Guillaume de Prémare, "l'urgentiste du pape" selon la Croix, "explique très simplement le tsunami que représentent les manifestants non pas encore pour le Gouvernement français mais à tout le moins pour l’Eglise de France, la manière dont ils sont soutenus par le pape François" (abbé de Tanouärn) :
Ite missa est : requiem pour l’enfouissement
Dans ma dernière chronique hebdomadaire sur Radio Espérance, je reviens sur le malaise des « chrétiens de l’enfouissement » : vis-à-vis de l’évolution de l’Eglise depuis le pontificat de Jean-Paul II, vis-à-vis du mouvement social qui s’est levé à l’occasion du combat contre la loi Taubira.
Ite missa est : la messe de requiem de l’enfouissement est-elle dite ? Dans La Croix du 31 mai dernier, Bruno Frappat, pointure historique du quotidien catholique, a la franchise de dire ce qu’il a sur le cœur. Et manifestement, il en a gros sur la patate : lui et ses semblables ont mal vécu le tournant amorcé dans l’Eglise depuis Jean-Paul II, les deux derniers papes ayant « incarné une présence au monde différente de leurs rêves d’enfouissement ».
Et voici que le nouveau pape François en rajoute une grosse louche dimanche dernier, lançant un vibrant appel aux jeunes : « N'ayez pas peur d'aller à contre-courant, lorsqu’on vous propose des valeurs avariées, comme peuvent l'être les aliments. Ayez cette fierté d'aller à contre-courant. » Voilà l’esprit de notre jeunesse en quelque sorte adoubé : une jeunesse fière, audacieuse, fougueuse, courageuse, intrépide, créative ; une jeunesse frondeuse, une jeunesse bien vivante ! Ces jeunes ne sont pas de gentils petits poissons iréniques, mais d’énergiques rameurs : à contre-courant de l’hégémonie culturelle qui imprègne les mœurs au sens large, à contre-courant de la téloche en quelque sorte.
« L’Etat ne peut imposer une philosophie particulière de la vie, mais sa responsabilité serait engagée s’il en venait à se désintéresser de la quête de sens.
Le repos est nécessaire à ceux qui travaillent et supportent « le poids du jour et de la chaleur ». Il apparaît comme une justice qu'ils méritent. Il est dit qu'au terme de son oeuvre, Dieu se reposa et vit que cela était bon : « Au septième jour, Dieu se reposa après tout l'ouvrage qu'il avait fait » (Genèse, 2,1).