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Politique - Page 549

  • Une histoire belge : l’aide humanitaire belge pour l’Irak clouée au sol

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    Deux avions C-130 remplis de denrées alimentaires sont prêts à décoller, mais attendent toujours le feu vert gouvernemental. Lu sur le site « aleteia » :

     « Didier Reynders, ministre de Affaires étrangères, l’avait assuré à l'issue d'une réunion de crise de l'Union Européenne : la Belgique comptait bien participer au transport de l'aide humanitaire vers l'Irak, de même que la France, le Royaume-Uni ou l’Allemagne.  Une annonce qui a éveillé de grands élans de générosité parmi les paroissiens de l’abbaye maronite de Bois-Seigneur-Isaac à Braine-l’Alleud, une commune francophone de la région wallonne, rapporte RTL.be. La population avoisinante s’est en effet grandement mobilisée pour venir en aide au Kurdes, récoltant une grande quantité de denrées alimentaires non périssables, suffisamment pour remplir deux avions. Mais il semblerait que les moines maronites se soient réjouis un peu trop vite en affirmant qu’un avion de la Défense belge s’envolerait rapidement vers l’Irak, dans la mesure où aucun financement n’a été validé pour cette entreprise.  La coopération belge a pourtant financé des aides supplémentaires pour l'Irak à hauteur de 2 millions d’euros la semaine dernière mais la somme n’était, semblerait-il, pas destinée à financer un tel transport.  La population espère dès lors qu’une décision sera prise promptement afin de venir en aide aux réfugiés irakiens qui souffrent tragiquement de faim. 

    Une polémique côté N-VA

    Parallèlement, du côté flamand, une polémique a débutée le 20 août suite aux propos du président du parti national-conservateur de la N-VA, Bart De Wever, qui a fermement déploré l’absence de réaction de la part de la communauté musulmane belge: "Si ces actes avaient lieu au nom de mon Dieu, je me dépêcherais de me distancier”, a-t-il ainsi déclaré lors d’une émission de radio. Une attaque à laquelle le président de l’Exécutif des Musulmans, Nordin Smaili, a répondu en estimant qu’il n’avait aucune distance à prendre avec l’EL: “Nous n’avons rien à voir avec les conflits qui se déroulent à l’étranger. Nous n’avons rien à voir avec l’EI ou d’autres groupuscules”, écrit-il sur son blog. »

     Ref.Irak : l’aide humanitaire belge clouée au sol

    JPSC

     Au bout du compte, et aux dernières nouvelles ce jeudi 21 août, le budget du transport aérien sera couvert par la Défense, les Affaires étrangères (sur le volet Diplomatie préventive) et Melchior Wathelet, qui a hérité des compétences “Multiculturalité et égalité des chances” de Joëlle Milquet.

    JPSC 

  • Une encyclique pour condamner l’Islamisme ?

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    capture3-635x357.jpgAprès la décapitation, confirmée, du journaliste  James Foley (photo), Philippe Oswald, dans un « post » à lire sur le site web « aleteia » : Irak, la stratégie de la terreur  conclut sa réflexion comme ceci :

    "A bien des égards, l’islamisme se présente comme le nouveau totalitarisme. Contrer son expansion oblige à une révision générale des positionnements des uns et des autres, y compris du Vatican qui vient de reconnaître par la bouche du pape François lui-même la légitimité de l’actuelle intervention armée en Irak pour « stopper les barbares » comme le souligne Jean-Pierre Denis dans son éditorial de La Vie. Mais sur le fond, ne peut-on pas espérer un éclairage du Saint-Siège ? « L'analyse des erreurs qui ont jeté le monde dans le chaos (nazisme, communisme) a fait l'objet d'encycliques. Pourquoi pas une sur l'Islam ? » demandait hier (19 août) dans un tweet Jean-Marie Le Méné. A tout le moins,  la question des rapports entre l’islam et l’islamisme ne mériterait-elle pas d’être abordée en profondeur, sereinement mais sans tabou ? »
     

    Deux remarques  sur cette conclusion :

    Primo : dans une déclaration entortillée, le pape François a déclaré « Il est licite d’arrêter l’agresseur injuste.  Je dis bien ‘arrêter’, je ne dis pas bombarder ou faire la guerre. Les moyens de l’arrêter devront être évalués ». Il n’a donc pas fermé la porte à une intervention militaire, c’est vrai,  mais il n’a pas non plus donné son approbation aux opérations américaines actuelles.

    Comme l’écrit Jean-Pierre Denis dans l’'hebdomadaire « La Vie », « on sent l’Argentin gêné aux entournures. On le comprend, car l’Église a condamné jusqu’ici avec force toutes les interventions armées dans la région. Un peu… jésuite, François se refuse donc à parler explicitement de bombardements. C’est pourtant de cela qu’il s’agit, et il le sait. C’est ce que plaide aussi le maître de l’ordre dominicain, le ­Français Bruno Cadoré. Ce grand connaisseur de l’Irak est tout sauf un va-t-en-guerre. Il réclame pourtant, depuis la mi-août, « le déploiement immédiat d’unités militaires spéciales ». La force n’est que l’ultime recours. Mais on en est, hélas, arrivé là. La situation irakienne oblige à une révision tragique et douloureuse. Ne pas le reconnaître serait lâche. »

    Secundo : une encyclique "sereine mais sans tabou" sur l’Islamisme (et non l’Islam) ? Dans l’ordre des priorités, elle serait peut-être bien plus nécessaire que celle, déjà annoncée à plusieurs reprises, sur l’écologie. La question est de savoir si on prend le risque, comme le fit, en son temps le pape Pie XI avec sa grande trilogie : Non abbiamo bisogno du 29 juin 1931, contre le fascisme italien,, Divini Redemptoris, du 19 mars 1937, contre le communisme etMit brennender Sorge , 21 mars 1937, sur la condamnation du nazisme : la frilosité diplomatique n’était pas dans son tempérament, pas plus que le rêve pacifiste des baba cool des années 1970.

    JPSC 

  • Le Califat islamique expliqué à l’hebdomadaire « La Vie » par un intellectuel musulman

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    Que signifie la résurgence du concept de "califat" en 2014 ? Entretien de Laurence Desjoyaux (hebdomadaire « La Vie ») avec Mohammed Hocine BENKHEIRA, directeur d'étude à l'École Pratique des Hautes Etudes (EPHE). Extraits.

    D'où vient ce « califat islamique» proclamé par Abu Bakr Al-Bagdadi en Irak ?

    Le groupe qui s'est auto-constitué en califat à Mossoul en juin 2014 adhère vraisemblablement au wahhabisme, une interprétation piétiste de l'islam, apparue au 18e siècle, à la suite d'Ibn Abd al-Wahhab.(…)  

    À quel califat historique ce groupe fait-il référence ?

    Le nom même du nouveau calife autoproclamé, al-Baghdadi, est une référence claire au califat des Abassides dont la capitale était Bagdad. Le califat s’est mis en place tout de suite après la mort du Prophète en 632.. C'est la grande époque de gloire du califat régnant sur un monde musulman unifié ; c'est cette période, idéalisée, que le califat autoproclamé veut retrouver (…).

    Quel est le rôle traditionnel du calife ?

    Toutes proportions gardées, le calife est un peu l'équivalent du pape, mais seulement sur le plan séculier. Il fait office de chef mais n'a guère de pouvoir religieux, en tout cas depuis le Xe siècle. Celui-ci est accaparé par les oulémas, les docteurs de la Loi, qui détiennent la véritable autorité juridico-religieuse. Le calife est donc là pour faire appliquer la loi islamique et unifier le monde musulman. C'est d'ailleurs l’objectif proclamé par le « calife » al-Baghdadi : dans un premier temps rétablir l'autorité de la loi islamique sur les musulmans et réunifier la communauté des fidèles.

    Pourquoi les musulmans sunnites auraient-ils besoin d'un calife ?

    Le calife est présenté comme le successeur du Prophète. Il doit d'ailleurs appartenir à la tribu de celui-ci : les Quraychites. Les chiites, eux, n'ont pas besoin de successeur du Prophète car ils ont des imams qui sont considérés comme des descendants du Prophète. Par ailleurs, là où il n'y a pas de califat, il y a des puissances locales qui s'érigent en entités politiques diverses. Du coup, c'est l'émiettement de la communauté musulmane et donc son affaiblissement. La seule force qu’a pu opposer le monde sunnite, sous la direction des Ottomans, au monde chrétien, c’était une relative unité. Tous ceux qui cherchent à restaurer le califat rêvent de cette unité perdue, parce qu’ils pensent que s’ils la retrouvaient, ils pourraient mieux faire échec au projet impérial des puissances occidentales.

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  • L'Allemagne se prépare à envoyer des armes en Irak contre les islamistes

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    Lu sur le site web du Figaro (extrait) :

    Le changement de doctrine est un petit événement. L'Allemagne se dit désormais «prête» à livrer des armes aux combattants kurdes qui, en Irak, affrontent les forces de l'État Islamique. Jusqu'à présent, Berlin s'était toujours refusé à la vente d'armes à des pays en guerre. Traumatisés par leur histoire, les Allemands hésitent à s'engager militairement, d'une manière ou d'une autre, en dehors de cadres internationaux biens définis.

    La «brutalité» des islamistes comme leurs méthodes «barbares», pour reprendre les mots des ministres de la Défense Ursula von der Leyen (CDU) et des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier (SPD), ont eu raison des préventions allemandes. Depuis plusieurs jours, le débat agite le pays, comme la communauté internationale. Une partie de la gauche, notamment les Verts, réclame un débat parlementaire et un mandat du Bundestag. La droite, elle, soutient l'idée d'une initiative allemande plus rapide.

    Après avoir consulté ses ministres, la chancelière Angela Merkel a finalement donné son feu vert à la livraison d'armes. Le président fédéral Joachim Gauck, une figure morale dans le pays, avait, au début de l'année, appelé les Allemands à surmonter leurs réticences (…).

    Réf. L'Allemagne se prépare à envoyer des armes en Irak contre les islamistes

    Pour mémoire, les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient cautionné vendredi dernier les livraisons d'armes aux combattants kurdes, la décision de livrer ces armes revenant toutefois à chaque Etat membre. Vu l’état actuel de leurs opinions publiques, plutôt frileuses, il était difficile  aux gouvernants européens de faire un pas de plus pour l’instant.

     JPSC

  • Irak: les djihadistes revendiquent la décapitation d'un journaliste américain

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    Lu sur le site web de "L'Express"

    Ce sont des images d'une rare violence: Les djihadistes, qui ont perdu du terrain en Irak après des frappes des Etats-Unis, revendiquent la décapitation d'un journaliste américain dans une vidéo diffusée sur Internet mardi soir. L'Etat islamique (EI) y montre un homme masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge de James Foley, un journaliste américain qui avait été enlevé par des hommes armés en novembre 2012 en Syrie.  

    "Nous n'avons jamais été aussi fiers de notre fils Jim", a réagi sa mère, Diane Foley, dans un message sur Facebook. "Il a donné sa vie en essayant de montrer au monde les souffrances du peuple syrien." "Nous implorons les ravisseurs d'épargner la vie des autres otages. Comme Jim, ils sont innocents. Ils n'ont aucun pouvoir sur la politique du gouvernement américain en Irak, en Syrie ou ailleurs dans le monde", a-t-elle ajouté.

     Un deuxième journaliste apparaît sur la vidéo

     "Nous avons vu une vidéo qui prétend montrer le meurtre du citoyen américain James Foley par l'EI. Si elle est authentique, nous sommes horrifiés par le meurtre brutal d'un journaliste américain innocent et exprimons nos sincères condoléances à sa famille et ses amis", a indiqué Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil de sécurité nationale dans un communiqué. Les services américains vont chercher à vérifier l'authenticité des images. 

    Dans cette vidéo, les djihadistes montrent aussi un autre journaliste américain identifié comme étant Steven Sotloff. Ils menacent de l'exécuter à son tour si le président américain Barack Obama ne met pas fin aux frappes aériennes américaines en Irak. Les deux journalistes sont vêtus d'une tenue orange, qui rappelle celle des prisonniers de Guantanamo. 

    Sur Twitter, nombreux sont ceux qui appellent ce mercredi à ne pas regarder ni partager la vidéo sur les réseaux sociaux pour respecter la mémoire de James Foley. Selon eux, reprendre les vidéos des djihadistes, cela à jouer le jeu de l'Etat islamique. Ils s'expriment notamment sous le hashtag #ISISmediaBlackOut. Les parents du journaliste sont peuvent d'ailleurs exiger le retrait de twitter des images de la scène, a expliqué un resopnsable de la plateforme.

     Réf. Irak: les djihadistes revendiquent la décapitation d'un journaliste américain

     Lire aussi: que penser du sondage selon lequel 15% des Français soutiennent l'Etat islamique? 

    JPSC

  • En Bosnie-Herzégovine, les catholiques sont discriminés

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    Extrait du Bulletin de l'Aide à l'Eglise en Détresse d'août-septembre 2014 :

    Il y a cent ans éclatait la première guerre mondiale. Le prétexte fut l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc austro-hongrois François-Ferdinand et de son épouse. Quelle est la situation des chrétiens en Bosnie-Herzégovine aujourd’hui ? Qu’en est-il de l’aide de l’Europe ? Réponses du cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo.

    Comment voyez-vous l’évolution de la situation des catholiques ces cent dernières années ?

    Selon nos statistiques, 458 990 catholiques vivaient en Bosnie-Herzégovine en 1914. Avant la seconde guerre mondiale, ils étaient 640 501. Et avant la dernière guerre, donc en 1991, les statistiques indiquaient 812 256 catholiques. Mais vingt ans plus tard, leur nombre a presque été divisé par deux : 443 084. Les familles catholiques ont toujours été les premières écoles de la foi. Mais à cause de la guerre de 1991, beaucoup de familles ont dû fuir, et ce sont surtout les personnes âgées qui sont revenues. La politique ne favorise pas le retour des catholiques. Aujourd’hui, il y a un manque de jeunes familles et donc de vocations religieuses.

    Les chrétiens vivent-ils aujourd’hui dans une plus grande paix qu’il y a 100 ans ?

    Sous la domination ottomane, les chrétiens étaient victimes de discrimination. Depuis 1914, une période de tolérance a commencé. L’administration ecclésiastique a été rétablie, ainsi que les écoles, églises et cathédrales qui ont été reconstruites. Aujourd’hui, l’Église catholique en Bosnie-Herzégovine est un pont entre Orient et Occident, d’un point de vue culturel et religieux. Sur cette voie du dialogue, l’éducation dans les écoles catholiques joue un rôle de premier plan. C’est aussi à cela que sert le Centre de jeunesse Jean-Paul II avec des programmes qui aident chacun à vivre sa propre identité.

    Il y a tant de choses que nous pouvons faire ensemble pour le bien de tous. Cet esprit de solidarité existe aussi chez beaucoup de musulmans. Mais depuis la guerre de 1991-1995, les relations ont changé. L’influence des pays arabes est devenue plus forte. La radicalisation se développe. Cela dérange même les vieux musulmans qui ont toujours vécu avec les chrétiens. Mais l’argent compte, surtout en politique. A cela s’ajoute l’incertitude juridique, surtout pour les catholiques.

    Les chrétiens reçoivent-ils de l’aide de l’Europe ?

    Très diversement. Deux exemples : quand l’Église orthodoxe serbe a commencé la reconstruction des églises orthodoxes détruites à Mostar, tous les représentants internationaux l’ont soutenue. Même chose pour celles de Sarajevo. Quand les musulmans ont commencé la restauration de la mosquée de Banja Luka, ils ont obtenu le soutien du gouvernement américain. Mais quand nous, catholiques, avons demandé de l’aide, on nous a répondu qu’on ne soutenait pas les Églises mais seulement le patrimoine culturel. L’Eglise catholique n’en fait-elle pas partie ? Il en va de même pour ce qui est du soutien aux réfugiés souhaitant rentrer. Beaucoup pour les autres, et peu, voire rien, pour les catholiques.

    La région récupère-t-elle de la catastrophe naturelle du printemps ?

    Quarante paroisses de mon archidiocèse ont été inondées. Dans vingt d’entre elles, les pertes sont totales. La première vague de solidarité a été formidable, c’était une question de survie. Maintenant, il s’agit de vivre. Le bétail a été décimé, les granges, maisons et meubles sont détruits. Beaucoup de gens n’ont tout simplement plus la force de recommencer à zéro. L’État a échoué. Personne ne se soucie des invasions de moustiques, ni de la réparation des digues fluviales endommagées. Mais le plus gros problème est la création d’emplois, le développement économique. De quoi allons-nous vivre ?

  • Le pape et l’Irak : Les chrétiens d’Erbil restent dubitatifs

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    D'Agnès Richieri, correspondante en Irak du journal « La Croix » :

    « Seul le gouvernement régional du Kurdistan semble avoir suivi de près l’intervention papale. Au camp de Mar Youssef d’Erbil ce matin, les déplacés chrétiens ne manifestent pas d’enthousiasme particulier. Il fait déjà chaud et une tempête de sable s’est abattue sur la ville.

    « Les choses n’avancent pas, ici »

    « Ah bon, le pape s’est prononcé en faveur d’une intervention en Irak ? », répète Amir, un réfugié de quarante ans venu de Qaraqosh. Lassé de ces médias occidentaux qui viennent faire leurs interviews comme on fait ses courses, il hausse les épaules et s’éloigne.

    Autour, personne ne semble être au courant. À peine sont-ils intrigués par la nouvelle. « Ils (la hiérarchie ecclésiale) ne font toujours que parler, explique Souleimane, lui aussi réfugié de Qaraqosh. Sans Internet ni télévision, on ne sait pas ce qu’ils disent. Mais ce qu’on voit, c’est que les choses n’avancent pas ici. »

    Pas d’aide de Bagdad, ni du Kurdistan 

    Depuis deux semaines, les déplacés chrétiens sont pris en charge exclusivement par l’Église et la communauté chrétienne d’Erbil, avec l’aide ici et là d’organisations internationales.

    L’aide promise par le gouvernement central de Bagdad puis par le gouvernement régional du Kurdistan n’est toujours pas arrivée.

     La logistique avant tout 

    Mgr Georges Casmoussa, ancien archevêque syrien-catholique de Mossoul, comprend bien ses ouailles. Lui non plus n’a pas entendu parler de l’intervention du pape, pris comme il est par la logistique du nouveau camp qui vient d’ouvrir en face de l’église : « Que le pape soutienne l’entente occidentale pour chasser Daesh (nom arabe de l’État islamique, NDLR) de cette région et que cette chasse mène ensuite à la libération des régions chrétiennes, yézidies etc., c’est aussi pour sauvegarder les intérêts du Kurdistan et donc l’Occident », commente-t-il.

    Les seuls qui semblent avoir suivi de près l’intervention papale sont les membres du gouvernement régional du Kurdistan, qui se positionne habilement depuis quelques semaines comme une terre de minorités et de défenseurs des droits de l’homme.

    « On apprécie le soutien du Vatican, remercie Sirwan Zahawi, conseiller juridique du premier ministre kurde. Mais on espérait plus, notamment une visite du pape, comme reconnaissance de la coexistence pacifique qu’offrent les Kurdes. »

     La perennité de la communauté 

    « Cette intervention papale va faire le tour des médias pendant quelques jours, ajoute Mgr Casmoussa. On va analyser ce que ça représente en termes de Guerre Sainte etc. mais l’on oubliera encore l’essentiel qui est le respect de la liberté et le droit à la vie des chrétiens d’Orient. »

    À ses yeux, protéger les terres chrétiennes ne suffira pas à assurer la pérennité de sa communauté. « Seules des garanties locales, à travers une évolution des mentalités et des droits égaux reconnus dans la Constitution irakienne, pourront accomplir cela, explique-t-il. Seulement voilà des années que nous demandons une pression internationale sur Bagdad pour l’obtenir, en vain. Nous écrivons donc à mes yeux les dernières lignes de notre histoire en Irak. »

    Ref. Les chrétiens d’Erbil restent dubitatifs

    Dans l’avion qui ramenait le pape de Séoul à Rome, à la question d’un journaliste américain : « Alors que les États-Unis ont commencé à bombarder les terroristes en Irak pour prévenir un génocide, soutenez-vous ces frappes ? », François avait répondu qu’il est « licite d’arrêter l’agresseur injuste.  Je dis bien ‘arrêter’, je ne dis pas bombarder ou faire la guerre. Les moyens de l’arrêter devront être évalués ». Le pape n’a donc pas fermé la porte à une intervention militaire, mais il n’a pas non plus donné son approbation aux opérations américaines actuelles. Le problème, à ses yeux, tient à ce que les États-Unis ont décidé de manière unilatérale leur intervention militaire. Or, pour le pape, « un pays ne peut pas juger tout seul comment arrêter l’agresseur injuste ».  

    A ce train là, le Califat islamiste aurait donc encore quelques beaux jours devant lui. Mgr Silvano Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège à l’ONU avait été beaucoup moins en retrait,  estimant, dès le 9 août : « peut-être  l’action militaire est–elle nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes en Irak ».

    Quant à une éventuelle visite aux réfugiés, le pape François s’est montré plutôt évasif  (« en ce moment ce n’est pas la meilleure chose à faire »).

    JPSC

  • Chrétiens persécutés : dans l'Orient compliqué, ne jamais abandonner ses amis

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    De Renaud Girard sur « Figaro-Vox » ;

    "Il aura fallu attendre l'été 2014 pour que le grand public occidental réalise enfin le drame de l'éradication des Chrétiens d'Orient. Le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'est accéléré depuis la chute de Mossoul aux main des  fanatiques de l'État islamique (Isis, selon son acronyme anglais).Dans cette ville de Haute Mésopotamie baignée par le Tigre, qui est l'antique Ninive, le christianisme remontait au 4ème siècle.

    Devant ces photos de jeunes chrétiens crucifiés pour avoir refusé d'abjurer leur foi, l'Occident se rend compte de l'extraordinaire gâchis qu'il a provoqué en Irak. Quoi, c'est cela le résultat des interventions militaires occidentales entre le Tigre et l'Euphrate! Deux invasions terrestres de l'Irak (l'une avortée en février 1991, l'autre totale en mars 2003), toutes les deux ordonnées par des présidents américains chrétiens pratiquants, pour aboutir à ces crucifixions! A Mossoul sous Saddam Hussein, il était dangereux de faire de la politique. En revanche, chacun pouvait y pratiquer son culte à sa guise et les femmes pouvaient marcher librement dans la rue, voilées ou non, sans que personne ne vienne les inquiéter. Je me souviens du père dominicain Youssef Thomas qui, en février 2003 à Bagdad, se réjouissait secrètement devant moi de l'arrivée des Américains, pensant qu'ils allaient réussir à y implanter la liberté politique, la démocratie et l'État de droit. Combien d'espoirs de citoyens irakiens sincères George W. Bush et Tony Blair ont-ils trahis! Que les États-Unis utilisent aujourd'hui leur aviation et leurs forces spéciales pour endiguer la vague noire du fanatisme islamique de l'Isis est la moindre des choses. Le fiasco anglo-américain en Irak de 2003-2010 représente un gigantesque abandon des chrétiens, car c'est cette communauté ancestrale qui a payé le plus cher le prix du chaos. Sourds aux conseils de leur allié français, les anglo-saxons ont commis une grave faute politique en envahissant l'Irak le 20 mars 2003. Mais ils en ont commis une encore plus grave, morale et stratégique, en se retirant sans avoir réussi à construire le «Nouveau Moyen-Orient» démocratique qu'ils avaient imprudemment promis urbi et orbi. En abandonnant à leur sort les Irakiens qui avaient cru en elle - au premier rang desquels les chrétiens -, l'Amérique n'a pas commis qu'une faute morale. Stratégiquement, elle a perdu son pouvoir dissuasif dans le monde arabo-musulman. Au Moyen-Orient, si vous abandonnez un ami, c'est que vous êtes faible. Et vos ennemis ne tarderont jamais beaucoup à venir exploiter votre faiblesse.

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  • Irak : le Vatican serait-il devenu va-t-en-guerre ?

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    Antoine Pasquier, sur famillechretienne.fr, analyse la position du Saint-Siège :

    Irak : pourquoi le Vatican n’exclut pas une action militaire

    Le représentant permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies a déclaré le 9 août qu’une action militaire pouvait être « nécessaire en ce moment » en Irak. Cette prise de position fait exception dans le refus habituel du Vatican de recourir à la force armée. Explications.

    Le Vatican va-t-il prendre fait et cause pour une intervention militaire en Irak ? C’est ce qu’aurait laissé entendre, samedi 9 août sur l’antenne de radio Vatican, l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies. « Il faut intervenir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a mis en garde Mgr Silvano Tomasi, jugeant évident « de défendre même physiquement les chrétiens du nord de l’Irak ». Si l’urgence est de leur apporter une aide humanitaire « parce que les enfants et les personnes âgées sont en train de mourir », le diplomate du Saint-Siège n’exclut pas un recours à la force. « Peut-être que l’action militaire est nécessaire en ce moment », a-t-il ajouté.

    Cette déclaration, même prudente et non définitive, tranche cependant avec la position habituelle de l’Eglise catholique depuis cinquante ans et les récents propos du pape François. « Tout est perdu avec la guerre et rien n’est perdu avec la paix », avait déclaré le souverain pontif lors de sa prière de l’Angelus le 27 juillet dernier. « Frères et sœurs, jamais la guerre ! Jamais la guerre ! », avait-il insisté, évoquant ce jour-là les trois principaux conflits au cœur de ses préoccupations : l’Ukraine, l’Irak et le Proche-Orient. Dimanche dernier, 10 août, le pape François avait encore appelé la communauté internationale à trouver « une solution politique efficace pour rétablir le droit » en Irak, tandis que les premiers bombardements américains avaient débuté quelques heures plus tôt. Cette prise de position du Vatican en faveur d’une éventuelle intervention militaire est « extrêmement rare », confirme le père Cédric Burgun, canoniste à l’Université catholique de Paris. « Elle prouve que le Vatican a pris la mesure de la gravité de la situation et, qu’aujourd’hui, il a du mal à envisager une autre manière d’intervenir » dans ce conflit. 

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  • Irak : l'Eglise catholique favorable à une intervention militaire

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    De La Libre.be :

    Irak: l'Eglise catholique en faveur d'une intervention militaire

    Le sort des réfugiés irakiens, parmi lesquels des chrétiens, occupe depuis plusieurs semaines maintenant la scène internationale. Ces derniers jours, le pape François en voyage en Corée du Sud a renouvelé ses appels à la paix partout dans le monde, et surtout en Irak. La preuve avec un tout récent tweet où il invite les fidèles à persévérer "dans la prière et dans la générosité".

    Au Vatican, la situation est donc prise très au sérieux. Le 8 août dernier, on apprenait que le souverain pontife chargeait le cardinal Filoni de se rendre sur place pour faire le point sur la situation (lire en cliquant ici notre portrait du cardinal Fernando Filoni, émissaire spécial du pape en Irak). Ce même cardinal Filoni estimait récemment que les réfugiés irakiens "ont besoin de la solidarité internationale, non seulement sur le plan humanitaire, mais aussi d'un point de vue politique et militaire".

    Lire la suite sur LaLibre.be

     

  • Irak : le difficile réveil de l’Occident

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    Est-ce un effet de la mobilisation des chrétiens en faveur des Irakiens persécutés ? L’Europe et les Etats-Unis commencent à prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe. Philippe Oswald sur « Aleteia » :

    Alors que la prière des chrétiens qui fêtaient l’Assomption a redoublé de ferveur pour leurs frères chrétiens et tous les persécutés d’Irak, notamment à Lourdes (cf. BFM-TV), les ministres européens des affaires étrangères réunis d’urgence à Bruxelles sont enfin parvenus à une position commune sur la livraison d’armes aux combattants kurdes en Irak. La France a joué un rôle moteur dans cet accord. Pour autant, il ne s’agit que d’un satisfecit accordé aux Etats-membres qui ont décidé de fournir une aide militaire aux forces de sécurité kurdes considérées comme seules capables de tenir tête sur le terrain aux islamistes de l’EIL, alors que l’armée irakienne est en totale déliquescence. Et l’aide militaire française ne peut qu’être modeste, vu l’état catastrophique des équipements de nos armées. Les Britanniques, de leur côté, ont fait savoir qu’ils répondraient « favorablement » à une demande des Kurdes (cf. La Croix et Le Parisien).  

    Mais armer les Kurdes est un pis-aller qui n’est pas sans risque (y compris pour les chrétiens qui ont jadis été victimes de persécutions de leur part : on peut douter de l'enthousiasme des Kurdes à défendre ceux-ci : le R.P. Amir Geagea, supérieur dominicain à Bagdad, et le père dominicain Anis Hanna ont dénoncé l'abandon par les peshmergas kurdes de leurs positions dans des villages chrétiens de Ninive livrés aux jihadistes (cf. l’Orient le Jour ). Aussi l'Allemagne, la Suède, l'Irlande, la Finlande et l'Autriche restent réticentes à armer les Kurdes.

    La réaction européenne demeure donc bien timide et hasardeuse au regard des monstrueuses exactions commises par les jihadistes du prétendu « Etat islamique » dont cette vidéo tournée par les bourreaux eux-mêmes offre un aperçu (attention, les images sont difficilement soutenables). L’offensive qu’ils mènent en Irak depuis le 9 juin avec l’arsenal dont les Américains avaient doté l’armée irakienne leur a permis de conquérir des pans entiers du territoire depuis la zone frontalière de la Syrie jusqu’ au nord, à l’ouest et à l’est de Bagdad, menaçant aussi le Kurdistan irakien. Le « califat » dans lequel ces sunnites imposent leur pouvoir a été marqué d’emblée par la persécution des chiites (ils ont fait exploser le 15 août un lieu de culte chiite et exécuté publiquement le muezzin dans la ville de Jalawla, à 130 km au nord-est de Bagdad), et  des minorités chrétiennes et yézidie (non musulmane et kurdophone). Le massacre des hommes et la vente de femmes comme esclaves (cf.Aleteia) n’est pas sans rappeler le génocide des Arméniens par les Turcs, voici un siècle.

    Les Américains qui portent l’écrasante responsabilité d’avoir été les pyromanes de l’Irak, s’efforcent à présent de jouer les pompiers en dotant d’armes les combattants kurdes et en bombardant les jihadistes qui assiègent les yézidis réfugiés dans les monts Sinjar (l'ONU estime leur nombre à 20 000 ou 30 000, mais  le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, a déclaré qu’ils seraient «beaucoup moins nombreux» et vivraient dans «de meilleures conditions» (sic) qu'attendu …). Une certitude : la tardive réaction des Occidentaux ne suffira pas à rendre leurs foyers aux milliers de déplacés qui tentent de survivre dans des camps au Kurdistan ou à la frontière syrienne.

    Réf. Irak : le difficile réveil de l’Occident

    D’après Belga, La Belgique pourrait, dans un cadre européen,  participer avec des avions de transport militaires C-130 Hercules à l'acheminement d'aide humanitaire à la population irakienne victime des jihadistes de l'Etat islamique (EI), voire à la livraison d'équipements militaires offerts par d'autres pays aux combattants kurdes, Selon  le ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders, la Belgique pourrait aussi contribuer à la formation des combattants kurdes qui affrontent les jihadistes de l'EI. S’agissant de la livraison d’armes, il a précisé que la décision revient à chaque Etat membre de l’Union européenne, avec le consentement des autorités nationales irakiennes, c'est-à-dire le gouvernement de Bagdad, Le ministre a ajouté que les demandes actuellement formulées par les Kurdes irakiens portent sur des munitions pour des armes d'origine russe - que la Belgique ne possède pas.

    JPSC 

  • Pape François en Corée : appel à la paix, au dialogue et au pardon

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    Lu sur le site Aleteia :

    Le pape François est arrivé ce jeudi à Séoul, pour une visite qui durera cinq jours en Corée du Sud, pays où le catholicisme est une religion doublement minoritaire. Accueilli par la présidente Park Geun-Hye à son arrivée à l'aéroport, il est ensuite monté à bord non pas d'une "papamobile", mais dans une petite voiture noire, saluant de la main par la fenêtre la foule rassemblée le long de la route.

    C'est pour une fois en anglais que le pape François a exhorté les deux Corées à retrouver le chemin de la paix, à dépasser les «récriminations» et à cesser de recourir au «déploiement des forces». Pour le Saint Père, la paix ne pourra être atteinte que par le dialogue et le pardon. Le pape François s'est également arrêté sur le témoignage que constitue la vie des 124 premiers martyrs chrétiens de Corée, «prêts à donner leur vie dans la vérité dans laquelle ils croyaient», appelant les jeunes à "appliquer aux défis du présent" la "sagesse des anciens".

    Mais l'appel à la paix et à la réconciliation lancé dès son arrivée par le pape François à Séoul, aura été accueilli par une démonstration de force des plus classiques de la part de la Corée du Nord, qui avait refusé que des catholiques nord-coréens viennent à la rencontre du pape : elle a effectué ce jeudi un tir de trois projectiles de courte portée dans la mer, depuis ses côtes est, obligeant la Corée du Sud à relever son état d'alerte le long de la frontière.

     Réf.  Séoul : le pape François lance un appel à la paix, la Corée du Nord lance trois missiles

     JPSC