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Société - Page 520

  • L'Occident est devenu la tombe de Dieu

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    De Matteo Matzuzzi sur le site de Il Foglio :

    «L'Occident est devenu le tombeau de Dieu."

    Telles sont les accusations portées par le cardinal Sarah
    "La culture occidentale a été organisée comme si Dieu n'existait pas. C'est nous qui l'avons tué. L'homme ne sait ni qui il est ni où il va." 

    Le Cardinal Robert Sarah est préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements
    "La vraie crise que connaît notre monde maintenant n'est pas principalement économique ou politique, mais c'est une crise de Dieu et en même temps une crise anthropologique», écrit le cardinal Robert Sarah préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, dans une réflexion publiée dans le dernier numéro de la revue Vita e Pensiero, publié aujourd'hui. "Bien sûr, aujourd'hui, on ne parle que de la crise économique qui affecte le développement de la puissance européenne - et après seulement de ses orientations religieuses et éthiques plus spécifiques; l'intérêt économique est devenu prédominant d'une façon toujours plus exclusive".

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    Felix Nussbaum, “Trionfo della morte”, 1944

    Le silence de Dieu : l'homme postmoderne ne comprend plus l'éternité divine mystérieuse. Sans bruit, il tombe dans une agitation sourde et lancinante. Le nouveau livre du cardinal Robert Sarah. 

    "La culture occidentale - écrit Sarah - s'est peu à peu organisée comme si Dieu n'existait pas, beaucoup aujourd'hui ont décidé de faire sans Dieu. Comme le dit Nietzsche, pour beaucoup en Occident, Dieu est mort. Et c'est nous qui l'avons tué, nous sommes ses assassins et nos églises sont les cryptes et les tombeaux de Dieu. Un bon nombre de fidèles ne fréquentent plus, ne vont plus à l'église, pour éviter de sentir la putréfaction de Dieu; mais, ce faisant, l'homme ne sait plus qui il est ni où il va: il y a une sorte de retour au paganisme et à l'idolâtrie. La science, la technologie, l'argent, le pouvoir, le succès, la liberté jusqu'à la fin amère, les plaisirs sans limites, voilà aujourd'hui quels sont nos dieux. "

    La prière est silence; trop de bruit éloigne l'homme de Dieu "On ne peut qu'être frappé par le silence de Jésus devant le Sanhédrin, le gouverneur romain Pilate et le roi Hérode. Le vrai et bon silence appartient toujours à celui qui veut quitter sa place pour la laisser aux autres, et surtout au totalement autre, à Dieu ". Le Cardinal Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin réfléchit sur la valeur de l'ascétisme chrétien.

    Il est donc nécessaire de changer de perspective, explique le cardinal guinéen: «Nous devons rappeler qu'en Dieu nous avons la vie, le mouvement et l'être» (Actes 17:28) En Lui, tout existe, il est le commencement, le siège de toute plénitude, nous dit saint Paul; sans lui, rien n'a de subsitance : chaque chose trouve en Dieu son être véritable et sa vérité; ou il y a Dieu ou il n'y a rien. Certes il y a d'énormes problèmes, des situations souvent douloureuses, une existence humaine difficile et angoissante, mais nous devons reconnaître que c'est Dieu qui donne un sens à tout. Nos préoccupations, nos problèmes, nos souffrances existent et nous préoccupent, mais nous savons que tout se résout en lui, nous savons qu'il y a Dieu ou rien. Nous le percevons non comme une évidence qui s'imposerait à nous du dehors mais qui vient de l'intérieur de l'âme, parce que l'amour ne s'impose pas par la force, mais en séduisant le cœur par une lumière intérieure. "

  • De vains efforts pour nier les conséquences psychologiques de l'avortement

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    DES EFFORTS VAINS POUR NIER LES CONSÉQUENCES PSYCHOLOGIQUES DE L’AVORTEMENT

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    D’après une étude américaine, avorter n’entrainerait pas de conséquences psychologiques négatives. Les médias, « aveuglés » par la culture ambiante, n’ont pas noté les lacunes de ce travail, dénoncées par le docteur Priscilla Coleman, professeur de développement humain et d’études familiales à la Bowling Green State University.

    Cette étude publiée au mois de décembre dans la revue scientifique JAMA Psychiatric a reçu un accueil très favorable dans les médias ; il s’agissait pour les chercheurs d’étudier la santé mentale des femmes et leur bien-être cinq ans après une demande d’avortement, qu’elle l’ait réalisé ou non. Selon leurs conclusions, les femmes qui ont interrompu leur grossesse n'avaient pas plus de symptômes d'anxiété et de dépression qu'avant la procédure. « Même les femmes ayant eu des avortements plus tardifs n’étaient pas plus affectées que celle ayant eu la procédure au premier trimestre ». En outre, « seules celles qui avaient fait leur demande trop tard pour avorter ont été affectées négativement psychologiquement ».

    Ce qui a permis aux auteurs et aux commentateurs de conclure : « améliorer l'accès aux services d'avortement est plus susceptible de protéger la santé mentale des femmes que le fait de restreindre l'accès à l'avortement ».

    Mais pour Priscilla Coleman, « les résultats de cette étude ne sont pas fiables » pour peu que l’on creuse. Le ton engagé de la publication ne relève pas d’un travail rigoureux, d’autant moins lorsque la littérature qui existe sur le sujet apporte des conclusions divergentes.

    Des centaines d’études internationales publiées au cours des trois dernières décennies indiquent que l’avortement est un facteur important contribuant aux problèmes de santé mentale des femmes. Le Docteur Priscilla Coleman elle-même en a publié une en 2011 dans le British Journal of Psychiatry. Il s’agissait d’une méta-analyse regroupant 22 études, soit 877 297 participantes. Selon cette étude les femmes qui ont avorté ont un risque accru de 81% de présenter des problèmes de santé mentale.

    Dans l’étude en question seuls 37,5% des femmes invitées à participer à l’étude ont réellement participé ; au cours de l’étude, 42% ont abandonné : l’échantillon final était composé de moins de 22% des personnes admissibles à l’inclusion (956 femmes). Or sur des sujets sensibles, assurer un taux de consentement initial élevé et éviter la perte d’échantillon sont cruciaux pour la validité des conclusions. Ainsi les auteurs reconnaissent : « nous ne pouvons pas exclure la possibilité que les femmes ayant des résultats défavorables sur la santé mentale aient été moins susceptibles de participer et/ou d’être retenues ». En outre, les femmes ont été recrutées via la Fédération nationale de l’avortement.

    D’autres lacunes « choquantes » ont été identifiées par le Professeur Coleman, au niveau de l’échantillonnage, de l’analyse des symptômes de dépression et d’anxiété, du consentement des participantes. Autant de preuves qui compromettent les résultats et décrédibilisent les auteurs.

    Enfin, l’étude américaine du mois de décembre était financée par la Fondation David et Lucille Packard, dont l’objectif est de « promouvoir la santé génésique et les droits des femmes en améliorant l’accès à une éducation sexuelle de qualité, au planning familial et à l’avortement sans risque ». Le conflit d’intérêt n’a été soulevé par aucun commentateur.

    Sources: Mercator, Dr Priscilla Coleman (22/12/2016)

  • Les psychiatres américains sont opposés à l'euthanasie des patients non-terminaux

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    Euthanasie des patients non-terminaux : les psychiatres américains sont contre

    Institut Européen de Bioéthique

    Institut Européen de Bioéthique

    Bulletin de l'IEB - Le 12 janvier 2017

    Euthanasie des patients non-terminaux : les psychiatres américains sont contre

    L'Association Américaine de Psychiatrie (AAP) vient d’émettre un avis tranché quant à la pratique de l’euthanasie pour des patients qui ne sont pas en phase terminale. Rejoignant ainsi l’avis de l'Association Médicale américaine, la déclaration affirme qu’« un psychiatre ne devrait prescrire ou envisager aucune intervention dont le but est de causer la mort chez un patient qui n’est pas en phase terminale ».

    Cette déclaration a d’autant plus de poids que l’AAP demeure aujourd’hui la plus importante société savante et professionnelle américaine (36 000 membres) et la plus influente dans le monde dans le milieu de la psychiatrie. La déclaration affirme qu’« aider un patient qui n’est pas en phase terminale à se suicider, que ce soit en lui fournissant les moyens adéquats ou directement par injection létale n’est pas éthique ». L’AAP estime qu’« un psychiatre ne peut ni ne doit assister au suicide de son patient...

    USA : trafic d’organes des fœtus avortés : le Planning Familial (IPPF) coupable

    Le 14 juillet 2015, dans une vidéo filmée par des enquêteurs du Center for Medical Progress (CMP), une association de journalistes américains, Deborah Nucatola, directrice des services médicaux du planning familial, détaillait la « revente de ‘pièces’ d’embryons humains » à laquelle se livrait le Planned Parenthood. (Bulletin IEB)

    Or la loi américaine est très claire : il est illégal de tirer profit des parties du corps de tout être humain, y compris des fœtus avortés.

    Plus d’un an après, le Comité de la magistrature du Sénat américain publie un Rapport officiel de 500 pages qui, sur base des documents internes, contrats et factures du Planning Familial, montre combien le trafic d’organes de fœtus était lucratif.

    Le rapport détaille ainsi le ‘prix de vente’ de différents organes et révèle d’autre détails sordides. Il souligne le rôle des ...

    aider

    Prochain rendez-vous de l'

    UNIVERSITE de la VIE :

    Bruxelles, Liège et Mons ce lundi 16 janvier à 20h !

    © Europees Instituut voor Bio-ethiek - Institut Européen de Bioéthique - Brussel- Bruxelles
  • D'après Michel Onfray, la civilisation judéo-chrétienne européenne est en phase terminale

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    Jean-Pierre Snyers nous écrit : "La civilisation judéo-chrétienne européenne est en phase terminale". Tel est le diagnostic du philosophe  (de gauche et athée) Michel Onfray dans une interview publiée le 11 janvier 2016 par le quotidien belge "Le Soir". En voici un extrait... "Avec le Concile Vatican II, l'Eglise a rayé d'un trait de plume vingt siècles de théologie, d'ontologie, de patristique, de scolastique, de philosophie, d'herméneutique... Elle a bradé les oeuvres d'Augustin et de Thomas d'Aquin pour se concentrer sur une morale moralisatrice de boy-scout réduite à une règle du jeu humaniste selon laquelle il vaut mieux faire le bien que le mal, faire la paix plutôt que la guerre, "construire des ponts plutôt que des murs" selon la métaphore cimentée du pape François. La religion chrétienne a perdu tout caractère transcendant au profit de la plus plate immanence". Comme on le voit, les catholiques dits rigides et identitaires ne sont pas les seuls à faire ce constat. Hélas, ils ne sont pas écoutés par ceux qui, à bord du navire, refusent de voir que cette mer qu'est leur idéologie mondialiste risque d'engloutir à jamais ce qui fut durant deux millénaires la foi de l'Eglise apostolique.

    Sur le site de l'Express.fr, Alexis Lacroix présente le dernier livre de Michel Onfray :

    decadence-par-michel-onfray_5774739.jpgL'Occident est "en phase terminale" estime Michel Onfray

    Depuis que la "chute" de l'Occident est un marqueur polémique, il fallait l'audace de Michel Onfray pour titrer son livre Décadence. Analyse.

    Il fallait oser. Oser, depuis que le terme de "décadence" est le marqueur polémique de la "rhétorique réactionnaire", titrer un livre ainsi. Décadence? Près de 700 pages d'un ouvrage dense et très ambitieux, d'un captivant précis de décomposition scandé d'aperçus philosophico-théologiques, qui électriseront ceux que hante la prescience du déclin, en donnant aussi à réfléchir à ceux qui résistent encore à l'hypothèse de la chute inéluctable. 

    Michel Onfray, d'ailleurs, est conscient que cette divergence de sensibilités renvoie à deux conceptions irréconciliables du temps. Au cours de deux millénaires, l'Occident judéo-chrétien européen a fait triompher l'idée d'un temps prometteur; il a érigé la confiance dans le potentiel progressiste, voire émancipateur, du temps en véritable "code culturel". Or, ce qui est en train de (re)surgir, depuis que le visage de l'homme s'efface comme un dessin tracé dans le sable, c'est une temporalité non plus prometteuse, mais "cyclique": celle que les Anciens appelaient l'éternel retour. 

    La triste sagesse du penseur

    Dès la première page, avec le commentaire de l'allégorie picturale de Monsu Desiderio, Onfray installe ce qui apparaît comme un nouveau rapport à l'Histoire, ou un nouveau régime d'historicité: un devenir qui ne promet plus le progrès illimité, mais la ruine et la destruction. Surprise? En un certain sens, oui. On savait le fondateur de l'Université populaire de Caen sensible au socialisme libertaire d'un Proudhon ou d'un Camus, on le savait prompt à manier le "marteau" nietzschéen, pour déboulonner les idoles contemporaines; on le découvre ébranlé par l'axiome célèbre de Paul Valéry: "Nous autres, civilisations, savons désormais que nous sommes mortelles." Car, ainsi qu'il l'écrit, "ce qui fut grand est appelé à devenir poussière".  

    Onfray se dévoile habité par la triste sagesse d'un penseur comme Oswald Spengler (même s'il se défie de l'automatisme "mécanique" de sa théorie): à cette aune, l'histoire du monde n'est plus celle d'un progrès du droit et de l'autonomie, mais la ronde de civilisations qui, l'une après l'autre, éclosent, prennent leur essor, étincellent, dominent, puis périclitent tels des astres morts. Onfray n'en démord pas: notre civilisation - l'Occident judéo-chrétien européen, justement - se trouve "en phase terminale".

    Finis Europae? Vive l'apocalypse joyeuse? C'est précisément pour que le lecteur prenne l'entière mesure de ce qui arrive que l'auteur l'entraîne dans un récapitulatif minutieux des accomplissements de cette civilisation. Copieux flash-back subdivisé en deux parties, les temps de la vigueur et les temps de l'épuisement, ces derniers eux-mêmes découpés en une agonie à trois temps: "Dégénérescence", "Sénescence", "Déliquescence". 

    Le temps des deux barbaries

    Néanmoins, comme sous l'effet d'un déterminisme, ces moments de l'esprit dévalent le toboggan du devenir vers une fin implacable: notre présent. L'Europe, qui pensait s'être mise à l'abri des secousses mondiales, est réveillée en sursaut par des trépidations telluriques. La plus débattue de ces trépidations consiste dans les guerres dites "asymétriques", du 11 Septembre américain au 13 Novembre français: "L'Occident hyperindustriel, armé jusqu'aux dents, disposant d'armes de guerre sophistiquées à l'extrême, y compris, pour les Etats-Unis, d'avions furtifs, de sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d'engins atomiques, d'un état-major formé à l'école dans laquelle on analyse les guerres de Thucydide et de Napoléon, de Hitler et de Giap, de César et de Staline, s'est trouvé mis à mal par quatre hommes armés d'un cutter aux Etats- Unis et, pour la France, d'armes achetées d'occasion sur un marché parallèle." 

    Or, dans l'espoir d'éclairer cette paradoxale impuissance des hyperpuissances, Onfray convoque un placide stratège allemand, contemporain de Hegel, Carl von Clausewitz. Il sollicite le cours que ce dernier a prononcé à Berlin, au cours de l'année 1811-1812. Son intitulé? "Conférences sur la petite guerre" ("Vorlesungen über den kleinen Krieg"). Et le philosophe de déplorer que l'on soit "passé à côté de ce moment polémologique majeur", car "la petite guerre est la vérité de notre époque". Vérité d'un présent, précise Onfray, où "les bombes atomiques ne peuvent rien contre le jeune djihadiste décidé à mourir".  

    "Le néant est toujours certain"

    Logique: la petite guerre, disait Clausewitz, est bien souvent la guerre du faible au fort, c'est-à-dire d'une troupe physiquement plus restreinte face à une troupe plus nombreuse, et "il est indispensable d'attaquer par surprise l'ennemi que l'on veut assaillir, quand on est si faible que l'on peut espérer le succès uniquement par le moyen de la confusion que l'on saura semer chez l'ennemi". C'est bien des assauts de Daech contre les populations civiles désarmées d'Europe que rend compte la "petite guerre". 

    A ce stade de son analyse, Onfray, cependant, hésite. Il semble se déprendre de toute forme de certitude, s'accorder une suspension du jugement. Convaincu de la disparition imminente des "empires territorialisés", il pointe un tout autre péril - la reprogrammation de l'existence humaine par le transhumanisme. "Le transhumanisme comme [...] achèvement de la puissance en mort réelle de l'homme, met-il en garde, semble obéir au programme de l'effondrement de l'étoile. Le nihilisme entrera dans sa plus grande période d'incandescence." 

    Deux barbaries, donc, se sont manifestées: le sanglant songe califal des terroristes, d'un côté; le rêve scientiste et glacé de la posthumanité, de l'autre. Et si, pour l'heure, l'issue du drame reste imprédictible, il n'est nulle raison de se réjouir. Dans un cas comme dans l'autre, "le néant est toujours certain". 

    DÉCADENCE, par Michel Onfray. Flammarion, 660p., 22,90€.

    Un extrait :

    «La civilisation du rock, de la BD, du cinéma et de la télévision, de la boîte de nuit et de la tabagie, de la pilule et du divorce, de l’alcool et des produits stupéfiants, du Frigidaire et de l'automobile, de la bombe atomique et de la guerre froide, de l'amour libre et des loisirs, de l'argent et des objets, avance en broyant tout sur son passage. Vatican II ne peut rien y faire. II semble même qu'en ayant voulu être un remède le concile a augmenté la maladie: en faisant de Dieu un copain à tutoyer, du prêtre un camarade à inviter en vacances, du symbolique une vieille lune à abolir, du mystère de la transcendance une plate immanence, de la messe une scénographie décalquant le schéma de l'émission télévisée, du rituel une aventure puisant indistinctement dans le succès des chansons du moment ou dans l'art naïf des croyants les plus allumés, du message du Christ un simple tract syndicaliste, de la soutane un déguisement de théâtre, des autres religions des spiritualités valant bien celle du christianisme, l'Eglise a précipité le mouvement en avant qui annonçait sa chute.»

    Lire également la réaction de Dominique Daguet sur le site de France Catholique : 

    Michel Onfray a-t-il raison de prédire le trépas du christianisme ?

  • A l’Ulg, l’Union des Etudiants Catholiques de Liège et le Groupe « Ethique sociale » organisent un nouveau cycle de lunchs débats inauguré par Mgr Delville le mardi 17 janvier 2017 : les inscriptions sont ouvertes

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     aimable rappel: les inscriptions sont reçues jusqu'au 12 janvier inclusivement (téléphone, email ou réservation en ligne, comme indiqué ci-dessous)  

    « Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, professeur honoraire d’histoire du christianisme à l’Université catholique de Louvain (U.C.L.) : un lunch-débat organisé  le mardi 17 janvier 2017 à 18h00, à la Salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l'Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

      

    CYCLE DE CONFÉRENCES 2017

    L’EUROPE, SES FONDEMENTS, AUJOURD’HUI ET DEMAIN 

    Le cycle complet comportera quatre rencontres :

    Mardi 17 janvier 2017

    1. Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe

    par Mgr Jean-Pierre DELVILLE, évêque de Liège

    L’Europe a-t-elle des racines spirituelles, et plus précisément des racines chrétiennes ? Les invasions germaniques qui ont suivi la chute de l’Empire romain ont bouleversé l’Europe. Le christianisme, et plus spécifiquement l’Église latine, s’est alors affirmé comme fondement de valeurs créatrices d’une culture commune, enracinée dans une histoire des peuples où la mémoire biblique et l’héritage chrétien jouent un rôle majeur.

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  • A propos de l’identité de l’Europe et de la France

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    Pour l’hebdomadaire « Famille chrétienne », Antoine Pasquier interroge le P. Benoît-Dominique de la Soujeole, professeur à la Faculté de Théologie de l’Université de Fribourg :

    restauration-statue-charlemagne-5.jpg" Deux ouvrages à paraître le 12 janvier1 s'interrogent sur le rôle des catholiques, et de l'Eglise en général, dans l'affirmation et la défense de l'identité chrétienne de la France et de l'Europe. Cette identité chrétienne existe-t-elle ? Doit-on choisir entre le Christ et la patrie ? Le discours du pape François sur les migrants menace-t-il l'identité de l'Europe ? Eléments de réponse avec le père Benoît-Dominique de la Soujeole2, professeur de théologie dogmatique à la Faculté de théologie de l'Université de Fribourg (Suisse).

    L'identité d'une nation peut-elle être définie comme chrétienne ?

    L'identité d'une nation comprend plusieurs éléments dont le principal est la culture, c'est-à-dire une sensibilité et une mentalité communes façonnées par l'histoire. La culture française, en son état actuel, possède des éléments venus du droit romain (le mariage par échange des consentements par exemple), d'autres – les plus nombreux et les plus profonds – venus du christianisme, d'autres encore plus récents, les Lumières notamment. La culture française continue aujourd'hui de recevoir d'autres éléments qui s'intègrent plus ou moins harmonieusement au patrimoine déjà possédé. Il résulte de ce donné d'abord historique que l'élément chrétien ne suffit pas à définir la culture française : un juif, par exemple, est tout aussi français qu'un catholique.

    L'identité d'une nation est-elle immuable, figée ou évolue-t-elle au fil du temps ?

    La culture est une réalité humaine fondée dans l'exercice commun de l'intelligence et de la volonté des membres de la communauté nationale. Comme toute réalité humaine, elle est évolutive. Il faut noter la différence entre évolution et révolution. L'évolution, sur le modèle du vivant qui grandit harmonieusement (de la graine à l'arbre par exemple), est l'idéal souhaitable, car elle dit un enrichissement. Malheureusement, l'histoire connaît aussi des révolutions, c'est-à-dire des discontinuités plus ou moins radicales. Cependant, la culture peut, avec le temps, intégrer après discernement ce qui s'est présenté comme une révolution pour en faire, en définitive, une évolution. Pour la culture française, la révolution française mérite bien son nom, et nous voyons depuis deux siècles comment notre culture tâche de discerner dans cet apport ce qui permet une évolution. Ce processus n'est pas achevé !

    La défense de l'identité chrétienne d'une nation peut-elle aller jusqu'à refuser certains préceptes évangéliques, comme l'accueil de l'étranger ?

    Une culture nationale qui doit tant au christianisme, comme l'est la culture française, ne saurait affirmer à un moment de son histoire qu'une valeur évangélique aussi profonde que l'accueil de l'étranger (c'est un des « critères » du jugement dernier en Mt 25,35) pourrait être mis de côté. Ce serait, non seulement bafouer l'Évangile, mais être infidèle à notre culture.

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  • Europe : la proportion de femmes sans enfant ne cesse d'augmenter

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    Lu sur le site de LaLibre.be

    La proportion de femmes sans enfant ne cesse d'augmenter en Europe

    La proportion de femmes sans enfant ne cesse d'augmenter en Europe, plus particulièrement dans les pays du Sud qui "cumulent des difficultés" notamment économiques, mais elle reste inférieure au pic connu au début du XXe siècle, révèle mercredi une étude française.

    Cette recherche compare les taux d'infécondité des femmes européennes nées entre 1900 et 1972. Une femme sur quatre née dans la première décennie du XXe siècle n'a pas eu d'enfant. Pour les femmes nées après 1970, la proportion est d'environ une sur sept (14%), selon l'Institut national d'études démographiques. La Première Guerre mondiale, qui a entraîné de nombreux décès de jeunes hommes en âge de se marier, et la crise économique des années 1930, qui a forcé ceux des pays les plus pauvres à émigrer vers les pays les plus riches, expliquent majoritairement ce "retard massif de maternités" du début du XXe siècle. A la faveur de la croissance économique et de la mise en place de la protection sociale, le taux d'infécondité a ensuite fortement diminué.

    Jusqu'en 1975, c'est le "baby-boom": les femmes ont en moyenne 2,1 enfants, et parmi celles nées au début des années 1940, par exemple, seule une sur dix en moyenne est restée sans enfant. Mais depuis, la fécondité n'a cessé de baisser, souligne l'institut, atteignant des niveaux très bas en Europe: 1,7 enfant en moyenne pour les femmes nées en 1974. "Une contraception efficace, une arrivée des enfants plus tardive, une instabilité plus grande des unions, le souhait d'avoir avant tout un emploi alors qu'ils sont de plus en plus instables et l'incertitude économique croissante" ont pu favoriser cette infécondité, analyse-t-il.

    C'est en Europe du Sud - jusqu'à une femme sur quatre née dans les années 1970 pourrait rester sans enfant en Espagne, Grèce et Italie - que le taux d'infécondité a progressé le plus rapidement. Dans ces pays, qui cumulent "des difficultés sur le marché de l'emploi" et "des inégalités de genre encore très marquées qui rendent difficile la conciliation entre travail et famille", ce taux devrait encore augmenter, frôlant le pic atteint après la Première Guerre mondiale, prédit l'institut.

  • L'Arménie pratique massivement les avortements sélectifs

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    L’ARMÉNIE AU TROISIÈME RANG DES AVORTEMENTS SÉLECTIFS DANS LE MONDE

     de genethique.org

    En Arménie, « nombre de foyers préfèrent avoir un fils » et « une famille réduite », aussi « les avortements sélectifs motivés par le sexe du bébé sont particulièrement fréquents à partir du deuxième enfant », déplore le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Chaque année, 1400 grossesses sont arrêtées pour ces raisons, « sous la pression de la famille ». L’Arménie présente le troisième taux le plus élevé d’avortements sélectifs de fœtus dans le monde, derrière la Chine et l’Azerbaïdjan.

    En moyenne en 2012, 114 naissances de garçons sont rapportées pour 100 filles dans ce pays, « alors que le ratio naturel tourne autour de 102 à 106 garçons pour 100 filles ». Des chiffres qui inquiètent le FNUAP : « Dans dix ou vingt ans, nous serons face à un déficit de femmes qui, combiné, à un déclin dramatique du taux de fécondité, aboutira à une crise démographique sérieuse. D’ici 2060, 100 000 mères potentielles ne seront pas nées en Arménie. Nous serons devenus une société d’hommes célibataires », prédit Garik Haïrapetian, représentant de l’Arménie au FNUAP.

    Les Nations Unies attribuent la responsabilité à « l’accès répandu aux échographies » et à la « pratique gratuite [de l’IVG] dans les hôpitaux publics ». Pour renverser la tendance, les députés arméniens ont adopté cet été une loi « obligeant les médecins à interroger les femmes désirant avorter sur leurs motivations et à refuser si ce choix est fait à cause du sexe de l’enfant ». Par ailleurs, cette loi interdit l’avortement après 12 semaines de grossesse, sauf exceptions : santé de la mère en danger, viol ou mère célibataire. Ces mesures ont été critiquées par les ONG arméniennes, tout en reconnaissant les bénéfices du débat ouvert sur ce sujet.

    Sources: AFP, Mariam Haroutiounian (10/01/2017)

  • Bien des progrès techniques peuvent s’assortir d’aliénations sociales redoutables

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    SYLVIANE AGACINSKI : « BIEN DES PROGRÈS TECHNIQUES PEUVENT S’ASSORTIR D’ALIÉNATIONS SOCIALES REDOUTABLES »

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Sylviane Agacinski, philosophe et auteur de nombreux ouvrages sur la question de la différence sexuelle « se bat sans relâche pour l’abolition universelle de la GPA ». Interrogée par le Figaro, elle explique sa position.

    « Tout le monde se réclame aveuglément du progressisme, alors que bien des progrès techniques peuvent s’assortir d’aliénations sociales redoutables », expose-t-elle. Ainsi, « des ‘progressistes’ prône la ‘liberté’ de louer une femme pour produire un enfant sur commande ». Cet aveuglement conduit aujourd’hui à devoir « expliquer pourquoi il est indigne de demander à une femme de mettre son ventre à disposition d’autrui ».

    « Contrairement à ce que disent les libéraux-libertaires, nous ne sommes pas propriétaires de notre corps », défend la philosophe citant Merleau-Ponty : « Je n’ai pas un corps, je suis un corps ». La maternité « engage l’ensemble de l’existence, la vie corporelle et personnelle des femmes », ce qui justifie selon elle le contrôle de la fécondité par la contraception et l’IVG[1], mais va à l’encontre de la GPA : « Demander à des femmes de louer leur corps, le temps d’une grossesse, et d’accoucher d’un enfant qu’elles devront abandonner à d’autres dès sa naissance, c’est faire de leur vie un instrument de production ». Pour Sylviane Agacinski, il y a là un « scandale » et « une complaisance honteuse » : « certains Etats tolèrent ou légalisent de tels marché », tandis que « la Cour européenne des droits de l’homme ferme les yeux sur cette commercialisation de la personne humaine ».

    En outre, qualifier la GPA d’« éthique » est impossible : « l’adjectif éthique sert souvent, hélas, à signifier qu’on veut limiter les dégâts d’une pratique injuste. Si une pratique sociale est contraire aux droits humains, elle ne peut pas être éthique. C’est comme si on disait : on peut accepter un esclavage éthique ».

    La philosophe critique enfin le « droit à l’enfant », qui « exprime le rêve de mettre la puissance technologique à la portée de tous, sans se soucier des conséquences », en oubliant les droits de l’enfant. « Faire comme si les parents étaient sexuellement indifférents, c’est dénier les conditions réelles de la naissance, qui reste tributaire des deux sexes, et c’est créer plusieurs régimes de filiation. C’est aussi risquer que l’enfant ne soit plus confronté à sa propre différenciation sexuelle, et donc à ses propres limites »

    [1] Sur la question de l’avortement, cf : L’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté »

    Sources: Le Figaro, Eugénie Bastié - Vincent Tremolet de Villers (9/01/2017)

  • La lutte nécessaire contre tous ceux qui menacent les fondements de la liberté et de la dignité humaines

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    De Robert Royal (The Catholic Thing) traduit sur le site de France Catholique :

    Un passé sans avenir

    Quelques journaux européens ont dernièrement mentionné (très discrètement) que, selon la police du land de Rhénanie du Nord-Westphalie, il y avait eu entre 2011 et 2016 3500 cas de vandalisme et profanation d’églises chrétiennes. Environ deux par jour (et chaque jour) dans un seul land allemand.

    Vous n’en avez probablement jamais entendu parler. Tout comme la plupart des Européens pourquoi… eh bien, parce que. Il est difficile d’obtenir même ces données approximatives. La police (dans plusieurs pays) ne veut pas affoler la population en avouant qu’elle est incapable d’assurer sa sécurité. (Souvenez-vous des femmes molestées la nuit de la Saint-Sylvestre ?) Et le politiquement correct entre aussi en jeu, bien sûr.

    Les autorités allemandes disent que les profanations des églises du land de Rhénanie du Nord-Westphalie ont surtout été commises par des djihadistes salafistes qui pillent les troncs pour financer leurs activités. Les salafistes interdisent tous le recours à la raison (kalam) dans les affaires religieuses, mais sont divisés en ce qui concerne la violence. Il y a environ 7500 salafistes en Allemagne, 17000 en France, de plus petits groupes en Suède et jusqu’en Chine, mais ils se comptent par milliers en Egypte et en Inde. Ils doivent être assez nombreux en Amérique, mais les statistiques manquent.

    Si vous voulez savoir de quoi l’année 2017 sera faite, eh bien, tout dépendra de la manière dont l’Occident relèvera ou non (sans parler des attentats comme le massacre perpétré par Daech sur le marché de Noël de Berlin) les défis que présentent le salafisme et d’autres mouvement du même type. La Chine et la Russie vont réclamer des politiques étrangères et économiques créatives et sévères. La politique intérieure y sera appliquée comme dans une zone de guerre. Mais l’islamisme impose des remises en cause fondamentales de la pensée et des croyances.

    En fait, plus qu’une menace extérieure, il suscite une crise au sein de l’Occident lui-même. La chancelière Angela Merkel a déclaré que le problème en Europe n’était pas le nombre trop important de musulmans, mais l’affaiblissement du christianisme : une rationalisation qui vient un peu tard après qu’elle a autorisé l’afflux en Allemagne – et, en vertu des accords de Schengen, dans l’ensemble de l’Europe, voire au-delà - de plus d’un million de musulmans, sans aucun contrôle.

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  • La sécularisation est porteuse d'insécurité

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    De Radio Vatican :

    Cardinal Erdö : «la sécularisation est porteuse d'insécurité»

    (RV) «La négation de Dieu ne permettra pas d’éviter les tensions, bien au contraire, la sécularisation affaiblit la vie sociale et est porteuse d’insécurité». Cette affirmation est celle du cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest, à l’ouverture du 5e Forum européen entre orthodoxes et catholiques, à Paris, ce lundi 9 janvier.

    Le forum s’est choisi pour thème «L’Europe dans la crainte de la menace du terrorisme fondamentaliste et la valeur de la personne et de la liberté religieuse», et pour le cardinal Erdö, c’est un des sujets parmi les plus présents dans le quotidien des citoyens européens. «La peur du terrorisme fondamentaliste mine la dignité de l’être humain et met en péril une saine liberté religieuse sans laquelle il n’existe pas de paix sociale», selon le prélat hongrois.

    Le cardinal Peter Erdö note que chez les jeunes particulièrement, croît le désir d’une vie non banale et de radicalisation. «Un désir qui ne doit pas conduire au fondamentalisme et encore moins à la haine de l’autre et au terrorisme, mais comme l’enseigne le Christ, ce désir doit conduire vers l’amour de Dieu et de son prochain comme soi-même.»

    C’est de la fragilité de l’actuelle civilisation européenne dont provient la peur. Une civilisation marquée par l’individualisme et le consumérisme. «Les chrétiens sont plus que nécessaires en Europe, ils se doivent d’être présents dans la promotion de la justice, dans le respect du bien commun et de la dignité de la personne», et bien sur, ajoute le Cardinal Erdo, «ils doivent défendre la liberté religieuse».

  • Au Chili : le respect de la vie et des églises sont devenus les cibles des opposants

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    CHILI : attaques contre la vie et les églises

    Tensions sociétales et politiques, recrudescence d’attaques d’églises, revendications régionales… la stabilité du Chili se fragilise de jour en jour. Tour d’horizon.

    Un peu plus d’un quart de siècle après le retour à la démocratie, le Chili demeure un des pays les plus stables du continent latino-américain. Mais l’indifférentisme de la population vis-à-vis de la classe politique s’accroit. A peine plus d’un tiers des électeurs se sont déplacés le 23 octobre 2016 pour les élections municipales, où la victoire de l’opposition laisse augurer pour les présidentielles de fin 2017 une probable défaite du parti de gauche de Mme Bachelet qui entend poursuivre ses transformations sociétales. Les régions majoritairement indiennes, en particulier l’Araucanie, connaissent de leur côté un regain de tensions sociales avec des accès de fièvre de groupes d’indiens mapuches réclamant les terres de leurs ancêtres. La nomination d’un membre de l’Opus Dei, Mario Fernandez, comme ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique en juin 2016 semble toutefois montrer une volonté d’apaisement envers les catholiques de la part de la présidente Bachelet (issue de famille protestante, mais elle-même sans affiliation religieuse).

    Bataille sur l’avortement

    Bien que 90 % des Chiliens se déclarent chrétiens (dont 70 % catholiques), le gouvernement veut aligner sa législation sur le mouvement de sécularisation sociétale qui traverse actuellement l’Occident. L’Église catholique ne peut accepter cette distanciation par rapport aux valeurs qui ont fondé la société chilienne depuis des siècles.

    Les tensions les plus sérieuses concernent l’avortement, totalement interdit depuis 1989. En janvier 2015, le gouvernement a déposé un projet légalisant l’avortement dans certains cas.  L’Église catholique a aussitôt demandé que soit inscrite dans la législation une clause d’objection de conscience pour le personnel et les structures de santé. Sinon, les établissements catholiques pourraient être conduits à accepter des avortements dans les établissements sanitaires qu’ils gèrent – ainsi l’Université catholique pontificale de Santiago. La défense de la vie a été évoquée lors d’une rencontre entre la présidente Michèle Bachelet et le pape François, début juin de la même année, mais le gouvernement a poursuivi ses objectifs en ce domaine. En mars 2016, la loi permettant l’avortement dans certains cas a été votée en première lecture par la Chambre des députés. En septembre 2016, une commission du Sénat a ratifié ce vote, mais le projet ne sera sans doute définitivement approuvé qu’au printemps 2017. Ceux qui s’y opposent au nom de la défense de la vie, catholiques et évangéliques, continuent de se mobiliser.

    Attaques contre des églises, en Araucanie et ailleurs

    Le pays n’avait jamais connu ceci : en 2014, trois églises catholiques ont été attaquées, le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes à Santiago, celui de Santa Barbara dans la région d’Araucanie et l’église paroissiale de Notre-Dame de la Miséricorde à Los Castaños dans la banlieue de Santiago. En 2015, c’est à nouveau en Araucanie qu’un incident a été déploré dans une église, puis, depuis début 2016, le rythme des attaques contre les lieux de culte dans cette région du Chili a brusquement explosé. Ce sont huit églises et quatre chapelles catholiques, plus trois églises évangéliques qui ont été attaquées au cours des huit premiers mois de l’année. Le 4 août, l’église de Pidima a été entièrement détruite par le feu lors d’un attentat perpétré par un groupe non identifié, mais dont les inscriptions en faveur de la cause mapuche ne laissent aucun doute quant à leur identité. Les militants mapuches réclament le retour de leurs terres ancestrales, voire l’indépendance de l’Araucanie. Cette région n’a jamais été complètement intégrée depuis la colonisation, et a connu plusieurs soulèvements ou périodes de troubles contre les Espagnols puis le gouvernement central. Depuis 1990, une frange radicalisée de la population mapuche s’est lancée dans des actions d’occupation de terres, voire de véritable guérilla de basse intensité. Alors que la grande majorité des Mapuches sont catholiques, les attaques contre les églises semblent avoir pour but de briser ce lien ou du moins de l’affaiblir.

    En même temps, et à Santagio même, l’église de la Gratitude a été attaquée, pour de toutes autres raisons : lors d’une manifestation d’étudiants qui a dégénéré, avec destruction d’un grand crucifix ancien. La concomitance de ces événements montre que l’Église catholique est la victime des tensions qui divisent aujourd’hui la société chilienne.

    Antoine Rizzo (plus de détail sur notre magazine L’Église dans le Monde n° 181)