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Persécutions antichrétiennes - Page 93

  • Etat islamique : la soumission ou la mort

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    Quelle est la position de l'État islamique (EI) vis à vis des chrétiens ? Explications de Wassim Nasr
  • L'Etat Islamique a massacré une trentaine de chrétiens éthiopiens

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    Lu sur le figaro.fr (Alain Barluet) :

    Daech assassine des chrétiens d'Éthiopie

    L'État islamique a revendiqué dans une vidéo le massacre d'une trentaine «d'adorateurs de la Croix» en Libye

    Se soumettre, payer ou mourir. Une fois encore, l'État islamique (EI) a menacé les chrétiens dans une vidéo diffusée dimanche sur des sites djihadistes. Le film montre l'assassinat d'au moins 28 hommes, présentés comme des chrétiens d'Éthiopie, des «croisés» et «adorateurs de la Croix appartenant à l'Église éthiopienne hostile». Lundi, Addis-Abeba a confirmé la mort de 30 de ses ressortissants. Selon Redwan Hussein, porte-parole et ministre éthiopien de la Communication, il pourrait s'agir de migrants. L'Éthiopie a déclaré trois jours de deuil national.

    La vidéo n'a pas encore été officiellement authentifiée, mais elle porte toutes les marques de Daech. Sur la bande de 29 minutes, on voit 12 hommes vêtus de combinaisons orange être égorgés au couteau sur une plage, quelque part dans l'est de la Libye. Un autre groupe, d'au moins 16 personnes, est massacré d'une balle dans la tête, sans doute dans le désert du sud du pays, par des hommes en noir. La première partie rappelle les meurtres, il y a deux mois, de 21 chrétiens coptes, pour la plupart égyptiens, qui avait provoqué une réaction armée du Caire.

    Comme souvent, la vidéo se veut une propagande pour l'EI, un long discours où se mélange réécriture de l'histoire des religions et justification, sur une réalisation reprenant les clichés des films «gore» américains. Ainsi, un homme en noir masqué, brandissant un pistolet dans le dos des victimes, maudit les chrétiens qui ne se soumettraient pas à l'islam ou ne régleraient pas l'impôt de protection, la jizya. «Au peuple de la Croix: nous sommes de retour», dit-il. Le témoignage d'hommes affirmant être des chrétiens de Raqqa, la capitale de l'EI en Syrie, est inséré dans le film. Ils expliquent que les djihadistes leur ont donné le choix de se convertir à l'islam ou de payer, et qu'ils ont choisi de donner de l'argent.

    C'est la première fois que Daech cible des ressortissants de l'Éthiopie, un pays situé au sud-est de la Libye et séparé d'elle par le Soudan. Beaucoup de migrants traversent ce désert pour tenter de trouver du travail en Libye ou un bateau pour l'Europe. Un voyage rendu plus périlleux encore depuis que l'État islamique a pris pied en Libye. L'EI est parvenu à s'imposer dans l'Est libyen, notamment autour de Benghazi et de Syrte, y reproduisant ses méthodes violentes et ses vidéos insupportables.

    La Maison-Blanche a très fermement condamné dimanche ce «massacre brutal». François Hollande, pour sa part, a dit «condamner de la manière la plus ferme ce crime» et réclame de toute urgence un accord de réconciliation nationale «pour rétablir l'ordre et la sécurité» dans ce pays. L'ONU tente depuis mars une médiation entre les deux pouvoirs rivaux avec des pourparlers qui se sont poursuivis dimanche dans la ville marocaine de Skhirat, près de Rabat. Le médiateur, Bernardino Leon, a assuré dimanche qu'«un accord final», devant aboutir à un gouvernement d'union nationale, était désormais «très proche».

    Lire aussi : du-genocide-armenien-au-genocide-chretien

  • Mgr Oliver Dashe (Nigeria) : « Les pays occidentaux pourraient envoyer des forces pour lutter contre Boko Haram »

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    Lu sur le site de "La Croix"

    "Un an après l’enlèvement, dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, par Boko Haram de 200 jeunes filles dans son diocèse, l’évêque du diocèse de Maiduguri explique comment les Nigérians s’organisent contre la secte islamiste, avec l’aide des armées africaines.

      La Croix : Vous êtes de passage en Europe pour alerter sur le sort des jeunes filles enlevées par Boko Haram à Chibok, en avril 2014. Que sait-on à Maiduguri sur leur sort? 

     Mgr Oliver Dashe: Nous ne savons pas où elles sont. Nous n’avons pas d’information. Car Boko Haram les a séquestrées et les a emmenées dans la forêt. Il y a aussi de nombreuses autres femmes qui ont été séquestrées par des membres de Boko Haram. Je dirais que 500 voire 1 000 femmes ont été séquestrées.

     > A lire, notre dossier sur Boko Haram  

     Quelle est la situation actuelle dans votre diocèse auquel appartiennent beaucoup de ces lycéennes? 

    Les choses se sont calmées. Il y a une paix relative dans la ville de Maiduguri. Nous ne subissons pas les tueries d’avant. Nous avons l’espoir que la situation va s’améliorer. Une chose magnifique est arrivée : l’émergence des milices de musulmans.

    Il y a des chrétiens aussi mais surtout des musulmans. Ces hommes s’occupent de la sécurité et combattent Boko Haram. Ils ne sont pas armés, mais leur présence en nombre arrête les membres de Boko Haram.

    C’est grâce à eux que les islamistes ont reculé et sont partis de Maiduguri. Ils sont retournés dans la forêt. La bonne chose, c’est que Boko Haram devient plus faible.

     Faites-vous confiance au nouveau président élu Muhammadu Buhari? 

    Je suis optimiste. Notre nouveau président va combattre la corruption et Boko Haram. Il est sincère, ce n’est pas une personne avide, cupide, ni égoïste. De plus, avec son passé, comme il a été général, il va utiliser ses connaissances pour écraser Boko Haram.

    Avez-vous le sentiment que l’Occident apporte suffisamment de soutien au Nigeria? 

    Dans notre cas, on a l’impression d’avoir affaire à une guerre en solo. Nous ne voyons pas de déclaration de nos frères et de nos sœurs du reste du monde pour nous soutenir. L’aide pourrait venir en termes militaires, financiers et sur le plan moral et spirituel. Mais nous n’entendons pas de déclaration.

    Les Nations unies ont aidé les réfugiés au Cameroun. Mais il faut faire plus. Au Kenya par exemple, après le massacre dans l’université, il y a parfois cette attitude de dire, tout cela c’est loin, nous ne sommes pas du même niveau, c’est un autre pays, un autre continent…

    Ce comportement qui consiste à dire : « Laissons-les se débrouiller avec leurs problèmes », ce n’est pas une bonne attitude.

     Êtes-vous favorable à une intervention militaire occidentale? 

    Oui, avant c’était l’un de mes appels. Je voulais que l’Occident envoie des forces pour aider à combattre Boko Haram. Un peu comme les pays occidentaux le faisaient en Irak et en Syrie contre Daech. Même s’ils n’envoyaient pas de troupes sur terre, mais au moins des frappes aériennes. Ce n’est pas arrivé.

    Mais maintenant le Tchad, le Cameroun et le Niger aident le Nigeria, et la situation s’est calmée. Et je prie pour que ces forces de combat gardent l’avantage, pour qu’elles écrasent Boko Haram. Et pour que nous n’ayons pas besoin de plus de forces extérieures.

     Mais nous savons que les terroristes peuvent être très rusés. Ils peuvent combattre de nouveau par surprise. Donc pour déjouer totalement leurs plans et réellement mettre fin au terrorisme non seulement au Nigeria mais en Afrique de l’Ouest et dans le monde entier, les pays occidentaux pourraient envoyer des forces pour aider. Nous l’apprécierions beaucoup.

    Recueilli par Valérie Demon (à Madrid)"

    Ref. Mgr Oliver Dashe : « Les pays occidentaux pourraient envoyer des forces pour lutter contre Boko Haram »

    Au Cameroun, Boko Haram a commis un nouveau massacre vendredi dernier 17 avril, tuant au moins 19 civils du village de Bia...

    C'est toute la région qui a besoin d'être purgée de cette secte islamiste.

    JPSC

  • Italie : 15 migrants musulmans arrêtés pour avoir jeté à l'eau des chrétiens

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    L’horreur dans l’horreur : alors que des milliers de migrants perdent la vie en fuyant leur pays, la haine au nom de la foi s’invite jusqu’à bord des embarcations. Lu sur le site « aleteia » :

    « Ils avaient survécu à la traversée de la Méditerranée, une mer devenue un véritable cimetière ces derniers mois : l’exode incessant des migrants a fait l’an passé autant de victimes que deux fois la catastrophe du Titanic, sans que les pays européens ne viennent vraiment soutenir l’effort réalisé par l’Italie seule. Ces derniers jours, 600 survivants ont encore été accueillis sur les côtes italiennes.

    Pourtant, dans le drame, on peut encore trouver plus dramatique, plus horrible : 15 immigrés d'origine africaine et de confession musulmane viennent d’être arrêtés dès leur arrivée en Sicile (Italie) pour homicide. Selon le témoignage donné par d’autres survivants, ces 15 migrants ont jeté par-dessus bord 12 réfugiés chrétiens après une rixe sur le bateau les transportant en Méditerranée, selon les informations dévoilées par la préfecture de police de Palerme (Italie).

    Les faits se seraient déroulés dans le détroit de Sicile. Les victimes étaient « de foi chrétienne, contrairement à leurs agresseurs de confession musulmane », précise la police dans son communiqué, qui indique également que les 15 personnes arrêtées sont accusées « d'homicide multiple aggravé de haine religieuse ».

     Ref. Italie : 15 migrants musulmans arrêtés pour avoir jeté à l'eau des chrétiens

    JPSC

  • Nouvelles horreurs islamistes : L'EI met en scène une exécution de chrétiens éthiopiens en Libye

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    Lu sur le site web du Figaro :

    5cc2107f-8d33-4569-b38e-91e74bf398ec.jpgLe groupe Etat islamique (EI) a publié ce dimanche une vidéo montrant l'exécution d'une trentaine d'hommes, présentés comme des chrétiens éthiopiens, par des jihadistes en Libye.

    Cette vidéo de 29 minutes, publiée sur des sites jihadistes, montre un groupe d'au moins 12 hommes égorgés sur une plage et un autre groupe de 16 autres tués par balles dans une zone désertique. Ils sont présentés comme des membres "de l'Eglise éthiopienne ennemie" par la vidéo.

    Mi-février, l'EI avait diffusé une vidéo montrant la décapitation de 21 hommes, la plupart des Egyptiens de confession copte, sur une plage, dans une mise en scène semblable.

    Les 12 hommes, vêtus de combinaisons oranges, sont amenés sur la plage avant d'être couchés au sol et décapités au couteau. Parallèlement, dans une zone désertique, 16 hommes vêtus de combinaisons noires sont abattus à bout portant.

    Un homme habillé en noir s'exprime en anglais alors que les autres bourreaux, un derrière chaque prisonnier, sont intégralement vêtus de treillis militaires et silencieux. Tous sont masqués.

    Les images des exécutions concluent la vidéo de 29 minutes. 

    Auparavant, on peut voir des hommes présentés comme des chrétiens de Syrie expliquer que les djihadistes leur ont donné le choix de se convertir à l'islam ou de payer, et qu'ils ont choisi de donner de l'argent. »

     Ref. L'EI met en scène l'exécution de chrétiens éthiopiens en Libye

    TVA-Nouvelles note ici qu’  "environ deux tiers des Ethiopiens sont chrétiens, la majorité d'entre eux étant des Coptes orthodoxes, une communauté qui affirme être présente dans la Corne de l'Afrique depuis le 1er siècle.

    De nombreux Éthiopiens ont quitté leur pays pour aller chercher du travail, notamment en Libye, où la main-d'oeuvre étrangère était nombreuse avant que le pays ne tombe dans le chaos à la suite de la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

    Des Éthiopiens rejoignent aussi la Libye pour tenter de rejoindre l'Europe par la mer.

    L'EI a déclaré un califat sur les pans de territoire syrien et irakien sous son contrôle et y multiplie les exactions. Certaines atrocités sont, à l'image de celles diffusées dimanche, mises en scène dans des vidéos insoutenables, devenues une arme de propagande des jihadistes.

    Le groupe ultra-radical a pris pied en Libye l'an dernier en profitant du désordre dans ce pays livré aux milices et dirigé par deux gouvernements rivaux. Il contrôle notamment des zones dans la région de Syrte, une ville côtière située à 450 km à l'est de Tripoli.

    L'ONU tente depuis mars une médiation entre les deux pouvoirs rivaux avec des pourparlers qui se sont poursuivis dimanche dans la ville marocaine de Skhirat, près de Rabat.

    Le médiateur de l'ONU, Bernadino Leon, y a qualifié de 'très préoccupantes' les informations 'pas encore confirmées' concernant les nouvelles 'activités terroristes de l'EI' "

    Sic! Et quoi d'autre, à part ces propos de fonctionnaire ?

    JPSC

  • Pourquoi le sort des Chrétiens d'Orient laisse l'opinion publique indifférente

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    Lu sur lexpress.fr (Christian Makarian) :

    La double mort des Chrétiens d'Orient

    La morne indifférence qui recouvre le sort des chrétiens d'Orient ne relève pas de la sphère de l'étranger lointain, ni des "dommages collatéraux" inhérents à la vague de destruction qui ravage actuellement le Moyen-Orient, certaines zones de l'Afrique et en partie l'Asie. Elle est le puissant révélateur du malaise nihiliste qui ronge l'Europe. 

    En dehors de groupes de croyants très motivés, qui effectuent dans l'ingratitude générale un travail de sensibilisation remarquable, la disparition des minorités les plus anciennes du Moyen-Orient ne soulève pas d'émoi particulier au sein d'une opinion publique française par ailleurs prompte à se mobiliser pour d'autres causes bien moins alarmantes. Cherchez bien, vous ne trouverez pas d'artistes de premier plan pour défendre cette cause, point d'acteurs de cinéma prêts à engager leur renommée, ni de stars du rock'n'roll, qu'on a pourtant vu faire campagne pour la protection des Indiens d'Amazonie menacés par la déforestation. En Orient, en fait de déracinement, ce sont des vies humaines que l'on arrache par milliers et un rameau originel que l'on détache à coups de hache de l'arbre généalogique des civilisations. 

    Pourquoi restons-nous si impavides?

    Cette tiédeur devient en elle-même le sujet d'une interrogation plus profonde: hors de toute conviction religieuse, laquelle doit rester le domaine secret de chacun, sommes-nous encore capables de nous indigner contre des massacres, des viols de masse, des persécutions organisées, des rackets érigés en système économique, des enlèvements contre rançon, des vexations, lorsqu'il s'agit de populations qui partagent, non le même environnement culturel mais les mêmes valeurs que les nôtres? Ce qui induit une autre question, bien plus gênante: croyons-nous encore en ces valeurs humanistes pour lesquelles des communautés coupées du monde mettent leur vie en péril, et les trouvons-nous dignes d'être maintenues sur la terre où elles ont vu le jour? La réponse est d'autant plus embarrassante que les minorités chrétiennes d'Orient (mais aussi d'Afrique ou d'Asie) sont attaquées par des bandes d'assassins invariablement enrôlés sous la bannière djihadiste, qui ne voient dans ces survivants que des alliés de la culture occidentale. Par leur sauvagerie, les terroristes visent deux buts principaux. En immolant des innocents ou en les forçant à l'exil, ils veulent atteindre l'Europe comme l'Amérique et démontrer que ces deux continents n'ont plus la capacité de se projeter. Ils cherchent à détruire la riche diversité du monde arabe, laquelle fut à l'origine de l'arabisme (adversaire de l'obscurantisme religieux) et du rêve d'une modernité orientale, pour y imposer une exclusivité islamique - qui n'a jamais existé. Une régression en tout point. Dans Les Désorientés (Grasset), Amin Maalouf écrit qu'un chrétien d'Orient meurt deux fois: la première en tant qu'être humain, la deuxième en tant que membre d'une communauté en voie de disparition. 

    Il ne s'agit pas d'affirmer que nous devrions être par nature solidaires avec les chrétiens d'Irak, de Syrie, du Nigeria, du Kenya ou du Pakistan au motif que leur religion est toujours celle dont les édifices ornent nos villes et nos villages, mais précisément de se demander pourquoi nous restons si impavides. Dans un livre prenant, qui mêle le vécu et l'analyse, Sébastien de Courtois avance une explication qui nous éclaire: "Cette indifférence est liée à un rejet de notre propre reflet dans le miroir, comme si le fait d'avoir été nous-mêmes chrétiens devait nous interdire de nous intéresser à cette réalité. Avec une vision étroite de la laïcité - ce qu'elle n'était pas à ses débuts [...] -, nous avons jeté le bébé avec l'eau du bain, réservant les questions du "fait religieux à la seule sociologie, puis à la sphère politique, ce qui est pire, le laïcisme devenant à son tour une idéologie de remplacement." 

    Sur les fleuves de Babylone, nous pleurions. Le crépuscule des chrétiens d'Orient, par Sébastien de Courtois. Stock, 187 p., 18,50€

  • BXL, 28 avril : prière oecuménique de commémoration du génocide arménien

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  • Persécutés, exilés, tués, parce que chrétiens

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    Les langues se délient. Le pape François a parlé fermement, le lundi de Pâques, « La Libre » y va maintenant d’un éditorial et d’un long article signé par Vincent Braun, Marie-France Cros et Christophe Lamfalussy  (mise à jour du mercredi 15 avril 2015) :

    "Les communautés chrétiennes ne sont pas menacées directement. Elles sont menacées par la violence, par l’anarchie, par l’insécurité, la pauvreté. C’est tout cela qui les pousse à fuir. Les chrétiens veulent vivre dignement, en liberté, avec les autres. En général, les musulmans les apprécient et demandent à ce qu’ils restent", nous disait en juin dernier Mgr Antoine Audo, l’évêque chaldéen d’Alep, en Syrie.

    Depuis, le groupe terroriste Etat islamique a entrepris d’édifier un "califat" en Irak et en Syrie. La menace est devenue plus directe sur les chrétiens d’Orient, de ces deux pays en particulier mais pas seulement.

    Les communautés chrétiennes du Moyen-Orient composent une mosaïque de cultes divers (copte, maronite, arménien, chaldéen, syriaque, grec melkite…) qui se sont implantés partout dans la région dès les premiers temps du christianisme. Celles-ci se sont intégrées aux Etats, trouvant des arrangements avec les pouvoirs locaux et les communautés dominantes, musulmanes, pour sinon vivre en harmonie avec elles, participer au mieux au tissu social de ces Etats.

    Depuis plusieurs années, la région est déstabilisée par des conflits qui remettent en cause les conditions de leur subsistance. Ces changements se traduisent par une poussée de l’intolérance et une inflation des violences à l’égard de ces communautés dans un environnement où la religion dominante, l’islam, est de plus en plus brandie comme repère moral absolu par des groupes plus ou moins structurés et nombreux (Frères musulmans, salafistes…), quand elle n’est pas instrumentalisée par des bandes armées.

    Lire la suite

  • Après Jean-Paul II, le pape François reconnait à son tour le génocide arménien

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    A ce jour, 21 pays ont reconnu la réalité de ce génocide perpétré en Turquie, à l’époque de la première guerre mondiale. Le pape François vient d’ajouter à sa voix à celle des nations qui l’ont déjà fait. Le gouvernement d’Ankara a aussitôt rappelé (en consultation) son ambassadeur auprès du Saint-Siège.

    Cacher ou nier le mal, c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser, a affirmé le pape à Saint-Pierre, face aux descendants des victimes du génocide arménien. D’Elisabeth de Bauduin sur le site « aleteia » :

    « On se demandait si, lors de la messe célébrée à Saint-Pierre le dimanche 12 avril 2015, pour les fidèles de rite arménien, le Pape prononcerait – ou non – le mot de génocide, à propos de l’extermination, il y a tout juste un siècle, d’un million et demi d'Arméniens ; mot que la Turquie, qui nie l’idée même de tout génocide, refuse toujours d’employer, malgré les pressions de la communauté internationale. Est-ce pour ménager la susceptibilité turque, afin de mieux œuvrer à la réconciliation entre les deux nations qu’il appelle de tous ses vœux ? En tout cas, trois jours avant cette messe historique, recevant les patriarches de l’Église arménienne catholique, le successeur de Pierre n’avait pas employé ce mot, décevant peut-être un peu le peuple arménien, malgré le très bel hommage qu’il lui a rendu.

    L’humanité ne réussit pas à cesser de verser le sang innocent

    Cette fois, face aux nombreux Arméniens présents dans la basilique Saint-Pierrre, parmi lesquels le président de la République d’Arménie, Serž Sargsyan, Sa Sainteté Karekin II, patriarche suprême et catholicos de tous les Arméniens, Sa Sainteté Aram Ier, catholicos de la Grande Maison de Cilicie et Sa Béatitude Nerses Bedros XIX, patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques, François n’a pas hésité à parler de génocide, à la suite de saint Jean Paul II. « Notre humanité a vécu, au siècle dernier, trois grandes tragédies inouïes : la première est celle qui est généralement considérée comme le premier génocide du XXe siècle », a-t-il déclaré, reprenant à son compte les mots du grand Pape polonais (qui parlait en connaissance de cause), dans sa déclaration commune du 21 septembre 2001 avec Karekinm II. « Elle a frappé votre peuple arménien – première nation chrétienne – avec les Syriens catholiques et orthodoxes, les Assyriens, les Chaldéens et les Grecs. Des évêques, des prêtres, des religieux, des femmes, des hommes, des personnes âgées et même des enfants et des malades sans défense ont été tués », a-t-il rappelé, faisant mémoire des autres génocides du siècle dernier : « Les deux autres ont été perpétrés par le nazisme et par le stalinisme. Et, plus récemment, d’autres exterminations de masse » [ont eu lieu], comme au Cambodge, au Rwanda, au Burundi ou en Bosnie. Il semble, a-t-il ajouté, que l’humanité ne réussisse pas à cesser de verser le sang innocent ».

    Là où la mémoire ne subsiste pas, le mal garde la blessure ouverte

    À propos du nécessaire devoir de vérité et de mémoire, François a eu ces paroles fortes, qui visent (notamment) le négationnisme : « Se souvenir [des victimes] est nécessaire, c’est même un devoir, parce que là où la mémoire ne subsiste pas, cela signifie que le mal garde la blessure encore ouverte. Cacher ou nier le mal, c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser ».

    Retrouvez dans son intégralité ce discours d’ouverture de la messe du dimanche 12 avril 2015 à Saint-Pierre, où le Pape a dénoncé par ailleurs, et à nouveau avec force, les crimes perpétrés contre les chrétiens aujourd’hui.

     Ref.  Pape François : le premier génocide du vingtième siècle est le génocide arménien

    JPSC

  • Dimanche, on priera à Rome pour tous les chrétiens arméniens assassinés il y a cent ans

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    Audience au Synode patriarcal de l'Eglise arménienne

    Cité du Vatican, 9 avril 2015 (VIS). Le Saint-Père a reçu les vingt évêques du Synode patriarcal de l'Eglise arménienne qui prendront part dimanche à la messe qu'il célébrera en la Basilique vaticane à l'occasion de la fête de saint Grégoire de Narek. Rappelant d'emblée qu'il s'agira d'une prière de suffrage pour tous les fidèles arméniens assassinés il y a cent ans: Ensemble "nous invoquerons la divine miséricorde afin qu'elle nous aide tous à guérir cette blessure dans l'amour de la vérité et de la justice, et à trouver au plus tôt le chemin de la réconciliation et de paix entre des peuples qui ne sont pas encore parvenus à un consensus raisonnable sur la lecture de ce drame". Saluant le clergé, les religieux, les séminaristes et les fidèles de cette Eglise orientale catholique, il a signalé qu'outre ceux provenant de l'Arménie, seront présents dimanche des arméniens catholiques de la diaspora, des Etats-Unis et d'Amérique latine, d'Europe, de Russie et d'Ukraine: "C'est avec tristesse que je pense à ces régions comme celle d'Alep qui furent il y a un siècle des lieux d'accueil des survivants et sont aujourd'hui en péril les chrétiens" eux mêmes. Evoquant la conversion de l'Arménie dès 301, le Pape François a rappelé "l'admirable patrimoine spirituel et culturel du peuple arménien...et sa capacité millénaire de surmonter épreuves et persécutions. Toujours reconnaissants envers le Seigneur, continuez de lui être fidèles", en lui demandant la sagesse du coeur car commémorer les victimes de 1915 "nous place devant les ténèbres du Mysterium Iniquitatis. L'Evangile nous dit que les forces les plus obscures peuvent naître dans le coeur de l'homme et en arriver à programmer l'anéantissement systématique d'êtres humains, considérés non comme frères mais comme ennemis et adversaires, comme des individus sans dignité. Pour les croyants, la question du mal reconduit au mystère de la Passion rédemptrice. Nombre des arméniens assassinés ou contraints à un exode interminable ont su prononcer le nom du Christ. Les pages dramatiques de l'histoire arménienne, qui prolongent d'une certaine manière la Passion du Christ, contiennent le germe d'une résurrection, et il est du devoir des pasteurs d'éduquer les fidèles à la nécessité de relire le passé avec des yeux neufs, de manière à comprendre que leur peuple n'est pas que celui des souffrances du Christ mais aussi de la résurrection. S'il est important d'avoir la mémoire du passé, il faut savoir en tirer de quoi alimenter le présent avec l'annonce évangélique et le témoignage de la charité. Soutenez donc un parcours de formation permanente du clergé et des personnes consacrées, vos premiers collaborateurs. Leur communion avec vous sera renforcé par une fraternité exemplaire pleinement exprimée au sein du Synode et avec votre Patriarche". Pensons aussi à tous ceux qui oeuvrèrent en faveur de vos ancêtres, tel Benoît XV qui s'adressa au Sultan Méhmet VI en vue de faire cesser les pogroms d'arméniens. "Grand ami de l'Orient chrétien, il déclara en 1920 saint Efrem docteur de l'Eglise universelle. Et je suis heureux que notre rencontre advienne à la veille de la même démarche que je ferai dimanche à l'attention de saint Grégoire de Narek, auquel je confie le dialogue entre votre Eglise et l'Eglise apostolique d'Arménie". L'oecuménisme du sang vous lie à elle.

  • Peut-on protéger militairement les chrétiens d’Orient ?

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    Durant les fêtes de Pâques, le pape François a évoqué« l’immense tragédie humanitaire en Syrie et en Irak ». Il a appelé à la fin des persécutions et au climat de violences dans le monde au nom de la religion. Pierre Servent, spécialiste des questions de défense et de stratégie revient  dans le journal « La Croix » sur la distance qui existe entre l’incantation et les réalités géo-politiques :

    « En théorie, il pourrait y avoir trois possibilités. Premièrement, on envoie les chrétiens d’Orient au Liban, en Turquie ou ailleurs. Cela paraît impossible, y compris si l’on considère les capacités d’accueil de ces pays.

    Deuxièmement, on les protège in situ. Dans ce cas, il faudrait un très grand nombre de soldats avec des postures guerrières assez musclées pour pouvoir les protéger. Il faudrait éviter que se reproduise ce qui s’est passé en Bosnie dans les poches bosno-musulmanes en territoire à majorité serbe. Les casques bleus de la Forpronu devaient protéger un certain nombre d’entre elles, mais à Srebrenica, cela s’est terminé par l’exécution de 7 000 hommes et jeunes hommes. Et les autres poches ont été impossibles à défendre. 

    MANQUE DE TROUPES POUR UNE PROTECTION ONUSIENNE

    L’ONU n’a pas suffisamment de troupes. Et les casques bleus sont souvent dans des positions difficiles pour combattre, même si le président Chirac a fait évoluer le concept pour que l’on arrête de les attacher comme des chèvres à un piquet pour qu’ils se fassent dévorer…

    Ainsi, au Mali, il y a, aux côtés des Français, la Minusma, une force de l’ONU beaucoup plus musclée. En Irak, l’armée – 250 000 hommes – n’est pas en mesure de protéger les chrétiens, parce qu’elle a été complètement désorganisée l’été dernier et elle est en cours de reconfiguration.

    Troisième solution : faire bouger les différentes populations menacées, notamment les chrétiens qui ont fui Mossoul, mais aussi les Yézidis, visées par les djihado-terroristes et les chiites, pour les regrouper dans des endroits, en Syrie ou en Irak, où on pourrait les défendre. 

    UNE PROTECTION QUI SERAIT TRÈS COÛTEUSE

    Je n’en vois pas la faisabilité, d’autant plus que très souvent ceux qui sont restés veulent rester. On ne va pas les bouger de force, rajoutant la force à la violence ambiante.

    L’exclusion aérienne n’est pas envisageable non plus parce que le califat terroriste de Daech n’utilise pas d’avions de combat. Il a des combattants prêts à se faire sauter, à coups de mines et d’explosifs.

    Enfin, il faut tenir compte de l’aspect financier. Déployer des soldats coûte de l’argent que personne n’est prêt à mettre. Les contributeurs de l’ONU, et notamment les Américains, sont de plus en plus réticents, et la France déjà très engagée est limitée sur le plan budgétaire. Cet ensemble de facteurs fait que techniquement, sur le plan militaire, je ne vois pas de solution immédiate. » Propos recueillis  par Agnès Rotivel .

    Ref. Peut-on protéger militairement les chrétiens d’Orient ?

    JPSC

  • Le Calife ou le Christ

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    marc-sarah-rome-1106 (1).jpgDe Marc Fromager directeur de l’œuvre « Aide à l’Eglise en détresse-France » (photo ici avec le cardinal Sarah), sur le site de « La Nef » :

    Dans une société en perte de repères et de plus en plus efféminée, on peut comprendre que des propositions fortes et viriles puissent être attirantes. Comment relever ce défi ? N’y a-t-il que le djihad comme réponse ?


    L’État islamique attire. Il fait également fuir, les chrétiens, les yézidis, les chiites et même les sunnites modérés, mais il attire. Les mercenaires qui s’y battent viennent de 84 pays différents et a priori, personne ne les y a obligés. D’où vient cette attraction ?
    On peut imaginer que certains doivent adhérer aux concepts clés de l’État islamique : califat, charia et retour vers le passé, en l’occurrence, la culture bédouine de la péninsule arabique du VIIe siècle, le terreau d’où a émergé l’islam. D’autres, un peu paumés et n’ayant rien pour les retenir, que ce soit en Afrique du nord, dans le Caucase ou chez nous en Europe, se laissent tenter par l’aventure. On leur promet des armes et des femmes, de la puissance.
    Ce qui est plus surprenant – et effrayant – c’est de constater que chaque décapitation entraîne une forte augmentation des départs pour le combat. Une tête en moins, c’est cent djihadistes de plus. On peut être attiré par l’aventure ou la proximité idéologique, demeure tout de même un malaise certain.

    On peut continuer à traiter ces personnes de cas psychiatriques mais il faudrait dans ce cas étudier de plus près le lien manifeste qui existerait alors entre le djihad et la folie. En attendant, et comme il est peu probable que quiconque s’aventure sur ce genre d’expérimentations, que faire pour limiter cette attraction et diminuer le nombre de départs ?

    On peut imaginer qu’il faudrait commencer par détruire « l’aspirateur », l’État islamique et la zone grise du nord-est syrien où se concentrent tous les djihadistes. Il semble que nous y travaillons, au moins à repousser l’État islamique hors de l’Irak. Pour la Syrie, c’est plus compliqué car le renversement de Bachar reste à l’ordre du jour pour l’Arabie Saoudite, le Qatar et leurs alliés objectifs, l’Occident. Or, ces fameux djihadistes sont censés y participer.

    Mais cela ne suffira pas. Il y a d’autres aspirateurs, comme la Libye, même si elle est plus difficile à rejoindre. Quoi qu’il en soit, on ne ferait que déplacer la pompe. En réalité, c’est bien également chez nous que nous devons réussir à retenir ces candidats au djihad. Objectivement, force est de constater que nous avons du travail sur la planche : il faut dire que la décadence de notre société n’est pas d’un grand renfort.

    Certes, ils n’ont en général pas voulu s’intégrer – la difficulté d’intégration ne vient pas que de nous ! – et ce principe de refus de l’intégration va malheureusement en se développant. Mais qu’est-ce qui pourrait les retenir ? Le nihilisme consumériste ? Les nouvelles normes sociétales (LGBT, PMA & GPA) ? La croissante insignifiance du monde politique ? Le blasphème ? La pornographie ? Notre société n’est pas que ça mais elle est de plus en plus ça. Même nous, ça finit par nous fatiguer…

    Et puis, il y a ce féminisme radical qui a fini par tout emporter. Le masculin est devenu suspect. Tolérance, pacifisme et indulgence constituent le nouveau triptyque républicain. Comment cette dévirilisation pourrait-elle attirer qui que ce soit et a fortiori des jeunes hommes issus d’une culture patriarcale et virile ?
    La question devient alors de savoir quels modèles masculins et quelles mesures de rééquilibrage nous pourrions proposer. Rendre le rugby obligatoire ? Proposer une mode moins androgyne ? Réserver à nouveau les galeries des églises basques aux chœurs d’hommes ? En terminer avec la théorie du genre ? Le chantier est vaste mais pas insurmontable.

    Pour les modèles, on pourrait commencer par proposer une redécouverte de nos héros nationaux et Dieu sait que la liste est longue ! De Clovis à Hélie de Saint-Marc, de saint Louis à saint Théophane Venard et de Samuel Champlain à Louis Pasteur, on doit bien réussir à en trouver un qui nous plaise.


    Extra-territorialement, même s’il est venu visiter la France à Cotignac, il y aurait bien sûr la figure de saint Joseph. Pas le vieux Joseph iconographique qui se promène, à moitié sénile, avec son bouquet de lys fanés pour bien faire comprendre son impuissance et par voie de conséquence la virginité de son épouse. Joseph était charpentier et architecte, Joseph était chef de famille, Joseph était fort et juste. Son rôle, dans ces temps qui sont les derniers, ne va cesser de croître.

    In fine, il reste le Christ. Certes, il n’était pas chef de guerre, n’a pas possédé d’innombrables femmes et n’a pas fait couler de sang hormis le sien. Il a bien chassé les marchands du temple mais bon, lorsqu’on a été à Lourdes, on comprend mieux… Il a fait le bien, opéré d’innombrables miracles et guérisons et offert la dignité et la liberté à tous ceux qui en étaient privés. Sur la Croix, il pouvait descendre à chaque instant mais il est resté pour nous sauver. Ça, c’est viril ! Entre le Calife et le Christ, il n’y a pas photo !
    M.F.
    *« Le monde est petit et les gens murmurent » (proverbe toscan) 

    Ref. Le Calife ou le Christ

    JPSC