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Société - Page 518

  • Opus Dei : la continuité

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    Monseigneur Fernando Ocariz succède à Javier Echevarria, décédé le 12 décembre dernier  Le Congrès électif du nouveau Prélat n’a pas traîné : il avait commencé ses travaux hier, 23 janvier. Le pape a entériné sa décision. D’Alexandre Meyer sur le site « aleteia » : 

    "ocariz.jpg Le bureau chargé de la communication de la Prélature nous confirme que le pape François a nommé Monseigneur Fernando Ocariz prélat de l’Opus Dei.

    L’actuel vicaire auxiliaire de l’Opus Dei devient le troisième successeur de saint Josémaria à la tête de la prélature. Fernando Ocariz est né à Paris, le 27 Octobre 1944, d’une famille espagnole en exil en France pendant la guerre civile espagnole (1936-1939). Il est le plus jeune d’une fratrie de huit enfants.

    Diplômé en physique de l’Université de Barcelone (1966), il obtient une licence de théologie de l’Université pontificale du Latran en 1969 et un doctorat de l’Université de Navarre en 1971, l’année où il a été ordonné prêtre. Durant ses premières années de prêtrise, il consacre son ministère à la jeunesse.

    Lire aussi : Mgr Javier Echevarria, prélat de l’Opus Dei, est mort

    Il est consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (1986) et membre d’autres départements de la Curie romaine : Congrégation pour le Clergé (depuis 2003) ou Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle Évangélisation (depuis 2011). Il est membre de l’Académie pontificale de théologie depuis 1989. Dans les années 80, il fut l’un des fondateurs de l’Université pontificale de la Sainte Croix (Rome) où il a été professeur de théologie fondamentale.

    Parmi ses publications, l’on retrouve des livres consacrés à la christologie et la sotériologie. L’un d’eux, La grâce et la gloire, fut préfacé par le cardinal Ratzinger. Parmi ses œuvres, une étude de philosophie est consacrée au marxisme : La théorie et la pratique d’une révolution ; l’autre à Voltaire : traité sur la tolérance. Il est également co-auteur de plusieurs monographies et le principal auteur de nombreux articles théologiques et philosophiques.

    Monseigneur Fernando Ocariz a été nommé vicaire général de la prélature de l’Opus Dei le 23 Avril 1994 et vicaire auxiliaire en décembre 2014. Au cours des 22 années passées, il a accompagné l’ancien prélat Monseigneur Javier Echevarría dans ses visites pastorales dans plus de 70 pays. Simple étudiant en théologie, il a bien connu saint Josémaria Escriva, fondateur de l’Opus Dei, dans les années 60. Amateur de tennis depuis son jeune âge, il pratique toujours ce sport.

    Le nouveau prélat de l’Opus Dei fera connaître dans les prochains jours le nom de ses adjoints et des membres des nouveaux conseils, qui auront pour mission de l’aider à gérer la prélature au cours des huit prochaines années."

    Ref. Le pape François confirme la nomination du prélat de l’Opus Dei

    La continuité dans la stabilité de cette Prélature personnelle (la seule en son genre –à ce jour) est importante pour l’avenir de l’Eglise catholique.  Ad multos annos !

    JPSC

  • La décision de la CEDH posera aujourd'hui les principes du régime de la GPA en Europe

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    De Gregor Puppinck sur genethique.org ("Le coin des experts") :

    LA DÉCISION DE LA GRANDE CHAMBRE DE LA CEDH POSERA MARDI LES PRINCIPES DU RÉGIME DE LA GPA EN EUROPE

    Le 24 janvier, la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme rendra public sa décision dans l’affaire Paradiso et Campanelli c. Italie en matière de gestation par autrui (GPA). C’est la première fois que la Grande Chambre, « formation solennelle » de la CEDH, se prononcera sur ce thème controversé ; elle posera alors les principes du régime de la GPA dans le cadre de la Convention européenne des droits de l’homme.

    Est en cause dans cette affaire la décision des autorités italiennes de retirer un enfant né par GPA en Russie à un couple d’italiens âgés qui l’avait commandé et acheté (49.000 euros) auprès d’une compagnie russe. Après analyse, il était apparu que l’enfant n’avait aucun lien biologique avec les commanditaires : il a été produit sur commande par fécondation in vitro et GPA pour être vendu. Les juges italiens, constatant la violation des normes internationales et de l’ordre public italien, décidèrent – dans l’intérêt de l’enfant – de le retirer de la garde de ses acquéreurs pour le confier à l’adoption. L’enfant vécut moins de six mois avec ses commanditaires. 

    Dans un premier jugement rendu le 27 janvier 2015, la Cour avait condamné l’Italie à verser 30.000 euros au couple, estimant que le retrait de l’enfant avait porté atteinte au respect de leur vie privée et familiale, tout en concédant que l’Italie pouvait refuser de reconnaître la filiation établie en Russie (lire le jugement).

    Pour juger ainsi, la Cour avait estimé que l’achat d’un enfant peut constituer le fondement d’une vie familiale protégée par les droits de l’homme dès lors que les acquéreurs se sont comportés « comme des parents » pendant quelques mois. La Cour en déduisit que la protection de cette « vie familiale » primait le respect de l’ordre public et qu’il était dans l’intérêt de l’enfant d’être élevé par ses acquéreurs. Ce faisant la Cour entérinait une vente d’enfant, paradoxalement au nom de l’intérêt de l’enfant.

    Ce premier arrêt avait choqué, car il entérine la production sur commande et la vente d’un enfant. À aucun moment la Cour ne s’était interrogée sur la moralité de la GPA, sur l’origine de l’enfant, sur l’exploitation des vendeurs de gamètes et de la mère porteuse à l’origine de son existence. Elle ne s’était pas davantage interrogée sur la violence irrémédiable infligée aux enfants nés de GPA : condamnés « pour leur bien », selon sa logique, à vivre avec ceux-là même qui les ont fait venir à l’existence comme une marchandise (commentaire d'arrêt en Anglais).

    Comme l’avaient souligné les deux juges dissidents, Guido Raimondi et Robert Spano, cet arrêt réduit à néant la liberté des États de ne pas reconnaître d’effets juridiques à la gestation pour autrui, et même la légitimité du choix de l’État en ce sens.

    À la demande du Gouvernement italien, l’affaire a été renvoyée « en appel » devant la Grande Chambre. Aujoud’hui, on peut raisonnablement espérer que la Grande Chambre renverse le premier jugement et reconnaisse le bien-fondé de la décision des autorités italiennes. Si tel est le cas, cette décision préserverait la liberté des États de ne pas reconnaître d’effets juridiques à des gestations par autrui réalisées à l’étranger, au moins en l’absence de lien biologique entre enfant et commendataire, comme en l’espèce. En revanche, lorsqu’un tel lien biologique existe, il est fort probable que la Cour maintienne l’exigence de sa reconnaissance juridique, suivant sa jurisprudence antérieure dans les affaires Mennesson et Labassée contre la France du 26 juin 2014.

  • Les églises évangéliques prolifèrent en Région bruxelloise

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    De Julien Thomas sur le site de la Dernière Heure :

    L’importante expansion des églises évangéliques à Bruxelles (VIDEO)

    Les églises dites du renouveau et prônant une approche plus littérale de la Bible sont aujourd’hui plus de 180 en Région bruxelloise.

    "La Bible nous dit : si notre corps, notre cœur ou notre conscience nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur. Cela veut dire que Dieu voit plus que notre cœur ! Dieu est notre témoin. Il témoigne à notre cœur, et il nous dit des choses dont on est conscient. Si tu veux prier tu peux t’approcher… Si tu as besoin d’une seconde chance par rapport à ta vie d’intégrité, d’honnêteté, de droiture, de sainteté… je dis : il y a une nouvelle chance !", lance le pasteur Bienvenu Kukimunu, devant une centaine de fidèles subjugués et silencieux. Ce dimanche, l’homme d’église insiste lors de son prêche sur telle ou telle phrase, alterne les envolées lyriques et les silences. À ses côtés, un adolescent joue au piano une mélodie douce et calme. Dans le Zion Temple Celebration Centre, situé à Molenbeek, comme dans les autres églises évangéliques ouvertes ces dernières années en Région bruxelloise, les cultes sont rythmés, musicaux, et font participer activement les fidèles.

    Depuis près de 20 ans, cette branche chrétienne prônant une approche littérale de la Bible a le vent en poupe. Un certain nombre d’églises évangéliques ouvrent ainsi chaque année leurs portes dans la capitale, que ce soit dans de simples habitations, d’anciens ateliers ou espaces commerciaux.

    Le Conseil administratif du culte protestant et évangélique (CACPE) reconnaît aujourd’hui pas moins de 178 églises en Région bruxelloise, dont 140 font partie du Synode fédéral, la branche spécifiquement évangélique. "Il existe aussi d’autres églises qui ouvrent de leur propre initiative, et que nous ne connaissons pas", précise Geert W. Lorein, président du Synode fédéral.

    Alors que, dans la capitale, les lieux de culte catholiques sont de plus en plus désertés, voire désacralisés, le nombre d’églises évangéliques ne peut répondre à la demande, surtout issue des communautés latino-américaine et d’Afrique centrale.

    Dans les églises évangéliques, les fidèles viennent en famille et toutes les tranches d’âge sont présentes. "Ici, on a le privilège d’avoir un lien direct avec notre créateur. On reste dans l’intimité avec Dieu", résume Bosco, un habitant de Wemmel âgé de 28 ans. "Quand je peux, je viens aussi le mardi, sinon je commence à penser mal. Je me fortifie avec la parole de Dieu", insiste Marie-Louise, 43 ans, de Dilbeek.

    Chaque mois , les fidèles de la paroisse sont invités à payer la dîme, soit le dixième de leurs revenus. "C’est normal ! Il faut aider la communauté selon ses moyens", sourit cette fidèle.

    Un casse-tête pour les bourgmestres bruxellois 

    "C’est problématique ! La plupart de ces endroits sont inconnus et n’ont pas de permis d’urbanisme et d’environnement. La plupart ne sont donc pas en ordre du point de vue de la sécurité ! Il y a une double responsabilité : celle des propriétaires qui louent ces endroits, et celle des organisateurs !", explique le bourgmestre anderlechtois Eric Tomas (PS), au sujet des nombreuses églises évangéliques installées sur le territoire de sa commune. Des lieux de culte dont le nombre n’est donc pas connu avec précision par les autorités locales, un certain nombre étant ouvert dans de simples habitations ou des hangars. La multiplication du nombre de ces églises représente ainsi un véritable casse-tête pour les bourgmestres bruxellois, responsables de la sécurité des personnes sur le territoire de leur commune. En mai dernier, le bourgmestre jettois Hervé Doyen (CDH) avait fermé trois églises évangéliques africaines qui n’étaient pas en ordre sur le plan urbanistique. "Les trois sont, depuis lors, de nouveau ouvertes. Une des trois a lancé des démarches et il y a enquête publique. Les deux autres n’ont rien fait et ont déjà reçu des courriers de rappel et des mises en demeure. Si elles ne répondent pas, je les ferai de nouveau fermer", indique le maïeur humaniste.

  • Plein succès pour la Marche pour la Vie à Paris

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    C2x_ePwXUAA2BK0.jpgD'Emmanuelle Lucas sur le site du journal La Croix :

    La Marche pour la vie fait le plein à Paris

    Plusieurs dizaines de milliers de marcheurs ont défilé dimanche 22 janvier à Paris pour demander notamment le retrait du projet de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’IVG.

    Des ballons oranges, jaunes, bleus. Des familles, des poussettes et trois générations au coude à coude. La 11e édition de la Marche pour la vie qui s’est déroulée dimanche 22 janvier à Paris a fait le plein. Une foule de 50 000 personnes selon les organisateurs s’est élancée de la place Denfert-Rochereau, noire de monde sous le soleil, au nom de la lutte contre l’IVG.

    Alors que le cortège s’élance sur les boulevards, il flotte comme un faux air de Manif pour tous. À la sono, le même tube de Stromae, « Papaoutai » (« papa où t’es ?). Des religieuses prennent des photos. Quelques religieux en habit et prêtres en col romain sont présents dans le cortège, tandis que 21 évêques ont soutenu la manifestation.

    Samedi, l’un d’entre eux, celui d’Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, a d’ailleurs célébré la messe lors de la Veillée pour la vie. « Il a salué tout ce que nous devons à Jean-Paul II, qui a su parler à toute une génération de jeunes aujourd’hui parents », raconte Jean-Pierre Maugendre, l’un des organisateurs historiques de la Marche pour la vie.

    Relais de génération

    Car ce dimanche, c’est bien un relais de génération qui s’opère. « La génération qui, il y a quarante ans, s’est levée contre la loi de 1975 a eu des enfants qui défilent aujourd’hui à ses côtés, notre force est démographique ! », résume Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune, co-organisatrice de la manifestation.

    Ainsi Max, 18 ans, tient un stand de tee-shirts à l’effigie de la Marche. Il a fait ses premières armes de militants lors des manifestations de 2013 contre la loi Taubira. « Je viens d’une famille catholique. Je n’avais jusqu’alors pas vraiment conscience qu’il fallait mener ce combat. »

    Alice, 27 ans, fait aussi partie de la génération Manif pour tous. Avec son mari, elle s’est lancée dans une procédure d’adoption. « La question de la vie, on se l’approprie forcément en devenant adulte, estime la jeune femme. J’ai réfléchi à l’éducation que je voulais donner à l’enfant que j’accueillerai et je sais que ce qui compte à mes yeux, c’est qu’il puisse vivre libre et faire des choix en conscience. »

    Retrait du projet de loi sur le délit d’entrave

    Comme beaucoup de manifestants, la jeune femme a donc les yeux tournés vers l’Assemblée nationale, où le projet de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’IVG doit être débattu en commission mixte paritaire mardi 24 janvier avant un examen en séance publique jeudi 26. Le retrait du texte est l’une des revendications de la marche de dimanche. Forte de sa mobilisation réussie, le mouvement voudrait désormais peser dans les débats.

    En cette année électorale, certains politiques avaient fait le déplacement. Christine Boutin et Philippe de Villiers étaient présents derrière les banderoles, tandis que le nom de Marion Maréchal-Le Pen a été acclamé, « pour son courage ».

    Le défilé a aussi fait une large place aux débats sur la fin de vie. Viviane Lambert, mère du patient paraplégique Vincent Lambert, présente, a été elle aussi applaudie. « Vincent est bien vivant, il essaie de communiquer. Il est notre espoir, il est notre combat. Faites-le lui entendre ! », a proclamé un organisateur dans un haut-parleur, avant de demander la réécriture de la loi Claeys-Leonetti, instaurant de manière encadrée, un droit à la sédation profonde et continue. Un texte qu’il a qualifié de « la loi sur l’euthanasie passive ».

  • Les défenseurs de la vie défilent aujourd'hui à Paris avec le soutien du pape

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    LA MARCHE POUR LA VIE REÇOIT LE SOUTIEN DU PAPE

     de genethique.org

    Dans une lettre adressée par la nonciature apostolique, représentation officielle du pape en France, au président de la Marche Pour La Vie qui est prévue à Paris dimanche 22 janvier, le Saint Père rappelle que « l’Eglise ne doit pas avoir de cesse d’être l’avocate de la vie, et ne doit pas renoncer à annoncer que la vie humaine doit être protégée sans condition, depuis le moment de la conception jusqu’à la mort naturelle »[1].

    Le Pape « salue cordialement les participants à cette manifestation » et les encourage « à œuvrer sans relâche pour l’édification d’une civilisation de l’amour et d’une culture de la vie ».

    [1] Discours aux évêques allemands en visite ad limina, le 20/11/2015.

    Sources: Marche pour la Vie (18/01/2017)

  • Embryon, qui es-tu ?

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    Blanche Streb, directrice des études d'Alliance VITA

  • Les raisons de la baisse du nombre d'avortements aux Etats-Unis

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    De Henrik Lindell sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Pourquoi le nombre d'avortements ne cesse de baisser aux États-Unis

    Alors que le nombre d'avortements reste élevé et stable en France, il diminue sans cesse aux États-Unis. Un résultat imputable à la pression exercée par le mouvement pro-vie, mais aussi aux actions développées sous l'administration Obama.

    Le mouvement pro-vie en France, qui se mobilisera le 22 janvier lors de sa Marche annuelle, aurait peut-être raison de s'inspirer de son grand-frère américain : aux États-Unis, contrairement à la situation en France, le nombre d'avortements ne cesse de baisser. Une tendance qui s'affirme alors que que la mobilisation des anti-IVG se fait de plus en plus visible et que la plupart des États américains ont tendance à restreindre le droit à l'avortement.

    Comme le démontre l'institut Guttmacher, une organisation américaine favorable au droit à l'avortement, le taux d'IVG n'a jamais été aussi bas depuis que la pratique est légale, en 1973. Selon un communiqué publié le 17 janvier, le nombre d'IVG s'élevait en 2014 à 926.000, un chiffre en baisse constante depuis 1990, où l'on dénombrait pas moins de 1,6 million d'avortements. En chiffres relatifs, le taux d'IVG est tombé de 29,3 (pour 1000 femmes de 15 à 44 ans) en 1981 à 14,6 en 2014. Depuis 2011, la baisse serait de 14%.

    Une évolution spectaculaire que l'on peut comparer aux chiffres français quasi statiques depuis une quinzaine d'années : chez nous, le nombre d'IVG se situe entre 210.000 et 220.000 (en 2015 il était de 218.000) pour environ 800.000 naissances. En chiffres relatifs, cela correspondait en 2015 à un taux d'IVG de 14,9 (pour les femmes de 15 à 49 ans, une définition légèrement différente de celle en vigueur aux États-Unis). Cette proportion est pour la première fois supérieure au niveau américain actuel (qui a longtemps été beaucoup plus élevé qu'ici) et elle reste une des plus importantes en Europe.

    Pourquoi, donc, aux États-Unis, cette baisse est-elle possible ? Une première raison est sans aucun doute à chercher dans la conscientisation en général, qui est un fruit notamment du mouvement pro-life inspiré par la doctrine chrétienne. C'est la thèse défendue par plusieurs responsables religieux et mise en avant dans un article publié par la revue évangélique Christianity Today. De fait, depuis plusieurs décennies, il est de bon ton aux États-Unis, dans la classe politique en général, même chez les pro-choice, de vouloir faire baisser spécifiquement le taux élevé d'avortement, perçu comme un problème grave en soi. Or, en France, une partie importante des élus et des intellectuels cherche d'abord à faciliter le recours à l'IVG sans y voir d'emblée un quelconque problème éthique. Cela a particulièrement été le cas des gouvernements successifs sous François Hollande.

    Le bilan d'Obama meilleur que celui de Bush

    Aux États-Unis, le regard est très différent. À titre d'exemple, le « libéral » Barack Obama, qui a toujours ardemment défendu le droit à l'avortement, a toujours insisté, en même temps, sur la nécessité d'améliorer les conditions matérielles pour que les femmes enceintes seules et pauvres (celles qui avortent le plus) puissent mieux accueillir leur enfant. Il a aussi cherché à améliorer l'information sur les moyens contraceptifs (les préservatifs, par exemple) pour les jeunes, mais tout en insistant, en même temps, sur le caractère sacré de la sexualité et sur la responsabilité individuelle de chacun.

    Concrètement, l'information sur les moyens contraceptifs s'améliore, tout comme l'accueil pour les jeunes femmes seules. Ce à quoi on pourrait ajouter l'amélioration de l'accès aux soins en général aux États-Unis (grâce à l'Obamacare, notamment). Et de fait, c'est bien sous la présidence d'Obama que le taux d'avortement a baissé le plus. Son bilan en la matière est nettement meilleur que celui de George W. Bush qui, lui, se mettait pourtant en avant comme un champion de la lutte pro-vie. Pour le voir, il suffit de regarder l'infographie publiée par l'institut Guttmacher.

    Parmi les autres facteurs possibles, nombre de responsables du mouvement pro-vie, dont l'organisation Americans United for Life estiment qu'il y a un lien avec la multiplication des lois au niveau des États qui restreignent la possibilité de recourir à l'IVG. Ces six dernières années, une dizaine d'États ont adopté des mesures en ce sens. Ainsi, par exemple, l'interdiction de procéder à un avortement pendant le deuxième trimestre de la grosses. L'année dernière, pas moins de 43 États ont considéré différentes décisions allant de l'interdiction de financements publics aux cliniques pratiquant l'IVG à celles concernant les avortement envisagés pour des raisons génétiques. D'une façon générale, les États du Midwest, majoritairement républicains et conservateurs, pratiquent de moins en moins l'avortement. Néanmoins, l'Institut Guttmache dit n'avoir pas trouvé un lien évident entre les récentes restrictions pro-vie et la baisse du taux de l'IVG. Pour lui, elle s'expliquerait d'abord et surtout par l'amélioration de l'accès aux moyens contraceptifs.

    Un facteur d'apparence plus banale, mis en avant pour tous les observateurs, et qui pourrait jouer en faveur de la naissance d'un enfant serait tout simplement lié à l'utilisation accrue de l'échographie. Le fait de voir une image du bébé à naître aurait un effet tellement puissant sur les futurs parents qu'elle les dissuade de recourir à l'IVG. Plusieurs États américains ont ainsi sérieusement amélioré l'accès à cette technologie.

    SUR LE MÊME SUJET : Le mouvement pro-life américain a-t-il fait baisser le taux d'avortement ?

  • 2017, l’année de deux anniversaires

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    De Philippe Maxence, le 16 janvier 2017, sur le site web de « L’homme nouveau » :

    L’année 2017 ne sera pas seulement une année électorale pour la France. Elle est aussi celle de deux anniversaires importants, même s’ils ne sont pas à mettre sur le même plan. Le premier concerne le 500e anniversaire de la publication des 95 thèses que le moine Martin Luther afficha à la porte de l’église de la Toussaint à Wittemberg. Le second est celui des apparitions de Notre Dame à Fatima, au Portugal, il y a cent ans.

    Le premier anniversaire signe une révolte contre l’Église et fut le point de départ d’un renversement total au plan religieux, philosophique, politique et social. Comme l’écrit le théologien protestant Michel Grand­jean, la réforme protestante a constitué le « matin du monde moderne » et nous vivons encore des effets de ce tragique évènement. À l’inverse, la venue de Notre Dame à Fatima est un rappel pressant et miséricordieux de la nécessité de la prière, de la conversion et du sacrifice, non seulement en vue d’obtenir son propre salut, mais aussi celui de nos frères et du monde. C’est aussi l’assurance, pleine d’espérance, de la victoire du Cœur immaculé de Marie (« Mais à la fin mon Cœur immaculé triomphera »). 

    Étrangement, nous assistons aujourd’hui dans les milieux catholiques, y compris au plus haut niveau, à une tentative de réhabilitation non seule­ment de la personnalité de Martin Luther mais également de ses positions considérées comme bénéfiques pour l’Église catholique aujourd’hui. En sens inverse, à l’exception de quelques initiatives (saluons notamment l’Association des Enfants de Fatima, 13, rue du Gat, 31820 Pibrac – enfantsdefatima@gmail.com), un véritable silence entoure Fatima, alors même que 2017 devrait être une année entièrement consacrée à en méditer le message et à reprendre l’initiative pour répondre aux demandes de la Vierge, notamment la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois. Signalons à ce sujet que le Pape François a d’ailleurs accordé aux conditions habituelles l’indulgen­ce plénière pour toute l’année jubilaire de Fatima. 

    Un rappel de l’Évangile

    Dans ses aspects essentiels, Fatima n’est que le rappel du message de l’Évangile. Par la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois, il propose, en outre, un moyen efficace à mettre en œuvre, à la portée de tous. Lors de l’apparition du 13 juillet 1917, la Vierge Marie avait annoncé : « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. » Le 10 décembre 1925, accomplissant sa promesse, Notre Dame précisait à Lucie : « Toi, du moins, tâche de me consoler, et dis qu’à tous ceux qui durant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte communion, réciteront le chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant les quinze mystères du Rosaire dans le but de me faire réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. » Consoler Notre Dame n’est jamais une perte de temps. Si le Christ est l’unique médiateur, la Vierge Marie est la médiatrice toute maternelle entre les hommes et son Fils. Sa place, son rôle et sa vocation sont inscrits dans l’histoire et dans l’économie du salut. Loin de nous détourner du Christ, son but est de nous y conduire sans cesse.

    Foi et raison 

    1517-1917 ! Ces deux dates se répondent l’une à l’autre. Ou, plus exactement, 1917 répond à 1517. Celle-ci fut l’année de l’orgueil, de la révolte et de la révolution. 1917, à Fatima, fut celle de l’humilité, de la prière et de la confiance en Dieu. Les deux dates tracent pour nous paradoxalement un véritable programme. Il consiste d’abord à répondre à l’appel de Notre Dame en méditant le message de Fatima et en le mettant en application pour ce qui nous concerne. Il s’agit ensuite d’entreprendre un véritable travail de formation pour retrouver en nous le sens de la vérité. Il y a, en effet, un doute originel chez Luther envers la capacité de la raison à accéder à la vérité. De ce fait, toute science cohérente du dogme est impossible, tout recours à la raison au plan théologique constitue un véritable danger. C’est donc la porte ouverte à la liberté de conscience et à terme, au plus absolu des relativismes. La négation de la vérité, de la possibilité de la vérité, est certainement l’un des grands fléaux de notre époque. Nous la favorisons souvent par notre paresse et cet anti-intellectualisme qui a envahi trop souvent les cercles catholiques. 2017 nous offre donc l’occasion d’unir à la fois une vraie piété catholique (Fatima) à un effort de redressement intellectuel nécessité par les effets désastreux de la modernité, qui nous effraient sans que nous sachions toujours remonter aux causes. Au moins pour ces raisons, 2017 peut être une très belle année, si nous savons en profiter…

    Ref. Notre quinzaine : Fatima, pour le salut du monde

    JPSC

  • Proposer une perspective humaniste chrétienne renouvelée à la techno-humanité qui émerge

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    Une opinion de Sébastien Morgan sur aleteia.org :

    Redonner du sens à un monde qui bientôt n’en aura plus

    Il est urgent de proposer une perspective humaniste chrétienne renouvelée à la techno-humanité qui émerge.

    Curieusement, les théologiens catholiques qui se penchent sur les questions soulevées par le transhumanisme sont pour l’instant peu nombreux. C’est sans doute une erreur, d’autant plus que le transhumanisme parle souvent de religion, soit pour la dénigrer de manière virulente, soit pour y greffer une spiritualité inspirée du new-age. Il est donc important que les théologiens des religions établies réfléchissent sur les changements majeurs qui risquent d’advenir et les conséquences théologiques qu’ils impliquent.

    Il n’est pas question d’opposer stérilement une vision réactionnaire du monde à une vision progressiste. Le progrès veut dire aller vers un mieux disait C.S. Lewis, et lorsque quelqu’un se rend compte que ce que l’on définit comme progrès n’en est pas un, qu’il freine et qu’il fait marche arrière pour revenir à l’embranchement où l’on s’est trompé, il est de facto plus proche du but que celui qui continue bêtement à rouler tout droit dans la mauvaise direction.

    Plutôt que de se servir de son génie pour améliorer ses conditions d’existence, ce qui est totalement juste, l’homme semble créer quelque chose susceptible de le détruire. C’est le désenchantement et le mécanisme qui dissout l’homme. Fatigué d’être lui-même et non roi juste et volontaire, l’homme s’efface progressivement. Plutôt que de se servir de la projection dans Internet afin d’élargir sa conscience du monde qui l’entoure, il est happé par la Toile et en vient à se considérer comme une cellule impersonnelle d’un corps. Ce corps n’est pas celui du Christ, il est horizontal et immanent, c’est un organisme collectif comme une fourmilière, c’est un corps sans âme…

    Et C.S. Lewis toujours, de prophétiser : « L’étape ultime sera atteinte lorsque l’Homme, par l’eugénisme, par le conditionnement prénatal et par une éducation et une propagande fondées sur une psychologie parfaitement appliquée, sera parvenu à exercer un contrôle total sur lui-même. La nature humaine sera la dernière composante de la Nature à capituler devant l’Homme. La bataille sera alors gagnée. Nous aurons ôté le fil de la vie des mains de la Parque et serons désormais libres de façonner notre espèce conformément à notre bon vouloir. La bataille aura, certes, été gagnée, mais qui, exactement, l’aura remportée ? Car, le pouvoir qu’à l’Homme de faire de l’espèce humaine ce qui lui plaît est de fait le pouvoir qu’ont certains hommes de faire des autres ce qui leur plaît. »

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Le grand imam d’Al Azhar considère que la dhimmitude est anachronique

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    De Radio Vatican :

    Pour le grand imam d'Al-Azhar, la dhimmitude est un concept anachronique

    C’est un entretien qui marque une date importante dans l’histoire des relations interreligieuses en Egypte. Lors d’une interview télévisée le 13 janvier dernier, le grand imam d’Al Azhar, le cheikh Ahmed Al Tayyeb est revenu sur le concept de la dhimma, la protection que l’Etat musulman accordait aux minorités non-musulmanes à l’époque médiévale. La principale autorité du sunnisme a expliqué que ce terme était devenu anachronique. Un discours salué par le site terrasanta.net qui y voit «un petit pas important sur la voie du renouveau du discours religieux».

    La dhimma impliquait que les non-musulmans devaient s’acquitter d’un impôt (la jizya) en contrepartie d’une protection des autorités civiles. Ce qui revenait, de fait, à instaurer une inégalité administrative entre les citoyens. Mais selon le grand imam, appliquer la dhimma aujourd'hui, dans un contexte profondément différent, constituerait une «forme d'injustice et un manque de raisonnement scientifique». Pour le cheikh Al Tayyeb, tous les citoyens sont égaux, et les chrétiens, précise-t-il, «ne peuvent être considérés comme une minorité, un terme chargé de connotations négatives».

    Réchauffement des relations avec le Saint-Siège

    Le cheikh d’Al Azhar faisait, dans sa déclaration, essentiellement référence aux coptes, les chrétiens d’Egypte, souvent victimes de discriminations. «La citoyenneté, réclamée par les manifestants de la révolution de 2011, est la seule garantie de l'égalité et de stabilité pour la société d'aujourd'hui » a-t-il expliqué.

    Ahmed Al Tayyeb avait rencontré le Pape François le 23 mai 2016 au Vatican. Une visite historique qui avait confirmé le réchauffement entre l’institution du Caire et le Saint-Siège. A l’issue de cet entretien, le cheikh avait fait l’éloge du Souverain Pontife. Il avait aussi expliqué que les musulmans et les chrétiens souffraient ensemble de la violence et du terrorisme, qui frappe l’Egypte.

  • Les évêques suisses créent un service spécialisé en soins palliatifs

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    De Radio Vatican :

    Suisse : les évêques créent un service spécialisé en soins palliatifs

    Les évêques suisses créent un service spécialisé en soins palliatifs, et plus spécialement, en soins spirituels. La responsable de ce service a pris ses fonctions au début de cette année 2017 ; il s’agit de Jeanine Kosch-Vernier, une théologienne de 59 ans.

    Selon un communiqué publié sur le site internet de la conférence épiscopale, «les soins palliatifs se développent fortement en Suisse et font désormais partie intégrante du système de santé». L’Eglise veut participer à l’accompagnement spirituel et religieux de ces soins assurés à des personnes souffrant de maladies incurables. «En créant ce service spécialisé, la Conférence des évêques suisses veut contribuer à accroître l’importance de la pastorale dans la santé publique».

    Ce service sera secondé par la  nouvelle commission catholique d’experts en soins palliatifs et spirituels, dont les membres seront nommés au cours de la prochaine assemblée plénière de la conférence épiscopale.

    A la tête de ce nouveau service, une théologienne : Jeanine Kosch-Vernier. Agée de 59 ans, elle a exercé plusieurs activités pastorales en paroisses et dans plusieurs hôpitaux. Forte d’une expérience politique et médiatique, elle a par ailleurs été envoyée en mission en Italie, afin de soutenir, entre autres, la fondation d’une communauté de femmes.

  • 18-25 janvier : Semaine catholique de l’Unité

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    Dans cette perspective, Jean-Marie Dumont (FC) et Maria Chiara Biagioni (agence SIR) ont interviewé le métropolite Hilarion  responsable du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou :

    hilarion alfeyev of volokolamsk-vienna.jpg« EXCLUSIF MAG – Pour le responsable du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, catholiques et orthodoxes doivent se rapprocher pour faire face ensemble aux défis actuels.

    Alors que se déroule du 18 au 25 janvier, dans l’Église catholique, une semaine de prière pour l’unité des chrétiens, quel regard portez-vous sur l’état des relations œcuméniques entre Moscou et Rome ?

    Nous avons de très bonnes relations, très constructives, et un dialogue constant. Quels que soient les sujets, il existe plusieurs niveaux de discussions. Il y a eu cette rencontre entre le patriarche Cyrille de Moscou et le pape, à Cuba, en février 2016. Je rencontre régulièrement le cardinal Kurt Koch [président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, Ndlr]. Et il y a d’autres instances où sont abordés tous les sujets qui nous concernent.

    L’Église orthodoxe russe s’associe-t-elle à cette semaine pour l’unité ?

    Nous n’avons normalement pas de célébrations en dehors de notre calendrier liturgique. En effet, la constitution de notre calendrier s’est plus ou moins terminée il y a mille ans. Bien sûr, nous y avons ajouté des mémoires de saints, des célébrations. Mais chez nous, cela ne fonctionne pas comme dans l’Église catholique.

    Le thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens est « Nous réconcilier. L’amour du Christ nous y presse ». Que vous inspire ce thème, en lien avec l’état du monde ?

    Je pense que c’est le Christ qui nous réconcilie. Si nous vivons dans le Christ, nous pouvons faire face aux défis de notre monde et donner le témoignage de notre unité.

    Après la rencontre de Cuba, se sont développés  des projets communs aux catholiques et aux orthodoxes pour venir en aide aux chrétiens et à toute personne en difficulté dans le monde, notamment en Syrie. Pouvez-vous nous en dire plus ?

    Nous avons choisi la Syrie, car les gens souffrent dans ce pays. C’est un pays où il y a la guerre, des victimes, des réfugiés, et ils ont besoin d’aide. Nous avons organisé des missions humanitaires communes. Nos représentants se sont rendus dans différentes communautés, villes et villages pour analyser la situation et identifier les besoins réels. Bien sûr, ce n’est pas suffisant pour résoudre les problèmes de ce pays. Pour y arriver, il faut des solutions politiques. Mais nous y travaillons également. Le pape François a des échanges avec des responsables de différents pays à ce sujet, et le patriarche Cyrille fait de même.

    Souhaitez-vous renforcer ces liens avec l’Église catholique, aller vers plus de collaboration pratique  ?

    Oui ! Je pense qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire ensemble, sans être administrativement unifiés. Nous sommes confrontés aux mêmes changements et nous pouvons toujours améliorer notre coopération. Très souvent, nous agissons séparément. Par exemple, le pape fait une déclaration et le patriarche Cyrille fait de même. Cependant, le message qui émane de chacun d’eux a plus de portée quand ils parlent d’une seule voix.

    C’est ce qui s’est passé à La Havane. Ils n’ont rien dit de révolutionnaire ou de nouveau. Mais ce qui était important, c’est qu’ils étaient ensemble et qu’ils aient dit cela d’une seule voix, qu’ils aient été capables de discuter et d’entreprendre des actions communes. Je crois que, de cette manière, nous serons toujours plus forts.

    Le 16 décembre dernier, vous avez rencontré le pape François comme vous l’avez fait à plusieurs reprises depuis son élection. Pouvez-vous nous dire quelques mots de cette rencontre ? 

    J’ai rencontré le pape six fois depuis son élection. En décembre, je suis venu le féliciter pour ses 80 ans. En effet, celui-ci avait lui-même envoyé un de ses représentants, le cardinal Koch, quelques semaines avant, pour féliciter le patriarche Cyrille pour ses 70 ans. Ils ont une différence de dix ans. Cela a été l’occasion pour moi de lui parler et de discuter des sujets d’intérêt commun.

    Quelle impression avez-vous du pape François ?

    Le pape est une personne très humble. Il est aussi très bien informé : je n’ai pas besoin de faire de grandes explications, car il connaît beaucoup de choses. C’est donc très facile de discuter avec lui.

    Après la rencontre de Cuba, pensez-vous qu’il serait possible d’avoir une autre rencontre entre le pape et le patriarche Cyrille ?

    Cela pourrait être possible. Mais, actuellement, nous ne travaillons pas à planifier une telle rencontre. Cela ne fait pas partie des projets.

    Et qu’en est-il d’une visite en Russie ?

    Elle n’est pas à l’ordre du jour.

    On parle beaucoup, en Europe occidentale, d’une religion chrétienne où le Christ n’est pas présent, d’une foi sans le Christ. Cette question est-elle également présente en Russie ? 

    Dans son livre Jésus de Nazareth, Benoît XVI évoque le fait que, bien souvent, l’Église est plus centrée sur elle-même que sur Jésus-Christ. Cela peut être le cas aussi dans la dévotion populaire : ainsi, il arrive que les gens s’intéressent surtout aux signes extraordinaires et passent à côté de ce qui est vraiment important dans le christianisme, à savoir Jésus-Christ. J’admire le pape Benoît pour sa capacité à faire connaître la personne du Christ à travers ses livres, et pas seulement celui sur Jésus de Nazareth.

    En Russie, comment l’Église et la foi des fidèles se portent-elles ? 

    Durant les vingt-huit dernières années, l’Église dans notre pays a vécu une résurrection. Cela a commencé en 1988 avec la célébration du millénaire du baptême de la Russie. À ce moment-là, l’Église orthodoxe russe avait 6 000 paroisses. Aujourd’hui, elle en a 36 000. Cela signifie qu’en vingt-huit ans, nous avons ouvert plus de 28 000 églises, soit, en moyenne, 1 000 par an ou trois églises par jour. Je ne pense pas qu’il existe d’autre exemple d’une croissance aussi rapide dans l’Église. Peut-être à l’époque de Constantin, mais nous n’avons pas de statistiques sur cette époque. 

    En 1988, on répertoriait vingt et un monastères pour toute l’Église orthodoxe russe. Maintenant, on en compte environ quatre cents. J’entends souvent dire que nous vivons un déclin des vocations monastiques, que les jeunes gens ne veulent pas choisir la vie monastique. Or, dans chacun de ces quatre cents monastères, il y a des moines et des moniales, parfois trois cents, quatre cents ou cinq cents. 

    Parmi les défis communs, celui de la sécularisation. Comment les chrétiens peuvent-ils, selon vous, y faire face ensemble ? 

    Le cardinal Koch, lorsqu’il était évêque en Suisse, a dit que nous ne devions pas craindre un islam fort, mais un christianisme faible. Je crois que si nous sommes forts en tant que chrétiens, nous n’avons pas à craindre l’islam ou d’autres menaces. En effet, notre identité chrétienne nous donne une force qui vient directement de Dieu et du Christ.

    Les sociétés sécularisées, telles qu’elles existent dans beaucoup de pays de l’Europe, sont des sociétés très faibles d’un point de vue spirituel : il n’y existe pas de valeurs pour lesquelles les gens sont prêts à sacrifier leurs vies. Or, vous ne pouvez pas sacrifier votre vie pour des valeurs séculières. Et si vous n’êtes pas prêt à sacrifier votre vie, vous allez perdre la bataille. Je pense que ce n’est que lorsque nous renouerons avec nos racines chrétiennes et notre identité chrétienne que nous serons assez forts pour faire face aux défis de notre temps.  

    Ref. le site de l’hebdomadaire  « famille chrétienne » Aujourd'hui, catholiques et orthodoxes doivent témoigner de leur unité

    JPSC