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Spiritualité - Page 358

  • Fête de la Chaire de Saint Pierre (22 février)

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    Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16,13-19.

    En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? »
    Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »
    Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
    Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
    Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
    Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
    Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

    Explication de cette fête par "Evangile au Quotidien" :

    La fête de la Chaire de Saint Pierre était à l’origine célébrée le 18 janvier en Gaule et le 22 février à Rome même. En 1558, le pape Paul IV introduisit la fête du 18 janvier à Rome qui devint fête de la Chaire de Saint Pierre à Rome tandis que la fête du 22 février pris le titre de Chaire de Saint Pierre à Antioche.

    La réforme du calendrier de saint Jean XXIII a supprimé la fête du 18 janvier dont il ne reste plus que le jour octave le 25 janvier avec la fête de la Conversion de saint Paul.

    L'Église célèbre solennellement, en ce jour, le souvenir de l’entrée du Prince des Apôtres à Rome et de sa prise de possession du siège épiscopal de la Ville éternelle. Les Actes des Apôtres font allusion à cet événement d’une importance primordiale dans l’histoire du monde. Quand saint Pierre, emprisonné par le roi Hérode, eut été délivré par l’ange, il  visita dans la nuit la communauté chrétienne rassemblée, lui donna les recommandations nécessaires puis, disent les Actes, « il se leva et se  rendit dans un autre lieu » (Act. XII, 17). Où se rendit Pierre ? Les Actes ne le disent pas, peut-être pour ne pas trahir sa résidence, mais la tradition indique Rome. C’était en l’an 42 après J.-C. C’est pourquoi la Tradition admet que Pierre a été évêque de Rome pendant 25 ans. En 1558, Paul IV décida que l’accession de Pierre au siège de Rome serait célébrée solennellement, le 18 janvier. Jusque-là on ne célébrait que le  pontificat de Pierre (le 22 février). Dès lors, le 18 janvier fut consacré à la Chaire de saint Pierre à Rome, et le 22 février, on fêta la fondation de l’Église d'Antioche, la première que saint Pierre ait gouvernée. Il y a maintenant dans l’Église deux fêtes de la Chaire de Saint-Pierre. La vénérable Chaire de Pierre qui, jusqu’au Ve siècle se trouvait dans le Baptistère de Saint-Pierre, se trouve aujourd’hui dans l’abside de la basilique vaticane. La précieuse relique ne se compose plus que de quelques morceaux de bois, reliés depuis les temps anciens par des plaques d’ivoire, sur lesquelles se trouvent des figures. Malheureusement, le Pape ne peut plus s’asseoir sur cette antique Chaire, car, au temps de la Renaissance, elle fut renfermée dans un  reliquaire colossal, œuvre de Bernin.

    La messe (Statuit)

    La messe (assez récente) place au milieu de nous le premier évêque de Rome, saint Pierre. À l’Introït, nous le voyons dans la personne du prêtre célébrant. À l’Épître, nous l’entendons nous parler, à nous "les élus étrangers de la dispersion" et il nous annonce le message vraiment joyeux de l’héritage que rien ne peut détruire ni corrompre ni flétrir, qui nous est réservé dans le ciel et dont le gage est la Sainte Eucharistie. Assurément il vaut la peine d’être, « pendant un court temps », purifiés comme l’or dans le feu des épreuves, pour la manifestation de Jésus-Christ, qui se réalise aujourd’hui au Saint-Sacrifice. À l’Évangile, nous revivons, avec saint Pierre, le grand jour de Césarée de Philippe où le Christ l’établit le rocher de son Église. Mais notre âme, à nous aussi, doit être ferme comme le roc, afin que le Christ y bâtisse le royaume de Dieu. Cette parole : Tu es Petrus est le leitmotiv de la messe (All., Off., Comm.) et elle s’applique non seulement à Pierre, mais à nous. Au graduel, l’Église chante l’exaltation de saint Pierre sur sa Chaire. Dans l’Eucharistie, le Seigneur bâtit en nous son Église (Comm.).

    L’Église romaine

    La fête d’aujourd’hui a, pour notre vie liturgique, une grande importance. Nous rendons-nous bien compte que toute notre liturgie est, à proprement parler, celle de la ville de Rome ? Nous célébrons, en majorité, des saints romains, nous célébrons la dédicace des églises romaines. Bien plus, dans l’office des stations, la liturgie nous conduit, une centaine de fois, dans la ville de Rome où nous assistons aux solennités de la messe, avec l’évêque de Rome. Or il importe que nous puissions nous sentir membres de l’Église de Rome, que cette Église soit notre diocèse. C’est ce qu’exige le développement actuel de la liturgie occidentale. Les choses auraient pu se passer autrement. Si la liturgie avait suivi la ligne des trois premiers siècles, les diverses nations auraient pu avoir un patriarcat spécial et une liturgie particulière, à laquelle il aurait été plus facile de s’accoutumer. Mais il faut tenir compte de ce qui existe. Il faut nous unir à l’Église romaine, nous sommes membres de la communauté romaine.  Dans l’église de chez nous, il faut voir souvent une église de Rome et célébrer les saints mystères avec l’évêque de Rome. De cette façon, la liturgie romaine nous deviendra familière. Quelle différence y a-t-il maintenant entre la fête d’aujourd’hui et la fête de saint Pierre et de saint Paul ? C’est que, le 29 juin, nous célébrons l’Apôtre et le Vicaire de Jésus-Christ, le Pape de l’Église universelle. Aujourd’hui nous fêtons l’Évêque de l’Église romaine à laquelle nous sommes incorporés (c’est pourquoi on a, au bréviaire, le commun des confesseurs Pontifes). C’est comme une fête patronale de notre liturgie romaine.

  • Russie : on réaffecte massivement au culte les églises transformées en musées

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    st-isaacs-cathedral.jpgL’Église russe va récupérer la cathédrale de Saint-Pétersbourg que le défunt régime communiste avait transformée en musée. Juste l’image inversée de ce qui se passe aujourd’hui en Europe de l'Ouest. Là aussi les nostalgiques protestent. Ce ne sont évidemment pas les mêmes. Et pour compléter le tableau à l'envers,  c'est le journal occidental « La Croix » qui se fait l’écho de leurs doléances :

     « Nous ne céderons pas la cathédrale à l’Église ! » Ces dernières semaines, avec banderoles et slogans, jusqu’à 2 000 manifestants ont protesté dans les rues de Saint-Pétersbourg contre le nouveau projet du gouverneur de la deuxième­ ville de Russie : transférer la cathédrale Saint-Isaac à l’Église orthodoxe. Les autorités religieuses, de plus en plus influentes au sommet de l’État sous la présidence de Vladimir Poutine, le demandaient depuis 2015.

    C’est à cette date, vingt-six ans après la chute de l’URSS, qu’a été promulguée la loi permettant un large transfert de patrimoine de l’État vers le Patriarcat. Il s’agit d’églises, de monastères et d’autres monuments sacrés qui, sous le régime soviétique, avaient été nationalisés et transformés en musées (mais aussi prisons, dépôts…). L’Église, fière de sa « victoire historique », pourrait à terme récupérer 17 000 bâtiments, certains ayant déjà retrouvé leurs usages religieux – mais pas encore leurs propriétaires d’avant la révolution de 1917.

    À LIRE : À Saint-Pétersbourg, la cathédrale Saint-Isaac rendue à l’Église orthodoxe

    Près de 200 bâtiments seraient déjà passés sous la propriété de l’Église. Des procédures longues et difficiles. Parmi ce vaste patrimoine, la cathédrale Saint-Isaac est un cas à part. Inaugurée et consacrée en 1858, elle a été construite par l’architecte français Auguste Ricard de Montferrand qui, pendant les quarante années de chantier, y a consacré presque toute sa vie sous les règnes successifs d’Alexandre Ier, Nicolas Ier et Alexandre II. À cette époque impériale, elle portait le statut de principale cathédrale de Russie.

    L’une des principales attractions touristiques de Saint-Pétersbourg

    Pendant la révolution d’Octobre 1917, la cathédrale a été pillée par les bolcheviks. Les nouvelles autorités communistes, anticléricales, n’ont pas tardé à la fermer et à la transformer en musée de l’athéisme. C’est à partir de 1937 qu’elle devient un musée d’histoire et d’art. Un statut que l’imposante cathédrale, l’une des plus vastes au monde sous son dôme, a conservé depuis, même si les offices religieux ont repris, notamment à l’occasion d’importantes fêtes religieuses. La troisième plus grande cathédrale d’Europe, après la basilique Saint-Pierre et la cathédrale Saint-Paul de Londres, est du coup devenue l’une des principales attractions touristiques de Saint-Pétersbourg, attirant plus de 3 millions de visiteurs par an et rapportant environ 12 millions d’euros.

    Aujourd’hui, la direction et le personnel de Saint-Isaac, écartelés entre l’administration de la ville et l’influente Église locale, figurent parmi les premiers opposants à ce transfert. Une pétition a recueilli 200 000 signatures. Et, régulièrement, des rassemblements d’opposants sont organisés. « Je continue de croire que l’on est en train de commettre une erreur », a confié à la presse Nikolaï Bourov, le directeur du musée de la cathédrale. Surpris de ne pas avoir été consulté par le gouverneur de la ville avant la décision, il s’inquiète de l’avenir du système mis en place depuis quatre-vingts ans. « Il y aura des visiteurs, certes, mais beaucoup moins qu’avant. Simplement parce que le fait d’organiser ces flux touristiques massifs exige le travail et les efforts de très nombreuses personnes, rappelle Nikolaï Bourov. Un système très complexe de fonctionnement et de gestion financière s’est mis en place. Mais tout le monde ne s’en rend pas compte, ce qui m’inquiète sérieusement. » L’an passé, 1,5 million d’euros ont été investis en travaux de restauration, en particulier pour remplacer les systèmes de ventilation et de conditionnement de l’air.

    Éviter que se répète le « don » du monastère Novodevitchi

    Ces investissements d’entretien et ces méthodes de gestion muséale risquent de ne pas être les priorités des autorités orthodoxes. Elles promettent, certes, de préserver le musée. Mais le ticket d’entrée, jusque-là de 250 roubles (4 €), sera désormais gratuit. Avec pour conséquence une réduction des sources de revenus pour l’entretien. C’est l’une des principales craintes de tous les musées qui, depuis la loi de 2015, doivent passer sous propriété de l’Église. L’Union des musées de Russie a notamment demandé qu’une soixantaine de monastères et églises particulièrement importants pour l’histoire russe, notamment ceux figurant – comme Saint-Isaac – sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, ne soient pas restitués et fassent l’objet d’une exception dans la loi. Une manière d’éviter que se répète le « don » du monastère Novodevitchi : abritant à Moscou l’une des plus riches expositions d’icônes, il a été transféré à l’Église sur décision personnelle du Kremlin.

    À LIRE : L'Église et les musées se disputent le patrimoine religieux russe

    Ref. L’Eglise russe va récupérer la cathédrale de Saint-Pétersbourg

    JPSC

  • Méditer et prier l'Evangile du jour (21 février 2017)

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    Marc 9: 30-37

    La Parole de Dieu

    En ce temps-là,
        Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
    et il ne voulait pas qu’on le sache,
        car il enseignait ses disciples en leur disant :
    « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
    ils le tueront
    et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
        Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
    et ils avaient peur de l’interroger.
        Ils arrivèrent à Capharnaüm,
    et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
    « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
        Ils se taisaient,
    car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
    pour savoir qui était le plus grand.
        S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit :
    « Si quelqu’un veut être le premier,
    qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
        Prenant alors un enfant,
    il le plaça au milieu d’eux,
    l’embrassa, et leur dit :
        « Quiconque accueille en mon nom
    un enfant comme celui-ci,
    c’est moi qu’il accueille.
    Et celui qui m’accueille,
    ce n’est pas moi qu’il accueille,
    mais Celui qui m’a envoyé. »

    Marc 9: 30-37

    Sur Evangile au Quotidien : http://levangileauquotidien.org/M/FR/

    et

    Sur "Un moment sacré" : http://www.unmomentsacre.com/node/186304

  • Liturgie : l’abbaye de Solesmes a un nouveau site internet

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    Lu sur le site « Pro Liturgia » :

    « Dans le contexte de délitement spirituel et liturgique que nous connaissons actuellement, les abbayes qui respectent la liturgie restaurée à la suite de Vatican II ont un rôle essentiel à jouer pour nous montrer le chemin à suivre en vue d’un redressement. Parmi ces abbayes, il faut citer Solesmes dont l’ancien Père Abbé, le T.R.P. Dom Jean Prou, avait été sollicité par Paul VI pour mettre en œuvre la liturgie de l’Eglise de façon exemplaire. 
    Les moines de Saint-Pierre de Solesmes ont un nouveau site internet qui présente des enseignements aussi brefs que clairs ainsi que des petites vidéos et des enregistrements d’offices. C’est 
    à découvrir ici. (sur la page “spiritualité”, l’enregistrement des premières vêpres de l’Ascension fait bien revivre cette ambiance de prière de l’Eglise dans sa forme structurée héritée de plusieurs siècles de prière.) »

    JPSC

  • Quand la démesure s'impose dans l'amour : prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 7e dimanche du temps ordinaire

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    La démesure s'impose dans l'amour (Mt 5, 38-48) / Michel-Marie Zanotti-Sorkine 

    Prédication (archive du 23 février 2014) par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Mt 5, 38-48) pour le 7e dimanche du temps ordinaire.

    http://www.delamoureneclats.fr / http://www.unfeusurlaterre.org

    Références bibliques : http://aelf.org/

    Évangile : Sermon sur la montagne. Aimez vos ennemis, soyez parfaits comme votre Père céleste (Matthieu 5, 38-48)

    Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous avez appris qu'il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter. Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.»

  • La Lumière et les Lumières : compatibles ?

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    "C’est toute l’ambiguïté d’un mouvement intellectuel actuellement à l’œuvre et qui entend moins faire vaciller le navire que le remettre à flot. Tous sont habités intérieurement par la modernité, laquelle n’est pas simplement un moment historique, mais porte en elle une vision de Dieu, de l’homme et de la vie en société, contraire à la pensée chrétienne". Un éditorial de Philippe Maxence dans « L’Homme Nouveau » du 11 février 2017 :

    « L’émergence d’un courant

    Après des décennies de progressisme échevelé, le conservatisme est de retour. Certes, le mot a toujours mauvaise presse, mais il connaît aujourd’hui un regain de faveur, au moins au plan intellectuel. Des preuves ? Le philosophe conservateur Roger Scruton a été enfin traduit en France (De l’urgence d’être conservateur, L’Artilleur) pendant que deux autres ouvrages récents entendent présenter la pensée conservatrice (Vous avez dit conservateur ? de Lætitia Strauch-Bonart, Le Cerf ; Qu’est-ce que le conservatisme ? de Jean-Philippe Vincent, Les Belles Lettres).

    En 2002, l’essayiste de gauche Daniel Lindenberg avait pourtant sonné le tocsin : la réaction pointait à nouveau le nez. Il dénonçait donc la montée des nouveaux réactionnaires, censés incarner un retour au passé et aux idées nauséabondes

    Sus à la pensée progressiste !

    Depuis la parution du Rappel à l’ordre de Daniel Lindenberg (réédité en 2016), loin de refluer, le mouvement « néo-réactionnaire » n’a fait en quelque sorte qu’augmen­ter. Aux intellectuels alors visés, il convient d’ajouter aujourd’hui Éric Zemmour, Patrick Buisson, Élisabeth Lévy et ses amis de Causeur, Bérénice Levet, Natacha Polony, François-Xavier Bellamy ou Jean-Claude Michéa qui s’est fait une spécialité en tant qu’anarchiste anti-libéral de pilonner le progressisme de la gauche bobo et de la Fondation Terra Nova. De son côté, l’athée Michel Onfray joue une partition assez similaire.

    Peu à peu, le terme conservateur s’est substitué à celui de néo-­réactionnaire. Les intellectuels cités bénéficient, il est vrai, d’un public qui se reconnaît globalement dans leurs propos et leurs analyses. Les (gros) livres d’Éric Zemmour ne sont peut-être pas toujours lus intégralement, mais ils sont vendus en très grand nombre. Ses conférences attirent une foule suffisamment importante pour que l’on ait pu penser à lui comme candidat aux… élections présidentielles. Le désastre de l’école et de la transmission, contre lequel bataille Alain Finkielkraut, a certainement élargi l’audience du philosophe, bien au-delà de son (intéressante et souvent passionnante) émission Répliques, diffusée sur France-Culture. Dans ce sillon, une jeune garde monte aussi à l’assaut des bastions de la pensée progressiste et des citadelles de l’enfermement moral.

    Une ambiguïté de fond 

    Avec courage et talent, ces intellectuels « conservateurs » sont parvenus en raison de leur aura médiatique à enfoncer des coins dans le système intellectuel dominant en France. Ils s’expriment dans les « Tribunes » du Figaro, sont reçus à la télévision ou à la radio, agoras modernes dans lesquelles ils font entendre une voix dissonante. Ce qui, dans le même temps, n’empêche nullement le système dans un réflexe d’autodéfense de recourir à leur encontre à la dénonciation, l’amalgame ou la menace plutôt qu’au véritable débat d’idées. Finkielkraut ou Onfray se sont vus ainsi dénoncés comme des suppôts de Marine Le Pen. Zemmour s’est fait virer d’une chaîne de télévision et connaît l’ambiance des tribunaux. Pourtant, loin de diminuer leur succès, ces avanies renforcent l’adhésion de leur public, lequel ne cesse d’augmenter.

    Parmi ce public, les catholiques occupent une place importante. Peu importe qu’Éric Zemmour soit au fond un jacobin pour lequel les religions doivent se cantonner dans l’espace privé. Peu importe qu’Alain Finkielkraut ne voie de solution que dans la laïcité républicaine ou que Natacha Polony n’ait pour horizon que le monde des Lumières sans parler de Michel Onfray qui reste plus que jamais arc-bouté sur son athéisme épicurien. C’est toute l’ambiguïté de ce mouvement intellectuel actuellement à l’œuvre et qui entend moins faire vaciller le navire que le remettre à flot. Tous sont habités intérieurement par la modernité, laquelle n’est pas simplement un moment historique, mais porte en elle une vision de Dieu, de l’homme et de la vie en société, contraire à la pensée chrétienne. 

    Désespérer Billancourt ?

    Il n’est pas bien élevé de dire son malaise devant cette ambiguïté. Et de fait, un refrain semble constamment repris. Même si nous ne partageons pas entièrement leurs points de vue, ces intellectuels feraient trop de bien pour que l’on fasse apparaître clairement nos désaccords. C’est une version de droite du célèbre et sartrien « Il ne faut pas désespérer Billancourt ». Certes, dans une guerre, il faut savoir trouver des alliés, mais pas au point de se faire coloniser intérieurement et intellectuellement par eux. La réaction et le conservatisme sont aujourd’hui insuffisants pour remédier aux maux de notre société. Utiles comme alliés, ils n’en visent pas moins à redonner à la modernité et aux Lumières une visibilité qu’ils estiment trahies parce que d’autres sont allés trop loin. C’est une question de degré ou de curseur sur une échelle qui pourtant reste la même. Or, la bonne nouvelle, c’est que la modernité s’essouffle. Elle s’est emballée et a franchi des frontières que ses épigones n’imaginaient pas la plupart du temps. Faut-il donc se limiter à rêver au retour des Hussards de la République, au respect d’une laïcité originellement meurtrière, au réveil des Lumières dans une République restaurée ? Soyons sérieux ! Si nous nous félicitons des fissures provoquées dans le mur du mensonge et dans le retour d’un certain bon sens, il faut pousser plus loin. Porter la cognée sur les racines même de la destruction moderne et poser les fondements d’une restauration de ce que sont véritablement l’homme et la société. Oui, encore un effort, camarades ! »

    Ref. Notre quinzaine : Encore un effort, camarades !

    JPSC

  • Banneux : Winter Forum du 17 au 19 février 2017

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    METS TES GODASSES, QUITTE TON DIVAN !

    winter forum.pngLiège - Belgique, le 15 février 2017. Le Winter Forum est le plus grand rendez-vous jeunes et jeunes pros, 18-30 ans, chrétiens et en quête de sens en Belgique et dans les régions limitrophes. C’est la 3ème édition de ce Forum belge et européen qui rassemblera plus de 350 participants de 6 pays et qui est animé en 3 langues (français, néerlandais et anglais). Au sanctuaire international Notre-Dame de Banneux, avec sa source pour les nations, du vendredi 17 au dimanche 19 février 2017. Plus de 20 grands témoins sur 20 sujets d’actualité: SDF, travail, Islam, amour, ...

    Le thème reprend le message du pape François aux jeunes lors des dernières Journées Mondiales de la Jeunesse : "Wake up, put your walking shoes on, leave your sofa and open new horizons". “Réveille-toi, mets tes godasses, quitte son divan et ouvre de nouveaux horizons”. Ce forum propose aux jeunes d'expérimenter une foi joyeuse, d'entendre des témoignages de vie inspirants, de se former, de se détendre et de développer une fraternité humaine. Le Forum débute le vendredi soir avec une grande “Winter Forum’s Got Talent Night” au cours de laquelle les jeunes rivaliseront de créativité pour décrocher la palme.

    Ce qu’en disent les participants de 2016:

    “Ce Winter Forum fut la meilleure expérience de ma vie ! Des amis m’avaient invitée et j’ai été touchée par la joie des participants et des animations. J’ai redécouvert un Dieu proche, incarné par son fils Jésus, bienveillant et surtout patient avec moi. Bref, j’ai été moi-même. J’ai fait le plein d'énergie, de joie et d'amis !” Sophie 

    “C’était fantastique de vivre ce temps avec tous ces jeunes. C’est un réel décalage avec une certaine image d’une Eglise moralisatrice véhiculée par certains media. Il faut vraiment le vivre. Nous avons parlé d’un tas de sujets d’actualité qui nous concerne, nous, les jeunes: études, futur travail, mariage, souffrances, Facebook, liberté, Dieu aussi bien sûr. En fait, nous sommes l’avenir de l’Eglise, non ?” François

    “Un week-end pour découvrir qu'il y a d'autres jeunes qui cheminent dans la foi. Le dîner frites et steak était particulièrement délicieux ! Vive le winterbar ! Merci à toute l'équipe organisatrice.” Eric

    Ce Winter Forum est une initiative de Emmanuel Youth Belgium & Europe, la mission jeunes de la Communauté de l’Emmanuel.

    Galloy.png

    Contacts

    info@emmanuelyouth.be - +32 (4) 374 23 74 / +32 (497) 44 67 36

    Laurence & Jacques Galloy, responsables Emmanuel Youth Belgium

    Informations & Media:

    Informations, programme, inscriptions et détails sur: http://winterforum.emmanuelyouth.be

    Vidéo bande annonce 1: https://www.youtube.com/watch?v=9FFJVPKTBVk

    Vidéo bande annonce 2: https://www.youtube.com/watch?v=GfYuNb0YIk0

    Evènement Winter Forum 2017 sur facebook: https://www.facebook.com/events/441034829400083/

    Page facebook Emmanuel Youth Belgium: https://www.facebook.com/emmanuelyouthbelgium/

  • La publication d'un livre consacré au chapitre 8 d'"Amoris laetitia"

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    De zenit.org (Anita Bourdin) :

    Le card. Coccopalmerio, canoniste, consacre un livre au ch. 8 d’ «Amoris laetitia»

    Ou comment «accompagner, discerner et intégrer la fragilité»

    « Le huitième chapitre de l’exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia » : c’est le titre du livre du  cardinal italien, canoniste, Francesco Coccopalmerio, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, qui a été présenté à Rome, à Radio Vatican, ce mardi 14 février 2017, par Mgr Maurizio Gronchi, professeur ordinaire de christologie à l’Université pontificale Urbanienne et consulteur de la Congrégation pour la doctrine de la foi, par le journaliste italien, « vaticaniste », Orazio La Rocca, et par le p. Giuseppe Costa, directeur de la Librairie éditrice vaticane, éditeur de l’ouvrage. Une invitation à remettre « le Christ au centre ».

    «Accompagner, discerner et intégrer la fragilité»

    Le huitième chapitre d’Amoris Laetitia – intitulé « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité »est consacré aux « unions irrégulières », est celui qui a suscité le plus d’intérêt et d’interrogations sur l’exhortation apostolique post-synodale : le pape François y invite à « une pastorale plus attentive aux personnes individuelles, caractérisée par l’accompagnement, le discernement et l’intégration de la fragilité » sans pour autant entamer la doctrine traditionnelle de l’Église sur le sacrement du mariage, validement célébré.

    Le journaliste italien Orazio La Rocca s’avoue convaincu par le livre du canoniste: « Les doutes soulevés avaient suscité en moi quelques interrogations. Parmi celles-ci, l’idée que la doctrine était blessée. En fait, non : avec ce texte, le cardinal (Coccopalmerio) explique sous une forme didactique très pénétrante que la doctrine n’est pas touchée mais en même temps, les personnes blessées sont filles de l’Église qui s’ouvre comme une mère ».

    La question de la conversion

    Pour sa part, Mgr Gronchi montre, au micro de Radio Vatican, comment le card. Coccopalmiero aide à comprendre ce que le pape a écrit dans Amoris laetitia et qu’il existe des conditions sérieuses pour l’éventuel accès aux sacrements de baptisés mariés à l’Eglise puis divorcés et remariés : « Les choses « en plus » que dit le cardinal se trouvent page 27 et page 29 du livret. Ce sont exactement : « … l’Église pourrait donc admettre à la Pénitence et à l’Eucharistie les fidèles qui se trouvent dans une union non légitime, mais qui remplissent deux conditions essentielles : ils désirent changer de situation mais ils ne peuvent pas réaliser leur désir ». Et page 29 : « … cette intention est exactement l’élément théologique qui permet l’absolution et l’accès à l’Eucharistie, toujours, nous le répétons, en présence de l’impossibilité de changer immédiatement la situation de péché ». Ce sont les expressions avec lesquelles le cardinal fait un pas d’interprétation dans la ligne de l’exhortation. »

    Il précise : « Ici, changer est compris comme le désir de conversion. Il ne précise pas si cela signifie revenir à la situation précédente, en commettant peut-être une nouvelle faute, cela, le cardinal le dit ; il ne précise pas si cela veut dire chercher à s’abstenir des relations conjugales, comme indiqué dans Familiaris Consortio au numéro 84. Il est question de conversion. Et par conséquent, l’intention d’être plus conformes au Christ rend légitime, parce que c’est l’intention, l’accès à la grâce sanctifiante des sacrements. Cela ne contredit pas la doctrine du repentir, ni non plus la doctrine de la grâce sanctifiante. Ce sont les expressions du cardinal. »

    Hôpital de campagne et sécurité de doctrine

    Pour lui, « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité » pourrait constituer un modèle culturel pour la société « … et aussi pour la politique. Que signifie, pour une communauté civile, sociale, politique, prendre en charge les situations de plus grande fragilité ? Je pense aux immigrés, aux pauvres, aux personnes handicapées, aux personnes socialement exclues… c’est le devoir de toute société, de la politique, de l’Église. Pensons à ce que cela signifie pour l’économie, pour les relations internationales, etc. »

    Il affirme aussi que l’Église comme « hôpital de campagne » mais qui n’est pas une alternative à la sécurité de la doctrine traditionnelle… « parce que l’Église a toujours été le refuge des pécheurs : « Je ne suis pas venu pour juger mais pour donner la vie ». Il faut comprendre si Jésus est considéré absolument comme le centre, et si sa mort et sa résurrection sont le centre de la doctrine autour desquelles les aspects doctrinaux s’organisent selon une hiérarchie de vérité, ou si nous mettons au centre un aspect quelconque qui, au contraire, est à la périphérie. Le pape met très souvent en évidence l’importance des périphéries quand il s’agit de situations de marginalité. Par conséquent, il invite à un décentrement. Mais il est intéressant que parfois, ce discours vaut aussi en sens inverse : il y a certaines périphéries doctrinales qui se font mettre au centre, en oubliant que le centre est Jésus. »

    Avec uen traduction de Constance Roques

  • La méditation de l'abbé de Tanoüarn sur le film "Silence" de Scorcese

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    Lu sur "Metablog" :

    Silence_(2016_film).jpgSilence!

    Le dernier film de Martin Scorsese impose silence à la critique dès son titre. C'est pourquoi d'ailleurs ceci n'est pas une critique, mais une méditation sur ce film, sur la foi donc, et sur la trahison, telles qu'elles apparaissent à ce grand artiste, en quête de vérité.
     
    Cette oeuvre grandiose que le cinéaste aurait médité pendant vingt ans, est évidemment scandaleuse, elle est un objet de scandale pour qui la prend dans la figure : 2 H 40 sur une histoire de martyrs qui s'offrent ou se dérobent au sabre de l'Inquisiteur, ce n'est pas folichon comme intrigue ; 2 H 40 d'un terrible pilpoul dont l'enjeu est la vie ou la mort, la mort du martyre qui donne la vie ou la vie du pékin moyen qui se termine toujours par la mort : le film se termine d'ailleurs... dans un cercueil ! 2 H 40 d'images sur le Japon du XVIIème siècle, où les visages sont "impénétrables" et les tempéraments de feu, où les chrétiens japonais sont persécutés et menacés à tout moment de supplices qu'en français courant nous qualifions de chinois, mais où les communautés créées par saint François Xavier au Pays du Soleil levant n'ont pas vu de prêtres depuis des décennies.
     
    Toute la première partie du film s'engage sur le quiproquo que crée cette situation : deux jésuites portugais, le Père Garupe et le Père Rodrigues, débarquent clandestinement dans l'Archipel pour avoir des nouvelles de leur ancien Père maître le Père Ferreira, un personnage qu'ils admirent et dont ils ont fait leur idéal religieux. On pourrait presque dire qu'ils le vénèrent comme un saint. Mais très vite, leur mission prend une autre dimension : les deux hommes sont littéralement happés par les communautés chrétiennes clandestines qui vivent dans des villages au bord de l'eau. Leur foi d'écolier enthousiaste va mûrir, plus vite d'ailleurs chez l'un que chez l'autre, au contact des héros que sont les chrétiens japonais sans nom et leurs porte parole, Ichizo et Mokichi.

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  • La colonisation : un crime contre l’humanité ? Réinformation

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    La colonisation : un crime contre l'humanité. C’est ce que raconte aujourd'hui un Emmanuel Macron, candidat à la présidence de la République Française. L'héritage du monde colonial une honte, vraiment ? L'histoire a aussi ses droits. Témoignage pris sur le vif à Bukavu, voici quelques années :

    JPSC

  • Justo Ukon Takayama (1552-1615), seigneur féodal japonais, béatifié le 7 février dernier

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Justo Ukon : « le samouraï du Christ »

    Propos recueillis par Philippe Maxence le

    Justo Ukon : « le samouraï du Christ »

    La Croix et l’épée du Japonais Otohiko Kaga, proche de Shûsaki Endô, a pour héros Justo Ukon Takayama (1552-1615), seigneur féodal japonais, qui a été béatifié ce 7 février. Entretien avec Roger Mennesson, traducteur de ce roman d’Otohiko Kaga.

    Qui est Justo Ukon Takayama, le héros du roman d’Otohiko Kaga, La Croix et l’épéeque vous avez traduit ?

    Roger Menesson : Justo Ukon Takayama est un daimyô, un seigneur féodal japonais, né en 1552, à Haibara.

    Le père de Justo Ukon, Dario Hida no Kami Takayama, bouddhiste à l’origine, avait rencontré des missionnaires jésuites portugais et espagnols venus à la suite de François-Xavier évangéliser le Japon. Il invita le frère japonais non-voyant Lorenzo à venir l’entretenir lui et les siens de la foi chrétienne. C’est ce dernier qui le baptisa avec sa famille, et, comme c’était le cas à l’époque, un certain nombre de feudataires. Son fils Ukon reçut comme nom de baptême Justo, le juste.

    Il convient de rappeler que l’histoire de cette famille se déroule à la fin de la période dite des Royaumes combattants (1477-1568), où le pouvoir central devenu inexistant, les princes féodaux se faisaient la guerre pour agrandir leur fief. Le prince Nobunaga Oda (1534-1582) entreprit la réunification du pays dès 1560.

    Pour se consacrer entièrement à la mission, Dario, le père de Ukon confia le fief de Takatsuki en 1573 à son fils Justo âgé seulement de 21 ans. Marié très jeune à Justa, une chrétienne, il lui resta fidèle. Il vécut la vie d’un seigneur féodal et prenait soin des gens de son fief en vivant les œuvres concrètes de miséricorde jusqu’à enterrer aussi les morts avec son père. À son contact nombre de samouraïs et d’intellectuels se convertirent. Justo Ukon suivit Nobunaga en participant comme samouraï à toutes les batailles de cette époque.

    Il fut confronté à trois grandes épreuves durant sa vie qui lui ont fait approfondir sa foi. Durant la première en 1578, Justo Ukon se trouva devoir choisir entre Murashige Araki son suzerain qui avait pris en otage son fils aîné et sa sœur et lui demandait de résister à Nobunaga en défendant le château de Takatsuki que ce dernier lui demandait de lui rendre.

    Laisser entrer Nobunaga c’était trahir Murashige et donc risquer la vie des deux otages, mais garder le château c’était la mort assurée de nombreux chrétiens, que Nobunaga avait promis de massacrer. À l’époque, un chef réduit à toute extrémité, n’avait que deux moyens de sauver son honneur : faire seppuku en s’ouvrant le ventre, ou bien quitter le monde et devenir bonze. Justo Ukon, sur les conseils du Père Organtino, choisit de se livrer à Nobunaga.

    En 1587, la seconde épreuve eut lieu lorsque Hideyoshi Toyotomi (1537-1598) publia un édit bannissant les missionnaires car l’emprise que le christianisme commençait à avoir dans le pays l’inquiétait fortement. Il envoya un émissaire à Justo Ukon en lui demandant d’abjurer la foi. Il ne renia pas sa foi, mais abandonna honneur, château et terres pour partir sur les routes avec ce qu’il portait sur le dos. Sa femme et ses enfants le suivirent dans ce qui est devenu une vie errante, parsemée d’épreuves. Il fut accueilli par Toshiie Maeda (1539-1599) le daimyô suzerain du pays de Kaga (Kanazawa). Durant quelque vingt années, il vécut sous la protection du clan Maeda. Mais quand en 1614, Iesayu Tokugawa interdit le christianisme, Justo Ukon vécut la troisième épreuve en étant banni aux Philippines le 8 novembre 1614 en compagnie de 300 missionnaires et chrétiens japonais. Parvenu à Manille pour Noël il mourut le 5 février 1615.

    Justo Ukon était par ailleurs un homme de culture, maître de thé, pratiquant la calligraphie, très attaché à la culture de son pays en cherchant à la valoriser. Parlant les langues étrangères (portugais et latin), il avait également travaillé à la construction de châteaux grâce à ses connaissances en architecture.

    Le parcours de Justo dans l’évolution de sa foi l’a conduit à renoncer à tout pour l’amour de Dieu et c’est cela que les évêques japonais ont retenu comme exemplaire pour les croyants du Japon en demandant sa béatification comme martyr.

    Justement, Justo Ukon a été béatifié comme martyr alors qu’il est mort de maladie et en exil. Comment expliquer ce fait ?

    En partant en exil, Justo Ukon a choisi délibérément de tout laisser. Il s’est dépouillé de son honneur, de ses titres, de ses terres, de tous ses biens pour le Christ. En fait, c’est l’Église japonaise qui a demandé qu’il soit déclaré martyr. Selon Mgr Kikuchi, évêque de Niigata, « Ukon n’a pas été mis à mort comme ont pu l’être les autres martyrs du Japon. Nombreux sont les catholiques japonais aujourd’hui à penser que le martyre n’a rien à voir avec leur vie dans le Japon contemporain car ils ne risquent pas d’être mis à mort au nom de leur foi en Christ. Mais ce que nous dit la vie d’Ukon, c’est que la mort par haine de la foi “in odium fidei” n’est pas la seule voie vers le martyre : une vie de martyr, c’est aussi une vie par laquelle on donne tout à Dieu, on renonce à tout pour l’amour de Dieu. »

    Ce roman historique qu’est La Croix et l’épée, constitue-t-il une exception dans l’œuvre d’Otohiko Kaga, romancier catholique japonais ?

    Plus qu’une exception dans son œuvre, les ouvrages littéraires de Otohiko Kaga de ces dernières années sont plutôt dans le prolongement de sa conversion au christianisme. Il dit lui-même que c’est grâce à son ami Shûsaku Endô (cf. p. 15), autre romancier catholique, qu’il s’est fait baptiser avec son épouse en 1987, à l’âge de 58 ans. Kaga avait déjà écrit la plus grande partie d’une œuvre littéraire très engagée, notamment avec La condamnation, également traduite en français. Comme médecin psychiatre, il a étudié auprès des condamnés à mort l’influence qu’avait sur eux cette condamnation. En devenant catholique (moins de 1 % des 127 millions de Japonais) il a choisi la situation de la minorité.

    Quelles sont selon vous les ressemblances et les dissemblances entre Kaga et Endô ?

    Shûsaku Endô a écrit une œuvre où il s’interroge pour savoir si le Japon peut faire une place au christianisme. Ainsi dans Silence, il cherche jusqu’où la foi exige que s’engage le croyant, en se demandant si le christianisme ne s’ajuste pas au Japon comme une veste mal taillée et si les « lapsi », les chrétiens qui ont foulé une image pieuse et ainsi renié leur foi, peuvent être sauvés, etc.

    Otohiko Kaga souhaite offrir, à travers la vie de Justo Ukon, un exemple pour les gens d’aujourd’hui en retraçant la vie de ce personnage à son époque et dans son milieu. Il n’a pas vis-à-vis de la foi chrétienne la même approche qu’Endô. Kaga considère la foi chrétienne telle qu’elle est, telle que l’a vécue Justo Ukon, telle que les catholiques japonais essayent de la vivre aujourd’hui et telle que le Japon ferait bien, selon lui, de la découvrir. Malgré ces différences, la filiation existe réellement entre les deux écrivains.

  • Bruxelles (N.D. de Stockel), 15 février : spectacle "L'appel, don et mystère" par les jeunes de la Fraternité franciscaine de Bitche

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    Bloquez la date !!!

    L’ÉVÉNEMENT DU MOIS À NOTRE-DAME DE STOCKEL !!!!

    « L’appel, don et mystère ».

    Mercredi 15 février à 20h30 dans notre église

    «Un splendide spectacle réalisé par des jeunes, pour les jeunes de 7 à ….99 ans

    Un témoignage parmi d’autres, à lire ci-dessous …

    De la page aux images!

    "Ma vocation, don et mystère", c'est d'abord un ouvrage de saint Jean-Paul II.  Il y raconte comment le Seigneur a touché  Karol Wojtyla au plus intime de lui-même, le conduisant à se donner tout entier à son Créateur à travers les joies, les doutes, les épreuves.

    Les jeunes de la Fraternité franciscaine de Bitche ont repris le flambeau.  A partir du texte de Jean-Paul II,  ils ont créé et monté un jeu scénique.  J'ai eu la joie d'en  voir l'avant-première en Lorraine, au printemps 2016.  Depuis lors ce spectacle a fait les beaux jours des JMJ à Cracovie et d'autres rencontres. Chants, danses, dialogues, textes de Jean-Paul  II en patchwork: ce jeu scénique offre un feu d'artifice de jeunesse, d'enthousiasme, de couleur et de  lumière.  Mais pas seulement.  Il  s'imprime dans le cœur et donne envie de marcher, par monts et par vaux,  avec  l'Etoile pour guide.

    Mettez-vous en route, vous aussi :   les jeunes de la Fraternité franciscaine montent sur  leurs tréteaux  dans  l'église Notre-Dame de Stockel  le mercredi 15 février  prochain à 20.30h. 

                                       Térèse-Marie Bernard (Belgique)