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Société - Page 567

  • #Bruxelles… Chez nous

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    Le message d’Eric de Beukelaer, Curé-Doyen de Liège (rive gauche) :

    "Voici ce que j’écrivais au soir des attentats du Bataclan : « Nous le savons : la guerre contre le terrorisme n’épargne personne. Le monde est devenu un village et les conflits s’exportent. Ce soir, Paris saigne. Notre cœur aussi. D’autres attaques sont possibles, voire probables… Demain ou dans un mois. Aucune métropole européenne n’est à l’abri. Aucun lieu n’est totalement sécurisé. Aucun terrorisme ne peut être totalement contrôlé. Comment réagir ? Ne tombons pas dans le piège qui nous est tendu. Contre la terreur, ni peur, ni haine. Restons debout. Soyons citoyens. Ce soir, Paris saigne. Mais la ville-lumière se redressera. Soyons solidaires. Nous sommes Paris. »

    Ce matin, c’est chez nous. Les pensées, larmes et prières vont vers les victimes – encore inconnues – et leurs familles. Dans les rues de Liège, pour la première fois, je marche en regardant derrière moi. J’essaie de joindre un proche, qui habite la capitale. Réseaux saturés. Pourtant, au cœur du marasme et de la stupeur, le message reste le même : Contre la terreur – ni peur, ni haine. Restons debout. Soyons citoyens. La cible, c’est la démocratie. Ce sont nos libertés qui sont visées. Contre ceux qui veulent renvoyer l’humanité aux ténèbres, réagissons en criant notre amour de la lumière.

    Et pour les chrétiens, qui me lisent – encore ceci : Nous sommes entrés dans la semaine sainte, la semaine de la Croix, qui ouvre sur la Résurrection. En cette heure de Pâques sanglantes à Bruxelles – où, une fois de plus, c’est l’innocent qui est visé – soyons témoins d’Espérance."

    Ref. #Bruxelles… Chez nous

    JPSC

  • Les attentats de ce 22 mars 2016 à Bruxelles

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    Le dessin de Plantu

    Vu sur le site web de "7sur7"

    JPSC

  • Des milliers de jeunes vont surfer sur les réseaux et s'identifier à leurs pairs qui mettent l'Europe au tapis

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    De LaLibre.be (Laurence Bertels) :

    "Les jeunes qui vont voir sur Internet que la Belgique est au tapis vont être encore plus motivés"

    La fascination des jeunes va encore s'accroître suite aux attentats de Bruxelles selon le neuropsychiatre Philippe van Meerbeeck. Entretien.

    Neuropsychiatre et psychanalyste, Philippe van Meerbeeck s'intéresse plutôt à la psychologie des kamikazes, à la fascination qu'ils exercent sur les non convertis. Cette fascination, selon lui, va encore s'accroître suite aux attentats perpétrés à Zaventem et à la station de métro Maelbeek ce mardi 22 mars. Puisqu'on est clairement, dit-il, dans la logique de la surenchère. Ce grand spécialiste de l'adolescence, professeur émérite à la Faculté de médecine de l'Université catholique de Louvain (UCL), regrette que certains médias s'intéressent surtout aux victimes et pas assez aux mécanismes de la conversion de jeunes. Cette presse-là ne joue pas, en ce sens, son rôle éducatif. 

    Il est, entre autres, l'auteur de “Mais qu'est-ce que tu as dans la tête?” (Ed. Racine), un ouvrage éclairant sur la soif d'idéal de l'adolescence et sur les raisons qui entraînent les jeunes, souvent belges, à s'engager dans l'Etat islamique (Cf La Libre du 4/ 11 et La Libre.be du 15/11). Nous l'avons interviewé deux heures après les attentats.

    Philippe van Meerbeeck, vous pensez donc à la politique de la surenchère suite à l'arrestation de Salah Abdeslam ?

    Tout à fait. Les jeunes convertis, d'origine musulmane ou non, sont très fort dans la loi du Talion, dans « l'oeil pour oeil, dent pour dent », dans celle de la main coupée au voleur. Si on porte atteinte à Ben Laden ou à quelqu'un qui passait pour héroïque comme Salah Abdeslam, la vengeance s'impose. Il faut venger le martyr, il est insupportable pour les islamistes de voir comment on a appréhendé Salah Abdeslam, comment cette arrestation a attisé la haine. Mais il ne s'agit là que du sommet de l'iceberg. Car les faits sont cumulatifs et les jeunes qui vont voir sur Internet que la Belgique est au tapis vont être encore plus motivés.

    La Belgique aurait-elle dû être plus discrète suite à cette arrestation ?

    Nous avons connu un week-end « cocorico ». La Belgique a retrouvé ses couleurs après avoir été montrée du doigt. D'où cette vengance sanglante et fascinante pour les jeunes non convertis.

    Comment s'en sortir ?

    C'est un cercle vicieux, un engrenage. Daech va revendiquer cet attentat avec des formules faisant référence aux Juifs, aux Croisés, à l'Europe. Pour lui, il faut que cette Europe soit réduite à la terreur. C'est un monde qui doit s'écrouler.

    Vous reprochez à une certaine presse de ne pas jouer son rôle...

    Elle n'aide pas les gens à mieux comprendre l'arrière-fond. Dans tous les commentaires qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, j'ai vu trop peu d'analyses des revendications. Pourquoi l'apocalypse ? Quel est le discours qui sous-tend la revanche de Daech en Occident aujourd'hui ? Rien n'est laissé au hasard. Il est fondamental de bien expliquer cela. On parle de stress post-traumatique, de la peur, mais on ne dit rien sur les milliers de jeunes qui sont du côté des kamikazes.

    Les médias ont le devoir de donner des analyses intellectuelles pour comprendre les idées qui se trouvent derrière des termes comme « Apocalypse », « lutte contre les mécréants ». Ces discours de Daech ne sont pas assez commentés. Tout le monde a peur. On est de nouveau au niveau 4 . Des milliers de jeunes vont surfer sur les réseaux et s'identifier à leurs pairs qui mettent l'Europe au tapis. Il faut être très attentif à cela.

    Quelle va être la réaction de Salah Abdeslam aujourd'hui ?

    On dit qu'il collabore. Je pense que maintenant, il va se taire complètement pour ne pas mettre sa vie en danger. On est en train de recevoir une belle douche froide. Mais le cerveau n'est pas Salah Abdeslam. Ce sont des universitaires convertis, des « blancs aux yeux bleus » très sûrs de leur démarche, désireux d'instaurer le grand califat, de restaurer la Sharia, de revenir au Moyen Age musulman. De très nombreux adolescents sont fascinés.

    Comment arrêter ce processus ?

    C'est très compliqué. Je suis en train d'écrire un nouveau livre sur le sujet mais le travail est immense. Il faut donner les moyens aux jeunes de ne pas se laisser manipuler.

  • Sarkozy, le pape et la laïcité « positive » : seulement la pêche aux voix ?

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    70523486_14023434.jpgSamuel Pruvot est journaliste à Famille chrétienne. Il publie aux éditions du Rocher, Le mystère Sarkozy, un livre documenté sur le rapport ambigu de l'ancien président de la république à la spiritualité. Nicolas Sarkozy s'est entretenu lundi avec le pape François. Cette rencontre doit-elle nous surprendre? Réponse de Samuel Pruvot sur le site « Figarovox »: 

    "SAMUEL PRUVOT: Il y a quelque chose de notable au niveau du protocole. Si le pape reçoit en audience privée des chefs d'État, il s'agit en général de personnalités en exercice. Le même jour que Nicolas Sarkozy, le grand-duc Henri de Luxembourg figure par exemple à l'agenda officiel. A ce titre, cette visite fait exception. Nicolas Sarkozy est accueilli comme chef de l'opposition dans un contexte tendu avec le gouvernement socialiste français. Depuis 2015 en effet, le poste d'ambassadeur français auprès du Saint-Siège est vacant. Le candidat soutenu par François Hollande aurait été écarté pour son homosexualité supposé. Et la situation risque d'être figée jusqu'en 2017.

    Du côté de Nicolas Sarkozy, l'idée d'une rencontre avec le pape François n'est pas neuve. La demande était dans les tuyaux depuis 2013. Le fait qu'elle se déroule aujourd'hui, alors que les candidats de la primaire à droite se rangent en ordre de bataille, constitue évidement un bon point pour lui. Aucun concurrent - pas même François Fillon qui en a fait la demande - ne pourra faire valoir «une photo avec le pape.» 

    FIGAROVOX : Savez-vous ce que pense l'ex-président de la République de l'actuel évêque de Rome?

    Par delà le bénéfice politique supposé de l'opération, il y a sans doute une vraie curiosité de Nicolas Sarkozy vis-à-vis du pape François. Le président de LR apprécie les personnalités qui bousculent l'ordre établi. Les réformateurs et plus encore les prophètes qui agissent au nom de leur foi. Il admire la parole franche du pape François dont la popularité internationale résiste à l'épreuve du temps. Mais, à dire vrai, celui qu'il respecte par-dessus tout, c'est paradoxalement le pape émérite. Leurs profils psychologiques sont évidemment aux antipodes. Mais quand j'ai interrogé Nicolas Sarkozy pour mon livre, il m'a clairement fait comprendre qu'il cherchait à revoir Joseph Ratzinger. «L'ermite» de Rome. Il a été fasciné par sa finesse spirituelle et son envergure intellectuelle. Plus encore par la manière dont il a renoncé à sa charge et à tous les honneurs.

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  • Famille : l’exhortation post-synodale ne sera pas publiée avant la mi-avril 2016

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    Entretemps, les spéculations contradictoires paraissent bien vaines. Pour le Cardinal Kasper, théologien apprécié du pape François, ce document (qui relève du magistère ordinaire) sera, en particulier pour les divorcés-remariés,  « le premier pas d’une réforme qui fera tourner une page par l’Eglise au bout de 1.700 ans », pas moins.  

    Mais, pour Mgr Gänswein, préfet de la Maison pontificale et secrétaire privé de Benoît XVI, le pape François confirmera le Magistère de l’Église sur les divorcés remariés. Lu sur le site « Riposte catholique :

    « Dans un entretien donné en fin de semaine dernière, le préfet de la Maison pontificale, Mgr George Gänswein, ancien secrétaire privé du pape Benoît XVI, estime que le pape François réaffirmera l’enseignement traditionnel de l’Église sur l’administration de la sainte communion et sur les divorcés « remariés » civilement. Même s’il considère que ce n’est « pas la première fois » qu’un pape a essayé d’aborder cette question, Mgr George Gänswein est convaincu que le pape François« continuera sur le chemin de ses prédécesseurs – c’est-à-dire selon le Magistère de l’Église. » Le préfet entend couper court à certaines spéculations, dont celles du cardinal Kasper, relatives à l’exhortation apostolique post-synodale sur la famille, qui doit prochainement sortir. Riposte catholique s’était fait l’écho de cette orientation qui serait en continuité avec l’enseignement traditionnel de l’Église.

    De même, Mgr George Gänswein a aussi rejeté les spéculations selon lesquelles le pape pourrait changer la discipline de l’Église latine sur le célibat des prêtres. Pour Mgr Gänswein, le pape est un « jésuite de l’ancienne école ». Il estime que pour le pape François, le célibat « n’est pas un obstacle, c’est un défi, mais aussi une source de force ». Il a également affirmé: « je ne crois pas que sous le pape François, il y aura un changement dans cette question du célibat ». 

    Ref. Pour Mgr Gänswein, le pape François confirmera le Magistère de l’Église sur les divorcés remariés

    La seule chose qu’on sache, c’est que, comme à son habitude,  le pape actuel ne fera pas dans la concision : quelque  deux cents pages sont annoncées. Pour le reste, il faut attendre et voir.

    JPSC

  • La laïcité, entre rejet et tolérance

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    Lu dans « La Libre » de ce jour :

    « Une opinion de Francis Delpérée, Membre de la Chambre des représentants et professeur émérite de l'Université catholique de Louvain.

    Pas plus que la religion, la laïcité n’a intérêt à devenir l’arme d’un combat politique, dans tous les sens du terme. "Liberté en tout et pour tous" : cette maxime reste d’actualité dans le domaine des opinions, des croyances et des convictions.

    L’on me dit parfois : "Soyez neutre." Mais comment le serais-je ? Je suis attaché à des valeurs. Je cherche à les partager avec d’autres, sur le terrain politique, économique, social ou culturel. Je défends une langue, une génération, une région et je fais valoir, là où je puis être utile, mon point de vue. J’appartiens par toutes les fibres de mon corps à Louvain et j’essaie de représenter dignement mon Université en Belgique et à l’étranger. Je me préoccupe de l’union des Etats européens et je combats ceux qui préconisent un repli frileux. Je ne m’en cache pas. Je suis engagé. Pas enragé.

    Définitions

    La neutralité s’impose à l’autorité publique et à ses agents. "Les Belges sont égaux devant la loi", dit la Constitution. Il ne convient pas que le citoyen puisse douter de l’impartialité de ceux qui assument les responsabilités de la puissance publique.

    Cette règle est imposée par la Constitution à ceux qui dispensent un enseignement organisé par une Communauté. Elle l’est par la loi ou les règlements aux fonctionnaires et aux magistrats. Le Conseil d’Etat va jusqu’à dire qu’il s’agit là d’un "principe constitutionnel".

    La laïcité, c’est autre chose. Le terme apparaît dans la langue française aux environs de 1870. C’est un produit de la tradition thomiste, réécrit par les Lumières. La laïcité se réfère à un système binaire qu’inspire la formule de Matthieu. D’une part, il doit être permis de "rendre à Dieu ce qui est à Dieu", c’est-à-dire de pratiquer la religion de son choix ou de n’adhérer à aucune d’elles. D’autre part, il faut "rendre à César ce qui est à César", ce qui signifie respecter les autorités de l’Etat, remplir les devoirs que celui-ci impose et utiliser les droits et libertés qu’il consacre.

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  • La crise migratoire : l’Europe face à son destin

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    Le sort des migrants est très présent dans les pensées du Pape François. Il en a reparlé au cours de la messe solennelle du dimanche des Rameaux sur la place Saint-Pierre. Le Saint-Père a évoqué les nombreuses personnes marginalisées, les réfugiés, les exilés. Beaucoup, a-t-il déploré, sans citer explicitement les pays européens, ne veulent pas assumer la responsabilité de leur destin. « Comme les migrants aujourd’hui, a-t-il commenté dans son homélie, Jésus a connu aussi l’indifférence lorsque personne n’a voulu assumer la responsabilité de son destin ».

    A propos de ce "destin", précisément, le  philosophe Thibaud Collin avait fait, voici quelques jours, sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » les réflexions que voici. JPSC.  :

    « De quoi la « crise des migrants » est-elle le symptôme ? Il convient avant tout de s’interroger sur la pertinence des termes choisis pour décrire un tel phénomène. Au sens strict une crise est un moment d’aggravation d’un processus appelant une décision. Or si l’on ne peut nier la gravité de ce qui est en train de se jouer sur les îles du sud de l’Europe, on reste pour l’instant dubitatif sur la capacité des différents acteurs à poser des choix permettant de résoudre la crise. Cette impuissance politique se révèle déjà dans la manière de voir et donc de nommer un tel phénomène. Ces millions d’êtres humains sont-ils des réfugiés politiques, des immigrés économiques, des envahisseurs ? Pour éviter de catégoriser et donc de « discriminer », la bien-pensance a décidé de les nommer des migrants, mot neutre et générique. Ce terme de migration a au moins le mérite de signifier qu’il s’agit d’un mouvement de populations et non d’une simple juxtaposition de drames individuels.

    Un même phénomène peut, en effet, être abordé selon différents points de vue déterminant chacun un type d’action. Ainsi, faut-il envisager la crise des migrants comme un drame humanitaire en valorisant la singularité des itinéraires de vie, ce qui exige une prise en charge déterminée par une attitude personnelle dont la parabole du bon Samaritain serait le modèle ? Ou bien comme un problème géopolitique en considérant les volumes et les caractéristiques culturelles et religieuses des populations déplacées, ce qui exige des choix politiques posés par les gouvernements soucieux du bien commun de leur pays ? La situation est telle que la réponse est évidente. Nous nous trouvons bien devant un phénomène de grande ampleur que l’on ne peut aborder selon les seuls critères de la sphère individuelle. Comme le disait à juste titre Jean Madiran « si un réfugié frappe à ma porte, mon devoir de chrétien est de l’accueillir comme un autre Christ (selon la parole de Matthieu 25) mais si 150 réfugiés frappent à ma porte, mon devoir est d’alerter les autorités politiques ». Il n’y a donc pas deux morales, celle du chrétien gouvernée par la générosité et celle du citoyen gouvernée par la Realpolitik car il n’y a qu’une seule exigence : celle du vrai bien humain à réaliser par des choix prudents et charitables dans des circonstances singulières.

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  • Du Rif à Molenbeek : dérives islamistes dans une société libérale

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     Alors que Salah Abdeslam a été arrêté vendredi après-midi à Molenbeek, Pierre Vermeren explique comment ce quartier de Bruxelles est devenu un sanctuaire de l'islamisme. Lu sur FigaroVox :abdeslam.jpg

    « Depuis des années, la Belgique, qui subit le terrorisme islamiste, est pointée du doigt par les services de renseignement européens et maghrébins. Elle abriterait des foyers de radicalisation et de narcotrafic à Bruxelles, à Anvers et en Wallonie. Les autorités marocaines sont très inquiètes devant la radicalisation hors de contrôle de leurs ressortissants, qui versent dans le crime organisé, le salafisme voire le chiisme, en rupture complète avec leur islam. Les géographes questionnent la dynamique de la communauté marocaine de Belgique, majoritaire dans les berceaux du grand Bruxelles, alors qu'à l'inverse de la France et de l'Espagne, la Belgique n'a pas de passé colonial marocain. Pourquoi la Belgique compte-t-elle plus de 500 000 Marocains, 1 habitant sur 20, et pourquoi sont-ils nombreux à verser dans un radicalisme hors de contrôle? L'histoire, l'origine et les activités des Marocains de Belgique expliquent le sanctuaire salafiste de Molenbeek, le Moulin du ruisseau.

    En mars 1912, la France place l'Empire chérifien sous «protection», et concède le nord du pays, le «Rif», à l'Espagne. Ce Maroc espagnol est coupé en deux: le pays jebala arabophone à l'Ouest, le pays berbère du Rif à l'Est. Cette montagne méditerranéenne pauvre et très peuplée vit d'expédients et de trafics marchands, à l'instar de la Corse ou de la Kabylie. Des dizaines de milliers de Rifains s'embauchent chaque année en Oranie française pour travailler la vigne ou dans les mines de la région. Les Espagnols laissent faire. Quand, après la Grande guerre, ils se décident à «pacifier» la région, leur armée se fait massacrer à Anoual en juillet 1921 (12 000 morts). Avec les armes récupérées, Abdelkrim proclame un Etat, la République du Rif, et son armée. En cinq ans de guerre, l'Espagne se déchaîne contre les Rifains, qui reçoivent les surplus de gaz moutarde bradés par l'Allemagne. Mais rien ne venant à bout des Rifains, ils portent la guerre au Maroc français. Lyautey est destitué, remplacé en urgence par Pétain, qui mobilise une armada franco-espagnole ultra moderne, qui débarque à Al Hoceima, répétition du 6 juin 1944. Les Rifains, écrasés par des centaines de milliers d'hommes, reprennent leur exode saisonnier vers l'Oranie. Toutefois, Franco sait les utiliser par dizaines de milliers dans sa guerre d'Espagne pour nettoyer et conquérir au couteau les tranchées et les villes républicaines.

    Lorsque la guerre d'Algérie ralentit puis interdit la migration vers l'Algérie en 1956, la misère s'abat sur le pays, poussant les plus téméraires vers le Nord. Les houillères françaises du nord en plein boum embauchent des milliers de Marocains du Rif, où ils rejoignent les kabyles. A l'inverse de ces derniers, originaires de la région la plus francophone d'Algérie française, les Rifains berbérophones, voire hispanophones, ne pratiquent qu'un français minimaliste. Ils se réfugient dans leur religion austère et conservatrice, hermétique au réformisme musulman qui gagne le Maroc français. Pire, à l'indépendance du Maroc, quand le Rif se soulève pour ses libertés, le Rif fait l'objet d'une guerre livrée par les forces armées royales d'Oufkir et du futur Hassan II, en 1958 et 1959, aidées par l'armée française. Le Rif reçoit cette fois du napalm. On relève des milliers de morts. La haine que se vouent les Rifains et le roi du Maroc est si forte qu'en 38 ans de règne (1961-1999), Hassan II ne se rend pas dans le Rif, refuse d'y investir et d'équiper le pays. Il ne lui laisse que le monopole du kif accordé par son père.

    Peuple abandonné et livré à lui-même, les Rifains émigrent comme leurs aînés. Ils s'installent dans le nord, puis suivent l'emploi vers les houillères de Wallonie, et enfin dans les Flandres et aux Pays-Bas en plein boom. Le Benelux et le Nord Pas de Calais comptent en 2015 près d'1,5 millions de «Marocains», en majorité Rifains. Après 1968 et la chute de la French Connection, les chimistes corses passés dans le Rif transforment le chanvre en pâte base pour l'exportation. La commercialisation du haschisch suit l'émigration rifaine, ouvrant les portes des marchés européens en Espagne, en France et au Benelux. Avec Anvers, la Belgique devient une plaque tournante. Le commerce et le trafic de drogue deviennent inséparables, et ces activités pallient les licenciements qui frappent en masse mineurs, sidérurgistes et salariés du textile. Les Rifains se concentrent dans des quartiers qui s'homogénéisent à Roubaix, Tourcoing, Bruxelles-Molenbeek, Rotterdam, Liège… Une partie de cette jeunesse belge frappée par le chômage et la crise se tourne vers le fondamentalisme religieux, alors que la police belge n'a aucune expérience en la matière, à l'inverse de la police française plus expérimentée, et qui laisse travailler les services marocains auprès de leurs ouailles.

    Austérité ancestrale et culture insulaire, hostilité viscérale au régime marocain et à son islam, rejet de l'Etat qui rappelle la Sicile, liberté religieuse à tous vents, réseaux mafieux structurés par 40 ans de business (10 milliards de $ de chiffre d'affaires annuel) au profit des maffias du Rif et de leurs obligés, du Maroc au Benelux, liberté de mouvement depuis Schengen, absence de surveillance policière efficace, antécédents historiques désastreux, ressentiment, culture de la violence dans un univers hostile, chômage de masse… la base arrière de Molenbeek a une très longue histoire. Pour la première fois, il va peut être falloir poser la question de l'économie de la drogue. 

    Ref. Arrestation de Salah Abdeslam : Comment Molenbeek est devenu un État dans l'État

    Normalien et agrégé d'histoire, Pierre Vermeren est professeur, spécialiste de l'histoire du Maghreb contemporain à l'université de Paris-I Panthéon-Sorbonne et membre du laboratoire IMAF (Institut des mondes africains). Il a vécu au Maroc, en Égypte et en Tunisie. Derniers ouvrages publiés: La France en terre d'islam - Empire colonial et religions, XIXe-XXe siècles

    JPSC

     

  • Proximus TV délaisse KTO TV et crée une polémique

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    Lu sur le site de « La Libre » sous la signature G. Woelfle (ST):

    "Les dirigeants de la chaîne de télévision catholique francophone KTO n’ont pas le sourire. Ils ont appris en janvier dernier que leur chaîne ne serait plus diffusée à partir du 30 avril prochain sur Proximus TV, après cinq ans de diffusion . Jacques Galloy, administrateur de KTO et Philippe le Hodey, président de la chaîne, refusent d’accepter cette décision "unilatérale sans concertation" . Si elle est parfaitement légale par rapport aux contrats, elle aurait mérité une concertation d’après de la chaîne. "On a bien été reçus par les responsables des achats de contenus de Proximus mais la décision était prise bien avant cette discussion." Et le "câblo" ne reviendra pas sur cette décision nous confirme le porte-parole de Proximus TV. "On est conscient de, peut-être, décevoir une partie de nos clients. C’est un choix purement commercial dans un marché très concurrentiel et KTO TV ne captait pas une assez grosse audience pour qu’on puisse les garder dans notre catalogue qui est limité."

    Conséquence : la couverture belge de la chaîne catholique passerait de 50% des Belges reliés au câble à seulement 10%. Pas de panique pour autant, car KTO TV possède toujours une diffusion via son site Internet mais aussi une présence internationale large. Cent trois millions de catholiques francophones dans cinquante pays du monde peuvent accéder à la chaîne catholique via différents câbles et satellites. Et lorsque l’équipe dirigeante compare sa présence en France à celle en Belgique, une pointe d’amertume apparaît. "En France, tous les câblo-opérateurs nous diffusent sans problème : Orange, SFR, Bouygues et Free. En Belgique, Voo ne nous diffuse pas pour l’instant et donc bientôt, Proximus ne le fera plus non plus."

    "L’enjeu, c’est le pluralisme"

    Mais l’enjeu n’est pas économique rassure Philippe le Hodey,président de KTO TV. La chaîne vit à 90% de donations privées provenant de téléspectateurs. Les cinquante-quatre équivalents temps plein ne sont donc pas menacés. "L’enjeu, c’est le pluralisme, la liberté d’expression et la protection des minorités en Belgique." Si la décision de Proximus est prise, la chaîne catholique s’est mobilisée via une pétition en ligne… dans l’espoir d’être diffusé prochainement par Voo ? "La pétition sera remise au Premier ministre, Charles Michel, car Proximus et Voo, qui nous refusent l’accès, sont tous les deux détenus par les pouvoirs publics." (NdlR : Proximus par l’Etat fédéral, Voo par les communes).

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  • TOUCHE PAS A KTO TV : Lancement d'une grande pétition pour la défense de la diversité et de l’unique chaine continue catholique en Belgique

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    Communiqué de presse

    PLURALISME: TOUCHE PAS A KTO TV.

    Lancement d'une grande pétition pour la défense de la diversité et de l’unique chaine continue catholique en Belgique.

    KTO TV, la chaîne de télévision catholique francophone de référence, a appris avec stupéfaction la décision unilatérale et inopinée de Proximus de cesser sa diffusion (canal 299 depuis 2011) à compter du 30 avril 2016.

    Cette décision a été prise sans aucune concertation préalable après quatre ans de relation, et place KTO devant un fait accompli qui ne lui laisse quasi aucune marge de manœuvre alors même que KTO Belgique vient juste de se renforcer pour appuyer son développement en Belgique. La chaine est sans but lucratif. Elle est financée uniquement par les dons de ses dizaines de milliers de téléspectateurs.

    La période que nous traversons, en Belgique et dans toute l’Europe, rappelle plus que jamais le besoin de propos apaisés sur les questions religieuses, et de libre expression de la diversité. C’est pourquoi nous sommes convaincus que cette décision contrevient non seulement à l’intérêt de KTO mais aussi à l’intérêt général et au nécessaire pluralisme. Proximus distribue le nombre impressionnant de 169 chaînes, dont KTO, qui est l’unique chaîne catholique dans l’offre de programme. En supprimant KTO, Proximus contribue à restreindre un débat citoyen. Cette politique est indubitablement contraire aux valeurs de son actionnaire principal, l’Etat Belge.

    Le rejet par Proximus des requêtes que KTO a introduites auprès de la directrice générale / CEO et du Président du Conseil ferme les portes au dialogue. KTO invite dès lors le plus grand nombre à signer une pétition en ligne pour demander au gouvernement fédéral et aux pouvoirs publics d’assurer la continuité de sa distribution sur le câble en Belgique.
     
    Invitation à une conférence de presse ce vendredi 18 mars à 11h00
    Lieu: Eurostars Montgomery, Avenue de Tervueren,134, 1150 Bruxelles

    En présence de Philippe le Hodey, Président, de Jacques Galloy, Administrateur et du conseil d'administration de KTO Belgique asbl.

    Contact presse :
    Mr. Vincent Hoellinger
    (+32) 485 71 83 79
     
    Liens pour plus d'informations:

    Liste des 66 premiers signataires de la pétition:

    1. Mgr Jozef De Kesel - Archevêque de Malines-Bruxelles 2800 Malines,

    2. Salah Echallaoui - Président du Rassemblement des musulmans de Belgique 4500 Huy,

    3. Eric-Emmanuel Schmitt - Ecrivain 1050 Bruxelles,

    4. Catherine Fonck - Députée fédérale CDH 7080 Noirchain,

    5. Dirk Frimout - Astronaute 9000 Gent, 

    6. Rabbin Albert Guigui - Grand Rabbin de Bruxelles 1000 Bruxelles,

    7. Pierre Rion - Business Angel 1360 Perwez,

    8. Philippe Markiewicz - Président du Consistoire Central des Juifs de Belgique 1000 Bruxelles,

    9. Noureddine Smaili - Président de l'Exécutif des musulmans de Belgique 4820 Dison,

    10. Baudouin Decharneux - Professeur de philosophie des religions à l’ULB et membre de l’Académie Royale de Belgique 1050 Bruxelles,

    11. Jean-Charles de Keyser - Consultant Médias 8400 Oostende,

    12. Emmanuel Cornu - Président des Grandes Conférences Catholiques 1050 Bruxelles,

    13. Philippe Maystadt -  1348 Louvain-la-Neuve,

    14. Marc Eyskens - Ministre d'Etat 3001 Heverlee,

    15. Eric de Beukelaer - Chanoine et chroniqueur 4000 Liège,

    16. Philippe de Woot - Professeur Emérite UCL, Membre de l'Académie Royale des Sciences 3080 Vossem. 

    17. Anne Delvaux - Coach, formatrice, journalliste 1474 Ways,

    18. Mgr Jean-Pierre Delville - Evêque de Liège 4000 Liège,

    19. Olivier de Clippele - Député MR à Bruxelles Capitale 1150 Woluwe Saint-Pierre,

    20. Philippe Cochinaux - Provincial des dominicains 4000 Liège,

    21. Benoit Carniaux - Abbé de Leffe 5500 Dinant,

    22. Paul Bleus - Ingénieur électronicien & directeur R&D 4000 Liège,

    23. Diane Drory - psychanalyste 1050 Bruxelles,

    24. Mgr Guy Harpigny - Evêque de Tournai 7000 Tournai,

    25. Mgr Jean-Luc Hudsyn - Evêque auxiliaire du Brabant-Wallon 1300 Wavre,

    26. Sébastien Jodogne - docteur en informatique 4600 Visé,

    27. Michel Kesteman - Président RCF Bruxelles 1000 Bruxelles,

    28. Fernand Keuleneer - Avocat 1000 Bruxelles,

    29. Philippe le Hodey - Président KTO 1150 Bruxelles,

    30. Jack McDonald - Président du Comité central du Culte anglican en Belgique 1050 Bruxelles,

    31. Dominique Moorkens - Administrateur de sociétés 2520 Ranst,

    32. André Querton - Administrateur de sociétés et de KTO 1150 Bruxelles,

    33. Philippe Mawet - Abbé 1150 Bruxelles,

    34. Tommy Scholtès sj - Porte-parole des évêques de Belgique 1040 Bruxelles,

    35. Jean-Pierre Quinet - Banquier honoraire 4020 Liège,

    36. Marc Nolet - CEO de Physiol SA 4031 Angleur,

    37. Geert W. Lorein - Président du Synode Fédéral des Églises protestantes et évangéliques de Belgique 1070 Anderlecht, 

    38. Jacques van Ypersele - Ministre d'état 1150 Woluwé Saint Pierre,

    39. Mgr Pierre Warin - Evêque auxiliaire de Namur 5000 Namur,

    40. Alain Tiri - Jeune professionnel 4671 Barchon,

    41. Laurent Thonon - Jeune professionnel 1348 LLN,

    42. Mgr Remy Van Cottem - Evêque de Namur 5000 Namur,

    43. Alphonse Borras - Président de la CCMC 4000 Liège,

    44. Benoît Coppée - CEO Investsud 6890 Ochamps,

    45. Tanguy Bocquet - Session LEAD 1380 Lasnes,

    46. Jean Berckmoes-Joos - Voorzitter Herbronnen vzw 9220 Hamme,

    47. Charles de Liedekerke - Administrateur de sociétés 1040 Bruxelles,

    48. Philippe Godfroid - Président de l'UCM 5100 Wierde,

    49. Jacques Galloy - Administrateur de sociétés et de KTO 4671 Saive,

    50. Marcienne Greindl - Présidente RCF Sud Belgique 5000 Namur,

    51. Mgr Jean Kockerols - Evêque auxiliaire de Bruxelles 1150 Bruxelles,

    52. Bernard Michelet - Bedrijfsleider 9840 Zevergem,

    53. Michel Peterbroeck - Administrateur de sociétés 1315 Pietrebais,

    54. Claire Jonard - Pastorale des Jeunes 1050 Bruxelles,

    55. Steven H. Fuite - Synodevoorzitter - Verenigde Protestantse Kerk in België 1070 Brussel,

    56. Guibert del Marmol - Auteur et conférencier 1150 Woluwe Saint-Pierre,

    57. Gabriel Fatrus - Institut Syriaque de Belgique 4000 Liège,

    58. Thibault Denotte - Notaire 4801 Verviers,

    59. Bernard de Gerlache de Gomery - administrateur de sociétés 6760 Gomery,

    60. Georges Dallemagne - Député fédéral CDH 1150 Woluwe Saint-Pierre,

    61. Gui de Vaucleroy -  1150 Bruxelles,

    62. Michel de Lamotte - Député fédéral CDH 4000 Liège,

    63. Michel Delloye - Administrateur de sociétés 1050 Bruxelles,

    64. Etienne de Calatay - Professeur d'économie UNamur 1150 Woluwe Saint-Pierre,

    65. Michel Konen - Journaliste 4257 Berloz,

    66. Francis Delperée - Sénateur CDH 1150 Bruxelles,

    Lien vers la pétition en ligne

    Contact: KTO Belgique ASBL - Avenue de la Belle Alliance, 1 - 1000 Bruxelles

    http://www.touche-pas-a-kto-tv.com

  • Pédophilie : la sainte colère de l'abbé Grosjean

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    Via le site de "Famille Chrétienne" :

    Invité hier soir sur Canal +, l’abbé Pierre-Hervé Grosjean fait part avec émotion de sa douloureuse colère au sujet des affaires de pédophilie qui ébranlent aujourd’hui le diocèse de Lyon et le cardinal Barbarin. Il rappelle que les prêtres et tous les membres de l’Eglise sont blessés par ces crimes et que celle-ci fera toujours ce qui est possible pour en soutenir les victimes et les aider. Rendant hommage à Benoît XVI pour la prise de conscience qu’il a insufflé à l’Eglise, il assure l’archevêque de Lyon de son soutien et de sa confiance. 

  • "How do you see me ?" Une vidéo puissante pour la Journée de la trisomie 21

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    Une vidéo puissante pour la Journée de la trisomie 21

    « Voilà comment je me vois. Je me vois comme une personne ordinaire qui vit une vie qui en vaut la peine, qui a du sens, qui est belle. Et toi, comment me vois-tu ? »

    À l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, le 21 mars, la Fondation Jérôme Lejeune est fière de vous présenter la nouvelle campagne de communication internationale réalisée avec la fédération italienne Coordown et d’autres associations européennes, avec le soutien extraordinaire de Saatchi & Saatchi New York, et l'incroyable participation de l'actrice Olivia Wilde et bien sûr, d’Anna Rose !