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Société - Page 808

  • Le désir homosexuel ne rencontre pas l'autre en vérité; le témoignage d'Audrey

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    Un  site voué à la théologie du corps propose ce témoignage :

    « le désir homo ne rencontre pas l'autre en vérité »

    Après une expérience homosexuelle longue de plusieurs années, Audrey est aujourd'hui mariée... avec un homme. A l'heure du débat sur l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, elle a accepté de nous faire part de son témoignage, pour nous aider à comprendre une réalité mal connue.

    Peux-tu nous raconter brièvement ton parcours ? Comment es-tu venue à avoir des relations homosexuelles ? Qu’est-ce qui t’a amenée à vouloir changer de vie ?

    Aussi loin que je peux remonter, j'ai toujours été attirée par les femmes. Je dis les femmes et non les filles: quand j'étais petite, je n'avais pas trop de copines, je détestais les "jeux de filles", je les trouvais souvent cucul, et je préférais de loin les jeux de et avec les garçons.

    Les mères de mes ami(e)s, ou les maîtresses de l'école, par contre, je les adorais. Pas toutes, évidemment, mais certaines, je rêvais d'elles la nuit. Sans que cela soit le moins du monde sexuel au départ d'ailleurs, c'était plus sur le mode "c'est exactement comme ça que je veux être quand je serai grande". Avec le recul, aujourd'hui, je trouve frappant de remarquer que déjà, un certain nombre de constantes étaient là : des femmes très belles, très tristes, en général divorcées ou malheureuses dans leur couple.

    A l'adolescence, cette attirance pour les femmes a continué, en se transformant. Je me suis rendu compte que les images que j'avais en tête, qui n'étaient pas sexualisées pendant ma période de latence, me faisaient de l'effet. Je n'ai pas tout de suite pensé que j'étais homosexuelle. Pendant plusieurs années, je me suis dit que je devais être un homme dans un corps de femme. J'ai accepté, résignée, les transformations de mon corps sous l'effet de la puberté, tout en masquant mes formes et en adoptant un look résolument androgyne.

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  • Loin de Rome…

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    De Gérard Leclerc sur le site « France Catholique » :

    « Comment accueillir le nouvel archevêque de Cantorbéry, qui présidera aux destinées de la communion anglicane dans les prochaines années ? Justin Welby a sûrement bien des qualités pour avoir été promu à une pareille responsabilité. N’est-il pas lui-même un converti, à la suite d’une épreuve familiale qui fut pour lui l’occasion d’une profonde réflexion ? L’homme, avant de devenir ministre de son Église, avait eu une carrière professionnelle. Il connaît bien le monde des affaires et s’est intéressé à ses problèmes éthiques. La rapidité de son ascension dans la hiérarchie anglicane (il n’est évêque que depuis un an) est significative de sa forte personnalité et de ses capacités de pasteur.

    Le cardinal Koch, qui préside à Rome le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, a salué le nouveau primat au nom du Saint-Père, et exprimé le désir de le rencontrer personnellement. On sait qu’entre Rome et Cantorbéry les relations sont à la fois proches et difficiles. La proximité s’explique par une authentique parenté théologique, qui trouve sa source dans la volonté de la communion anglicane d’incarner une via media entre catholicisme et protestantisme. Les conversations entreprises dès le XIXe siècle en vue d’un rapprochement entre les deux confessions n’ont pu cependant aboutir, en vertu d’obstacles anciens auxquels se sont ajoutées d’autres difficultés. Le nouvel archevêque de Cantorbéry n’a-t-il pas déclaré qu’il était en faveur de la consécration des femmes-évêques, suite à l’ordination déjà effective de femmes-prêtres ? Certes, il est opposé au mariage entre personnes homosexuelles. Il semble que sa nomination s’explique aussi par sa capacité à arbitrer les conflits qui divisent les Anglicans entre eux. Mais, en dépit des efforts de rapprochement doctrinal avec Rome, il semble que la perspective de l’unité s’éloigne avec des divisions qui vont accroître les distances. Pour certains, les Anglicans seraient beaucoup plus proches de la modernité. Mais dans les faits, leur ouverture ne se traduit nullement par un progrès de la foi et de la pratique religieuse. Bien au contraire, la désaffection populaire à l’égard de l’Église d’Angleterre constitue un signe négatif pour ce qui constitue objectivement une rupture grave de la tradition chrétienne. » 

    Ici : articles

    Les dérives postmodernes de l’anglicanisme d’Etat (ajoutées à ses dérives originelles) constituent un contre-exemple à méditer par l’aile «progressiste » de l’Eglise catholique…

  • C'est fait: Benoît XVI a créé l'académie pontificale pour la promotion du latin

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  • Belgique : quand le débat sur la laïcité refait surface

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    Nous y avons consacré une note hier ("Inscrire la laïcité de l'Etat dans la constitution belge ?"); Natalia Trouiller y revient aujourd'hui dans La Matinale de la Vie :

    Le débat provoqué par l'élection, lors des dernières communales, de deux membres du parti Islam, dont le but est d'instaurer la charia en Belgique, relance le débat sur la laïcité dans la Constitution.

    BELGIQUE: LE DÉBAT SUR LA LAÏCITÉ REFAIT SURFACE

    Molenbeeck et Anderlecht. Ce sont les deux communes flamandes qui auront chacune un conseiller municipal issu de la liste "Islam". Une élection qui a fait les gros titres de la presse outre-Quiévrain, d'autant que les deux nouveaux élus ne se sont pas privés de déclarations fracassantes et provocantes: "Nous voulons expliquer la loi de Dieu et si le peuple le désire, nous voulons instaurer la charia à la suite d’un referendum dans 10-15 ou 20 ans. Bien sûr, à l’heure actuelle, il est trop tôt. La société n’est pas prête. On devrait couper trop de mains", avait ainsi expliqué en conférence de presse l'un d'eux, Redouane Ahrouch. L'Exécutif de l'islam en Belgique (EMB, équivalent de notre Conseil français du culte musulman) a très vite montré son refus d'un tel discours: "Il est inimaginable que la majorité des musulmans puisse concevoir que la Belgique devienne un état musulman. En outre, le concept de Sharia fait référence à des pays dictatoriaux", a ainsi réagi sa vice-présidente, Isabelle Praile. Même son de cloche chez l'association musulmans progressistes, qui a lancé une pétition en ligne.

    Mais le mal est fait. Dans un pays frappé par la crise économique, en proie aux tensions régionalistes, et alors que débute la traditionnelle bataille annuel autour des fêtes de Noël (faut-il rebaptiser les marchés de Noël "marchés d'hiver", les sapins communaux sont-ils des symboles chrétiens, etc), cette affaire relance un débat sur l'identité du pays.  Une autre pétition en ligne, lancée par l'extrême-droite, demande l'interdiction du parti Islam et aurait récolté déjà plus de 33.000 signatures. Et les politiques n'ont pas tardé à s'emparer de l'affaire. Le FDF (Fédéralistes démocrates francophones, centre-droit) et son président Olivier Mainguain ont dont déposé une proposition afin de faire inscrire la laïcité dans la Constitution belge: "C’est d’une part la séparation des Eglises et de l’Etat (pas nécessairement selon la seule conception française : chez nous, le culte est reconnu et financé), mais c’est aussi l’idée que l’autorité de l’Etat, autrement dit le respect de la loi, est supérieure à toute autre norme religieuse ou morale. Je crois qu’il est important, face aux dérives que l’on constate par rapport à certains courants religieux extrêmes, que la force de la loi soit préservée par l’autorité publique et qu’en conséquence, il ne soit pas question de transiger avec des principes comme l’égalité de l’homme et de la femme qui constitue, selon moi, un des grands enjeux d’aujourd’hui. Tous ceux qui tentent de pervertir les fondamentaux de la démocratie doivent savoir que la démocratie est en mesure de se faire respecter".

    Quant au MR, un autre parti de centre-droit, l'un de ses sénateurs Richard Miller propose plutôt l'inscription constitutionnelle de la "neutralité confessionnelle de l'Etat". "Les objectifs sont clairs: il faut trouver un moyen d'empêcher certains courants -qualifiés par les musulmans eux-mêmes d'extrémistes- d'utiliser les élections pour détruire l'Etat de droit. Je tique sur le mot "laïcité" qui, dans le cadre institutionnel belge, peut prêter à confusion puisqu'il vise l'un des huit courants philosophiques reconnus. L'Etat doit se comporter de la même façon devant tous les courants reconnus. Le terme 'laïcité' est trop ambigu. C'est comme si, tout à coup, l'Etat approuvait un courant idéologique et donnait l'impression que les autres ne sont pas constitutionnels".

  • Quand les catholiques français se mobilisent contre le mariage gay en ordre dispersé

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    C'est ce qu'expose Marie-Lucile Kubacki dans "La Vie" :

    Le week-end du 17 et 18 novembre auront lieu deux mouvements de mobilisation contre le projet de loi d’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. En apparence, un même objectif : empêcher la loi de passer. En arrière plan, de profondes divergences idéologiques. Annoncée en premier, la manifestation du 18 novembre a été initiée par le lobby catholique intégriste Civitas, proche de la fraternité Saint Pie X (FSSPX), même si son président Alain Escada, affirme que la démarche de Civitas va au delà des milieux extrémistes et intégristes (voir vidéo 2'35). 

    Ancien porte parole du Front nouveau de Belgique (une dissidence du Front National belge), fonction qu'il occupa pendant une très courte période, ce bouquiniste belge est le fondateur de Polémique info, un magazine d'extrême droite aujourd'hui disparu du paysage qui s'était illustré en publiant un article hommage à Georges Gilsoul ("Adieu Gil"), un ancien de la division SS Wallonie, en 1997.

    La manifestation du 17 novembre, "contre l’homophobie et le mariage pour tous", à laquelle appellent, entre autres, Alliance Vita, la Fédération nationale des associations familiales protestantes et les Associations de familles catholiques, veut se détacher de celle du 18, pour cause de "divergences éthiques", comme l’explique Alliance Vita, sur son site internet.Les manifestants du 17 refusent ainsi de laisser Civitas occuper tout le terrain et donner l'impression qu'il représente la seule opposition au mariage pour tous. "Loin de nous l'idée de diviser, explique Frigide Barjot, porte-parole de la "manif pour tous". Il s'agit d'ouvrir le mouvement à ceux, qu'ils soient athées, homos ou hétéros, de gauche ou de droite, cathos ou non, qui ne se reconnaissent pas dans la manifestation du 18. L'occasion de choisir, non pas son camp mais sa sensibilité pour une cause qui dépasse de loin les religions et les partis politiques".

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  • Chaudfontaine: quel avenir pour le site de la Basilique de Chèvremont?

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    Nous l'avions déjà évoqué, la petite communauté religieuse qui y vit encore envisage deCHVREM~1.JPG quitter les lieux, ce qui inquiète les personnes qui ont l'habitude de fréquenter le site. Mercredi soir, 7 novembre , une pétition d'une centaine de signatures est d'ailleurs parvenue au conseil communal

    Ce qui inquiète les personnes qui fréquentent ce haut lieu de pèlerinage, c'est de savoir ce que va devenir le site après le départ annoncé des Pères Carmes. Un départ confirmé par l’évêque de Liège, qui n'a toutefois avancé aucune date. 

    Mercredi soir, au conseil communal, le bourgmestre  Daniel Bacquelaine (MR) a indiqué qu'un dossier allait être élaboré en vue du classement de la basilique, le site qui l'abrite étant, lui, déjà classé. L'objectif est double : préserver les lieux qui ont un réel intérêt paysager et historique, et ainsi éviter qu'il ne se dégrade une fois inoccupé.

     Source : RTBF, ci-dessous:

    Chaudfontaine: quel avenir pour le site de la Basilique de Chèvremont?

  • Inscrire la laïcité de l’Etat dans la constitution belge ?

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    La « Libre » a interrogé à ce sujet Olivier Maingain, Député-bourgmestre et président du FDF qui a déjà déposé une proposition en ce sens et de Jean-François Husson, secrétaire général du Centre de recherche en action publique, intégration et gouvernance. Extraits :

    OLIVIER MAINGAIN :

    (…) La force de la loi doit être placée au-dessus de toute autre règle. C’est indispensable pour se prémunir contre les dérives extrêmes. Arrêtons d’être frileux et rouvrons aussi les débats annexes comme le financement des cultes."

    Qu’entendez-vous exactement par “laïcité de l’Etat” ?

    (…C’est) l’idée que l’autorité de l’Etat, autrement dit le respect de la loi, est supérieure à toute autre norme religieuse ou morale.

    Vous positionnez donc le débat sur le terrain religieux ?

    (…) J’ai toujours regretté qu’en Belgique, on assimile le principe de la laïcité de l’Etat à la laïcité philosophique. Ce sont des choses très différentes. Vous pouvez être protestant, catholique, musulman ou athée et être profondément attaché au principe de la laïcité de l’Etat. Celle-ci n’est pas incompatible avec des convictions religieuses. C’est bien pour cela qu’il faut utiliser le mot juste : la laïcité, dans le sens de respect mutuel et égalité de traitement des citoyens (…).

    Des outils n’existent-ils pas déjà pour défendre ces droits fondamentaux que l’on pourrait donc se contenter de renforcer ?

    Non, ce serait refuser de faire le débat de fond. En Belgique, on n’ose jamais assumer les grands débats, alors on cherche des petites solutions qui n’en sont pas car elles ne fortifient pas la prise de conscience commune de valeurs essentielles.

    JEAN-FRANCOIS HUSSON :

    "Sur le fond, Olivier Maingain n’a pas tort. Mais sa proposition risque de soulever des problèmes et de créer des dissensions tels que ses éventuels avantages en seraient ruinés. Bref, ce n’est pas le moment."

    L’idée d’Olivier Maingain, le président du FDF, d’inscrire le principe de la laïcité de l’Etat dans la Constitution vous paraît-elle bonne ?

    (…) Je ne crois pas qu’en cette période d’incertitudes sur le plan économique et social et en matière d’enjeux démocratiques, il soit bon de la remettre sur la table car elle peut être source de malentendus et de dissensions alors que nos énergies seraient plus utiles dans d’autres domaines.

    La France a inscrit ce principe dans une loi de 1905. C’est une nation démocratique qui vit bien avec la séparation de l’Eglise et de l’Etat...

    Peut-être mais il sied de relever que la laïcité n’y a toujours pas, 107 ans plus tard, reçu de définition légale. Le Conseil d’Etat estime qu’elle recouvre et assure la neutralité de l’Etat, la liberté d’expression et le pluralisme mais on a entendu d’autres acceptions. Je le répète, sur le fond, cette notion, ce principe ne me posent aucun problème mais il faudrait s’entendre sur leur réelle signification.

    Que pourrait-on craindre d’une éventuelle inscription du principe de laïcité dans la Constitution ?

    Que ce qui pourrait être considéré comme une solution à des problèmes, comme celui de l’existence de groupes radicaux ou celui du port du voile à l’école ou dans les administrations crée, in fine, des difficultés plus grandes que celles qu’une telle reconnaissance serait censée résoudre.

    Que voulez-vous dire ?

    Le but de la proposition d’Olivier Maingain est notamment, dit-il, de lutter contre des formations radicales comme le parti Islam ou Sharia4Belgium. Ils constituent, en effet, des mouvements antidémocratiques qui ont de quoi inquiéter. Mais une démarche comme celle de M. Maingain pourrait créer des crispations au sein de la communauté musulmane, qui pourrait être amenée à croire qu’elle lui est spécialement destinée. Certaines personnes en son sein pourraient se sentir à nouveau ostracisées et considérer que l’Etat belge ne comprend pas que chez les musulmans, il y a des démocrates et des non-démocrates. Bref, cela pourrait faire le jeu d’individus comme Fouad Belkacem, le porte-parole de Sharia4Belgium. De plus, les mouvements antidémocratiques pourraient profiter des dissensions que l’inscription de la laïcité dans la Constitution risquerait de créer entre laïcs et croyants dans une série de domaines, comme le port du voile, le financement des cultes, l’enseignement.

    Référence  :Inscrire la laïcité de l’Etat dans la Constitution?

    La proposition d’Olivier Maingain est, à notre sens, non seulement inopportune mais, si elle était suivie,  une source inutile de malentendus, de tensions et de conflits.

    La notion même de laïcité (le mot dérive de laïc, non clerc, qui est d’origine ecclésiale) n’est pas univoque, ni en termes de sociologie, ni en termes de droit positif. La question se pose alors de savoir si une notion aussi imprécise, voire confuse, présente une vraie utilité opérationnelle pour les sciences humaines et, singulièrement, juridiques

    Ainsi, le concept de laïcité n’est pas forcément synonyme de « séparation des Eglises et de l’Etat ». De ce point de vue même, la célèbre loi de 1905 expulsant l’Eglise de la sphère publique française n’a pas empêché la République d’entretenir des liens avec elle : loi sur les édifices publics mis à la disposition du culte (1907), rétablissement des relations diplomatiques avec le Saint-Siège (1921), applicabilité du concordat de 1801 en Alsace-Moselle (1925), loi Debré sur les rapports entre l’Etat et les établissements scolaires privés (1959), accord avec le Saint-Siège sur la reconnaissance des diplômes délivrés par l’enseignement supérieur catholique (2008) etc.

    Ajoutant à la perplexité de l’observateur étranger, l’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, lors de sa réception paradoxale (pour le Chef d’un Etat séparé de l’Eglise) comme chanoine honoraire de l’archi-basilique du Latran à Rome (2007), a appelé de ses vœux l’avènement d’une « laïcité positive » reconnaissant que les religions constituent un atout sociétal !

    Pie XII et Benoît XVI ont parlé, dans un sens beaucoup plus restrictif d’une « saine laïcité ». Selon Pie XII (allocution du 23 mars 1958), s’inspirant peut-être (sans le dire) de la théorie classique des « deux glaives », il s’agit de maintenir les deux pouvoirs (spirituel et temporel) « distincts mais aussi toujours unis, selon de justes principes ».  Quels principes ? Benoît XVI a déclaré dans une lettre au président du sénat italien (à l’occasion du congrès « liberté et laïcité » à Nursie, 14-16 octobre 2005) que « les droits fondamentaux représentent des valeurs antérieures à toute juridiction de l’Etat. Ils n’ont pas été créés par le législateur mais sont inscrits dans la nature même de la personne humaine et peuvent, par conséquent, renvoyer finalement au Créateur ». Bien que le pape ne précise pas davantage quels sont ces droits « fondamentaux », on peut raisonnablement penser qu’il se réfère ici aux principes du Décalogue, lequel énonce concrètement les devoirs et donc, corrélativement, les droits de l’homme révélés par le Seigneur Lui-même. 

    Somme toute, il en va de la laïcité comme des droits de l’homme sans Dieu : un concept dont le sens varie à ce point en est-il encore un ? Le poète Boileau (qui était aussi juriste de formation) disait déjà (art poétique, 1674) : « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». Comme ce  n’est pas le cas, mieux vaut y renoncer. 

    JPS

  • Lourdes : les évêques contraints à faire le choix de la radicalité

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    Jean Mercier, sur "paposcopie" (La Vie), fait le point après avoir assisté à l'Assemblée plénière de la Conférence épiscopale française qui s'est tenue à Lourdes. L'état des lieux est tel qu'il n'y a d'autre issue que la radicalité et la conversion.

    Extraits :

    Face à des réalités apparemment insurmontables, les évêques pilotent l’Eglise de France sur des eaux agitées. Relevant le défi de la confiance et de la conversion. (...)

    Ce “Lourdes 2012” fut un bon cru d’un point de vue médiatique, en raison de la prise de position unanime et courageuse du cardinal Vingt Trois sur le mariage gay, qui a provoqué des remous. Preuve, s’il en est, que la parole de l’Eglise ne laisse pas indifférente, d’autant plus quand elle est calme, argumentée, pertinente. En interrogeant de nombreux évêques, je n’ai décelé chez eux aucun esprit de croisade, mais une joie discrète : celle d’avoir permis une brèche pour une société civile écrasée sous la chape de plomb de la peur (Ne rien dire contre le projet de loi, car on serait étiqueté homophobe). La joie d’avoir fait réfléchir les gens sur le fond des choses, au delà de la tyrannie de l’affectif. D’avoir contribué à ce que des acteurs sociétaux très divers aient la force d’assumer publiquement une parole critique sur le “mariage pour tous”. (...)

    Le décrochage à venir

    ... la situation sur le terrain est si préoccupante, à vues humaines, qu’aucun évêque ne peut vraiment bomber le torse en affirmant avoir trouvé la pierre philosophale. Tous sont plus que jamais réduits à une humilité fondamentale devant les enjeux vertigineux qui s’imposent à eux. Comme me le confiait l’un d’eux à Lourdes : “Jadis, certains d’entre nous étaient de grosses personnalités, fortes en gueule et défendant “leur” vision. Aujourd’hui, la plupart d’entre nous n’ont pas vraiment de quoi fanfaronner”.

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  • Les catholiques, sentinelles de la liberté de croire et de penser ?

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    Tel est le point de vue défendu par Lucetta Scaraffia dans un éditorial paru dans l'Osservatore Romano :
    Eglise catholique et batailles culturelles

     Le courage d’une pensée alternative


    En Espagne a été confirmée la loi qui autorise le mariage entre homosexuels; en France, le Conseil des ministres a approuvé le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants pour les couples homosexuels. La même possibilité a été accordée dans le Maryland et dans le Maine. On dirait en somme que l’Eglise, au moins sur ce plan, est vouée à l’échec.

     

    Mais il n’en est rien. Tandis qu’en Espagne, au moment de la décision, l’Eglise s’est fortement opposée, mais sans résultats, aujourd’hui, la situation est très différente dans les pays où le mariage homosexuel est en voie d’obtenir, ou vient d’obtenir, une reconnaissance juridique. En effet, dans l’opinion publique, se font jour des opinions contraires, même de la part de journalistes et d’intellectuels qui ne sont pas proches de l’Eglise. Et, pour susciter cette opposition n’a sans doute pas été inutile l’effort des catholiques, qui ont réfléchi sur la situation et affiné leurs raisons.

     

    Le cas de la Grande-Bretagne est exemplaire, où les agences catholiques pour les adoptions ont affronté une dure et longue bataille légale afin que soit reconnu leur droit de ne pas accorder l’adoption à des couples homosexuels. Après avoir perdu, elles ont préféré fermer plutôt que se soumettre à cette obligation, suscitant des polémiques mais gagnant également l’admiration, comme cela arrive toujours à ceux qui se battent pour la liberté. Et leur combat a rendu évident à tous qu’il ne s’agit pas de progrès, mais plutôt d’un conflit qui, dans ces cas, voit l’échec de l’une des libertés constitutives de l’Etat moderne, celle religieuse.

     

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  • Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique (9/11/2012)

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    images (4).jpgSommaire (cliquer sur les liens pour accéder aux contenus)

  • Les délires d'une ministre hexagonale

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    Denis Tillinac fustige les suggestions ineptes de la porte-parole du gouvernement Ayrault, Madame Najat Vallaud-Belkacem (via Magistro):

    La condition de porte-parole du gouvernement est ingrate par les temps qui courent. La jolie dame commise à ce sacerdoce s’évade quelquefois de la langue de bois rituelle pour émettre des propositions pittoresques. Ainsi a-t-elle souhaité abolir la prostitution, rien de moins.

    Le vœu demeura pieux, mais l’imagination a gardé sa fertilité. À preuve cette suggestion de signaler dans les manuels scolaires les orientations sexuelles de nos personnages historiques. Il fallait y penser. Des générations de potaches ont végété dans le pire obscurantisme, ignorant si Vercingétorix était homo, Jeanne d’Arc lesbienne, Ronsard bi, Voltaire trans. Je mesure par le fait le puits sans fond de ma propre inculture : j’ai lu nos classiques, et un peu nos modernes, sans savoir à quelles sauces mes écrivains de prédilection accommodaient leurs batifolages. L’ingénieuse ministre a cru devoir citer deux exemples d’auteurs qu’on ne saurait apprécier sans connaître les labyrinthes de leur sexualité : Verlaine et Rimbaud. "Les sanglots longs /Des violons /De l’automne […]" : ces sanglots sont homos, il n’y a pas à s’y tromper. "Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course /Des rimes […]" : ce poucet ne saurait être trivialement hétéro. Pourquoi les profs ont-ils si longtemps mis sous le boisseau des vérités aussi capitales ? Il aura fallu attendre l’audace libératrice de ladite ministre pour envisager un terme à notre aliénation.

    Trêve de c…ies ! 

    Ce qui mérite d’être retenu, après cette ineptie ubuesque, c’est l’atonie du système médiatique. Journalistes et chroniqueurs auraient dû faire résonner un énorme rire rabelaisien. Or ils sont restés cois, comme s’ils ne savaient plus apprécier la différence entre une proposition politique "normale" et une vanne d’Alphonse Allais.

    Supposons que la ministre persévère dans son étrange velléité pédagogique, et prenne le temps d’apprendre le rudiment de l’histoire de France. Elle risque d’être déçue en découvrant que l’écrasante majorité de nos héros, de nos grands écrivains, de nos grands hommes d’État et de nos grandes amoureuses fut irrécusablement hétéro. Elle pourra toujours rétorquer que certains refoulaient leur homosexualité pour n’être pas stigmatisés. Nul ne connaîtra ce sort à l’avenir car la même ministre, dont les neurones ne prennent jamais de repos, suggère que la politique du gouvernement soit communiquée aux citoyens, à part égale, par des hétéros et des homos. Ainsi la verra-t-on sur les écrans coprésenter au peuple français les initiatives de Hollande, Ayrault et consorts, avec un homo breveté. Beau si possible, pour qu’ils fassent la paire. Selon cette logique – si l’on peut dire –, elle devrait exiger une nouvelle "avancée" de la parité : chaque ministre serait flanqué d’un alter ego venu de l’autre rive sexuelle. Un homo, une hétéro ; une homo, un hétéro : enfin, la France incarnerait pour de bon ce paradis de l’égalitarisme intégral dont osaient à peine rêver Robespierre, Marat, Saint-Just, Lénine, Castro, Pol Pot et même Mengistu. Peut-être parce que ces apôtres de la table rase étaient hétéros. Ou du moins croyaient l’être.

    Soit Mme Najat Vallaud-Belkacem tâche d’amuser la galerie avec du "sociétal", à l’injonction de sa hiérarchie, pour escamoter de mauvaises nouvelles sur le front économique. Auquel cas elle s’acquitte d’un job moralement discutable. Soit elle croit à ce qu’elle nous raconte, et c’est un triste symptôme d’une intelligence dévoyée par sa soumission à l’air du temps. Beaucoup d’homos commencent à s’aviser qu’ils sont otages d’un parti pris d’indifférenciation. Ils perçoivent la manip d’une sollicitude qui les enrôle en vue de promouvoir une société où aucune norme n’aura plus droit de cité. Aucune frontière, dirait Régis Debray. Une société dont l’unique credo sera la morne équivalence de tout et de rien. Un androgynat au ras des pâquerettes, gris comme un ciel de novembre. Moins qu’une société : un agrégat informe d’individus sans domiciliation affective, spirituelle, esthétique. À la limite : sans désir et sans prochain. On n’est pas très pressé de choir dans cet enfer.
    Paru dans Valeurs actuelles, 31 octobre 2012

  • Belgique : il y a communautés et communautés…

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    Selon la « Libre » de ce jour :

    "Les études statistiques tablent sur une forte progression de la population belge de confession musulmane d’ici à 2030. Jusqu’à 10 %.

    En 2008, le sociologue et anthropologue des religions à l’UCL Olivier Servais craignait que des partis communautaristes ne se présentent aux élections belges en capitalisant notamment sur le taux de chômage très élevé qui frappe la population musulmane. Quatre ans plus tard, l’élection de deux élus du parti Islam à Bruxelles lui donnait raison.

    L’un des deux élus de ce parti affiche en effet sa volonté d’imposer la charia en Belgique, entre autres joyeusetés. “À long terme, au moment où les gens vont prendre conscience que les lois islamiques sont bénéfiques pour le peuple belge, on s’acheminera vers un État islamique” ,déclarait le néoconseiller communal anderlechtois Redouane Ahrouch sur Télé-Bruxelles.

    Olivier Servais craignait que la capitale européenne ne devienne majoritairement musulmane d’ici à 15 ou 20 ans. D’après les extrapolations statistiques effectuées par un autre sociologue, Jan Hetogen, Bruxelles compte 22 % de musulmans. En 2030, la communauté musulmane devrait atteindre un petit 30 % de la population bruxelloise, avec de fortes disparités selon les communes, révèle ce vendredi La Dernière Heure.

    Au plan national, l’augmentation de la population musulmane grimpera elle aussi fortement, pour atteindre 10 % de la population totale dans une vingtaine d’années. Un peu plus de 627.000 musulmans en 2010 (5,8 % de la population) contre 1,17 million en 2030, soit 9,3 % de la population.

    L’extrapolation effectuée par Jan Hetogen (publiée sur le site www.npdata.be et en partie dans le livre Une majorité musulmane en 2030 : comment nous préparer à mieux vivre ensemble ? ) rejoint l’étude mondiale menée mi-2012 sur l’évolution du peuple musulman dans le monde du Pew Forum of religion and public life . D’après leur enquête, la Belgique comptera 1,149 million de musulmans en 2030 (10,2 % de la population), soit une hausse de 80,1 % par rapport à 2010 (638.000 musulmans en Belgique).

    Bruxelles et a fortiori la Belgique ne deviendront donc jamais majoritairement musulmanes, constate Jan Hertogen. “Avec la meilleure volonté du monde, nous ne réussirons pas à calculer une majorité musulmane à long terme, ni en 2040 ni en 2050 ni plus tard” , commentait le sociologue lors du colloque Une majorité musulmane en 2030 : comment nous préparer à mieux vivre ensemble ?, organisé en 2010 par l’ASBL La pensée et les hommes. “On arrive tout au plus à 35 %.”

    Sur Bruxelles, le calcul est vite fait : “À l’heure actuelle, 71,6 % de la population est d’origine étrangère dont 22 % de musulmans. Obtenir, au sein des 28,4 % restants de la population qui n’est pas d’origine étrangère une dynamique démographique entièrement remplie par des musulmans est exclu. Ce n’est que dans certains esprits que ce fantôme des 50 % continue d’exister.”

    Référence : La Belgique ne sera jamais majoritairement musulmane

    Mais 10 % (30 % à Bruxelles) de citoyens belges d'origine musulmane, ce n’est pas rien ! La Belgique de demain, comme toute l’Europe,  sera celle de la diversité : patchwork ou meltingpot ? Voilà l’enjeu, plus important que la question des «  nationalismes » flamand, basque, écossais ou autres..