens, deux Américains et un Pakistanais ont été arrêtés en Libye pour avoir prêché le christianisme.

    "Les attaques contre notre vraie religion ne sont pas différentes des actes d'extrémisme et de terrorisme, et par le biais de la surveillance et de l'enquête, l'agence a surveillé l'augmentation des activités hostiles à l'islam véritable, ciblant nos jeunes des deux sexes, dont beaucoup ont quitté le pays", indique un communiqué de l'Agence de sécurité intérieure. 

    Mozambique
    Des rapports en provenance du Mozambique indiquent que les combattants de l'État islamique réduisent des femmes chrétiennes en esclavage sexuel et les forcent à se convertir à l'islam. Les terroristes tuent également ceux qui refusent de se convertir à l'islam. 

    Nicaragua
    La dictature du président Daniel Ortega a systématiquement persécuté l'Église catholique en fermant les écoles et les médias catholiques. Le régime a également arrêté des membres du clergé. 

    En décembre, juste après Noël, le gouvernement a arrêté quatre prêtres catholiques. Au total, la dictature a arrêté plus d'une douzaine de prêtres, dont l'évêque Rolando José Álvarez, qui est toujours emprisonné.

    Tyler Arnold est journaliste au National Catholic Register. Il a travaillé auparavant pour The Center Square et a été publié dans divers médias, dont The Associated Press, National Review, The American Conservative et The Federalist.

  • En 2023, 20 missionnaires ont été tués dans le monde

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - Missionnaires et Agents pastoraux tués en 2023

    30 décembre 2023

    Cité du Vatican (Agence Fides) - Les informations recueillies par l'Agence Fides indiquent qu'en 2023, 20 missionnaires ont été tués dans le monde : 1 évêque, 8 prêtres, 2 religieux non-prêtres, 1 séminariste, 1 novice et 7 laïcs entre hommes et femmes. Bien que les listes élaborées par Fides soient toujours susceptibles d'être mises à jour et corrigées, il y a eu 2 missionnaires tués de plus que l'année précédente. Selon la répartition continentale, cette année encore, le nombre le plus élevé est enregistré en Afrique, où 9 missionnaires ont été tués : 5 prêtres, 2 religieux, 1 séminariste, 1 novice. En Amérique, 6 missionnaires ont été assassinés : 1 évêque, 3 prêtres, 2 laïques. En Asie, 4 laïcs sont morts, tués par la violence. Enfin, en Europe, un laïc a été assassiné.

    Comme les années précédentes, l’Agence Fides utilise le terme ‘ missionnaire’ pour tous les baptisés, reconnaissant que « En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire. Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation » (Pape François, Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 120). Par ailleurs, depuis longtemps, la liste annuelle de Fides ne couvre pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict, mais prend en compte tous les baptisés impliqués dans la vie de l'Église qui sont morts de manière violente, même lorsque cela ne se produit pas expressément « en haine de la foi ». C'est pourquoi nous préférons ne pas utiliser le terme « martyrs », sauf dans son sens étymologique de « témoins », afin de ne pas entrer dans le jugement que l'Eglise peut éventuellement porter sur certains d'entre eux en les proposant, après un examen attentif, à la béatification ou à la canonisation.

    L'un des traits distinctifs que la plupart des agents pastoraux tués en 2023 ont en commun est sans aucun doute leur normalité de vie, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas réalisé d'actions sensationnelles ou d'actes hors du commun qui auraient pu attirer l'attention et les mettre dans le collimateur de quelqu'un. En parcourant les quelques notes sur les circonstances de leur mort violente, nous trouvons des prêtres qui étaient en route pour célébrer la messe ou pour exercer des activités pastorales dans une communauté éloignée ; des attaques à main armée perpétrées le long de routes très fréquentées ; des attaques contre des presbytères et des couvents où ils étaient engagés dans des activités d'évangélisation, de charité, de promotion humaine. Ils se sont retrouvés, sans en être responsables, victimes d'enlèvements, d'actes de terrorisme, impliqués dans des fusillades ou des violences de toutes sortes.

    Dans cette vie ‘normale’ vécue dans des contextes de pauvreté économique et culturelle, de dégradation morale et environnementale, où il n'y a pas de respect pour la vie et les droits de l'homme, mais souvent seulement l'oppression et la violence, ils étaient également unis par une autre ‘normalité’, celle de vivre la foi en offrant leur simple témoignage évangélique en tant que pasteurs, catéchistes, travailleurs de la santé, animateurs de la liturgie, de la charité…. Ils auraient pu partir ailleurs, s'installer dans des lieux plus sûrs, ou renoncer à leurs engagements chrétiens, voire les réduire, mais ils ne l'ont pas fait, même s'ils étaient conscients de la situation et des dangers qu'ils affrontaient chaque jour. Naïfs, aux yeux du monde. Mais l'Église, et finalement le monde, avancent grâce à eux, qui « ne sont pas des fleurs poussant dans un désert », et à tous ceux qui, comme eux, témoignent de leur reconnaissance pour l'amour du Christ en le traduisant dans des actes quotidiens de fraternité et d'espérance.

    Lors de l'Angélus en la fête de Saint Étienne, premier martyr de la communauté chrétienne, le Pape François a rappelé : « Il y a encore - et ils sont nombreux - ceux qui souffrent et meurent pour témoigner de Jésus, comme il y a ceux qui sont sanctionnés à différents niveaux pour avoir eu un comportement conforme à l'Évangile, et ceux qui luttent chaque jour pour rester fidèles, sans faire d'histoires, à leurs bons devoirs, alors que le monde se moque d'eux et prêche quelque chose d'autre. Ces frères et sœurs peuvent aussi apparaître comme des ratés, mais nous voyons aujourd'hui qu'il n'en est rien. Aujourd'hui comme hier, en effet, la semence de leurs sacrifices, qui semblait mourir, germe, porte du fruit, parce que Dieu, à travers eux, continue à faire des merveilles, à changer les cœurs et à sauver les hommes » (Angélus, 26 décembre 2023). (Agence Fides 30/12/2023)