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Politique - Page 61

  • Cette formidable machine nommée Sant’Egidio, qui plaît tant au Pape François

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    La formidable machine nommée Sant’Egidio, qui plaît tant au Pape François

    Le Pape François n’est pas tendre avec les mouvements catholiques nés au XXe siècle qui étaient pour Jean-Paul II une « refloraison de l’Église dans le monde » : Opus Dei, Focolari, Communion et Libération, Légionnaires du Christ, charismatiques, Chemin néocatéchuménal, et bien d’autres encore. Plutôt que de les soutenir, il les punit.

    Mais il en est pourtant un qui trouve grâce à ses yeux : la Communauté de Sant’Egidio.

    François semble la privilégier de manière démesurée. Et la Communauté le lui rend bien en occupant de plus en plus de place dans les hautes sphères de l’Église.

    Les deux dernières conférences de presse organisée par la salle de presse du Vatican, dirigée depuis 2019 par Matteo Bruni, un membre de Sant-Egidio, en sont la preuve.

    Au cours de la conférence de presse du 8 avril, à l’occasion de la première sortie publique du controversé préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi, le cardinal argentin Victor Manuel Fernández, siégeait à ses côtés Paola Scarcella, professeur d’université et responsable de la Communauté de Sant’Egidio pour la catéchèse des personnes handicapées, qui était chargé de donner du crédit à la dernière déclaration doctrinale émise par le cardinal.

    Tandis qu’à la conférence de presse du 22 avril, convoquée pour annoncer la rencontre de François « avec les grands-parents et les petits-enfants » programmée quelques jours plus tard, deux piliers historiques de la communauté trônaient, Vincenzo Paglia et Mario Marazziti, flanqués de l’acteur comique Lino Banfi, invité fréquent du Pape à Sainte-Marthe qui l’a affublé du titre de « papy d’Italie ».

    Cette rencontre du Pape avec les grands-parents, qui s’est tenue le 27 avril, était organisée par la Fondation « Età Grande », elle aussi créée par Sant’Egidio, présidée par Paglia et dont le secrétaire général est le P. Riccardo Mensuali, un autre membre de la Communauté. Cette fondation a été élevée au rang de « papale » et a ses bureaux dans les bâtiments du Vatican situés dans le quartier romain du Trastevere, à quelques encablures du siège historique de Sant’Egidio.

    Mgr Paglia, qui a été évêque de Terni mais qui a été rappelé au Vatican en 2012 pour y occuper des fonctions prestigieuses, est également engagé dans la politique italienne, où il préside depuis 2020 la Commission pour l’aide sociale et sanitaire aux seniors, en lien avec le ministère de la santé.

    Au Vatican, ses principales fonctions sont celles de président de l’Académie pontificale pour la vie et de Grand chancelier du l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille.

    Deux autres membres historiques de Sant’Egidio sont d’ailleurs vice-présidents de cet institut : Agostino Giovagnoli, professeur d’histoire contemporaine à l’Université catholique de Milan, et son épouse Milena Santerini, pédagogue dans la même université.

    Mais Giovagnoli est mieux connu comme étant le grand commentateur des questions entre le Vatican et la Chine pour « Avvenire », le quotidien de la Conférence épiscopale italienne, où il défend bec et ongles – en cheville avec le Pape – le bien-fondé de l’accord secret entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques, malgré que cet accord n’ait jusqu’ici produit que des résultats controversés et d’ailleurs critiqués par plusieurs parties.

    La compétence sur la Chine que l’on attribue à Giovagnoli est notamment liée au fait qu’il est membre du comité scientifique de l’Institut Confucius de l’Université catholique de Milan, l’un des nombreux instituts du même nom que le régime de Pékin a essaimé dans le monde entier.

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  • « Nous devons défendre notre identité chrétienne » (le Président de la Conférence épiscopale polonaise)

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    De kath.net/news :

    Mgr Wojda : « Nous devons défendre notre identité chrétienne »

    6 mai 2024

    Président de la Conférence épiscopale polonaise de Jasna Góra : « Il est inacceptable d'exiger un 'droit à l'avortement', c'est-à-dire le droit même de tuer. Personne n’a le droit de tuer un autre être humain.

    Czestochowa (kath.net/Conférence épiscopale polonaise/pl) Nous devons défendre notre identité chrétienne, la souveraineté de notre conscience, notre pensée et notre liberté dans la profession de foi, afin de défendre les valeurs qui émergent de l'Évangile et notre tradition chrétienne. C'est ce qu'a déclaré le président de la Conférence épiscopale polonaise, Mgr Tadeusz Wojda SAC, dans son homélie lors de la messe célébrée à Jasna Góra le 3 mai, fête de la Bienheureuse Vierge Marie, reine de Pologne.

    Le Président de la Conférence épiscopale a souligné que « nous constatons de plus en plus l'affaiblissement de la foi dans notre nation, la négligence à l'égard de l'Eucharistie dominicale et des sacrements ». « Nous observons un manque de transmission solide de la foi dans les familles. La sécularisation fait des ravages, non seulement sur les adultes, mais aussi sur les enfants et les jeunes. Le sentiment de la nécessité de renforcer les relations conjugales par la Sainte-Cène s'affaiblit. Les attitudes morales qui contredisent l’Évangile et l’enseignement chrétien se répandent. Nous en avons assez des tensions, des divisions et des conflits sociaux qui en résultent. "Il est triste et alarmant que tant de haine soit apparue dans notre société ces dernières années - nous appelons aujourd'hui cela un discours de haine - qui a provoqué des émotions négatives, voire de la violence", a-t-il déclaré.

    Mgr Wojda a reconnu qu'« il est effrayant que nous, la Nation de Marie, perdions conscience de notre tradition et de notre culture polonaises, caractérisées par une attitude chrétienne d'ouverture et de respect des autres, ainsi que par une sensibilité au don de la vie humaine.» Il a ajouté que nous avons besoin d’une identité chrétienne « afin de ne pas tomber dans un vide existentiel et de ne pas perdre espoir dans la vie. Nous ne devons pas nous laisser priver de cette force intérieure dont la source réside dans le Fils de Marie, Jésus-Christ.»

    « C’est pourquoi nous devons préserver cette identité car elle nous donne un sentiment de connexion avec Dieu. Cela approfondit notre conscience que la vie humaine a une valeur unique et que personne ne devrait la détruire, même si elle est imparfaite. La vie, de la conception à la mort naturelle, reste un lieu de dialogue entre l'homme et Dieu », a souligné le président de l'épiscopat polonais.

    Mgr Wojda a souligné que chaque femme est soutenue par Marie dans sa vocation à devenir mère, « et en même temps elle attend que chaque famille devienne un sanctuaire où chaque nouvelle vie est célébrée et où la vie est aimée ».

    « Face à cette vérité, d’autres attitudes sont incompréhensibles. Il est inacceptable d’exiger un « droit à l’avortement », c’est-à-dire le droit même de tuer. Personne n’a le droit de tuer un autre être humain, surtout lorsqu’il s’agit d’un enfant innocent et sans défense », a-t-il souligné.

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  • Les atrocités au Nord-Kivu se poursuivent dans le silence de la communauté internationale

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO- Les atrocités au Nord-Kivu se poursuivent dans le silence de la communauté internationale

    6 mai 2024  

     

    Kinshasa (Agence Fides) - 16 morts et 30 blessés ont été les victimes du bombardement, le 3 mai, de deux camps de personnes déplacées au Lac Vert et à Mugunga, près de Goma, capitale du Nord-Kivu situé dans l'est de la République Démocratique du Congo. La plupart des victimes sont des femmes et des enfants, selon un communiqué de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui a sa propre mission militaire dans la région,

    Le gouvernement de Kinshasa accuse la guérilla du M23 et les forces armées du Rwanda voisin d'avoir bombardé les deux camps de réfugiés.

    La situation au Nord-Kivu est dramatique. Selon la Coordination de la société civile à Bukavu, il y a 7 millions de personnes déplacées dans la province voisine du Sud-Kivu. "Les femmes et les jeunes filles subissent des violences sexuelles dans les camps de déplacés, le taux de malnutrition augmente chez les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes. "Ce qui étonne les citoyens ordinaires, c'est le silence coupable de la communauté internationale, plus préoccupée par ce qui se passe en Ukraine et dans la bande de Gaza, comme si la vie d'un Congolais ne comptait pas ", indique le communiqué envoyé à l'Agence Fides.

    "Malgré sa situation stratégique et son appartenance à diverses structures régionales, le gouvernement de la RDC semble complètement dépassé par les événements ", affirme la Coordination de la société civile.

    L'organisation de la société civile rappelle également qu'avant le massacre du 3 mai, d'autres violations graves du droit humanitaire avaient été commises. Le 29 avril, le marché central de Minova a été bombardé alors que la Croix-Rouge distribuait des vivres et des médicaments aux personnes déplacées ; le même jour, une autre bombe est tombée à Bushishi, à trois kilomètres de Minova, près d'une source d'eau ; le 30 avril, une bombe est tombée sur la résidence du directeur du centre hospitalier de Minova. Cette localité abrite à elle seule 69 sites de déplacés, rappelle la Société civile de Bukavu, qui ont fui les atrocités commises par le M23 dans le territoire de Masisi et sont aujourd'hui doublement affectés malgré leur déplacement.

    Selon la Coordination de la société civile, l'objectif du M23 est "d'asphyxier les villes de Goma en coupant les vivres au Sud-Kivu. C'est pourquoi les bateaux sur le lac Kivu sont également bombardés".

    La Coordination de la société civile de Bukavu demande au Conseil de sécurité des Nations unies de charger le procureur de la Cour pénale internationale d'enquêter sur les crimes commis contre les civils dans la région et d'imposer un embargo sur la vente d'armes au Rwanda et à l'Ouganda accusés de soutenir le M23 ; enfin, elle demande aux organisations humanitaires de venir en aide aux personnes déplacées dans le Nord-Kivu. (LM) (Agence Fides 6/5/2024)

  • Le vénérable József Mindszenty et la bataille pour l'Église sous le communisme

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    De Dawn Beutner sur The Catholic World Report :

    Le vénérable Mindszenty et la bataille pour l'Église sous le communisme

    Il n'y a pas de réponses faciles pour trouver une façon christique de traiter avec une philosophie économique et une forme de gouvernement qui ne montre que peu ou pas de remords pour avoir causé la mort de millions de ses propres citoyens.

    6 mai 2024

    Le cardinal József Mindszenty (1892-1975) prononçant un discours le 1er novembre 1956. (Image : Jack Metzger/Wikipedia)

    Depuis que l'Église existe, ses dirigeants se sont souvent trouvés en désaccord avec les chefs de gouvernement. Le conflit peut porter sur des objectifs nationaux, des guerres à l'étranger, des trafics d'influence, des hérésies ou des enseignements moraux qui dérangent. Un pape ou un évêque peut être confronté à des empereurs ou à des rois, à des chefs de tribus ou à des seigneurs féodaux, à des bureaucrates ou à des autocrates, à des élus ou à des despotes totalitaires. Quels que soient les détails, la cause première est généralement la même : les dirigeants veulent naturellement garder le contrôle sur les personnes qu'ils gouvernent, et ils pensent souvent que leur tâche serait plus facile s'ils pouvaient également contrôler la religion, telle que l'Église catholique.

    Dans le conflit qui oppose l'Église au communisme et au socialisme (1), cette tension est exacerbée par l'incompatibilité des objectifs communistes avec l'enseignement catholique (2). Ainsi, lorsque les gouvernements communistes prennent le contrôle, l'une de leurs premières mesures est généralement d'essayer de réduire au silence les bergers de l'Église.

    Pendant la période de contrôle soviétique de l'Europe de l'Est, de nombreux évêques, ainsi que des prêtres et des laïcs, ont été menacés, emprisonnés, torturés, exilés et exécutés. L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté des évêques martyrs du communisme d'Albanie (3), de Bulgarie (4), de Croatie (5), de Lituanie (6), de Pologne (7), de Roumanie (8), de Russie (9), de Slovaquie (10) et d'Ukraine (11).

    Le vénérable serviteur de Dieu József Mindszenty (1892-1975) est né dans un village de l'ouest de la Hongrie. Il a fait ses études dans des écoles catholiques et a été ordonné prêtre catholique à l'âge de vingt-trois ans pendant la Première Guerre mondiale. József, qui était un homme instruit et éloquent, avait déjà pris le temps d'étudier les enseignements du communisme et du fascisme, et il a donc expliqué à son peuple ce qui n'allait pas dans les deux cas. Il a donc expliqué à son peuple ce qui n'allait pas avec les deux. Cela l'a conduit en prison plus d'une fois.

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  • La pensée et l’action du docteur Pierre Simon: promoteur français de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie et de la GPA

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    De Grégor Puppinck sur le site de l'ECLJ :

    La pensée et l’action de Pierre Simon: Promoteur français de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie et de la GPA

    6 mai 2024

    Pierre Simon est une référence incontournable pour qui veut comprendre l’idéologie de la maitrise de la vie qui sous-tend la valorisation de l’euthanasie, de l’avortement ou de la procréation artificielle. Le Dr Pierre Simon (1925-2008) se présente lui-même comme la figure de proue en France de tous les combats menés dans la seconde moitié du XXe siècle pour la légalisation de ces pratiques. Pour lui, tous ces combats n’en forment qu’un : celui du renversement de la morale traditionnelle et de la prise de contrôle rationnel de la sexualité et de la procréation en vue du progrès biologique et moral de l’humanité dans une perspective évolutionniste, et finalement transhumaniste.

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  • Etats-Unis : les catholiques cèdent de plus en plus la place aux conservateurs religieux qui pensent que les changements ont perverti l'Église

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    De Petra Lorleberg sur kath.net/news :

    Selon l'Associated Press : « Partout aux Etats-Unis, l'Eglise catholique vit une énorme transformation »

    6 mai 2024

    La plus grande agence de presse du monde décrète : « Les catholiques qui saluaient la tendance à la modernisation cèdent de plus en plus la place aux conservateurs religieux qui pensent que les changements ont perverti l'Église ».

    New York (kath.net/pl) « Un pas en arrière dans le passé ». C'est de ce phénomène qu'il s'agit dans les transformations actuelles de l'Eglise catholique aux Etats-Unis, établit la plus grande agence de presse du monde « Associated Press » dans une dépêche écrite par Tim Sullivan, qui est actuellement souvent reprise dans les médias américains et au-delà.

    L'article de presse n'est neutre qu'en apparence, mais en réalité, il attire habilement le lecteur vers sa propre opinion - qui n'a rien de « catholique conservateur ». Un paroissien d'une paroisse qui aurait nettement évolué ces dernières années n'a osé exprimer ses opinions à ce sujet que de manière soi-disant anonyme.

    En se basant sur la paroisse concrète de St. Maria Goretti dans le Wisconsin, l'article de l'AP décrit que beaucoup de choses ont changé ces dernières années. D'abord la musique, puis les thèmes du péché et de la confession sont apparus dans le contenu des sermons, les prêtres ont presque toujours porté des vêtements/soutanes sacerdotaux, dans les rangs des laïcs, on voit, outre les changements de style vestimentaire, davantage de familles nombreuses. C'est à l'école primaire que les élèves auraient entendu parler « pour la première fois » de l'avortement et de l'enfer - il est pour le moins surprenant que les « enfants » d'une école catholique n'aient pas entendu parler de l'avortement auparavant, car le système scolaire américain appelle tout cela « école primaire » jusqu'à la 8e année incluse !

    L'article part d'une polarisation entre catholiques « libéraux » et « conservateurs » et arrive ensuite à la formulation étonnante suivante : « Il y a encore beaucoup de communautés libérales, beaucoup qui se considèrent comme des joueurs de milieu de terrain » - aha, donc « libéral » serait le « milieu » ? N'avons-nous pas tous appris un jour en géométrie que le centre se trouve à mi-chemin entre deux coordonnées ? Comment peut-on alors affirmer que le centre entre libéral et conservateur se trouve unilatéralement chez les « libéraux » ?

    Les changements auraient peut-être commencé en 1993, lors des Journées mondiales de la jeunesse à Denver, réfléchit l'article, avec Jean-Paul II, qui était certes d'accord sur certaines questions avec des catholiques aux idées libérales, mais qui était « intransigeant » « lorsqu'il s'agissait de dogmes ». Mais le pape François serait depuis longtemps « nerveux » au sujet de l'Eglise catholique aux Etats-Unis.

    Lien vers l'article de l'AP dans son intégralité dans « ABC News » : 'A step back in time' : America's Catholic Church sees an immense shift toward the old ways - Across the United States, the Catholic Church is undergoing an immense shift

  • « L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant »

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    De Danielle Moyse sur Gènéthique :

    « L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant »

    29/4/2024

    Danielle Moyse, philosophe, professeur et chercheuse associée à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, réagit suite à l’arrêt rendu par la Cour suprême de l’Alabama en le 16 février 2024 qui a autorisé trois couples à demander réparation pour la destruction de leurs embryons cryoconservés (cf. Alabama : la décision de la Cour suprême continue de faire des vagues). Elle dénonce toutes les manipulations des hommes sur le vivant, et sur la vie humaine en particulier.

    Tout le problème commence pour moi, à la cryogénisation. Que les embryons puissent être l’occasion de « stockage », dont on pourra à l’occasion « faire usage » ou non, suivant le bon vouloir de couples, témoigne du fait que l’humanité s’est arrogé les pleins pouvoirs sur l’ensemble des phénomènes, sans s’apercevoir qu’elle allait elle-même être prise dans la réquisition (cf. Embryons congelés : le casse-tête des cliniques, le dilemme des parents).

    Que d’un seul coup, quelqu’un ou quelques-uns se soient en l’occurrence avisés qu’il s’agissait d’un enfant potentiel fait soudain frémir, parce qu’on préfère voir dans ledit embryon un « projet parental » qui n’a pas, en tant que tel, d’existence propre (cf. Le projet parental légitime-t-il la venue de l’enfant ?). Il est vrai que le sort des embryons est « suspendu » à la décision des couples qui en sont l’origine. Pourtant, si l’enfant potentiel n’est que potentiel, le devenir de celui-ci aboutirait bien à l’existence d’un être humain s’il se développait. Le paradoxe c’est de vouloir traiter des embryons comme des pièces en stock, puis ensuite de dire que ce n’en sont pas. Il est vrai que ce n’en sont pas, mais il fallait peut-être s’en apercevoir avant.

    « L’impossibilité de composer avec les objections que nous oppose le réel »

    Le vocabulaire employé est ici décisif. Si on disait : « on va cryogéniser des enfants potentiels », il est possible qu’on ne puisse plus les cryogéniser. De même, tant qu’on parlait de mère porteuse, l’expression était en soi « préventive » contre le développement du phénomène. Dès qu’on parle de gestation pour autrui (GPA), on désigne une action philanthropique qui pourrait emporter l’approbation (cf. Exploitation de la GPA : une forme de traite des êtres humains selon le Parlement européen).

    De l’adoption à la culture de tant de formes possibles de fécondité, hors la procréation, il existe d’autres voies pour parvenir à réaliser un désir d’enfantement (cf. Le désir d’enfant, envers et contre tout ?). Ce n’est pas la même chose, objectera-t-on, mais l’impossibilité de composer avec les objections que nous oppose le réel me paraît la voie la plus sûre pour le détruire. C’est d’ailleurs ce que nous sommes en train de faire.

    Ici, on traite un enfant à venir comme une pièce en stock, puis ensuite on dit « c’était un enfant ». Jusqu’à nouvel ordre, on n’a pourtant pas encore entendu dire qu’on pouvait mettre ses enfants au congélateur ! Il semble que le juge ait reconnu que les parents n’ont pas perdu qu’un « projet », ou un objet, mais un possible enfant. Il dit quelque chose de vrai. Mais le problème est antérieur à la destruction des dits « embryons », il commence dans le projet de les stocker.

    « Nous nous sommes autorisés toutes les manipulations sur le vivant »

    Récemment, une pétition a été déposée parce qu’on projette en Irlande d’abattre 200 000 vaches. On vient de s’apercevoir qu’elles produisent de la pollution. On est ici dans les mêmes logiques : on a produit des stocks de vaches, en oubliant seulement que ce sont des êtres sensibles. D’un seul coup, elles sont devenues gênantes, et on les liquide. Peut-être un malheureux éleveur s’écriera-t-il : « mais ce sont des vaches, ce sont mes vaches ! »

    L’être humain est devenu d’une légèreté criminelle à l’égard du vivant, qu’il a converti en stock à disposition. Et parmi les êtres vivants, il y a l’homme lui-même. Tout cela semble presque relever de la science-fiction : nous nous sommes autorisés toutes les manipulations sur le vivant, et sur la vie humaine en particulier, et de temps en temps la violence, les incohérences de ce dispositif nous éclatent à la figure.

  • De féministes à conservatrices : une transition inattendue

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    D'Hélène de Lauzun sur The European Conservative :

    De féministes à conservatrices : une transition inattendue

    Moutot et Stern ont rompu leurs liens avec la gauche dont elles sont issues et s'en tiennent fermement à la vérité.

    5 mai 2024
     
    « De plus en plus de gens me qualifient de féministe conservatrice. Et ça me va très bien. Si garder le sens des réalités, dire qu'il y a 2 sexes et que 2 + 2 = 4, c'est être conservateur, ne vous inquiétez pas, je suis conservatrice. Je suis conservatrice ! Je suis conservatrice ! »

    Tels sont les mots facétieux que Dora Moutot, féministe convaincue, a postés sur son compte X il y a un peu plus d'un an - un « coming out » plutôt inattendu de la part d'une jeune femme que rien ne prédisposait à de telles déclarations. Diplômée en arts et mode, elle avait lancé un blog sur Le Monde destiné à désinhiber la sexualité des femmes, puis un compte Instagram à succès visant à critiquer les relations sexuelles traditionnelles, qu'elle accusait d'être soumises à la domination masculine. Elle a été rédactrice en chef adjointe de Konbini, un site web destiné aux jeunes qui a déversé son lot d'opinions politiquement correctes sur tous les sujets, de l'écologie à la cause des migrants en passant par le sort des actrices porno - toutes choses qui produiraient normalement une réaction allergique mais saine chez le lecteur moyen de The European Conservative.

    Et Marguerite Stern ? Dans l'hebdomadaire conservateur Valeurs actuelles, elle déclarait il y a quelques jours : « Sur la place de l'Eglise catholique en France, j'ai un peu changé de position : sans être croyante, je pense qu'elle a un rôle structurant à jouer dans le pays. » C'est cette même femme qui, en d'autres temps, a paradé seins nus autour de Notre-Dame de Paris en tant que membre des FEMEN, un collectif féministe qui s'est fait une spécialité d'exécuter tout ce qui relie encore vaguement la société française à ses racines catholiques traditionnelles. Aujourd'hui, elle envisage de prendre son bâton de pèlerin et de se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. 

    Comme le dirait Hegel (pour les nuls), la ruse de la raison se trouve partout ; et comme le dirait Voltaire (toujours pour les nuls), l'ouverture d'esprit apporte des surprises inattendues. Un esprit authentiquement libre ne peut pas classer définitivement les gens sans prendre le temps de découvrir exactement ce qui se cache derrière. Un esprit authentiquement chrétien sait que même une brebis apparemment perdue mérite que l'on s'occupe d'elle - et qu'elle vous le rendra sûrement un jour ou l'autre. C'est dans cet esprit qu'il nous fallait regarder plus loin que le bout de notre nez et écouter ce que ces deux charmantes dames avaient à nous dire. Nous les avons rencontrées et nous avons passé un excellent moment en leur compagnie.  

    Si Dora Moutot et Marguerite Stern ont été approchées par The European Conservative, ce n'est pas en raison de leurs réalisations passées, mais en tant qu'auteures impertinentes de Transmania, qui dénonce l'avancée inexorable et destructrice de l'idéologie transgenre dans nos sociétés occidentales. 

    C'est la défense originelle de la cause des femmes qui les a amenées à mener un nouveau combat, cette fois contre les méfaits du « transgenderisme », qui n'est pas tant l'existence de personnes transgenres que leur agrégation en un lobby ultra-puissant dont le but est de déconstruire violemment la réalité et les corps - et dont les femmes sont les premières victimes. Anciennement féministes, Stern et Moutot sont devenues « fémellistes ». (féministes). Ce néologisme leur permet de souligner une vérité éternelle, à savoir que les femmes sont les femelles de l'espèce homo sapiens à laquelle nous sommes censés appartenir - même si notre côté « sapiens » laisse franchement de plus en plus à désirer. 

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  • Le régime hostile du Congo pourrait être le directeur de campagne idéal du papabile

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    De John L. Allen Jr. sur Crux Now :

    Le régime hostile du Congo pourrait être le directeur de campagne idéal du candidat papal

    5 mai 2024

    ROME - Autrefois, les monarques et les empereurs qui gouvernaient les grandes puissances catholiques de l'époque revendiquaient ce qu'ils appelaient de manière plutôt fantaisiste un jus exclusivae, ou « droit d'exclusion », lors des élections papales, c'est-à-dire le pouvoir d'exercer un veto sur un candidat particulier.

    La dernière fois que ce droit d'exclusion a été invoqué, c'était en 1903, lorsque l'empereur François-Joseph d'Autriche s'est opposé au choix éventuel du cardinal Mariano Rampolla, que les Autrichiens considéraient comme excessivement pro-français. En conséquence, le cardinal Giuseppe Sarto de Venise a été élu à la place comme pape Pie X, et l'un de ses premiers actes a été de publier le Commissum nobis le 20 janvier 1904, abolissant de fait le veto impérial.

    Il est ironique de constater qu'aujourd'hui, le jus exclusivae continue d'exister, mais avec l'effet inverse : La perception des efforts déployés par les puissances séculières pour bloquer la carrière d'un ecclésiastique donné favorise sans doute ses perspectives papales au lieu de les retarder.

    La République démocratique du Congo nous le rappelle en ce moment : une nouvelle enquête judiciaire sur le cardinal Fridolin Ambongo de Kinshasa, accusé de sédition et de fomenter la désobéissance au sein des forces armées du pays, semble être une tentative plutôt transparente d'intimider et de museler le prélat de 64 ans, qui est souvent une épine dans le pied du gouvernement congolais.

    En effet, le régime du président Félix Tshisekedi pourrait faire une énorme faveur à Ambongo en renforçant sa célébrité mondiale, en le transformant potentiellement en martyr et en cause célèbre. Si tel est le cas, ce serait un résultat particulièrement ironique pour Tshisekedi, dont le grand-oncle a été évêque catholique au Congo pendant 28 ans.

    Malgré ce pedigree, les relations de Tshisekedi avec les hiérarques catholiques actuels du pays, en particulier Ambongo, n'ont jamais été étroites. D'une part, Tshisekedi s'est éloigné de ses racines catholiques, pratiquant son culte dans une méga-église pentecôtiste appelée le Centre missionnaire Philadelphie et s'entourant d'un groupe de pasteurs-conseillers pentecôtistes et évangéliques.

    Plus fondamentalement, Ambongo et ses confrères évêques ont constamment critiqué Tshisekedi pour des raisons de justice sociale, reprochant au gouvernement de prétendues déficiences démocratiques, de ne pas s'être attaqué à une situation sécuritaire désastreuse dans l'est du Congo, du rôle des intérêts miniers multinationaux dans les affaires nationales, et d'une foule d'autres questions.

    Il faut dire qu'en agissant ainsi, Ambongo perpétue une grande tradition africaine et congolaise. Dans de nombreuses nations africaines, où la société civile est sous-développée et l'opposition politique étouffée, les églises sont souvent la seule sphère de vie où une vision véritablement alternative peut être articulée. En conséquence, les chefs religieux jouent souvent un rôle directement politique qui, selon les normes occidentales de séparation de l'Église et de l'État, peut sembler excessif.

    Pour prendre un exemple classique, le prédécesseur d'Ambongo à Kinshasa, feu le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, a été président d'un « Haut Conseil de la République » transitoire après la fin du régime de Mobutu Sese Seko, faisant de Monsengwo le chef d'État de facto du pays. Plus tard, il a également été président transitoire du parlement national en 1994.

    Ce qui rend tout cela pertinent pour les élections papales, c'est qu'Ambongo a récemment émergé comme un nouveau papabile, ou candidat à devenir pape, principalement en raison de sa gestion habile de la résistance africaine à la Fiducia Supplicans, le document hyper-controversé du Vatican autorisant la bénédiction des couples dans les unions de même sexe.

    En tant que président élu de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SECAM), M. Ambongo a conduit ses collègues prélats africains à rédiger une déclaration commune déclarant que la Fiducie restait lettre morte sur le continent. Il a pourtant publié cette déclaration avec la bénédiction du pape François et en coordination avec le cardinal Victor Manuel Fernandez, chef du Dicastère pour la doctrine de la foi et principal auteur de Fiducia, gagnant ainsi le respect des détracteurs du document et des partisans du pape.

    Après avoir fait tourner les têtes sur une question ad intra, c'est-à-dire une question relative à la vie interne de l'Église, le rôle ad extra d'Ambongo est maintenant sous les feux de la rampe grâce aux efforts du gouvernement congolais pour l'intimider et l'obliger à se taire.

    En mars, le Congo a annoncé qu'il levait l'interdiction de la peine de mort, en vigueur depuis deux décennies, et qu'il rétablissait la peine capitale pour les cas de trahison et d'espionnage. Si personne ne s'attend sérieusement à ce que les procureurs cherchent à mettre Ambongo à mort, les accusations de sédition dans un pays confronté à une rébellion armée ne sont pas une plaisanterie, et il est difficile de prédire à ce stade la gravité de la menace qui pèse sur Ambongo.

    Si l'enquête devait déboucher sur des accusations ou d'autres mesures juridiques, l'une des conséquences prévisibles serait de faire du sort d'Ambongo une question d'intérêt catholique mondial, ce qui rehausserait considérablement son profil.

    En termes de politique papale, non seulement cela donnerait à Ambongo une plus grande reconnaissance de son nom, mais cela mettrait également en lumière les aspects de son CV susceptibles de trouver un écho auprès des électeurs de la « continuité », c'est-à-dire les cardinaux désireux de poursuivre l'agenda du pape François. Son rôle au sein de la Fiducia a été bien accueilli par les conservateurs, mais ses conflits avec le gouvernement congolais reposent en grande partie sur les motifs classiques du pape François.

    Lors de sa visite dans le pays en janvier 2023, le souverain pontife a dénoncé le colonialisme économique, insistant notamment sur le fait qu'il ne fallait pas toucher à la République démocratique du Congo ni à l'Afrique. Ce n'est pas une mine à exploiter, ni un terrain à piller ».

    Aujourd'hui, Ambongo confirme ce message, au prix de certains risques personnels, d'une manière que les partisans de François ne peuvent s'empêcher d'admirer.

    En d'autres termes, en tentant d'étouffer Ambongo, le régime congolais pourrait par inadvertance se révéler être le meilleur directeur de campagne qu'un papabile puisse jamais avoir - qu'il le veuille ou non.

  • Il ne faut pas compter sur "Les Engagés" pour défendre le droit à la vie de l'enfant à naître

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    Lu sur le Soir de ce 4 mai (p. 12) :

    « Nous sommes favorables à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution »

    L’abandon de l’ancrage chrétien est l’une des conséquences de la transformation du CDH en Les Engagés. Pour certains, comme Jean-Luc Crucke, cette disparition du lien avec la religion chrétienne a rendu possible une arrivée au sein des troupes renouvelées de Maxime Prévot. Le processus de réflexion interne, qui a mené à la naissance du nouveau mouvement, s’était penché sur des dossiers très symboliques pour les anciens chrétiens-démocrates, comme celui du droit à l’avortement. Question qui reste toujours importante aujourd’hui, et sur laquelle Les Engagés disent « vouloir avancer sans tabou dans un débat serein et non caricatural ». Mais encore ? « D’abord, nous sommes favorables à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Nous sommes aussi en faveur de la dépénalisation de l’avortement, de la réduction du délai de réflexion et de l’allongement du délai pour avorter sans motif médical », avance le bourgmestre de Namur. 

  • Belgique, où vas-tu ?

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    La Belgique de demain sera-t-elle confédérale ? Cette perspective n'est plus à exclure avec ce projet de révision de  la Constitution dans laquelle on veut inscrire en même temps des "droits humains" tels que ceux de l'avortement ou de l'euthanasie. La dérive de nos institutions et les perversions éthiques sont ainsi appelées à "s'inscrire dans le marbre"...

    De l'Echo (Christine Scharff) :

    Élections 2024: le gouvernement ouvre la porte à une réforme de l'État

    Le gouvernement De Croo s'est accordé, vendredi, sur une liste d'articles de la Constitution à réviser. Il ouvre ainsi la porte à une réforme de l'État.

    Les principaux ministres du gouvernement De Croo, réunis en kern ce vendredi, se sont accordés sur la liste des articles de la Constitution qu'ils souhaitent ouvrir à révision. Une liste "ambitieuse", affirme David Clarinval (MR), chargé avec Annelies Verlinden (CD&V) des réformes institutionnelles et du renouveau démocratique.

    "La révision de l'article 195 permettra d'œuvrer à une nouvelle structure de l'État après les élections."

    MINISTRE DE L'INTÉRIEUR

    La liste arrêtée par le gouvernement comprend en effet l'article 195, qui peut être utilisé comme passe-partout institutionnel, puisqu'il règle la procédure de révision de la Constitution elle-même.

    "La révision de l'article 195 permettra d'œuvrer à une nouvelle structure de l'État après les élections", souligne la ministre Verlinden, évoquant des paquets de compétences plus homogènes. "L'objectif est de renforcer l'autonomie des entités fédérées, et le pouvoir de l'État fédéral", assure le Premier ministre Alexander De Croo.

    Une utilisation contestée

    Une utilisation de l'article 195 que le constitutionnaliste Marc Verdussen qualifie de "détournement". "Si l'ouverture de cet article sert à entamer un vrai débat sur la procédure de révision de la Constitution, bravo. Mais si c'est pour, comme en 2010, réviser sous la prochaine législature une série d'articles qui n'ont pas été déclarés ouverts à révision, cela m'inquiète", explique le professeur de droit constitutionnel à l'UCLouvain.

    Son confrère Christian Berhendt (ULiège) tempère. "La liste des articles à réviser est finalement beaucoup plus fournie que les 5 articles envisagés dans le préaccord de 2021. Cela rend d'autant moins impérieuse l'utilisation de l'article 195 comme "passe-partout"."

    Le gouvernement De Croo ouvre aussi une série d'articles à révision afin de permettre un débat sur l'avenir du Sénat, que plusieurs partis souhaitent purement et simplement supprimer.

    De nouveaux droits

    La Vivaldi propose par ailleurs de moderniser les droits fondamentaux. Elle énumère ainsi une série de nouveaux articles qui pourront être insérés dans le titre II de la Constitution. "Cela permettra par exemple d'inclure le droit à la sécurité ou à un procès équitable, mais aussi de débattre de questions éthiques ou du droit à la neutralité de l'État", souligne David Clarinval.

    "Il est aussi prévu d'insérer des articles nouveaux ayant trait aux droits déjà reconnus dans les conventions européennes et internationales, remarque Marc Verdussen. Cela ouvre des chantiers constitutionnels intéressants et importants, qui devraient permettre de moderniser la Constitution." Le constitutionnaliste regrette, par contre, qu'il ne soit pas prévu que la question du numérique fasse son entrée dans la Constitution.

    En plus de permettre l'insertion d'une série de nouveaux articles, le gouvernement De Croo ouvre aussi dans ce titre II une série d'articles existants à révision, comme l'article 11 bis alinéa 2, pour garantir une représentation hommes-femmes plus équilibrée au sein des gouvernements, l'article 23, pour moderniser le secret de la correspondance, ou l'article 25, sur la liberté de la presse. "L'intention est d'aller de l'avant, pas de reculer sur les droits et libertés", insiste Alexander De Croo.

    Il appartiendra au constituant de décider quelle révision il veut effectuer. Juridiquement, les déclarations du gouvernement actuel ne le lient pas.

    Il appartiendra ensuite au constituant, à savoir les députés et sénateurs désignés suite aux élections du 9 juin, de décider quelle révision il veut effectuer. Seule la liste des articles ouverts compte. Les déclarations d'intention du gouvernement actuel ne le lient pas.

     
  • Les hôpitaux "catholiques" de Bruxelles sont contraints de pratiquer l'avortement

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    La docilité avec laquelle ces hôpitaux "catholiques" se plient aux ukases de la Région bruxelloise nous interroge tout autant que l'absence (à notre connaissance) de protestations de la part de l'archevêché de Malines-Bruxelles, mais qui s'en étonnera ?

    Du site de la RTBF :

    Les hôpitaux bruxellois désormais obligés de pratiquer l’IVG : "On est passés de zéro avortement à trois par semaine"

    C’est un virage à 180 degrés pour certains hôpitaux de la capitale. A commencer par la Clinique Saint-Jean, située au cœur de Bruxelles. En un siècle d’existence, l’hôpital, de tradition catholique, n’avait jamais pratiqué d’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais depuis le 1er janvier 2024, un arrêté de la Région bruxelloise l’y oblige.

    "On n’avait pas développé ça jusqu’à présent car on était bien entourés par des plannings familiaux. Il se fait que la Région bruxelloise nous y a contraints. Je trouve que c’est plutôt un 'plus' pour les patientes" avance le Dr Jean-Paul Van Gossum, chef du service de gynécologie à la Clinique Saint-Jean.

    Cette nouvelle réglementation prévoit que tous les hôpitaux bruxellois, hormis les hôpitaux universitaires que sont Saint-Luc, Erasme et l’UZ, pratiquent l’IVG ou, au moins, redirigent les patientes vers un hôpital du même réseau.

    Je ne me suis même pas posé la question. Pour moi, c’est évident qu’il faut accompagner ces patientes

    Les médecins restent cependant libres d’accepter ou non de pratiquer l’IVG. Dans l’équipe de la Clinique Saint-Jean, un bon tiers des gynécologues a sauté le pas. Pour Irène Paquet, c’était une évidence. "Pour moi, c’est un droit fondamental. En tant que gynécologue, je prends soin des patientes, je les soigne. La détresse qui peut accompagner les grossesses non désirées fait partie, pour moi, d’un principe de base de prise en charge des patientes" explique-t-elle.

    La mentalité des jeunes gynécologues est très différente.

    Les mentalités seraient-elles en train d’évoluer dans le corps médical ? Pour le Dr Jean-Paul Van Gossum, assurément oui. "Effectivement, on est de tradition catholique mais cela change. On n’est plus comme avant. La mentalité des jeunes gynécologues est très différente, avec une ouverture et surtout une prise en charge des patientes dans leur globalité".

    Une demande bien réelle

    Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, l’hôpital Saint-Jean est passé de zéro avortement à environ trois IVG par semaine. "C’est une petite surprise" avoue le Dr Jean-Paul Van Gossum. "Je pensais que la demande serait moindre".

    C’est une petite surprise

    Le service a donc dû s’organiser. Un système de garde a été mis en place entre les gynécologues pratiquant l’IVG, afin de pouvoir répondre rapidement aux demandes des patientes. Le délai légal pour avorter étant fixé à douze semaines après la conception, il faut pouvoir être réactif et proposer un rendez-vous rapidement.

    Des aménagements ont également dû être prévus dans l’équipe d’accompagnement psychologique. "Les psychologues et les psychiatres ont dû libérer des plages horaires dédiées à cela dans leurs consultations. Cela a donc nécessité une organisation tant des gynécologues, que des psychiatres, que de la salle d’opération qui doit libérer des plages si l’intervention est chirurgicale" détaille le Dr Jean-Paul Van Gossum.

    De quoi compléter l’offre proposée par les plannings familiaux. En 2022, une interruption volontaire de grossesse sur cinq était réalisée dans un hôpital. Une proportion qui pourrait augmenter depuis la nouvelle réglementation. Aux Cliniques de l’Europe, hôpital traditionnellement catholique également, le nombre d’avortements a légèrement augmenté depuis l’arrêté paru en janvier.

    Entre hôpital et planning familial, des différences de prise en charge

    Il existe néanmoins des différences dans la prise en charge entre les hôpitaux et les plannings. A commencer par le coût : en planning, si la patiente est en ordre de mutuelle, elle ne devra débourser que cinq euros maximum. En hôpital, il faut compter au moins une centaine d’euros.

    Les méthodes d’interruption de grossesse diffèrent également. La méthode médicamenteuse, envisageable jusqu’à sept semaines de grossesse, est proposée partout. Mais au-delà, il faut opter pour une intervention chirurgicale consistant à aspirer le contenu utérin. En planning familial, cette intervention est toujours réalisée en anesthésie locale. En hôpital, on opte la plupart du temps pour une anesthésie générale. Cela explique en partie la différence de coût.

    C’est assez convivial

    Par ailleurs, la prise en charge en planning serait plus personnalisée. "Il y a toujours du thé, du café, une pièce où il y a des lits, des bouillottes. C’est assez convivial et familial" explique Maud Poskin, médecin généraliste au planning familial Plan F. "Si la patiente opte pour la méthode médicamenteuse à la maison, on est présentes par téléphone en permanence" ajoute-t-elle.

    Le planning dispose aussi de pièces où la patiente peut se reposer après l’intervention, seule ou accompagnée.

    "En planning, c’est un accompagnement où on laisse beaucoup le choix, on est dans le non-jugement" ajoute Maud Poskin.

    Il y a des endroits où c’est très culpabilisant

    Des témoignages de femmes révèlent que dans certains hôpitaux, l’interruption volontaire de grossesse était stigmatisée. "Il y avait parfois un côté très jugeant, où on montrait l’échographie en disant 'tu vois, il y a un cœur qui bat'" relate Maud Poskin.

    "Il y a des endroits où c’est très culpabilisant. Du coup, on récupère des femmes qui ont été très mal accueillies dans leur demande. Elles arrivent ici en étant sur la défensive car elles ont été mal reçues avant" poursuit-elle.

    Une réalité qui devrait sans doute évoluer au fil du temps. La nouvelle réglementation bruxelloise aura, en tout cas, permis d’initier le changement dans certaines structures et de faire évoluer la pratique médicale sur le terrain.