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Société - Page 460

  • Kinskasa : les bons vœux de Kabila aux Congolais

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    De Hubert Leclerq sur le site de La Libre Afrique :

    Voeux Kabila.jpg« Plusieurs morts, entre 6 et 11, des dizaines de blessés, des églises profanées et une population congolaise à bout de patience: tel pourrait être le premier bilan de cette journée lors de laquelle les catholiques congolais voulait marcher pacifiquement pour démontrer leur détermination à obtenir de Joseph Kabila qu’il dise enfin publiquement qu’il ne chercherait pas à briguer un troisième mandat et la mise en oeuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre, signé entre majorité et opposition sous l’égide des évêques congolais, le 31 décembre dernier, qui prévoit notamment la libération des prisonniers politiques, la fin  des poursuites contre les opposants, la fin des dédoublements des partis politiques, la réouverture des médias,…

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    RDC : Des civils en armes à côté de militaires qui parlent anglais

    Des demandes visiblement inacceptbales pour le régime de Joseph Kabila, président dont le dernier mandat s’est terminé le 19 décembre 2016, qui n’a pas hésité à opposer la force brutale face à ces paroissiens qui, la plupart du temps, n’ont pas pu sortir de l’édifice religieux ou ont été « chargés » sur le seuil de leur église. Car pour cette répression, la police, les militaires et la garde présidentielle n’ont pas hésité à pénétrer au sein même des églises pour tirer à balles réelles et des gaz lacrymogènes. « Un régime qui ne respecte pas les églises est un régime qui porte en lui les gènes de sa destruction », prophétisait dimanche en début d’après-midi un prêtre d’une commune populaire du nord de Kinshasa qui, comme tant d’autres, a été cloîtré dans son édifice avec ses paroissiens « pendant de longues heures sous les tirs de gaz lacrymogènes. Beaucoup de mamas âgées ont fait des malaises. La solidarité entre les paroissiens a été exemplaire », souligne le prêtre pour qui la « diabolisation du régime en place resserre les liens entre les différentes couches de la société congolaise ».

    Plusieurs prêtres ont été blessés comme à Lemba ou à Limete. Ici, le père Jean a été atteint par une balle en caoutchouc en pleine tête. (Photo) La plupart des personnes blessées ou tuées l’ont été au sein même des édifices religieux.

    Face à une telle barbarie, la communauté internationale qui a multiplié les mises en garde à l’intention du pouvoir ne peut demeurer silencieuse. Que ce soient les Nations unies, à travers les responsables de la Monusco, l’Union européenne, à travers son ambassadeur à Kinshasa, la Belgique, via les tweets des ministres de la Coopération et des Affaires étangères, le Canada, via son ambassadeur, etc… tous ont mis en garde le régime de Joseph Kabila l’enjoignant de laisser les Congolais jouir de leur droit de manifester pacifiquement. Tous ajoutaient qu’ils seraient attentifs à cette journée du 31 décembre, laissant clairement entendre qu’en cas de dérapage, les sanctions pourraient suivre.

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    Marche des catholiques : le pouvoir de Kabila mis en garde !

    Si ces ministres et diplomates n’étaient pas trop affairés aux préparatifs du réveillon du Nouvel An, ils ne peuvent que constater l’échec total de leur appel. Une fois de plus, Kabila a opté pour la fuite en avant. Une théorie kamikaze qui, à chaque épisode entraîne son lot de morts et de blessés.

    Ne rien faire serait signer un chèque en blanc à tous les débordements de violences de ce pouvoir illégitime.  Alors Messieurs, que fait-on après cette répression ? Un constat ne suffit plus. Il faut des sanctions… et pas contre des lampistes de troisième zone. Personne n’ignore qui sont les vrais responsables de ces violences, de ces tueries, le clan Kabila doit être directement ciblé par les futures sanctions. La justice internationale doit aussi intervenir. Des milliers de morts, plus de 4 millions de déplacés (un chiffre qui a doublé en 2017), deux experts civils des Nations unies abattus, dix-sept casques bleus abattus et, aujourd’hui, des meurtres de paroissiens jusque dans les églises,…   Une liste non exhaustive qui démontre que les mois qui passent ne font qu’accroître la violence et l’absence de toute limite dans le chef d’un pouvoir qui a démontré qu’il entend coûte que coûte se maintenir au pouvoir. »

    Ref. RDC : Silence interdit pour la communauté internationale

    JPSC

  • Voeux : N'aller jusqu'à l'espérance qu'à travers la vérité

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    Le 31 décembre 2012, François-Xavier Bellamy s'adressait ainsi aux familiers de son blog "pour le jour qui vient"; nous ne saurions mieux exprimer nos souhaits en ce jour du Nouvel An :

    "On ne va jusqu'à l'espérance qu'à travers la vérité."

    Est-il encore possible de souhaiter une bonne année (...) ? Alors que les médias semblent ajouter chaque jour une ligne à la litanie des épreuves qui doivent s’abattre sur nous, alors que notre pays semble ajouter ses propres crispations à la crise qui frappe largement le monde occidental, alors que tant d’entre nous, et tant de jeunes en particulier, souffrent déjà de l’injustice d’une société qui fait payer aux plus fragiles le résultat de ses inconséquences… Non, il semble que sacrifier au rite des vœux de bonne année soit décidément difficile.

    (...) Aucune crise, personnelle ou collective, ne se résout sans un effort de lucidité. Il me semble que notre vie publique aurait bien besoin de cet effort-là aujourd’hui. L’optimisme le plus engagé ne saurait nous en dispenser.

    Aussi je vous laisse, en guise de vœux, ce beau texte de Bernanos, que j’ai lu et relu des centaines de fois dans les dernières années. Extrait des Essais et écrits de combats, il a été écrit en 1942, à un moment où il était plus difficile que jamais, sans doute, de croire en un avenir meilleur. Dans des circonstances pourtant bien différentes, il dit tout, me semble-t-il, de ce dont nous avons besoin pour l’année qui vient. Je ne nous souhaite rien de mieux que le courage de l’espérance ; et dans cette espérance, je vous souhaite de tout coeur, à vous qui visitez ces pages – par amitié, par curiosité ou par hasard – une belle et heureuse année (...).

    « Les gens qui me veulent trop de bien me traitent de prophète. Ceux qui ne m’en veulent pas assez me traitent de pessimiste. Le mot de pessimisme n’a pas plus de sens à mes yeux que le mot d’optimisme, qu’on lui oppose généralement. Le pessimiste et l’optimiste s’accordent à ne pas voir les choses telles qu’elles sont. L’optimiste est un imbécile heureux. Le pessimiste est un imbécile malheureux. (…)

    Je sais bien qu’il y a parmi vous des gens de très bonne foi, qui confondent l’espoir et l’optimisme. L’optimisme est un ersatz de l’espérance, dont la propagande officielle se réserve le monopole. Il approuve tout, il subit tout, il croit tout, c’est par excellence la vertu du contribuable. Lorsque le fisc l’a dépouillé même de sa chemise, le contribuable optimiste s’abonne à une revue nudiste et déclare qu’il se promène ainsi par hygiène, qu’il ne s’est jamais mieux porté.

    Neuf fois sur dix l’optimisme est une forme sournoise de l’égoïsme, une manière de se désolidariser du malheur d’autrui.

    C’est un ersatz de l’espérance, qu’on peut rencontrer facilement partout, et même, tenez par exemple, au fond de la bouteille. Mais l’espérance se conquiert. On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts et d’une longue patience. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore.

    Le pessimisme et l’optimisme ne sont à mon sens, je l’ai dit une fois pour toutes, que les deux aspects, l’envers et l’endroit d’un même mensonge. Il est vrai que l’optimisme d’un malade peut faciliter sa guérison. Mais il peut aussi bien le faire mourir s’il l’encourage à ne pas suivre les prescriptions du médecin. Aucune forme d’optimisme n’a jamais préservé d’un tremblement de terre, et le plus grand optimiste du monde, s’il se trouve dans le champ de tir d’une mitrailleuse, est sûr d’en sortir troué comme une écumoire.

    L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches et des imbéciles. L’espérance est une vertu, virtus, une détermination héroïque de l’âme. La plus haute forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté.

    Mais l’espoir lui-même ne saurait suffire à tout. Lorsque vous parlez de « courage optimiste », vous n’ignorez pas le sens exact de cette expression dans notre langue et qu’un « courage optimiste » ne saurait convenir qu’à des difficultés moyennes. Au lieu que si vous pensez à des circonstances capitales, l’expression qui vient naturellement à vos lèvres et celle de courage désespéré, d’énergie désespéréeJe dis que c’est précisément cette sorte d’énergie et de courage que notre pays attend de nous. »

    Georges Bernanos, Essais et écrits de combat

     
  • La pratique religieuse continue à baisser mais les pèlerinages résistent mieux

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    Lu dans la Dernière Heure (30 décembre 2017), p. 7 :

    Les pèlerinages ont toujours la cote 

    Chaque année depuis cinq ans, l’Observatoire des Religions et de la Laïcité (ORELA), qui dépend de L’ULB, publie un rapport faisant l’état des lieux de la laïcité et des religions dans notre pays. Dans sa dernière publication, l’observatoire met en lumière une diminution de “la pratique telle que mesurée habituellement” . Il souligne, dans le même temps, le grand succès que continuent de rencontrer d’autres manifestations religieuses ancestrales comme les pèlerinages. “Ces derniers sont désormais vécus comme des expériences spirituelles plus larges que de simples témoignages de la foi catholique” , note l’observatoire. … « Par exemple, le 7 mai 2016, le pèlerinage de Hal a emmené entre 1.600 et 1.800 Bruxellois à pied, en vélo ou en bus vers la basilique Saint-Martin” , indique le rapport. “Ces pèlerinages semblent accuser tout de même une certaine baisse de fréquentation ces dernières années. Des manifestations de foi paraissant réunir une forme de superstition et d’anciennes traditions populaires maintiennent leur attrait, telle la bénédiction des animaux lors d’une messe à la Saint-Hubert” , note cependant l’ORELA.

  • Quand Stéphane Mercier répond aux questions de l'Homme Nouveau

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    Lu sur le site de l'Homme Nouveau (Adélaïde Pouchol) : 

    Est-ce un crime de faire réfléchir sur l'avortement ?

    Est-ce un crime de faire réfléchir sur l'avortement ?

    Stéphane Mercier est philosophe, il est auteur de La Philosophie pour la vie. En février 2017, il est licencié par l'univesité catholique de Louvain pour avoir dispensé un cours poussant à la réflexion sur l'avortement. En répondant aux questions d'Adélaïde Pouchol, il revient sur son licenciement et nous parle de son livre.

    Vous étiez professeur de philosophie à l’Université catholique de Louvain puis vous avez, l’année dernière, donné un cours sur l’avortement à vos élèves. Depuis, vous avez été au cœur d’une vive polémique, que s’est-il passé ?

    Au début du mois de février de l’année dernière, j’ai dispensé un cours de philosophie sur la question de l’avortement, qui devait simplement présenter les arguments rationnels permettant de conclure que l’avortement est un meurtre. J’ai donné ce cours à deux reprises, devant des élèves ingénieurs et des étudiants en sciences sociales et politiques, soit un ensemble de quelque 600 personnes environ. Une fois ce cours donné aux deux auditoires, j’ai continué à enseigner normalement pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que la polémique explose à cause de quelques étudiants, qui ont averti une association militante pro-Genre, laquelle a ensuite alerté les médias. J’avais mis à disposition des étudiants, sur la plate-forme web de l’université, un texte reprenant les grandes lignes de mon cours afin qu’ils puissent compléter leurs notes et reprendre l’argumentaire à tête reposée. Ce document a été rendu public et l’Université catholique de Louvain a immédiatement réagi, en m’interdisant de faire cours. La direction de l’Université a d’abord voulu me licencier, mais, puisqu’une telle démarche était illégale, elle n’a en fait eu qu’à attendre le mois de septembre pour ne pas renouveler, comme elle le fait d’habitude chaque année, mon contrat de chargé de cours invité. Le recteur m’a également gratifié d’un blâme en précisant qu’il mettait en cause non pas le fond mais la forme de ce que j’avais dit... Pourtant, toutes les fois où j’ai demandé que l’on m’explique précisément ce qui posait problème dans mon cours, je n’ai reçu qu’une fin de non-recevoir. Il faut dire que l’Université était extrêmement gênée que je remette en cause publiquement l’avortement, qu’elle considère comme « un droit fondamental », pour reprendre les termes du communiqué qu’elle a publié au moment des faits. 

    Comment les étudiants ont-ils réagi à votre cours ?

    D’abord, et contrairement à ce qu’ont laissé entendre certains médias, je n’ai absolument pas parlé d’avortement pendant des semaines et des semaines : je ne suis pas monomaniaque et il faut, de toute façon, varier les sujets, sans quoi les étudiants se lassent. Toujours est-il que, si certains ont été étonnés ou même choqués lorsque j’ai commencé mon propos sur l’avortement, ils ont vite compris que mon but n’était pas de les obliger à me croire, de les juger ou encore de les agresser, mais d’abord et avant tout de les faire réfléchir. Je n’avais pour ambition que d’exposer, aussi rationnellement que possible, un ensemble d’arguments. En fait, il s’agissait de répondre à la question philosophique de la nature de l’avortement.

    Les étudiants se sont-ils manifestés après le désaveu de l’Université ?

    Il semble que nombre d’étudiants aient trouvé la réaction des cadres de l’Université catholique de Louvain, sinon absurde, au moins disproportionnée mais ils ne pouvaient clairement pas me soutenir publiquement sans risquer de compromettre leurs études. 

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  • Les évêques rwandais s'opposent à un élargissement de l'accès à l'avortement et dénoncent sa banalisation

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    De Marie Malzac sur le site du quotidien La Croix :

    Au Rwanda, les évêques opposés à une modification du Code pénal sur l’avortement

    La conférence épiscopale du Rwanda s’est élevée mi-décembre contre la tentation d’élargir les conditions d’accès à l’avortement, un « péché grave », alors que ce sujet est au cœur des débats dans ce pays.

    Pour le moment, il n’y a ni calendrier ni texte en particulier, mais la question de la réforme du Code pénal en matière d’avortement agite l’opinion publique rwandaise. C’est pour cela que les membres de la Conférence épiscopale du Rwanda (CEPR) ont décidé de monter au créneau, afin de redire la dignité de la vie humaine « dès sa conception », dans un communiqué diffusé le 15 décembre, à l’occasion d’une de ses sessions ordinaires.

    « Nous avons jugé utile de revenir sur la gravité du crime de l’avortement, comme nous l’avons fait le 17 décembre 2010 dans notre message plaidant pour la protection de la vie », affirment-ils ainsi en guise d’introduction.

    Les évêques dénoncent la « banalisation » de l’avortement

    « Notre société est menacée par le relativisme moral, concernant spécialement les relations sexuelles en dehors du mariage, qui ont de déplorables conséquences sur la vie humaine, sur la famille voire sur tout le pays. Parmi ces conséquences, il y a les grossesses indésirables constituant le point moteur de la tentation à l’avortement, actuellement favorisé par les lois qui, de plus en plus, tendent vers la banalisation de ce crime », déplorent-ils.

    Depuis 2012, le Code pénal autorise en effet l’avortement en cas de viol, d’inceste, de mariage forcé ou de risque pour la santé de la mère et de son enfant. Pourtant, de nombreuses femmes, souvent issues de milieux pauvres, ont encore recours à l’avortement illégal, en raison de leur ignorance de la loi. Un quart des femmes incarcérées dans le pays le seraient d’ailleurs en raison d’un avortement non autorisé, selon l’ONU rwandaise « L’initiative des Grands lacs ».

    « Un crime grave »

    « Nous voudrions rappeler que l’avortement est un crime grave parce qu’il ne vise qu’à supprimer la vie d’un innocent. Le meurtre d’un enfant dans le sein de sa mère ne peut jamais être justifié », martèlent les évêques. « Il constitue donc un péché grave devant Dieu et une monstruosité au sein de la famille humaine », insistent-ils.

    Dans les cas de grossesses non désirées chez les filles mineures, l’avortement peut entraîner, de l’avis de la CEPR, de « graves séquelles psychiques qui se manifestent souvent par un profond et maladif chagrin ». Il s’agit dès lors, indiquent-ils, de les accompagner « vers l’acceptation de soi et l’accueil maternel des enfants qu’elles portent ».

    « Nous voudrions demander à toutes les instances compétentes, et en particulier aux législateurs de notre pays, au personnel du domaine de la santé et à toute la société rwandaise en général, de ne pas céder à toute tentative qui puisse nuire à la vie humaine », concluent-ils, invitant les uns et les autres à « unir leurs forces pour combattre l’immoralité sexuelle et l’avortement, surtout au niveau de la jeunesse ».

    Des rencontres ont lieu régulièrement entre le ministère de la santé et les évêques rwandais « sur l’utilisation des méthodes naturelles dans la limitation des naissances en montrant les dangers des méthodes artificielles que le gouvernement encourage dans les hôpitaux », a indiqué à La Croix l’abbé Jean de Dieu, responsable de la communication de la Conférence épiscopale. En termes de planification familiale, les désaccords sont nombreux entre le gouvernement et l’épiscopat.

    « Les évêques veulent rappeler qu’en insistant sur les valeurs d’intégrité et de fidélité nous pouvons sauver les jeunes tandis qu’en distribuant les préservatifs leur destruction reste garantie », relève encore ce prêtre.

    Chiffres record de propagation du sida

    Dans un pays où le sida atteint des chiffres record, les autorités cherchent aussi depuis plusieurs années à contenir sa propagation. Le taux de contamination est désormais stable. Parmi les mesures pour lutter contre ce fléau, la distribution gratuite de préservatifs. Une pratique fermement condamnée par les évêques. Récemment, Mgr Servilien Nzakamwita, évêque de Byumba, l’a qualifiée « d’autorisation à la fornication pour les adolescents ».

    L’épidémie de sida

    La ministre de la santé s’est défendue en indiquant qu’au-delà de cette distribution, les autorités faisaient également des efforts pour promouvoir un comportement responsable et « l’abstinence », selon l’agence espagnole EFE, qui l’a interrogée dans un article paru le 26 décembre.

    Cette question n’est pas sans rappeler la polémique suscitée par les propos de Benoît XVI en 2009, dans l’avion que le menait en Afrique. À cette occasion, il avait affirmé que pour lutter contre le sida, les préservatifs n’étaient pas la solution, et qu’au contraire, ils risquaient « d’aggraver le problème ». L’année suivante, il avait nuancé ce propos dans Lumière du monde (Bayard, 2010, 300 p., 20,99 €), en indiquant que « dans certains cas individuels », le préservatif pouvait constituer un « début de moralisation ».

  • Le pape séduit l'extrême-gauche allemande

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    De Jules Germain sur le site aleteia.org :

    L’extrême-gauche allemande sous le charme du pape François

    Gregor Gysi, l’un des hauts responsables du parti d'extrême-gauche allemand Die Linke, regrette un affaiblissement de l'autorité morale de l'Église catholique en Allemagne et trouve le pape François « carrément fantastique ».

    En Allemagne, le fait qu’un homme politique de gauche n’exprime pas une opinion négative à propos de l’Église est déjà remarquable en soi. Avec, au centre-droit, un parti explicitement chrétien, le parti chrétien démocrate (CDU), le parti de gauche, le parti social-démocrate (SPD), a tendance à voir les chrétiens comme des adversaires idéologiques. C’est sans parler de l’extrême-gauche qui est encore moins tendre à leur égard. Gregor Gysi, l’un des hauts responsables du parti d’extrême-gauche allemand Die Linke, renverse complètement les perspectives. Il trouve en effet le pape François « carrément fantastique », comme nous l’apprennent nos confrères du site katholisch.de.

    Gregor Gysi veut « défendre le Pape »

    L’homme politique de gauche Gregor Gysi a reconnu qu’il trouvait le pape François « carrément fantastique » dans une interview pour Domradio, la radio de l’Église catholique de Cologne. Il le considère capable de poser les grandes questions qui interrogent l’humanité dans sa quête de sens et loue son engagement pour la justice, à l’image du christianisme des origines.

    Lire aussi : Allemagne : un bus pour rendre le Christ visible au cœur des campagnes

    Ce n’est pas la première fois que le parti d’extrême-gauche exprime ainsi un faible pour le pape François. En 2016, il avait déjà, lors d’une campagne régionale, utilisé pour ses affiches de campagnes une photo du pape François avec une citation : « Pour que la politique soit au service de l’homme, il ne faut pas qu’elle soit l’esclave de l’économie ou du monde financier ».

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    « Sans les Églises, nous serions une société sans morale »

    Pour Gregor Gysi, les Églises sont capables d’ancrer la morale dans la société. « Si elles n’existaient pas, personne ne le ferait. » Il y a des décennies, la gauche était parvenue à instaurer des normes morales. Mais après l’échec du socialisme d’État, elle a perdu toute capacité à le faire par des normes générales et contraignantes, selon le président du groupe parlementaire. « Par conséquent, sans les Églises, nous serions une société sans morale. » Elle seule peut faire ce que les partis ne peuvent plus faire.

    Gregor Gysi a cependant l’impression que l’influence des Églises diminue et il semble le regretter. Il y a des décennies, elles auraient pu infléchir certaines évolutions, a-t-il déclaré, citant l’avortement, le mariage pour tous, l’insémination artificielle ou encore l’euthanasie. Il apparaît donc que sans l’Église, une vraie lucidité et un enseignement sur les grands problèmes moraux manquent à la société. Et cela peut être souligné même à l’extrême-gauche ! Dans un numéro de Famille chrétienne, Jean-Luc Mélenchon avait d’ailleurs remarqué la justesse des analyses du pape François.

    Lire aussi : Frère Venard : « On peut affirmer que Jésus n’est d’aucun parti aujourd’hui »

  • 2017 se termine dans l'horreur pour les chrétiens d'Egypte

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    Du site du quotidien "L'Orient - Le Jour" (Caroline Hayek) :

    L’année se termine dans l’horreur pour les chrétiens d’Égypte

  • RD du Congo : Mokristu azali Mwinda (le Christ est la Lumière), Kabila te…

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    De Hubert Leclercq sur le site de La Libre Afrique :

    "Alors que le pouvoir congolais semble être frappé de panique face à l’ampleur de la mobilisation derrière la marche des catholiques, que les plans ourdis par les services de renseignements congolais sont dévoilés, les prêtres, eux, poursuivent l’organisation de cette marche de la Saint-Sylvestre pour réclamer le respect de l’Accord de la Saint-Syvestre 2016 pour permettre des élections démocratiques, crédibles et apaisées.

    Lire aussi:
    RDC: un curé de Kinshasa opposé à Kabila entendu par le parquet

    Ce jeudi en début de soirée, les prêtres de Kinshasa, qui ont envoyé une lettre au gouverneur de la ville-province pour demander que leur mouvement soit encadré par les forces de l’ordre, ont donné les grandes lignes de leur mouvement et les directives à suivre pour tous les « marcheurs ». Des directives qui démontrent tant leur volonté de mener une action pacifique, que leur détermination à marcher pour la démocratie.

    On apprend ainsi qu’il n’y aura qu’une seule messe dimanche dans chaque paroisse de 6h30 à 8h30. Les paroissiens accompagnés de leur curé débuteront ensuite la marche selon un itinéraire qui sera donné le dimanche même lors de la messe.

    Il y aura différents points de ralliement selon les paroisses et les zones géographiques.

    Les consignes sont claires et démontrent la détermination des Congolais à se faire entendre.

    • Ne jamais fuir devant les forces de l’ordre, mais serrer les rangs et chanter les cantiques ou se mettre à genoux.
    • Rester solidaires et si les forces de l’ordre veulent arrêter quelqu’un, tous les marcheurs sont invités à se constituer prisonniers.
    • Face aux gaz lacrymogènes, se servir des serviettes mouillées et avoir de l’eau.
    • Etre en possession d’une Bible, de rameaux, chapelet, etc.
    • Se munir de sa carte d’identité ou autres références de son identité, etc.
    • Ne pas arborer des calicots ou autres effigies des partis politiques, mouvements citoyens, etc.
    • Pour la tenue : vêtements de l’église, « moklisto azali mwinda », Marie, etc. Ou tout simplement T-shirt blanc, chemise blanche, autre vêtement de couleur blanche."

    Ref. RDC : Les prêtres déterminés à aller au bout de ce bras de fer

    Pour mémoire, la filière des Kabila, Laurent puis Joseph, a pris naissance dans les maquis de contrebandiers « communistes » suscités (sans grand succès) dans les années 1960 par la Chine et Cuba au Sud Kivu, du côté de Fizi, au bord du lac Tanganyika, à la frontière entre le Congo et la Tanzanie. L’effondrement du régime Mobutu, à la fin des années 1990,  leur a fourni une occasion en or de ramasser le pouvoir dans la rigole, sous le regard cynique des grandes puissances. Un peu d’air frais ne ferait pas de mal à ce qui fut, jusqu’en 1960, le Congo Belge. Vœux pieux ?

    JPSC  

  • La prédication destinée aux individus est une chose, la responsabilité qu’a chaque État vis-à-vis de son bien commun en est une autre

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    De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur le site "Boulevard Voltaire" :

    ABBÉ GUILLAUME DE TANOÜARN : « IL Y A UNE DIFFÉRENCE FONDAMENTALE ENTRE LA PRÉDICATION AUX INDIVIDUS ET LA POLITIQUE DES ÉTATS »

    Les propos du pape sur l’accueil des migrants dans son sermon de la messe de minuit suscitent commentaires et polémique.

    L’abbé Guillaume de Tanoüarn apporte son éclairage de prêtre sur cette question des migrants. Selon lui, on ne peut confondre charité et tolérance.

    L’homélie du pape François sur les migrants a fait couler beaucoup d’encre. Pouvez-nous nous éclairer ?

    Il est certes question des migrants, mais j’ai été frappé par la manière extrêmement spirituelle dont il en a parlé cette fois, beaucoup plus spirituelle que politique.

    De ce point de vue spirituel, le pape ne peut pas dire autre chose que prôner l’accueil, comme l’a fait d’ailleurs le pape Pie XII dans les mêmes termes.

    Le pape François parle de la fuite en Égypte de la sainte Famille. Le premier qui ait compris que cette fuite en Égypte était le modèle de l’immigration, de la fuite de son pays, c’est le pape Pie XII. Dans le document Exsul familia nazarethana (la famille de Nazareth exilée) de 1947, il montrait quel était le modèle de tous les émigrés.

    Je crois que le discours urbi et orbi ne fait pas du tout mention des migrants, mais au contraire s’intéresse à beaucoup de situations dans le monde, prône la paix à Jérusalem, fait part au cher peuple vénézuélien de son attachement, parle du Bangladesh et de beaucoup de pays dans le monde où les enfants se trouvent maltraités par l’Histoire et par les adultes.

    Ce qui est frappant, dans le discours urbi et orbi, est qu’il n’est pas question des migrants en Europe.
    Le pape ne souhaite pas se déjuger. Il continue donc à avoir un discours sur les migrants, mais un discours spirituel et non pas un discours politique comme était politique le discours pour la Journée mondiale des migrants.

    En Europe occidentale, on a la politique de la porte ouverte, et en Europe de l’Est, certains pays commencent à fermer leurs frontières. Le message papal a du mal à passer auprès de certains inquiets de la conservation de l’identité de leur pays et de la sécurité de leur frontière.

    On peut se demander si ce message papal est absolument libre.

    Il faut bien distinguer la dimension spirituelle de ce message, qui est naturelle. Il est naturel que, spirituellement, nous prônions l’accueil, mais l’accueil de personne à personne, pas l’accueil au plan politique. Il ne faut pas confondre le plan personnel et le plan politique. Il ne faut pas ordonner les grandes décisions politiques quand on est incapable, personnellement, de cette vertu d’accueil que prône le pape.

    Chaque pays est libre d’avoir sa politique et de préserver son bien commun qui lui est propre. Ce fameux vivre ensemble, ou bien commun, c’est la même chose. On voit bien, aujourd’hui, que notre vivre ensemble, notre bien commun ont du plomb dans l’aile. Il faut que les autorités politiques prennent leurs responsabilités à cet égard et défendent le bien commun.

    La doctrine de l’Église ne l’a jamais nié. Dans certains textes, François a semblé passer outre.
    Pour moi, il n’est pas entièrement libre. Lorsque son discours est politique, il est sous la pression des institutions internationales qui ont l’Église à l’œil. On peut dire qu’il y a une sorte de rivalité inégale politiquement entre l’ONU et l’Église. Cela oblige peut-être les autorités de l’Église à un discours qui est le discours normatif des institutions internationales et, donc, pro-migrants.

    Signifiez-vous qu’il y a une différence à faire entre charité et tolérance ?

    Il y a une différence fondamentale à faire entre charité et tolérance.

    Il y a une différence fondamentale à faire entre la prédication aux individus et la conduite des individus d’une part, et d’autre part la politique des États avec la responsabilité qu’a chaque État vis-à-vis de son bien commun.

    Le bien commun est une forme d’état des mœurs, c’est la vie commune. La vie commune est évidemment complètement modifiée lorsque des populations étrangères arrivent en nombre et d’une manière organisée. Cela pose un problème politique. Il est inutile d’aller chercher dans l’ordre spirituel une solution à ce problème.

  • Le coup de gueule d'un professeur de religion catholique dans l’enseignement libre face aux menaces planant sur l'enseignement des cours de religion

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    Lu sur le site "Pour une école libre au Québec" :

    Belgique — Cours de religion menacé en Belgique, un enseignant réagit

    Les parents et les élèves majeurs belges de l’enseignement officiel (non religieux « neutre », subventionné) avaient jusqu’il y a quelques années le choix entre des cours relevant des religions reconnues par l’État belge (catholicisme romain, protestantisme, anglicanisme, christianisme orthodoxe, judaïsme, islam) et un cours de morale non confessionnelle. Ces cours sont organisés dans les enseignements primaire et secondaire, quel que soit le nombre d’élèves inscrits. 

    Depuis 2015, possibilité de ne pas choisir le cours de morale non confessionnelle ni de religion

    Saisie par des parents qui ne souhaitaient pas que leur enfant suive obligatoirement des cours de morale non confessionnelle à la place des cours de religion, la Cour Constitutionnelle belge a jugé le 12 mars 2015 que « le législateur décrétal permet que le cours de morale non confessionnelle […] soit un cours engagé et qu’il autorise le titulaire de ce cours à témoigner en faveur d’un système philosophique déterminé ». De ce fait, il n’est pas garanti que « les cours de religion et de morale non confessionnelle offerts au choix des parents […] diffusent des informations ou connaissances de manière à la fois “objective, critique et pluraliste” […] ». En conséquence, « […] pour que soit assuré le droit des parents à ce que leurs enfants ne soient pas confrontés à des conflits entre l’éducation religieuse ou morale donnée par l’école et les convictions religieuses ou philosophiques des parents, les élèves doivent pouvoir être dispensés de l’assistance au cours de religion ou de morale ».

    À la suite de cette décision, la Fédération Wallonie-Bruxelles a publié un communiqué de presse, le 12 mars 2015, indiquant que : « Cet arrêt implique notamment la modification de l’art. 8 du Pacte scolaire en vue de prévoir, dans les écoles du réseau officiel subventionné et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, que le choix entre le cours des différentes religions reconnues ou du cours de morale non confessionnelle, n’est désormais pas obligatoire et que les parents pourront, le cas échéant, décider de n’inscrire leur enfant à aucun de ces cours car ils ne correspondent pas à leurs convictions ou souhaits.

    Tout élève dispensé des deux enseignements (religieux et morale laïque) devra obligatoirement fréquenter un enseignement (encadrement pédagogique) alternatif de deux heures par semaine ayant pour objectif le développement de “prestations personnelles ou collectives visant à l’éveiller à la citoyenneté et au questionnement dans le cadre de diverses thématiques précisées dans le décret et liées à l’éducation à la démocratie, à la solidarité, au questionnement philosophique et au bien-être et à la connaissance de soi et des autres”.

    Les prestations et activités devront s’inscrire dans une ou plusieurs thématiques, telles que l’éducation :

    • à la démocratie
    • au questionnement, à la méthode et à la pensée philosophiques
    • et au bien-être et à la connaissance de soi et des autres.

    Depuis un an, 1 heure par semaine de cours de philosophie et de citoyenneté est obligatoire dans l’enseignement officiel (primaire et secondaire). La deuxième heure peut faire l’objet d’un choix à l’occasion d’une demande de dispense des cours dits philosophiques (les religions et la morale non confessionnelle). 

    Le Mouvement réformateur (libéral sur le plan économique) au pouvoir a annoncé le dépôt d’une proposition de décret visant à porter de 1 à 2 le nombre d’heures obligatoires par semaine de cours de philosophie et de citoyenneté dans l’enseignement officiel et libre non confessionnel, et d’y rendre optionnelle l’heure de cours de religion ou de morale devenue surnuméraire. Il s’agit visiblement d’éliminer la multiplicité des cours de religions.

    Un enseignant du secteur libre (ce secteur peut être laïque, mais il est le plus souvent confessionnel et subventionné) s’insurge contre cette dynamique (sur le site de la Libre Belgique).

    Une opinion de Jean-Luc Vander Borght, professeur de religion catholique dans le secteur libre.

    Voici mon coup de gueule de prof de religion catholique dans l’enseignement libre, à propos de la volonté affichée de supprimer les cours de religion dans l’officiel, voire de leur suppression totale.

    Je ne peux assister au balcon à ce qui se trame dans notre société, en particulier dans l’enseignement, sans crier comme un prophète dans le désert, que nous sommes en train d’être les fossoyeurs de notre jeunesse. Quand l’Homme n’est plus éveillé à une dimension de verticalité, quand l’Homme n’est plus nourri dans son besoin de se relier à quelque chose qui le transcende, et qu’il n’est plus nourri dans son besoin de construire du sens, quand le seul horizon qu’on lui donne, est d’être un simple, bon citoyen, alors il ne faudra pas s’étonner de voir une désespérance s’exprimer de manière de plus en plus violente.

    C’est criminel de supprimer les cours de religion. On ne peut réduire l’Homme ni à sa raison, ni à l’émotionnel (sa sensibilité), ni à son corps. Il lui manque l’essentiel, l’éveil de sa conscience profonde, de son être que dans le langage religieux on appelle l’âme.

    Antoine de Saint-Exupéry a écrit : “Je te dirai la vérité sur l’Homme, il n’existe que par son âme.” Les grands hommes de toutes les cultures, de toutes religions qui ont vraiment apporté quelque chose à l’humanité, étaient éveillés au niveau de leur être/âme, et ils ont mis toute leur raison (leur intelligence, leur volonté), toute leur sensibilité, tout leur corps au service de leur être.

    Une stratégie placée pion par pion


    Depuis le début de ma carrière dans l’enseignement, j’ai vu comment une stratégie était mise en place pion par pion au niveau politique pour uniformiser les réseaux de l’enseignement et pouvoir, dans un agenda d’abord caché [anglicisme pour arrières-pensées, motivations secrètes] puis carrément au grand jour, défaire ce cours de religion et un jour sans doute arriver à un réseau unique de l’enseignement. Quelques grandes pétitions ont à l’époque un peu freiné le mouvement, mais la machine est bien en marche.

    De la suppression programmée de la moitié du cours de religion dans l’enseignement officiel, on passe ces jours-ci à la volonté de sa suppression totale. Et je ne me fais aucune illusion. Si aujourd’hui encore le réseau libre subventionné catholique n’est pas touché par la suppression du cours de religion, là aussi les pions sont avancés depuis longtemps et de plus en plus rapidement.

    Depuis quelque temps déjà, nous devons prouver que nous pratiquons dans notre cours de religion catholique les 3 grandes compétences du cours de citoyenneté. À coup sûr on nous dira un jour pourquoi maintenir votre cours de religion puisque vous faites la même chose. Peut-être même qu’à l’occasion des prochaines élections qui conduiraient à une révision de la constitution, les politiciens feront le grand nettoyage final, puisque plus aucun parti francophone ne défend le cours de religion.

    Ce que je fais

    Et pourtant je n’ai pas attendu les compétences du cours de citoyenneté pour éveiller mes élèves au questionnement philosophique, à les éduquer à la citoyenneté, et à travailler avec eux le dialogue inter-convictionnel. Mais comment aider ces jeunes à se situer face au ventre mou d’un professeur tenu à la neutralité ?

    Combien de fois dans un débat les élèves se tournent vers moi, en disant : “Et vous Monsieur vous en pensez quoi ?” Et je peux encore aujourd’hui, leur répondre car je ne suis pas tenu par l’hypocrisie de leur laisser croire que je suis neutre. Personne n’est neutre, et il vaut mieux qu’ils sachent comment est situé leur prof pour pouvoir alors se situer librement de façon critique par rapport à ce que je leur dis.

    Je les encourage à réfléchir et à se forger leur propre opinion par des recherches seuls ou en groupe, à animer eux-mêmes des débats dans la classe. Mais je reviens encore sur ce qui plus fondamentalement selon moi, constitue l’enjeu majeur du cours de religion. C’est quand même l’anthropologie, une science moderne (qui repose donc sur des preuves scientifiques), qui a relégitimé la dimension religieuse en tant qu’ordre existentiel profond de l’être humain.

    L’Homme est la seule espèce vivante et ce depuis le départ, qui enterre les membres de son espèce avec de la nourriture et avec des objets lui ayant appartenu. Cela veut dire qu’une société qui n’éveille plus les jeunes à leur intériorité, qui ne nourrit plus ce besoin de se relier à quelque chose qui nous transcende (religare), et qui ne les aide plus à construire du sens (relegere), est une société en danger de mort et qui deviendra alors de plus en plus violente.

    Cette dimension religieuse peut se vivre en dehors des religions. Mais quand on aura supprimé le cours de religion, quand on aura relégué à la sphère privée toute religiosité, qui éveillera ou nourrira encore ces jeunes à cette dimension essentielle d’eux-mêmes ? Je commence tous mes cours par un temps de méditation de pleine conscience, et je pourrais écrire un livre de témoignages des fruits que cela porte.

    Un prophète dans le désert


    Se contenter d’une information neutre sur les religions, qui risque d’ailleurs d’être caricaturale, comme le proposent certains, n’éveille pas grand-chose, sinon rien chez les jeunes et ils n’en voient pas le sens. Je plaide donc pour pouvoir continuer à être un prof situé aux côtés de mes élèves, qui les nourrit dans cette dimension religieuse et les fait rentrer dans une compréhension intérieure, profonde et donc tolérante, des différentes réponses à cette dimension religieuse.

    Mais j’ai l’impression d’être tel un prophète qui crie dans le désert d’une société qui s’enfonce dans l’impasse de l’ego, dans l’impasse du consumérisme, dans l’impasse d’un désert spirituel mortifère avec de graves conséquences environnementales, économiques, sociales. J’ai mal à mon âme devant tant de soif, tant de désespérance et de mal-être chez une foule de jeunes sans berger… Et pourtant je garde la Joie au cœur pour être jusqu’au bout et le mieux possible, signe d’une humanité au cœur de l’inhumanité du monde, être présence de l’Amour auprès de mes frères et sœurs en humanité de quelques bords qu’ils soient.

  • Sondage pour Paris-Match : Macron et le pape François "personnalités de l'année"

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    L’art de fabriquer l’opinion : choisis sur la « short list » d’un sondage commandité à l’Ifop  par « Paris Match », le pape François et le président Macron l’emportent sur Angela Merkel, Teresa May et Donald Trump. Lu sur BFM TV :

    « Selon un sondage Ifop pour Paris Match, Emmanuel Macron et le pape François sont les personnalités de l'année 2017, ex aequo, pour un Français sur trois. Ils ont été désignés au milieu d'une liste de huit noms. 

    Emmanuel Macron et le pape François ont été désignés à égalité "personnalités de l'année 2017" par un Français sur trois, selon un sondage Ifop pour Paris Match publié mercredi. Parmi un choix imposé de huit personnalités, pour désigner "l'homme ou la femme de l'année", 33% des personnes interrogées ont opté pour le chef de l'Etat français et pour le pape. Ils devancent de loin Angela Merkel, troisième avec 11%, Donald Trump et Theresa May à 6%.
        
    L'élection d'Emmanuel Macron comme président de la République constitue aussi l'événement qui a le plus marqué en 2017 les Français interrogés. Parmi neuf propositions, 23% l'ont cité comme l'événement le plus marquant et 42% comme l'un des deux les plus marquants de l'année. La guerre contre Daech en Irak et en Syrie, les ouragans aux Antilles et la mort de Johnny Hallyday arrivent à égalité en deuxième position (15% les ont cités en premier). 

    Les avancées médicales en matière de greffe d'un visage, événement de l'année   

    En revanche, si l'élection d'Emmanuel Macron constitue une "bonne nouvelle" pour 53% des personnes interrogées, elle n'arrive qu'à l'avant-dernière place des douze événements proposés. En tête du classement : les avancées de la médecine avec la première greffe d'un visage (94%), les défaites militaires de Daech (86%) ou encore le dixième titre de champion du monde de judo de Teddy Riner (83%) sont plébiscités. Le voyage dans l'espace de Thomas Pesquet (82%), "le succès de la campagne mondiale anti-harcèlement (balance ton porc)" (80%) ou l'arrivée au gouvernement "de personnalités issues de la société civile" (74%) sont également perçus comme de "bonnes nouvelles".
        
    Les attentats liés à l'islamisme radical arrivent en tête des sources d'inquiétude des personnes interrogées (96%), devant les catastrophes naturelles comme les ouragans aux Antilles (88%), mais aussi "le creusement des inégalités sociales et le déclassement" ressenti par de nombreux Français (86%). Enfin, 61% souhaitent voir en 2018 le "déclin du terrorisme islamiste" et 48% une "forte baisse du nombre de chômeurs" se concrétiser.
        
    Sondage réalisé en ligne du 15 au 18 décembre auprès d'un échantillon de 1.009 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.

    Ref. Macron et le pape François "personnalités de l'année" selon un sondage

    L’actu people : du bruit , toujours du bruit.

    JPSC

  • Noël chez les paras français dans la brousse africaine

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    Venard(1).jpgLu sur le site web du bi-mensuel « L’Homme Nouveau » :

    Après l'abbé Grosjean (cf article d'hier) c'est au tour du père Christian Venard, aumonier militaire, de nous livrer son témoignage sur la façon dont il vit les célébrations des messes de Noël. Un moment pour se recentrer sur l'essentiel : "Dieu, en Jésus, s'est fait homme pour moi ! L'Invisible se rend visible, l'Infini se fait petit enfant."

    Quand avez-vous été ordonné et où exercez-vous votre ministère actuellement ?

    J'ai été ordonné le 29 juin 1997 en la cathédrale de Metz pour le diocèse aux armées françaises dans lequel je sers depuis 1998, d'abord pendant plus de quinze ans chez les parachutistes, aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan et désormais au sein de la Gendarmerie nationale. J'ai participé durant toutes ces années à plus de quinze opérations extérieures, du Kosovo au Mali, en passant par l'Afghanistan, le Liban, etc.

    Les fidèles qui songent à leur prêtre en période de Noël se demandent souvent comment il tient physiquement et sont aux aguets pour voir s'il fera ou non le même sermon aux trois messes... Du côté de prêtre, qu'en est-il ?

    Je vous répondrai surtout de mon expérience avec les soldats, à Noël, en opération. De leur côté, ils attendent du « Padre » qu'il soit bien présent dans un moment aussi spécial, loin des familles. De mon côté, c'est d'abord de tout faire pour qu'un maximum de ceux qui le désirent puissent participer à la messe de Noël, à un moment ou un autre, et ce, malgré les contraintes opérationnelles. C'est certainement un moment exigeant pour l'aumônier en opération et rempli de fatigue.

    On ne peut évidemment pas parler de « messe » préférée mais quelle est, de celle de Minuit, de l'Aurore ou de celle du Jour, celle qui vous touche le plus ? Pourquoi ?

    C'est de loin celle de la nuit. La nuit est aussi, pour le militaire, le moment du danger, de l'incertitude. Alors célébrer Noël la nuit, c'est montrer comment Dieu, lumière de lumière, vient plonger dans nos ténèbres pour les illuminer de sa présence et nous redonner espoir. Comment Il vient, Petit Enfant se donner à nous et nous délivrer de nos peurs, nous redonner confiance pour la construction d'un monde meilleur, même au plus fort de la violence, en le suivant lui, le Prince de la Paix.

    Un souvenir en particulier, une anecdote que vous voudriez raconter à propos de Noël ?

    Un Noël de guerre bien sûr, au fin fond de la brousse ivoirienne, à la frontière entre deux villages séparés (d'un côté chez les « rebelles » de l'autre chez les forces loyalistes). Les deux chefs des villages sont venus demander aux militaires français la possibilité de se réunir pour fêter Noël tous ensemble. J'ai pu célébrer la messe avec les deux villages et tous les militaires français. Les Ivoiriens ont voulu que les parachutistes leur chantent des chants de Noël français traditionnels. C'était merveilleux, avec les bruits de la brousse de nuit en arrière-fond. Puis tous les Ivoiriens, à la lueur des torches, nous ont raccompagnés jusqu'à notre campement. Là, ils ont déposé en offrande des fruits, des légumes, des fleurs, etc. Eux sont repartis faire la fête toute la nuit, pendant que nous organisions entre paras une petite veillée fraternelle, ponctuée de petits cadeaux et de chants. Au petit matin, les villageois se sont séparés à nouveau de chaque côté de  la « frontière » due à la guerre civile.

    Noël fait encore partie des fêtes religieuses qui font venir à l'église beaucoup de personnes éloignées de la foi. Comme prêtre, qu'est-ce que cela implique et signifie pour vous ?

    Une attention très grande à essayer de prêcher le Dieu d'Amour qui se fait l'un des nôtres, en invitant les assistants à sortir des images trop matérialistes (cadeaux, grosse bouffe, etc.), ou trop conventionnelles ou émotionnelles (le « Petit Jésus », les chants de tradition, etc.). Retrouver, à travers les rites traditionnels et populaires l'émerveillement de l'incroyable : Dieu, en Jésus, s'est fait homme pour moi ! L'Invisible se rend visible, l'Infini se fait Petit Enfant. Quelle merveille !

    Ref. Le Noël des prêtres : Christian Venard ou le Noël d'un aumônier militaire

    JPSC