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Politique - Page 422

  • Hergé, un "anticommuniste primaire" ?

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    Une opinion de Corentin de Salle, directeur scientifique du Centre Jean Gol, sur LaLibre.be :

    Tintin, "l’anticommuniste primaire" (OPINION)

    En 1929, "Tintin au Pays des Soviets" dénonçait un régime dont l’idéologie a fait 100 millions de morts dans le monde. Ne serait-il pas opportun de rappeler aux Belges francophones d’aujourd’hui les méthodes et les crimes du communisme ?

    Comme chacun sait, "Tintin au Pays des Soviets" sort enfin en version colorisée. Comme tous les autres lecteurs de ma génération, je l’ai découvert en noir et blanc durant mon enfance. Mais quand on évoque cette bande dessinée, je pense directement à une autre : une planche de Claire Bretécher lue durant mon adolescence. Claire Bretécher était, dans les années 70, la dessinatrice vedette du "Nouvel Obs". Elle séduisait chaque semaine un public de gauche bourgeoise et cultivée (on ne disait pas encore "bobo" à l’époque) car, avec talent, elle tournait en dérision ce milieu qui adorait se voir étrillé de la sorte.

    Le gag tient en une planche : un enfant lit un exemplaire de "Tintin au Pays des Soviets" (acheté dans une brocante ou autre part). Sur ces entrefaites, les parents arrivent. Ils sont scandalisés. Ce sont des parents de la classe supérieure votant PS -typiquement le couple qui lit le "Nouvel Obs" - et, d’autorité, le père confisque l’album et décide qu’il est hors de question que son fils lise cette BD car elle véhicule un "anticommunisme primaire"… Mais, saisi d’un doute, il se demande subitement s’il ne s’agit pas de l’édition originale, auquel cas l’exemplaire vaudrait une fortune. Du coup, son attitude change du tout au tout et il dit, de manière admirative : "Tu as eu le nez fin, mon fils." Avant de s’apercevoir, déçu, qu’il s’agit en réalité d’une réédition.

    Les horreurs du régime soviétique

    Aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, cette attitude de rejet de la première aventure de Tintin était très répandue dans le troisième quart du siècle passé. A cette époque, une portion importante des intellectuels, des journalistes, des enseignants, etc., était communiste ou proche des idées communistes. Et, pour beaucoup de gens, y compris les non-communistes, il était stigmatisant de se voir traiter "d’anticommuniste primaire". Condamner trop brutalement cette idéologie rédemptrice du genre humain revenait à passer pour un ignare doublé d’un imbécile. C’était également courir le danger de passer pour un être dénué de compassion face aux souffrances de la classe exploitée. Rétrospectivement, cela fait sourire quand on sait que la mise en œuvre criminelle de cette idéologie a fait 100 millions de morts dans le monde. Cet aveuglement volontaire face aux horreurs du régime soviétique a été abondamment commenté depuis, notamment dans "Le Passé d’une illusion", le remarquable ouvrage de François Furet, et dans toute l’œuvre indispensable de Jean-François Revel.

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  • D'après Michel Onfray, la civilisation judéo-chrétienne européenne est en phase terminale

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    Jean-Pierre Snyers nous écrit : "La civilisation judéo-chrétienne européenne est en phase terminale". Tel est le diagnostic du philosophe  (de gauche et athée) Michel Onfray dans une interview publiée le 11 janvier 2016 par le quotidien belge "Le Soir". En voici un extrait... "Avec le Concile Vatican II, l'Eglise a rayé d'un trait de plume vingt siècles de théologie, d'ontologie, de patristique, de scolastique, de philosophie, d'herméneutique... Elle a bradé les oeuvres d'Augustin et de Thomas d'Aquin pour se concentrer sur une morale moralisatrice de boy-scout réduite à une règle du jeu humaniste selon laquelle il vaut mieux faire le bien que le mal, faire la paix plutôt que la guerre, "construire des ponts plutôt que des murs" selon la métaphore cimentée du pape François. La religion chrétienne a perdu tout caractère transcendant au profit de la plus plate immanence". Comme on le voit, les catholiques dits rigides et identitaires ne sont pas les seuls à faire ce constat. Hélas, ils ne sont pas écoutés par ceux qui, à bord du navire, refusent de voir que cette mer qu'est leur idéologie mondialiste risque d'engloutir à jamais ce qui fut durant deux millénaires la foi de l'Eglise apostolique.

    Sur le site de l'Express.fr, Alexis Lacroix présente le dernier livre de Michel Onfray :

    decadence-par-michel-onfray_5774739.jpgL'Occident est "en phase terminale" estime Michel Onfray

    Depuis que la "chute" de l'Occident est un marqueur polémique, il fallait l'audace de Michel Onfray pour titrer son livre Décadence. Analyse.

    Il fallait oser. Oser, depuis que le terme de "décadence" est le marqueur polémique de la "rhétorique réactionnaire", titrer un livre ainsi. Décadence? Près de 700 pages d'un ouvrage dense et très ambitieux, d'un captivant précis de décomposition scandé d'aperçus philosophico-théologiques, qui électriseront ceux que hante la prescience du déclin, en donnant aussi à réfléchir à ceux qui résistent encore à l'hypothèse de la chute inéluctable. 

    Michel Onfray, d'ailleurs, est conscient que cette divergence de sensibilités renvoie à deux conceptions irréconciliables du temps. Au cours de deux millénaires, l'Occident judéo-chrétien européen a fait triompher l'idée d'un temps prometteur; il a érigé la confiance dans le potentiel progressiste, voire émancipateur, du temps en véritable "code culturel". Or, ce qui est en train de (re)surgir, depuis que le visage de l'homme s'efface comme un dessin tracé dans le sable, c'est une temporalité non plus prometteuse, mais "cyclique": celle que les Anciens appelaient l'éternel retour. 

    La triste sagesse du penseur

    Dès la première page, avec le commentaire de l'allégorie picturale de Monsu Desiderio, Onfray installe ce qui apparaît comme un nouveau rapport à l'Histoire, ou un nouveau régime d'historicité: un devenir qui ne promet plus le progrès illimité, mais la ruine et la destruction. Surprise? En un certain sens, oui. On savait le fondateur de l'Université populaire de Caen sensible au socialisme libertaire d'un Proudhon ou d'un Camus, on le savait prompt à manier le "marteau" nietzschéen, pour déboulonner les idoles contemporaines; on le découvre ébranlé par l'axiome célèbre de Paul Valéry: "Nous autres, civilisations, savons désormais que nous sommes mortelles." Car, ainsi qu'il l'écrit, "ce qui fut grand est appelé à devenir poussière".  

    Onfray se dévoile habité par la triste sagesse d'un penseur comme Oswald Spengler (même s'il se défie de l'automatisme "mécanique" de sa théorie): à cette aune, l'histoire du monde n'est plus celle d'un progrès du droit et de l'autonomie, mais la ronde de civilisations qui, l'une après l'autre, éclosent, prennent leur essor, étincellent, dominent, puis périclitent tels des astres morts. Onfray n'en démord pas: notre civilisation - l'Occident judéo-chrétien européen, justement - se trouve "en phase terminale".

    Finis Europae? Vive l'apocalypse joyeuse? C'est précisément pour que le lecteur prenne l'entière mesure de ce qui arrive que l'auteur l'entraîne dans un récapitulatif minutieux des accomplissements de cette civilisation. Copieux flash-back subdivisé en deux parties, les temps de la vigueur et les temps de l'épuisement, ces derniers eux-mêmes découpés en une agonie à trois temps: "Dégénérescence", "Sénescence", "Déliquescence". 

    Le temps des deux barbaries

    Néanmoins, comme sous l'effet d'un déterminisme, ces moments de l'esprit dévalent le toboggan du devenir vers une fin implacable: notre présent. L'Europe, qui pensait s'être mise à l'abri des secousses mondiales, est réveillée en sursaut par des trépidations telluriques. La plus débattue de ces trépidations consiste dans les guerres dites "asymétriques", du 11 Septembre américain au 13 Novembre français: "L'Occident hyperindustriel, armé jusqu'aux dents, disposant d'armes de guerre sophistiquées à l'extrême, y compris, pour les Etats-Unis, d'avions furtifs, de sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d'engins atomiques, d'un état-major formé à l'école dans laquelle on analyse les guerres de Thucydide et de Napoléon, de Hitler et de Giap, de César et de Staline, s'est trouvé mis à mal par quatre hommes armés d'un cutter aux Etats- Unis et, pour la France, d'armes achetées d'occasion sur un marché parallèle." 

    Or, dans l'espoir d'éclairer cette paradoxale impuissance des hyperpuissances, Onfray convoque un placide stratège allemand, contemporain de Hegel, Carl von Clausewitz. Il sollicite le cours que ce dernier a prononcé à Berlin, au cours de l'année 1811-1812. Son intitulé? "Conférences sur la petite guerre" ("Vorlesungen über den kleinen Krieg"). Et le philosophe de déplorer que l'on soit "passé à côté de ce moment polémologique majeur", car "la petite guerre est la vérité de notre époque". Vérité d'un présent, précise Onfray, où "les bombes atomiques ne peuvent rien contre le jeune djihadiste décidé à mourir".  

    "Le néant est toujours certain"

    Logique: la petite guerre, disait Clausewitz, est bien souvent la guerre du faible au fort, c'est-à-dire d'une troupe physiquement plus restreinte face à une troupe plus nombreuse, et "il est indispensable d'attaquer par surprise l'ennemi que l'on veut assaillir, quand on est si faible que l'on peut espérer le succès uniquement par le moyen de la confusion que l'on saura semer chez l'ennemi". C'est bien des assauts de Daech contre les populations civiles désarmées d'Europe que rend compte la "petite guerre". 

    A ce stade de son analyse, Onfray, cependant, hésite. Il semble se déprendre de toute forme de certitude, s'accorder une suspension du jugement. Convaincu de la disparition imminente des "empires territorialisés", il pointe un tout autre péril - la reprogrammation de l'existence humaine par le transhumanisme. "Le transhumanisme comme [...] achèvement de la puissance en mort réelle de l'homme, met-il en garde, semble obéir au programme de l'effondrement de l'étoile. Le nihilisme entrera dans sa plus grande période d'incandescence." 

    Deux barbaries, donc, se sont manifestées: le sanglant songe califal des terroristes, d'un côté; le rêve scientiste et glacé de la posthumanité, de l'autre. Et si, pour l'heure, l'issue du drame reste imprédictible, il n'est nulle raison de se réjouir. Dans un cas comme dans l'autre, "le néant est toujours certain". 

    DÉCADENCE, par Michel Onfray. Flammarion, 660p., 22,90€.

    Un extrait :

    «La civilisation du rock, de la BD, du cinéma et de la télévision, de la boîte de nuit et de la tabagie, de la pilule et du divorce, de l’alcool et des produits stupéfiants, du Frigidaire et de l'automobile, de la bombe atomique et de la guerre froide, de l'amour libre et des loisirs, de l'argent et des objets, avance en broyant tout sur son passage. Vatican II ne peut rien y faire. II semble même qu'en ayant voulu être un remède le concile a augmenté la maladie: en faisant de Dieu un copain à tutoyer, du prêtre un camarade à inviter en vacances, du symbolique une vieille lune à abolir, du mystère de la transcendance une plate immanence, de la messe une scénographie décalquant le schéma de l'émission télévisée, du rituel une aventure puisant indistinctement dans le succès des chansons du moment ou dans l'art naïf des croyants les plus allumés, du message du Christ un simple tract syndicaliste, de la soutane un déguisement de théâtre, des autres religions des spiritualités valant bien celle du christianisme, l'Eglise a précipité le mouvement en avant qui annonçait sa chute.»

    Lire également la réaction de Dominique Daguet sur le site de France Catholique : 

    Michel Onfray a-t-il raison de prédire le trépas du christianisme ?

  • A l’Ulg, l’Union des Etudiants Catholiques de Liège et le Groupe « Ethique sociale » organisent un nouveau cycle de lunchs débats inauguré par Mgr Delville le mardi 17 janvier 2017 : les inscriptions sont ouvertes

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    ulg_17 janv 2017.jpg

     aimable rappel: les inscriptions sont reçues jusqu'au 12 janvier inclusivement (téléphone, email ou réservation en ligne, comme indiqué ci-dessous)  

    « Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, professeur honoraire d’histoire du christianisme à l’Université catholique de Louvain (U.C.L.) : un lunch-débat organisé  le mardi 17 janvier 2017 à 18h00, à la Salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l'Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

      

    CYCLE DE CONFÉRENCES 2017

    L’EUROPE, SES FONDEMENTS, AUJOURD’HUI ET DEMAIN 

    Le cycle complet comportera quatre rencontres :

    Mardi 17 janvier 2017

    1. Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe

    par Mgr Jean-Pierre DELVILLE, évêque de Liège

    L’Europe a-t-elle des racines spirituelles, et plus précisément des racines chrétiennes ? Les invasions germaniques qui ont suivi la chute de l’Empire romain ont bouleversé l’Europe. Le christianisme, et plus spécifiquement l’Église latine, s’est alors affirmé comme fondement de valeurs créatrices d’une culture commune, enracinée dans une histoire des peuples où la mémoire biblique et l’héritage chrétien jouent un rôle majeur.

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  • A propos de l’identité de l’Europe et de la France

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    Pour l’hebdomadaire « Famille chrétienne », Antoine Pasquier interroge le P. Benoît-Dominique de la Soujeole, professeur à la Faculté de Théologie de l’Université de Fribourg :

    restauration-statue-charlemagne-5.jpg" Deux ouvrages à paraître le 12 janvier1 s'interrogent sur le rôle des catholiques, et de l'Eglise en général, dans l'affirmation et la défense de l'identité chrétienne de la France et de l'Europe. Cette identité chrétienne existe-t-elle ? Doit-on choisir entre le Christ et la patrie ? Le discours du pape François sur les migrants menace-t-il l'identité de l'Europe ? Eléments de réponse avec le père Benoît-Dominique de la Soujeole2, professeur de théologie dogmatique à la Faculté de théologie de l'Université de Fribourg (Suisse).

    L'identité d'une nation peut-elle être définie comme chrétienne ?

    L'identité d'une nation comprend plusieurs éléments dont le principal est la culture, c'est-à-dire une sensibilité et une mentalité communes façonnées par l'histoire. La culture française, en son état actuel, possède des éléments venus du droit romain (le mariage par échange des consentements par exemple), d'autres – les plus nombreux et les plus profonds – venus du christianisme, d'autres encore plus récents, les Lumières notamment. La culture française continue aujourd'hui de recevoir d'autres éléments qui s'intègrent plus ou moins harmonieusement au patrimoine déjà possédé. Il résulte de ce donné d'abord historique que l'élément chrétien ne suffit pas à définir la culture française : un juif, par exemple, est tout aussi français qu'un catholique.

    L'identité d'une nation est-elle immuable, figée ou évolue-t-elle au fil du temps ?

    La culture est une réalité humaine fondée dans l'exercice commun de l'intelligence et de la volonté des membres de la communauté nationale. Comme toute réalité humaine, elle est évolutive. Il faut noter la différence entre évolution et révolution. L'évolution, sur le modèle du vivant qui grandit harmonieusement (de la graine à l'arbre par exemple), est l'idéal souhaitable, car elle dit un enrichissement. Malheureusement, l'histoire connaît aussi des révolutions, c'est-à-dire des discontinuités plus ou moins radicales. Cependant, la culture peut, avec le temps, intégrer après discernement ce qui s'est présenté comme une révolution pour en faire, en définitive, une évolution. Pour la culture française, la révolution française mérite bien son nom, et nous voyons depuis deux siècles comment notre culture tâche de discerner dans cet apport ce qui permet une évolution. Ce processus n'est pas achevé !

    La défense de l'identité chrétienne d'une nation peut-elle aller jusqu'à refuser certains préceptes évangéliques, comme l'accueil de l'étranger ?

    Une culture nationale qui doit tant au christianisme, comme l'est la culture française, ne saurait affirmer à un moment de son histoire qu'une valeur évangélique aussi profonde que l'accueil de l'étranger (c'est un des « critères » du jugement dernier en Mt 25,35) pourrait être mis de côté. Ce serait, non seulement bafouer l'Évangile, mais être infidèle à notre culture.

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  • En un an : 1200 chrétiens tués en raison de leur foi

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    Lu sur le site de LaLibre.be :

    Près de 1.200 chrétiens tués en un an en raison de leur foi

    Près de 1.200 chrétiens ont été tués dans le monde entre novembre 2015 et octobre 2016 "pour des raisons liées à leur croyance", un nombre en nette baisse par rapport à l'année précédente, a indiqué mercredi l'ONG protestante Portes ouvertes (Open Doors). 

    Le nombre 2016 - en fait du 1er novembre 2015 au 31 octobre 2016 - de chrétiens tués recensés par cette organisation évangélique s'établit à 1.173 personnes, contre 7.100 en 2015, après plusieurs années de hausse (1.201 morts en 2012, 2.123 en 2013 et 4.344 en 2014).

    "Les crises très violentes qui ont impacté les chiffres en 2015 ont diminué en intensité, soit parce que les groupes extrémistes sont en repli (exemples: Boko Haram, le groupe État islamique), soit parce que les chrétiens sont déjà morts ou ont déjà fui la zone", écrit Portes Ouvertes dans son rapport.

    Cette ONG publie mercredi son classement annuel des "50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés", qui fait état de "215 millions" de personnes victimes de persécution "forte, très forte ou extrême", soit un tiers environ de la population chrétienne de ces États.

    Au moins 948 chrétiens - dont 695 pour le seul Nigeria - ont été tués en raison de leur foi, 225 l'ayant été dans neuf autres pays, selon l'étude de Portes ouvertes.

    L'organisation déplore notamment deux morts en France: le Père Jacques Hamel, le prêtre catholique égorgé en juillet 2016 par deux jihadistes dans une église de l'ouest du pays, mais aussi un migrant iranien dans un camp de réfugiés du Nord en décembre 2015, dont la "conversion au christianisme est à l'origine de l'agression" mortelle.

    Open Doors estime toutefois que ses chiffres, qui ne concernent que les assassinats de chrétiens "prouvés de manière certaine" sur la foi d'informations recoupées émanant du terrain, de la presse et d'internet, sont "en-dessous de la réalité". Ainsi, la Corée du Nord, pourtant premier pays de "l'index mondial de persécution des chrétiens", n'apparaît pas dans le relevé des morts, faute de "données fiables" dans "le pays le plus fermé de la planète".

  • L'Arménie pratique massivement les avortements sélectifs

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    L’ARMÉNIE AU TROISIÈME RANG DES AVORTEMENTS SÉLECTIFS DANS LE MONDE

     de genethique.org

    En Arménie, « nombre de foyers préfèrent avoir un fils » et « une famille réduite », aussi « les avortements sélectifs motivés par le sexe du bébé sont particulièrement fréquents à partir du deuxième enfant », déplore le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Chaque année, 1400 grossesses sont arrêtées pour ces raisons, « sous la pression de la famille ». L’Arménie présente le troisième taux le plus élevé d’avortements sélectifs de fœtus dans le monde, derrière la Chine et l’Azerbaïdjan.

    En moyenne en 2012, 114 naissances de garçons sont rapportées pour 100 filles dans ce pays, « alors que le ratio naturel tourne autour de 102 à 106 garçons pour 100 filles ». Des chiffres qui inquiètent le FNUAP : « Dans dix ou vingt ans, nous serons face à un déficit de femmes qui, combiné, à un déclin dramatique du taux de fécondité, aboutira à une crise démographique sérieuse. D’ici 2060, 100 000 mères potentielles ne seront pas nées en Arménie. Nous serons devenus une société d’hommes célibataires », prédit Garik Haïrapetian, représentant de l’Arménie au FNUAP.

    Les Nations Unies attribuent la responsabilité à « l’accès répandu aux échographies » et à la « pratique gratuite [de l’IVG] dans les hôpitaux publics ». Pour renverser la tendance, les députés arméniens ont adopté cet été une loi « obligeant les médecins à interroger les femmes désirant avorter sur leurs motivations et à refuser si ce choix est fait à cause du sexe de l’enfant ». Par ailleurs, cette loi interdit l’avortement après 12 semaines de grossesse, sauf exceptions : santé de la mère en danger, viol ou mère célibataire. Ces mesures ont été critiquées par les ONG arméniennes, tout en reconnaissant les bénéfices du débat ouvert sur ce sujet.

    Sources: AFP, Mariam Haroutiounian (10/01/2017)

  • La lutte nécessaire contre tous ceux qui menacent les fondements de la liberté et de la dignité humaines

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    De Robert Royal (The Catholic Thing) traduit sur le site de France Catholique :

    Un passé sans avenir

    Quelques journaux européens ont dernièrement mentionné (très discrètement) que, selon la police du land de Rhénanie du Nord-Westphalie, il y avait eu entre 2011 et 2016 3500 cas de vandalisme et profanation d’églises chrétiennes. Environ deux par jour (et chaque jour) dans un seul land allemand.

    Vous n’en avez probablement jamais entendu parler. Tout comme la plupart des Européens pourquoi… eh bien, parce que. Il est difficile d’obtenir même ces données approximatives. La police (dans plusieurs pays) ne veut pas affoler la population en avouant qu’elle est incapable d’assurer sa sécurité. (Souvenez-vous des femmes molestées la nuit de la Saint-Sylvestre ?) Et le politiquement correct entre aussi en jeu, bien sûr.

    Les autorités allemandes disent que les profanations des églises du land de Rhénanie du Nord-Westphalie ont surtout été commises par des djihadistes salafistes qui pillent les troncs pour financer leurs activités. Les salafistes interdisent tous le recours à la raison (kalam) dans les affaires religieuses, mais sont divisés en ce qui concerne la violence. Il y a environ 7500 salafistes en Allemagne, 17000 en France, de plus petits groupes en Suède et jusqu’en Chine, mais ils se comptent par milliers en Egypte et en Inde. Ils doivent être assez nombreux en Amérique, mais les statistiques manquent.

    Si vous voulez savoir de quoi l’année 2017 sera faite, eh bien, tout dépendra de la manière dont l’Occident relèvera ou non (sans parler des attentats comme le massacre perpétré par Daech sur le marché de Noël de Berlin) les défis que présentent le salafisme et d’autres mouvement du même type. La Chine et la Russie vont réclamer des politiques étrangères et économiques créatives et sévères. La politique intérieure y sera appliquée comme dans une zone de guerre. Mais l’islamisme impose des remises en cause fondamentales de la pensée et des croyances.

    En fait, plus qu’une menace extérieure, il suscite une crise au sein de l’Occident lui-même. La chancelière Angela Merkel a déclaré que le problème en Europe n’était pas le nombre trop important de musulmans, mais l’affaiblissement du christianisme : une rationalisation qui vient un peu tard après qu’elle a autorisé l’afflux en Allemagne – et, en vertu des accords de Schengen, dans l’ensemble de l’Europe, voire au-delà - de plus d’un million de musulmans, sans aucun contrôle.

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  • La sécularisation est porteuse d'insécurité

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    De Radio Vatican :

    Cardinal Erdö : «la sécularisation est porteuse d'insécurité»

    (RV) «La négation de Dieu ne permettra pas d’éviter les tensions, bien au contraire, la sécularisation affaiblit la vie sociale et est porteuse d’insécurité». Cette affirmation est celle du cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest, à l’ouverture du 5e Forum européen entre orthodoxes et catholiques, à Paris, ce lundi 9 janvier.

    Le forum s’est choisi pour thème «L’Europe dans la crainte de la menace du terrorisme fondamentaliste et la valeur de la personne et de la liberté religieuse», et pour le cardinal Erdö, c’est un des sujets parmi les plus présents dans le quotidien des citoyens européens. «La peur du terrorisme fondamentaliste mine la dignité de l’être humain et met en péril une saine liberté religieuse sans laquelle il n’existe pas de paix sociale», selon le prélat hongrois.

    Le cardinal Peter Erdö note que chez les jeunes particulièrement, croît le désir d’une vie non banale et de radicalisation. «Un désir qui ne doit pas conduire au fondamentalisme et encore moins à la haine de l’autre et au terrorisme, mais comme l’enseigne le Christ, ce désir doit conduire vers l’amour de Dieu et de son prochain comme soi-même.»

    C’est de la fragilité de l’actuelle civilisation européenne dont provient la peur. Une civilisation marquée par l’individualisme et le consumérisme. «Les chrétiens sont plus que nécessaires en Europe, ils se doivent d’être présents dans la promotion de la justice, dans le respect du bien commun et de la dignité de la personne», et bien sur, ajoute le Cardinal Erdo, «ils doivent défendre la liberté religieuse».

  • Au Chili : le respect de la vie et des églises sont devenus les cibles des opposants

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    CHILI : attaques contre la vie et les églises

    Tensions sociétales et politiques, recrudescence d’attaques d’églises, revendications régionales… la stabilité du Chili se fragilise de jour en jour. Tour d’horizon.

    Un peu plus d’un quart de siècle après le retour à la démocratie, le Chili demeure un des pays les plus stables du continent latino-américain. Mais l’indifférentisme de la population vis-à-vis de la classe politique s’accroit. A peine plus d’un tiers des électeurs se sont déplacés le 23 octobre 2016 pour les élections municipales, où la victoire de l’opposition laisse augurer pour les présidentielles de fin 2017 une probable défaite du parti de gauche de Mme Bachelet qui entend poursuivre ses transformations sociétales. Les régions majoritairement indiennes, en particulier l’Araucanie, connaissent de leur côté un regain de tensions sociales avec des accès de fièvre de groupes d’indiens mapuches réclamant les terres de leurs ancêtres. La nomination d’un membre de l’Opus Dei, Mario Fernandez, comme ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique en juin 2016 semble toutefois montrer une volonté d’apaisement envers les catholiques de la part de la présidente Bachelet (issue de famille protestante, mais elle-même sans affiliation religieuse).

    Bataille sur l’avortement

    Bien que 90 % des Chiliens se déclarent chrétiens (dont 70 % catholiques), le gouvernement veut aligner sa législation sur le mouvement de sécularisation sociétale qui traverse actuellement l’Occident. L’Église catholique ne peut accepter cette distanciation par rapport aux valeurs qui ont fondé la société chilienne depuis des siècles.

    Les tensions les plus sérieuses concernent l’avortement, totalement interdit depuis 1989. En janvier 2015, le gouvernement a déposé un projet légalisant l’avortement dans certains cas.  L’Église catholique a aussitôt demandé que soit inscrite dans la législation une clause d’objection de conscience pour le personnel et les structures de santé. Sinon, les établissements catholiques pourraient être conduits à accepter des avortements dans les établissements sanitaires qu’ils gèrent – ainsi l’Université catholique pontificale de Santiago. La défense de la vie a été évoquée lors d’une rencontre entre la présidente Michèle Bachelet et le pape François, début juin de la même année, mais le gouvernement a poursuivi ses objectifs en ce domaine. En mars 2016, la loi permettant l’avortement dans certains cas a été votée en première lecture par la Chambre des députés. En septembre 2016, une commission du Sénat a ratifié ce vote, mais le projet ne sera sans doute définitivement approuvé qu’au printemps 2017. Ceux qui s’y opposent au nom de la défense de la vie, catholiques et évangéliques, continuent de se mobiliser.

    Attaques contre des églises, en Araucanie et ailleurs

    Le pays n’avait jamais connu ceci : en 2014, trois églises catholiques ont été attaquées, le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes à Santiago, celui de Santa Barbara dans la région d’Araucanie et l’église paroissiale de Notre-Dame de la Miséricorde à Los Castaños dans la banlieue de Santiago. En 2015, c’est à nouveau en Araucanie qu’un incident a été déploré dans une église, puis, depuis début 2016, le rythme des attaques contre les lieux de culte dans cette région du Chili a brusquement explosé. Ce sont huit églises et quatre chapelles catholiques, plus trois églises évangéliques qui ont été attaquées au cours des huit premiers mois de l’année. Le 4 août, l’église de Pidima a été entièrement détruite par le feu lors d’un attentat perpétré par un groupe non identifié, mais dont les inscriptions en faveur de la cause mapuche ne laissent aucun doute quant à leur identité. Les militants mapuches réclament le retour de leurs terres ancestrales, voire l’indépendance de l’Araucanie. Cette région n’a jamais été complètement intégrée depuis la colonisation, et a connu plusieurs soulèvements ou périodes de troubles contre les Espagnols puis le gouvernement central. Depuis 1990, une frange radicalisée de la population mapuche s’est lancée dans des actions d’occupation de terres, voire de véritable guérilla de basse intensité. Alors que la grande majorité des Mapuches sont catholiques, les attaques contre les églises semblent avoir pour but de briser ce lien ou du moins de l’affaiblir.

    En même temps, et à Santagio même, l’église de la Gratitude a été attaquée, pour de toutes autres raisons : lors d’une manifestation d’étudiants qui a dégénéré, avec destruction d’un grand crucifix ancien. La concomitance de ces événements montre que l’Église catholique est la victime des tensions qui divisent aujourd’hui la société chilienne.

    Antoine Rizzo (plus de détail sur notre magazine L’Église dans le Monde n° 181)

  • Bienvenue au "Passé Belge", un blog consacré à notre histoire

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    header-blog3.jpgNous saluons l'apparition d'un nouveau blog sur la toile; il est consacré à l'histoire de notre pays et s'intitule "Le Passé Belge; l'actualité de la recherche historique". Son initiateur, Paul Vaute, qui est aussi rédacteur en chef des pages liégeoises de la Libre ("La Gazette de Liège") le présente en ces termes :

    Faire connaître de multiples facettes, souvent ignorées, de notre passé, refléter la richesse des travaux les plus novateurs de nos historiens de niveau professionnel, rendre accessibles au plus grand nombre les résultats des recherches scientifiques: telles sont les ambitions de ce blog dont l'auteur, journaliste de profession, est aussi historien de formation.

    Toutes les études dont il est ici question enrichissent notre savoir relatif au passé belge. Passé belge ?... Il faut simplement entendre par là les faits humains de portée sociale, culturelle, politique, économique, technique... qui se sont déroulés, de la préhistoire à nos jours, sur le territoire actuel de la Belgique. Ainsi procède-t-on dans tous les pays, même si la plupart ont revêtu leur forme étatique actuelle bien plus récemment que le nôtre. Ce faisant, on n'ignore certes pas les espaces et les cadres politiques différents dans lesquels vécurent nos ancêtres: Gaule, empire romain, royaume franc, empire carolingien, morcellement féodal, Pays-Bas bourguignons puis habsbourgeois, principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy, régimes français puis hollandais, royaume de Belgique...

    Si ce recueil se veut des plus diversifiés, attentif aux apports venus des deux côtés de la frontière linguistique - et aussi des pays et régions limitrophes qui ont, un temps, partagé nos destinées -, il n'est pas possible d'être exhaustif, tant la masse est considérable. Nous faisons donc des choix dans les revues, colloques, communications, thèses et TFE, ouvrages collectifs, éditions de sources, rapports de fouilles archéologiques... les plus récents, sans nous interdire de temps à autre une incursion dans des textes plus anciens mais qui ont conservé toute leur valeur. Nous espérons ainsi jouer notre rôle de passeur entre le monde des chercheurs et le grand public.

    A celles et ceux que l'une ou l'autre de nos présentations a mis en appétit, nous ne manquons pas de fournir les références des documents complets: articles, livres, sites, pdf...

    L'ensemble fait en outre l'objet d'un classement par thèmes et d'un classement par époques, les deux pouvant être croisés.

    Les sujets qui ont déjà été abordés sur ce blog sont d'un intérêt évident; jugez-en :

    De Godefroid Kurth (1847-1916), on connaît surtout l'œuvre historique et l'action politique, de l'importation des méthodes de travail allemandes dans nos universités à la promotion du catholicisme social dans notre vie politique. Mais bien peu savent que l'auteur de Clovis, le fondateur, de La cité de Liège au Moyen Age ou de La nationalité belge prit aussi à cœur la cause de Sitting Bull et des Amérindiens en général. ...

    Le 18 juin 1316, après des années d'affrontements, le prince-évêque de Liège Adolphe de la Marck et les représentants des corps constitués (chanoines, grands chevaliers, villes importantes appelées "bonnes villes") s'entendaient pour mettre fin aux hostilités dans le village de Fexhe-le-Voué, aujourd'hui Fexhe-le-Haut-Clocher. S'il faut mettre bien des nuances à une certaine vision romantique prompte à exagérer la portée de ce compromis établissant un équilibre entre les pouvoirs, il n'en a pas moins fourni une sorte de base "constitutionnelle" à...

    Ce n'est pas sans raison qu'une statue équestre de Charlemagne se dresse à Liège, au boulevard d'Avroy, comme à Paris, sur le parvis de Notre-Dame, pour ne citer que ces lieux emblématiques. A des titres divers, le roi franc devenu empereur s'est vu ou se voit encore octroyer un rôle de pionnier, voire de père, de la Belgique ou de la France mais aussi de l'Allemagne, de l'Europe, de l'Occident chrétien… "

    La maison L. Hoeberechts fils a duré presque un siècle, jusqu'en 1910. Pas de chauvinisme: c'est à des Allemands que nous devons l'implantation d'une industrie du piano, comme ce fut aussi le cas en France et en Angleterre. Et à en juger par l'étude que Pascale Vandervellen consacre à cette naissance, les anciens Pays-Bas méridionaux et la principauté de Liège ont démarré plutôt petitement. Alors que les concepteurs du mariage du clavier et des cordes...

    "Pardonnez-moi, Prince, si je / Suis foutrement moyenâgeux", chantait Brassens. Il aurait pu le dire aussi de ces écrits pour lesquels notre signature est fréquemment sollicitée et par lesquels une plainte ou une demande est adressée à telle ou telle autorité. Rien de plus ordinaire de nos jours que le recours à la pétition comme mode d'action politique. La Constitution belge (article 28) comme la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (article 44) en font un droit qu'organisent notamment les...

  • La présidence maltaise de l'UE se propose de revivifier la foi dans le projet européen

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    Du service Presse de la Comece :

    Présidence maltaise de l'UE: revivifier la foi dans le projet européen

    Le vendredi 6 janvier, une délégation conjointe de la Conférence des Églises européennes (CEC) et de la Commission des Conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE) a été reçue le Premier ministre de Malte, M. Joseph Muscat, et des représentants de son gouvernement alors que Malte vient d’endosser pour six mois la présidence du Conseil de l'Union européenne. La réunion avait pour objectif d’échanger sur des sujets de préoccupation commune, en particulier les priorités de la présidence maltaise, notamment la migration, la politique de voisinage et l'inclusion sociale.

    "La Présidence maltaise du Conseil de l'Union européenne offre à notre pays l'occasion de donner une impulsion forte visant à revivifier la foi dans le projet européen", a déclaré l'archevêque de Malte, Mgr Charles J. Scicluna.

    Les questions relatives à la migration et à l'accueil des réfugiés en Europe ont dominé les discussions. Les représentants du gouvernement et des églises ont souligné la nécessité de recadrer le débat public, en parlant notamment des avantages de la migration pour les sociétés européennes et en soulignant les opportunités d'accueillir en Europe ceux qui ont besoin de sécurité. Les Eglises ont également réitéré leur appel à l'amélioration des voies sûres et légales vers l'Europe, l'importance centrale de l'unité et de la réunification familiales, et le travail fourni par les Eglises dans les contextes locaux qui favorisent des rencontres enrichissantes avec les réfugiés.

    La délégation de la CEC-COMECE a également encouragé le gouvernement maltais à adopter une approche holistique et globale lors de la mise en œuvre de ses priorités. Les réponses apportées aux problèmes de migration et à l'accueil des réfugiés devraient prendre en compte les causes profondes à l’origine du déplacement des populations, y compris les crises écologiques. Mettre en cohérence des politiques de l'Union européenne avec les objectifs de développement durable des Nations Unies constituerait une piste pour l'élaboration d'une approche plus solide et équilibrée en la matière.

    La rencontre de la CEC et de la COMECE avec la présidence maltaise du Conseil de l'Union européenne s’est tenue sous l’égide de l'article 17 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Celui-ci engage l'UE à un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les Eglises et les communautés religieuses. Les Eglises sont très reconnaissantes de l'occasion qui leur a été offerte d’être reçues au tout début de la présidence maltaise, qui a commencé le 1er janvier 2017.

    Télécharger le document de réflexion de l’Eglise de Malte sur la présidence maltaise de l’UE (en anglais).

    Communiqué de presse de l’Eglise catholique de Malte

    Voir les photos 

    Liste des participants :

    Représentants du Gouvernement maltais

    • Dr Joseph Muscat, Premier Ministre
    • Louis Grech, Vice Premier Ministre et Ministre des Affaires européennes
    • Dr George Vella, Ministre des Affaires étrangères
    • Dr Ian Borg, secrétaire pour les relations avec le Parlement pour la présidence maltaise et les fonds européens

    Représentants de la COMECE et de la CEC

    • Mgr. Charles J. Scicluna, archevêque de Malte et membre de la COMECE
    • Mgr. Mario Grech, évêque de Gozo
    • Révérend Dr Robert Innes, évêque de Gibraltar en Europe, Church of England
    • Mgr Joseph Galea Curmi, Vicaire général
    • Rev. Prof. Emanuel Agius, Doyen, Faculté de Théologie de l’Université de Malte
    • Mme Doris Peschke, secrétaire générale, Churches’ Commission for Migrants in Europe
    • Fr Olivier Poquillon OP, secrétaire général de la COMECE
    • Mme Erin Green, Chargée de Communication, CEC
  • Quand Jean-Claude Guillebaud salue le courage d'Yves Calvi

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    De Jean-Claude Guillebaud sur le site du Nouvel Obs :

    Le courage d'Yves Calvi

    Mi-décembre, l'ancien présentateur de "C dans l'air" désormais sur LCI a fait preuve de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. 

    C'est un paradoxe : quand un journaliste pose un acte de courage, on en parle dix fois moins que quand un autre "dérape" (comme on dit maintenant). La chose vient d'arriver au détriment d'Yves Calvi qui reprend désormais sur LCI, sous le titre "24 Heures en questions" (du lundi au vendredi, à 18h10), une émission comparable à son ancien "C dans l'air" de France 5. De quel courage s'agit-il ? On pourrait tout aussi bien parler de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. L'auteur de ces lignes a d'autant plus envie de saluer cette probité que, dans "TéléObs", il a plusieurs fois dénoncé le néolibéralisme subliminal qui ressurgissait dans l'ancien "C dans l'air" dès qu'il était question d'économie.

    Cet acte de courage mérite donc d'être raconté. Tout commence le 15 décembre. L'émission est intitulée "Alep seule au monde". Dans sa présentation, Calvi reprend la rhétorique en usage sur le martyre de la ville, l'agonie de sa population au milieu des ruines et l'impuissance collective. Ses quatre invités sont les suivants : Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef adjointe à "la Croix", le général Vincent Desportes, ancien patron de l'Ecole supérieure de Guerre, Frédéric Pons, journaliste et professeur à Saint-Cyr, et Frédéric Pichon, auteur d'un livre remarqué sur la Syrie ("Syrie, pourquoi l'Occident s'est trompé", éditions du Rocher, 2014).

    Dès les premiers échanges, les remarques de chacun des invités ont tout pour surprendre l'animateur tant elles prennent le contre-pied des "éléments de langage" en usage, à ce moment-là, dans les médias. On explique d'abord que ces bombardements, en effet effroyables, ne concernent pas "la ville d'Alep" mais seulement deux ou trois quartiers de l'est de la cité. Un invité précise même qu'ils correspondent à un ou deux arrondissements de Paris. Le reste de la ville - Alep-Ouest - n'est pas touché, et ses habitants se félicitent ouvertement de la reconquête annoncée des quartiers Est par l'armée syrienne. Isabelle de Gaulmyn, dont le journal a suivi de très près cette actualité, ajoute qu'il fut un temps où la tragédie était dans l'autre sens. L'Ouest - notamment les chrétiens - recevait les obus et les missiles tirés par la rébellion des quartiers Est, dont les djihadistes. A ce moment-là, ajoute-t-elle, l'opinion occidentale ne s'était guère émue. Le général Desportes enfonça le clou en ajoutant qu'aujourd'hui, l'émotion — compréhensible — suscitée par les bombardements des lointains quartiers Est concernait une population civile prise en otage par les djihadistes, ces derniers, pour une bonne part, étaient les mêmes que ceux que la France bombarde avec ses avions Rafale à Mossoul, en Irak. Très vite, on sentit Yves Calvi désarçonné par la convergence de ces témoignages qui, tous, illustraient une faillite de la diplomatie française (et des grands médias hexagonaux). Laquelle diplomatie était aussi confuse et changeante que celle de Vladimir Poutine fut déterminée et constante.

    Au final, répondant à la question d'un téléspectateur, Vincent Desportes rappela que, dans l'Histoire, les sièges des grandes villes furent à la fois très longs et très meurtriers : Leningrad, Stalingrad, Sarajevo, Falloujah, etc. Après avoir argumenté pied à pied avec ses invités, Calvi ne dissimula plus son embarras. Il confessa même sa crainte d'avoir organisé une émission "révisionniste". Du coup, moins d'une semaine plus tard, le 21 décembre, Yves Calvi choisit de revenir sur le sujet d'Alep avec, cette fois, un seul invité : Eric Denécé, directeur du Centre français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Or, non seulement ce dernier confirma les analyses de l'émission précédente, mais il en rajouta sur les médias, en parlant d'une "énorme falsification de l'information", allant jusqu'à dire crûment : "On s'est fait rouler dans la farine avec Alep."

    Il ajouta bien sûr que quand nos grands médias dénonçaient dix fois par jour les crimes commis en Syrie, ils étaient moins prolixes pour parler de  ceux commis au Yémen par nos "amis" saoudiens, lesquels bombardent à l'aveugle la totalité du territoire et des villes yéménites.

    Précision importante, capitale même. On a réécouté ces différents témoignages recueillis par Calvi au sujet d'Alep. A aucun moment il ne fut question de trouver des excuses à Bachar el-Assad ou de minimiser les crimes commis par son régime. Lequel restera - et reste, hélas - comme l'un des plus barbares qu'ait connu le Proche-Orient depuis le coup d'Etat de Hafez el-Assad (père de Bachar) en 1970. Soit quarante-six ans d'une tyrannie abjecte. Mais pour combattre une tyrannie, il faut s'interdire de mentir ou de truquer la vérité. Pour cette raison, merci et bravo, Yves Calvi !