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Société - Page 910

  • L’évangélisation concerne tous les chrétiens

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    C’est ce qu’a rappelé le cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, en reprenant des lignes directrices indiquées sur ce thème en l’an 2000 par le cardinal Ratzinger.

     « L’invitation de Jésus : ‘Allez vous aussi à la vigne’ » (Mt, 20, 3-4) doit être entendue par un nombre toujours plus important de fidèles laïcs – hommes et femmes – comme un rappel clair à assumer sa propre part de responsabilité dans la vie et dans la mission de l’Eglise, c’est-à-dire dans la vie et dans la mission de toutes les communautés chrétiennes : diocèses et paroisses, associations et mouvements ecclésiaux ».

     Le cardinal déplore l’existence, parmi les chrétiens aussi, d’« une mentalité relativiste » qui s’enracine, se diffuse et « génère une grande confusion concernant la mission ». Il donne notamment en exemple « la propension à remplacer la mission par un dialogue dans lequel toutes les positions se valent ; la tendance à réduire l’évangélisation à une simple œuvre de promotion humaine ; un concept du respect de la liberté de l’autre qui fait renoncer à tout rappel à la nécessité de conversion ».

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  • Allemagne : les remèdes du bon « Doktor Ratzinger »

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    Frédéric Mounier (Journal « La Croix ») doute de l’efficacité des remèdes du bon docteur Ratzinger et suggère une prescription « plus radicale ». Mais laquelle ?

     

    « Au terme de l’éreintant marathon de Benoît XVI dans son pays natal, on peut se risquer à une analogie… médicale.

    Le diagnostic posé par le Dr Ratzinger sur l’évolution de notre monde, sur les questions posées par l’homme à l’homme, est assurément lucide et partagé par d’autres que lui.

    Mais face aux foules souffrantes, en Allemagne comme en Autriche, qui lui demandent des remèdes immédiats, qu’elles estiment efficaces, contre les douleurs multiples causées par cette évolution (statut des femmes, regard sur l’homosexualité, accueil des divorcés remariés, remise en cause du célibat sacerdotal…), le pape récuse des remèdes qu’il estime ponctuels et inappropriés.

    Sur le fond, en appelant à une écologie humaine, à une philosophie du droit orientée vers la vérité, Benoît XVI, en bon médecin de famille, ne veut prescrire qu’un traitement de fond, pour l’avenir. Ce traitement n’est pas anodin, il est exigeant et spirituel. Respect de la vie en économie comme dans les vies privées, éducation, prière, communautés vivantes et engagées pour le bien commun, stabilité des engagements, familles stables et cohérentes, sainteté des prêtres, forte sélection à l’entrée des séminaires… Le tout éclairé, naturellement,  à la lumière du Christ, hors duquel le pape ne voit pas d’avenir au monde.

    Mais cette ordonnance ne répond qu’en partie aux demandes, urgentes parce que souffrantes, de larges franges du peuple dont il a la charge. En Allemagne et ailleurs..

    Un peu comme si un médecin de famille, confronté à de nombreuses douleurs polymorphes, s’en tenait à appeler ses patients à mener une vie régulière, à pratiquer un exercice physique régulier, à se nourrir de fruits, légumes et laitages, sans fumer ni boire trop. Tout cela est bel et bon, assurément justifié. Mais la douleur est là, lancinante..

    Du coup, la fermeté de Benoît XVI, qui ne souhaite pas faire bouger les lignes, mais propose une « écologie de l’homme », une vision de plus haut, de plus loin, voire d’à côté, est accueillie comme une fermeture..  Non, il ne modifiera pas le « règlement intérieur », parce qu’il pense que la solution aux douleurs est dans un retour aux sources, un enracinement dans la foi, un dégagement des structures lourdes, etc…

    Est-il encore temps ? » conclut-il.  C’est ici : Allemagne : les remèdes du bon « Doktor Ratzinger »

     

    Mais que suggère donc alors Frédéric Mounier : une amputation ou un peu d’arsenic dans la potion, pour en finir ?

     

  • Benoît XVI, islamophobe ?

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    Selon une information malveillante mise en ligne (puis retirée) le 26 septembre par la  Libre Belgique » et d’autres (voir ici :Le Pape Benoit XVI a déploré 'le lent suicide de l'Europe du fait de l'immigration musulmane' ) « quand il n'était encore que le cardinal Joseph Ratzinger, l'actuel Pape Benoît XVI ne tournait pas autour du pot pour évoquer le sujet de la présence de musulmans en Europe. Selon une biographie à paraître de la main du magnat anglo-canadien des media Conrad Black, le Pape a explicitement déploré "le lent suicide de l'Europe" lors d'un dîner à Toronto, au Canada, en 1990 : "Sa population vieillit et se réduit. Elle est remplacée par des immigrés que l'on ne peut assimiler." Il estimait alors que "l'Europe se réveillerait de sa léthargie" mais prévoyait toutefois "des jours difficiles". Ce livre fera sans doute l'effet d'une bombe alors que le Pape avait déjà défrayé la chronique en 2006 en assimilant l'Islam à la violence... ».

    Peut-on inviter le quotidien ex-catholique de la capitale à rendre compte, de préférence aux ragots, des paroles  prononcée, réellement celles-là, par le pape lors de son récent voyage en Allemagne. C’est ici, sur Belgicatho : Benoît XVI en Allemagne : quelles convergences avec les musulmans et les juifs

  • En Allemagne, Benoît XVI a mis les points sur les i

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    Sur le blog de “La Vie” (ex catholique) Jean Mercier parle, avec les excès propres au genre journalistique, de “claque” (aux protestants) et de "fessée" (aux catholiques), sur un ton plutôt approbateur:

    “Tous ceux qui l'ont approché soulignent sa bonté et sa douceur, son humilité et son calme... Sans renier sa légende - sa voix flûtée, son élocution de miel - Benoît XVI s'est quand même bien défoulé hier à Fribourg. Un peu comme un père de famille, une fois par an, balance une droite à l'un de ses pré-ados un peu pénibles. Le Saint Père administré une correction sévère aux deux groupes qui, outre-Rhin, agrippent le bord de sa soutane pour faire valoir leurs revendications... Il a collé une bonne claque et flanqué une belle fessée….

     La suite ici: Une claque et une fessée



  • En Flandre, l’euthanasie est prévue dans les services de soins palliatifs

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    Le surréalisme belge a encore frappé :

    "La Fédération de soins palliatifs de Flandres, en Belgique, vient de publier un document de « consensus » pour expliquer que l'euthanasie n'est pas réservée à certains services, et encore moins rejetée systématiquement par les équipes de soins palliatifs.

    C'est pour mettre fin à une fausse idée répandue parmi le public – qu'il ne faut pas solliciter l'aide d'une équipe de soins palliatifs si l'on envisage éventuellement l'euthanasie – que la « Federatie Palliative Zorg Vlaanderen » se mobilise avec l'ensemble de ses membres qui ont des convictions personnelles fort diverses, précise-t-elle. L'euthanasie est l'une des formes de la mort médicalement accompagnée ; il est donc possible de faire entendre sa demande d'euthanasie auprès d'une équipe ou d'un réseau de soins palliatifs (...).

     La suite ici : sur le blog de Jeanne Smits : En Belgique, l'euthanasie c'est où on veut : même en soins palliatifs ou dans un hôpital catholique

     

  • Benoit XVI en Allemagne : un voyage en demi-teintes ?

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    Le spécialiste « religieux » de la Libre Belgique, Christian Laporte, n’est pas très content : la tournure qu’a donnée le pape à son voyage en Allemagne ne lui a pas plu et le corps de l’article qu’il signe aujourd’hui dans ce journal autrefois catholique est encore plus maussade que son titre :

     « Les rapprochements n’ont pas eu lieu et les catholiques ont été grondés.

    L’Allemagne catholique d’après la visite de Benoît XVI ne ressemblera certes pas à celle qui a accueilli son leader spirituel, jeudi dernier - car une visite papale donne toujours un coup de fouet à l’Eglise locale - mais sur la balance du bilan, le fléau penche du côté de la déception car les attentes ne furent guère rencontrées.

    Assez logique puisque le fil rouge des interventions du Pape fut le recentrage doctrinal, voire une frilosité réelle face à toute forme d’ouverture. Et ce, malgré le constat inquiétant qu’en 2010, il y a eu plus de départs de l’Eglise catholique que de nouveaux baptisés en Allemagne. Bien sûr, outre-Rhin aussi, le scandale de la pédophilie a incité nombre de citoyens à ne plus réserver une frange de leurs impôts à l’Eglise romaine. Benoît XVI a finalement rencontré des victimes mais la rencontre fut apparemment moins chaleureuse que lors de visites antérieures. A la base, les fidèles allemands observent évidemment l’évolution de la société et le fossé qui continue à se creuser avec l’Eglise.

    Sur l’œcuménisme, la déception est aussi très forte chez les protestants : Benoît XVI a impressionné leurs responsables, à Erfurt, par son évocation de Luther, mais il n’a pas fait la moindre ouverture pour un réel rapprochement entre les frères séparés. Rien sur la volonté, partagée à la base, que les croyants des deux confessions puissent partager la même communion. Il est vrai que Rome fronce les sourcils devant les ouvertures morales et éthiques des églises évangéliques qui accordent, de surcroît, une place égale aux femmes, en permettant même qu’elles accèdent à des fonctions épiscopales. Benoît XVI est un homme trop bien élevé pour s’en offusquer et les a donc saluées à Erfurt mais en même temps, il ne met pas toujours des gants pour constater les divergences. Dimanche, à Fribourg, il a mis en garde les catholiques allemands "contre une protestantisation de leur Eglise" et lors d’une rencontre avec les orthodoxes, il avait laissé entendre que le rapprochement avec ces autres "frères séparés" serait plus facile - sous-entendu : qu’avec d’autres chrétiens !

    Mais auparavant, il faudra refaire l’unité chez les catholiques. Or la hiérarchie redoute clairement que l’Allemagne soit à son tour touchée par la contestation autrichienne, avec plus de 300 prêtres, et non des moindres, qui ont réclamé d’urgence des réformes pour l’Eglise. Pour le Pape, il ne peut être question de se laisser entraîner par ces contestataires : l’Eglise ne sera crédible que "si les paroisses, les communautés et les mouvements se soutiennent et s’enrichissent mutuellement, si les baptisés et les confirmés, en union avec l’évêque, tiennent haut le flambeau d’une foi inaltérée et laissent illuminer par elle leurs riches connaissances et capacités".

    Pour Benoît XVI, il y a trop de débats dans l’Eglise : "Ce ne sont pas les paroles qui comptent, c’est l’agir". Evoquant les grands prêtres juifs qui s’opposaient à Jésus, il a critiqué "les experts en religion", dont "la religiosité devient routine" et que "Dieu n’inquiète plus vraiment". La veille, le Pape avait déjà secoué "son" Eglise en lui reprochant, devant les jeunes, d’être trop tiède sur le plan spirituel. Et pas suffisamment réactive aux maux du temps : " Notre époque est largement caractérisée par un relativisme subliminal qui pénètre tous les domaines de la vie. Parfois, ce relativisme devient batailleur, se dirigeant contre des personnes qui affirment savoir où se trouve la vérité ou le sens de la vie. Et nous remarquons combien il exerce de plus en plus d’influence sur les relations humaines et sur la société... Certains semblent incapables de renoncer à quelque chose ou à faire un sacrifice pour autrui. Même l’engagement altruiste pour le bien commun, dans les domaines sociaux et culturels, ou pour les personnes dans le besoin, diminue. D’autres ne sont plus en mesure de se lier de façon inconditionnelle à une autre personne". Benoît XVI : bilan en demi-teintes  Eclairage de Christian Laporte

    Faut-il dire que, tout au contraire de l’opinion de « La Libre Belgique », ce voyage nous a agréablement surpris? Comme d’habitude les médias grincheux nous avaient annoncé une flambée spectaculaire de contestations : en réalité, le vrai contestataire, à la fois humble et intelligent, simple et courageux sans concession, ce fut … Benoît XVI : l’establishment religieux, politique et médiatique en est demeuré bouche bée durant tout le voyage. La « Libre Belgique », pour ne citer qu’elle, a fort peu couvert l’événement. Elle se rattrape aujourd’hui dans la ligne qui est la sienne et qui n’est évidemment pas la nôtre.

  • La loi naturelle incompatible avec la laïcité républicaine ?

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    promethee.jpgDans l’éditorial du dernier numéro (24 septembre 2011) du bimensuel « L’Homme Nouveau », Denis Sureau, directeur de la revue signe cet éditorial qui concerne une controverse française mais dont la portée est universelle :

    « Dans la bataille contre l’idéologie du « genre » dans les programmes scolaires, Luc Ferry, intellectuel et ministre de l’éducation émérite, est venu à la rescousse de son successeur, Luc Chatel. Dans une chronique parue dans le Figaro, s’opposant explicitement à l’enseignement de l’Église (et plus particulièrement à sa condamnation des pratiques homosexuelles), il dénonce la reconnaissance d’un ordre naturel comme contraire à la République. Il précise : « Depuis le XVIIIe siècle, toute la pensée démocratique s’est construite à l’opposé de ce naturalisme. Ce qui marque la naissance de l’humanisme moderne, c’est justement la conviction que la nature est tout sauf une norme morale ». La nature, ajoute-t-il, « pour les héritiers des Lumières, c’est d’abord l’ennemi » et « toute éducation doit nous en arracher pour nous faire entrer dans l’espace de la civilité, de l’Histoire et de la culture ». Conclusion : « En tant que républicain, je ne puis donc qu’encourager notre ministre, Luc Chatel, à tenir bon sur cette ligne-là ».

    Luc Ferry, de son point de vue, n’a pas tort. Le Gender n’est qu’un avatar tardif du libéralisme moderne qui, se fondant sur le désir de l’individu, exalte sa capacité indéterminée de s’autoconstruire, d’être le créateur de ses valeurs. A cette folie, seule peut s’opposer une théologie qui perçoit dans la Création les traces de son Créateur, un « plus d’être » qui ne peut venir qu’au-delà de la nature visible, et qui la tire comme hors d’elle-même. Le Genre ou la Création, telle est bien l’alternative ».

    Pour Luc Ferry et ses semblables les droits et devoirs humains n’ont rien d’imprescriptible : ils résultent d’un « contrat social » toujours amendable, selon des mécanismes « démocratiques », eux-mêmes aléatoires. Sur ce point, une controverse (au sens de la disputatio médiévale) avait été organisée, au théâtre Quirino à Rome le 21 septembre 2000, entre le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, et un professeur à l’Université romaine de la Sapienza, le philosophe Paolo Flores d’Arcais, pour explorer des voies de convergence possibles. Au moment décisif du dialogue, le modérateur – Gad Lerner, journaliste à la  Repubblica – s’est demandé si des principes aussi fondamentaux que ceux du Décalogue ne pourraient pas être retenus comme base éthique commune, même par des athées (qui y souscriraient seulement « velut si [comme si] Deus daretur »). Mais cette proposition fut aussitôt rejetée par le philosophe laïc. 

    Ce dernier nia que certaines règles morales ou de droit naturel  puissent constituer des postulats, ou des acquis irréversibles, pour l’humanité : le contrat social est toujours relatif, contingent, renégociable. Ainsi, certains revendiquent-ils maintenant à l’ONU l’insertion de nouveaux « droits » (à l’avortement, à l’euthanasie, au choix du « genre » etc.) dans une Déclaration universelle des droits de l’homme vieille de 50 ans à peine (1948) ! Tout s’écoule, disait déjà le vieil Héraclite. Pareille impasse montre à quel point une définition véritablement universelle (« ubique, semper et ab omnibus ») des droits (et donc des devoirs) humains sans Dieu semble aléatoire.

     

     

     

  • L'Eglise doit toujours, à nouveau, faire l'effort de se détacher de la mondanité du monde

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    Benoït XVI, au terme de son voyage en Allemagne, s'est adressé en ces termes aux représentants ecclésiastiques et laïcs de l'Eglise d'Allemagne :

    Chers Confrères dans le ministère épiscopal et sacerdotal !
    Mesdames et Messieurs !

    Je suis heureux de cette rencontre avec vous qui êtes engagés de multiples manières pour l’Église et la société. Ceci m’offre une occasion appréciée de vous remercier ici personnellement de tout cœur pour votre service et votre témoignage comme « hérauts puissants de la foi en ce qu’on espère » (Lumen gentium, n. 35). Dans votre milieu de travail vous défendez volontiers la cause de votre foi et de l’Église, chose qui n’est pas toujours facile dans les temps actuels.

    Depuis des décennies, nous assistons à une diminution de la pratique religieuse, nous constatons une croissante prise de distance de la vie de l’Église d’une partie notable de baptisés. Jaillit alors la question : est-ce que, par hasard, l’Église ne doit pas changer ? Est-ce que, par hasard, dans ses services et ses structures, elle ne doit pas s’adapter au temps présent, pour rejoindre les personnes d’aujourd’hui qui sont en recherche et dans le doute ?

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  • Sur la raison et la politique en Occident

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    Il y a quelques jours, nous avons relayé le discours prononcé par le Saint père devant le Bundestag. Notre consoeur de Benoît et moi y revient, en reprenant le commentaire de Giuliano Ferrara (Il Foglio) à propos de cette brillante invitation à l’ouverture de l’intelligence.

     Source :

     http://benoit-et-moi.fr/ete2011/0455009f1b06c3101/0455009f6a0f18808.html

     Dans le splendide discours au Bundestag (cf : http://www.zenit.org/article-29016?l=french), le parlement de sa patrie, est réapparu dans une lumière claire, douce et brillante - la lumière de l'intelligence et de la raison - ce formidable professeur Ratzinger qui a été élu pour guider l'Eglise de Rome sur une plateforme de lutte intellectuelle et éthique contre la dérive relativiste et nihiliste venue de l'Occident moderne.

    Benoît XVI a surpris tout le monde. Pas d'élan pastoral d'inspiration minimaliste, aucune catéchèse ordinaire, mais à la place, un rappel clair, énergique, et extraordinaire de la substance de ce qui est politique et public, et de la question philosophico-juridique autour de la façon de faire le bien, de mener une vie juste, de conduire des gouvernements et des états justes, de faire des lois justes dans un monde qui ne dépend plus de la tradition, de l'autorité intrinsèque de la foi, mais de la démocratie majoritaire.

    Les géants usent de mots simples et de concepts accessibles à tous, ils ne sont pas ésotériques (ndt: au sens "réservés aux initiés"), ils parlent au centre fort et réaliste de l'intelligence humaine. Tout comme l'a fait le pape, s'adressant aux Damen und Herren du Bundestag. Évitant les polémiques, et caressant la vérité comme un enfant le ferait avec un jouet

    Le discours, on doit le lire dans sa version intégrale, et sa signification est sans ambiguïté. Ce n'est pas un discours qu'il est possible de détourner par des sophismes et des polémiques. Si nous sommes libres, si nous sommes dans un monde laïc, si nous sommes maîtres de notre destin, c'est parce que nous sommes chrétiens.

    Le christianisme n'a pas imposé la Révélation comme une loi, ce n'est pas la charia, ce n'est pas un espace mythique pour des dieux querelleurs. A la base des droits humains (ndt: j'hésite à traduire par "droits de l'Homme", trop connoté), des réalisations des Lumières, de l'idée moderne même de conscience, il y a le choix chrétien et catholique en faveur de la loi naturelle et de la loi de la raison, il y a le parcours historique enraciné dans les vérités écrites par saint Paul dans la Lettre aux Romains, dans Augustin d'Hippone et dans la culture des Pères de l'Église.

    Même ceux qui n'ont pas la foi comprennent que l'origine du tout ce que nous sommes est mystérieuse, que quelque chose d'inconnaissable est à la base de ce qui est, et que sans la reconnaissance de l'être des choses, la pensée et le monde s'écroulent en un délire du sujet qui se fait le créateur du monde, le portant à une destruction certaine.

    Le Pape a fait une référence délicate et savoureuse à l'écologie, dans la terre d'origine du phénomène des Verts, et a ajouté, avec un esprit espiègle, que l'écologie est d'abord et avant tout l'écologie humaine.

    Il n'y avait pas besoin de parler d'avortement, de sexualité, d'amour, profane, de coutumes et traditions de l'occident postmodernisme , pour être clair et sans détour. L'Église est beaucoup de choses, bien sûr, et sa fonction ou sa vie communautaire comme corps mystique du Christ dépasse d'un coup, qu'elle soit majoritaire ou minoritaire parmi les hommes et les femmes importe peu, toute autre fonction. Mais Benoît XVI a rappelé à un grand et puissant pays de la vieille Europe, qui a dans son passé la tragédie et la culpabilité du plus tragique totalitarisme de l'histoire, que les chrétiens sont, dans leur totalité agissante, une grande agence de la culture humaine capable de contrer tout totalitarisme, y compris relativiste et nihiliste, en engageant dans l'espace public leur conscience théologique, philosophique et politique.

     

  • Benoît XVI aux chrétiens d’Allemagne : courage et confiance en Dieu

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    Environ 100.000 personnes, venues aussi de la Suisse et de la France toutes proches, ont assisté à la  messe en plein air célébrée par Benoît XVI sur l'aérodrome de Fribourg, dans le sud-ouest de l'Allemagne, avant son retour à Rome. Extrait de son homélie:

    « (…) Il y a des théologiens qui, face à toutes les choses terribles qui surviennent aujourd’hui dans le monde, disent que Dieu ne peut être tout-puissant. Face à cela, nous professons Dieu, le Tout-Puissant, le Créateur du ciel et de la terre. Nous sommes heureux et reconnaissants qu’il soit tout-puissant. Mais nous devons, en même temps, nous rendre compte qu’il exerce sa puissance de manière différente de ce que les hommes ont l’habitude de faire. Lui-même a mis une limite à son pouvoir, en reconnaissant la liberté de ses créatures. Nous sommes heureux et reconnaissants pour le don de la liberté. Toutefois, lorsque nous voyons les choses horribles qui arrivent à cause d’elle, nous nous effrayons. Faisons confiance à Dieu dont la puissance se manifeste surtout dans la miséricorde et dans le pardon. Et nous en sommes certains, chers fidèles : Dieu désire le salut de son peuple. Il désire notre salut. Toujours, et surtout en des temps de péril et de changement radical, il nous est proche, son coeur s’émeut pour nous, il se penche sur nous. Pour que la puissance de sa miséricorde puisse toucher nos coeurs, il faut s’ouvrir à Lui, il faut être prêt à abandonner le mal, à sortir de l’indifférence, et à donner un espace à sa Parole. Dieu respecte notre liberté. Il ne nous contraint pas » (…)  L’Église en Allemagne surmontera les grands défis du présent et de l’avenir et demeurera un levain dans la société si les prêtres, les personnes consacrées et les laïcs croyants dans le Christ, en fidélité à leur vocation spécifique, collaborent dans l’unité ; si les paroisses, les communautés et les mouvements se soutiennent et s’enrichissent mutuellement ; si les baptisés et les confirmés, en union avec l’Évêque, tiennent haut le flambeau d’une foi inaltérée et laissent illuminer par elle leurs riches connaissances et capacités. L’Église en Allemagne continuera d’être une bénédiction pour la communauté catholique mondiale, si elle demeure fidèlement unie aux Successeurs de saint Pierre et des Apôtres, si elle soigne de multiples manières la collaboration avec les pays de mission et se laisse aussi « gagner » en cela par la joie dans la foi des jeunes Églises (…)". "Demandons à Dieu le courage et l’humilité de cheminer sur la route de la foi, de puiser à la richesse de sa miséricorde et de tenir fixé notre regard sur le Christ, la Parole qui fait toutes choses nouvelles, qui pour nous est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), qui est notre avenir.

     Tout le texte ici : Homélie de Benoît XVI sur l'aérodrome de Fribourg

     

  • Religio depopulata : comment recycler le patrimoine immobilier d’une Eglise désertée ?

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    Au diocèse de Liège, c’est le failli lui-même nous invite à y réfléchir en termes de réaffectation sociale. Voici son invitation : 

    UN LOGEMENT POUR TOUS : DEFI POUR L’EGLISE 

    Samedi 22 octobre 2011 de 9h à 13h 

    Centre Diocésain de Formation

    « Espace Prémontrés »

    Rue des Prémontrés, 40 à 4000 Liège

    Organisation de Justice & Paix Liège

     Avec :

     Le Père Bernard DEVERT, Habitat et Humanisme France

    Marie-Françoise BOVEROULLE, Projet Bethléem Bruxelles

    Joël SCHALLENBERGH, Président de l’Union wallonne des AIS

    Stephan LUX, A.P.L. Habitat Service Liège

    Jacques WYNANTS, Président de la Fabrique d’église de Saint-Remacle Verviers

    Entrée gratuite et préinscription souhaitée justpaixlg@yahoo.fr ou 04/230.31.66

     Un logement pour tous : défi pour l’Eglise

     Le droit à un logement digne est fondamental. Dans un contexte économique et social où le fossé entre riches et pauvres se creuse et où la difficulté de se loger décemment s’accroît, il est urgent de rappeler ce droit, mais aussi de se mobiliser pour que chaque famille en bénéficie. L’Eglise ne peut rester indifférente. En effet, elle dispose de bâtiments inoccupés et il en va donc de sa crédibilité dans l’annonce libératrice de l’Evangile de s’impliquer pour contribuer, en collaboration avec d’autres, à relever le défi du logement. Aussi la Commission « Justice et Paix » du diocèse de Liège vous invite à un colloque qui se tiendra à Liège le samedi 22 octobre 2011 de 9 à 13 heures pour aider à fédérer les énergies en abordant les deux questions qui suivent.

     Pourquoi l’enjeu est-il important pour les chrétiens ?

     Fondateur de « Habitat & Humanisme », le Père Bernard Devert a accepté de venir de Lyon nous partager les réflexions qui l’ont amené, comme chrétien, à créer ce mouvement qui rassemble maintenant beaucoup de monde dans plusieurs pays.

     Comment l’Eglise de Belgique peut-elle affecter des biens immobiliers à du logement ?

     Grâce à l’action de différentes organisations et personnalités phares, la question n’est plus théorique. Le « projet Bethléem », initié par le diocèse de Malines-Bruxelles, sera exposé par sa représentante. Celle-ci retracera le long chemin parcouru pour aboutir à des réalisations concrètes, ainsi que les obstacles juridiques, administratifs et techniques qu’il a fallu surmonter. Seule, l’Eglise ne peut relever le défi, mais heureusement des structures publiques existent dans ce domaine. Les témoignages de personnes travaillant dans celles-ci illustreront comment des collaborations fructueuses rendent possible et souhaitable l’implication de l’Eglise dans une meilleure offre de logement digne pour tous. Un autre témoignage très concret, celui d’un membre d’un Conseil de Fabrique, évoquera les difficultés que pose de toute manière la gestion de bâtiments inoccupés ou loués dans des conditions difficiles. Les affecter au logement via des organismes publics présente l’avantage, non seulement d’offrir un toit, mais aussi de ne plus se retrouver seuls face à des problèmes de gestion et de suivi du bien mis en location.

    Cette question rejoint, en partie, la réflexion exprimée ici Un besoin d’églises par le chef d’édition de la Libre Belgique-Gazette de Liège. Comme nous l’avons déjà signalé, nous ne manquerons pas d’y revenir.

     

     

     

  • Un besoin d’églises

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    Nous avons déjà évoqué les enjeux liés à l’entretien des biens religieux, dans le contexte général de déclin des pratiques religieuses:

    cf.http://www.belgicatho.be/archive/2011/09/15/le-patrimoine-religieux-objet-de-concupiscences-socialistes.html).

    Dans Saint Matthieu, 24, le Seigneur annonçait aux disciples qu’à la place du temple, il ne resterait pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Les disciples, intrigués – on l’eût été pour moins – posèrent alors à Jésus la question suivante : « Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement ? ». Ce à quoi Jésus répondit, avant même de donner  un signe : « Prenez garde que personne ne vous séduise ».

    Le Seigneur savait en effet que le signe de la fin des temps serait la séduction. Le verbe grec traduit par « séduire » signifie aussi: « Attirer dans l’erreur, éloigner du droit chemin, écarter de la vérité ».

    C’est un verbe qui a un sens similaire à celui du verbe traduit par « apostasier », et qui signifie: « abandonner la vérité, faire défection, chuter dans l’erreur et le mensonge ». Autrement dit, Jésus dit à ses disciples : « Prenez garde que personne ne vous fasse tomber dans l’apostasie ». Et l’apostasie, c’est l’abandon de la foi.

    Cette digression par les Ecritures étant faite, nous signalons des considérations plus immédiates, sous la plume de Paul Vaute, publiées dans la Libre Belgique- Gazette de Liège  de ce samedi 24 septembre, où il est question d’attachement au patrimoine via des soutiens inattendus, de perspectives symboliques ayant un impact fort et d’une réflexion sur une possible fonction mixte dévolue à certains lieux, alliant le culturel et l’ecclésial.

    Lire l’article ici : Un besoin d’églises

    Nous y reviendrons…