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Société - Page 810

  • Occident et rencontre des cultures; la pensée de Benoît XVI

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    Du site "Enfant Prodigue" :


    Occident et rencontre des cultures - La pensée de Benoît XVI

     

    Par Stéphane Bürgi

     

    disponible aux éditions MÉDIAPAUL :

    http://librairiemediaspaul.ca/index.php?route=product/product&manufacturer_id=10416&product_id=326115

     

    http://www.mediaspaul.qc.ca/images/ouvrages/btlf/L97828942090041.jpg

    EXTRAIT : 

             L’autorité morale de l’Occident décline et son «hégémonie bienveillante» est de plus en plus contestée. En même temps, la civilisation technologique engendre des cultures à la fois plus uniformes et plus divisées. À l’heure où on parle de choc des civilisations, une véritable rencontre des cultures et des religions du monde est-elle encore possible ? La pensée de Benoît XVI sur cette question mérite d’être connue. Pour le pape, le religieux n’est pas l’ultime barrière qui sépare les cultures, mais bien au contraire le lieu permettant de dépasser les différences culturelles sans les sacrifier, pour se retrouver dans une commune ouverture à la question de la vérité. En effet, les concordances essentielles entre les grandes cultures de l’humanité, notamment dans le domaine éthique, tiennent selon lui à leurs fondements métaphysiques. Le relativisme actuel, qui opère une rupture avec ces fondements, rend donc les civilisations hermétiques les unes aux autres. En ce sens, la nécessaire réconciliation de l’Occident avec son patrimoine spirituel est aussi importante pour l’ordre mondial. Une fascinante synthèse de la vision du monde de Benoît XVI, vision qui s’enracine dans une expérience personnelle de l’histoire du XXe siècle. Ce livre convie à un véritable renversement de perspectives.

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  • Et à présent, place aux polyamoureux...

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    Sur le site "Benoît et moi", notre amie a traduit et mis en ligne un article de la Stampa relatif aux "polyamoureux"

    De nouvelles frontières de coexistence commencent à émerger aux États-Unis: les poly-amoureux «officiels»
    MARCO TOSATTI - 
    La Stampa

    Go West, my boy, and grow with the Country. Va vers l'ouest, mon garçon, et grandis avec le pays: c'était le mot d'ordre qui a poussé des centaines de milliers d'Américains à traverser les grandes plaines et les montagnes Rocheuses pour coloniser l'Ouest. Il m'est revenu à l'esprit lors de la lecture d'un article dans «Tempi» sur les toujours nouvelles frontières et sur l'émergence prudente des droits des «poly-amoureux». 

    Le 6 Novembre, en plus du futur président des Etats-Unis, dans le Maine, le Maryland, le Minnesota et dans l'état de Washington se tiendra un référendum sur la confirmation ou le refus de célébrer des mariages homosexuels. Et à Minneapolis, la capitale du Minnesota, la revue «City pages» a publié un article sur les droits des «poly-amoureux», c'est-à-dire les couples qui ont décidé de se transformer en triplets

    «Tempi» écrit: «Un point intéressant des articles de cette semaine était l'idée que les gens poly-amoureux (ainsi que l'on commence à définir la polygamie) ayant des enfants étaient réticents à parler aux médias par crainte de contrôles possibles et de répercussions juridiques. Il est apparu que cela n'est pas du tout vrai». 

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  • Pourquoi l'Eglise dit non au mariage homosexuel

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    Mariage homosexuel : l'Eglise dit non, pourquoi

    JDD, Libé, l'Eglise fait la Une un peu partout, les cardinaux, les évêques s'organisent et "lancent le débat" sur la question du mariage des homosexuels et de l'adoption d'enfants par ces couples homosexuels mariés. Pourquoi un tel militantisme, de la part de gens que l'on ne voyait plus beaucoup dans le débat public depuis 50 ans, depuis que Vatican II avait proclamé l'accord a priori de l'Eglise avec le Monde. 

    [Pour ceux qui trouveraient l'expression trop forte, voici le n°3, §2 de Gaudium et spes : "En proclamant la très noble vocation de l’homme et en affirmant qu’un germe divin est déposé en lui, ce saint Synode offre au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration d’une fraternité universelle qui réponde à cette vocation". On peut toujours interpréter ce texte dans la continuité de l'enseignement ecclésial ; ce petit paragraphe insiste par exemple sur la vocation de l'homme créé par Dieu et pour Dieu, magnifique ! hélas, au sens obvie, il a signifié pour beaucoup que l'Eglise, reconnaissant la divinité de l'homme, accepte l'histoire de l'humanisme comme une histoire sainte - une succession d'Ereignis dirait Heidegger - une Histoire majusculaire, dont elle ne serait d'ailleurs par hypothèse qu'une simple contributrice, une collaboratrice récente].

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  • Les derniers progrès de la christianophobie

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    L'Observatoire de la Christianophobie veille quotidiennement et nous tient au courant de ces agressions incessantes qui prennent pour cible notre culture chrétienne :

    ... cependant, il faut rester prudent sur le chapitre des informations et des mauvaises nouvelles, comme le fait remarquer l'abbé Guillaume de Tanoüarn :

    C'est faux, qu'importe

    J’ai fait un mauvais rêve tantôt : je m’étais attardé à la sortie d’une paroisse traditionaliste de la ville, une vieille dame expliquait à quelques jeunes gens que le cardinal avait «interdit à ses prêtres de confesser». C’était bien la marque de cet homme détestable, etc etc. Je lui répondais qu’elle était peut-être mal renseignée, que l’on confessait dans les églises toutes proches, mais elle me disqualifia aussitôt d’un très définitif: «Je crois que vous êtes un provocateur». J’avais raison sur le fond et sur la forme, mais elle gagnait la manche. 


    Mauvais rêve toujours: sur son blog, un ami s’indignait de ce que la ville d’Amiens débaptisât son marché de Noël. Il voyait dans ce changement une «nouvelle technique de prosélytisme par manipulation syntaxique et sémantique». Et peu importe que l’info soit fausse et que la ville d’Amiens démentisse par voie de presse! L’ami blogueur tenait un bon exemple de «laïcité agressive», il n’allait tout de même pas le gâcher en reconnaissant sa méprise. 

    Et j’ai bien l’impression de faire souvent ce type de rêve imbécile, où des gens intelligents ayant de bonnes idées en viennent à raconter n’importe quoi – parce que cela correspond à leur désir, et à celui de leur auditoire, ou encore à la crainte de tous. Les Italiens disent «Se non è vero... è bene trovato», et parfois même «Non è vero, ma è bello che tu me lo dica». 

    Et je voudrais bien me réveiller.

  • Synode sur la nouvelle évangélisation : le grand retour de l' « enfouissement » !

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    lunettes-hippies-rondes-roses.jpgUn synode style “rétro” des années soixante (ci-contre) pour les cinquante ans de Vatican II ? C’est, du moins, ce qui ressort de l’article laudateur publié hier sur le site de “La Vie” par Laurent Grzybowsky (extraits):

    “Ces dernières années, certains milieux d'Eglise avaient cherché à nous convaincre que l'« enfouissement » des chrétiens au cœur du monde, c'était fini, terminé, has been... Ce n'est pas ce qu'ont dit les évêques réunis à Rome.

    Le Synode des évêques qui s'est tenu à Rome du 7 au 28 octobre 2012, sur le thème "La Nouvelle Evangélisation pour la transmission de la foi chrétienne", a voulu mettre en avant la figure évangélique de la Samaritaine. Une figure choisie par Benoît XVI, dans la droite ligne du concile Vatican II, comme symbole du « devoir de s’asseoir aux côtés des hommes et des femmes de notre temps » .

    Ces dernières années, certains milieux d'Eglise avaient cherché à nous convaincre que l'« enfouissement » des chrétiens au cœur de la société, c'était fini, terminé, has been... Il ne fallait plus avoir « honte » de sa foi et perdre son temps à converser ou à cheminer avec nos contemporains. L'heure était venue de sortir de la clandestinité et d'agiter les drapeaux. Notre monde, un monde sécularisé (mon Dieu, quelle horreur !), un monde sans foi ni loi, au bord du désastre, ne comprenait plus rien au sens de la vie. Il fallait donc lui apporter la vérité, quitte à entrer dans un choc frontal.

    Une pensée bien éloignée de celle des évêques réunis à Rome (…):Nous ne nous sentons pas intimidés par les conditions des temps que nous vivons. C'est un monde plein de contradictions et de défis, mais il reste création de Dieu, blessé certes par le mal, mais toujours aimé de Dieu, dans lequel peut germer à nouveau la semence de la Parole afin qu’elle donne un fruit neuf. » Germination, semence, enfouissement... Voila des mots que nous avions un peu oubliés.

    A plusieurs reprises, dans ses paraboles, Jésus utilise l'expression de la semence « enfouie » dans la bonne terre. Etre enfoui, c'est agir à l'intérieur de la société, pour la transformer en profondeur. Le monde n'est pas notre ennemi, il est cette Galilée où le Christ toujours nous précède. Je comparerais volontiers l'enfouissement évangélique à un virus ou à une bactérie très active.(…) Et bien, quand je lis la déclaration finale du Synode sur la nouvelle évangélisation, je retrouve beaucoup de passages qui nous invitent à cette même attitude. Deo Gratias !

    L'idée que certains se font de la nouvelle évangélisation est ainsi battue en brèche par les évêques eux-mêmes : « Il ne s’agit pas d’inventer on ne sait quelles stratégies, comme si l’Évangile était un produit à placer sur le marché des religions(…),» Autre passage, mais il y en a tellement que je ne peux pas les mettre tous : « Témoigner de l’Évangile n'est le privilège de personne. Ainsi reconnaissons-nous avec joie la présence de tant d'hommes et de femmes qui par leur vie se font signes de l’Évangile au milieu du monde. »

    Pour les évêques, l'évangélisation ne doit pas devenir une opération marketing, (…) cela veut dire que la nouvelle évangélisation veille avec un soin particulier au dialogue avec les cultures, dans la ferme confiance qu’elle trouvera en chacune d'elles les « semences du Verbe » dont parlaient les Pères.(…) Malheureusement, beaucoup de catholiques aujourd'hui, ne sachant pas de quoi ils parlent, considèrent que l'enfouissement est un abandon, voire une trahison. Cette représentation est souvent le fruit d'une méconnaissance. Je connais tant de saints et de héros (hérauts aussi) de la foi qui vivent aujourd'hui encore cette attitude spirituelle, que cette accusation a quelque chose d'insupportable tant elle paraît injuste. Il est grand temps de quitter nos caricatures.(…) Et remercions les évêques (et l'Esprit-Saint qui les a inspirés!) de nous montrer la voie."

    Ici:    Synode sur l'évangélisation : le grand retour de l' « enfouissement » !

    Bien: les semeurs ont enfoui la semence de Vatican II, voici cinquante ans, mais dans quelle terre et qu’est-ce qui a germé ? Les beaux rêves ont aussi une fin.

  • "Mariage pour tous" : les propos très fermes de Mgr Vingt-Trois

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    Stéphanie Le Bars, dans le Monde, rend compte des propos particulièrement fermes tenus par le cardinal-archevêque de Paris au sujet du "mariage pour tous"; extraits :

    « Mariage pour tous »: à Lourdes, Mgr Vingt-Trois dénonce « une supercherie » et les « lobbies »

    "Le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France a profité de l’ouverture de l’assemblée générale de cette institution, samedi 3 novembre, à Lourdes, pour rappeler l’opposition de l’Eglise au projet de loi instaurant « le mariage pour tous », qui sera présenté en conseil des ministres, le 7. Il a appelé « les chrétiens et tous ceux qui partagent notre analyse » à « saisir leurs élus en leur écrivant des lettres personnelles, en les rencontrant et en leur exprimant leurs convictions». De manière plus large et inédite, il les a incités à « utiliser les moyens d’expression d’une société démocratique, d’une « démocratie participative », pour faire connaitre leur point de vue ». (...)

    Sur le fond, le cardinal a renvoyé aux textes publiés par la CEF, tout en martelant : « Ce projet n’est pas seulement une ouverture généreuse du mariage à de nouvelles catégories de concitoyens, c’est une transformation du mariage. Ce serait le mariage de quelques uns imposé à tous ». Pour l’Eglise, « la question fondamentale est celle du respect de la réalité sexuée de l’existence humaine. Imposer dans le mariage et la famille une vision de l’être humain sans reconnaitre la différence sexuelle serait une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société et instaurerait une discrimination entre les enfants». Il a une nouvelle fois regretté l’absence de débat national, qui aurait permis d’aller au-delà « de sondages aléatoires ou de la pression ostentatoire de quelques lobbies ». (...)

    Le cardinal a d’ailleurs insisté sur le respect des droits fondamentaux des enfants et rappelé le combat de l’Eglise pour la défense de la vie, de la naissance à sa fin naturelle, le refus de procéder à la procréation médicalement assistée ou à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Au-delà « du droit à connaitre et à être élevé par ceux qui l’ont engendré », les enfants doivent aussi pouvoir bénéficier selon le cardinal, du droit à l’éducation et à une formation chrétienne. (...)

    Il a également évoqué la notion de « nouvelle évangélisation » dans le contexte français marqué par « l’indifférence » religieuse, plus que par « l’hostilité » alors que vient de s’achever un synode sur ce sujet au Vatican. Reprenant des débats abordés au cours de ce synode, le cardinal a listé les difficultés rencontrées par les chrétiens à travers le monde : « entraves à la liberté de conscience, retour aux pratiques païennes, séduction de nouveaux mouvements à tendance sectaire, athéisme… ». (...)"

  • Un chercheur de la KUL licencié en raison de ses convictions religieuses

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    Nous vous livrons cette information que des correspondants nous ont transmise tout en attendant que des compléments d'information viennent nous éclairer sur le fond du problème.

    L'Institut de recherche pour le travail et la société (Hiva), et la KUL, prient un chercheur, Fernando Pauwels, de prendre la porte parce qu'il est chrétien. (De Morgen).

    Fernando Pauwels explique sur un site comment, en 2003, il a rencontré Jésus et comment il veut faire d'autres disciples de Jésus. "Je comprends parfaitement que certaines personnes trouvent ma conviction personnelle bizarre", explique Pauwels qui souligne avoir déjà travaillé à l'Institut Hiva durant huit ans avant de devenir chrétien, mais il insiste sur la distinction qu'il a toujours faite sienne entre ses convictions religieuses et ses recherches scientifiques. Et pourtant, le 4 octobre, on lui a signifié son congé. Son contrat - qui court jusqu'au 31 janvier 2013 - n'est plus prolongé. "Les opinions tranchées et religieuses extrêmes professées sur son site internet mettent sa crédibilité scientifique en jeu", a déclaré le recteur Mark Waer, qui n'apporte aucune preuve que la foi de Pauwels ait influencé son approche scientifique dans son travail pour l'université. Il semble étrange que ce soit justement la KU Leuven, dont le caractère catholique subsiste, qui procède au renvoi d'un employé parce qu'il est, de l'avis de ses supérieurs, trop préoccupé par sa foi ? «La foi catholique moderne n'est pas contraire à la réalité scientifique», explique Waer. «Que nos employés sont croyants ou non est en effet sans aucune importance. Mais quiconque travaille à la KU Leuven ne doit pas compromettre la réputation de l'institution." Selon Roger Blanpain, professeur émérite du travail, le droit constitutionnel relatif à la liberté d'expression et à la liberté de religion s'applique à l'université "Tout dépend de la situation concrète. Peut-être que dans le cas de l'employé en question, que ce soit en raison de ce qui s'est dit ou de ce qui s'est fait, la collaboration avec son employeur est finalement devenue impossible. Le tribunal du travail devra décider si le licenciement est justifié par une raison de cette nature." Pauwels déjà déposé une plainte auprès du Centre pour l'Egalité des Chances et pour la Lutte contre le Racisme et veut que l'Université soit amenée à répondre de son comportement discriminatoire. «Je n'avais jamais pensé que ce serait possible dans une université catholique. Je travaille depuis onze ans pour Hiva; j'ai toujours été évalué positivement. Ma dernière recherche sur la migration des Roms vers la Flandre, a été extrêmement bien reçue. (...). Bien que mon contrat coure encore jusqu'au 31 Janvier, je ne dois plus me rendre dans les bureaux de la Hiva, ni communiquer au nom de cet Institut. Il n'y a pas de dialogue à ce sujet. Personne ne m'a demandé ce que je crois. Si cela était arrivé au Pakistan, je pourrais encore comprendre. Mais ici en Belgique? J'ai beaucoup de mal."  (synthèse et traduction par les soins de belgicatho)

  • Nouveaux massacres au Nigeria

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    Un communiqué de presse d'Amnesty International daté du 1er novembre (on sait que les chrétiens sont les premiers visés par ce groupement islamiste proche d'Al Qaeda) :

    Nigeria. Les forces de sécurité hors de contrôle dans la lutte contre le groupe Boko Haram

    (Abuja) Les actions brutales des forces de sécurité nigérianes en réponse aux actes de terrorisme perpétrés par Boko Haram ne font que rendre la situation encore plus désespérée,  écrit Amnesty International dans un rapport rendu public jeudi 1er novembre.

    Ce rapport, intitulé Nigeria: Trapped in the cycle of violence, décrit à la fois les horreurs perpétrées par Boko Haram et les graves violations des droits humains commises, en réaction, par les forces de sécurité. Il est notamment question de disparitions forcées, de torture, d’exécutions extrajudiciaires, d’incendies volontaires de maisons et de détentions sans procès.

    « Ce cycle d’attaques et de contre-attaques est marqué par des violences illégales de la part des deux camps, avec des effets dévastateurs pour les droits fondamentaux des personnes piégées au milieu », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

    « Des personnes vivent dans un climat de peur et d’insécurité, vulnérables aux attaques de Boko Haram et exposées à des violations des droits humains de la part des forces de sécurité nationales qui devraient au contraire les protéger. »

    De graves atteintes aux droits humains ont été perpétrées par Boko Haram, qui a notamment commis des meurtres, incendié des écoles et des églises, mené des attaques contre les locaux de médias et s’en est pris à des journalistes. Le rapport décrit le climat de peur grandissante : la population est trop effrayée pour signaler les crimes et les journalistes n’en parlent pas, craignant pour leur propre sécurité.

    Dans le même temps, les opérations de sécurité visant Boko Haram sont conduites sans égard pour les droits humains ou l’état de droit.

    Des centaines de personnes accusées d’avoir des liens avec Boko Haram sont arrêtées de façon arbitraire lors d’opérations menées par la Force d’intervention conjointe (un groupe qui rassemble des membres de différents services de forces de sécurité, mis en place par le président nigérian pour restaurer l’ordre dans les zones où Boko Haram est présent), le Service de sécurité de l’État et la police.

    De nombreuses personnes sont maintenues en détention pour de longues périodes sans inculpation ni jugement, sans être déférées à une autorité judiciaire et sans la possibilité de consulter un avocat ou d’avoir des contacts avec le monde extérieur. Leurs familles ne sont, en outre, pas correctement averties. Les autorités procèdent à un grand nombre d’exécutions extrajudiciaires.

    Un homme a expliqué à Amnesty International que son frère avait été arrêté par les forces de sécurité. Après plusieurs tentatives pour le retrouver, il a finalement vu son cadavre dans un poste de police. « Il y avait [ce qui ressemblait à] des marques de câbles sur son corps, il avait des bleus partout... Le côté droit de sa tête était couvert de contusions. Il avait un air choqué sur le visage. Je ne peux pas l’oublier... Je n’ai pas porté plainte. J’ai peur. »

    « Le gouvernement du Nigeria doit prendre des mesures efficaces pour protéger la population contre la campagne menée par Boko Haram pour faire régner la terreur dans le nord et le centre du pays, mais ces mesures doivent rester dans les limites des règles de l’état de droit. Chaque injustice perpétrée au nom de la sécurité ne fait qu’engendrer plus de terrorisme et crée un cercle vicieux de meurtre et de destruction », a déclaré Salil Shetty.

    « Ce n’est qu’en faisant toute la lumière sur les faits, en instaurant une obligation de rendre des comptes pour les atteintes commises et en traduisant en justice les responsables que la confiance dans le système judiciaire pourra être restaurée et les droits humains garantis. »

    Nota bene :

    Entre février et juillet 2012, une délégation d’Amnesty International s’est rendue dans les États de Kano et de Borno, ainsi que sur le territoire de la capitale fédérale.

    Les chercheurs ont interrogé des victimes d’attaques, des proches de personnes qui ont été tuées, arrêtées ou placées en détention, ainsi que des personnes dont les maisons ont été brûlées. Ils ont également rencontré des ministres occupant des postes clés au sein du gouvernement, des représentants des forces de sécurité, des juges, des enseignants, des journalistes et des avocats.

    Malgré leur demande, les chercheurs n’ont pas pu visiter de prison, de poste de police, ni de centre de détention militaire ou dépendant du service de sécurité de l’État.

  • A propos d'Amour, le film de Haneke

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    Pierre Granier, sur InfoCatho.be, rend compte du film "Amour" de Haneke. Il rend hommage à un film dont les qualités esthétiques semblent évidentes tout en évoquant le caractère contestable de l'issue du film. Ce compte-rendu a suscité une réaction très appropriée de Carine Brochier :

    Avec Amour, Haneke nous introduit à la légitimité du meurtre…par amour.

    Oui, Trintignant, dans le rôle du mari, trop éprouvé par les souffrances de sa femme et pris d’une compassion vraie se retrouve être le seul capable de comprendre sa femme démente, de saisir sa demande muette d’être tuée.

    « Il l’a mise à mort par amour ». Parler de cette façon n’amène-t-il pas à une déviance ? L’amour n’est-il pas le contraire de la mort et de la neutralisation de l’autre quand bien même en ferait-il la demande ? Imaginons cette maman qui « par amour » tuerait son enfant handicapé. Nous sentons très bien que cela n’est pas juste de faire rimer amour et mort provoquée. Car aimer, c’est surtout faire exister et se donner. Et qu’est-ce que l’amour sans vie ?

    La mort provoquée revient à une absence d’avenir, à une absence d’éternité.

    C’est pourquoi le film « Amour » de Haneke, malgré la beauté, la justesse du rendu de la souffrance et du jeu des acteurs, peut être pervers dans sa finalité. Ne fait-il pas croire au spectateur non averti que ce geste d’étouffer la personne aimée à sa demande avec un oreiller est l’ultime preuve d’amour à lui donner ? Non, décidément, le réalisateur nous embarque sur l’autre rive d’une façon pernicieuse. Et d’ailleurs… lors de la soirée du palmarès à Cannes, Hanneke ne s’est-il pas livré à un vibrant plaidoyer en faveur de l’euthanasie ? L’énigme de la vie cède la place au manifeste. Encore un film sur l’euthanasie… CQFD

  • Une Lettre ouverte à Frédéric Deborsu

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    Source : http://www.psy.be/psycho/maletre/lettre-ouverte-frederic-deborsu-renaissance-livre.htm

    Lettre ouverte à Frédéric Deborsu et à « la Renaissance du livre » www.psy.be publie, in extenso, la lettre ouverte du Professeur Jean-Yves Hayez et de la psychologue Françoise Leurquin. Nous soutenons pleinement leur analyse. (Belgicatho également)

    Ce 26/10/2012

    Lettre ouverte à Frédéric Deborsu et à « la Renaissance du livre »

    Monsieur Deborsu,
    Madame, Monsieur le directeur d'édition
    Mesdames, Messieurs,

    Nous ne débattrons pas avec vous à propos de l'authenticité ou non des propos que vous tenez sur Ia famille royale et que « la Renaissance du livre » a pris la responsabilité d'éditer. D'autres le feront mieux que nous peut-être dans le cadre de procès à venir.

    Nous ne débattrons pas non plus sur les limites du droit à la vie privée et sur la frontière vie privée/vie publique. D'autres, ici encore, sont plus qualifiés que nous pour le faire.

    Nous pouvons même imaginer l'hypothèse - non vérifiée - que ce que vous avancez est largement vrai et qu'il n'est pas illégal de l'exprimer.

    En revanche et surtout alors, nous voulons vous interpeller sur certains points, en vous exprimant à leur propos notre désaccord total et même, le sentiment de scandale et la colère que vous avez provoqués chez nous.

    Il Y a d'abord l'éthique que vous faites des heurs et malheurs de la vie sentimentale et sexuelle de la famille royale. Nous aurions éprouvé les mêmes sentiments s'il s'était s'agit de n'importe quelle famille. Nous avions l'impression que, en Europe, c'était seulement les tabloïdes anglais du dimanche qui invitaient leurs lecteurs à prendre un bain de boue, avec la seule motivation d'en tirer un maximum d'argent. A nos yeux, si le droit d'information d'un journaliste est essentiel et qu'il ne supporte aucune censure idéologique, celui qui informe gagne cependant à être retenu de l'intérieur par des valeurs comme la délicatesse, le souci de ne pas détruire gratuitement, pour le plaisir, celui de ne pas salir inutilement, tant son lecteur que les personnes dont il parle. Informer doit apprendre des choses neuves, nous faire réfléchir et nous aider à être plus humains. Ce ne sont vraiment pas les qualités que l'on trouve dans votre texte qui a l'air de viser davantage la stimulation du voyeurisme du lecteur que son enrichissement.

    Lors d'un récent café serré Thomas Gunzig, avait tourné ce livre et ses fuites en ridicule, le scoop étant finalement que la famille royale était comme les autres familles ... si ce n'est qu'elle peut plus difficilement se défendre.

    Vient alors le second scandale: l'énorme coup de poing au ventre que vous infligez aux quatre enfants de Philippe et Mathilde. En pâture pour l'opinion publique, vous lancez qu'ils ont été conçus par fécondation artificielle - soit, ils ne sont pas les seuls à notre époque où la fécondité spontanée moyenne est en baisse ! - mais surtout, qu'ils l'ont été parce qu'il n'y avait pas d'amour entre leurs parents. Quelle affirmation invérifiable et horrible ! La diffusion de rumeurs étant ce qu'elle est, on la leur lancera à la figure, ou ils en pendront conscience tout seuls avant la fin de leur adolescence. Et ensuite, au moins un doute grave viendra empoisonner le reste de leur vie, poison dont vous serez largement responsable.

    En communauté française de Belgique, l'Etat exige de grandes précautions pour préserver l'anonymat des mineurs d'âge dans les médias, et il y réussit assez bien. Ici, le bulldozer de votre méchanceté gratuite est passé sans états d'âme sur la question de la souffrance à venir de ces enfants, qui jaillira de l'une ou l'autre cour de récréation avant qu'il ne soit longtemps. Vous rétorquerez peutêtre qu'il existe bien d'autres fuites, et que les parties tristes ou gênantes de l'intimité des enfants sont souvent exposées ici et là. Oui, mais ce que d'autres font ne justifie en rien que vous l'ayez fait.

    C'est au contraire, une invitation à nous tous pour respecter mieux, encore et encore, tous les enfants de notre communauté, par exemple en faisant attention de ne pas blesser inutilement leurs sentiments profonds.

    Et pour conclure, nous livrons tout autre chose à votre réflexion. Vous avez désiré intituler votre livre "Question (s) royale (s)" et nous ne pensons pas que ce soit anodin. En 1950, lors de la première question royale une partie du pays avait voulu se débarrasser de Léopold III, à cause de sa supposée traîtrise au pays. Et dans votre livre, vous passez beaucoup de temps à insinuer que notre famille royale actuelle est traître, elle aussi: traître à l'amour, aux convenances sociales, à la dignité que l'on attend d'elle ... Etes vous sûr que, au delà de vos descriptions sulfureuses, vous ou vos conseillers ou commanditaires n'aimeriez pas enclencher une seconde question royale?

    Pr. Jean-Yves Hayez, psychiatre
    infanto-juvénile, professeur émérite à l'UCL

    Mme Françoise Leurquin,
    psychologue, médiatrice agréée

  • Haïr l'indifférence

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    Nous cueillons sur un blog brûlant de ferveur  cette très belle page d'Antonio Gramsci :

    « Je hais les indifférents. Comme Friedrich Hebbel, je pense que "vivre, c'est résister". Il ne peut y avoir seulement des hommes, des étrangers à la cité. Un homme ne peut vivre véritablement sans être un citoyen et sans résister. L'indifférence, c'est l'apathie, le parasitisme, et la lâcheté, non la vie. C'est pourquoi je hais les indifférents. L’indifférence est le poids mort de l’histoire.C’est le boulet de plomb de l'inventeur, la matière inerte où s'enfoncent les enthousiasmes les plus radieux, le marécage qui ceint la vieille cité et la défend mieux que les murailles les plus solides, mieux encore que la poitrine de ses guerriers, car elle enlise ses assaillants dans ses goulées de limon, parce qu'il les décime et les décourage jusqu'à les faire renoncer parfois à leur entreprise héroïque. L’indifférence opère puissamment à travers l’histoire. Elle opère passivement, mais elle opère. C’est la fatalité ; c’est ce sur quoi l’on ne peut compter ; c’est ce qui bouleverse les programmes, renverse les plans les mieux construits ; c’est la matière brute qui se rebelle à l’intelligence et l’étrangle. Ce qui se passe, le mal qui s’abat sur tous, le bien possible qu’un acte héroïque (de valeur universelle) peut provoquer, est moins dû à l’initiative de quelques personnes qui travaillent qu’à l’indifférence et à l’absentéisme du plus grand nombre. Ce qui advient, n'advient pas tant parce que quelques uns veulent que cela advienne, mais parce que la masse des hommes abdique sa volonté, laisse faire, laisse s'amasser lesnœuds que seule une épée pourra trancher, laisse promulguer les lois que seule une révolte pourra abroger, laisse arriver au pouvoir les hommes que seule une mutinerie pourra renverser. En réalité, la fatalité qui semble dominer l’histoire n’est que l’apparence illusoire de cette indifférence, de cet absentéisme. Des faits mûrissent dans l’ombre, quelques mains, qui échappent à tout contrôle, tissent la toile de la vie collective, et la masse l'ignore, car elle ne s’en soucie point. Les destins d’une époque se trouvent ainsi manipulés en fonction des visions étroites, des objectifs immédiats, des ambitions et des passions personnelles de petits groupes actifs, et la masse l'ignore parce qu'elle ne s'en soucie pas. Mais les faits qui ont mûri aboutissent à leur fin, mais la toile tissée dans l’ombre est enfin achevée, et alors il semble que la fatalité emporte les choses et les hommes, il semble que l'histoire ne soit qu'un énorme phénomène naturel, une éruption, un tremblement de terre, duquel tous sont victimes, ceux qui l'ont voulu et ceux qui ne l'ont pas voulu, ceux qui savaient et ceux qui ne savaient pas, ceux qui avaient eu une part active et ceux qui étaient indifférents. Et ces derniers se fâchent, voudraient échapper aux conséquences, ils voudraient qu'il soit clair que non, ils ne voulaient pas cela, que non, ils ne sont pas responsables. Certains se mettent à pleurnicher de manière pathétique, d'autres blasphèment avec obscénité, mais rares sont ceux qui se demandent : et si moi aussi j'avais fait mon devoir, si j’avais tenté de faire valoir ma volonté, mon conseil, serait-il advenu ce qui est advenu ? Pourtant ils sont rares ceux qui se reprochent leur indifférence, leur scepticisme, et plus rares encore ceux qui regrettent de ne pas avoir prêté leurs bras et leur activité à ces groupes de citoyens qui ont combattu et se sont proposé de procurer tel ou tel bien, précisément pour éviter ce mal. La plupart d'entre eux, au contraire, une fois les événements accomplis, préfèrent parler de faillite des idéaux, de programmes définitivement écroulés et d’autres aménités. Ainsi recommencent-ils leur absence de toute responsabilité. Le problème n’est pas qu'ils ne voient pas clairement dans les choses, ou qu'ils ne soient pas capables d'envisager des solutions pour les problèmes les plus urgents, ou pour d'autres problèmes qui, s'ils exigent plus de savoir et de temps, n'en sont pas moins urgents eux aussi. Mais ces solutions restent superbement infécondes, mais cette contribution à la vie collective n'est animée par aucune lumière morale ; elle est le produit des curiosités intellectuelles, et non pas de ce sens poignant des responsabilités historiques qui veut que tous soient actifs dans la vie, qui n’admet pas agnosticismes et indifférences d’aucun genre. Je hais aussi les indifférents en raison de l'ennui que me procurent les pleurnicheries des éternels innocents. Je demande des comptes à chacun d’entre eux : comment avez-vous assumé la tâche que la vie vous a confiée et qu'elle vous confie tous les jours ? Je demande : qu'avez-vous fait, et surtout, que n'avez-vous pas fait ? Et je sens que je pourrai être inexorable, que je ne vais pas gaspiller ma pitié, que je ne vais pas pleurer avec eux. Je suis résistant, je vis, je sens déjà battre dans les consciences viriles de mon camp l'activité des cités futures que nous sommes en train de construire. Et dans ce camp, la chaîne sociale n'épargne personne, et dans ce camp, ce qui arrive n'est pas dû au hasard ou à la fatalité ; c'est l'oeuvre intelligente des citoyens. Dans mon camp, personne ne reste à la fenêtre pour regarder un petit nombre se sacrifier et se saigner en se sacrifiant. Et jamais celui qui reste à la fenêtre, en embuscade, ne veut profiter du peu de bien que l'activité de ce petit nombre peut apporter, jamais il ne défoule sa déception en insultant le sacrifié, le saigné, parce qu'il aurait échoué dans son intention. »

    Antonio GRAMSCI, La Città futura, 11 février 1917, "Pourquoi je hais l'indifférence", Payot-Rivages, 2012

  • Nouvelle évangélisation : une question de foi

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    Après un Synode catholique romain sur la nouvelle évangélisation dont le message est un peu diffus et sans grande envolée, l’abbé Guillaume de Tanoüarn livre ici ses réflexions :

    « Il y a en Russie en ce moment un vent de véritable nouvelle évangélisation. Un chiffre résume tout. Dans le seul diocèse de Moscou, on compte mille séminaristes. Autre exemple : François Lespès m'offrait ce matin une cassette qu'il a tournée pour KTO au monastère de Valaam. Valaam ? "Archipel d'une cinquantaine d'îles, figées six mois par an dans les glaces de l'immense Lac Lagoda". "En 1989, six moines accostent à Valaam, pour restaurer une vie monastique dont le fil avait été brisé. 23 ans plus tard, ils sont près de 150 et la plupart des églises dévastées ont été rebâties".

    La nouvelle évangélisation a plus de mal à se faire en Occident où l'on ne voit rien de tel... Pourquoi ?

    J'ai coutume d'écrire ici que l'homme religieux (homo religiosus) est mort en Occident. Le laïcisme - idéologie française - a tué l'élan spontané, l'hommage immédiat que chaque homme dans le secret de son coeur, mais aussi dans le concret de la vie sociale ordinaire, rendait à la Puissance supérieure.

    Il est clair que la demande de religieux est faible en Occident. Faible mais pas éteinte, comme le prêtre que je suis peut en témoigner. La grâce de Dieu ne cesse jamais d'appeler. Comment ?

    Nous savons tous, même si nous sommes isolés, que nous ne sommes pas seuls. Mais nous ne savons pas quoi faire de cette évidence secrète. Nous ne savons pas quoi dire de cette Présence silencieuse.

    Comme l'avoue le malade de la Piscine de Bethesda, qui ne parvient pas à se guérir lui-même de cette maladie non identifiée dont il souffre : "Je n'ai pas un homme qui puisse me pousser dans la piscine" (Jo 5), pas un homme pour profiter du moment où l'eau, lorsqu'elle bouillonne, a des vertus curatives. Vous connaissez la suite : Jésus est obligé de faire le boulot lui-même, puisque aucun homme ne se présente pour rendre ce service. Il guérit donc lui-même le paralytique, par un miracle un peu exceptionnel. Eh bien ! Je crois qu'il en est ainsi, en ce moment. Pour beaucoup qui sont paralysés par le péché ou par les préjugés, "il n'y a pas un homme" pour les pousser au bon moment. Oh ! Ce n'est pas que les chrétiens soient moins serviables, moins empressés qu'autrefois. Au contraire ! Sans doute surtout ne savent-ils pas s'y prendre. Ceux qui frappent à la porte des églises, souvent c'est Jésus lui-même qui les a pris par les cheveux pour les amener à lui.

    Encore faut-il que ceux-là trouvent des hommes qui les accueillent et ne les repoussent pas. Un christianisme qui les nourrisse et qui ne les empoisonne pas. Il me semble que cette évangélisation occidentale qui ose s'intituler nouvelle (comme si l'Esprit saint avait besoin de se renouveler depuis la Pentecôte : il ne cesse de le faire) souffre de deux défauts humains, trop humains.

    Premier défaut : les charismatiques étant la seule aile marchante issue du Concile, on tend à proposer une approche de la foi qui est très charismatique, fondée sur l'expérience personnelle sensible que chacun ferait de Dieu. Je ne dis pas que cette expérience-là n'existe pas : joie, joie, pleurs de joie. Mais je dis que la ferveur ne se décrète pas, que l'expérience de Dieu ne se commande pas, qu'elle n'est pas universelle, qu'elle est particulièrement difficile dans notre société où le désir est athée. Et puis... la vie surnaturelle est quelque chose de profondément personnel. Chacun grandit dans l'esprit de Dieu selon "la riche diversité" dont parle saint Paul aux Ephésiens, celle qui est propre à l'Eglise justement.

    En revanche, il est une expérience que nous avons tous faite, celle du péché, celle de notre faiblesse, de notre insuffisance. Celle de nos blessures et de notre mort annoncée. Au fond, tant que nous n'avons pas fait l'expérience de notre faiblesse, nous ne pouvons pas accéder aux consolations de Dieu. Faut-il parler davantage du péché ? Sans doute. Précisons cependant : sans aucune moraline. Il faut surtout aider les hommes à se connaître eux-mêmes. "Que je me connaisse et que je vous connaisse !" dit saint Augustin. Il faut cesser de regarder la condition humaine avec des lunettes roses et revenir à la prédication du péché originel. Peut-on être vraiment chrétien sans cela ?

    Deuxième défaut, que j'ai constaté récemment chez tel prêtre au cours d'un débat : l'idéologie, la tendance à "sécuriser" la foi, à la "mettre sous contrôle" dans un discours parfaitement rodé, qui a hélas un premier défaut rédhibitoire ; ce discours ne mord pas sur le réel. Il pèche le plus souvent par un optimisme résolu, professé en dépit de tout. Nous sommes tout près de l'idéologie.

    Il enferme dans une surréalité rhétorique en produisant d'ailleurs sur demande toutes les excuses du monde aux ouvriers de la moisson qui n'ont pas de succès dans leur ministère parce qu'ils n'ont pas accès aux âmes ; accessoirement cette idéologie chrétienne fournira toutes les "raisons" du monde aux autorités trop faibles et donc injustes, que Cajétan n'a pas hésité à nommer "despotiques" (dans son Commentaire sur le schisme). Comme disait mons. Ducaud-Bourget de manière un peu brutal à propos de cette culture de l'excuse : "Il y a toujours un motif "surnaturel" pour faire une saloperie".

    Ne croyez pas que ce discours soit amer... Mais tant que la lucidité n'est pas interdite, autant s'y essayer.

    Référence ici : Nouvelle évangélisation et examen de conscience

    Idéologiser la foi, une tentation largement répandue à la gauche comme à la droite du Seigneur...